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[RP] L’Île aux enfants, remasterisée par une cinglée.

Niallan
[Voici venu le temps 
Des rires et des chants 
Dans l’Île aux enfants 
C'est tous les jours le printemps 
C'est le pays joyeux 
Des enfants heureux 
Des monstres gentils 
Oui, c'est un paradis *]


Et moi, grand con de blond, j'en ai trouvé un de paradis. Et en pleine guerre, c'est dire l'ironie. Je ne pense que ce soit dans l’Île aux enfants, ni même que c'est tous les jours le printemps et encore moins que les monstres de ce monde soient gentils. Mais ça reste un paradis, le mien. Il est fait de rires et de chants. Même que j'en ai écrit un de chant et que tous les jours, je me fends la gueule en bonne compagnie. Finalement, le paradis, c'est pas un endroit, ce sont les gens qui sont à l'intérieur. L'Anjou, j'aurais ça trouvé complètement merdique sans notre petite troupe, soyez-en sûrs. Mais avec eux, ça claque le macaque.
Tous, autant qu'ils sont, ils me font triper comme un malade. Y'a pas un jour sans que l'un d'eux dise qu'on va tous y passer mais finalement on s'en sort à chaque fois. C'est grisant, je me sens vivant.

J'aurais pu sautiller partout comme un cabri en chantant que le temps des rires et des chants est venu mais pour ça, il m'aurait fallu être légèrement saoul. Et ça c'était bien la seule ombre au tableau. Pour des soucis de logistique -à moins que ce ne soit de loyauté, j'ai pas tout suivi- il n'y a plus rien à boire. A part un truc chelou qui donne envie à certains de se faire cramer le bras dans le cheminée. Et le piiiire, c'est que j'ai strictement plus rien à fumer. Et ça, c'est le drame. J'ai beau m'envoyer en l'air plus souvent que d'anachroniques pilotes, pas moyen de trouver le sommeil sans la fumette. Vous les connaissez, ces nuits d'insomnie ? Celles-là même où on se couche complètement crevés et où, malgré ça, on a beau tourner virer, pas moyen d'aller valser avec Morphée. J'ai beau tout essayer, vraiment pas moyen. J'ai compté les moutons, les étoiles, les chopes et les biquettes. Mais rien, que dalle. J'ai aussi essayé de me taper la tête contre un mur mais à part un bleu, ça a pas vraiment eu d'effet.
Alors, au lieu de sautiller, je suis parti en quête de mon poison.

Et je l'ai trouvé. J'ai « emprunté » une dizaine de bouteilles de whisky à un marchand du coin et une bonne quantité d'opium à des types pas tout à fait fréquentables. Quelque chose me dit que je vais le regretter mais en attendant, c'est allongé sur l'herbe torse nu que je fais danser les volutes de fumée devant mes yeux rougis par mon délicieux poison. Je plane totalement et putain que c'est bon. Les autres me remonteront les bretelles plus tard, pour sûr, mais pour le moment je profite de l'activité si chère à mon cœur et si agréablement retrouvée. Même que je me mets à chanter :

Voici venu le temps des rires et des chants...


*L’Île aux enfants

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Catalyna_



    Rentrant dans ce nouveau village, pour une journée seulement, je délaissais déjà mes affaires à l’auberge. Je choisis cependant de me laver le visage, d’enfiler une nouvelle robe, d’un vert sombre, aux manches courtes étant donné du beau temps environnant. J’attachais mes cheveux dans un chignon relativement sophistiqué, et je descendais au plus vite. Mes bottes cuirassées semblaient elles aussi impatiente de claquer le pavé. Ce n’était pas une question d’être pressée, personne ne m’attendait, nulle part, et j’avais ce sentiment d’être libre comme le vent et insaisissable. Mais ce temps, ce soleil qui était de sortie, cette humeur qui m’envahissait à chaque rayon un peu plus insistant, je ne pouvais l’ignorer, si bien que j’avais décidé de profiter de chaque minute dehors. Mais je sentais bien que quelque part, il me manquait quelque chose, et je ne parvenais pas à mettre la main dessus. Bien sûr, je détestais ce manque de neige, de froid, et d’accent de l’Est, mais je devais m’y faire, à la longue. Je ne comptais pas retourner en Russie, du moins pas de sitôt, à moins que mon très cher père meurt et que je doive y retourner pour l’héritage. Après tout, n’étais-je qu’une déception de sa vie, pourquoi chercherais-je à y retourner ?


    J’humais l’air du village, l’air de l’herbe, et l’air du printemps. L’odeur qu’il dégageait en arrivant était tout à fait particulière. On pouvait même sentir ce nouvel air de « renaissance ». C’est ce que je reconnaissais à l’intérieur de mes entrailles. D’un pas vif je passais entre les passants, me faufilant. Je tenais plutôt le haut du pavé, préférant éviter de tâcher mes nouvelles chaussures. J’évitais de justesse une bourgeoise qui riait aux éclats et me retrouvais d’un coup sur la place du marché. Les vendeurs criaient des prix quelques fois alléchants, ils interpelaient, les femmes riaient, discutaient sérieusement, les enfants volaient des petites friandises qui pouvaient traîner. Je souriais en regardant tout ce beau monde se préoccuper que de leur personnalité. L’espèce humaine était donc ainsi faite… Que ce soit ici ou en Russie, les personnes ne se risquaient pas souvent à penser à autre chose qu’à leur égoïsme pur et simple. Un homme passa à côté de moi, sans que je le remarque, un blond, les mains pleines de produits malsains. Je n’y prêtais pas plus attention qu’à ce gamin qui se faisait corriger par sa mère. J’avançais, simplement, partant dans une toute autre direction, m’enfonçant un peu plus dans le brouhaha, et l’ambiance du marché. Le tout était de voir, de repérer, avant de faire quelque chose. Dans un marché, si quelque chose nous intéressait, mieux valait le repérer assez vite pour éviter de se le faire arracher, c’était bien connu.


    Je passais alors devant l’étal du boulanger, et l’odeur du pain frais allécha tous mes sens. C’est ce petit démon en moi qui se réveilla instantanément. Il faut dire que cette odeur l’avait cherché, c’est comme si elle m’avait narguée en faisant réagir mon estomac par des bruits affamés. Me fondant dans la masse, je parvins à dérober deux miches encore tièdes. Je les enfournais directement dans ma besace avant que le marchand s’en rende compte. Je ne ressenti aucune culpabilité à cet acte considéré comme un péché. Non, bien au contraire, j’étais satisfaite d’avoir de quoi manger aujourd’hui. Je continuais mon petit tour dans le même concept. Bien sûr, il valait mieux ne pas se faire remarquer pour éviter de se faire planter la main en représailles. A la fin de ce tour qui se voulait productif, je retrouvais dans ma besace les deux miches, un couteau que j’avais déjà sur moi, de la viande séchée, du pâté de pigeon, et un bon fromage. J’avais désormais tout intérêt à m’éloigner de ce tableau charmant, et à me diriger vers l’extérieur de la ville pour me repaître en toute sérénité. Je m’enfonçais maintenant vers les champs, là-bas, je trouverais obligatoirement un endroit à mon aise, et je pourrais même étendre une couverture, celle que j’ai acheté il y a peu, pour m’installer et manger tranquillement. Je ne trouverais personne à l’heure du repas. Je regardais le soleil se reflétait dans chaque brin d’herbe. Ce n’était pas un soleil qui risquait d’assécher nos sols, mais plutôt un soleil bienveillant qui réchauffait suffisamment, sans pour autant en avoir mal au crâne.


    Je m’apprêtais à défaire mon chignon pour détacher mes cheveux quand j’entendis au loin quelqu’un qui chantait une drôle de chanson. Je ne compris pas dans l’immédiat les paroles, mais je me rapprochais, par simple curiosité qui n’avait sûrement pas été assez brimée étant gosse. Je voyais désormais cet homme blond, affalé, torse nu, en train de fumer. Probablement était-il totalement imbibé et je ne pourrais rien en tirer… A moins que… Peut-être était-il suffisamment dans un état second pour que je puisse lui dérober quelque chose. Je n’en savais rien, mais je restais plantée là pendant un bon moment, à me demander si je pouvais tirer quelque chose de sa carcasse pas très solide. Je me suis toujours méfiée des blonds, non pas que je les considérais comme une autre race, une race différente, mais parce qu’ils avaient eu une certaine réputation dans mon entourage qui faisait que maintenant, je n’osais pas trop en approcher un. D’autant que les filles blondes n’étaient pas mieux logées. C’était pour moi, ou presque, toutes des filles se satisfaisant de peu, peut-être était-ce un peu trop général, mais j’entretenais une sorte de haine à leur égard. Captivée par le spectacle qui se déroulait devant moi, j’en oubliais presque ce que j’étais venue faire. Je me remémorais le fait que j’avais deux miches. Non, je n’allais quand même pas partager mon repas avec un blond, faut pas déconner. Alors, je restais plantée là, indécise. Mais pourtant, c'est bien de mes lèvres que s'échappa ce son.



        - ... Mais?

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Niallan
[Oh ! Oui, c'est parfait comme ça.
On fait la fête,
Et moi, je veux faire la fête avec toi.
On s'est tous rassemblés pour s'amuser,
Alors, j'espère que toi aussi, tu aimes t'amuser.
On n'a pas de règles, on n'a pas de promesses.
On peut faire ce que l'on veut*]


A travers les volutes de fumée, je distingue péniblement une rousse que j'identifie comme étant Ali. Comprenez-moi, j'ai les yeux à peine ouverts et le cerveau complètement amorphe. Et puis, ça colle. Peut-être qu'elle a senti que je pensais à elle. La tâche verte que j'identifie comme étant une robe de la même couleur me conforte dans mes certitudes. Sans oublier l'odeur du pain chaud suivie de la vision de deux miches de pain dépassant du sac. Elle m'avait parlé d'un futur pique-nique, peut-être qu'elle a tout simplement avancé la date. Ou que je plane tellement que ça fait plusieurs jours que je me dore la couenne sur l'herbe. Quoiqu'il en soit, je me relève. Ou plutôt j'en ai l'impression alors que je me contente en réalité de me mettre à rire et de tendre la main vers l'une de ses miches. Et je parle bien du pain.

Oh, Ali...J'espère que tu m'en veux pas, je savais pas que c'était aujourd'hui. Mais je suis content que tu sois là.

Lorsque la miche de pain reste obstinément dans la besace de la rouquine alors que c'est déjà mon quatrième essai pour l'attraper, je fronce les sourcils. J'ai un bref éclair de lucidité qui m'indique que j'ai oublié de me lever. Alors, sourire aux lèvres, je me relève -réellement, cette fois- pour tituber jusqu'à celle que je crois être la mère de mes mômes. Juste après, je chope la miche et mords dedans à pleines dents, non sans oublier le petit clin d’œil de remerciement.
Après quelques bouchées, je perds momentanément toute notion d'équilibre et me vautre dans un grand éclat de rire, entraînant la rousse avec moi. J'ai vaguement conscience de m'écraser le dos contre quelque chose de dur que j'analyse comme étant un caillou. Par contre, j'ai totalement conscience d'être parvenu à rattraper la chignonée dans mes bras avant qu'elle ne s'écrase elle aussi dans l'herbe. Pataud, je cherche ses yeux. Je cherche, je cherche, et je cause en même temps.

Je suis vraiment désolé, je crois que je suis perché. Mais vraiment, je m'attendais pas à te voir, ce qui ne m'empêche pas de...

Et puis là, je les trouve ses yeux. Et je pousse un cri d'effroi. La donzelle que je tiens dans mes bras est tout sauf mon ex-fiancée. C'est une parfaite inconnue. Une parfaite inconnue que je tiens dans mes bras. Gueulant de plus belle, je la repousse pour rouler sur le côté, m'enfonçant encore plus le caillou dans le lard au cours de l'expérience. Les yeux tout aussi ronds que je suis rond comme un rond, je bégaie pendant quelques secondes avant de réussir à aligner des mots formant une phrase approximativement correcte.

Mais, t'es qui vous ? T'es pas Ali. Mais qu'est-ce que vous mangez ? Euh, voulez. Ouais, tu veux quoi ?

Non mais, on a pas idée de se faire passer pour l'ex-fiancée d'un drogué.
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Catalyna_


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    Ce sera probablement ma stupéfaction de voir un homme être un tel déchet qui m'aura empêché de reculer pour ne pas qu'il me vole ma miche -le pain, toujours-, puisque je ne voyais pas d'autre excuse quant à l'incapacité de réaliser un mouvement. Si bien que je me trouvais propulsée au sol, sans bien comprendre ce qu'il venait de se passer, si bien que je me retrouvais ensuite dans les bras de ce blond, si bien qu'il s'en excusa aussitôt plongeant ses prunelles dans les miennes pour ensuite mieux me repousser, effrayé de s'apercevoir que je n'étais nullement la donzelle à laquelle il s'attendait. Incrédule, je ne bougeais pas, dans un premier temps, perplexe de ce qu'il venait de se dérouler à vive allure. Puis, mon visage se tournait vers lui, les sourcils froncés. Il venait tout de même de me jeter au sol, me voler une miche -le pain, encore, suivez un peu!- et ensuite m'incendiait sous prétexte que je n'étais pas la personne à laquelle il s'attendait que je sois? Je crois que ce bonhomme tout excité était bien culotté.


      - T'es bizarre, toi. J'ai rien demandé à personne, en plus t'es blond. Tu m'voles ma miche, je me retrouve au sol, et tu as le culot de m'engueuler? Non mais je rêve!



    Je me redresse un tant soit peu pour m'asseoir, me frottant le dos et ramassant les affaires qui ont chuté en même temps que nos deux corps. En même temps de ça, je grommelle des mots que nul ne peut comprendre. C'est un mélange de Russe et de Françoys. Je râle après le monde entier, de m'avoir mise sur la route d'un détraqué, je râle après ce monde d'avoir parsemé le sol de petits cailloux qui ne demandent qu'une occasion pour venir se planté dans le dos des aimables gens. J'emmerde le monde d'avoir créé de l'herbe qui vient vous tâcher les vêtements. Mais surtout, je gueule après le monde d'avoir laissé naître des blonds.
    Foutue race d'êtres infiniment crétins. Je le regarde, lui et son air tout perplexe et perdu. Il est étrange, ce bonhomme, à mélanger le tutoiement et le vouvoiement comme personne. Je n'ai pas réellement compris pourquoi il s'était soudainement mis à me beugler dans les oreilles, mais ce doit sûrement être une coutume de blond. Je le regarde, il me regarde, nous nous regardons. J'ai bien envie de rire face à sa tête d'oiseau plumé, alors je me fends d'un sourire narquois et moqueur.



      - T'es qui toi, surtout? Moi, j'allais manger mon repas, que j'ai pris au marché et que tu viens de me voler. Ca t'arrive souvent d'prendre des donzelles dans tes bras, des donzelles que tu n'connais pas! Et ça t'arrive de demander la permission avant de te saisir de leurs biens?



    Non mais, manquerait plus qu'il se croit tout permis, celui-là!

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Niallan
[Et moi je pleure
Est ce que c'est grave docteur ?
Que je suis tombé dans les gravier
[...]
Et toi, qu'est ce t'as a pleurnicher
T'as mal au crane t'es fatigué
Tout ça c'est dans ta tête tu sais
Des caprices d'enfant gâté*]


Bon, en vrai, je pleure pas vraiment mais quand même, ces pierres qui me rentrent dans le lard, c'est pas bien agréable. Et en plus, je sais toujours pas qui est la rousse que j'ai entraîné dans l'herbe, ce qui ne m'empêche pas de continuer à dévorer le repas qu'elle a eu la bonté de m'apporter. Visiblement contre son gré vu les accusations qui suivent. Voleur, moi ? Je regarde ailleurs, genre c'est pas moi et attends qu'elle se calme. Ce que, bien sûr, elle ne fait pas. Fronçant les sourcils quand elle se met à marmonner, j'élabore une théorie dans mon cabochon embrumé. C'est une sorcière. Et elle est en train de me lancer un sort, probablement même qu'elle a glissé je ne sais pas quoi dans le pain qui va me faire un drôle d'effet. A cette pensée, je recrache le pain que je mastiquais et lui lance un regard suspicieux. C'est dommage qu'on ait pas eu le temps d'inclure un chapitre sur les sorcières dans notre manuel de survie avec Vec, ça m'aurait bien servi. A la place, il me reste plus qu'à improviser et dans mon état, je crains le pire.

Non mais en vrai...je croyais pas que c'était toi. Je croyais que t'étais une autre, tu vois. Mais en vrai, vous lui ressemblez pas du tout. Parce que tu vois, toi, t'es...

Je ferme mon clapet avant d'avouer que je sais ce qu'elle est. Les sorcières, ça aime rester discret alors si je lui dis que je sais, elle risque de me zigouiller pour être sûre que j'irai pas rapporter. Du coup, faut que je l'amadoue.

Tu sais, moi, en vrai je suis pas une balance. Je vous jure, tu sais, c'est vrai.

Là, je fais un effort surhumain pour me redresser et lui tendre la miche entamée.

Et voilà ton pain. Désolé de l'avoir emprunté, j'avais faim. Mais maintenant j'ai plus faim.

Les gargouillis de mon ventre manquent de me trahir mais je camoufle le tout sous un joli sourire tout mignon. Hors de question que je meurs empoisonné par une miche de pain, ça manque de panache.


*Maloh – C'est grave docteur ?

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Catalyna_


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    Si seulement il avait raison. Si seulement j’avais pu être une sorcière. J’aurais adoré pouvoir lancer des sorts selon mon envie. J’aurais alors su que ce Blond-là, je le détesterais dans quelques mois, et que j’aurais l’impressionnante envie de le tuer et de l’écarteler, ou dans l’autre sens. Comme ça, j’aurais pu mettre fin à ses souffrances immédiatement, tant que je ne le détestais pas encore. Parce que vu comme ça, idiot, niais, Blondie dans un champ de blés, il paraissait naïf et des plus inoffensifs. Mais si j’avais su qu’il était aussi le bourreau des cœurs tant redouté par les donzelles de ce Royaume, j’aurais alors évité bien des peines de cœur. Son langage est confus, tellement que je ne comprends pas ce qu’il me dit. Un moment il prend le pain, l’autre il le recrache, soudainement méfiant. Je le regarde avec un air de profond mépris, au premier abord. Je le vois, soupçonneux, étrange. Je plisse les yeux, et le regarde d’un air incompréhensif du genre « hé mec, mais de quoi t’es en train de me parler, là ? ». Il s’enfonce, il est gêné, et il ment. On dirait un gamin qui croit avoir fait une bêtise mais qui n’en est pas vraiment sûr, alors il tente une excuse pour voir les réactions en face. Mais sur mon visage, ce ne sera qu’un sourire qui s’étire avec lenteur au même moment où il débine toutes ces conneries.


      - Et bien, mon mignon, on flippe ? Premièrement, si je comptais te faire du mal, parce que je serais une quelconque de.. Une sorcière, par exemple. Ce serait déjà fait. Il n’y a personne aux alentours, je ne risquerais rien. Deuxièmement, je me fous parfaitement du fait que tu n’aies plus faim. Tu as croqué dans cette miche, tu finis ce que tu as commencé. Si j’avais voulu t’empoisonner, de toute façon, c’est trop tard pour ta trogne.



    Et je ne parlais pas de toutes les donzelles à qui il « croquait les miches ». Je sortais le reste de la nourriture et me mettais à manger. Il paraissait presque inoffensif, au milieu des herbes, loin de la crasse de la société qui modelait à l’image de bons citoyens qu’il faut être. Je me radoucissais aussitôt que je m’étais énervée. C’était un grand bonheur d’être lunatique, il suffisait que le vent souffle favorablement pour que mon humeur tourne aussi bien qu’une girouette.


      - Sinon, tu viens d’où, étrange étranger ? Qu’est-ce que tu fais dans ce patelin ? Puis, qu’est-ce que tu fumes ainsi ? Ca te laisse bizarre, je trouve. Enfin, je ne te connais pas naturel, et tu dois pas être mieux aidé, ça se trouve.



    Je le regardais à présent, dans sa candeur physique, ce sourire niais qui ornait indéniablement son visage comme si il ne voulait jamais s'en ôter. Il semblait bien seul, ici, bien démuni, à se retrouver à fumer dans son coin, à la recherche d'un peu de solitude. Peut-être que son présent l'envahissant continuellement, il avait songé à prendre un peu le large pour se reposer et se détendre. Si je troublais cette détente? Ecoutez-moi bien, je n'en avais rien à faire! Il m'avait volé mon pain, voilà que j'avais bien raison de troubler son idyllique journée. Il gagnait une sorte de repas, et moi, je gagnais une sorte de compagnie le temps de me ressourcer. Je n'en demandais guère plus. Lui, il ne demandait rien du tout, si ce n'était d'avoir la trouille d'une rousse surprise de se trouver dans les bras de cet homme étrange. Je supposais sitôt qu'il avait eu, ou qu'il avait une compagne. Il devait en être désespérément amoureux pour y penser dans ces cas-là. Moi, je ne connaissais pas ce sentiment, mais c'était ce qu'on rappelait sur l'Amour. J'essayais de le décrypter, d'où il venait, ce qu'il faisait là, et surtout qui était-il. J'avais envie d'apprendre à connaître quelqu'un, que ce soit une journée sans lendemain n'avait pas la moindre importance.

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Niallan
[Elle est fatigante*]

Et un paquet d'autres adjectifs qui riment avec. Genre désespérante, affligeante, pas très galante, désobligeante, énervante, méchante, menaçante, imposante et très très changeante. Mais elle est aussi intéressante, intelligente, surprenante et...attirante. Alors je reste. Toujours pas très à l'aise dans mes bottes, qu'on se le dise. Et elle fait rien pour arranger les choses, oh ça non. Je sais qu'elle est rousse et donc qu'il faut pas trop lui en demander mais quand même.
Déjà, le sourire qui s'étire avec lenteur, ça fait psychopathe s'apprêtant à arracher les boyaux de sa proie pour les bouffer. Bon, d'accord, chacun sa façon de sourire, j'exagère peut-être. Mais attendez la suite. Le « mon mignon », vous allez encore me dire que je me fais des idées, que ce surnom est tout sauf flippant. Bien que je ne sois absolument pas d'accord avec vous, je vais passer au-dessus. Pour en venir au « Une sorcière, par exemple ». Mais oui, évidemment ! Comme de par hasard ! Une sorcière. Là, vous n'allez pas me dire que je me fais des films -ou tout autre truc moins anachronique-, elle a carrément avoué. Je me force à sourire, un sourire forcé. Parce que rassurante ne fait pas partie des adjectifs pouvant la décrire.

Après ce presque aveu flippant, elle aurait pu partir ou m'achever. Mais non, elle me donne un ordre. J'arque un sourcil. Personne ne me donne d'ordre et je ris au nez de ceux qui essayent. Je fais ce que je veux, quand je veux. Et ça depuis fort longtemps. C'est quand même pas cette saleté de rouquine débarquant dont ne sait où pour troubler ma sieste qui va commencer à me dire ce que j'ai à faire. Me redressant, je m'apprête à lui faire part du fond de ma pensée. Mais je me souviens. Je me souviens que les femmes n'aiment pas franchement qu'on les insulte ou plus simplement, elles n'aiment pas qu'on leur dise non. Et le truc c'est que je peux survivre à un retour d'insulte ou à des coups bien mérités mais je suis pas tout à fait sûr pour les sortilèges. Alors je laisse retomber l'index qui s'était levé, reprends la miche de pain et entreprends de constituer méticuleusement des boulettes de pain que j'enfourne dans ma bouche, la défiant du regard.

Et voilà qu'elle se met à taper la causette maintenant ! Alors là, je comprends plus rien du tout. Je sais pas si j'ai trop fumé, si je suis trop demeuré ou si je suis irrémédiablement ensorcelé mais ça va plus du tout. Cette nana-là ne correspond à aucun genre féminin. Elle est juste incroyablement fatigante. Mais attirante aussi. Et c'est pour ça que je cherche même pas à me barrer. Pour ça et parce que si j'essayais, je me vautrerais lamentablement trois pas après. Du coup, vu que je peux pas me tirer, reste plus qu'à faire la conversation. Entre deux boulettes de pain avalées, je me fends de diverses réponses :

Bon, alors déjà, tu pourrais me laisser le temps de répondre avant de poser une autre question. Parce que tu vois...c'est compliqué.

Si on peut noter un net progrès sur l'emploi des pronoms personnels, la pertinence de l'argumentation est à retravailler.

Je fume de l'opium, ça m'aide à oublier...des trucs. Et y'a des gens qui m'aident. Enfin ça dépend. Parce qu'il y en a aussi qui m'aident pas.

Objectivement, là, c'est moi qui ne suis pas aidé. Merci la fumette.

Ah ouais et je viens du sud ! Avec les olive... D'ailleurs, tu connais Olivier ? C'est un gros con, une pourriture, une chiure de sodomite. Enfin, c'était. Parce que je l'ai buté. Il avait enlevé ma môme, Lexi. C'était ma môme qui s'appelait comme ça, hein, pas l'autre. L'autre c'était Olivier. Euh non, attends c'était Chopin. Ou Clopin, je sais plus.

Et là je m'embourbe.

Ce patelin...J'y fous que je me repose. Tu comprends, je fais la guerre contre le roi Dagobert. Ou Bebert. Enfin, je me rappelle plus de son blase mais il paraît qu'il veut me tuer. Je lui ai écrit une chanson, je crois que c'est pour ça. Alors, vu que tout ce cassage de trognes commence à me courir sur le berlingot, je viens ici pour rester les cheveux en éventail.

Les pronoms, c'est ok. Les expressions, c'est à revoir.

Et toi, la rouquemoute, qu'est-ce que tu fous là ? C'était pour qui le pain et la robe ? T'allais faire golo golo ? T'es qui ? Tu fais quoi ? Tu vas où ? Pourquoi tu me tues pas ? Tu m'aimes bien ? Tu veux fumer ? Pourquoi t'es rousse ?

En fait, je suis plutôt doué niveau avalanche de question. Niveau déploiement de courtoisie pour rester en vie, beaucoup moins.


*Louise Attaque – Fatigante

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Catalyna_


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    Il n’y avait pas d’enfants, et ce n’était pas tout rose que de voir Blondie perché quelque part dans les limbes de sa cervelle de moineau -probablement, à en juger par la couleur de ses tifs- qui me tenait un discours incohérent. La cohérence et moi, ça faisait plus que 24, c’était sûr, et pourtant 24, c’était déjà beaucoup. Mais étant lunatique, j’avais tendance à changer d’avis comme de chemise, en plus d’humeur. Non pas que je changeais continuellement de chemise, il ne fallait pas croire. Ce n’était pas si joli que ça, de voir Blondie perdu dans ses pensées, dérapant sur la moindre chose, ne sachant pas retenir quelques minutes d’attention. Je comprenais souvent le désespoir des Hommes, le touchant du bout des doigts, effleurant leurs pensées et leurs envies, sans jamais y plonger à mon tour. Le désespoir, la tristesse étaient à chaque coin de rue. Fallait-il quelque fois tomber dessus et se faire cogner, une fois de plus par la dure réalité. Je ne savais pas si cet homme était malheureux, mais en tout cas, il était loin d’être entièrement peureux. Méfiant, mais pas couard. Ce qui me fit rester en sa compagnie, n’était pas seulement ce concentré d’émotions que j’effleurais à peine, mais c’était aussi pour ce besoin sombre de devoir s’évader. Puis, il fallait bien le dire, j’imaginais qu’il avait une demi-douzaine de donzelles à ses pieds pour sa jolie trogne, si ce n’était pas pour pour ses jolies paroles. Il était vraiment attirant, mais pour moi, il était de ces attirances qu’on ne se permettait pas, puisqu’on savait qu’elles étaient vaines. Et je restais, inexorablement, alors que j’aurais mieux fait de m’en aller, de lui tourner le dos, à jamais, au lieu de m’évertuer à paraître douce, polie et agréable. Avec lui, j’avais décidé d’en faire autrement, de ne pas jouer, et de ne pas mentir, du moins pas totalement. Sinon, il était garanti qu’il prendrait ses jambes à son cou.


    Après avoir tenté, plus ou moins, et encore avec plus ou moins de conviction de démêler le vrai du faux, de tirer la signification de ces expressions que je ne comprenais désespérément pas, j’essayais de remettre les mots dans l’ordre, les phrases construites dans ma tête, prenant soin de ne pas mélanger les questions. Mais j’avais commencé, et c’était entièrement de ma faute. J’avais entamé des sujets, sans en savoir le fil, j’aurais du m’enfuir tant que je le pouvais encore. Mais non, têtue comme je suis, j’avais eu envie de découvrir ce que Blondie pouvait me cacher, ce qu’il avait de si précieux pour se faire passer pour un idiot des foins, à se repaître dans un champ de fumée qui embrouillait le cerveau. Je n’avais que trop bien vu les hommes se prêter à de tels vices et à finir par se faire tabasser parce qu’ils étaient entièrement endettés. Si ce n’était pas une honte, ce n’était pas quelque chose dont il fallait se vanter. Je préférais choisir l’alcool 100 fois plutôt qu’à un gramme de leur fumette. Décidément, les hommes avaient tous leurs spécificités. Le fait d’en comprendre un n’arrangerait en rien le futur, puisqu’ils étaient tous différents. Tous semblables, mais tous différents.
    Sodomite, par contre, je n’en connaissais pas la signification. Tout comme “cheveux en éventail”, ou encore “courir sur le berlingot”. Ma connaissance de la langue de ce Royaume n’était pas encore très parfaite et à ma décharge je n’étais pas née ici, je n’avais aucun compte à rendre. Si le “cassage de trogne” l’embêtait, comme le signifiait son ton de lassitude, je devrais lui conseiller de s’en aller et ne comprenait pas ce qui posait problème dès lors. Mais si un Roy veut votre mort, je crois qu’il était en droit de l’obtenir. Du moins c’est ce que j’imaginais. Blondie se tenant toujours en face de moi, soit il avait menti, soit il n’était que chimère, soit je n’y connaissais pas grand chose. N’en ayant cure, je décidais de passer à autre chose et de me décider à répondre à ses questions une par une, réfléchissant à chacune des réponses.



      - Je fous que je voyage, et que je dois faire une halte dans ce village. Parce que je découvre le Monde, et que le Monde est magnifique, alors pour en profiter, il faut se reposer. Le pain, c’était pour moi, ça aurait du me faire plusieurs repas. La robe, parce qu’il faut bien s’habiller, c’est mieux que de se trimballer nue.



    Là, je me remémorais de la suite, chose pas aisée, même quand on n’a pas les idées embrumées par une saleté de produit. Si quelque chose faisait qu’on baissait sa garde, ce n’était certainement pas bon pour la santé, c’était sûr. “Faire golo golo” était un vocabulaire tout aussi inconnu de mes services. Je n’imaginais pas ce que ça pouvait avoir comme lien avec du pain et une robe, tentant désespérément de faire le rapprochement entre les deux phrases. “Golo golo” c’était le bruit que certaines personnes peu éduquées faisaient pour boire, boire de l’alcool. Si j’avais vêtu une jolie robe et acheté du pain, ce n’était pas forcément pour boire un bon verre d’alcool, le raisonnement ne tenait pas la route, alors je passais une main pour caler une mèche rousse derrière mon oreille.


      - “Faire golo golo”? Je suis une slave, sinon. Je vais là où mes pieds me portent, de préférence vers la mer, de préférence vers ma famille que je rencontrerai sur les routes. -Oui, c’est beau d’espérer-. Je ne te tue pas, parce que ce serait un combat déloyal. Parce que tuer est une routine et que ta rencontre n’en est pas.



    Deuxième réflexion. “Tu m’aimes bien?” Mais fichtre qu’est-ce que je pouvais en savoir? Tu étais blond espèce de crétin, farfelu jusqu’aux os, et indéniablement tordu. Comment pourrais-je imaginer si j’allais t’apprécier ou non? Est-ce que tu réfléchis aux questions que tu te poses sombre idiot? Ou allais-je devoir t’apprendre ce qu’étais les sentiments comme on les vit en Russie?


      - Je ne te connais pas, alors je ne peux en juger. Mais tu m’as l’air d’être idiot. Je ne veux pas fumer, non merci. C’est pas bien. Je suis rousse parce que j’ai fait un pacte avec le Sans-Nom, je pense. C’est la punition! Ou la contrepartie. Mais ça me va plutôt pas mal. Et toi? Pourquoi t’es blond? T’as peur, maintenant? Peut-être que je ne te tue pas parce que tu vas m’être utile, non? Bon par contre, je me demande bien à quoi. Tu veux boire? J’ai de la vodka, enfin un fond.

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Niallan
[Je t'ai entendu sur mon sans fil en 1952
Étendu éveillé avec l'intention de t'écouter
...
Et maintenant je comprends les problèmes que tu vois*]


Bon, ok, on en est pas tout à fait à la technologie du sans fil et je suis en avance de quelques siècles. Ok toujours, je suis pas très éveillé pour le moment. Mais j'ai l'intention de l'écouter parce que ce qu'elle dit diffère totalement des discussions des soldats qui ne pensent qu'à fracasser du royalo. De même, je comprends les problèmes qu'elle voit. En l’occurrence, je m'exprime mal. Alors je vais faire un effort, pour que la conversation soit simplifiée.

Pour parvenir à cette simplification, je prends d'abord le temps d'écouter avec attention tout ce qu'elle barbote. Sans oublier l'enfournage méticuleux des miettes de pain. Et puis, surtout, je réfléchis. Bien évidemment, ma réflexion n'est pas aussi poussée que la sienne. Je ne suis pas en train de m'interroger sur le désespoir et la tristesse, pas plus que sur les vices des hommes et encore moins sur le droit qu'a ou non le roi de me buter. Pour tout vous dire, ma première réflexion approximativement poussée a été : combien de temps va mettre la coccinelle pour passer de sa jambe à son oreille ? Et cette réflexion s'est arrêtée quand la bestiole s'est envolée. Ma déception passée, j'ai réussi à me concentrer sur des sujets on ne peut plus sérieux. D'abord, la beauté du monde, le pain des repas multiples et la nudité. Essai numéro un.

Ouais, non, enfin...Le truc c'est que...

Grattage de tête. Je vais vraiment philosopher maintenant ? Essai numéro deux.

Le Monde est beau, sauf quand il est moche. Et il est souvent moche. Puis, franchement, s'il était aussi beau que tu le dis, tu boufferais autre chose que du pain et tout le monde se trimballerait à poil.

Eh, faut pas pousser mémé, j'ai tout donné là. J'allais ajouter que les rivières seraient faites d'alcool et que sur les arbres pousseraient des écus mais je me suis arrêté pour réfléchir. Et, oui, encore. Comme quoi, je suis un gars vachement réfléchi. En fait, j'ai du mal avec le « golo golo » suivi de la présentation de ses origines. Est-elle en train d'insinuer qu'en Slavenie... Non, merde, attends, je sais plus ce que c'est le bled, ça va me revenir. Bref, insinue-t-elle que dans son pays les gens s'envoient en l'air différemment ? Nouveau grattage de tête, fin de la dégustation de la miche de pain. Ça va devenir instructif. Autre truc chelou : la façon dont elle compte rencontrer sa famille. Et au-dessus de tout sur l'échelle du cheloutisme : le compliment qu'elle me fait.
L'esprit toujours embrumé, je décide de tout reprendre point par point. Calmement.

Est-ce qu'en Slav...

Mes yeux s'illuminent soudain. JE SAIS.

En Russie ! Que je crie, parce que je suis fier de la réminiscence de mes souvenirs. Donc, en Russie, vous faites ça différemment ou t'as juste voulu balancer tes origines comme ça ? Sans aucun rapport avec le fait de trinquer du nombril ? Ou de chatouiller le nénuphar, si tu préfères.

Sur cet étalage de synonymes que je trouve plus équivoques les uns que les autres, je me fends d'un sourire. Avant de m'en départir pour reprendre ses autres bizarreries.

Et tu comptes les reconnaître comment les gus de ta famille ? Je veux dire, si tu dis « rencontrer », ça veut dire que c'est la première fois. Alors tu sais pas quelle trombine ils se traînent. Et du coup, tu pourras pas savoir que c'est ta famille.

Là, je suis plutôt fier de moi. Mon raisonnement se tient assez pour que j'affiche un nouveau sourire. Un en coin, un qui va bien avec le compliment qu'elle m'a balancé. Compliment qu'elle a bien vite atténué par une petite insulte qui passe tranquille. Idiot ? Au lieu de m'agacer, ça élargit mon sourire. On pourrait même croire que je suis grave heureux quand il s'élargit encore devant son aveu. J'ai toujours su que les rousses pactisaient avec le Sans-Nom. Et vous savez ce que ça fait quand on vous confirme que vous avez toujours eu raison, ça fait plaisir.
J'attends que le déluge de palabres soit terminé pour y répondre. Encore une fois, dans l'ordre.

Je pourrais pas te dire si je suis idiot. On me traite souvent de con ou de connard, je sais pas si c'est synonyme par chez toi. Quant à fumer, moi je trouve ça plutôt bien, ça permet d'oublier, c'est comme si tu volais.

On passe à la question capillaire, maintenant. Attrapant une mèche blonde entre mes doigts, je fais mine de réfléchir.

Je suppose que je suis blond parce que ma mère l'était et que, de toute façon, je suis un gars chanceux. Et puis...je sais pas si on peut dire que ça te va bien. Tu me rappelles quelqu'un, c'est tout.

Je la regarde un bref instant, enfouissant les souvenirs d'Ali dans un coin de ma caboche. C'est pas le moment, elle parle d'utilité. Et de vodka. J'avance la main, prêt à recevoir la bouteille.

Je n'ai pas peur, non. Et puis tu sais, je crois pas pouvoir te servir à grand chose dans cet état, je peux juste t'aider à finir ta bouteille. Parce que oui, j'ai soif.


*Traduction paroles The Buggles - Video Killed The Radio Star

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