Kachina
Une brise froide souffle sur les côtes normandes. Le sel gerce les lèvres, le sable fouette les joues, s'insinue dans les plis des vêtements. Ses pas laissent leur empreinte sur la plage, alors que sa cape ondule au rythme des rafales qui tentent de lui faire perdre pied. Elle s'en amuse, les défie, écartant les bras, entame une danse sur le sable dur et humide.. Suivie de près par l'étalon qui ne la quitte pas d'une semelle.
Quelque part dans les ruelles proches, ses compagnons investissent déjà les tavernes locales, réclamant soupe chaude et godets d'alcool dans cette nouvelle ville à découvrir.
Elle est restée à l'écart.
Octobre la rend parfois nostalgique.
D'un passé révolu qu'elle s'interdit de raconter.
A vrai dire, ses proches en ont tous plus qu' assez de l'entendre ressasser hier. Elle en est consciente, se soigne, va de l'avant vaille que vaille.
Mais ce matin... Bon sang...
La faute à Eni et ses questions à 10 sous. A moins que ce ne soit Théa qui aie la veille ranimé les souvenirs en les interdisant.
Elle s'arrête un instant, se plaque au flanc chaud du cheval qui vient souffler de ses naseaux son souffle tiède dans son cou. Foutue question...
- " Quels amis souhaiterais tu revoir, toi... Kachi ? "
Elle a répondu sans trop réfléchir, comme ça, laissant venir les noms familiers...Satine... Anzi... Néo et Seth, Gab... Hector...Ghost... Ayme, Diane, Yam,
Ils sont nombreux ceux qu'elle a perdus au détour d'un chemin de traverse, sur le seuil d'un triste monastère......Elle a ajouté : Bibus bien sûr et Bart.... Alaynna et...
La Brune a marqué une pause alors que défilaient sous son crâne, des images rieuses de chopes qui s'entrechoquaient, de défis relevés, jusqu'à ce qu'une ritournelle bravant un Roy lui revienne à l'oreille. Elle a avoué alors dans un souffle : Et Niallan... Bon sang, il me manque ce bougre là !
Elle s'est perdue un instant à imaginer le Blond, le complice des temps insouciants veillant sur un berceau, visage radieux devant un nouveau né braillard à souhait accroché aux seins d'une Italienne plus belle que jamais. Il doit être père à présent, couler des jours heureux en Provence.
Mais la dernière missive envoyée à Alaynna est restée sans réponse. Lui en veulent-ils ces deux là de ne pas avoir été là à leur retour de Marseille ? Niallan la connait assez pour savoir qu'elle se terre au fond d'une grotte quand le ciel s'assombrit ou qu'elle selle son cheval et qu'elle s'en va au vent maudit.
Elle n'a jamais écrit à l'Ami après qu'ils aient pris des chemins différents. Elle y a songé quand Anso est parti butiner d'autres fleurs, y a très vite renoncé. Brune rancunière et bien trop fière. Elle s'en veut de ça, ne l'avouera jamais. Folle orgueilleuse qu'elle est.
Pourtant en cette aube d'automne, sur une plage normande, c'est au cheval qu'elle murmure ce qui depuis hier lui rend l'âme bougonne :
- Niallan, tu fais quoi, tu deviens quoi ?
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(Merci à Jd Axelle pour la bannière)
Quelque part dans les ruelles proches, ses compagnons investissent déjà les tavernes locales, réclamant soupe chaude et godets d'alcool dans cette nouvelle ville à découvrir.
Elle est restée à l'écart.
Octobre la rend parfois nostalgique.
D'un passé révolu qu'elle s'interdit de raconter.
A vrai dire, ses proches en ont tous plus qu' assez de l'entendre ressasser hier. Elle en est consciente, se soigne, va de l'avant vaille que vaille.
Mais ce matin... Bon sang...
La faute à Eni et ses questions à 10 sous. A moins que ce ne soit Théa qui aie la veille ranimé les souvenirs en les interdisant.
Elle s'arrête un instant, se plaque au flanc chaud du cheval qui vient souffler de ses naseaux son souffle tiède dans son cou. Foutue question...
- " Quels amis souhaiterais tu revoir, toi... Kachi ? "
Elle a répondu sans trop réfléchir, comme ça, laissant venir les noms familiers...Satine... Anzi... Néo et Seth, Gab... Hector...Ghost... Ayme, Diane, Yam,
Ils sont nombreux ceux qu'elle a perdus au détour d'un chemin de traverse, sur le seuil d'un triste monastère......Elle a ajouté : Bibus bien sûr et Bart.... Alaynna et...
La Brune a marqué une pause alors que défilaient sous son crâne, des images rieuses de chopes qui s'entrechoquaient, de défis relevés, jusqu'à ce qu'une ritournelle bravant un Roy lui revienne à l'oreille. Elle a avoué alors dans un souffle : Et Niallan... Bon sang, il me manque ce bougre là !
Elle s'est perdue un instant à imaginer le Blond, le complice des temps insouciants veillant sur un berceau, visage radieux devant un nouveau né braillard à souhait accroché aux seins d'une Italienne plus belle que jamais. Il doit être père à présent, couler des jours heureux en Provence.
Mais la dernière missive envoyée à Alaynna est restée sans réponse. Lui en veulent-ils ces deux là de ne pas avoir été là à leur retour de Marseille ? Niallan la connait assez pour savoir qu'elle se terre au fond d'une grotte quand le ciel s'assombrit ou qu'elle selle son cheval et qu'elle s'en va au vent maudit.
Elle n'a jamais écrit à l'Ami après qu'ils aient pris des chemins différents. Elle y a songé quand Anso est parti butiner d'autres fleurs, y a très vite renoncé. Brune rancunière et bien trop fière. Elle s'en veut de ça, ne l'avouera jamais. Folle orgueilleuse qu'elle est.
Pourtant en cette aube d'automne, sur une plage normande, c'est au cheval qu'elle murmure ce qui depuis hier lui rend l'âme bougonne :
- Niallan, tu fais quoi, tu deviens quoi ?
* Proverbe français
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(Merci à Jd Axelle pour la bannière)