Alaynna
*D'une Madone à son Sang
[This time, it's different.]
Soutiendrai-je un jour l'Eternité de votre regard, votre vision pénétrante, votre sourire profond ?
Il n'y a pas de paix pour les coeurs sensibles et si vous avez choisi le silence pour toujours, je chérirai à jamais le coeur de vos Imaginaires. Je n'ai pas la force brute de certaines, je me plains beaucoup en moi-même à votre sujet.
L'oiseau de feu est la musique de la force sensible, puis-je avoir cette qualité ? Moi qui n'ait pas su voir que vous vous nourrissiez de mon sang, moi qui ait été aveugle au point de ne pas m'apercevoir de votre existence dans le creux de mes entrailles.
Mère Indigne, Mère Infanticide, aujourd'hui incapable de supporter la vue du moindre enfant sans avoir envie de gerber et me dégoûter au plus profond de moi-même.
Je me soigne pourtant. Tout du moins j'essaye. Parce que Gabriel a su me faire enfin comprendre que parfois, les enfants meurrent sans que celle qui les porte en son sein en soit responsable.
Je me suis infligée à Limoges la vue de Niallan avec ses bébés dans les bras. Je me suis forcé à regarder ce tableau, parce que c'est peut-être lui qui a engrangé le processus non pas de guérison, mais de convalescence. Parce que ce jour là, j'ai vu combien il était Beau et attendrissant quand il est Père.
Mais c'est bien le seul tableau que j'ai pu contempler sans avoir envie de vomir, parce que pour l'instant, je ne supporte toujours pas de croiser le regard d'un enfant. Qu'il soit bébé ou plus grand, j'ai toujours ce sentiment de culpabilité qui me ronge.
Et pourtant. Je vais devoir trouver un moyen de me soigner. Bien que j'ai du mal à m'imaginer ce qui se passe présentement, je suis morte de trouille et mon esprit a besoin d'être mis devant le fait accompli, sans possibilité de retour en arrière, afin d'assimiler ce qui ne semble pas être, mais est vraiment.
Gabriel avait encore trouvé le moyen de me choper. Décidément. Si Kachina et moi n'arrivons pas à trouver des moments de solitude entre filles, il faut croire qu'avec Gabriel, ces moments là sont propices. Tout du moins avant qu'il ne s'aventure sur un autre chemin tout récemment.
Le brun m'avait parlé d'une histoire de cuisinière, chez son tout premier maître et avec ses mots à lui, avec ses façons de détourner l'histoire pour la ramener à l'instant présent, il m'avait fait comprendre que mon ventre était, de source sûre, en train de devenir un petit nid douillet.
Dans un premier temps, ce qui avait fusé dans mon esprit, c'est que je voulais attendre pour le dire à Niallan, parce qu'il aurait déjà fort à faire avec ses filles à Narbonnes, je ne voulais pas ajouter encore à ses tourments. Mais Gabriel s'était fait persuasif et je me vois encore, prête à brûler toutes mes herbes au feu et les remettre finalement devant le Salaud de ma vie, qui bien sûr, n'avait pas tilté pourquoi je lui refourguais toute ma camelote, que j'avais pris la peine de cacher de tous regards durant de longues semaines.
Mais une fois que j'eu commencé à lui expliquer...J'ai découvert un nouvel homme qui m'était totalement inconnu jusqu'à ce jour. Jamais je n'aurai imaginé, même dans mes rêves les plus fous, voir un homme à mes genoux. Et...surtout pas Lui. C'était bien la toute première fois qu'une âme masculine arrivait aussi, à m'arracher des larmes de bonheur. Je devrais pourtant commencer à m'y habituer, car Niallan est sans conteste, l'Homme de mes Premières Fois. J'étais totalement chamboulée de voir l'effet que mes paroles avaient pu produire sur le blond de ma vie. Je le découvrais comme je ne l'avais encore jamais vu auparavant.
Et j'étais certainement bien plus en panique que lui. Où alors. Il ne m'en montrait rien. Je n'avais jamais vu le Salaud de ma vie aussi heureux que ce soir là.
Et même lorsque quelques jours plus tard, Maryah essaya, durant des heures, de descendre Niallan en flèche auprès de moi et de faire miroiter combien il aurait tôt fait de m'abandonner, pour retourner avec la mère de ses filles ou une autre. Elle était même allé jusqu'à me dire que Niallan trompait Alicina avec moi. J'en avais intérieurement souri, sachant pertinemment combien cette théorie là était fausse.
Je fais confiance au Salaud de ma vie. Niallan et moi ne nous cachons rien. Je sais combien il s'inquiète pour ses filles actuellement mais j'ai tenté de relativiser les choses, lui expliquant que mon frère a été de nombreux mois maire et que si vraiment un village tout entier en voulait à la mairesse actuelle qu'est la mère de ses filles, il y a déjà belle lurette, qu'elle aurait été voltigée de son fauteuil municipal.
Je me disais surtout, qu'elle devait encore une fois, après le chantage auquel il avait eu droit au sujet de ses filles et ma personne, essayer de trouver un autre moyen de capter son attention et le faire revenir auprès d'elle.
Pour ma part, je ne me tracassais pas, je savais qu'il ne voulait pas revivre avec elle, il avait été très clair sur le sujet. Tout ce qu'il souhaitait, c'était le bien-être de ses filles et pouvoir les voir s'épanouir. Je lui avais montré ce à quoi je m'étais occupé, les quelques jours avant qu'il ne m'avoue son amour. Deux adorables attrape-rêve, fait de douces et soyeuses plumes, de perles chatoyantes, et de lanière de cuir que j'avais finement travaillé. Il m'avait dit qu'un jour je pourrai les leur offrir, mais pas tout de suite, parce que la mère de ses filles n'accepterait rien qui vienne de moi. Comme si j'étais un monstre. Quand j'avais dit à Maryah que j'étais heureuse que Niallan voit ses filles, elle m'avait regardé avec une exclamation qui en disait long sur le fait que je semblais être au contraire, celle qui empêchait mon compagnon de voir ses filles. Et cela avait fini de me persuader qu'il devait y avoir anguille sous roche et qu'il y avait de la manipulation dans l'air.
Je considérais néanmoins, après lui avoir dit ce que je pensais, qu'il était assez grand pour savoir gérer tout seul. Je le voulais sans chaînes, heureux et beau mon Salaud, mais il était pour moi l'évidence même que jamais je ne me gênerai lorsque j'aurai quelque chose à lui dire. Aucune cachotterie. Aucune frustration. Que de la confiance. De l'amour. De la passion. Des sensations à la fois fortes et empreintes de douceur. Une relation sans promesses aucunes, mais où chacun des projets de l'Autre avaient leur place et nous les concilions pour nous former un avenir radieux.
Elles auront beau tenter de m'atteindre en dénigrant Niallan ou en le faisant passer pour le pire des salauds...Salaud il l'est déjà dans mon coeur et dans mon âme et je reste persuadée, que cette fois, ce sera différent.
Parce que même morte de trouille alors que je porte vie que Niallan a insufflé en moi, j'ai lu dans ses océans un bonheur tel de devenir Père à temps plein, que je me damnerai sans hésiter pour lui permettre de vivre ce qu'il n'a encore jamais vraiment vécu.
Alors oui. Ce sera différent cette fois. Autant pour lui que pour moi.
Ce sera différent parce que je le veux auprès de moi, libre et sans entraves ni promesses aucunes, pour veiller sur ce ventre qui s'arrondira. Ce sera différent parce que je commence à me soigner de ma terreur des enfants, même si je suis morte de trouille.
Ce sera différent, parce qu'il est le Salaud de ma vie, et que, chaque jour, je découvre avec Bonheur, moi qui l'avait connu au plus mal, l'homme qu'il est en train de redevenir.
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Soutiendrai-je un jour l'Eternité de votre regard, votre vision pénétrante, votre sourire profond ?
Il n'y a pas de paix pour les coeurs sensibles et si vous avez choisi le silence pour toujours, je chérirai à jamais le coeur de vos Imaginaires. Je n'ai pas la force brute de certaines, je me plains beaucoup en moi-même à votre sujet.
L'oiseau de feu est la musique de la force sensible, puis-je avoir cette qualité ? Moi qui n'ait pas su voir que vous vous nourrissiez de mon sang, moi qui ait été aveugle au point de ne pas m'apercevoir de votre existence dans le creux de mes entrailles.
Mère Indigne, Mère Infanticide, aujourd'hui incapable de supporter la vue du moindre enfant sans avoir envie de gerber et me dégoûter au plus profond de moi-même.
Je me soigne pourtant. Tout du moins j'essaye. Parce que Gabriel a su me faire enfin comprendre que parfois, les enfants meurrent sans que celle qui les porte en son sein en soit responsable.
Je me suis infligée à Limoges la vue de Niallan avec ses bébés dans les bras. Je me suis forcé à regarder ce tableau, parce que c'est peut-être lui qui a engrangé le processus non pas de guérison, mais de convalescence. Parce que ce jour là, j'ai vu combien il était Beau et attendrissant quand il est Père.
Mais c'est bien le seul tableau que j'ai pu contempler sans avoir envie de vomir, parce que pour l'instant, je ne supporte toujours pas de croiser le regard d'un enfant. Qu'il soit bébé ou plus grand, j'ai toujours ce sentiment de culpabilité qui me ronge.
Et pourtant. Je vais devoir trouver un moyen de me soigner. Bien que j'ai du mal à m'imaginer ce qui se passe présentement, je suis morte de trouille et mon esprit a besoin d'être mis devant le fait accompli, sans possibilité de retour en arrière, afin d'assimiler ce qui ne semble pas être, mais est vraiment.
Gabriel avait encore trouvé le moyen de me choper. Décidément. Si Kachina et moi n'arrivons pas à trouver des moments de solitude entre filles, il faut croire qu'avec Gabriel, ces moments là sont propices. Tout du moins avant qu'il ne s'aventure sur un autre chemin tout récemment.
Le brun m'avait parlé d'une histoire de cuisinière, chez son tout premier maître et avec ses mots à lui, avec ses façons de détourner l'histoire pour la ramener à l'instant présent, il m'avait fait comprendre que mon ventre était, de source sûre, en train de devenir un petit nid douillet.
Dans un premier temps, ce qui avait fusé dans mon esprit, c'est que je voulais attendre pour le dire à Niallan, parce qu'il aurait déjà fort à faire avec ses filles à Narbonnes, je ne voulais pas ajouter encore à ses tourments. Mais Gabriel s'était fait persuasif et je me vois encore, prête à brûler toutes mes herbes au feu et les remettre finalement devant le Salaud de ma vie, qui bien sûr, n'avait pas tilté pourquoi je lui refourguais toute ma camelote, que j'avais pris la peine de cacher de tous regards durant de longues semaines.
Mais une fois que j'eu commencé à lui expliquer...J'ai découvert un nouvel homme qui m'était totalement inconnu jusqu'à ce jour. Jamais je n'aurai imaginé, même dans mes rêves les plus fous, voir un homme à mes genoux. Et...surtout pas Lui. C'était bien la toute première fois qu'une âme masculine arrivait aussi, à m'arracher des larmes de bonheur. Je devrais pourtant commencer à m'y habituer, car Niallan est sans conteste, l'Homme de mes Premières Fois. J'étais totalement chamboulée de voir l'effet que mes paroles avaient pu produire sur le blond de ma vie. Je le découvrais comme je ne l'avais encore jamais vu auparavant.
Et j'étais certainement bien plus en panique que lui. Où alors. Il ne m'en montrait rien. Je n'avais jamais vu le Salaud de ma vie aussi heureux que ce soir là.
Et même lorsque quelques jours plus tard, Maryah essaya, durant des heures, de descendre Niallan en flèche auprès de moi et de faire miroiter combien il aurait tôt fait de m'abandonner, pour retourner avec la mère de ses filles ou une autre. Elle était même allé jusqu'à me dire que Niallan trompait Alicina avec moi. J'en avais intérieurement souri, sachant pertinemment combien cette théorie là était fausse.
Je fais confiance au Salaud de ma vie. Niallan et moi ne nous cachons rien. Je sais combien il s'inquiète pour ses filles actuellement mais j'ai tenté de relativiser les choses, lui expliquant que mon frère a été de nombreux mois maire et que si vraiment un village tout entier en voulait à la mairesse actuelle qu'est la mère de ses filles, il y a déjà belle lurette, qu'elle aurait été voltigée de son fauteuil municipal.
Je me disais surtout, qu'elle devait encore une fois, après le chantage auquel il avait eu droit au sujet de ses filles et ma personne, essayer de trouver un autre moyen de capter son attention et le faire revenir auprès d'elle.
Pour ma part, je ne me tracassais pas, je savais qu'il ne voulait pas revivre avec elle, il avait été très clair sur le sujet. Tout ce qu'il souhaitait, c'était le bien-être de ses filles et pouvoir les voir s'épanouir. Je lui avais montré ce à quoi je m'étais occupé, les quelques jours avant qu'il ne m'avoue son amour. Deux adorables attrape-rêve, fait de douces et soyeuses plumes, de perles chatoyantes, et de lanière de cuir que j'avais finement travaillé. Il m'avait dit qu'un jour je pourrai les leur offrir, mais pas tout de suite, parce que la mère de ses filles n'accepterait rien qui vienne de moi. Comme si j'étais un monstre. Quand j'avais dit à Maryah que j'étais heureuse que Niallan voit ses filles, elle m'avait regardé avec une exclamation qui en disait long sur le fait que je semblais être au contraire, celle qui empêchait mon compagnon de voir ses filles. Et cela avait fini de me persuader qu'il devait y avoir anguille sous roche et qu'il y avait de la manipulation dans l'air.
Je considérais néanmoins, après lui avoir dit ce que je pensais, qu'il était assez grand pour savoir gérer tout seul. Je le voulais sans chaînes, heureux et beau mon Salaud, mais il était pour moi l'évidence même que jamais je ne me gênerai lorsque j'aurai quelque chose à lui dire. Aucune cachotterie. Aucune frustration. Que de la confiance. De l'amour. De la passion. Des sensations à la fois fortes et empreintes de douceur. Une relation sans promesses aucunes, mais où chacun des projets de l'Autre avaient leur place et nous les concilions pour nous former un avenir radieux.
Elles auront beau tenter de m'atteindre en dénigrant Niallan ou en le faisant passer pour le pire des salauds...Salaud il l'est déjà dans mon coeur et dans mon âme et je reste persuadée, que cette fois, ce sera différent.
Parce que même morte de trouille alors que je porte vie que Niallan a insufflé en moi, j'ai lu dans ses océans un bonheur tel de devenir Père à temps plein, que je me damnerai sans hésiter pour lui permettre de vivre ce qu'il n'a encore jamais vraiment vécu.
Alors oui. Ce sera différent cette fois. Autant pour lui que pour moi.
Ce sera différent parce que je le veux auprès de moi, libre et sans entraves ni promesses aucunes, pour veiller sur ce ventre qui s'arrondira. Ce sera différent parce que je commence à me soigner de ma terreur des enfants, même si je suis morte de trouille.
Ce sera différent, parce qu'il est le Salaud de ma vie, et que, chaque jour, je découvre avec Bonheur, moi qui l'avait connu au plus mal, l'homme qu'il est en train de redevenir.
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