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[RP][SC - 30/09/65] - Mariage d'Alaynna & Gabriel

Alaynna
Eglise Saint-Pierre - 30 septembre 1465

[All of me] - Lindsey Stirling -

Au plus profond de la chair, tu trouveras un hurlement.
Quand tu l’auras trouvé, écoute-le te parler.
Viendra alors le silence.


J'ai hurlé. Plusieurs fois les nuits qui ont précédées ce jour-ci. Mes cauchemars ont repris, malgré la présence de Gabriel auprès de moi. Je vois ma mère qui tente encore de me séparer d'Anna-Gabriella, sur ce navire au beau milieu de la tempête, la nuit où j'ai accouché, et je me réveille en hurlant. J'entends cette voix italienne, cinglante et froide qui m'assène que j'ai tué nos bébés. La voix de Roman, à laquelle viennent se joindre des lamentations enfantines de Raffaelle, que mon imaginaire voit comme une petite fille et son jumeau Andrea, vient de nouveau jouer avec le feu sous mes yeux. Corleone me hante toujours et encore et dans un sursaut, je hurle, les joues baignées de larmes.
Je revois les humiliations que m'ont fait subir Niallan et Neijin. Je l'entends encore m'annoncer le lendemain de notre union en Bretagne que la veille de mon arrivée et la veille de notre mariage il avait forniqué avec sa maîtresse. Je revois l'oubli de l'alliance. L'humiliation d'un mariage qui n'en est pas vraiment un. Sa fuite en avant et cette discussion qui résonne encore dans ma tête, lorsqu'il a pris le parti d'abandonner femme et enfant pour rejoindre sa maîtresse. Je me réveille et je hurle.
Le corps de Loras retrouvé sans vie alors qu'une ère nouvelle s'offrait à nous. Ces heures passées à le nettoyer. Ces nuits et ces jours passés à le veiller avant de me décider à le border et le mettre en terre. Ces promesses faites à un mort. L'empreinte de ses lèvres sur mes phalanges, ce fameux soir où je l'ai découvert à m'attendre devant le mas me brûle encore la peau et le premier qui s'aventurerait à un baise main sur ces phalanges ci se verrait signer son arrêt de mort. Je suis réveillée, mais je ne hurle pas. Mon corps est tétanisé par un froid glacial. Je sens sa présence. Il est là. Je sais que le Serbe est là. Tout près de moi.
Alors j'ai longuement regardé Gabriel, assis dans son fauteuil. Je me souviens que la veille de mon union avec Niallan, j'avais enterré ma vie de jeune fille, assise sur une plage, face à la mer, à pleurer sur l'absence et la disparition de mon jumeau.
Je ne veux pas que cela recommence et je propose à Gabriel d'aller visiter ces fameuses grottes qui m'ont tapé dans l'oeil.
Une visite nocturne pour enterrer notre célibat. Car demain...demain..c'est pour la vie. C'est pour l'éternité.

Et nous y voilà à demain. Demain c'est Aujourd'hui.

Je n'ai dormi que quelques heures, mais j'ai l'art et la manière pour que rien n'y paraisse. Je passe plus de temps à préparer Anna-Gabriella qu'à me préparer moi-même. Une robe aux étoffes rouges et aux garnitures d'or. C'était la surprise de la dernière heure. Blanche, ma témoin, y avait mis tout son coeur à la coudre. J'ai relevé mes boucles brunes en chignon. Mon futur époux sait que je suivrai la tradition. Mais j'ai du me résoudre à ôter la fibule Serbe de mes cheveux. Je l'ai glissé avec d'infinies précautions dans mon petit coffret de bois, celui qui recèle mes trésors les plus chers. Ce serait faire affront à Gabriel que de la porter désormais.
Et de nouveau, cette sensation glaciale qui m'étreint.

L'heure est arrivée. Et alors que je glisse Anna-Gabriella dans mes bras, toute de bleu marine vêtue, je m'en prends le chemin de ma destinée. Vers celui pour lequel je me consume d'amour un peu plus chaque jour qui passe. Vers mon futur époux. Vers Gabriel.

Je marche sur le chemin de la vie. J’y décèle volontiers un espoir de réconciliation entre ces deux mondes qui semblent dans mon premier regard, s’éloigner l’un de l’autre, dans un jet de dé.
Dans le sacré, il n’y a pas de place pour le doute. Si deux êtres lient leurs destinées, ce n’est pas pour « douter » que cela puisse « fonctionner ». C’est pour lier leurs destinées. C’est un acte sans retour qui est fort, qui a des conséquences, qui engage. Dans cet acte, on met tout son pouvoir, toute sa vie, toute sa volonté. C’est tout son Être que l’on offre en partage ! Ou on ne le fait pas du tout !
Le cœur a ceci qu’il ne nous appartient pas et cette lutte en nous pour l’ouvrir, le garder ouvert à l’infamie et face au désespoir résonne en nous, telle cette corne de brume face aux récifs.
Pourtant le bateau doit continuer. Il doit passer, s’éventrer ou passer. Il doit emporter avec lui ses passagers et son capitaine vers les récifs, les hauts fonds ou tenter d’atteindre avec sa cargaison précieuse le port qui les attends pour y vivre heureux.
Agir ne suffit pas devant l’inéluctable. Se résigner ? Partager le peu que l’on a. Survivre ensemble plutôt que seul. Retrouver un lien dans la carcasse arraisonnée, pilonnée par un destin trop grand qui ne tient pas ses promesses de bonheur ; sur quelques planches avortées des vagues, accroché aux récifs comme à un phare, en attendant la nuit, l’aube, le jour d’après et la main tendue, le sauvetage.
La main nouvelle dans notre propre main pétrifiée de frayeur, de se donner encore.

C’est pour cela que je pleure. Puis-je l’aimer autant que j'ai déjà aimé ? Je sais au fond de moi ce qu'il en est. Tous les deux, nous sommes gourmands et tout aussi fous l'un de l'autre. Cependant, je peux lire dans nos gourmandises la grandeur du fleuve que l'on doit traverser pour vivre notre union.Nous sommes les deux rives d’un même fleuve, certes. Et nous sommes animés du même vice : la gourmandise.
Moi, c’est de la vie, de l’Esprit, de la force qui croît et s’épand en partages pour combler le néant. Lui, c’est de la chair. De l’extériorité dont il est pourvu pour pénétrer l’inconnu de la matière vierge et la féconder. Sans savoir pourquoi. Il aime posséder.
Le temps du trajet, je revis mon passé et je vois mon futur.

Je me suis laissée mordre en espérant que l’Autre comprenne qu’il m'avait fait souffrir. J'ai pleuré. Mais l’autre n'a pas compris. Il était plein de hargne et de mots douloureux à offrir. Je ne réagissais plus. J'ai laissé le poison m'envahir, et un jour, j'ai voulu mourir. Doucement, à l’automne ou en hiver, sans faire de bruit, sans personne pour me tenir la main ou les hanches. J'ai voulu disparaitre dans une volute bleutée où, imperceptiblement, l’espace devient plus lourd.

Et un jour, au cœur de la nuit, une main s'est tendu, sans éclat. Une main égarée, là. Une main précieuse d’être juste… sensible. Une main parfois maladroite et timide, mais surtout, la main Gabrielesque fut extravagante et brutale.
Comme une patte d’ours qui demande l’apprivoisement après vous avoir enlevé.
Une main abîmée, elle aussi, pour avoir baigné, elle aussi, dans ce vinaigre bileux qui ne nourrit pas et qui nettoie des chairs du superflu et de l’attachement, parfois même du nécessaire. Une main et un regard qui me voit dans mon corps dénudé de princesse. Beauté de nymphe, offerte à la relation. Pure.
Deux âmes qui se trouvent et se soutiennent. Sans chercher la complétude, elles acceptent leurs manques qui sont nombreux. Elles ne demandent rien. Elles sont heureuses de partager le peu qu’elles ont, le peu qu’elles sont. Ce que Gabriel a fait, il l'a fait pour me sauver de moi-même.

Et plus je me rapproche du parvis, et plus j'ai la gorge qui se noue, et les bleus embués de larmes, alors que mon coeur lui, saigne silencieusement le martyre.

Julian. Je le tais mais, il est ma seule préoccupation depuis que je suis sans nouvelles de lui. Je le sais disparu, pourtant au fond de moi, je ne ressens pas cette implacable et irréversible douleur que seule la mort peut procurer. Du moins pas pour lui. Autant je la ressens, impitoyable, me broyer chaque jour qui passe, en ce qui concerne Loras ; autant quelque chose en moi, sait que mon jumeau est disparu, mais il n'est pas mort. Je le sais, je le sens toujours accroché à la vie. Quelque part.

Je sais pourquoi je ne veux, aujourd'hui, que personne ne m'enlève ma fille des bras. Parce qu'elle est mon sang, autant que celui de mon jumeau. Parce qu'en elle, coule et vit une part de Lui. Et que ce jour , il aurait du être là pour me mener à l'autel. Mais la vie est moche et cruelle, je l'ai appris à mes dépends.

Alors je m'immobilise sur le parvis, et je serre Anna-Gabriella tout contre mon coeur, cachant mes larmes dans les boucles blondes enfantines.

Et de nouveau, j'ai ces frissons glacés qui m'étreignent et mes bleus se fixent droit devant, là où je sais que Gabriel m'attend. Il est loin de savoir, le Polonais, combien les sentiments que je lui porte, vont bien au-delà de ce à quoi il peut s'attendre. J'ai aimé Roman à ma manière, je l'ai perdu. J'ai aimé Niallan, il m'a abandonné. J'ai aimé Loras et la mort me l'a arraché. Alors je suis devenue méfiante et je me joue de l'amour cette fois. Car si je dis à Gabriel combien je l'aime, si je le lui montre, lui aussi va m'être arraché d'une manière ou d'une autre. Et c'est terrible d'aimer de la sorte. C'est diaboliquement poignant. Mais depuis le tout début, il en est ainsi entre lui et moi. Depuis la première minute où je l'ai vu. Depuis cette nuit passée sous les étoiles en tout bien, tout honneur. Depuis que je n'avais rien trouvé de mieux que de m'assurer à le considérer comme mon presque-frère. Pensant idiotement, que cela me protègerait. Tout comme je me suis toujours imaginé que ma relation fusionnelle avec Julian n'avait strictement rien d'anormale entre jumeaux.

Mes bleus se ferment sous la vision de mon frère disparu, mon corps perdu, qui vient m'affoler l'esprit et me serrer la gorge, ma joue se pose contre celle de ma fille. Et je lui souffle doucement en italien.


"- A te posso dirlo. Mi manca. Mi manca talmente."


C'est la première fois depuis des lustres que j'avoues à quelqu'un, tant bien est-ce ma fille, combien je suis perdue sans mon jumeau, combien il me manque.
Je caresse la joue d'Anna et lui souries au travers de mes larmes. C'est avec elle que je pénètrerai dans l'église dans quelques instants pour rejoindre celui qui va devenir mon époux à tout jamais.



A toi je peux le dire. Il me manque. Il me manque tant.

_________________
Gabriel.louis



J’ai échoué.


Ces dernières nuits, elle n’a eu de cesse de s’agiter et de s’évertuer à fuir mes bras. J’ai bien tenté, la première fois, de cadenasser mon étreinte, elle n’a bataillé que davantage. Je n’ai pas insisté. La lueur de l’unique chandelle qui soit allumée, je peux lire à chaque fois sur son visage, l’ampleur des tourments qui l’assaillent. Démuni, je ne peux que la regarder souffrir, et tenter de me faire une raison : son regard ma déchu de mon rôle de protecteur. Si je ne lui avais pas fait ce fichu serment, j’aurais pu me défendre plutôt que de me laisser tabasser sans réagir. Les coups, les humiliations, j’en ai tellement traversé qu’ils ne m’effleurent plus. Ce qui m’est bien plus difficile à avaler, c’est que ça ait pu se dérouler sous ses yeux, et les conséquences qui en découlent pour elle.

Je serre les dents en observant sa torture, et je patiente alors que mes yeux me brûlent et que mon nez me pique. J’attends. J’attends jusqu’à ce que son hurlement déchire le silence nocturne. Alors je ferme les yeux, je me frotte un peu la tête contre l’oreiller, feignant un sommeil que sa détresse viendrait de perturber. C’est ainsi que je me permets de l’attirer à nouveau contre moi, sa joue trempée à ma peau, tout contre mon cœur, pour la réconforter. Mon cœur. Même sur lui je ne peux plus compter. Il m’a déjà trahi alors que je ne voulais plus m’attacher, et que je m’étais promis que le jour où je poserais pied à l’église, ce serait pour un mariage de raison. Voilà que maintenant il s’autorise à m’empêcher de redonner un semblant de sérénité à mon apparence. Des jours qu’il me fait souffrir, et que sa douleur se répand pour m’embrocher l’épaule. Quand ça me prend, j’essaye de trouver une excuse ou une autre pour m’éclipser.

En réalité, je passe la plupart de mon temps à simuler. Hier encore, je la voyais tourner comme un lion en cage, alors je me planquais vaillamment derrière mon livre en m’enfonçant dans le fauteuil, espérant qu’avec un peu de chance, je puisse parvenir à me faire oublier. Peine perdue. Fort heureusement, le mal était moindre, même loin d’être déplaisant. Elle m’a fait découvrir l’enterrement du célibat.


J’ai échoué.


Ces dernières semaines, elle courrait après des fantômes dans le manoir. Moi, j’essayais de traiter avec les fantômes de son passé.

Il y avait le père d’Anna-Gabriella. Une sorte de rebus coureur de jupons, semant les bâtards aux quatre coins des royaumes avant de filer vers d’autres coucheries, fauché comme les blés, se permettant de ruiner les économies de sa propre fille. Peine perdue. Elle l’aimera toujours.

Il y avait Loras. Un serbe qui, en un seul passage, avait eu l’effet d’une tornade dans sa vie. Un passage qui s’est achevé sur son décès. J’ai bien tenté de l’aider à faire son deuil. Rien à faire. Elle le vénère et on ne peut lutter contre les morts.

Il y avait Julian, son jumeau. Il s’était évanoui dans la nature et elle ne parvenait à se remettre de son absence. Fut un temps où je tenais le rôle de « Presque-frère » auprès de l’Italienne, un titre qu’elle-même m’avait conféré. Je prenais alors tant bien que mal la relève, tentant de me faire guide, conseiller et protecteur. Encore raté. Elle a fini par m’éjecter de sa vie. Du moins, elle a tenté.

J’ai voulu essayer de panser la blessure fraternelle. N’y parvenant pas, j’ai fini par me décider à prendre moi-même la plume pour lui faire part de la détresse féminine face à l’absence, et pour lui faire part de mes projets d’union avec la déférence due à la démarche. Et puis j’ai lancé un émissaire à ses trousses, espérant qu’il puisse le retrouver, et espérant aussi qu’il y ait encore quelqu’un à retrouver. Aucune réponse. J’ai assurément bien fait de ne pas en parler à Alaynna. Je crois qu’elle ne s’en remettrait pas.


Bataille après bataille, j’ai aligné les échecs. Pour sûr. Mais finalement…


J’ai gagné.


Je l’ai insultée. Je l’ai faite enlever. Je l’ai frappée.
J’ai essuyé ses foudres. Je me suis fait passer à tabac pour elle. J’ai été menacé de mort. Je me suis tu. J’ai tout accepté.
Ça a pris du temps. Ça a été difficile. Le tableau n’est pas sans ombre.
Mais je l’ai tenue en vie, et devinez qui va se tenir là, devant l’autel, et l’épouse aujourd’hui ?

Il y a moins de deux ans de cela, j’étais enchaîné sur une galère, voué à une mort certaine.
Aujourd’hui, j’ai une baronnie en territoire germanique, un manoir en France, et des domestiques.
Dans quelques instants, je vais passer la bague au doigt d’une magnifique créature qui déchaine toutes mes passions
Demain, je nettoie, j’évince, j’éradique la vermine qui tentera de s’approcher de mon cocon. J’abattrai sans la moindre hésitation tout ce qui se mettra sur mon chemin.
Ma femme, dernière pièce qu’il manquait pour qu’enfin se dresse mon empire.

Mais pour l'heure, je piétine de nervosité dans l'allée centrale et me ramène quelques mèches derrière l'oreille, triturant ma poche de l'autre main en vérification, avant de sourire aux personnes qui arrivent. Encore quelques instants, quelques instants seulement, et nous y serons.





Infréquentable. Bénabar.

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En cours de reconstruction.
Bonito
Le pigeon a un seul défaut : Il manque de pois .

C'est ce que se disait le grand noir , sur son lit de branchages et de feuilles , tout en arrachant méticuleusement les abattis d'un volatile égaré . Les os croustillaient sous la dent aiguisée , les chairs se dilacéraient laissant coulersur la lèvre épaisse des sucs rosés et un peu gras .
Il se souvenait d'un prêchi précha , qu'il avait entendu à l'une de ces cérémonies de l'église avitorichelienne où un monsieur-dame en robe noire avait dit :


le Très haut dans le livre des vertus a écrit:
Ton espèce est sa capacité à M’aimer et à aimer ses semblables


Et c'est vrai que j'aime bien le pigeon !!!! J'adore l'amour de cette création ...

Alors qu'il crachait quelques plumes , quelque bec , et une griffe , quelque chose resta collé sur son palais . Il essaya de cracher , et finalement c'est avec son doigt qu'il retira l'objet : un papier plié ....

Mais quelle idée de mettre une étiquette sur un pigeon ! Pauv bêtes , sont pas Doux , hé ! avec leurs volailles ....

il déplia l'étiquette , toute collée de sang et de salive , la regarda :



Commença à lire , avec peine :


Le baron Gamelle .....Wigzmieski pfffff..... ça veut rien dire .... je passe
et demoiselle Yayana Valassi ...tiens , ce doit être une noire aussi Yayana ....comme moi !

l'heure de vous confier leur union ..... Ah bon ?

ce trentième de s'pet ambre ..... si fleur si couronne..... Six , comme ils y vont ....


Il resta un moment pensif , mais comprenant qu'on lui confiait l'union de la fleur Yayana et de la couronne du baron Gamelle , n'écoutant que son amour -qu'il avait déjà exprimé au pigeon - , il se leva et décida d'envoyer un corbeau porter sa réponse




De la haut , ce huitième Safar 870*

Au norable barbon Gamelle de szckmieski
Abel de moiselle Yayana

Beau jour , j'essuie Bonito et j'ai bien digéré le pigeon et tout ce qu'il y avait dedans .
Je saurais près sans à votre union , si vouvoulez , je pour est tenir le cierge pendant que vous fleurez votre union . Sam ferait plaisir de vous voir , Sam changera les ides dés , queue j'ai noire en ce mot ment .

J'avoue sale lu , missère Baron gamelle , et j'avoue en brasse , Yayana !

oTiN°B


Il quitta les hautes futaies , comme un chien rompt sa laisse , et tout heureux de cette union de la fleur et de l'or , il dévala à grand pas la combe en direction de l'église . Tout en marchant il décorait son lourd burnou de chèvre brune de lianes de chèvrefeuille et de fleurs des champs .

traversa la ville laissant derrière lui une odeur de parfums et de chèvre un peu fait , et arriva devant l'église .


8eme safar 870 = 30 septembre 1465 en calendrier Hégire
Ayane
Quelques jours à peine après le baptême d'Alaynna et Bloodwen, je me retrouve à nouveau face à l'église san-claudienne. Je n'avais pas envie de venir, mais Blanche m'a convaincue de l'importance de ma présence en ce jour... Même si Gabriel en profite pour me narguer... et me forcer à côtoyer une nouvelle fois l'ancien Franc-Comte...

Mes doigts se crispent sur mon avant-bras et je prends une longue inspiration afin de me calmer, jetant au passage un regard vers la forêt et songeant à m'y isoler un moment après la cérémonie.

Perdue dans mon observation, je ne peux m'empêcher de sursauter en voyant surgir un géant noir et fleuri. Vient-il assister au mariage ? Incertaine de l'attitude à adopter, j'évite soigneusement le contact visuel en le saluant d'un ton hésitant.

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Elle est très bien ma bannière namého
Petrus_gallus

C'est dans un clôt bourguignon que le pigeon nuptial avait atterri . L'homme était couché contre un taillis , un peu couvert de feuilles . Il ronflait comme ronflent les braves et les justes , le visage écrasé contre un manteau dont les coutures imprimaient leurs motifs sur sa joue .C'est ainsi qu'il disait aguerrir son corps , en lui faisant subir un entrainement à la dure , dormant à la belle étoile , le long des chemins , par tous les temps , surtout quand il faisait beau

Mais son teint rubicond , et son haleine de pigeon (qui avait attiré l'oiseau porteur de message) , trahissaient bien plutôt un léger penchant pour la boirature , que les vignobles bourguignons ne réfrénaient pas , et qui avait jeté là celui qui se disait mercenaire , mais qui errait surtout de taverne en taverne .

La bouche pâteuse , le corps fourbu , et la tête encore imbibée de vapeurs tavernières , il détacha l'invitation la lut et relut .


Gab.... et Rhadia se marient ? Ah ben il s'embêtent pas ......
Bon , faut que j'y aille , c'est un spectacle à pas louper .... Et puis s'ils sont deux , comme je vois double , il y aura à manger et boire pour quatre ...


Il rigola un peu bêtement , tenta de se lever . S'accrocha aux arbustes , tournoya un peu sur lui même avant de s'engagea sur le chemin . Celui-ci était droit , mais le pas de petrus beaucoup moins ... Forcément , ça rallongeait la route !

J'y suis pas arrivé .... il me faut un cheval .....

Un bon gros rouquin pâturait juste dans le pré , et comme il est bien connu que les chevaux ramènent les ivrognes chez eux , il approcha , lui murmura à l'oreille quelques fadaises , convaincu que le retour allait être rapide .

Le cheval était de bonne volonté
Petrus l'était aussi

Le seul souci , était de se hisser sur sa nouvelle monture . Le geste était peu précis , les idées encore moins , mais la terre était dure , et la chute fréquente . Finalement , comme Petrus avait la tête plus dure que ne l'était le sol , à force de se cramponner à la crinière , voire aux crins de la queue , il finit pas enfourcher l'animal et le mettre sur la route de Saint Claude .

Le vent de la course lui ramena un peu de raison , dissipant les brumes éthyliques . L'animal avançait bon train et ils avalèrent les lieues presque aussi vite que Petrus avalait les chopes quand il avait bonne humeur .

Seule une douleur dans le bas du dos , à un endroit que la convenance ne permet pas de nommer lui faisait grincer un peu des dents .


Toi je vais t'appeler Malo'c !
Dit il en flattant l'encolure .

Il fit une pause dès qu'il aperçut au détour de la route , le village de Saint Claude adossé contre le Mont Bayard . Mit pied à terre , se frotta un peu les fesses , et en profita pour se changer , enfila une chemise propre et blanche , une veste de cuir , et se ceint de son épée à poignée de bois , la merveilleuse "Brochette" . Puis il mit sa couverture de voyage (la bleue avec des carreaux blancs) sur le dos de son cheval . Elégant comme un Céladon , fier comme un César bien que pauvre comme Job , il reprit son chemin au pas soutenu de son cheval .

Devant Saint Pierre , il n'y avait pas foule : juste une dame qu'on aurait juré énervée et un grand noir bourgeonnant .... fleurissant même .

Un noir et une blanche sur un parvis . Un instant il eut envie de faire une partie d'échecs , mais chassa bien vite cette pensée ....

Descendant avec noblesse (c'est à dire sans s'affaler par terre) de son destrier , il l'attacha , puis vint saluer la Dame à grands renforts de mouvements de chapeau . C'était très élégant , même si la poussière qui s'envolait du feutre élimé à chaque mouvement de salut l'était moins .


Mes hommages , Dame ! Je suis bien au mariage du baron Gabriel Louis et de sa merveilleuse Alaynna ? En êtes vous ? Est-ce tard ou Est-ce trop tôt ?

Puis , pointant le maure du bout de son feutre :

Est-ce un de ces serviteurs exotiques comme on en voit dans les hautes Cours , ou bien un invité ? Un familier peut être ?
Gyllaume







    [ Dans sa tête ! ]

      Il lui en voulait encore.
      D’être partie comme ça.
      D’avoir succombé aux charmes d’hommes qui à ses yeux ne valaient rien.

      Il avait même égaré leur nom à vrai dire. C’est tout juste s’il avait retenu le nom du dernier : Gabriel, avant que son courrier ne finisse par allumer un feu de camp.
      Soyons clair. Il venait pour sa sœur avant toute chose. Si le beau-frère essayait de l’embobiner, il repartira. Elle avait certes son libre arbitre, mais il avait aussi le sien.

      De ces hommes de bonne stature qui venaient approcher sa moitié, son corps, il en avait vu d’autre. Il était selon lui peu probable que celui-ci soit dénoué de mauvaises intentions.
      Non pas que sa moitié choisisse toujours de mauvais gars, mais la vermine étant si répandue chez les hommes, qu’il lui serait bien compliqué d’y échapper.

      Réaliste.

      Il avait aussi longuement hésité à se joindre à la cérémonie et même à la prévenir de sa venue.
      S’il l’avait fait, il est fort probable qu’on aurait pris soin de l’épier et de l’écarter de sa moitié. Or, les choses ne devaient se passer que selon la volonté de Deos. Et non selon les volontés d’un homme qu’il ne connaissait pas.
      Les liens qui l’unissaient à sa sœur étaient indestructibles. Après tout, il était au près d’elle depuis sa naissance. Il était le premier homme de sa vie et ne ressentait pas vraiment de jalousie. Il connaissait la place qu’il occupait dans les pensées et le cœur de l’italienne.

      La petite crise qui s’était installée entre eux était surtout liée au choix d’Alaynna, choix qui n’avaient pas plu au brun, et non à son gout pour d’autres hommes. Après tout il s’accordait bien le droit de profiter … d’aimer d’autres corps. Et il ne pouvait que lui en reconnaitre autant.

      Néanmoins cette éloignement lui pesait. Alaynna occupait autant si ce n’est plus de place que Deos dans les pensées de l’helvète à mesure que le temps passait. Il aurait souhaité revenir plus tôt vers elle.

      Mais ce n’était pas le moment.

      S’il était resté absent presque un an c’est qu’il devait clarifier quelque chose. S’occuper de ce qu’il avait laissé de côté, disons fuis ces dernières années. Julian avait toujours eu du mal à assumer certaines choses.

      Trois années et demi.

      Voilà le temps qu’il lui aura fallu pour se dire enfin, que ce n’était pas normal de les ignorer. Qu’ils avaient bien le droit à une vie, eux aussi.

      Bref …Fini les journées tranquille.




    [Place de l’église]

      Papou, …

      Quand qc’é quéon n’arriv ?


      C’est vrai que le voyage était un peu long mais quand même, ses gamins étaient particulièrement chiants ! Si, si ! Le plus compliqué avait été de les préparer pour cette journée. Aucun des deux ne voulant être habillé différemment de l’autre. Au final la petite ressemblait plus à garçon qu’autre chose …

      comment ça il leur avait cédé ?


      On y est !

      Petit rappel, on ne court pas, et surtout … vous vous taisez aujourd’hui !
      Sinon le bon dieu va vous punir !


      A peine quelques mois avec eux et il voulait à nouveau s’en débarrasser. Il était de toute façon peu probable qu’ils restent ad vitam avec lui. L’italien n’était pas assez patient pour ces choses.


      Devant lui se dressait enfin … l’Eglise… Et dire qu’il allait foutre les pieds là-dedans … enfin si Deos avait foutu cette église sur son chemin vaille que vaille, coeur battant et patata … il surmontera l’obstacle !

      Deos pardonnes moi …

      Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour sa sorella ! A moins que ce ne soit la curiosité de savoir qui est ce fameux Gabriel qui le pousse à faire tout ça ? Un peu des deux en fait …

      Au fait ... la voilà. Au loin, se tenant sur le parvis de l’église. Elle a une robe ! Mais c’est bien elle.
      Il reste figé , à quelques mètres d'elle, attendant qu'elle croise son regard.





_________________
Alaynna
[Un jour ou l'autre] - Isabelle Boulay -

Un jour ou l'autre, on se retrouvera, comme un matin d'enfance.
Un jour tout autre, on se reconnaitra au-dela du silence...


Quelques silhouettes connues au loin. D'autres qui ne me le sont pas, et l'espace d'un instant, mon regard est happé par l'apparition d'un géant fleuri, à la couleur d'ébène. Ce n'est pas tant la couleur qui m'interpelle, je la connais cette couleur-ci, mais les fleurs. Si j'ai bonne mémoire, Gabriel avait bien noté de venir sans fleurs, ni couronnes.
Est-ce un bon ou un mauvais présage ?
Les lèvres murmurent des onomatopées, des mots polis, des sourires convenus. Je suis heureuse d'apercevoir Ayane. Ainsi, elle est venu finalement. Gabriel aura sa soeur de présente à son mariage.

Malgré moi, ma gorge se serre. Ne pas y penser. Ne surtout pas y penser...

Je ne suis guère à l’aise dans ces étoffes magnifiques, dans ce monde de robes et de costumes ciselés pour chaque corps. De coiffures éphémères et de maquillages recherchés qui donnent à toutes de beaux visages, mais un rien figés ; comme si un sourire trop fendu pouvait écailler le rouge sur les lèvres, un regard trop émerveillé altérer la poudre savamment appliquée.
Les longs talons rendent toutes les jambes des femmes belles. Les mollets s’allongent et les cuisses s’effilent. Le sol dallé et irrégulier s’en donne à cœur joie pour déséquilibrer les princesses aux pointes acérées. Mais je suis loin, très loin d'être une princesse et je laisse volontiers ce rôle à ma petite soeur Niassi, qui sait en jouer à la perfection.

En pensant à elle, j'échappe un soupir, je n'ai plus de nouvelles depuis un bon moment, et j'espère qu'elle n'a pas suivi le même chemin que mon frère.
En pensant à lui, j'ai de nouveau les yeux qui se voilent et qui me picotent et je suffoque soudain, alors que je croise le regard vairon. Ce regard qui fait partie de moi, même s'il s'agit de l'une de nos différences. Tout mon corps se met à trembler, je serre Anna-Gabriella un peu plus fort contre mon coeur et porte une main machinale à ma tempe.

No. Il n'est pas question que ça recommence. Pas aujourd'hui. Pas le jour de mon mariage. Elle ne va pas me faire ça, qu'elle me fiche la paix, ce n'est pas le jour. Mais vraiment pas le jour ! Je vais fermer les yeux et je vais compter jusqu'à dix. Et quand je les rouvrirai, les vairons auront disparus, je n'aurai pas croisé ce regard.

Et l'Envahisseuse aura cessé de me torturer.

Et je compte. Lentement. Les yeux fermés et le nez perdu dans la blondeur de ma fille. Mais lorsque je rouvre les yeux, la vision n'a pas disparu et j'ai l'impression que je vais m'enfoncer dans le sol. Il est toujours là et auprès de lui, il y a deux silhouettes enfantines. Une blonde, aussi blonde qu'Anna-Gabriella, et une brune et cette fois, ma main s'en glisse de mon front à ma pommette, alors que mon coeur s'emballe comme un damné.
La dernière fois que j'ai vu mon frère, je cauchemardais et j'étais à l'article de la mort, en train de m'asphyxier et pas bien loin d'être brûlée vive. Je l'ai vu, comme je le vois là aujourd'hui, avec deux silhouettes enfantines. Je l'ai vu avec Andrea et Raffaelle, il était parti s'occuper d'eux. Mes bébés morts.

Je referme les yeux et cette fois, je compte jusqu'à vingt. Et ils ne seront plus là.

Mais la vision est toujours la même. J'avale une longue goulée d'air et j'accroche le regard fraternel et j'avance, j'avance encore, sans trop savoir comment je fais pour mettre un pied devant l'autre sans m'empêtrer, ni m'effondrer, et comment je n'en lâche pas ma petite pirate-princesse, le trésor de ma vie.
Au fur et à mesure que j'avance, mes frissons décuplent et je ne détache pas mon regard du sien, alors que mon coeur bat à un rythme qui se décuple, toujours et encore. Je n'ose même plus regarder les deux enfants qui l'accompagnent.
Je me fige devant lui, et j'avance ma main libre, me mettant en oeuvre, de caresser du bout des doigts son visage, m'assurant qu'il est bien fait de chair, qu'il n'est pas encore une vision de mon esprit qui cauchemarde.


" - Julian, dimmi che sei veramente tu ? Ma come puoi essere qui, come ha taciuto saputo? Non sei morto? Dimmi che sono buono tu, che non sto parlando ancora una volta ad un morto..."


Ma voix étranglée n'est plus qu'un murmure, et mes bleus brillent de ces larmes trop longtemps contenues. Je me suis toujours refusée à pleurer mon Jumeau. Le pleurer aurait été accepter sa perte. Et cela m'était inconcevable.
Mais là, présentement, sous mes doigts, je sens la même chair que la mienne. Je la sens, je la renifle, je la hume, je m'en délecte les narines de cette odeur fraternelle que lui seul possède.

Mais malgré tout, je ne sais pas encore si c'est mon esprit qui s'amuse encore à me torturer, ou si c'est bel et bien mon Corps Perdu qui se trouve là, devant moi.

Dis moi que c'est vraiment toi ? Mais comment peux-tu être ici, comment as tu su ? Tu n'es pas mort ? Dis moi que c'est bien toi, que je ne suis pas en train de parler à un mort encore une fois...

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Gyllaume

« Juste toi et moi.
Juste toi et moi. »

« Ho comme les signes
Juste toi et moi un peu trop sale,
On a rien fait de mal. »


« Nous sommes le signe
Que toi et moi comme le métal
Nous resterons si mal.

Nous sommes le signe,
juste toi et moi notre arsenal
On n’a rien d’anormal. »






      " È bene io Alaynna "


    L’italien la laisse faire un instant alors qu’elle semble doucement retrouver ses esprits, comme rassurée par sa chair.
    Les choses ont toujours étés ainsi entre eux.
    Fusionnelles et tactiles.
    De leur plus jeune âge, jusqu’à aujourd’hui : toujours les mêmes gestes. Peu importe si leur corps et le regard que les gens leur portait avait changé. Eux étaient resté les même, avec leur âme d’enfant et leur besoin d’affection et de reconnaissance.
    Les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre étaient bien plus solides qu’une simple promesse de mariage. Ni devoir, ni soumission. Les choses étaient simples et naturelle. Un cadeau de dieux l’un pour l’autre qu’il ne faut gâcher et dont il faut profiter chaque jours.
    Les mains de l’italien viennent à leur tour se poser sur les siennes pour s’en saisir fermement tandis que ses yeux vairons se fixent aux siens.


      " J’ai reçu une lettre, il y a quelques semaines. Un dénommé ... Gabriel. "


    Juliann pèse ses môts. Essaye de garder une respiration calme tandis que son poul va et vient comme bon lui semble.

      " Je suis désolé, je devais m’occuper des deux petits ici présent mais je n’ai jamais cessé de penser à toi.
      Alors ne m’en veux pas, même si je sais je t’ai fait mal car je m’en suis fait autant. On partagera toujours notre douleur.
      "



    Les mots s’écoulent, comme les caresses le long de ses avant-bras. Puis ses mains s’arrêtent pour venir effleurer la petite tête bloquée dans ses bras et y retrouver les traits de sa mère.
    Son odeur pénètre inlassablement ses narines laissant ressurgir et défiler devant ses yeux tous ces souvenirs passés.


      " Tu m’as manquée, je ne trouve pas les mots pour tout t’exprimer … "


    Le brun incline la tête et vient lentement caler son front contre le sien. Avant de se taire un court instant. Elle est bouleversée. Il l’est tout autant. Lentement sa respiration ralentie pour ne faire plus qu’une avec la sienne.
    Enfant déjà, c’était une façon pour eux d’unir leur pensée, de ne faire plus qu’un en quelque sorte et oublier tout le reste.


      " Pensi che li osservino ? Lo vedrebbero se ci si abbracciasse ? "

    Julian laisse se dessiner un sourire amusé sur son visage. Provocateur, oui. Il en avait toujours été ainsi entre les deux jumeaux. On leur avait même souvent demandé s’ils étaient ensemble …

    Néanmoins, c'était son mariage aujourd'hui, et il risquait dés le premier jours de se mettre en froid avec l'homme que sa moitié avait choisi. Pas terrible .... surtout qu'il s'était juré à lui même de se faire discret ... et de repartir aussi tôt sinon.
    C'était encore mal parti.






C’est bien moi Alaynna.
Tu penses qu’ils nous regardent ? Ils le verraient si on s’embrassait ?

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