[ RP ] Entretien avec Eliette

Elle avait reçu il y a quelques jours , un courrier d'une jeune fille qui souhaitait postuler comme gouvernante .
La jeune Flamboyante avait senti une grande motivation et une grande envie de s'investir entre les lignes écrites . La jeune fille se livrait sans complexe aucun et cela avait bien plut à la jeune femme .
Eliette , car c'était son prénom , lui proposait de venir se présenter au Domaine , il est vrai qu'il n'était rien de mieux que de rencontrer les personnes que l'on pourra éventuellement embaucher et avoir dans son entourage proche par la suite .

Aussi ce matin là , jour où normalement la jeune fille devait arriver , la rousse naviguait entre son bureau et la fenêtre donnant sur le sentier menant au château .
Elle était curieuse de voir la jeune Eliette qui lui avait confié une partie de ses rêves et de ses buts avenirs .
Erwann avait été prévenu , ainsi que Eskel et la garde , la jeune femme n'aura aucune difficulté à arriver jusqu'à ce bureau où aura lieu l'entretien .
Son époux devait normalement les rejoindre pour participer lui aussi à cet entretien , elle espérait juste qu'il serait à l'heure , car actuellement il était très prit par la mairie de Brest .
_________________

Eliette approchait doucement du portail, pour le moment encore clos, qui marquait l’entrée et arrêta quelques secondes son cheval pour observer l’édifice qu’elle pouvait voir. Le château en imposait, avec ses immenses tours et elle se sentit encore plus petite qu’elle ne l’était déjà, si tant est qu’une pareille chose soit possible. Elle inspira un grand coup avant de tapoter doucement la tête de son canasson sur la nuque.

— Il devrait y avoir des écuries, tu t’y sentiras bien…

Serrant légèrement les flancs avec ses pieds, elle invita l’animal à reprendre sa marche. Elle s’avança sereinement jusqu’au portail, ignorant les battements frénétiques de son petit cœur, et s’arrêta devant les hommes qui le gardaient pour se présenter. Heureusement, la Dame des lieux avait dû prévenir sa garde, car Eliette n’eut pas à attendre longtemps avant de franchir le portail et de pénétrer dans le parc, avançant entre les petits buissons fleuris et les arbres, tout ce petit monde végétal dégageant une odeur agréable, elle se détendit légèrement et continua sa route jusqu’aux écuries de manière beaucoup plus tranquille. Là, elle consentit à descendre de son cheval. Le vieux destrier parut enchanté de pouvoir se reposer et d’être chouchouté par le palefrenier, et elle l’abandonna aux bons soins de ce dernier avait confiance avant de se diriger vers le bureau de la Dame.

Elle espérait grandement que cette entrevue se conclurait pas une embauche, non pas pour obtenir une bourse bien remplie, mais tout simplement parce qu’elle ne pouvait pas décemment attendre tranquillement la permission de l’Université pour commencer à étudier sans rien faire de ses dix doigts, et si elle n’avait jamais été la gouvernante de qui que ce soit, elle pensait être tout à fait capable de tenir ce rôle. Une fois devant la porte, elle leva la main et donna deux petits coups contre le bois.
_________________

Postée à la fenêtre , elle était tellement perdue dans ses pensées qu'elle sursauta un peu lorsqu'elle entendit frapper à la porte .
Sans doute que la jeune Eliette était arrivée .. Elle n'attendait personne d'autre de toute façon et son époux ne frappait pas à la porte pour entrer dans les pièces .

Elle se dirigea donc vers la porte et l'ouvrit sur une jeune personne qui ... ah oui effectivement elle était petite , mais dans son regard luisait une telle volonté que la jeune femme sourit et lui proposa d'entrer .

Demat *, mademoiselle Eliette je suppose ?
Je vous en prie , entrez et prenez place

Lui indiqua l'un des sièges face au bureau , avant de prendre des nouvelles de son voyage depuis le Poitou .

Avez vous fait bon voyage ?

Il fallait bien combler un peu l'espace temps , vu qu'elle attendait son époux qui souhaitait être présent pour l'entretien .


_________________

Eliette leva la tête pour regarder le visage de la Duchesse d’Ouessant lorsque la porte s’ouvrit, et lui adressa une petite révérence maladroite, ne sachant pas vraiment comme elle devait la saluer.

— Demat, mademoiselle Eliette je suppose ? Je vous en prie, entrez et prenez place
— En effet, Dame, je me nomme Eliette Masurier, c’est un honneur de vous rencontrer.

Et pour être honorée, la naine l’était. Elle avait peu l’habitude de côtoyer des personnes de haute stature, enfin, socialement, les personnes plus grandes qu’elle ça elle avait appris à faire avec. Ses joues se teintèrent d’un rouge presque vif lorsqu’elle se rendit compte qu’elle ignorait jusqu’au titre qu’elle devait donner à la Duchesse…un « Dame » ne suffisait certainement pas, et elle espéra que Tuatha ne prendrait pas ombrage de son manque d’éducation, Eliette apprenait vite. Suivant l’invitation, elle pénétra dans ce qui devait être le bureau de la Duchesse. Elle resta là un instant, à admirer la pièce tandis que la Duchesse s’installait derrière le magnifique bureau de bois qui trônait au milieu, avant de se dépêcher d’avancer jusqu’au fauteuil désigné. Elle fouilla dans sa besace et, anxieuse, peina à en sortir le coussin qu’elle avait avec elle à chaque occasion. Son visage prenait la même teinte que sa chevelure flamboyante, et avoir conscience de cela ne fit qu’accentuer le phénomène alors qu’elle posait le coussin sur le fauteuil avant de s’y asseoir.

— Oh oui, mon cheval se fait vieux, mais il reste vigoureux, et je n’ai rencontré aucun problème en chemin.

Elle s’arrêta là, ne sachant pas ce qu’elle devait dire. Eliette était toujours un peu perturbée lorsqu’elle rencontrait quelqu’un pour la première fois, d’autant plus que la Duchesse l’impressionnait, et sa gorge se serra tandis qu’elle cherchait ce qu’elle pourrait ajouter, les questions qu’elle avait listé dans sa tête lui échappaient, et elle tenta de se rassurer en se disant que de toute manière, l’entretien ne débuterait vraiment qu’avec l’arrivée de l’époux de la Duchesse. « Tenter » était le bon mot, car si elle regardait la Duchesse avec ses iris vertes et un sourire sincère accroché aux lèvres, elle faisait de son mieux pour calmer les ardeurs de son petit cœur qui cognait furieusement contre sa poitrine.

_________________

Et l’époux en question venait de finir ses rapports pour la mairie de Brest. Il se savait attendu par sa femme pour un entretien. C'était la première fois qu'il s’impliquait dans le recrutement pour cet immense domaine où ils habitaient dorénavant. Lui le Marin, avait eu du mal à se faire à Ouessant. l'endroit était beau, intéressant, mais immense . Il n'était pas habitué à ce faste, à tout ce monde les entourant aujourd'hui.

Pourtant, ce jour, il décida qu'il était grand temps de commencer avant d’être submergé par les déferlantes nobles sans y être préparé. Aussi bien, il se dirigea vers le bureau de son épouse après avoir entendu quelqu'un frapper à la porte. A son tour , il frappa pour ne pas entrer comme un sauvage si la discussion était entamée, et pénétra dans le bureau.

Sa femme était bien présente, un peu pensive au vu de son visage, et une jeune fille lui faisait face. Jeune elle l'etait, et petite aussi. Mais Gabriel avait vu tant de choses durant sa vie, qu'il ne jugea ni l'un ni l'autre. Seule Eliette pourrait le convaincre. Il afficha un leger sourire à cette dernière avant de prendre place auprès de son épouse à laquelle il prit un baiser.

Pardonnez mon retard.

Ignorant si les présentations allaient se faire, s'etaient faites ou etaient inutiles, il s'installa le plus confortablement possible regardant son épouse avec la question dans le regard qu'il posait sur elle "et maintenant ?"
_________________

La Flamboyante avait regardé la jeune Eliette sortir un coussin de son sac pour le placer sur l'assise du fauteuil . Elle avait faillit sourire d'un air amusé , avant de réaliser que cela pouvait être mal interprété .
Décidément cette jeune fille lui plaisait de plus en plus .

Comment s'appelle votre cheval ?

Il fallait bien faire patienter la jeune personne jusqu'à l'arrivée du Duc Consort .

La jeune rousse posa son regard émeraude sur Eliette et lui sourit , voulant par là même la rassurer , car elle sentait bien que celle çi était nerveuse , il suffisait de regarder son visage rougissant et même si le sourire était présent , elle était sure qu'elle devait être nerveuse et trembler intérieurement .

Mais son attention fut soudain attiré par l'entrée de son Marin et un sourire naquit sur les lèvres de la Flamboyante . Le baiser fut rendu , avant que Gabriel ne prenne place à ses côtés .

Vous n'avez rien manqué mon époux , la jeune Eliette ici présente est arrivée il y a à peine dix minutes , vous êtes donc pile à l'heure pour l'entretien .
Honneur aux hommes pour une fois ... Avez vous des questions à poser votre Grâce ?

Un léger sourire taquin naquit sur les lèvres de la rouquine , elle était sure qu'il allait apprécier le titre ...Puis elle se tourna de nouveau vers la jeune fille .

Moi j'en aurai une Demoiselle Eliette .
Pour vous , qu'est ce qui fait la charge de gouvernante , en gros en quoi consiste son travail ?
_________________

— Comment s’appelle votre cheval ?
Eliette comprit tout de suite que la Duchesse souhaitait gagner du temps en attendant son époux, elle n’en prit pas ombrage, toutefois, la question l’interrompit totalement dans son intense réflexion, car depuis qu’elle avait pénétré dans la pièce, l’adolescente se demandait comment elle devait nommer Thuata. « Dame » n’était pas le bon titre, elle en était certaine, elle finit par opter pour un autre, en espérant qu’elle ne se trompait pas.

— Il n’a pas encore de nom Votre Grâce. Vous voyez, il est très âgé, et j’imagine qu’il a souvent été nommé et renommé par ses différents propriétaires, alors aujourd’hui j’ai décidé de le laisser tranquille. Peut-être que le Très-Haut me chuchotera son nom en rêve, mais pour le moment, mon cheval s’appelle…cheval.

Eliette ne put s’empêcher ses lèvres charnues de s’élargir en un sourire lorsqu’elle vit celui que lui adressait la Duchesse. Elle avait un joli sourire, chaleureux, et la jeune femme estima qu’il devait être impossible de ne pas lui répondre, lorsqu’elle en faisait un à quelqu’un. Pendant quelques secondes, elle s’amusa en se disant qu’elles se ressemblaient vaguement, toutes deux rousses, toutes deux aux yeux verts, et toutes deux souriantes, mais cela n’allait pas plus loin, là où Eliette était petite et grosse, la Duchesse était grande et fine. Elle espéra que son âme était aussi belle que son physique.

Un coup fut porté à la porte, et Eliette se torsionna sans élégance sur son siège pour voir qui allait entrer. Il s’agissait d’un homme, et grand de surcroît, enfin, pour Eliette, qui devait avoir un peu plus du double de son âge. Il lui sembla très grand, mais elle était assise, et quand elle le vit s’approcher de la Duchesse et lui donner un baiser, elle ouvrit de grands yeux et se dépêcha de se remettre debout pour le saluer comme il le fallait. Une fois les pieds de nouveau sur terre, elle se rendit compte qu’ainsi, il lui paraissait encore plus grand. Une fois qu’il se soit installé, tandis qu’ils discutaient entre eux, elle remonta s’asseoir sur le fauteuil, et les regarda silencieusement. En entendant la Duchesse donner du votre Grâce à son époux, elle se retint de justesse de lâcher un soupir de soulagement en découvrant qu’elle ne s’était pas trompée de titre. Il faudrait impérativement qu’elle trouve un employé pour lui rappeler les règles de l’étiquette qu’il lui faudrait suivre si elle ne voulait pas manquer de respect au couple, ce qu’elle ne souhaitait absolument pas.

— Moi j'en aurai une Demoiselle Eliette .
Pour vous , qu'est ce qui fait la charge de gouvernante , en gros en quoi consiste son travail ?

Eliette acquieça, ordonnant ses pensées pour formuler une réponse claire et précise. Mais avant toute chose, elle devait se présenter, car si elle avait échangé des missives avec la Duchesse avant de venir, elle n’avait jamais eu aucun contact avec le Duc et il fallait immédiatement remédier à cela. Elle inclina donc la tête avec un sourire chaleureux, choisissant d’employer le mot qu’avait dit la Duchesse pour lui dire bonjour à son arrivée.

— Tout d’abord, demat, votre Grâce, je suis Eliette Masurier. Hm…c’est une grande question que vous me posez là, votre Grâce. Tout d’abord, il faudra que je surveille l’inventaire du château, il serait malheureux que nous manquions d’assiettes si vous organisez un repas, n’est-pas ? Ensuite, je devrais faire en sorte que les serviteurs s’occupent correctement des tâches qu’ils doivent faire, quitte à réagir en cas de besoin.

Eliette fronça un instant les sourcils en reprenant sa respiration. Elle avait tout débité d’un trait, bien trop rapidement à cause de son anxiété — c’était la première fois qu’elle passait un tel entretient — et ils ne risquaient pas d’apprécier, d’autant plus que ses joues rebondies se teintaient de nouveau d’une couleur proche de ses cheveux, elle se sentit un instant ridicule et reprit, sur un ton plus posé, préférant opter pour une réponse totalement simple et honnête.

— Ecoutez, je sais que j’ai l’air jeune. Faut dire que je le suis, j’ai quinze ans, et je n’ai jamais eut la charge d’une telle responsabilité, vous pourriez donc penser que je ne serais pas capable de supporter ce poids sur mes épaules. A cela s’ajoute ma petite taille, et si j’ignore si c’est le cas pour vous, beaucoup de gens croient qu’avoir de grandes responsabilités nécessite d’être grand et fort. Mais je pourrais vous surprendre. Je suis organisée, bien que maladroite, mais au pire des cas je pourrais demander à un serviteur de m’aider si je dois porter des assiettes, et malgré ma petite taille, je sais donner de la voix quand il le faut. Vous ne serez point déçus.

_________________

Son épouse semblait ravie de son arrivée au bureau pour cet entretien. Preuve en était sa fine taquinerie sur le titre qu'elle aimait lui lancer. Loin étaient ces moments où il osait lui dire qu'il n'aimait pas les nobles. Ce serait par ailleurs étonnant pour celui qui a épousé une baronne, devenue Duchesse. Il s'était cru à l'abri de la noblesse, mais les lois Héraldiques ayant changé il était aujourd'hui Duc Consort. Certains en riraient bien s'ils le voyaient aujourd'hui élégant, le port altier et une certaine fierté dans le regard. Loin de l'image de marin désabusé qui était arrivé à Brest par un matin d'hiver.

Il lança à sa Femme, ce regard semi amusé, semi sérieux et qui voulait dire "pitié arrêtez avec ça". C'était inutile, il le savait, mais tenter ne tuerait personne. Il allait répondre à la question, ou plutôt en poser une, mais sa rousse l'interrompit pour poser la sienne. C'était bien une femme. Et après on dira qu'il ne veut pas participer. Pourtant la question de Tuatha l'aiguilla un peu. A la vérité il n'avait aucune fichue idée sur le rôle d'une gouvernante. La discussion qui s'engageait était une source d'information importante

Je suis Gabriel Rozanov, honoré de vous rencontrer Mademoiselle Masurier.

Présentations faites. Inclinaison de tête en guise de salut.
Question posée.
Il ne restait qu'à attendre la réponse de la jeune fille aux courtes jambes mais aux joues roses. La façon dont fut donnée cette réponse l’étonna un peu, en bien pour ne rien cacher de l'attention qu'il préta aux paroles de leur interlocutrice. C'était le genre de personne avec laquelle il aimait discuter. Franche, Polie. Le chemin était tracé pour une discussion ouverte. Il posa un regard à son épouse avant de le reposer sur la jeune postulante.

Vous parlez avec franchise, je vais donc vous rendre la pareille. Nous ne jugeons personne sur le physique ou sur l'age, mais plutot sur la volonté de faire partie de notre entourage et à etre sincère envers nous et notre famille La regarde attentivement. Vos capacités, vous allez les acquérir ici et je vous vois assez forte pour apprendre aux autres à vous respecter, meme avec une pile d'assiette sur les bras Léger sourire Mais, voyez vous, Vous allez vivre avec nous, partager nos bons et nos mauvais moments, et je ne veux pas avoir à craindre de vous parler ou de vous confier une tache sans une absolue confiance. Que pouvez vous me dire qui puisse me rassurer ?

_________________

La jeune femme avait posé un regard amusé sur la jeune fille lorsqu'elle avait parlé de son cheval . Finalement elle n'avait pas tort concernant le nom , il valait mieux parfois ne plus donner de nom quand ils avaient eu tant de propriétaires et puis " cheval" c'était un joli nom .

Je comprends Demoiselle Eliette et finalement je pense que votre cheval doit vous remercier mentalement de ne pas lui infliger un nouveau nom . Le tout est que vous vous occupiez bien de lui et qu'il soit heureux et en bonne santé .

En tout cas si vous êtes engagée , il sera entre de bonnes mains , Flore notre palefrenière est un ange de douceur avec les animaux , même si elle a la main ferme quand il le faut , mais je vous rassure ce sont pour les jeunes étalons qu'il faut dresser .

La jeune Eliette se présenta ensuite au Duc Consort , puis enchaîna sur la réponse à la question de la Flamboyante . Elle écouta attentivement , tout en opinant de la tête aux dires de la jeune fille , l'allusion aux assiettes amena un regard amusé qui se posa sur la petite rousse . Elle aimait décidément de plus en plus la simplicité et la sincérité de cette jeune personne .

La description faite ensuite par Eliette était certes réelle , elle était en effet très jeune , mais la rouquine avait su lire la détermination dans son regard et malgré sa petite taille , elle en imposait la gamine . Elle avait visiblement pesé le pour et le contre , elle connaissait ses faiblesses et ses atouts , c'était preuve d' intelligence et d'une volonté à toute épreuve et bien entendu çà ne pouvait que lui plaire . Elle la celte à qui presque rien ne fait peur , qui fonce droit devant quelques soit les épreuves , qui fait aussi parfois des " bêtises " oui oui ! Ca arrive même aux grandes personnes et aux nobles !
Si quelqu'un avait à montrer un peu les dents à Kergroadez , c'était bien Mathilde et cela amusait déjà la Flamboyante . La rencontre entre les deux risquait d'être explosive .

Merci pour votre réponse sincère Demoiselle Eliette , vous faites montre d'une grande sagesse malgré vos 15 ans . Je laisse mon époux continuer la conversation , mais je reste attentive à vos réponses .

Un sourire sincère et amical à la jeune fille

Son époux prit ensuite la relève , tout en posant souvent le regard sur elle , surement une façon de lui dire " mais dans quelle galère vous m'avez embarqué moi le marin slave détestant la noblesse " , cela la fit sourire la Flamboyante car elle savait qu'il était capable de mener cette conversation de façon magistrale . Il était aussi intelligent qu'il était beau et vaillant son Argenté , bon d'accord elle n'était pas impartiale c'est vrai ! Ah l'Amour !

Bref , revenons à la conversation ...

Un sourcil qui se hausse alors qu'elle écoute son époux essayer de rassurer la jeune fille sur l'apparence physique . En cela il n' a pas tort , jamais , l'un comme l'autre , ne porte de jugement sur ce sujet , ils préfèrent faire confiance à leur instinct , estimant que l'aspect du coeur est bien plus important que le physique .

Elle sourit à la jeune Eliette , puis à son époux . Il allait être surpris de la réponse assurément et de toute façon elle était sure au plus profond d'elle même qu'il avait déjà prit la décision de faire confiance à la gamine .
Elle le connaissait si bien ...Ils se connaissaient si bien ...
_________________

Eliette venait de terminer sa tirade, le souffle court, le cœur battant, et le front pas loin de transpirer, cela ne dura pas longtemps, quelques secondes, jusqu’à s’apercevoir le regard bienveillant que le couple portait sur elle. Au moins, ils ne me détestent pas.

— […]Mais, voyez vous, Vous allez vivre avec nous, partager nos bons et nos mauvais moments, et je ne veux pas avoir à craindre de vous parler ou de vous confier une tache sans une absolue confiance. Que pouvez vous me dire qui puisse me rassurer ?

Elle écouta ce qu’il disait, mais ne répondit pas tout de suite, non qu’elle soit ailleurs, loin de là, elle se contenta d’incliner légèrement la tête en guise d’accord avec les propos de la Duchesse, et prit le temps de la réflexion. Un silence s’installa dans la pièce, ce qui ne l’a dérangé pas le moins du monde, même s’il lui arrivait d’être impulsive, la question du Duc méritait une réponse honnête, et cet instant précis, elle ignorait comment le faire. Pour être plus précise, elle ignorait comment le rassurer.
Finalement, le silence n’avait duré que tout au plus une ou deux minutes, elle se redressa sur son coussin et lissa sa robe — qui était en vérité une chemise — avant de répondre en les regardant tour à tour dans les yeux.

— J’estime être une personne de confiance, vos Grâces, mais pour le moment, je n’ai que ma parole à vous donner. C’est une question d’actes et non de mots, malheureusement, et une confiance mutuelle ne peut naître qu’avec le temps, alors il m’est impossible de répondre totalement à votre question pour le moment.

Elle leur adressa un petit sourire contrit, en espérant qu'ils ne s'offusqueraient pas d'une telle réponse, ils ne s'attendaient certainement pas à avoir une conversation comme celle-ci avec elle de toute manière, mais les choses étaient ce qu'elles étaient, et désormais, ils avaient son destin futur entre les mains.

_________________

La jeune fille se redressa sur son coussin et elle lissa sa robe de sa main , chose qui n'échappa pas à la Flamboyante .
La question de son époux n'était pas simple , ni anodine , elle savait qu'il était bien plus exigeant qu'elle ne l'était , mais elle était sure que Eliette avait les épaules pour cette tâche importante qu'était le poste de Gouvernante .
Elle montrait face à eux , un courage , une sincérité et une honnêteté qui impressionna la Duchesse .
Son regard ne flancha pas face à eux et la réponse amenée balaya les derniers doutes dont aurait pu souffrir la rouquine .

Le sourire que lui adressa la jeune fille était contrit , mais au moins elle avait dit ce qu'elle pensait et elle assumait ses dires visiblement .

Demoiselle Eliette , je pense que vous avez fait montre d'honnêteté à notre égard .
Comme vous le dites ,la confiance mutuelle ne pourra naître qu'au fil du temps , c'est en effet une question d' acte et non une question de parole .

Pour ma part je vous fais confiance et j'espère que cette confiance sera réciproque .
Je ne peux parler pour mon époux , mais pour ma part je suis disposée à vous engager comme gouvernante et à vous donner votre chance de me prouver que vous êtes à la hauteur de la tâche demandée .
Ce dont je ne doute pas ...

Un sourire confiant à la jeune fille , avant de tourner la tête vers son époux , dans l'attente de sa réponse .


_________________

L'écoute avait été attentive sur la réponse de la jeune Eliette . Il avait craint de lui avoir fait peur, qu'elle ne fuit du haut de ses petites jambes en se demandant qui pouvait poser des questions aussi étranges. Gabriel était un ours des cavernes, marin solitaire, homme solitaire. Il n'avait appris qu'a compter que sur lui et à ne faire qu'une infime confiance aux autres, car même entre marins les coups bas étaient légions. Et puis un jour La Bretagne, Et puis un jour une Rousse. Il avait autant brisé ses barrières que les siennes, donnant à cette femme qui partageait sa vie toute la confiance qu'il avait refusé à tant de personnes. Il apprenait à s'entourer autant que son épouse le désirait. Le chemin se faisait long, mais il changeait chaque jour, pour, l'esperait-il devenir meilleur.

Il laissa sa femme parler en premier, s'accordant en silence ce qu'elle venait de dire ; C'était cela la force de leur couple, ils savaient se comprendre sans avoir à sortir la moindre parole. Pourtant il fallait parler et exprimer à la future gouvernante l'accord qu'ils avaient pris.

Mademoiselle Masurier , je n’espérais aucune autre réponse de votre part. Beaucoup auraient pu se défendre sur des valeurs qu'ils ne possèdent pas . Je ne peux qu'apprécier vos paroles pleines de sagesse et espère fortement que vous trouverez votre place parmi nous. Ne craignez jamais de venir nous parler, nous serons toujours à votre écoute.

Soyez la bienvenue à Ouessant.

Il se leva étirant un sourire à la jeune fille, C'etait acté. Ouessant allait connaitre un bel âge d'or. Sa femme n’était pas une noble inactive comme il y en avait beaucoup trop. Elle allait faire de ce duché le plus important de Bretagne. Il aiderait autant que ses capacités le lui permettraient. Mais à l'heure actuelle il se contenta de jeter un regard à sa femme, esperant qu'elle le guide pour la suite.


_________________

Un regard tendre à son époux , à aucun moment elle n'avait craint un refus de sa part . Il semblait apprécier les réponses de la jeune Eliette et sa sagesse .
Depuis les premiers jours de leur rencontre ils s'étaient compris et étaient pratiquement toujours d'accord sur les décisions à prendre . C'était rare d'avoir une telle complicité , mais c'était çà leur force et aussi le ciment de leur couple , en plus de l'immense amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre .. Mais bon çà c'est un autre sujet et chapitre qui n'appartiennent qu'aux époux .

Elle reporta son regard sur Eliette et lui sourit .

Et bien Demoiselle Eliette , nous vous souhaitons la bienvenue à Kergroadez . Vous faites désormais partie de notre personnel , en tant que gouvernante et nous en sommes très heureux .

Vous pourrez prendre vos fonctions à partir de demain matin à l'aube .
Pour aujourd'hui profitez du reste de la journée pour découvrir votre territoire .
Mathilde vous guidera , elle connait ce château comme sa poche depuis le temps qu'elle vit avec nous .

Voyant son époux se lever , elle lui sourit

Merci pour votre présence et votre implication dans cet entretien mo Ghràdh . Je vais mener Eliette auprès de Mathilde et je vous retrouve ensuite dans notre bureau privé . Je dois vous entretenir de deux choses importantes .

Elle regarda ensuite Eliette . Peut être la jeune fille avait elle des questions à poser , ou des interrogations quand au travail qu'elle aura à effectuer ?
De toute façon ils étaient là pour l'aider et la guider si nécessaire .
_________________

Eliette tenta de retenir le sourire immense qui voulait s’étaler sur ses lèvres tandis que le couple répondait à ce qu’elle venait de dire. Elle qui avait eut peur que sa franchise soit mal vue était étonnée, et elle avait d’autant plus hâte de commencer à travailler. Il était étonnant d’observer ses futurs employeurs, elle s’était attendue à des nobles étriqués, qui ne l’auraient pas laissée parler et qui lui auraient fait des menaces voilées si elle ne faisait pas correctement son travail, mais elle découvrait un jeune couple si complice que s’en était flagrant. Elle décida qu’elle ferait preuve de la même franchise avec eux tant qu’ils feraient de même, et elle sauta sur ses petites jambes lorsque Gabriel se leva.

Bien, Vos Grâces, merci pour tout !

Du plat des mains, elle lissa le bas de sa chemise au niveau de ses cuisses et entreprit de remettre son coussin dans sa besace, ramassant un petit fil qui s’en était échappé et s’était déposé sur le fauteuil, avant de lever à nouveau les yeux vers le couple.

J’ai été enchantée de vous rencontrer, tous les deux, j’ose espérer être à la mesure de la confiance que portez en moi. Où devons-nous aller, ma Dame ?

_________________

La jeune femme opina de la tête lorsque la jeune Eliette les remercia . Elle n'osa dire que le plus dur restait à venir ... Car le plus dur était de se faire accepter par Mathilde . La " Nounou" , " Maman de substitution " et " Cuisinière en chef" , qui avait toujours veillé sur la Flamboyante depuis sa naissance , n'allait pas s'en laisser compter . Elle protégeait " Son" petit monde comme une louve couve ses petits .
Mais une fois qu'on était adopté , c'était pour toujours et Mathilde ne ménageait pas sa peine pour tout ce petit monde qui gravitait au château .

Nous avons été enchantés nous aussi de cette discussion Demoiselle Eliette .
Je vais vous conduire aux cuisines et vous présenter à ma bonne Mathilde qui est une vraie maman pour moi , c'est un peu elle qui m'a élevé .
C'est aussi la cuisinière en chef de ce château et la cuisine c'est son royaume .

Un sourire , mais n'en dira pas plus la rousse .

Je vous en prie suivez moi .

Elle se dirigea vers la porte , déposant au passage un baiser à son époux

Je vous attends dans nos appartements Vostre Grâce ... petit sourire amusé , avant d'entraîner la jeune gouvernante vers les communs et la cuisine .
_________________