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[RP OUVERT] Un soir en taverne...

Archibald_ravier
Eh !

C'est vrai, quoi, ça se fait pas de saisir un inconnu au collet comme ça pour rien, et de le traiter de crapaud mort mentalement en plus ! Surtout que c'est vraiment pas sympa. Pour les crapauds morts, je veux dire. Parce que soyons honnêtes, les crapauds morts arrivaient à avoir vachement plus la classe que l'Archiamoureux lorsque sa route avait croisé celle du muet.
Bordel mais oui ! Le muet !
Ça y était, il le remettait le mutique voisin. Il l'avait croisé une vague fois dans la taverne d'Isaure à Limoges.
Et le voilà qui lui collait un papier sous le pif.


Vous l'avez vue ? Elle est où ? ELLE EST OU ?


Ah, oui, il ne savait pas lire. C'est con hein. Un muet qui s'exprime uniquement à l'écrit devant communiquer avec un analphabète. Enfin, presque.
Il a reconnu le sceau à l'éléphant et la signature.
Puis il avait arraché le papelard des mains du muet et s'appliqua à déchiffrer, encore plus laborieusement que d'habitude, sous le coup de l'émotion.
La peur se mue en colère.
Elle lui écrit. Elle lui écrit à lui ! Mais c'est qui ce mec ? D'où il touche une solde de la part de sa meuf ?
C'est à son tour de s'énerver. De saisir son voisin par le collet.


Pourquoi elle vous écrit ?

Et pas à moi ?

Et comment ça "elle va mieux" et elle est encore "douloureuse" ? Il lui est arrivé quoi ?

Il aurait bien secoué le barbu, mais clairement il n'avait pas la musculature pour. Et sa colère ne suffirait pas. Surtout maintenant.
Elle allait le payer. Elle le paierait fort cher. Il ne savait pas encore comment mais elle le paierait. De toutes façons, il aurait tout le temps de trouver des idées, et toute la vie pour les appliquer, quand ils seraient mariés.
Parce que vous l'aurez constaté, si le crapaud mort est toujours là quelque part (vous auriez du voir ses yeux trois semaines plus tôt, après que sa belle ait accepté un chaste baiser dans la paume de sa main sans l'envoyer bouler), il aime dorénavant Isaure avec un petit quelque chose de plus. L'abnégation.

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Image d'origine
Lefou
Mais c'est que ça se remplit !
Mais c'est que ça s'anime !

Que je ne regrettais pas cette décision de rester plus longtemps que nécessaire en cette gargote bien garnie ! Car ce lieu où j'avais décidé de m'attarder n'était plus simplement une petite buvette où se rejoignaient quelques soulards en quête d'un remède à la vie. Ce n'était plus simplement un infâme bousin recueillant les machinations de contrebandiers débutants. Oh que non, mon oeil véloce avait noté la différence marquée entre les personnes qui s'installaient le long du bar et mon public d'ignares habituel.



Le Fou, couvert de son masque qui dissimulait sans peine où se portait son regard joua une seconde à son jeu favori. La pupille saute de personnage en personnage, notant les détails, les défauts, les charmes. Tentant de comprendre les caractères et de deviner les secrets.

    Un port altier non-assumé, une timidité séduisante, une maladresse gracieuse... Une brune née dans le satin.
    Une corpulence de géant aux muscles bien saillants, des cheveux élégamment ondulés, une barbe soigneusement tressée... Un autre Sang-Bleu. Militaire ? Plus surement Chevalier !
    Des traits creusés par la fatigue, des vêtements quelques peu usés par le voyage, une parole policée malgré la colère qu'on notait dans son regard.. Un Bourgeois... peut-être ?
    Une main agrippée à une bouteille, un oeil acerbe, des grognements presque animaux... Un reclus ou un solitaire, surement ? Un homme déçu par le grand amour, peut-être ? Un alcoolique pour sur!
    Un teint livide, des cicatrices mal dissimulées et une fragrance exotique s'exhalant de sa pipe en bois. Nul doute possible quant à cette dernière. La Rouquine était un bien bel exemple de ce que le Fou nommait une "âme en perdition". Ces dernières étaient celles qui excitaient le plus notre Fou et suscitaient chez nous ce qu'un être moins complexe aurait nommé une inclinaison.


Quel beau monde ! Quel beau monde ! Quel beau monde !
Je m'extasiai déjà de toutes ces rencontres qu'il m'était possible de faire en une soirée ! Par quoi commencer !? Quelle âme serait la première à se faire caresser par la mienne !?
Au milieu de tous ces coeurs aux saveurs uniques se trouvait de plus un petit être que je n'avais pas pris le temps de détailler : Une Naine ! Rousse comme le soleil qui se couche sur l'horizon, elle fut celle que je notai en dernier et pourtant celle qui attira le plus mon attention dans cette assemblée hétéroclite. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on en croise une. Mais plus que l'unicité de sa taille, c'était ce qui se dégageait d'elle qui titillait ma curiosité. On aurait dit une sorte d'innocence bon enfant. Et j'étais bien surpris qu'une Naine puisse dégager une telle aura. Après tout, ce genre d'animaux aurait du passer sa vie entre coups et moqueries. Et nul ne pouvait sortir d'un tel traitement innocent et encore crédule en la beauté du monde. Pourtant c'est ce que je ressentais. Peut-être mes instincts me jouaient-ils des tours. Peut-être me trompai-je. Peut-être cette aura était-elle fabriquée. Mais il est bien difficile de fabriquer une innocence sans défaut. Moi-même n'y étais jamais réellement parvenu.

Ah, si je n'avais eu à endosser le rôle de Ménestrel! Ah, si j'avais pu être Fou! Je serai tous allé les voir ! Un à Un ! Impunément, j'aurais sauté de l'un à l'autre. Impunément, j'aurais soufflé à la Naine qu'elle était géante en comparaison d'une puce. Impunément, j'aurais tâté le poitrail saillant du Noble en le complimentant sur sa poitrine plus pigeonnante que celle de Sidonie. Impunément, j'aurais peloté grassement le cul timide de la Brune pour me délecter de la réaction d'une Sang-Bleu face à tel affront. Impunément, j'aurais enlacé le Grognon Muet, le couvrant de baisers endiablés pour lui ôter de force son air ronchon. Impunément, je me serai fendu d'une remarque graveleuse sur cette fameuse Isaure qui avait su enflammer la passion d'un Bourgeois pourtant réservé.

Mais en cette heure, aux yeux d'autrui, je n'étais pas le Fou. Et je savais par expérience que jouer au Fou sans être au sein d'une Cour était trop dangereux. On ne respectait pas trop les Fous dans les bouges tels que ceux-là. Dans le meilleur des cas, j'aurais fini en sac de frappe. Dans le pire, en feu de joie.


    - Robert, hélai-je joyeusement en laissant un peu trop transparaitre la joie que m'inspirait l'échauffourée qui avait failli naitre entre le muet et le bourgeois. Une vieille Prune contre toute ma fortune !

Je fis tinter contre le comptoir les pièces que j'avais récolté durant ma quête avant de me pencher ostensiblement vers mes voisins. D'un côté était le Géant et la Naine. Je préférais les laisser tranquille pour l'heure. De l'autre, le Muet, le Bourgeois et la Sang-Bleu. Au vu de la fougue du Bourgeois et de la tournure de la conversation devenue physique, je me dis qu'il valait mieux que je les laisse tranquille aussi. Il me restait l'âme en perdition qui s'en était allé s'isoler près de la porte. Je saisis la vieille prune que le bon Robert me servit et me mis en route vers elle, d'un pas un peu trop sautillant, ma petite lyre sous le bras. J'allais lui jouer un petit air, tiens ! Pour égayer son voyage spirituel ! Je me plaçai alors nonchalamment face à elle, posant lourdement ma timbale de prune sur la table afin de la réveiller alors que ses paupières se refermaient sur des yeux qui vrillaient. Dites Non-Non aux Opiacés, soufflai-je à voix basse plus pour moi-même que pour elle qui n'avait surement rien entendu.

    - Une petite ballade pour égayer votre promenade, dis-je d'un ton chantant en montrant du menton la pipe qui la transportait surement déjà en voyage dans les limbes de son esprit ? Ou une chanson pour accompagner votre décoction ? Ou peut-être une nasillarde beuglante pour aller avec votre amarante !?

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Kerns
Il ce sentait absurde, totalement absurde, ce tenir ainsi devant la demi donzelle, alors lorsqu'elle le regarda et que son regard partit sur un autre homme qui venait de pénétrer dans la taverne, il bouillonnait, il était à deux doigts d'exploser et de reprendre son caractère de chien.
Il allait ouvrir la bouche pour interpeller son interlocutrice lorsqu'elle ce retourna sur lui et lui tendit sa petite main en sa direction.
La scène était pittoresque, on pouvait parfaitement voir de loin une montagne la bouche ouverte prêt à meugler, tendant un verre vide à une petite dame tendant une main franche, un vrai pèle mêle de situations.
Ce trouvant complètement Idiot, il ce devait de rattraper la situation, pour son honneur, et pour arriver à ses fins !
Reprenant une allure plus digne, remontant son buste, il posa son verre sur le bar, pris avec la plus grande délicatesse et avec quelque doigts, la main de la donzelle, du bout de ses lèvres, frôlant la peau du dos de sa main, lui déposa un baiser.
Il vit, du coin de l’œil la main de la demi-donzelle héler le tavernier, qui, celui ci, remplit de ce pas le verre qu'il avait posé précédemment.
Un sourire éclaira le visage de Kerns, décidément cette femme recelait des facettes caché très intéressantes !

Un brouhaha irrita son oreille dans le fond de la taverne, il détourna son regard un instant et trouva des hommes s’agacer d'une personne encombrante, il pencha doucement la tête et reconnu rapidement le visage furtif de sa cadette, sacredieu !
Que fichait elle en ce lieu ?!
Il ne pouvait donc être tranquille nul part !
il repris son attention à sa compagne de bar qui ce présentait.


Eliette Masurier, soyez sur que je suis enchantée de faire la connaissance d'une si charmante demoiselle.

Il avait toujours en main, où du moins sur ses doigts, la petite main d'Eliette, gardant le contacte avec elle, une vieille habitude de séduction.
Et là Bim, elle venait de le reprendre sur son manque de subtilité lors de sa présentation foireuse.
Il fallait de nouveau rattraper l'affaire, inspiration ... Inspiration .... !
Les méninges fumèrent dans la cervelle, il vit une table, assez petite pour n'accueillir que quelque personnes et éviter les intrus, un parfait endroit pour faire meilleur connaissance, d'autant plus que le monde commençait à affluer plutôt rapidement.
Ni une, ni deux.


Pour vous inviter à venir partager en ma charmante compagnie, une de ces délicieuses boissons que ce cher tavernier cache en sa cave ?

D'un sourire des plus charmeur, il ce leva de sa chaise, indiquant à la demoiselle la table libre d'une main tendu, et s’apprêtait à l'aider à descendre de son piédestal, attendant sa réponse, courtoisement, faisant de son mieux pour être le plus charmant possible, ce qui était rarement de son habitude.
Il ne déployait autant de charme que dans les moments les plus difficiles et lorsqu'il en était contraint.

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Bibliothèque
Baldomar
Une silhouette encapuchonnée poussa la porte de la teverne et entra, suivie d'une seconde. Leurs capes boueuses recouvraient des tenues, autrefois de bonne facture, que les voyages et les évènements avaient usés. Tapant lourdement ses pieds chaussés de bottes croteuses sur le sol, le premier homme se frottait les mains, visiblement ravi d'avoir trouvé un abri pour la nuit qui s'annonçait froide et humide. les yeux bleu-gris de Baldomar se portèrent rapidement sur les visages présents : aucun d'entre-eux ne lui fut familier et, par conséquent, il n'y avait pas de risque d'être reconnu.

" Je penso que cela y convindrat ... " dit-il à son cadet, trahissant son origine savoyarde.

Rabaissant sa capuche, révélant des cheveux châtains coupés à mi-longueur, le nouvel arrivant se dirigea vers une table libre dans un recoin de l'établissement, invitant Hariwald à le suivre d'un signe de tête. Ce faisant, il contourna la première table, à laquelle s'abandonnait une femme au visage émacié qu'un homme, vraisemblablement ménestrel, portant un masque invitant à la méfiance essayait de distraire. Alors qu'il poursuivait son chemin, le barbu remarqua une certaine agitation au comptoir : s'il n'y avait pas d'hématomes ou de contusions visibles, un col n'en était pas moins froissé ; et il était sans doute plus sage de poursuivre dans la même direction ... Parvenant à sa destination, il laissa choir sa cape sale et détrempée sur un banc voisin avant de s'assoir et de faire un grand geste de la main au tavernier afin d'attirer son attention :

" Tavernier ! De quoi y rassasier et y désaltérer deux hommes, je vous prie ! "

L'alpin n'avait pas choisi la place pour rien : stratégiquement placée, celle-ci offrait un panorama sur la salle tout en évitant d'être immédiatement repéré par les nouveaux venus que l'on pouvait, néanmoins, voir arriver. Aussi, profita-t-il de l'instant pour observer avec plus d'attention les personnes présentes au comptoir : un grand brun tout en nerf, sans doute soldat de métier, semblait avoir une discussion houleuse, si discussion il y avait, avec un autre homme, plus petit et visiblement énervé. Coincée entre les deux, une jeune femme, sans aucun doute de haute naissance, semblait perdue et être l'intruse de la soirée ... Mais ce qui l'étonna le plus fut le "couple" formé par le colosse brun et la naine rousse à l'autre bout : l'homme était soigné, apparemment fort et éduqué. La femme, assise sur une chaise haute, était jolie, mais aussi petite que son interlocuteur était grand. Aussi, adressa-t-il un " Ètranges gens, nan ? " furtif à son frère.
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Yaelle_delarousse
Rien de tels qu'une taverne au milieu de nulle part pour remonter le moral de n'importe quels voyageurs ..mais d'elle en particulier !!

Tels un chat errant, voilà des jours et des jours qu'elle déambulait de ville en ville , depuis qu'elle avait débarquée du "vole au vent " par une fraîche matinée de février , des jours qu'elle était à la recherche de quelque chose qu'il l'empêcherait de s'emmerder autant , dans ce royaume parfois si niant niant et endormi à son goût .

Perdue dans ses pensées , frôlant parfois le suicidaire , qu'elle ne fût pas sa surprise de voir à l'orée de la forêt une taverne ..bon sang !! un mirage ?? ou une merveilleuse réalité ?? pensa t-elle ..il n'en fallait pas davantage pour que machinalement son pas s'accélère afin d'hydrater son gosier.

Au seuil de la porte ,malgré sa détermination à y entrer , une certaine crainte s'empara d'elle ..était ce un repaire de brigands ?? une taverne libertine ..ou un endroit tout aussi malfamé ???La main quelque peu hésitante ,une grande respiration..elle poussa la porte

La première surprise était de voir autant de monde dans un coin aussi paumé .. tous ce monde s'emmerdait il autant qu'elle pour se retrouver ici ?? Le visage légèrement dissimulait sous sa capuche ...balayant discrètement du regard la salle ..elle se faufila au travers des tables afin de trouver une table un peu en retrait afin de mieux observer et de prendre la température du lieu ...

Elle n'était pas du genre sauvage ..mais elle n'était pas non plus du genre à se laisser emmerder par n'importe qui ..elle avait la réplique facile et elle n'hésiterait pas à s'en servir si cela devenait utile...

Confortablement installée ...la jeune femme interpella le tavernier

Tavernier s'il vous plaît !! est il possible d'avoir quelques choses de revigorant à boire ???

Le ton était donné..ni trop fort..ni trop faible ..tout était mesuré ...du moins pour le moment !!
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Pierre...
Note à soi-même. Pour plus tard. Choper les gens par le col n'est peut-être pas la meilleure idée qui soit pour entamer une conversation pacifique et raisonnée entre deux individus déjà bien imbibés. L'amoureux transi explosa si fort que Pierre esquissa un geste pour parer un coup. Celui-ci ne vint pas, et le grand barbu se détendit assez pour avoir la présence d'esprit de lâcher la missive qu'on lui arrachait de toute façon des mains, avec la même ferveur que s'il s'agissait d'une carte au trésor, ou d'un texte sacré.

Il attendit, observant le jeune homme qui lis... fixait très fort le parchemin durant ce qui sembla une éternité. Froncement de sourcil. Qu'est-ce qu'il essayait de faire ? Embraser le papier du regard ? Faire apparaître sa dulcinée ? Le taiseux se frappa le front de la paume, se rappelant soudain. Le mec savait pas lire. Bordel, on était pas rendu.
Pourtant, les traits du type se modifièrent peu à peu au fil de sa fixation intense, jusqu'à se transformer en grimace de haine.

Pierre grincha alors que la main d'Archibald se refermait sur sa propre gorge.
Le battement de son cœur s'accéléra, son poing se serra, et il lutta très fort contre la pulsion de le balancer dans la gueule de celui qui, d'un geste de trop, pourrait devenir un adversaire. Si empoigner de quasi-inconnus ne chiffonnait pas le mercenaire, il se sentait en revanche moins bienveillant envers ceux qui en faisaient de même sur sa propre personne. Son regard vint se planter dans celui du p'tit gars en une menace silencieuse et pourtant sans équivoque.

On.
Se.
Calme.

Le muet réfléchit. Le gaillard mettrait trop de temps à lire une réponse de sa part, la situation risquait de dégénérer entre-temps, à fleur de peau qu'ils étaient. Et il se sentait incapable de mimer «
Je suis un garde du corps embauché par ta chère donzelle et je l'ai abandonnée sans sourciller alors qu'elle se faisait brigander et tabasser parce qu'un prêtre m'a agité une bourse bien garnie sous le nez à ce moment-là. Depuis, j'essaie de la rattraper pour calmer ma bonne conscience, et surtout continuer à lui soutirer du fric. » Non, décidément, ça ne sonnait pas bien.

Ses mirettes tombèrent sur la jeune fille toujours réfugiée dans son coin. Bon. Autant qu'elle serve à quelque chose, finalement.
Serrant d'une main le poignet du p'tit crapaud énamouré pour lui signifier de lâcher prise avant que ça ne devienne douloureux s'il s'en chargeait lui-même, Pierre singea de l'autre le fait de tenir une plume et d'écrire. Puis, claquant des doigts pour attirer l'attention de la fille, il joignit les doigts et le pouce, plusieurs fois, mimant quelqu'un qui parle. Ou un canard très énervé.

En espérant qu'ils comprennent. Les gens qui parlent pouvaient être tellement cons.

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Avatar : AaronGriffinArt
Owenra
    La tavernier doit certainement se réjouir de voir tant de monde en sa bicoque, il est obligé de servir avec rapidité. Tantôt l'eau est mise sur le feu, tantôt les écus ramassés, tantôt la vieille Prune servie, un cruchon distribué. Bientôt, la commande de l'Azur Miraculée lui parvient : un bol en bois au contenu bouilli, un verre et la fameuse bouteille. À la faveur de cette arrivée, Renarde cesse le travail sur la résine pour retirer ses gants et les bazarder sur la table. Les écorces sont attrapées au fond de la besace et quelques unes vont rejoindre la surface de l'eau chaude. L'amarante patiente, tout comme la pipe alors que la besace, n'ayant plus d'utilité pour l'heure, rejoint le sol entre les bottes de sa propriétaire. Et le temps que décoction se fasse, Owen' reprend la futaille et l'aiguille. Ainsi résine se voit de nouveau travaillée. Quelques fois, pupilles acérées se lèvent sur le comptoir d'où émane un certain bruit d'agitation, et puis s'en détourne. L'altercation ne la concerne pas, il n'est donc pas nécessaire de s'en émouvoir.
    L'attention portée sur la tâche minutieuse, elle se voit détournée de son activité par la venue de celui qu'elle reconnait comme le Ménestrel de cette soirée. Ce dernier, non-content de s'inviter à sa table se croit dans l'obligation de faire tinter son boc contre le bois du meuble. Quand il prend place face à elle, la Canin tique, penchant la tête sur une épaule en cessant les aller-et-venue de l'aiguille dans le foyer de la futaille, cette dernière est éloignée de la source de chaleur pour qu'Opium se repose. Nullement encore consommée, elle patiente entre les parois en bois.
    Renarde, elle, n'a de cesse d'observer l'individu masqué après qu'il ait posé sa question. Elle fait durer le silence le temps d'observer l'homme de pied-en-cape. Alors que son encéphale s'interroge encore, et encore. Qu'es-tu donc, toi qui te cache derrière ce masque ? Les seuls masqués de sa Cour sont Encapuchonnés et ils n'affectionnent pas le rouge. Toi, avec ton pas aussi dansant que ta voix chante, ne te donnerais-tu pas un peu trop en spectacle ? Espères-tu que l'Avare te donne une pièce pour t'entendre à nouveau chanter ? À cette pensée, les babines s'enfuient d'un côté dans une mimique narquoise, un sourire en coin coutumier.
    Et pendant tout ce temps, le silence plane encore. Les yeux verts pâles ne quittent leur point d'observation qu'au passage d'une jeune fille suivie par celui de deux hommes. Une fois l'une et les autres passés et éloignés, Rouquine daigne accorder au Masqué l'attention qu'il a suscité. Lippes charnues s'ouvrent et voix enrouée s'échappe de la gorge lésée :


Ne t'a-t-on jamais appris à ne pas prendre place à une table à laquelle tu n'es pas invité ?

    Pause. Le temps pour fine dextre parfaitement entretenue de se saisir du bol et de l'amener à la bouche. Le temps pour les lèvres de s’emparer du bois et de soustraire quelques gorgées de la décoction insipide. Le temps de reposer le bol en tirant une grimace dépréciatrice. Juste le temps pour, enfin, reposer les pupilles sur l'homme à l'allure volontairement nonchalante face à elle. Bavarde s'amène à la rencontre d'une babine pour récolter le dépôt de liquide abandonné avant que sourire en coin ne revienne à la charge et que l'Owen', un brin moqueuse, reprenne :


Conte-moi plutôt quelque chose qui m'intéresse. Comme l'histoire de ton masque.

    Demande faite, il ne lui reste plus qu'à patienter, très fortement, elle se prépare à entendre une belle histoire inventée, après tout, recevoir la vérité sur simple demande serait probablement très décevant. Le bol à nouveau saisi est vidé dans le gosier, gardant au fond les restes d'écorce. Le récipient est écarté au privilège de l'Amarante dont Renarde ne tarde pas à subtiliser une gorgée. Patiemment, futaille est récupérée et l'aiguille replonge dans la résine quand le foyer est à nouveau maintenu au-dessus de la flamme. Les iris se focalisent sur le travail des mains et pourtant, elle garde les ouïes aux aguets, prête à capter l'histoire qu'elle s'imagine déjà farfelue.

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(Possibilité pour les perso's de plus de 30 ans de reconnaître l'Owen' au moyen de son BG de catin, ne pas hésiter à MP si l'envie vous guette)
Archibald_ravier
Pince-mi et Pince-moi, version 2.0 : un muet lettré et un analphabète énervé sont dans une taverne.

La poigne ferme sur son bras lui fit baisser les yeux, et il lâcha le col empoigné plus tôt, assez au fait de côté désagréable de la chose. Il suivit du regard l'autre main, et comprit le premier geste. la plume. Oui, il se fait comprendre en écrivant.
Le second, par contre...


Quoi ? Tu lui veux quoi à la donzelle ? Tu vois bien qu'elle parle pas beaucoup plus qu'toi !

Et puis, finalement, la lumière se fait. Il a mis le temps, excusez le, il était occupé à réaliser qu'il n'était pas en colère contre le barbu, mais bien contre celle qui lui écrivait des lettres.

Ah !

Là, voilà, vous voyez qu'on y vient !
Libérant son poignet d'une torsade, il fouilla dans sa besace et en sortit un nécessaire à écriture ayant bien vécu et un vieux bout de parchemin.


Il a raison, mademoiselle, rendez vous utile. Il va écrire, et vous allez lire parce que c'est à peu près certain que vous lisez plus vite que moi.


En fait, il commençait à se débrouiller plutôt bien, il ne mettait plus trois heures à déchiffrer une page. Mais il manquait cruellement de confiance en lui, et ne voulait pas passer des plombes à déchiffrer la moindre phrase du muet.

Là, v'nez ici, pis j'suis sure qu'notre compagnon silencieux préfèrera qu'ça soit une jolie fille comme vous penchée par dessus son épaule à lire plutôt qu'moi.
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Camille.agnes
Encore une fois, ça va vite. L'homme qui l'a bousculée tout à l'heure empoigne l'homme à qui elle vient de poser une question. Elle étouffe un petit cri, mélange de surprise et de peur, et se colle au mur, prête à se sauver quitte à escalader le comptoir.

Mais non, ça ne dégénère pas en bagarre. Un papier est agité, puis arraché, puis lu, enfin si on peut appeler ça lire, ça prend trois plombes. Ça gueule, et elle veut fuir, mais son "sauveur" lui bloque sa seule issue. Elle pose à nouveau son regard apeuré sur les deux hommes -mieux vaut surveiller la source du potentiel danger après tout- et trouve le regard du "bousculeur" planté dans le sien. Après avoir difficilement dégluti, Camille-Agnès finit par se rendre compte qu'il lui mime quelque chose. Bon sang mais c'est bien sûr, un muet ! Ca explique- à peine- son manque de politesse de tout à l'heure....

Ecrire, oui... et ... parler ? Quoi, il veut qu'elle lise à haute voix pour ... ah, oui, l'autre ne lit que très mal, et c'est peu de le dire... Elle est en train de se dire que ce rustre qui aurait facilement pu la laisser se cacher derrière lui sans l'importuner a bien du culot d'attendre son aide, quand le second, celui qui peut parler, fait pire....

Il a raison, mademoiselle, rendez vous utile. Il va écrire, et vous allez lire parce que c'est à peu près certain que vous lisez plus vite que moi. Là, v'nez ici, pis j'suis sure qu'notre compagnon silencieux préfèrera qu'ça soit une jolie fille comme vous penchée par dessus son épaule à lire plutôt qu'moi.

Ah oui mais non. Il l'a peut-être sauvée, et il l'a peut-être appelée jolie, ce qui est fort agréable....Mais ce n'est pas une raison pour lui donner des ordres, hé ! Camille-Agnès est peut-être une plante verte, éduquée pour la douceur et l'obéissance, mais c'est à un mari qu'on l'a formée à obéir, pas à un gueux qui n'a jamais appris, à défaut de "s'il vous plait", à au moins formuler ses demandes sous forme de question.... Une d'Ailhaud, de cela au moins elle en est sûre, ne se laisse jamais parler comme à un larbin ! Oubliant totalement son frère, car après tout ces deux rustres ne sont pas beaucoup moins désagréables que lui, elle arque un sourcil et parle assez froidement, imitant à la perfection le calme de la tante Radegonde quand on lui manquait de respect.


"Rendez-vous utile" .....? " Vous allez lire".... ? Je ne sais d'où vous sortez, monsieur, mais dans le monde civilisé, quand on a besoin d'un service, on le demande, on ne le décrète pas. Au cas où ma mise ne vous aurait pas suffi à le deviner, je ne suis pas une servante... Je ne suis point non plus une fille à soldat, fut-elle jolie et il est hors de question que les préférences de votre compagnon me dictent l'endroit où je me tiens.

Puis se tournant vers le muet....


Contrairement à vous je ne refuse pas mon aide à une personne qui en a besoin. Ecrivez-donc, monsieur, puis tendez moi votre écrit. Je lirai à haute voix avec grand plaisir, une fois que ce "monsieur" se sera fendu du minimum de civilité que je mérite.

Le regard clair de la jeune fille se posa sans sourciller sur les deux hommes. Plante verte ou pas, elle était une d'Ailhaud, merde.
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Pierre...
Pierre n'était pas croyant. Il avait cessé de l'être il y a bien longtemps. Mais le petit « merci mon Dieu, il a un cerveau en état de marche » qui lui effleura l'âme était sincère – sur le moment, du moins. Fallait dire que c'était pas gagné. Il y avait de quoi s'interroger sur les capacités intellectuelles d'un individu épris d'Isaure de Beaumont, emmerdeuse devant l'Éternel.

Mais c'était sans compter la frêle demoiselle qui sortait les griffes. Pas un instant, le muet n'avait douté qu'elle refuse le marché, et la voilà pourtant, pépiant d'un air sévère leur quatre vérités aux deux hommes qui avaient été sur le point de s'écharper. Il y avait quelque chose de la pimbêche dans son attitude, et on l'aurait presque vue lever un index raide comme la baguette du maître en parlant. Elle était noble, il n'y avait aucun doute à ce sujet. Seuls ceux qui considéraient avoir du sang bleu (qui était pourtant du même vermeil que le commun, le mercenaire avait parfois pu le vérifier) savaient montrer de façon aussi irritante et assurée que le monde leur appartenait.

Lorsqu'à la fin de sa tirade elle accepta enfin de leur venir en aide, le grand taiseux se fendit d'une révérence narquoise, bien trop appuyée pour être sincère, un demi-sourire aux lèvres. L'effet en était quelque peu gâché par le léger flottement que l'alcool induisait dans ses gestes, mais baste ! L'élégance n'avait de toute manière jamais figuré dans l'arsenal du muet.

Ne perdant pas de temps, il plongea la plume que le soupirant illettré avait sortie dans l'encrier qui l'accompagnait. Très vite, les mots naquirent sur le parchemin, en une écriture régulière, aux pleins et aux déliés plus soignés qu'on aurait pu le penser à voir la mine frustre du barbu.


Citation:
Isaure m'a embauché comme garde du corps pour la protéger


La plume hésita, furtivement, avant d'embrasser à nouveau le papier.
Il n'y avait pas de mal à arranger la vérité. Moins de mal que si l'amoureux transi découvrait que sa belle avait été blessée par sa faute.


Citation:
après une rencontre malheureuse sur les routes. Elle s'est fait brigander et malmener, mais à la verve de ses écrits, elle me semble plutôt en bonne forme. Je cherche à la rejoindre vers Nîmes, où elle m'a déclaré se diriger.


L'encre n'avait pas fini de sécher, et bavait encore quand Pierre colla son court résumé sous le nez de sa lectrice improvisée.
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Avatar : AaronGriffinArt
Archibald_ravier
Dites Mam'zelle, quand on est une noble dame comme vous, on traine pas dans les bouges à d'mander à deux parfaits inconnus d'vous protéger. Alors excusez moi d'vous d'mander pardon, mais vous m'avez d'mandé d'l'aide et j'vous l'ai offerte d'bon coeur.

Dans les remugles d'une cape de voyage ayant bien vécu, mais quand même.

Donc maint'nant qu'c'est moi qu'ai b'soin d'un service, vous allez pas vous mettre à faire la mijaurée nobliote pis vous allez vous rendre utile, ça vous chang'ra du point d'croix.

Il la toisa d'un regard sombre.

Ma fiancée a des emmerdes et c'est l'muet qui a les réponses, si vous nous aidez ça ira plus vite mais si ça vous pose un souci, vous pouvez toujours vous trouver un autre couillon pour vous dissimuler, y'en a plein la taverne.


Il releva le nez vers le barbu et ajouta, plus conciliant :

Je sais lire, maint'nant, Isaure m'a appris. C'est juste long.
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Image d'origine
Camille.agnes
Camille, en bonne petite jeune fille de son temps, n'a jamais rencontré un seul homme qui remette en cause l'ordre naturel des choses... Dieu, le Roy, la noblesse, la bourgeoisie et les gueux, ainsi va son monde tout plat. Elle prend donc au pied de la lettre la courbette du muet, qu'elle juge un peu profonde, peut-être, mais soit.

Dites Mam'zelle, quand on est une noble dame comme vous, on traine pas dans les bouges à d'mander à deux parfaits inconnus d'vous protéger. Alors excusez moi d'vous d'mander pardon, mais vous m'avez d'mandé d'l'aide et j'vous l'ai offerte d'bon coeur.

Il a raison, songe la jeune fille, elle n'a rien à faire ici, qu'est-ce qui lui a pris d'écouter sa soeur et de tenter de "s'affirmer" un peu !? Toutefois, elle tique sur deux choses...


Monsieur, je pourrais être bourgeoise que ça n'y changerait rien, on ne demande pas un service en disant "rendez-vous utile" un petit "pourriez -vous lire" aurait parfaitement fait l'affaire. Je ne vous ai pas demandé de m'aider, je vous ai demandé si je pouvais rester là sans déranger. Poliment. D'ailleurs vu le sort de votre fiancée, vous êtes bien incapable de protéger qui que ce soit...

Le regard qui suit veut tout dire. Elle lui a juste demandé un minimum de politesse, mais visiblement le pauvre gueux n'a jamais appris à parler correctement aux gens. Elle serait presque triste pour lui, d'ailleurs...

Donc maint'nant qu'c'est moi qu'ai b'soin d'un service, vous allez pas vous mettre à faire la mijaurée nobliote pis vous allez vous rendre utile, ça vous chang'ra du point d'croix. Ma fiancée a des emmerdes et c'est l'muet qui a les réponses, si vous nous aidez ça ira plus vite mais si ça vous pose un souci, vous pouvez toujours vous trouver un autre couillon pour vous dissimuler, y'en a plein la taverne.

Un regard apeuré, immédiatement trouve Kerns. Oh, elle n'a pas peur pour elle. Elle a peur pour le roturier. Kerns n'a pas l'air d'avoir entendu, mais c'était moins une.... et elle peut s'être trompée.


Chut ! Baissez la voix, malheureux ! Celui dont je me cachais, c'est mon frère, voyez la montagne la-bas, avec la naine ? Vous êtes complètement fou de me traiter de mijaurée ainsi en public, vous cherchez le bâton ou quoi ?

Ce roturier est un fol, c'est certain, ou il a des envies suicidaires ! L'attrapant par le bras d'autorité, force décuplée par l'inquiétude, parce que bon, il l'a aidée oui, et il a de beaux yeux ce serait dommage, elle le retourne et échange de place avec lui. Là, il est contre le mur, elle est devant. Pas très très efficace comme protection contre Kerns D'Ailhaud, botteur de fions devant l'éternel, mais c'est déjà ça. Et puis elle est libre de s'éloigner. C'est d'ailleurs le meilleur service qu'elle puisse lui rendre, à cet inconscient !

Vite, vite, la jeune fille se fraie un chemin le plus loin possible d'eux. D'un coup les noms d'oiseaux de son grand frère lui semblent bien moins terribles que ce qui pourrait lui arriver ailleurs, et elle se tient non loin de lui, sans pour autant oser lui parler de peur de perturber sa conversation.

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Eliette.masurier
    Elle attendait sa réponse, tout en observant du coin de l’œil les personnes qui les entouraient. Une voix d’enfant attira son attention, et elle tourna légèrement la tête vers la porte, haussant un sourcil en découvrant une femme masquer de sa main la bouche d’une petite, toutes deux semblant avoir l’habitude de ce genre de chose, sûrement deux sœurs, elle détourna le regard. En ramenant ses iris vertes sur l’homme qui lui faisait face, elle découvrit que le muet était en mauvaise posture, un brun le tenait fermement et de là où elle était, même si sa discrétion lui indiquait de ne pas chercher à écouter, il était évident que l’homme brun lui parlait avec une véhémence particulière, et si elle hésita un instant à intervenir, elle s’abstint, en grande partie parce qu’aucun homme n’appréciait d’être « secouru » par une femme, et encore moins par une femme qui faisait la moitié de sa taille. L’homme masqué, faisant claquer des pièces sur le bois du comptoir, la fit presque sursauter et son attention retourna toute entière à l’homme qui…mais que fait-il ?

    Toutes ces analyses et réflexion ne prirent qu’une poignée de secondes. Une minuscule portion de temps, durant laquelle elle ne s’était pas imaginé qu’un homme attraperait sa main pour faire ça. Un baise-main. Et un sourire.

    — Eliette Masurier, soyez sûre que je suis enchanté de faire la connaissance d'une si charmante demoiselle.


    Entendant à peine ces propos, elle baissa les yeux sur sa main, qu’il tenait toujours avec ses doigts immenses, l’étonnement clairement affiché sur son visage. Eliette avait connu les railleries, les moqueries, et même les insultes, mais elle avait grandi – si on peut dire – avec et avait apprit à ne plus s’en préoccuper. Toutefois, être le sujet d’autant de délicatesse et de charme, ça, c’était tout à fait inédit, et pour l’heure, elle ignorait complètement quelle serait la réaction appropriée. D’autant plus qu’il ne lâche pas sa main. Tenter de la reprendre serait offusquant, mais le laisser lui tenir ne serait-il pas inconvenant ? La rousse était complètement perdue sur ce qu’elle devait, ou non, faire.

    — Pour vous inviter à venir partager en ma charmante compagnie, une de ces délicieuses boissons que ce cher tavernier cache en sa cave ?

    Désormais, c’est la naine qui regarde le géant, ses lèvres roses et charnues légèrement entrouvertes, les yeux ronds. Si elle voulait masquer sa surprise, c’était clairement raté. Elle battit des cils en le voyant quitter sa chaise et lui adresser un sourire qui avait tout d’un sourire charmeur. Cela non plus, elle ne connaissait pas. Des sourires, elle en avait vu, des tonnes, des méchants, des moqueurs, des polis, des méprisants, des condescendant, des tonnes et des tonnes. Mais ce genre de sourire là, ceux qui font que les demoiselles rougissaient et étaient flattées, elle n’en avait jamais vu lui étant adressés. En l’occurrence, si ses joues commençaient à se teindre de rose en voyant ce sourire, elle devint littéralement de la couleur de ses mèches nattées en voyant qu’il hésitait à l’aider à se remettre sur pied. Sans réfléchir, elle se dépêcha de sauter sur ses petites jambes, profitant qu’ils soient debout tous les deux et que la différence de taille soit plus visible pour récupérer sa main et lisser le bas de sa chemise, qu’elle portait toujours comme une robe, l’air de rien. Elle se racla la gorge et, levant les yeux sur Kerns, elle reprit contenance et répondit enfin à son sourire par un sourire.

    —Vous avez tout à fait raison, Sire, bien que les lieux n’aient pas l’air très luxurieux, vous serez surprit de découvrir les merveilles que prépare Robert.

    Elle prit les devant et se dirigea sans plus attendre vers la table qu’il désignait avec sa main. Où est le piège ?

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Pierre...
Soupir exaspéré. Pierre se pinça l'arrête du nez du pouce et de l'index, abaissant les paupières sur ses joues creusées.
Quand on croit que les choses vont être simples...

Les mirettes couleur d'encre du mutique passaient de la d'Ailhaud au Ravier, suivant l'échange qui les secouait, entre lutte des classes et leçon de savoir-vivre. Il aurait pu s'en amuser. Il aurait pu se contenter de faire le ficus, là, planté à côté d'eux. Son papelard à la main. Mais il n'avait pas la patience d'attendre que ces deux énergumènes aient fini de se bouffer le nez.

Comme la donzelle n'avait pas l'air porté sur la lecture, et que le tourtereau abandonné levait le nez pour signaler qu'il n'était pas si ignare qu'il n'y paraissait, Pierre se désintéressa de la première pour poser son bout de parchemin sur la caboche du second. Avec en prime un petit tapotement qui sentait bon la condescendance. Voilà ta réponse, mon p'tit gars, fais-en ce que tu veux.

Et il se détourna de l'agaçant duo. Il n'allait tout de même pas arbitrer ! Fêtant d'une gorgée ses retrouvailles avec sa copine la bouteille qui lui semblait plus légère qu'à leur rencontre, son regard accrocha l'étrange couple que désignait la nobliotte. Le frère de cette dernière d'après ses dires, le costaud bâti comme s'il avait mangé à sa faim toute sa vie (ce qui était probablement le cas), et la mutine Eliette. Le contraste était saisissant entre cette montagne de muscles et la petite boule de femme alors que la minuscule mimine potelée de l'une disparaissait dans l'énorme pogne de l'autre. C'est une naine et un géant qui entrent dans une taverne et... On aurait cru au début d'une blague d'ivrogne. Pour la première fois de la soirée, les lèvres du muet se soulevèrent légèrement aux commissures.

Avisant ensuite la rousse fumeuse qui devisait avec le masqué, le taiseux se rappela son impulsion précédente d'aller partager une bouffée ou deux. Sa grande silhouette sèche se détacha du comptoir, avec une nonchalance feinte, pour s'avancer en direction de la table en question. Mine de rien, il examinait du coin de l’œil le ménestrel, la mine pincée. Pas confiance. Mais baste.
Sans se préoccuper d'interrompre quelque conversation ou d'importuner, Pierre s'assit à la tablée et déplia ses longues jambes devant lui. Soutenant le regard pâle de la rousse diaphane, il désigna la pipe d'un geste, puis se colla deux doigts sur les lèvres, mimant le fait de fumer. Le chef s'inclina de côté. Fais passer ?

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Avatar : AaronGriffinArt
Hariwald
L’hiver est une belle saison, pour su : la neige recouvre le tout d’un manteau blanc immaculé ; mais à l’heure actuelle non. L’hiver était plutôt emmerdant qu’autre chose : le froid, l’humidité, la lourdeur de la neige sous leurs bottes .. 'fin, bref, l’hiver est une belle saison, mais seulement si on n’a pas à voyager !
Quel ne fut pas le soulagement d’Hariwald lorsque, à l’orée d’une forêt, il apperçu une taverne et, tournant la tête vers son frère, ce dernier acquiesça à l’idée non formulée de s'y arrêter. Quel bonheur d’avoir trouvé une taverne dans ce coin perdu : c'était une sacrée chance !
Passant la porte à la suite de Baldomar, celui-ci lui dit, après un rapide coup d'oeil,
" Je penso que cela y convindrat … ". Hariwald approuva d’un hochement de tête.

Alors que Baldomar appelait le tavernier, Hariwald en profita pour s’asseoir le plus confortablement possible sur ces chaises qui pas l’air si confortable que ça. Mais bon, après avoir passé la journée à marcher dans la neige, cela irait très bien. Il entendit son frère lui souffler " Etranges gens, nan ? " en regardant la femme et l’homme qui semblait aussi grand qu’elle était petite.

- En èfèt, ils sont surprenent queles doves-lé.


Profitant que le tavernier apportait la boisson et le repas commandés un peu plus tôt, il regarda plus précisément le monde qu’il y avait dans cette taverne bien remplie malgré qu’elle fut dans un lieu perdu. Mais quelle taverne était-ce là pour accueillir autant de personnes aussi diffèrentes les unes des autres ? Entre la naine et le géant, la fille de bonne famille coincé entre deux hommes déjà bien imbibés, l’homme masqué et l’autre femme assis a l’opposé de la taverne ... Mais ce qui le surpris le plus fut quand même la jeune fille avec une main plaquée sur la bouche : mais comment a-t-on pu laisser une fille si jeune venir dans une taverne ? Jamais il n’aurait laisser l'une de ses sœurs venir dans un tel endroit, surtout à leur jeune âge. Face a cette pensée, une douleur remonta dans la poitrine d’Hariwald et il jura de tout faire pour la calmer et la faire payer, car c’est un homme à payer toutes dettes, même celles qui sont aussi douloureuses. Et pour oublier à l'heure actuelle, il décida de boire : après tout la taverne est faite pour ça, autant en profiter !
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