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[RP] "Meyrieu, Maman!"

Walan_meyrieux


Walan réprima un sourire en entendant sa fille s'exclamer "Je ne suis pas un cadeau". Elle risquait de le prendre mal, et il ne souhaitait pas empirer la situation. Il allait répondre à sa réflexion sur les échecs lorsque Marie prit à son tour la parole. Bien des souvenirs rejaillirent lorsqu'elle évoqua ces "vieux" présents qu'il lui avait fait. Et un léger "grmbl" ponctua la dernière phrase, car le brun n'était toujours pas très à l'aise face à ce genre de déclarations publiques.

Il aurait bien pris la main tendue par son épouse, mais c'était sans compter sur Aëlys, qui l'intercepta au vol. Au vu du comportement de la petite, il présageait qu'il allait devoir discuter un moment avec elle sous peu. Il la retint tandis qu'elle tâchait de l'entraîner vers les écuries.


Doucement, jeune fille. Ce n'est pas une course.

La remarque faisait plus allusion à la compétition que sa fille semblait voir entre elle et sa mère qu'au fait de se rendre au plus vite auprès des poulains, mais le brun se doutait qu'Aëlys ne la saisirait pas comme ça.

Avant d'aller aux écuries, j'aimerais que tu me montres les changements qu'il y eut sur nos terres depuis ma dernière visite. Du moins ceux qu'on peut voir depuis les fenêtres du donjon. Ensuite nous redescendrons.

Ces changements risquaient d'être peu nombreux, et Jehan ne manquerait pas de l'informer des plus importants. Mais Aëlys trouvait toujours quelque chose d'intéressant à lui montrer lors de ces occasions -intéressant par rapport à ses passions à elle, en tout cas- et ça lui permettait de commencer, doucement, à se pencher sur la terre dont elle hériterait un jour. C'était aussi un moyen de partager un moment ensemble tous les trois à observer calmement le paysage. Sans motif de jalousie, du moins l'espérait-il.
Walan_meyrieux


Marie Alice a écrit:
Aëlys avait à peine jeté un coup d'oeil sur l'anneau et semblait se renfrogner. Marie l'avait-elle blessée sans le vouloir? Les relations s'amélioraient certes mais restaient compliquées. Après tout c'était logique et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle, à sa longue absence. Il ne pouvait en être autrement et le travail s'annonçait long et ardu. Mais après tout, la fillette tenait d'eux et ils étaient plutôt genre tête de mule l'un comme l'autre. Cela avait donné lieu parfois à des disputes, guère méchantes, mais des bouderies, des grognements et autres onomatopées pour le brun.

Long soupir en entendant la fillette lui répondre. Comment lui expliquer ce qu'elle ressentait? Que ce soit pour lui ou elle? Comment lui faire comprendre le pourquoi de sa longue retraite? Le besoin qu'elle en avait eu, impérieux, le fait de penser qu'ils seraient mieux sans elle.... Elle ne pouvait se le pardonner alors que d'autres le fassent c'était impossible à ses yeux.

Aëlys se leva, se dirigeant vers son père, la bousculant au passage. Marie ne réagit guère, se détournant même et s'approchant de la croisée pour regarder au-dehors, masquant la pâleur qui venait se faufiler sur ses joues.

Elle les entendait mais comme de loin, perdue dans le paysage s'offrant à ses yeux, les étangs, se remémorant au passage des baignades et des rougeurs sur le visage de Walan. Pudique le brun. Avant qu'elle ne soit libre, avant qu'ils ne puissent s'afficher. Pudique et droit, trop pour certains mais pas pour elle. Même si cela avait été compliqué et long, ils y étaient parvenus.

Un soupir s'échappa de ses lèvres sans qu'elle s'en rendit compte. Comment faire pour gérer tout cela? Pour recréer ce lien qui n'aurait jamais dû se rompre. Soudain elle avait froid, ses mains frottant ses bras machinalement, le regard toujours perdu à l'horizon, l'esprit au loin, comme ailleurs.
Aelys_meyrieux
Bras qui se tend, main fermement retenue, gambettes qui s'agitent dans une vaine tentative pour avancer encore... Aëlys se retourna, surprise.

Doucement, jeune fille. Ce n'est pas une course
.


Elle eut une petite moue. Elle avait oublié que les grands ne savent plus courir. Docilement, tout en coulant un regard en biais à sa mère, genre "t'as vu comme je lui obéis bien, à LUI ?!", elle hocha la tête avec la même componction que Mère Honorine pendant les confessions.

Avant d'aller aux écuries, j'aimerais que tu me montres les changements qu'il y eut sur nos terres depuis ma dernière visite. Du moins ceux qu'on peut voir depuis les fenêtres du donjon. Ensuite nous redescendrons.


Nouveau hochement de tête, et Aëlys se rangea sagement aux côtés de son père, calquant son pas sur le sien - deux pas quand il en faisait un - pour accéder aux fenêtres. La neige avait momentanément cessé son manège, mais on n'y voyait pas bien loin, sous la chape des nuages, dans le jour qui tombait. La petite se hissa sur la pointe des pieds pour mettre son menton au niveau de l'embrasure d'une fenêtre donnant sur le sud-ouest.


Regardez là-bas, Papa, vers la Gervonde.


Elle désignait le cours d'eau qui alimentait toute une succession d'étangs, avant d'aller se perdre, bien à l'ouest, dans l'Ambalon, puis la Vesonne, la Gère, le Rhône enfin, à Vienne. Elle connaissait par cœur tous ces noms.

Tu te souviens, quand le meunier a creusé la rigole, au mois de juin ?


Elle s'emberlificotait encore bien souvent entre le "tu", qui avait été de rigueur entre eux depuis qu'elle savait parler, et le "vous" que Sancie aurait bien aimé voir sa pupille adopter, pour lui faire honneur, dans ses relations avec les grands de ce monde.

Il voulait irriguer son grand pré en aval de la chaussée, parce que sa vache a eu deux veaux au lieu d'un seul. C'était pour avoir plus de foin, tu sais ?

Coup d’œil anxieux à son père : pas pour vérifier qu'il savait vraiment tout cela, Aëlys étant intimement persuadée que son père savait tout sur tout, était en tout le meilleur, et que chacun, de la reine de France au valet d'écurie, lui rendait des points sur tous les sujets. Elle savait en revanche que son babil n'était pas toujours parfaitement intelligible. Malgré ses efforts pour articuler et choisir le mot juste, elle avait toujours tant de choses à dire que ça se bousculait au portillon, la faisant parfois bégayer.
Son doigt tendu suivit, au loin, une boucle du cours d'eau.


Eh bien regardez, c'est marrant ! La Gervonde, elle a pas voulu retourner dans son lit pour l'hiver. Elle préfère celui que lui a fait le meunier. Alors du coup, le gantier du hameau de Chevron, tu sais, celui qui brode ses gants avec du lin qu'il met à rouir dans la Gervonde vu que le meunier il dit qu'on rouit pas le lin dans son étang à cause des carpes qui aiment pas ça. Tu sais ?


Nouveau coup d’œil inquiet.

Eh ben le gantier, il dit que puisque la limite de son pré à lui, c'est la Gervonde, eh ben son pré il est plus grand maintenant, et le meunier n'a rien à dire et puis voilà. Mais moi je crois que le gantier, il se trompe, hein, Papa ?


Se retournant carrément pour entendre le paternel verdict, elle vit sa mère qui se frottait les bras.
Aëlys était encore à l'âge où l'on parle spontanément, pour peu que les adultes qui vous entourent n'aient point tenté d'étouffer votre parole. En outre, si elle savait se montrer chipie quand elle se sentait flouée dans ses droits imprescriptibles, elle avait bon coeur.


Oh Maman ! Tu as froid ? Papa, Maman a froid.


Et, entourant sa mère à deux bras, elle se mit à lui frotter le dos, étonnée de sentir sous ses doigts des côtes saillantes.


Ben en même temps, t'as pas mis ton manteau, non plus. Il y a de la neige, quand même ! Pis tu as des os partout, ça tient pas chaud, ça.
Walan_meyrieux


Fier de sa fille, Walan l'avait observée faire sa description et raconter les événements. Certes, c'était parfois un peu décousu, mais elle était précise dans ses explications, et montrait une connaissance des terres environnantes qu'il avait plaisir à constater. Prochainement, il lui faudrait lui montrer Ancelle et Charpey, puis les autres terres hors du Dauphiné pour qu'elle apprenne à les connaître aussi bien. Prochainement oui ... même s'il cherchait encore à préserver son héritière dans le cocon que représentait Meyrieu, il sentait bien que ça allait devoir changer bientôt.

Lorsque sa fille émit son avis sur l'affaire entre le gantier et le meunier, il acquiesça doucement et confirma tranquillement.


Je pense aussi oui, mais il faudra les rencontrer tous deux et vérifier les coutumes.

Il n'eut guère le temps de dire plus qu'Aëlys avait à nouveau bougé pour aller étreindre sa mère. Constatant l'état de cette dernière, le brun commença par rabattre le panneau de bois soutenant les peaux tendues pour fermer la fenêtre, puis tira la lourde tenture servant de rideau pour couper les courants d'air. Il s'approcha ensuite de son épouse pour l'étreindre également, ajoutant à mi-voix.

Redescendons dans la grande salle pour nous réchauffer à la cheminée. Et puis nous demanderons aux cuisines de nous faire de quoi remplumer un peu ta mère. Ils ne te nourrissaient pas dans ce couvent ? finit-il à destination de Marie.
Walan_meyrieux


Citation:
Elle les avait sentis s’approcher d’elle, les avait entendus discuter sans vraiment faire attention. Les mots volaient dans les airs, s’échappant de la bouche d’Aëlys, effleuraient ses oreilles mais n’y pénétraient qu’à peine. Ses yeux tentaient également de suivre le tracé indiqué par la fillette mais, de ce paysage, Marie ne reconnaissait rien ou presque. Les étangs oui, si nombreux, et qui, pour certain, avaient été témoins de leurs amours naissantes. Mais du reste..... Le meunier, le gantier, tout cela lui passait largement au-dessus de la tête. Non pas qu’elle méprisa l’un ou l’autre. Non, elle avait toujours considéré que chacun avait sa place, son utilité. Que serait un seigneur ou même un prince sans ses gens pour tenir les terres, les demeures et tout le reste? Marie avait souvent imaginé certaines de ses connaissances les mains dans la terre ou le purin et avait parfois franchement ri à cette simple image.

Les bras de sa fille l’entourant et ses mains venant frotter son dos la ramenèrent à la réalité. Elle réprima une grimace. C’est que la petite y allait de bon cœur et qu’effectivement, la brune n’avait guère que la peau sur les os depuis sa sortie du couvent mais un sourire vint naître à l’écoute des dernières paroles de la brunette.


Oui, j’ai des os partout mais c’est normal Aëlys, tu as les mêmes tu sais.

Certes moins saillant que les siens pour l’heure. Puis ce fut au tour de Walan de refermer ses bras sur elle, non sans avoir pris la peine auparavant de fermer les panneaux de bois et les tentures. C’était certes adorable de leur part mais le froid qu’elle ressentait était tout intérieur. Leurs bras la réchauffaient un peu mais il lui faudrait du temps et bien des câlins, des fous rires et autres complicités avant que de se sentir mieux. Les noisettes se levèrent sur l’acier tandis qu’une main venait se poser sur la tête d’Aëlys et l’autre sur la joue de son époux.

Et bien tu sais les couvents ne sont pas réputés pour la richesse de leur table.

Cela n’était pas tout à fait vrai, certains l’étaient, d’ailleurs parfois même plus que les tables de certains nobles. Après tout, contrairement à ce que l’église pouvait prétendre, ses officiants n’étaient pas toujours très vertueux. Le problème était surtout qu’elle n’avait guère eu d’appétit, enfermée entre ses murs et ce n’était pas le peu d’effort physique fait qui risquait de lui ouvrir.

Je n’ai guère faim mais descendons oui. Vous devez être affamés.

Et puis en bas il y aurait du monde, de la vie, on remarquerait moins si elle s’écartait un peu, les laissant pour aller prendre l’air, pour retrouver ses marques, reconnaitre les lieux tandis que père et fille deviseraient de tout et de rien comme ils en avaient sans doute l’habitude.
Aelys_meyrieux
Tout en entourant sa mère de ses bras, Aëlys, que la spontanéité contraignait souvent à ce genre de gymnastique mentale, repassait dans son esprit les derniers mots de son père.

Je pense aussi oui, mais il faudra les rencontrer tous deux et vérifier les coutumes.

Elle en rosit de plaisir. Papa était d'accord avec elle ! D'avance elle se réjouissait d'aller voir le gantier et le meunier, puis de se plonger avec son père dans l'étude des coutumes. Parce qu'évidemment, son père l'associerait et aux rencontres, et aux recherches.

Sa mère avait l'air d'en connaître un rayon sur les os. Aëlys se dit qu'il faudrait tenter d'en savoir plus. Son esprit curieux de tout venait d'associer à sa mère la même image de puits de science qu'elle attribuait déjà à son père. Finalement, deux géniteurs sous le coude, ça pouvait présenter quelques avantages.

Et comme en plus lesdits géniteurs évoquaient les arts de la table, auxquels Aëlys n'était pas moins sensible qu'à ceux des études, la journée se terminait bien. D'humeur joyeuse, évitant de babiller pour gagner du temps, elle entraîna ses parents vers la grande salle en sautant de marche en marche, suspendue à leurs mains. Elle pouvait encore se permettre cette gaminerie : elle n'aurait sept ans que le lendemain.

La soirée lui parut douce, et bien longue en même temps. Elle avait hâte au lendemain matin. Tout venant à point même à une petite fille pressée de vieillir, le matin vint. Pelotonnée sous ses couvertures, elle se mit à sourire aux anges, très contente de sa petite vie.
Marie-Alice, incarné par Aelys_meyrieux


Ils étaient descendus tous les trois, père et fille avaient mangé de bon cœur tandis qu’elle chipotait du bout des doigts, faisant tout de même semblant de se servir copieusement quand ils la regardaient. Ce qui n’était pas souvent le cas puisque la discussion avait surtout tourné autour de ces fameux us et coutumes. La grande salle était toujours aussi vivante, bruyante, emplie de monde. Plus même au fur et à mesure que le bruit s’était répandu. La brune était revenue d’entre les morts.

Au bout d’un moment, n’y tenant plus, Marie s’était éclipsée pour prendre l’air et, surtout, s’éloigner de la foule qu’elle avait toujours autant de mal à supporter depuis sa sortie du couvent. Le reste de la journée s’était écoulé dans les préparatifs de la fête ordonnée par Walan. Simple, en petit comité, mais fête tout de même.

Le lendemain matin, la mère avait décidé que ce serait à elle de lever sa fille. Première surprise du jour qui était supposé en voir plusieurs. Elle pénétra donc dans la chambre, sans faire de bruit, histoire de vérifier qu’Aëlys ne dormait plus à poings fermés et ouvrit délicatement les tentures et panneaux avant de se retourner, les mains dans le dos.


Bonjour Aëlys. Bien dormi ?

Quelques pas pour se rapprocher du lit, s’y asseoir et venir poser un baiser sur le front de la fillette.

Il parait que c’est un jour particulier pour une petite fille qui vit en ce lieu. Tu es au courant toi ?

Prenant un air sérieux, Marie faisait mine de réfléchir, les mains toujours dans le dos, les yeux en l’air.

On m’a dit…. Voyons….. Qu’elle avait 7 ans aujourd’hui… Hum quoi d’autre…. Qu’elle était brune et très jolie…. Ah et qu’elle avait une poupée qui ne la quittait jamais….

Un rapide coup d’œil sur la fillette avant de lui tendre un paquet qui contenait deux robes identiques. L’une pour Aëlys, bien sûr, et l’autre pour Gertrude. Enfin si on arrivait à enfiler quoi que ce soit à cette dernière, qui ressemblait désormais plus à un tas de chiffons qu’à une poupée.

Bon anniversaire Aëlys.
Walan_meyrieux


Après des jours de voyage, d'abord à fond de train puis un peu plus calmement lors du retour de Langres, Walan avait enfin pu se reposer quelque peu. Il avait beau fréquemment voyager et dormir dans des auberges ou des camps, ça ne valait pas le fait d'être dans son lit. Pour autant, on change difficilement ses habitudes matinales, si bien qu'il fut levé tôt et, une fois préparé, alla faire le tour des murs tout en discutant brièvement avec les sentinelles. Meyrieu n'était pas bien grand et elles n'étaient pas nombreuses, si bien qu'il revint rapidement dans la salle commune qui commençait peu à peu à s'animer. Les cuisines étaient déjà actives depuis longtemps, en réalité, mais il était l'heure pour la plupart de la domesticité de prendre son premier repas du jour.

Comme une mécanique bien huilée, lorsque Sans Repos était là en tout cas, deux fauteuils et deux tables avaient été disposés près d'une des cheminées. Les braises avaient été ravivées et le crépitement des bûches qui venaient d'y être ajoutées présageait d'une belle flambée à venir. Un plateau avait été posé sur l'une des tables. Dessus, entourant une écuelle de brouet, figuraient du pain frais, du beurre tout juste baratté, quelques tranches de fromage et de viande séchée et un assortiment de fruits secs. Sur l'autre table, un écritoire et divers parchemins avaient été déposés par Jehan, qui attendait à côté. L'intendant et le seigneur avaient l'habitude de passer en revue l'état des domaines -de tous les domaines, car Jehan chapeautait les intendants de chacun-, les affaires urgentes et autres problèmes pour lesquels il fallait un avis tranché de la part du chevalier.

Tandis qu'ils commençaient à discuter, le brun eut un regard vers l'escalier. Un peu plus tard, sa fille en descendrait -idéalement avec sa mère et sans lui jeter de regards noirs- et il lui faudrait lui annoncer quel serait son cadeau. Quelque part, Walan doutait encore un peu de celui-ci, par son immatérialité et son délai, mais aussi par les conséquences qu'il pourrait engendrer sur leur vie à tous. N'était-elle pas trop jeune, à sept ans ? Pourtant d'autres s'en sortaient depuis leur naissance ... mais à quel prix ? Mais si ce n'était pas maintenant, ne serait-il pas bientôt trop tard pour qu'elle en tire un quelconque avantage ? Non, la décision était prise et il s'y tiendrait. Ne restait plus qu'à attendre, tout en écoutant Jehan.
Aelys_meyrieux
Aëlys s'attendait à voir Sancie, comme tous les matins. La luminosité dans la chambre changea. D'habitude, Sancie s'assurait d'abord qu'Aëlys était éveillée, puis tirait les rideaux.

Bonjour Aëlys. Bien dormi ?


C'était sa mère, qui s'assit sans façons sur la courtepointe et l'embrassa.


Bonjour, Maman.

Il parait que c’est un jour particulier pour une petite fille qui vit en ce lieu. Tu es au courant toi ?


Aussitôt Aëlys se prêta au jeu, et fit non de la tête, secouant ses boucles échappées au bonnet de nuit, tâchant d'imiter l'expression réfléchie de sa mère. Elle avait beau essayer de rester sérieuse, ça ne marchait pas, elle ne pouvait s'empêcher de sourire de plus en plus largement, anticipant la suite, tout en appréciant le compliment détourné. A la mention de Gertrude, elle serra contre son cœur le petit paquet de chiffons et de crin.


Bon anniversaire Aëlys.


C'est pour moi ?

Elle le savait bien, que le paquet était pour elle. Mais elle trouvait toujours émouvant de recevoir un cadeau. Les doigts un peu tremblants, Gertrude coincée sous l'aisselle gauche pour être plus à l'aise, elle défit un noeud de ruban - il était bien joli, ce ruban, elle le mettrait soigneusement de côté -, souleva un à un les pans de lin, tira un premier objet qu'elle tint à bout de bras.

Ooooh !


Elle était éblouie. Sa mère lui offrait une robe. Mais pas une de ces robes qu'elle portait, comme toutes les fillettes de son âge, depuis qu'elle savait marcher. Celle-ci n'était pas une simple cotte longue, fendue sur les côtés, au col largement échancré, qui lui laissait toute liberté pour courir ou grimper aux arbres. Elle était en beau tissu d'un brun chaud, avec un corsage court et une jupe très longue, rebrodée d'un galon au bas des amples manches.


Oh Maman ! C'est une vraie robe !


Une vraie robe de dame ou de jeune fille. La petite se sentit soudain grandir, d'un seul coup.
Le paquet contenait un deuxième objet. C'était, en tout petit, la réplique du premier. Maman avait pensé à Gertrude. Aëlys se jeta à son cou, les larmes aux yeux.


Merci, Maman ! Merci ! Gertrude va être tellement contente !


Elle s'affaira à faire entrer le paquet de chiffons dans la petite robe, dut utiliser le beau ruban pour que le tout eût l'air de quelque chose ressemblant vaguement à une poupée.

Et moi aussi, je vais mettre ma robe neuve !


Ce n'était pas aussi facile à enfiler que ses robes habituelles. Il y avait des lacets dans le dos, le corsage ajusté serrait un peu. Elle dut requérir l'aide de sa mère. Puis elle courut à son coffre pour en tirer son joli miroir, se tortilla devant un long moment pour admirer sa robe.


Il faut la montrer à Papa, décida-t-elle. On descend ?

Et toute souriante elle prit la main de Marie-Alice pour l'entraîner vers la grande salle.
Walan_meyrieux


Citation:
Aëlys s’était prêtée au jeu avec bonne grâce et Marie avait eu du mal à garder son air sérieux. Air sérieux qui avait laissé place à un peu d’inquiétude le temps que sa fille ouvre son cadeau. Est-ce qu’il lui plairait ? La brune l’espérait mais ne pouvait en être certaine. Sans compte qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce qui était désormais à la mode. Il leur faudrait sans doute revoir une partie de la garde-robe. Une sortie entre mère et fille, voire familiale si Walan était d’humeur à courir les échoppes. Voici qui promettait d’être amusant. Et puis, en fait, il n’aurait pas le choix. Le connaissant, il n’avait sans doute pas fait grand frais en toilettes. Oui voilà qui était décidé, il viendrait.

Bien sûr que c’est pour toi. C’est bien ton anniversaire non ?

Large sourire, masquant toujours le fond d’inquiétude tandis que la fillette ouvrait avec précaution son paquet et en sortait tout d’abord sa robe. Au vu de l’expression de l’enfant, Marie avait fait mouche. Et pour elle et pour Gertrude. La plus grande fut réceptionnée dans ses bras, serrée avant de la regarder enfiler la tenue à la poupée. Ce qui ne fut pas une mince affaire mais le résultat, un peu bancal, sembla satisfaire sa propriétaire. Puis vint l’enfilage de robe version grand format, enfin moyen, et l’aide de la mère pour finaliser l’ensemble.
Tu es magnifique. Bien sûr qu’il faut la montrer à Papa.
La main fut prise, la direction du bas également, les escaliers façon ‘l’ai-je bien descendu’ comme aurait dit Cécile Sorel.
Le Papa en question était attablé, discutant avec Jehan d’affaires touchant aux domaines sans doute et, pour être sûre qu’il verrait le duo, Marie s’était râclée la gorge à mi-chemin afin d’attirer son attention.


Monsieur de Meyrieux le bonjour.

En gros, admire ourson mignon fille et épouse en ce jour de fête. Tout en gardant dans un coin de sa tête la visite pour de futures robes et autres vêtements. Croyez quand même pas qu’elle avait oublié non ?
Walan_meyrieux


Les parchemins et les discussions assorties avaient défilés pendant quelque temps lorsqu'un raclement de gorge attira à nouveau l'attention de Walan vers les escaliers. Un léger sourire apparu sur ses lèvres en constatant son origine. Avec un petit signe d'excuse vers Jehan, le brun se leva pour se diriger vers son épouse et sa fille, observant ouvertement la seconde -et la première un peu plus discrètement mais quand même - .

Bonjour mesdames ...

Puis plus particulièrement à sa fille, lui aussi sachant jouer le faux naïf.

Dis moi Aëlys, tu as fait quelque chose de particulier aujourd'hui ? Je te trouve différente.
Hum ... laisse moi deviner ... tes cheveux ? Non ... Tu as encore grandi alors ? Ah non ! C'est la robe, c'est ça ? C'est à toi cette belle robe ? D'où vient-elle donc ?


Bon, il savait bien, évidemment. Mais il attendit que sa fille lui confirme qu'il s'agissait de son cadeau d'anniversaire pour continuer avec un sourire en coin.

Un cadeau d'anniversaire ? Ah ! J'en ai un pour toi moi aussi, mais il est un peu particulier ...

Avec un petit geste, il les emmena face à la cheminée qu'il venait de quitter et où un troisième fauteuil et deux nouveaux plateaux venaient d'apparaître, garnis de manière similaire au premier. Ce n'est qu'une fois tout le monde assis que le brun reprit pour sa fille.

Tu sais que je vais bientôt devoir retourner à Paris, n'est-ce pas ?
Et bien ... cette fois là, je pensais que nous pourrions y aller tous ensemble. Nous te montrerons la ville, et le Louvre. Et si elle l'accepte, je te présenterai à Sa Majesté.
Qu'en dis-tu ? Cela te plairait-il comme cadeau ?
Aelys_meyrieux
Ce fut avec mille précautions qu'Aëlys emprunta cet escalier, qu'elle connaissait pourtant par cœur : hors de question d'abîmer la jolie robe avant que Papa ne l'ait admirée. Maman avait dit qu'elle était magnifique, certes. Mais, à sept ans, on sait très bien que les mamans trouvent toujours leur progéniture magnifique. Il n'y avait qu'à regarder la vieille Claudino, qui avait bien 35 ans et presque plus de dents, couver d'un œil ébahi ses sept garçons, tous aussi moches les uns que les autres. En plus, ils tiraient les nattes des filles quand elles attendaient leur tour devant le confessionnal de Mère Honorine. En revanche, l'avis d'un papa, ça comptait en vrai.

Monsieur de Meyrieux le bonjour.


C'était solennel à souhait. La gorge un peu serrée par l'appréhension, Aëlys jetait à son père des regards à la fois timides et pleins d'orgueil.

Dis moi Aëlys, tu as fait quelque chose de particulier aujourd'hui ? Je te trouve différente.
Hum ... laisse moi deviner ... tes cheveux ? Non ... Tu as encore grandi alors ?


Rooooh mais ce que ça pouvait être bête, les papas, des fois ! Encore pire que les garçons de Claudino ! Comment aurait-elle pu grandir visiblement en une nuit, franchement ? Il ne voyait même pas ...

Ah non ! C'est la robe, c'est ça ? C'est à toi cette belle robe ? D'où vient-elle donc ?


Ouf ! Si, il avait vu, enfin. Aëlys s'épanouit.


Oui ! C'est une vraie robe, regarde ! C'est Maman qui me l'a offerte pour mes sept ans. Je suis grande, maintenant. J'ai l'âge de raison !


Un cadeau d'anniversaire ? Ah ! J'en ai un pour toi moi aussi, mais il est un peu particulier ...

Aëlys regarda autour d'elle, le moins discrètement du monde. Il n'y avait rien d'inhabituel dans la grande salle. Le petit-déjeuner était servi près de la cheminée. Ça sentait bon le pain frais et les amandes. Et l'encre, aussi. Papa avait déjà commencé son travail de la journée. Et les roseaux frais coupés. La jonchée avait été renouvelée. Mais de cadeau visible, point.
Docilement, sans lâcher la main de sa mère, de peur de glisser, Aëlys se laissa guider jusqu'à la cheminée, et s'assit en prenant bien soin de tirer sous elle les plis de sa robe. Oh là là ! il lui faudrait une serviette ou un sarrau, sinon elle risquait de se salir ! Elle s'apprêtait à en demander à Sancie quand son père reprit la parole.


Tu sais que je vais bientôt devoir retourner à Paris, n'est-ce pas ?

Aëlys se rembrunit. Déjà ?! L'on venait à peine de se retrouver à Meyrieu. Elle n'eut pas le temps de protester.

Et bien ... cette fois là, je pensais que nous pourrions y aller tous ensemble. Nous te montrerons la ville, et le Louvre. Et si elle l'accepte, je te présenterai à Sa Majesté.
Qu'en dis-tu ? Cela te plairait-il comme cadeau ?


A Paris ! Ensemble à Paris !

Non non, elle ne se prenait pas soudain pour Anastasia, vu qu'il s'en faut de quatre siècles et demi qu'elle puisse avoir une chance de la connaître, suivez un peu, quoi. Mais Paris... Elle y était allée, une fois, quand elle était petite, l'année dernière. C'était pour un mariage, elle ne savait plus de qui. Elle se souvenait de la route, et surtout de l'interminable cérémonie, où elle n'avait même pas le droit de se lever pour se dégourdir les jambes, ni de grimper sur le banc pour tâcher d'apercevoir les mariés.
Maintenant qu'elle était grande, Paris, c'était la ville mythique qui lui prenait tout le temps son père. Pour qu'il y aille si souvent, c'est que ça devait être très très très beau.


Paris !

répéta-t-elle rêveusement. Puis, plus vivement, prête à battre des mains, si bien que Gertrude tomba à deux doigts de l'écuelle de brouet.

Et le Louvre ? et la reine ? Oh Papa ! C'est vrai ? c'est bien vrai ? Et j'aurai le droit de lui dire bonjour ? et ... et ...


Elle ne trouvait plus ses mots.

Mais on ne lui parlera pas du changement de lit de la Gervonde, hein ? Ce sont nos affaires, n'est-ce pas ? Et on dormira où ? Il y a un lit pour moi, à Paris ? et un pour Maman ? et on part quand ? Je pourrai prendre mon jeu d'échecs pour la route ? Elle sait jouer aux échecs, la reine ? Elle s'appelle comment, d'abord ?

Le flot de questions se tarit brusquement. Ça se bousculait tellement dans la tête d'Aëlys qu'elle sentait bien qu'elle allait se mettre à bégayer. Pas ça ! Elle avait sept ans, maintenant !
Walan_meyrieux


Marie Alice a écrit:
Le sourire de son époux ne lui avait pas échappé, pas plus que les regards allant de l’une à l’autre, même si sur leur fille il était un plus insistant. Epoux qui s’empressa à son tour de taquiner la chair de leur chair. Décidément ces deux-là étaient fait pour s’entendre et après tout c’était bien sur une taquinerie où il était question d’orgues et de trouver une organiste pour Meyrieu d’une part et des raisons, surtout une, qui faisait verdir les yeux de la brune. Lors d’un banquet mémorable au mariage d’Anne. Ce qu’elle avait pu rire devant un Walan déconfit et rendu presque bègue à force de grommellement. Elle esquissa un sourire à ce souvenir tandis que le brun s’approchait d’elles pour les conduire à la table.

Elle s’installa, écoutant le dialogue sans mot dire, souriant d’avance à la surprise dont elle connaissait la teneur. Et la joie d’Aëlys fit naitre pour de bon un large sourire. Le débit de paroles de la puce s’éleva, rapide, déversant des flots presque discontinus de questions.


Il faudrait mieux lui dire bonjour en effet mais seulement quand Elle t’en donnera la permission. Par contre, tu devras faire la révérence. As-tu appris à la faire d’ailleurs ?

Ce que savait Aëlys des us et coutumes de la Cour, Marie l’ignorait totalement, il faudrait faire le point sur cela. Après tout, Princesse en devenir, elle aurait l’occasion de s’y rendre plus souvent qu’à son tour. La présenter était donc tout à fait normal après tout.


Nous dormirons dans mon hôtel de Paris Aëlys.

Acquis depuis bien avant sa rencontre avec son époux et donc la naissance de sa fille.

Vous n’y avez pas dormi déjà ?

Regard interrogatif sur le brun.

Il y a assez de pièces pour que tu aies ta chambre et nous la nôtre.

En d’autres termes, Papa dormait avec Maman et cela n’était point discutable.

Pour les échecs j’ignore si Elle sait jouer mais oui tu peux amener ton jeu.
Walan_meyrieux


La réaction de sa fille fit sourire -franchement- Walan, au point qu'il l'attira à lui pour l'étreindre brièvement et lui déposer un baiser sur le front avant de la relâcher et de lui répondre, d'abord amusé.

Je crois comprendre que ça te plaît. Parfait !

Sa Majesté s'appelle Alvira de la Duranxie.
Je ne sais pas non plus si elle joue aux échecs, ni si elle aura le temps de faire une partie avec toi. Elle est très occupée, tu sais. Et nous retournerons dans notre hôtel oui.


Après tout, c'était là qu'il se rendait toujours lors de ses passages réguliers dans la cité, même si bien entendu Aëlys ne l'y accompagnait pas d'habitude. Il ne répondit pas aux autres questions, plus parce qu'elles avaient déjà trouvé réponse chez Marie et parce qu'il avait été également un peu submergé -et amusé- par le vif débit de celles-ci.
Il laissa sa fille se rassoir, tout comme son épouse, pour qu'elles puissent commencer à rompre leur jeûne nocturne avant de reprendre.


Tu as déjà eu des leçons sur les bonnes manières, mais nous continuerons de t'en donner d'ici notre départ et pendant le voyage. Tu n'as pas à t'inquiéter quoi qu'il arrive, nous serons avec toi tout du long, et Sa Majesté est bienveillante.

Dans l'esprit de Walan, il ne faisait aucun doute que la Souveraine saurait rassurer sa fille si celle-ci se montrait un peu trop impressionnée. Mais pour l'heure, il revint au présent, et y ramena également ses compagnes.

Mais avant tout ça, il me semble qu'il y a aujourd'hui l'anniversaire d'une jeune fille ici présente à fêter.
Aelys_meyrieux
Toujours paralysée par la crainte de se mettre à bégayer, Aëlys se contenta de hocher vigoureusement la tête quand sa mère lui demanda si elle savait faire la révérence. Bien sûr, elle savait ! C'était le seul truc un peu marrant des leçons de maintien. Mais seulement avec une robe simple. Avec une traîne, elle n'avait pas encore appris. Pas la peine de le dire à Maman maintenant, elle n'avait pas besoin de tout savoir non plus, surtout que Sancie était toujours là, un peu anxieuse à l'idée que Marie-Alice pourrait juger négativement l'éducation qu'elle s'efforçait quotidiennement d'inculquer à sa progéniture.

Nous dormirons dans mon hôtel de Paris Aëlys.
Vous n’y avez pas dormi déjà ?


Nouveau hochement de tête, négatif, cette fois. Aëlys ne se souvenait pas du tout du lieu où elle avait dormi quand il y avait eu ce fameux mariage si ennuyeux. Sans doute avait-elle fini par s'endormir dans l'église, et Sancie l'avait portée quelque part. Vraiment, elle ne savait plus, c'était si vieux, l'année dernière !


Il y a assez de pièces pour que tu aies ta chambre et nous la nôtre.


Le sourcil droit de la gamine se fronça, tandis que le gauche se relevait et que les lèvres délicates esquissaient une moue dubitative. Comment ça, une seule chambre pour Papa et Maman ? Coup d’œil en biais à Walan, rapide. Coup d’œil appuyé à Sancie, genre "va falloir qu'on discute, toutes les deux". Il semblait bien qu'on ne lui avait pas tout dit. Sa langue commençait à se délier, elle aurait pu répondre sans bégayer, mais déjà Maman parlait de la reine et des échecs, puis Papa.

Oui oui, occupée, mais pas autant que toi, je suis sûre.

Impossible d'être aussi occupé que Sans-Repos.

Pis elle a même pas de fille, je parie. Ni de fils.

Donc, pas si occupée que ça.

Le brouet sentait bon. Aëlys en éloigna prudemment Gertrude, se laissa passer un sarrau par Sancie, et entama de bon appétit sa tranche de pain beurré
.

Tu as déjà eu des leçons sur les bonnes manières,

Hop ! petite bouche qui se ferme pour mastiquer sans montrer les dents...

mais nous continuerons de t'en donner d'ici notre départ et pendant le voyage. Tu n'as pas à t'inquiéter quoi qu'il arrive, nous serons avec toi tout du long, et Sa Majesté est bienveillante.


Bizarrement, ça n'avait rien de rassurant. Si Papa et Maman ressentaient le besoin de rester près d'elle, c'est qu'elle ne devait pas être si bienveillante que ça, la reine. Par exemple, ils la laissaient seule avec Sancie sans problème. Ou avec la vieille Claudino. Et même avec le gantier de Chevron.

Mais avant tout ça, il me semble qu'il y a aujourd'hui l'anniversaire d'une jeune fille ici présente à fêter.

Le sourire revint illico sur les traits d'Aëlys, qui oublia même d'avaler sa bouchée avant de parler.


Oui ! J'ai sept ans aujourd'hui ! C'est beaucoup, sept ans. Mère Honorine dit que c'est l'âge de raison. On va fêter comment ? Vous avez trouvé de la musique, Papa ? On va danser ? Il y aura des oublies ? Les serviteurs pourront danser avec nous ? et ils auront des oublies aussi ? et du vin de Seyssuel ?


Et voilà, le moulin à paroles s'était remis en route.
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