Niallan
[Paris Année 1464]
Je suis en train de devenir barjo. Mais quelque chose de bien. Cette saloperie est PARTOUT. Partout où je vais, je la vois, cette blonde ratée. Ou rousse ratée. Les tifs châtains, j'aime pas bien ça. Ce que j'aime encore moins, c'est qu'on me suive et qu'on s'amuse à me faire tourner bourrique.
La première fois, c'était au marché. J'étais en train de marchander trois morceaux de barbaque pour le prix de deux et je l'avais vue. Rien qu'une seconde. Avec des tifs plus courts qu'avant et habillée comme un sac poubelle. J'avais eu une micro seconde d'hésitation et ça avait suffi pour qu'elle disparaisse. J'avais été tellement surpris de la voir ici que j'avais finalement négocié deux morceaux pour le prix de trois.
Ensuite, elle m'avait momentanément foutu la paix. Mais seulement momentanément. Parce qu'elle était réapparue pendant que je me promenais tranquillement dans la rue. Là encore, ça n'avait duré qu'un bref instant. Mais j'étais sûr de moi. Elle était là, pile en face de moi. Et elle me regardait, avec ses petits yeux de folle.
A partir de là, j'ai commencé à me questionner. On aurait pu regrouper toutes mes interrogations autour d'une seule : qu'est-ce qu'elle fout là, cette conne ? Je ne l'ai vue qu'une seule fois. Pourtant, allez savoir pourquoi, je suis persuadé que c'est elle. Elle ne m'a jamais porté dans son cur, ce qui a sûrement un rapport avec toutes les soirées dans lesquelles j'ai traîné son ex-mari. Ou alors c'est peut-être parce qu'elle me tient pour responsable de l'échec de son mariage et de la fuite du Corellio dans l'Endroit. A ce propos, notez que si je suis bien responsable de la fuite, je n'ai rien à voir dans leur divorce. Ce n'est tout de même pas moi qui ai foutu Diego dans les bras de Dae, il avait été assez coquinou pour le faire de son plein gré. En revanche, j'ai peut-être ma part de responsabilité dans certaines de ses coucheries, lui ayant présenté un lot assez conséquent de donzelles pas très farouches. Mais tout de même, la haine qu'elle me porte reste un mystère pour moi.
Mystère que je vais m'empresser de noyer dans une bon verre de whisky. Si ça se trouve, je suis juste un peu trop à cran. Qu'elle me suive n'a strictement aucun sens. Et puis, comment elle aurait pu savoir que j'allais venir à Paris, hein ? Marmonnant contre ma propre stupidité, je pose quelques écus sur le comptoir et attends que le tavernier m'apporte mon poison. Ce dernier en main, je me prends à sourire, enfin persuadé que je délire. C'est grand Paris. Il doit y avoir une foule de rombières ressemblant à la Médunière. Et dans le lot, il devait bien y en avoir deux ou trois à qui il manquait assez de cases pour suivre n'importe qui dans la rue. Mais je ne suis pas n'importe qui, moi j'ai l'habitude des nanas siphonnées du bulbe. Aussi, à nouveau de bonne humeur, je bois une longue rasade de ce sky, ma foi, pas dégueu. Et la recrache aussitôt, pointant la fenêtre du doigt.
Vous l'avez vue ?!
Qui donc, messire ?
Mais la femme ! Là, à la fenêtre, elle y était !
Et puis il y eu un ... qui acheva de me convaincre que ce ne serait pas dans cette taverne qu'on m'aiderait. Félicitant mentalement le Corellio de s'être débarrassé du boulet Eliance, je finis mon verre d'un trait et me relève. Direction mon fournisseur d'opium. Quitte à passer pour un fou, autant être complètement défoncé. Je pourrai somnoler sans m'inquiéter et ce même si elle commence un rituel satanique en dansant la macarena.
Chez mon fournisseur, donc. Un minuscule bouge paumé entre deux ruelles, le genre d'endroit pas franchement fréquentable dans lequel je sais que je ne croiserai jamais personne pour me juger. Et dans lequel j'espère ne pas la croiser elle. C'est au comptoir que je passe commande sans même me forcer à sourire, saluant les habitués déjà perchés, éparpillés dans la salle. Mais là encore, je suis frappé d'une vision qui me rend dingue. Elle est encore là, juste devant la fenêtre. Poussant un grognement peu avenant, je sors en courant du bouge, renversant quelques chaises au passage. Et, à peine sorti, je beugle :
Attends que je te chope, l'endommagée du cervelet !
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Je suis en train de devenir barjo. Mais quelque chose de bien. Cette saloperie est PARTOUT. Partout où je vais, je la vois, cette blonde ratée. Ou rousse ratée. Les tifs châtains, j'aime pas bien ça. Ce que j'aime encore moins, c'est qu'on me suive et qu'on s'amuse à me faire tourner bourrique.
La première fois, c'était au marché. J'étais en train de marchander trois morceaux de barbaque pour le prix de deux et je l'avais vue. Rien qu'une seconde. Avec des tifs plus courts qu'avant et habillée comme un sac poubelle. J'avais eu une micro seconde d'hésitation et ça avait suffi pour qu'elle disparaisse. J'avais été tellement surpris de la voir ici que j'avais finalement négocié deux morceaux pour le prix de trois.
Ensuite, elle m'avait momentanément foutu la paix. Mais seulement momentanément. Parce qu'elle était réapparue pendant que je me promenais tranquillement dans la rue. Là encore, ça n'avait duré qu'un bref instant. Mais j'étais sûr de moi. Elle était là, pile en face de moi. Et elle me regardait, avec ses petits yeux de folle.
A partir de là, j'ai commencé à me questionner. On aurait pu regrouper toutes mes interrogations autour d'une seule : qu'est-ce qu'elle fout là, cette conne ? Je ne l'ai vue qu'une seule fois. Pourtant, allez savoir pourquoi, je suis persuadé que c'est elle. Elle ne m'a jamais porté dans son cur, ce qui a sûrement un rapport avec toutes les soirées dans lesquelles j'ai traîné son ex-mari. Ou alors c'est peut-être parce qu'elle me tient pour responsable de l'échec de son mariage et de la fuite du Corellio dans l'Endroit. A ce propos, notez que si je suis bien responsable de la fuite, je n'ai rien à voir dans leur divorce. Ce n'est tout de même pas moi qui ai foutu Diego dans les bras de Dae, il avait été assez coquinou pour le faire de son plein gré. En revanche, j'ai peut-être ma part de responsabilité dans certaines de ses coucheries, lui ayant présenté un lot assez conséquent de donzelles pas très farouches. Mais tout de même, la haine qu'elle me porte reste un mystère pour moi.
Mystère que je vais m'empresser de noyer dans une bon verre de whisky. Si ça se trouve, je suis juste un peu trop à cran. Qu'elle me suive n'a strictement aucun sens. Et puis, comment elle aurait pu savoir que j'allais venir à Paris, hein ? Marmonnant contre ma propre stupidité, je pose quelques écus sur le comptoir et attends que le tavernier m'apporte mon poison. Ce dernier en main, je me prends à sourire, enfin persuadé que je délire. C'est grand Paris. Il doit y avoir une foule de rombières ressemblant à la Médunière. Et dans le lot, il devait bien y en avoir deux ou trois à qui il manquait assez de cases pour suivre n'importe qui dans la rue. Mais je ne suis pas n'importe qui, moi j'ai l'habitude des nanas siphonnées du bulbe. Aussi, à nouveau de bonne humeur, je bois une longue rasade de ce sky, ma foi, pas dégueu. Et la recrache aussitôt, pointant la fenêtre du doigt.
Vous l'avez vue ?!
Qui donc, messire ?
Mais la femme ! Là, à la fenêtre, elle y était !
Et puis il y eu un ... qui acheva de me convaincre que ce ne serait pas dans cette taverne qu'on m'aiderait. Félicitant mentalement le Corellio de s'être débarrassé du boulet Eliance, je finis mon verre d'un trait et me relève. Direction mon fournisseur d'opium. Quitte à passer pour un fou, autant être complètement défoncé. Je pourrai somnoler sans m'inquiéter et ce même si elle commence un rituel satanique en dansant la macarena.
Chez mon fournisseur, donc. Un minuscule bouge paumé entre deux ruelles, le genre d'endroit pas franchement fréquentable dans lequel je sais que je ne croiserai jamais personne pour me juger. Et dans lequel j'espère ne pas la croiser elle. C'est au comptoir que je passe commande sans même me forcer à sourire, saluant les habitués déjà perchés, éparpillés dans la salle. Mais là encore, je suis frappé d'une vision qui me rend dingue. Elle est encore là, juste devant la fenêtre. Poussant un grognement peu avenant, je sors en courant du bouge, renversant quelques chaises au passage. Et, à peine sorti, je beugle :
Attends que je te chope, l'endommagée du cervelet !
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