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[RP]Neijin fais pas ta crétine ou je t'envoie en Chine !

Niallan
[Ta vie amoureuse est un désastre,
C'est comme si tu restais toujours bloqué à la seconde vitesse,
Quand ça n'a pas été ton jour, ta semaine, ton mois ou même ton année, mais
Je serai là pour toi, quand la pluie commencera à tomber
Je serai là pour toi, comme je l'ai toujours été
Je serai là pour toi, parce que tu es là pour moi aussi*]


Évidemment que sa vie amoureuse est un désastre. Elle se tape un type qui est allié avec les Corleone. Les Corleone ! Ce ramassis de brigands tous plus cons les uns que les autres. Pour être resté avec eux pendant plusieurs semaines, je sais exactement ce qu'elle va devoir endurer. Les hommes se la joueront gros connards et les femmes se donneront des airs bravaches. Sauf que, ce qu'ils ne savent pas c'est qu'être un connard c'est tout un art et que pour avoir un air bravache, il faut du panache. L'art, ils ne maîtrisent pas et le panache ils sont loin d'en avoir. Si certains méritent une forme de respect, comme leur défunte matriarche Rodrielle et peut-être même Enjoy, le reste est à gerber. Sincèrement. Entre la rouquine qui passe son temps à bouffer des pommes en balançant des insultes et tous les Gabriele/Roman pondus par Amalio qui, eux, passent leur temps à distribuer des menaces qu'ils ne tiennent pas, on est loin d'un clan qui respire l'honneur et insuffle le respect.
C'est donc convaincu du bien-fondé de mon mépris que je prends la plume pour écrire à une vieille amie.

Et quand je dis vieille, ne vous attendez pas à une morue édentée aux cheveux blancs. Si elle a bien des cheveux blancs, la dernière fois que je l'ai vue, elle n'avait rien d'une morue et était encore en possession de toutes ses dents. Y'a pas un truc qui vous choque là-dedans ? Parce que moi, ça m'a toujours fait tiquer. Les cheveux blancs. Lors de notre première rencontre, j'avais flippé comme pas permis, pour moi c'était une sorcière. Et puis, au fil du temps, j'ai appris à faire avec. De temps en temps, je me pose encore quelques questions, vite balayées quand je repense à toutes les conneries qu'on a pu faire dans le temps. En parlant de connerie, celle que je ne compte pas la laisser faire c'est bien de s'acoquiner avec les Corleone. D'où la plume qui commence à s'agiter sur le parchemin.

Citation:
Mon petit bourdon,

Pourquoi bourdon ? Tout le monde dit qu'être en couple fait grossir. Et vu l'étrangeté de tes tifs, je ne serai pas surpris que tu te sois tracé des rayures jaunes et noires. J'aimerai que tu viennes bourdonner à mes oreilles. Rectification : tu vas venir bourdonner à mes oreilles. Ce samedi, soit le 9 avril de l'an 1464. Quand la nuit commencera à tomber, rends-toi à la Cour des Miracles. Et pas d'entourloupe, me ramène pas l'un de tes nouveaux amis. Je les aime pas, ne les ai jamais aimés et ne les aimerai jamais. Toi par contre, je t'aime. Même si t'as les cheveux de mon hypothétique grand-mère Ginette. Et vu que je t'aime, il faut que je te cause.
Et comme je suis gentil, je vais te donner de plus amples précisions sur l'endroit où je veux que tu me retrouves. Tu te souviens du coin où je t'avais emmenée la première fois que t'as acheté de l'opium ? Mais si, même qu'il manquait un œil au patron et certainement quelques cases. Eh bien c'est là. Là que je vais te secouer les plumes, ma cocotte.

Viens me prouver que notre amitié est infrangible,

Je t'embrasse,

Niallan.


Et donc, le samedi, je me suis pointé. L'endroit a peu changé. Le patron n'est certes plus le même mais on retrouve toujours les mêmes espèces de paumés qui vont du drogué dépressif au dingo qui a un peu trop abusé de certaines substances. A vrai dire, je détonne carrément. Je suis bien sapé, je tire pas une gueule de dix pieds de long et je suis passé par la case décrassage pas plus tard que ce matin. Pourtant, personne ne me pose la moindre question quand je me pose dans un coin, pas plus que quand j'allume ma pipe bourrée d'opium pour en prendre de longues bouffées en attendant la gentille sorcière de mon enfance.
Pourquoi ce coin-là ? Pour qu'elle comprenne ce qui l'attend si elle reste avec les Corleone. Et puis, je serai là pour elle, comme je l'ai toujours été, parce qu'elle est là pour moi aussi.


*Traduction paroles The Rembrandts- I'll be there for you

_________________

Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Neijin
~ J'ai accepté par erreur ton invitation 
J'ai du me gourer dans l'heure
J'ai du m'planter dans la saison 


La missive était tombée à pic. Ils étaient tous atablés dans une auberge à débatre sur les accouchements. Parce que oui, en ce moment, toutes les discutions tournaient autour de grossesses et d'enfants. Peut-être était-ce les effets du printemps qui leur faisaient cet effet, toujours est-il que Neijin se sentait de moins en moins à l'aise dans ces discutions depuis qu'on lui avait annoncé qu'elle commençait à se faire vieille pour être mère. L'esprit torturé entre deux choix, elle passait la plus part de son temps à réfléchir à son futur, ou plutôt, leur futur. Ne jamais avoir d'enfant et vivre le restant de sa vie à envier la famille des autres, ou prendre le risque de mourir en couche en abandonnant derrière elle un nourrisson et son père? La plus part du temps, les voix qui s'élevaient autour d'elle la sortaient de son intense réfléxion, finissaient par la divertir et ainsi remettre au lendemain le dur choix qu'elle avait à prendre.

- Hé, j'pense que j'ai découvert un truc.. Si une donzelle veut attendre d'accoucher et qu'le môme veut déjà sortir... On pourrait la mettre à l'envers et lui boucher l'trou 'vec de la terre, non? Avait sortit un Ours à l'imagination débordante.
- Woah, qu'elle sérendipité... Tu vas la sortir à tout le monde, celle là? Je te défis de trouver une femme qui acceptera de tester ta découverte...

Le pigeon était arrivé à ce moment-là, couvrant le silence qui s'était installé entre Neijin et un Audric au nez fourré dans sa chope.
L'expression du visage de Neijin avait changé plusieurs fois au fur et à mesure de la lecture. Au début, les lippes s'étaient entre-ouvertes de surprise lorsqu'elle découvrit l'expéditeur, puis elle avait sourit pour finalement froncer les sourcils et enfin, de nouveau sourire.
Niallan lui avait toujours fais cet effet. Un coup riant et passant rapidement dans un faux état d'énervement, son humeur jouait toujours au yoyo quand elle était avec lui. Même après des mois de silence et par missive, il arrivait à lui faire le même effet. Il avait été le premier à la traiter de sorcière. Cela lui avait fait bizarre au début, contrastant avec le regard d'admiration que lui portait Jurgen étant jeune, le regarde de Niallan était totalement différent. Leur relation aussi était totalement différente mais cela n'avait pas empêcher Neijin de se lier d'amitié avec le blond, loin de là.

Elle était donc partie. Se promettant de ne pas rester longtemps à la Cour des Miracles pour ne pas alarmer Jurgen. Leurs groupes se sépareraient bientôt, il n'y verrait sans doute que du feu. Si elle l'avertissait, il ne la laisserait sans doute jamais partir seule rejoindre un ami d'enfance. Et elle voulait rejoindre Niallan, par curiosité. S'il la convoquait sans lui demander son avis – quoi qu'il ne lui avait jamais demandé, en fait – c'était sans doute qu'il voulait lui parler d'une chose importante. Avait-il des ennuis? Voulait-il juste prendre de ses nouvelles? Non, il voulait l'engueuler apparemment. Par chance, elle n'avait pas de plumes. Et elle n'avait rien fais de mal, pour une fois, à part avoir brisé un mariage pour se faire sa place.
D'ailleurs, comment savait-il qu'elle traînait avec eux? Tant de questions qui n'auraient de réponses que lorsqu'elle serait avec lui.

Le samedi, rendue à la Cour des Miracles, elle eut du mal à rejoindre le lieu de rendez-vous. Encapuchonnée, elle marchait à vive allure, main posée sur sa dague. Elle n'aimait pas la Cour et ne l'avait jamais aimé. S'il lui arrivait quelque chose, Jurgen la tuerait sans doute une deuxième fois, Faisant profil bas, elle ignorait les remarques de la vermine omniprésente en pestant comme Niallan.
Les mains posées contre la porte, ce fut une voix qui l'empêcha de rentrer directement.


- 'Croyez au bon dieu ma p'tite dame? Non parc'que ces endroits, là... C'pas fait pour les Dames comme vous, 'savez !
- Aristotélicienne ou pas, ca ne te regardes pas. Fous-moi la paix.

L'homme à l'odeur nauséabonde et au sourire édenté finit par la convaincre de pousser la porte avec un léger frisson. Répugnant.
C'est là qu'elle le vit, dans son coin avec la pipe au bec. Il n'avait pas réellement changé. Il était peut-être plus propre et il avait peut-être plus de cheveux blanc que sa tignasse blonde cachait sans doute. S'approchant de lui, un léger sourire qu'elle tenta de cacher avec difficulté fleurit sur son visage, trahissant sa bonne humeur que provoquaient leurs retrouvailles.
Elle ne s'arrêta pas à un mètre de lui et n'attendit pas qu'il se lève pour la saluer, non. Elle le rejoignit et se penchant vers lui, lui attrapa le menton d'une main avec un air faussement menaçant comme on engueulerait un enfant.


- Ne me compare plus jamais avec ta grand-mère Ginette, sinon il va t'arriver des malheurs.

Et avec un nouveau sourire, elle tendit la main pour attraper la pipe bourrée d'opium de son ami et lui voler une bouffée avant de la lui rendre avec un soupir d'aise. S'affalant sur une chaise, elle ôta sa capuche avant de le regarder.

- Tu étais obligé de choisir un endroit plein de tavelures? Vraiment... Tu ne sais toujours pas choisir des lieux fréquentables. Mais je t'apprendrais, un jour, t'en fais pas.


~ Si tu veux on parle de toi 
Si tu veux on parle de moi 
Parlons de ta future vengeance
Que t'auras toi sur moi
Disons entrecoupé de silence
Qu'on est bien seuls pour une fois
Qu'on est bien partis pour une danse
C'ira pas plus loin tu vois ~

Louise Attaque
_________________
Niallan
[Que ferais-tu ?
Putain, je ne sais pas !*]


J'aimais pas du tout cette question, je savais approximativement jamais quoi répondre d'autre. Et pourtant, j'étais en train de me la poser à moi-même. Neijin n'avait jamais aimé qu'on cherche à lui imposer quoi que ce soit et je ne m'y étais jamais vraiment risqué. Question de survie : ne jamais énerver une nana, surtout quand celle-ci est peut-être une sorcière. Et, aujourd'hui, je lui donnais rendez-vous dans un lieu qu'elle n'aimait pas pour lui dire que son chéri d'amour était un connard et que sa vie allait être merdique si elle restait avec lui. Vraiment, je m'améliorais pas dans l'entretien de mes relations avec la gente féminine. L'une de ses représentantes chère à mon cœur avait tout de même réussi à m'arracher un sourire quand mon ouïe encore très bonne avait capté une discussion. Décidément, elle avait pas changé. Le type avait pris cher et lui, il lui avait juste dit que c'était pas un endroit pour elle. Moi, j'allais carrément lui dire que c'était pas un mec ni une vie pour elle. J'allais prendre très très cher.
Mais en attendant je souriais en très grand, ravi de la savoir là.

Mon sourire s'est d'ailleurs élargi quand elle a fait un truc bien à elle. Me choper le menton et faire comme si elle m'engueulait. Avec elle, tout était naturel. C'était pas comme avec les autres donzelles avec lesquelles je savais pas trop où étaient les limites de l'amicalement correct. Là, par exemple, si une femelle quelconque m'avait attrapé comme ça, je me serais demandé si elle voulait que je la galoche. Et j'aurais été mal à l'aise. Autre exemple : quand elle m'a emprunté momentanément ma pipe, au lieu de me dire qu'elle voulait qu'on fasse des folies sous la fumée, j'ai juste eu l'agréable sensation de retourner dans le sud, ces soirs d'été où, allongés dans l'herbe, nous planions en tapant la causette aux étoiles. Et j'ai souri avant de lui répondre sur un ton faussement réprobateur :

Dis donc, cocotte, essaye pas de me laisser accroire que t'es devenue comme ta belle famille ! Je sais que tu ne me feras jamais de mal, même si je me mettais à te comparer avec mon pépé Gégé. Et puis pour l'endroit, figure-toi que ça reste le meilleur rapport qualité prix en ce qui concerne nos penchants respectifs. Tavelures ou pas.

Publicité faite, je prends une longue bouffée pour tenter de rassembler mes idées. Quoique non, mes idées, je les ai. Ce que je n'ai pas c'est un manuel pour m'expliquer comment les sortir sans qu'elle ne me frappe avec tout ce qu'elle peut avoir sous la main. Quoique, j'exagère, elle n'a jamais été violente la blanche. A part des petites bourrades amicales et autres pichenettes, que j'avais bien mérité. La vérité c'est que j'ai peur qu'elle m'envoie paître et qu'elle ne veuille plus me causer.
Alors, je commence tout doux.

Bon, comme je te l'ai dit, il faut que je te cause. Tu vas certainement abhorrer ce que je vais te dire mais avant de me traiter de galapiat, écoute-moi jusqu'au bout. D'accord ?

Avant même qu'elle ne puisse répondre, je me redresse légèrement sur ma chaise afin de pouvoir glisser ma pipe entre ses lèvres. Là, au moins, elle ne pourra pas causer. Et avec un peu de chance l'opium aura pour effet de la détendre et d'atténuer un tantinet mes paroles.

J'ai appris que tu te...tapais ? Non, c'est vulgaire et elle a pas encore assez fumé pour me passer ça. Gratte-gratte la caboche et un autre truc mignon tout plein en sort. Que tu roucoulais sous les auspices de l'amour et de la joie avec un certain Jurgen. C'est très bien, tout ça. Je suis très content pour toi. Le truc c'est que j'ai aussi appris -le pourquoi du comment on verra après- que ton chéri de cœur d'amour s'était acoquiné avec les Corleone. Et les Corleone, eux, ils sont pas trop branchés cœur d'amour.

Avant d'attaquer la partie complexe, je hèle le tavernier et attends qu'il nous apporte une chope chacun. Et après et seulement après avoir descendu la moitié de la mienne, je me racle la gorge pour poursuivre.

Je sais pas si c'est remonté jusqu'à tes oreilles mais j'ai été marié à une Corleone, Fleur ou Gaia, c'est selon. Et crois-moi, la période de notre mariage a été l'une des plus éprouvantes de ma vie. En plus d'être marié à la plus grosse pète-roubignoles du royaume, j'ai écopé de la belle-famille la plus craignos du monde. Sincèrement, les Corleone, tous autant qu'ils sont, ils... C'est pas des gens pour toi. Pour personne, d'ailleurs. Ce sont des cons, tous autant qu'ils sont. Et je suis poli. Si t'as le malheur de remettre l'un des gosses du docteur à sa place, t'es bonne pour que la smala entière te pourrisse la vie. Et si jamais tu jettes l'un d'eux -en l'occurrence ton Jurgen- t'es bonne pour les menaces de mort et les tentatives d'assassinat. Surtout si ensuite tu brises le mariage d'un des enfants du doc. C'est que c'est rancunier, ces bestioles.
Très sincèrement, tu devrais le convaincre de les lâcher. Et s'il veut pas tu devrais
...recherche d'un terme plus ou moins acceptable...l'escorter vers la sortie. Et vite. Comme ça, ensuite, tu te barres, tu te trouves un autre chéri de cœur d'amour et tu deviens très heureuse.

Et là, j'arrête momentanément de lui donner des excuses pour m'envoyer balader et attends sa réaction en finissant ma chope.



*WALK THE MOON - Work This Body

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