Judicael.
Sa progression l'amena peu à peu à des collets qui n'avaient pas été saccagés et dont certains avaient même la générosité d'une grive. Malgré cette relève infructueuse, le serbe avait au fil de sa marche apaisé ses contrariétés... Et remis de l'ordre dans ses idées. La bienveillance de l'italienne aurait pu le duper. Pourtant quelque chose retenait cette idée que, bien qu'il se soit montré un peu abrupt avec elle, ou parfois silencieux, elle n'aurait pas trouvé de plaisir à défaire ce qu'il avait fait. Ni de raison.
L'enfant était encore le meilleur des coupables. Un enfant avait la main destructrice et innocente à la fois, et s'il l'avait pris sur le vif, Loras ne l'aurait pas châtié. Il l'aurait cependant effrayé, avec sa gueule dure et son timbre de voix particulier en lui jurant qu'il le pendrait à un arbre. Le renégat en était là de ses pensées, vite occultées par une vision inattendue qui fit ralentir son pas, jusqu'à le stopper tout à fait. Interdit.
Là , sur une pierre moussue, quelques vêtements. Qu'il reconnut vite. Non loin, la silhouette d'une femme. Baignant dans la rivière.
Nue.
Ce moment suspendu, où la tête dicte de reculer. Les yeux, dictent eux, de ne plus s'accrocher ailleurs qu'à l'arrondi d'un dos. Où la raison dicte de se mettre à couvert. le corps, de rester là encore un peu. Ce moment où l'homme, tout castré, curé qu'il soit imaginé, tout solitaire qu'il soit, ne peut que succomber à quelques secondes de fascination muette pour une étrangère mouvant son corps dans l'onde d'une rivière,
apaisant le feu de sa peau.
Il faisait chaud, oui. C'était l'italienne là bas. Et à ses pieds, ses frusques. Laides de cacher tant. Nulle trace de gibier. Il en fit sa preuve. Peut-être trop hâtée par la vision qu'elle ne voudrait pas lui donner. Aussi, finit-il par la quitter des yeux. Par respect, ou par lâcheté. Peut-être entre les deux. Loras n'était pas à l'épreuve du désir. Pourtant, une femme mariée n'aurait su raviver ses instincts les plus primaires. Le serbe connaissait que trop la nature des hommes pour s'y abandonner totalement. Sa relation à l'autre, quasi manichéenne, l'en empêchait la plupart du temps.
Tournant les talons, la senestre massant sa nuque, Novgorod emporta avec lui la délicieuse vision de cette naïade et lui rendit son intimité, avant qu'elle ne s'aperçoive de sa présence. Il est des instants qui n'appartiennent à personne, on aurait tort de les profaner.
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L'enfant était encore le meilleur des coupables. Un enfant avait la main destructrice et innocente à la fois, et s'il l'avait pris sur le vif, Loras ne l'aurait pas châtié. Il l'aurait cependant effrayé, avec sa gueule dure et son timbre de voix particulier en lui jurant qu'il le pendrait à un arbre. Le renégat en était là de ses pensées, vite occultées par une vision inattendue qui fit ralentir son pas, jusqu'à le stopper tout à fait. Interdit.
Là , sur une pierre moussue, quelques vêtements. Qu'il reconnut vite. Non loin, la silhouette d'une femme. Baignant dans la rivière.
Nue.
Ce moment suspendu, où la tête dicte de reculer. Les yeux, dictent eux, de ne plus s'accrocher ailleurs qu'à l'arrondi d'un dos. Où la raison dicte de se mettre à couvert. le corps, de rester là encore un peu. Ce moment où l'homme, tout castré, curé qu'il soit imaginé, tout solitaire qu'il soit, ne peut que succomber à quelques secondes de fascination muette pour une étrangère mouvant son corps dans l'onde d'une rivière,
apaisant le feu de sa peau.
Il faisait chaud, oui. C'était l'italienne là bas. Et à ses pieds, ses frusques. Laides de cacher tant. Nulle trace de gibier. Il en fit sa preuve. Peut-être trop hâtée par la vision qu'elle ne voudrait pas lui donner. Aussi, finit-il par la quitter des yeux. Par respect, ou par lâcheté. Peut-être entre les deux. Loras n'était pas à l'épreuve du désir. Pourtant, une femme mariée n'aurait su raviver ses instincts les plus primaires. Le serbe connaissait que trop la nature des hommes pour s'y abandonner totalement. Sa relation à l'autre, quasi manichéenne, l'en empêchait la plupart du temps.
Tournant les talons, la senestre massant sa nuque, Novgorod emporta avec lui la délicieuse vision de cette naïade et lui rendit son intimité, avant qu'elle ne s'aperçoive de sa présence. Il est des instants qui n'appartiennent à personne, on aurait tort de les profaner.
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