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[RP] Dix ans - Campement des jouteurs

Rhuyzar
D'avance toutes mes excuses si mes réponses arrivent lentement. Si j'avais une guitare je dirais que c'est ma faute à toi, mais c'est en réalité plutôt celle de mon agenda.





[Coin Oriental - Infirmerie]


Non, les joutes n'étaient définitivement pas sa tasse de thé. Déjà, par le passé, il ne goûtait pas ce divertissement qui, à ses yeux, travestissait la réalité de la guerre et singeait, en se drapant d'or, une horreur qu'il n'avait que trop connue. Son parcours, son histoire n'y étaient pas pour rien. La boue mêlée de sang, les râles des mourants et les cris des estropiés, la folie aveugle des lames qui fracassaient, tranchaient au nom de questions ridicules d'honneur et de possession stupide. Toutes ces images s'étaient suffisamment gravées dans sa mémoire pour qu'il peine à percevoir la notion d'amusement. Un temps il s'était interrogé sur les raisons, se demandant si au fond il ne s'agissait pas simplement de tenter de reproduire ce qu'on ignorait et que les textes décrivaient avec force détails captivants et héroïques. Mais pour s'être perdu en son coeur, il le savait, la guerre n'avait rien d'héroïque et de captivant. Tuer et mutiler ne générait aucun honneur, aucune gloire, hormis celle qu'on inventait pour justifier et lui permettre de perdurer, parce qu'elle servait. Aux puissants et à tous ceux qui se tenaient en retrait, manipulant les pièces les unes contre les autres, désignant comme vainqueur celui qui en avait brisé le plus.

Alors oui, les joutes le laissaient de marbre, au mieux. Plus encore depuis qu'il avait côtoyé ces nomades des grandes plaines de l'est, ces cavaliers qui voyaient en leurs montures des compagnons plus que des biens, qui les respectaient et refusaient toute forme de dressage qui aurait nié le droit à ces animaux de choisir eux-mêmes leur route.

Malgré cela, et pour une toute autre raison, il avait décidé de se rendre au campement des jouteurs. Non pour combattre ou assister au spectacle, mais pour rejoindre celle dont il savait que les talents de guérisseuse ne seraient pas superflus. Elle parvenait souvent à les exercer dans ce genre de situation malgré les jugements hâtifs et effrayés qu'ils avaient pu provoquer par le passé. Au fond, lui l'homme de guerre et de mort était admiratif de cet art qui réparait les dommages causés par la brutalité et la violence dont il était coutumier. Il voyait en cette dualité une autre évidence amusante et touchante à la fois. Lame et onguents. Shiva.

Ne se trompant pas, il la trouva affairée à l'infirmerie, captant, en entrant, quelques bribes de conversation qui le firent sourire, de cet air susceptible de terrifier les plus ignorants ou ceux qui n'avaient pas besoin de savoir que la joie, lorsqu'elle étirait ses traits, n'était pas forcément synonyme de terreur.


Je génocide, oui, mais toujours avec clairvoyance. Et uniquement parce que j'ai conscience de la chance que j'ai d'avoir à mes côtés une telle épouse.

Le timbre grave et profond de sa voix fendit l'air sous la tente aménagée pour les soins. Il le contrôla néanmoins afin d'éviter que sa potentielle puissance ne vienne perturber le repos des convalescents. Même s'il n'aimait pas la société, il savait s'y tenir. Un peu.
Il s'approcha, évitant de perturber l'oeuvre de la Sombre, attendant qu'elle ait fini pour gratifier ses lèvres d'un baiser, aussi simple qu'il était puissant et révélateur d'une réalité que personne n'avait à comprendre. En ce simple geste nichait un ensemble de significations qui n'appartenaient qu'à eux.


Vous avez besoin d'aide Madame mon épouse ? Je suis assez adroit de mes mains vous savez.
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Alvira
La garce !

Oui si elle avait pu le claquer haut et fort, l'on aurait pu l'entendre, mais entre le fait qu'il fallait bien repartir la bidoche recousue, et le fait également que le mari génocidaire n'était pas bien loin, la Duranxie évita toute exclamation du genre. Le silence l'avait attrapé, la douleur était plutôt vive, aussi mordante qu'une bonne claque sèche sur une joue déjà cramoisie. Reprenant un souffle, à l'encontre du mari de l'infirmière.


Bien...
Bravo à vous, être... Clairvoyant c'est le mieux !


Ses yeux allaient et venaient pour se focaliser sur quelquechose et tenter de se concentrer dessus. C'était une tactique comme une autre pour éviter de hurler comme une perdue. Risette complètement & honteusement fausse à l'adresse de son accompagnateur.

Je tiens bon, si je viens à rouler par terre parce que mon coeur aura lâché, vous saurez pourquoi !

Hin hin, clairement oui, enfin trépasser n'était pas son métier, alors elle fut plus sauvée qu'autre chose. Dans les faits c'était le moment parfait. Parfait pour s'éclipser une fois qu'elle n'aurait plus de trous dans son ventre. Elle questionna, reprenant plus de parole, la douleur anesthésiant par elle même. Le coup de chauffe passait doucement mais surement, et sa langue de ce fait se déliait à nouveau. On pouvait alors entendre : "C'est bientôt fini ? Vous en avez loupé beaucoup ? Combien survivent ?".
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Arioce
Telle une question rhétorique, je m’attendais à la réponse. J’aurais été surpris si elle avait accepté, mais ce ne fut pas le cas. Tant pis pour elle, elle aura à souffrir seule. A vouloir faire sa fière, elle y perdra plus qu’elle n’y gagnera. Enfin, c’était son choix.
Je ne me démontais pas pour autant et entrais plus dans la pièce pour venir me poster en première loge, à côté du lit de la grande blessée. Ainsi, je pourrais observais de près, ne rien manquer des mimiques de douleurs de la jeune femme et qui sait, peut-être en sourire.
La soignante guerrière en joua également et ne fis rien pour anesthésier la plaie ou la douleur. Hé hé, qu’est-ce que je disais, elle y perdait. Ou peut-être qu’ils n’avaient rien pour cela dans la tente. Qu’importe, la jeune femme souffrirait de sa réponse négative.
Entre temps, un homme qui en impose pénétra dans la tente. L’époux de la bouchère selon les dires des deux. Il proposa son aide, avait-il les compétences pour ? Il avait plus l’air d’un soldat que d’un toubib ; mais les apparences sont souvent trompeuses. Et après tout, celle qui s’occupait d’Alvira, qui devait être une guerrière sans aucun doute, savait si prendre à ce que je pouvais voir. La couture se déroulait bien.
J’esquissais un sourire et lui répondis, méchamment espiègle.


    - Redites moi ça sans avoir cette affreuse expression de supplice sur votre visage.

Je ricanais et l’air de rien, et plutôt même discrètement, j’eus un geste de tendresse à son encontre, lui prenant quelques secondes à peine la main dans la mienne, caressant du bout des doigts sa peau afin de lui apporter quelques réconforts. Puis je relâchais avant que cela se remarque.
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