Drago.corleone
{Le 5 Décembre 1465}
Drago n'avait peut-être que huit ans, mais avoir Gaïa Corleone pour mère faisait grandir plus vite. Ou du moins, affinait l'esprit plus rapidement. Sa Mamma estimait qu'elle avait accompli sa mission, qu'elle s'était suffisamment vengée. Drago n'était pas d'accord. Fleur comptait, bien sûr, annoncer au père l'état dans lequel elle se trouvait. Mais plus tard, avait-elle dit. Quand il serait trop tard et qu'il ne pourrait rien y faire. Elle y pensait en souriant, presque distraitement. Drago était sûr qu'elle serait trop occupée avec la naissance pour s'y employer dès le bébé venu au monde. Aussi se chargeait-il lui-même de cette annonce.
Il savait tout de la fausse rumeur et décida de l'utiliser pour lui. Il savait ce que sa Mamma avait fait, puisqu'elle lui disait tout et ne lui cachait jamais rien. C'était donc l'occasion rêvée pour être comme elle, pour réutiliser des idées, pour changer l'histoire, pour tenter encore et encore. Ne jamais baisser les bras, c'était ce que lui répétait sans cesse Fleur. Si le plan imaginé échouait, il fallait en trouver un autre, un mieux, un plus tordu, plus inventif. Ne jamais sous-estimé le pouvoir formidable de l'imagination, disait-elle aussi.
Drago, assis seul à une table d'une auberge quelconque tandis que sa mère s'assurait qu'ils avaient assez de vivres pour le trajet, s'empara d'un parchemin, d'un encrier et d'une plume. Il en trempa l'extrémité dans l'encre et réfléchit un instant avant de se lancer. La plume courut d'un bord à l'autre de la feuille durant quelques minutes, puis il signa avec application et cacheta le rouleau de vélin. Sans plus tarder, il se leva et partit porter lui-même la lettre à un coursier, qui lui assura que sa lettre serait transmise dans les plus brefs délais. Ne restait plus qu'à savoir si son correspondant réagirait ou s'il allait feindre l'ignorance...
Drago n'avait peut-être que huit ans, mais avoir Gaïa Corleone pour mère faisait grandir plus vite. Ou du moins, affinait l'esprit plus rapidement. Sa Mamma estimait qu'elle avait accompli sa mission, qu'elle s'était suffisamment vengée. Drago n'était pas d'accord. Fleur comptait, bien sûr, annoncer au père l'état dans lequel elle se trouvait. Mais plus tard, avait-elle dit. Quand il serait trop tard et qu'il ne pourrait rien y faire. Elle y pensait en souriant, presque distraitement. Drago était sûr qu'elle serait trop occupée avec la naissance pour s'y employer dès le bébé venu au monde. Aussi se chargeait-il lui-même de cette annonce.
Il savait tout de la fausse rumeur et décida de l'utiliser pour lui. Il savait ce que sa Mamma avait fait, puisqu'elle lui disait tout et ne lui cachait jamais rien. C'était donc l'occasion rêvée pour être comme elle, pour réutiliser des idées, pour changer l'histoire, pour tenter encore et encore. Ne jamais baisser les bras, c'était ce que lui répétait sans cesse Fleur. Si le plan imaginé échouait, il fallait en trouver un autre, un mieux, un plus tordu, plus inventif. Ne jamais sous-estimé le pouvoir formidable de l'imagination, disait-elle aussi.
Drago, assis seul à une table d'une auberge quelconque tandis que sa mère s'assurait qu'ils avaient assez de vivres pour le trajet, s'empara d'un parchemin, d'un encrier et d'une plume. Il en trempa l'extrémité dans l'encre et réfléchit un instant avant de se lancer. La plume courut d'un bord à l'autre de la feuille durant quelques minutes, puis il signa avec application et cacheta le rouleau de vélin. Sans plus tarder, il se leva et partit porter lui-même la lettre à un coursier, qui lui assura que sa lettre serait transmise dans les plus brefs délais. Ne restait plus qu'à savoir si son correspondant réagirait ou s'il allait feindre l'ignorance...
Citation:
- Papà,
Ça fait longtemps que je veux t'écrire mais je n'ai jamais eu le temps de me poser suffisamment longtemps pour t'écrire convenablement. Et puis Mamma était en deuil, encore, depuis qu'elle a appris que les Ferrini, une famille qu'elle connaissait, sont morts récemment. Une triste histoire, je crois, mais je ne connais pas trop les détails, je n'avais jamais vu cette femme et son petit garçon, qui est mort de maladie. J'aurais bien aimé, ça m'aurait fait un ami... Je m'ennuie, je n'ai pas d'amis, moi, et c'est vraiment dur, tu sais, parfois...
Moi aussi j'ai été malade mais Mamma m'a bien soigné. J'ai eu une grosse fièvre. J'aurais voulu que tu sois là aussi, pour lire les histoires. Peut-être que tu pourrais m'en écrire une ? J'aime toujours les histoires de chevaliers et de dragons.
Et depuis la grande nouvelle, c'est vrai que j'ai moins de temps. On voyage tranquillement pour ne pas brusquer Mamma et j'ai décidé d'être un bon petit garçon et de l'aider. Je ne sais pas du tout comment m'y prendre, je voudrais lui faire des cadeaux mais comment on fait tant qu'on ne connait pas sa nature ? Tu sais, toi ?
En écrivant ces mots je me suis rendu compte ! Papà, est-ce que tu connais seulement la bonne nouvelle ? Mamma t'aura fait parvenir un mot j'en suis sûr ! Ou alors elle n'a pas encore eu le temps mais comme j'ai le droit de le dire, je ne vais pas me gêner. Je vais bientôt avoir un rôle très important. Et toi aussi bien sûr. Parce que... Tiens-toi bien...
Mamma est enceinte.
J'espère que tu me répondras, je voudrais avoir l'impression que quelqu'un d'autre que Mamma pense à moi de temps en temps. Comme un ami.
Ton fils,
Drago