Aurchide
- Lieu : Paris, les cuisines derrière la salle des Fines Bouches
Son client attendu : Un certain N. venu prendre un cours de cuisine. C'est tout ce qui est noté sur son carnet.
Etat de la Pomme normande : En deuil de Lope., échevelée, robe sale pleine de tâches de sang et de gras. Elle pue le poisson frais, le visage couvert d'éclaboussures de sauce au verjus.
Des bruits de lames qui s'abattent brutalement sur deux planches en bois séparées par quelques mètres. Deux silhouettes dispersées dans cet espace où la chaleur est étouffante. Cacophonie olfactive d'alliances et de mésalliances de parfums d'aliments. Dans le coeur de la brune sourde une douleur persistance celle de l'absence d'un gros obèse qu'elle ne parvient guère à oublier
Puis...
Un chapelet d' aberrances.
Elle divague toujours pour noyer son deuil, les mains accaparées par quelque rude tâche.
-Fulgurance et décadence vont boire un verre.
Fort heureusement un commis recruté au Poitou, un seul seulement parmi une tripotée, supporte stoïquement ses états d'âme.
-Et alors?
Claaac! Un coup de lame sur les fanes et elles sont écartées jusqu'à joncher le sol à ses pieds d'un dentelle de verdure
-Patience jeune homme...Fulgurance invite décadence à une danse..
Claaac! répond le couteau du commis qui coupe en rondelles la moitié d'un jambon
-c'est...on ne peut plus intense.
Claaac! claac clac clac clac reprend la lame de la brune frénétiquement quand elle émince un oignon en quelques coups adroits
-Fulgurance se balance, décadence s'élance
Là aucun bruit..puisqu'elle s'est arrêtée un instant, le temps de détacher sa robe coincée dans la raie de son postérieur, et qu'il l'a imitée pour se rincer l'oeil
-Quelle ambiance!
Claaac, c'est un coup de lame sur le bois de la planche, à vide, juste pour se faire menaçante histoire qu'il baisse les yeux
-Silence le Dada..Donc...Fulgurance danse avec aisance, Décadence elle, suit la tendance..se déhanche de la même mouvance...
Claac Claaac Clac Clac..il sait qu'elle a perdu la tête depuis la mort du gros, vigilance s'invite dans la danse. Il fait preuve de zèle pour se faire oublier.
-...
-Nous en étions où? Ah oui, Fulgurance se déhanche disions nous, s'avance..mais terrible malchance, Décadence chute faute de vigilance et de confiance en elle.
Claac?
-Perd-elle connaissance?
*bruit de lame qui glisse en silence* le sang gicle quand elle égorge un poulet qui se débat, au dessus d'un seau
-Et bien oui, Sauf que Fulgurance bourrée de bienveillance et de prudence a vu la chose arriver....elle s'élance malgré la distance, la devance, et la rattrape avec aisance!
Le puceau lorgne sur la croupe offerte à sa vue, pendant que penchée, et lui tournant le dos, elle s'affaire à couvrir le seau afin d'étouffer les derniers soubresaut du poulet sans tête. La voix du jeune homme est enrouée.
-Quelle chance!
Cette fois elle ne surprend pas l'expression libidineuse quand elle se redresse brusquement, cependant dès qu'elle se retourne c'est pour le surprendre lui tenant à deux mains une anguille longue et épaisse, bien luisante, bien glissante. Les yeux de la brune s'écarquillent, lancent des éclairs assassins alors que la lame est brandie
-AAHHHHHHHHH Nooon! non! non et non!
Pauvre commis, il n'a d'autre choix que relâcher son emprise sur ce qui lui vaut l'ire Orkidienne jusqu'à rapetisser à vue d'oeil
-Quoi?! Quoi?!! Quoiiii?! qu'ai je fait?
Un pas, deux pas, et elle enserre précautionneusement le poisson contre sa poitrine, entre ses seins, avec une délicatesse qui n'a d'égale que son ire.
-Mon anguille vous l'avez massacrée! Dégagez de là avant que n'arrive le client.
Bruit de la porte qui s'ouvre précipitamment, puis se referme.
Puis se réouvre après quelques secondes..
la tête "ogivinale" du grand Dada passe par l'embrasure avant qu'une voix qui mue s'enquérit timidement
- -Il arrive quoi à Décadence à la fin?
Une tête d'anguille fraîchement découpée loupe de justesse le coche. Après tous ces mois à la côtoyer il a appris, par instinct de survie, à réagir vivement.
La porte se réouvre, encore, lentement, prudemment. Elle n'en peut plus qu'il puisse devancer les coups, alors cruellement saisit une tête de cochon cette fois.
Puis, au ralenti sera décrite la suite : Visualisez vous la tête porcine volante traverser l'espace des cuisines, visant une porte à présent entrouverte?
Visualisez vous l'expression sadique sur le visage de la brune frustrée par un cumul de lancers ratés?
Bien!
Et maintenant, visualisez vous la tête du client attendu quand elle dépasse de la porte et se retrouve brutalement nez à nez avec un groin approchant avec la Fulgurance d'une météorite de son pif?
Pétulance, imprudence, vengeance viennent d'intégrer la danse.
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Merci à jd Aimbaud pour la bannière