Alaynna
Il aurait tout aussi bien pu s'appeller le Mas de la Madone, je me serai rendu mon propre hommage mais ce n'est pas vraiment dans mes façons de faire. De toute manière, en ce moment, j'ai complètement perdu mes repères et j'ai chamboulé mes habitudes. Le seul repère que j'ai gardé, c'est le Salaud de ma vie, le père de notre progéniture à venir. Tout le reste a été chambardé. Jusqu'à vivre à l'heure Marseillaise, et c'est peu dire !
Moi qui suis d'habitude d'un entrain sans bornes, depuis que je vis sous des latitudes bien ensoleillées, j'ai pris l'habitude, de faire de longues siestes plus ou moins crapuleuses, en compagnie de Niallan. Et je profite de la vie au jour le jour, surtout que je suis toujours plus ou moins paniquée quand je compte les semaines qui me restent avant la venue au monde de notre progéniture. Et plus je compte, et plus je sens ma panique prendre le dessus ! Pourtant je n'en montre rien, tout comme je ne me plains pas de la fatigue accumulée ces derniers jours et je regarde avec béatitude mon ventre prendre une ampleur telle qu'il n'avait encore jamais connu. Si certaines parties de mon corps me laissent dubitatives et me font intèrieurement poser un bon nombre de questions, mes jambes elles, étrangement, ne souffrent pas de la chaleur et restent joliment galbées sans me faire souffrir. No. En fait, mon point de souffrance se situe bien plus haut que cela et depuis quelques jours déjà, je suis à la recherche de l'Ecossaise. D'une, parce que ma mère m'a quitté bien trop tôt avant d'être en mesure de m'expliquer tout ce qui concerne l'allaitement d'un nourrisson et que donc, puisqu'Ayla a décidé de rester et de veiller sur ma grossesse, elle devrait forcément pouvoir m'en parler. Tout comme je souhaiterai également prendre sur moi et faire la connaissance de cette gamine de bientôt cinq ans qui doit assister sa mère lors de mon accouchement. Pas que j'ai très envie de papoter mais il est hors de question que je laisse une inconnue quelle qu'elle soit darder son regard sur moi pendant que je serai en plein travail. Donc, il est nécessaire que la petite et moi fassions un minimum connaissance. Ainsi qu'avec Ayla.
Si ce n'est cette occupation de chercher Ayla, j'ai aussi reçu une lettre d'Elvire qui m'a trouvé des Camarguais et j'ai donc du me rendre dans l'Ecurie qu'elle m'a indiqué pour aller les chercher. Je n'y suis pas allé seule, Niallan a tenu à m'accompagner, arguant l'implacable raisonnement que s'il n'aimait pas les chevaux, il m'aimait moi et que c'était donc une raison suffisante. Il n'empêche que je le soupçonnais surtout de m'avoir accompagné parce qu'il voulait s'assurer que je ne me risquerai pas une nouvelle fois à monter en selle.
Nous sommes revenus il y a quelques heures avec un couple de Camarguais magnifiques. Elvire, assurément, a su me les choisir, et je ne regrette pas de lui avoir confié cette mission. Il va falloir que dans les jours prochains, je la remercie en bonne et dû forme pour tous ces efforts qu'elle a fournis et sa promesse qu'elle a tenu.
Mais là, dans l'immédiat, je profite de la fraîcheur de la grand-salle du mas, devant l'une des grandes fenêtres qui donne vue, au loin, sur la mer et sur toute l'étendue des terres et des marais.
J'ai mis du temps, j'ai bataillé ferme, j'ai négocié comme jamais, mais j'ai eu gain de cause et j'ai fini par obtenir mon acte de vente, alors que durant des heures, chacune des closes a été passé au peigne fin entre le notaire et moi-même. Mon beau blond m'avait fait part de certaines choses, que j'ai respectées, mais il n'empêche que s'il devait m'arriver quoi que ce soit lors de l'accouchement, j'avais désormais l'esprit tranquille. Car non seulement le notaire s'était occupé de mon acte de vente mais avait également répondu à une autre requête de ma part, et ce vélin là, il le gardait précieusement en son cabinet.
J'étais à la fois heureuse et j'avais un sentiment étrange de me retrouver propriétaire d'un bien qui reviendrait plus tard à nos enfants, et nos petits-enfants. Je crois bien que je venais de prendre conscience que la famille allait s'agrandir et perdurer.
Il restait encore quelques mois avant la naissance et Niallan m'ayant dit qu'il savait travailler le bois, je lui avais demandé s'il pouvait faire un berceau en bois flotté pour Lui, ou Elle, ou Eux. Nous n'en savions toujours rien et je n'avais absolument aucun point de comparaison ni de repères pour pouvoir estimer la chose.
Je n'avais toujours pas de nouvelles de mon frère qui se trouvait encore très certainement en pleine mer, et j'avais tendance ces derniers jours à passer mon temps soit calfeutrée dans la fraîcheur du mas, soit sur la plage, dans l'eau, avec Apollo qui s'en donnait à coeur joie de patauger.
J'avais le sentiment que dans mon ventre aussi, la vie prenait de l'ampleur, surtout lorsque je ressentais avec plus d'acuité désormais les petits coups au sein de ma bulle protectrice, et ces mouvements là devenaient plus récurrents, plus réguliers, plus intenses. Au moins, cela me rassurait sur le fait que notre progéniture était bel et bien en vie.
Nous venions d'acquérir un endroit de rêve. Bien sûr Niallan m'avait expliqué certaines choses lorsque je lui avait parlé des papiers concernant les lieux et il m'avait ému jusqu'aux fin fond de mes tripes, même si je n'en avais rien dit. J'avais respecté ses volontés mais j'avais également prévu ce qu'il fallait pour le cas où il m'arriverait quelque chose. Je n'arrivais toujours pas à me défaire de cet étrange sentiment et je revoyais, dans mes songes, régulièrement, ma propre mère.
Certes l'endroit n'est pas encore totalement terminé de décorer, je fais les choses à mon rythme, ou plutôt au rythme que souhaite notre progéniture. Autant dire que je passe plus de temps à faire des siestes et à m'assurer de la sécurité de mon ventre, qu'à le mettre en danger. Mais petit à petit, les lieux prennent forme. J'ai engagé un jardinier pour s'occuper des terres ainsi qu'un palefrenier pour s'occuper des écuries et des Camarguais qui semblent déjà se plaire dans leurs marais.
Et puis dans l'immédiat, nous ne sommes pas vraiments seuls Niallan et moi, puisque nous hébergeons Gabriel et Cat le temps que les travaux soient terminés dans la maison de Gabriel ainsi qu'Ana qui est venu pour le mariage de Yam et de Zyv.
Puis l'Ecossaise n'est pas bien loin non plus. Et d'ailleurs, il va falloir que je finisse par lui mettre la main dessus, parce que j'ai bien l'intention de lui donner du fil à retordre. Autant dire que puisqu'elle veut surveiller ma fin de grossesse, elle ne va pas se la couler douce.
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Moi qui suis d'habitude d'un entrain sans bornes, depuis que je vis sous des latitudes bien ensoleillées, j'ai pris l'habitude, de faire de longues siestes plus ou moins crapuleuses, en compagnie de Niallan. Et je profite de la vie au jour le jour, surtout que je suis toujours plus ou moins paniquée quand je compte les semaines qui me restent avant la venue au monde de notre progéniture. Et plus je compte, et plus je sens ma panique prendre le dessus ! Pourtant je n'en montre rien, tout comme je ne me plains pas de la fatigue accumulée ces derniers jours et je regarde avec béatitude mon ventre prendre une ampleur telle qu'il n'avait encore jamais connu. Si certaines parties de mon corps me laissent dubitatives et me font intèrieurement poser un bon nombre de questions, mes jambes elles, étrangement, ne souffrent pas de la chaleur et restent joliment galbées sans me faire souffrir. No. En fait, mon point de souffrance se situe bien plus haut que cela et depuis quelques jours déjà, je suis à la recherche de l'Ecossaise. D'une, parce que ma mère m'a quitté bien trop tôt avant d'être en mesure de m'expliquer tout ce qui concerne l'allaitement d'un nourrisson et que donc, puisqu'Ayla a décidé de rester et de veiller sur ma grossesse, elle devrait forcément pouvoir m'en parler. Tout comme je souhaiterai également prendre sur moi et faire la connaissance de cette gamine de bientôt cinq ans qui doit assister sa mère lors de mon accouchement. Pas que j'ai très envie de papoter mais il est hors de question que je laisse une inconnue quelle qu'elle soit darder son regard sur moi pendant que je serai en plein travail. Donc, il est nécessaire que la petite et moi fassions un minimum connaissance. Ainsi qu'avec Ayla.
Si ce n'est cette occupation de chercher Ayla, j'ai aussi reçu une lettre d'Elvire qui m'a trouvé des Camarguais et j'ai donc du me rendre dans l'Ecurie qu'elle m'a indiqué pour aller les chercher. Je n'y suis pas allé seule, Niallan a tenu à m'accompagner, arguant l'implacable raisonnement que s'il n'aimait pas les chevaux, il m'aimait moi et que c'était donc une raison suffisante. Il n'empêche que je le soupçonnais surtout de m'avoir accompagné parce qu'il voulait s'assurer que je ne me risquerai pas une nouvelle fois à monter en selle.
Nous sommes revenus il y a quelques heures avec un couple de Camarguais magnifiques. Elvire, assurément, a su me les choisir, et je ne regrette pas de lui avoir confié cette mission. Il va falloir que dans les jours prochains, je la remercie en bonne et dû forme pour tous ces efforts qu'elle a fournis et sa promesse qu'elle a tenu.
Mais là, dans l'immédiat, je profite de la fraîcheur de la grand-salle du mas, devant l'une des grandes fenêtres qui donne vue, au loin, sur la mer et sur toute l'étendue des terres et des marais.
J'ai mis du temps, j'ai bataillé ferme, j'ai négocié comme jamais, mais j'ai eu gain de cause et j'ai fini par obtenir mon acte de vente, alors que durant des heures, chacune des closes a été passé au peigne fin entre le notaire et moi-même. Mon beau blond m'avait fait part de certaines choses, que j'ai respectées, mais il n'empêche que s'il devait m'arriver quoi que ce soit lors de l'accouchement, j'avais désormais l'esprit tranquille. Car non seulement le notaire s'était occupé de mon acte de vente mais avait également répondu à une autre requête de ma part, et ce vélin là, il le gardait précieusement en son cabinet.
J'étais à la fois heureuse et j'avais un sentiment étrange de me retrouver propriétaire d'un bien qui reviendrait plus tard à nos enfants, et nos petits-enfants. Je crois bien que je venais de prendre conscience que la famille allait s'agrandir et perdurer.
Il restait encore quelques mois avant la naissance et Niallan m'ayant dit qu'il savait travailler le bois, je lui avais demandé s'il pouvait faire un berceau en bois flotté pour Lui, ou Elle, ou Eux. Nous n'en savions toujours rien et je n'avais absolument aucun point de comparaison ni de repères pour pouvoir estimer la chose.
Je n'avais toujours pas de nouvelles de mon frère qui se trouvait encore très certainement en pleine mer, et j'avais tendance ces derniers jours à passer mon temps soit calfeutrée dans la fraîcheur du mas, soit sur la plage, dans l'eau, avec Apollo qui s'en donnait à coeur joie de patauger.
J'avais le sentiment que dans mon ventre aussi, la vie prenait de l'ampleur, surtout lorsque je ressentais avec plus d'acuité désormais les petits coups au sein de ma bulle protectrice, et ces mouvements là devenaient plus récurrents, plus réguliers, plus intenses. Au moins, cela me rassurait sur le fait que notre progéniture était bel et bien en vie.
Nous venions d'acquérir un endroit de rêve. Bien sûr Niallan m'avait expliqué certaines choses lorsque je lui avait parlé des papiers concernant les lieux et il m'avait ému jusqu'aux fin fond de mes tripes, même si je n'en avais rien dit. J'avais respecté ses volontés mais j'avais également prévu ce qu'il fallait pour le cas où il m'arriverait quelque chose. Je n'arrivais toujours pas à me défaire de cet étrange sentiment et je revoyais, dans mes songes, régulièrement, ma propre mère.
Certes l'endroit n'est pas encore totalement terminé de décorer, je fais les choses à mon rythme, ou plutôt au rythme que souhaite notre progéniture. Autant dire que je passe plus de temps à faire des siestes et à m'assurer de la sécurité de mon ventre, qu'à le mettre en danger. Mais petit à petit, les lieux prennent forme. J'ai engagé un jardinier pour s'occuper des terres ainsi qu'un palefrenier pour s'occuper des écuries et des Camarguais qui semblent déjà se plaire dans leurs marais.
Et puis dans l'immédiat, nous ne sommes pas vraiments seuls Niallan et moi, puisque nous hébergeons Gabriel et Cat le temps que les travaux soient terminés dans la maison de Gabriel ainsi qu'Ana qui est venu pour le mariage de Yam et de Zyv.
Puis l'Ecossaise n'est pas bien loin non plus. Et d'ailleurs, il va falloir que je finisse par lui mettre la main dessus, parce que j'ai bien l'intention de lui donner du fil à retordre. Autant dire que puisqu'elle veut surveiller ma fin de grossesse, elle ne va pas se la couler douce.
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