Alaynna
Même si le RP est respectueux des règles de la censure, les auteurs de cette histoire de vie tiennent à prévenir les pures âmes chastes et vertueuses de s'abstenir de toute lecture.
[Comme un fantôme qui se promène
Et l'âme alourdie de ses chaînes
Réussir sa vie
Quand d'autres l'ont meurtrie, et
Réussir sa vie, même si...
Comprendre ne guérit... pas
Redonne-moi l'autre bout de moi
Débris de rêves, le verre de fêle
Redonne-moi la mémoire de ma...
Peut être sève ? Peut être fièvre ?]
Assise en tailleur sur le lit, dans cette chambre qui est sienne au sein de la maison de Pau que le frère et la soeur partagent, l'Italienne tente de se concentrer sur les statuts en cours qu'elle termine de rédiger et d'annoter. Ceux de leur Compagnie commerciale.
Mais bien qu'elle soit à fond dans son élément, d'autres pensées ne cessent de venir la tarauder.
Cette p*tain de promesse qu'elle a faite à son frère ce soir là. Un soir peu de temps après qu'ils se soient retrouvés la première fois. Dix années sans se voir, dix années séparés de la moitié de son corps. Et ils s'étaient adonnés à tous les excès. Julian était totalement fait, et elle ce soir là avait suivi le mouvement. Entre alcool et douces drogues, il s'en était avéré qu'ils avaient faillis franchir la ligne. Cette ligne rouge qui ne se franchit pas, tout jumeaux fusionnellement épris l'un de l'autre soient-ils.
Et Julian lui avait alors arraché cette fichue promesse. Celle où ils devaient chacun faire leur vie de leur côté. Lui avait essayé durant les deux années qui suivirent. Il avait eu femme et enfants. Aujourd'hui il les avait perdus mais au moins, il avait tenté.
Alors que la Madone elle n'avait fait que fuir et se trouver de pitoyables excuses pour ne pas en faire autant.
Et quand récemment son Autre en avait déduit que finalement, sa soeur devait estimer qu'aucun homme ne pouvait arriver à la cheville de son jumeau et que c'est pour ça qu'elle restait solitaire, elle n'avait pas eu le coeur de démentir la chose.
Puis dans son inconscient, Alaynna elle se sait mariée à son frère. Même si dans la réalité c'est une chose qui n'est pas possible. Mais les jumeaux sont unis à la vie, à la mort, et bien au-delà. C'est un mariage. Point.
Elle n'aurait plus pensé à tout cela, si quelques temps auparavant, un incident - oui, c'est ainsi qu'elle considérait l'étrange évènement qui lui était tombé dessus- n'avait pas eu lieu.
Alors qu'elle était partie sur Paris pour mener à bien une négociation, elle s'était retrouvé, elle ne sait encore trop comment, dans une étrange situation.
Un inconnu l'avait embrassé. Du type beau nordique l'inconnu. Très certainement un libertin mais elle n'avait aucune certitude de la chose puisque l'inconnu en était resté au stade d'inconnu. Et l'on ne peut écrire à un inconnu. On ne peut retrouver ce qui est inconnu.
Tant qu'il n'est pas connu.
Faut dire que c'était le tout premier baiser qu'elle recevait. Non, ceux de Julian quand il lui effleure les lèvres avec malice, ça ne compte pas. C'est son corps perdu, lui c'est naturel voyons !
Mais recevoir son premier baiser d'un inconnu de surcroît, ça l'avait quelque peu perturbée. Surtout qu'elle l'avait finalement écourté d'un coup de dent un brin machiavélique.
Elle ignorait encore si elle avait bien fait ou pas. Et à vrai dire, ce baiser l'avait curieusement laissé sur sa faim.
Mais une idée avait germé et fait son chemin petit à petit.
Puisqu'elle l'avait promis à son frère, elle allait au moins se donner les moyens d'arriver un jour peut-être, à la tenir cette promesse de faire sa vie de son côté.
Car la Madone ne connait strictement rien aux hommes. Elle passe son temps à rabrouer et décourager ceux qui ont le malheur de s'approcher trop près d'elle.
Et même son premier baiser, il lui est tombé dessus par surprise, alors qu'elle ne s'y attendait pas le moins du monde.
Le plan était simple et minutieusement préparé dans l'esprit gémellaire.
- Primo, il lui fallait trouver un homme expérimenté. Qui sache lui expliquer le comportement à avoir avec un homme et celui qui est proscrit. Qui lui narre aussi ce qu'est un homme, ce qu'il ressent, éprouve de toutes les manières possibles. Qu'il lui explique les relations hommes-femmes. Toute l'éducation de la Madone à faire en somme.
- Secundo, il fallait que cet homme là ne soit pas italien afin de pouvoir négocier âprement et sans condition. Oui. Car Alaynna comptait bien apprendre et obtenir le plus possible tout en accordant elle que le minimum. Parce qu'apprendre ne signifiait pas perdre ou accorder sa virginité. Celle-là elle la gardait précieusement. Oui. Seul un italien la recevrait en don. Sa mère lui avait expliqué que lorsqu'elle serait en âge, elle devrait faire sa vie avec un italien. Ils sont salauds, mais ce sont les meilleurs, les exceptions. Pour ça que la Madone ne s'était jamais expliqué pourquoi leur mère avait épousé un germanique et non un rital. Là restait une question qui resterait sans réponse. Donc mon coco, si t'es pas italien, ma virginité tu peux toujours galoper après, tu ne l'auras pas. Non négociable.
- Tertio, il allait falloir qu'elle gère cela tout en finesse, car il était hors de question que son frère découvre la véritable raison qui la poussait à ne pas tenir sa promesse. Il lui faudrait donc acheter le silence de cet homme. Et quels sont les hommes les plus discrets quant à la clientèle qu'ils satisfont ? Elle a découvert il y a peu que c'était les plus libertins, les plus libérés et donc les plus à même d'être de bons professeurs sans chercher à profiter de la situation.
Si.
Alaynna bien que gâtée par la nature sans qu'elle en ait vraiment conscience - il n'y a qu'à voir la lueur de désespoir dans les yeux de son frère qui a horreur de la voir attifée en garçonne -n'a pas vraiment conscience des conséquences que pourrait avoir sa demande dans un avenir proche ou moins proche.
Ses pérégrinations parisiennes lui avaient au moins apporté un semblant de solution au problème épineux qui s'offrait à elle.
Et c'est tout de même après plusieurs semaines d'attente, de réflexion, de je fais un pas en avant pour en faire deux en arrière ensuite, que, finalement, la plume est prise et requête est adressé à cet homme dont la réputation est parvenu jusqu'à elle alors qu'elle se trouvait sur Paris.
Citation:
A Vous, Etienne de Ligny - Directeur de l'Aphrodite -
De Moi, Alaynna Valassi.
Nous ne nous connaissons pas. Je ne suis ni catin, ni habituée de votre Maison. Néanmoins j'ai une requête à vous formuler.
J'ai fait la promesse à mon corps perdu, mon jumeau, de faire ma vie de mon côté afin que nous cessions de subir cette attirance perpétuelle qui nous unit l'un à l'autre. Selon lui nous frisons parfois l'incestueux voyez-vous, mais je n'en ai aucune conscience parce que c'est tellement naturel entre lui et moi.
Toujours est-il que j'ai pris la décision d'essayer. Pour cela, je vous avouerai qu'à 22 ans, alors que d'autres sont déjà au fait de leur art, je suis pour ma part totalement ignare de toutes ces choses que l'on dit tabous chez certaines et qui ne le sont pas pour moi puisque je ne les connais pas.
Je me dis que peut-être, vous pourriez m'enseigner toutes ces choses que j'ignore. Vous êtes un homme, vous savez donc forcément ce qu'une femme doit savoir à propos d'un homme.
Je suis issue d'une famille de haute bourgeoisie, j'ai largement de quoi vous rétribuer en écus ou lingots d'or et d'argent. Je suis une négociante dans l'âme, si votre Maison a besoin de quelque produit que ce soit, je saurais vous l'apporter.
Mais j'ai besoin de vos lumières. De vos enseignements. Une seule chose n'est pas négociable : je veux apprendre sans avoir à perdre ma virginité.
Seul un Italien saurait l'avoir en offrande. Elle m'est précieuse vous comprenez. Je ne la distille pas à tout vent. Je la réserve pour un homme qui a les mêmes gènes ritals que les miens. Un jour viendra où je le rencontrerai.
Etes-vous Italien ?
Dans l'immédiat, je requiers donc vos services pour ces cours particuliers que vous pourriez m'octroyer. Bien sûr, en toute discrétion. Je n'en ferais part à mon frère qu'une fois que nos cours seront terminés. Et que je serais devenue une élève assidue et appliquée. Il sera fier de sa soeur, et de la promesse faite que je m'apprêterai alors enfin, à tenir.
Je vis actuellement dans le Béarn, à Pau. Demandez simplement où se trouve la demeure du Maire de Pau, Gyllaume Valassi et l'on vous indiquera. Nous partageons la maison.
Faites-moi savoir si ma proposition vous agrée. Et si c'est le cas, votre date pour entamer les cours sera la mienne.
Grazie.
Alaynna Valassi.
A Vous, Etienne de Ligny - Directeur de l'Aphrodite -
De Moi, Alaynna Valassi.
Nous ne nous connaissons pas. Je ne suis ni catin, ni habituée de votre Maison. Néanmoins j'ai une requête à vous formuler.
J'ai fait la promesse à mon corps perdu, mon jumeau, de faire ma vie de mon côté afin que nous cessions de subir cette attirance perpétuelle qui nous unit l'un à l'autre. Selon lui nous frisons parfois l'incestueux voyez-vous, mais je n'en ai aucune conscience parce que c'est tellement naturel entre lui et moi.
Toujours est-il que j'ai pris la décision d'essayer. Pour cela, je vous avouerai qu'à 22 ans, alors que d'autres sont déjà au fait de leur art, je suis pour ma part totalement ignare de toutes ces choses que l'on dit tabous chez certaines et qui ne le sont pas pour moi puisque je ne les connais pas.
Je me dis que peut-être, vous pourriez m'enseigner toutes ces choses que j'ignore. Vous êtes un homme, vous savez donc forcément ce qu'une femme doit savoir à propos d'un homme.
Je suis issue d'une famille de haute bourgeoisie, j'ai largement de quoi vous rétribuer en écus ou lingots d'or et d'argent. Je suis une négociante dans l'âme, si votre Maison a besoin de quelque produit que ce soit, je saurais vous l'apporter.
Mais j'ai besoin de vos lumières. De vos enseignements. Une seule chose n'est pas négociable : je veux apprendre sans avoir à perdre ma virginité.
Seul un Italien saurait l'avoir en offrande. Elle m'est précieuse vous comprenez. Je ne la distille pas à tout vent. Je la réserve pour un homme qui a les mêmes gènes ritals que les miens. Un jour viendra où je le rencontrerai.
Etes-vous Italien ?
Dans l'immédiat, je requiers donc vos services pour ces cours particuliers que vous pourriez m'octroyer. Bien sûr, en toute discrétion. Je n'en ferais part à mon frère qu'une fois que nos cours seront terminés. Et que je serais devenue une élève assidue et appliquée. Il sera fier de sa soeur, et de la promesse faite que je m'apprêterai alors enfin, à tenir.
Je vis actuellement dans le Béarn, à Pau. Demandez simplement où se trouve la demeure du Maire de Pau, Gyllaume Valassi et l'on vous indiquera. Nous partageons la maison.
Faites-moi savoir si ma proposition vous agrée. Et si c'est le cas, votre date pour entamer les cours sera la mienne.
Grazie.
Alaynna Valassi.
Et cette fois, la Madone est bien décidée à faire ce qu'il faut, coûte que coûte, pour tenir cette promesse odieuse que son frère adulé lui a extorquée par une nuit de folie passagère.
Elle ignore encore dans quoi elle vient de s'engager. Car la réponse, s'il y a, peut s'avérer être de bon aloi. Ou pas.
Mylène Farmer-redonne moi
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