Bastogne
" Mais Bastogne aussi, il était à moitié canné s'clebs, et p'tet ben aveugle avec ça... Fallait être con pour pas l'voir !
- Roh, ferme là, t'y connais qu'dalle."
"Aux trois freux", établissement familiale depuis 1427, est une des meilleurs adresses de la rue de la mortellerie, notamment pour les amateurs de combat de chien ou de coq.
Ce bon Bastogne venait tout juste de perdre une bonne partie de son maigre bas de laine, en pariant sur un cabot famélique dans un épique combat contre un groupe de rats... Mais il faut croire que cette foutue enflure de Gratte-pince était doué pour dresser les rats, car ce maudit cabot avait succombé rapidement aux morsures en jappant malgré le flot d'insultes qu'il lui lançait pour le motiver.
Le patron qui tient à ses meilleurs ouailles, déposa une timbale de gnôle devant sa gueule renfrognée.
-Allez. Tiens, t'as eu des nouvelles des canards ces derniers temps ? S'fait un bout d'temps qu'on à pas vu une patte palmée dans l'coin.
Trop content de changer de sujet, la trogne de l'affreux se déplissa un peu, et il se redressa sur un coude, avalent une lampée au passage.
- Tu connais ces foutus palmés. Toujours les puces au cul, pas moyen d'rester en place... dit il avant de continuer sur un ton de conspirateur. Mais t'sais qu'moi... J'suis dans leur p'tits papiers comme on dit. J'ai d'l'info d'première main, du frais, du bon... J'sais c'qu'ils font tes saligauds...
Une assemblée de soudards dont l'oreille traînait aux alentours s'était massée autour de l'affreux, attentif. Bastogne repris alors son récit, ménageant son auditoire....
- Paraîtrait qu'ils sont repartis sur les chemins, voyez, pour arrêter l'châlants... J'vais vous en raconter une belle sur c'genre de saloperie qu'les canards font en province avant d'revenir ici bas pour tout dépenser dans vos rades et vos puteries au rabais... Alors voilà ... ...
- Roh, ferme là, t'y connais qu'dalle."
"Aux trois freux", établissement familiale depuis 1427, est une des meilleurs adresses de la rue de la mortellerie, notamment pour les amateurs de combat de chien ou de coq.
Ce bon Bastogne venait tout juste de perdre une bonne partie de son maigre bas de laine, en pariant sur un cabot famélique dans un épique combat contre un groupe de rats... Mais il faut croire que cette foutue enflure de Gratte-pince était doué pour dresser les rats, car ce maudit cabot avait succombé rapidement aux morsures en jappant malgré le flot d'insultes qu'il lui lançait pour le motiver.
Le patron qui tient à ses meilleurs ouailles, déposa une timbale de gnôle devant sa gueule renfrognée.
-Allez. Tiens, t'as eu des nouvelles des canards ces derniers temps ? S'fait un bout d'temps qu'on à pas vu une patte palmée dans l'coin.
Trop content de changer de sujet, la trogne de l'affreux se déplissa un peu, et il se redressa sur un coude, avalent une lampée au passage.
- Tu connais ces foutus palmés. Toujours les puces au cul, pas moyen d'rester en place... dit il avant de continuer sur un ton de conspirateur. Mais t'sais qu'moi... J'suis dans leur p'tits papiers comme on dit. J'ai d'l'info d'première main, du frais, du bon... J'sais c'qu'ils font tes saligauds...
Une assemblée de soudards dont l'oreille traînait aux alentours s'était massée autour de l'affreux, attentif. Bastogne repris alors son récit, ménageant son auditoire....
- Paraîtrait qu'ils sont repartis sur les chemins, voyez, pour arrêter l'châlants... J'vais vous en raconter une belle sur c'genre de saloperie qu'les canards font en province avant d'revenir ici bas pour tout dépenser dans vos rades et vos puteries au rabais... Alors voilà ... ...