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[RP] Ô Notre-Dame, ô laisse-les rien qu'une fois...

Chimera
      [Argentan - Duché d'Alençon - Deux jours avant D-Day]


    Lui.
    Elle.
    Fichtre.
    Diantre.
    Surprise.


      [Lui]

    C'est qu'elle avait cru rêver, quand Justin le sanguin, Justin qui l'avait agacée bien au delà du raisonnable, Justin l'acolyte du pire, quand ce Justin là lui avait annoncé la nouvelle. Axelle? Son -pouvait-elle?- Axelle?
    Ce Justin là avait fini par en devenir un autre, et par lui être familier, figurez. Souvenir fugace d'une nuit illustrant le fait à Aunou le Faucon où Loup et Renard avaient kidnappé l'Aubépine, qui s'était, pour le coup, trouvée être une Belette toute indiquée, et volontaire, qui plus est. Aller jusqu'à avouer qu'elle avait elle-même proposé le rôle? Plutôt crever. C'est que l'alcool avait fait son oeuvre, voilà tout. Depuis, elle avait plaisir à le voir et à le fréquenter, ayant fait sa paix avec les abords revêches et avec les mots crus, pour voir au delà d'eux les convictions vivaces dans lesquelles elle se reconnaît tant. Ils seraient colistiers, un jour, elle en gage.


      [Elle]

    Breizh. Elle était l'avec de l'espion. L'escorte de Tabouret. Douce abeille à la peau de miel.
    Saurait-elle jamais? Aubépine d'alors n'avait pas eu conscience des motifs de leur présence insolite, qui en était vite venue à lui être nécessaire. Combien de temps? Pourquoi s'étaient-ils attardés? Les questions étaient restées sans réponse. Avait-elle jamais pris le temps de les poser? Alphonse et la gitane. Tant d'heures, et celles-ci. De cette après midi là elle garderait un souvenir impérissable. La gitane, en face d'elle, occupée à tracer ses traits tandis qu'elles échangeaient. Puis était venue l'heure, celle de la naissance de celui qui deviendrait Morvan Yann. Comment Judas avait-il réagi, quand Alphonse lui avait soufflé à l'oreille que le petit avait pris vie? L'information avait-elle seulement été transmise? A qui obédiences avaient-elles finalement été dues?
    Qu'est-ce qui, au fond, avait retenu Dénéré à l'heure des départs? Aurait-elle du suivre?
    Le trop trouble et harasse, et à défaut de réponses quant à l'hier, elle envisage plutôt d'interroger demain. Quand on vit dit qu'elle progresse.
    Demain elle s'unit à lui.
    Aubépine a là l'occasion de ... quoi? Faire amende? Revenir sur?
    La revoir, juste. Quand destin fait une fleur pareille, seuls les fous l'ignorent.


      [Deux font paire]

    Pour l'heure, et avant que ce duo là ne soit à l'honneur, c'est un autre -tout aussi insolite- qui est en scène.
    Aubépine est assise en tailleur dans son fauteuil, juge de l'aube en majesté, encore vêtue pour la nuit. Elle triture l'étoffe qui recouvre son genou, songeuse, un brin anxieuse.
    Demandera, demandera pas? La question muette s'adresse à la forme encore étendue dans la couche depuis déjà plusieurs mois commune.

    Le voilà donc, ce Duc dont tu rêvais, toi. Pauvre hère au verbe fin, malin têtu à l’œil aiguisé, elle s'est laissée prendre, et se surprend à l'aimer, bien que les lendemains soient tout aussi flous que l'hier l'ayant déposé sur son chemin.
    Demandera. Allez.
    Les mèches rousses effleurent le dossier du fauteuil alors qu'elle se hisse sur ses pieds et se porte à sa rencontre. Dans la pénombre, elle se pose sur le bord du lit, et murmure:


    - Ael.

    Main tendre vient effleurer le visage glabre, du dos des doigts. L'amant est d'au moins quinze ans son cadet, et pourtant, lorsqu'il sont seuls et qu'elle est à lui, elle lui propose tous les héritiers du monde. S'unirait-elle un jour à lui?

    - Hey. Debout, bel endormi. Et d'ajouter. C'est jour de mariage. Oui, presque. Anticipation magazine. C'est que l'oiseau a beau affirmer vouloir être à ses côtés, en tout et pour tout, il est vite effarouché par la perspective des mondanités. Par cela Dénéré est aussi séduite qu'agacée, car elle en est coutumière.

    Dehors, elle entend déjà le pas -fois quatre- d'Ulkane sur le pavé de la cour, suivi de deux autres paires. Le vieux hongre -vases communicants des âges obligent- portera vaillamment son comparse, pour peu qu'il le souhaite. C'est que question se veut rhétorique, mais qu'à lui Aubépine ne refuse rien, moins encore le droit de dire non.

_________________
Kronembourg
Axelle Casas.
Ses sentiments avaient toujours été mitigés au sujet de la manouche. Peut-être parce qu'il l'avait fréquenté durant la période la plus sombre de sa vie, celle des souffrances muettes et sournoises d'un deuil qui lui était tombé sur la gueule sans que personne vraiment ne le remarque. A l'époque, il aurait pété les dents à tout ce qu se présentait devant lui. Hommes, femmes, enfants, écureuils et bébés manchots. Tout ce qui vivait sur terre ne lui inspirait que de la colère. Elle lui avait offert de travailler avec elle. Pour elle. Et l'idée d'aller casser la gueule aux malfrats de la capitale via la Prévôté de Paris lui avait plu, il avait dit oui. Une aventure. Ca pour cogner, il avait bien cogné aux côtés de la Casas. Mais l'office royal leur avait rapidement montré ses limites, autant par son organisation désastreuse que par sa hiérarchie vaniteuse et inefficace. S'était alors imposé un plaid auprès du Roy en vue de faire dégager le GPF absent ou tout au moins être relevée de son autorité pour la brigade Parisienne. Le pleutre roi n'avait rien entendu et la Casas s'était tirée avant la fin de la séance. C'était seulement sur ce point que le Juge Duranxie avait quelque chose à lui reprocher : Laisser ses hommes en plan face à une cause perdue d'avance. Eh oui que voulez-vous, les manouches ne sont pas connus pour leur patience. L'histoire retiendra que le GPF fut viré quelques temps plus tard par un autre roi pour absentéisme et inefficacité. Ce qui ne fut pas même une consolation.
Leurs chemins, à lui et Axelle, s'étaient séparés, leur amitié refroidie, pour autant leurs liens ne s'étaient jamais complètement défaits. Aujourd'hui encore la gitane pourrait lui demander n'importe quel service qu'il se démènerait pour le lui rendre. Lorsque l'on a vu ruisseler le sang des ruelles Parisiennes, on reste lié à vie. Ne serait-ce que par les cauchemars qui vous réveillent parfois la nuit bien des années plus tard.

Aujourd'hui il n'était plus en deuil. Aujourd'hui sa colère envers le genre humain ( et les bébés manchots ) était retombée. Le Duc devenu Juge se considérait même comme l'homme le plus chanceux du monde, en ce que le destin avait placé Exaltation sur sa route. Auprès d'elle il avait réappris ce que pouvait être le bonheur et la passion. Et quelle passion ! Ils vivaient décomplexés leur relation hors mariage et s'ils se gardaient bien tous les deux de déclarer vouloir franchir le pas un jour, le Duranxie y pensait de plus en plus sérieusement. Xalta était celle qu'il lui fallait. Celle qu'il voulait. En tout point.


Vous êtes affreuse.

Ca, c'est le petit mot d'amour qui saura faire naître le plus incroyable des sourires sur la bouche de la Pair de France. Et Dieu sait qu'il aimait ce sourire plus que tout.
Lorsque le couple arriva sur le parvis, Belisaire les attendait. Le Duranxie ne fut pas surpris, c'était là le filleul de la mariée. Il se demanda si Axelle oserait le rouge pour cette cérémonie si officielle et cette pensée le fit sourire. Il savait ce mariage controversé. Il n'avait pas d'opinion là-desssus : Tout ce qui comptait, c'est que la Casas trouve son équilibre. Et pourquoi pas son bonheur.

Aux mains de l'Exaltante Pair de France, il murmura.


J'espère que ce mariage ne va pas nous donner de mauvaises idées en tête. Si c'est le cas, il faudra les chasser à coups de pelle.

Et vers son jeune homme de fils.

Bonjorn Belisaire. Content de vous revoir aussi. C'est une belle journée qui s'annonce.
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Xalta
Avant d'être sur le parvis, en voiture donc .


Vous êtes affreuse.

Plus qu'un large sourire amusé et espiègle c'est un rire joyeux qui secoue la Pair. Un rire comme il en faisait naître mille par jour. Non pas que leur vie était comique à tout va, mais parce qu'ils avaient appris à rire ensemble, et surtout à provoquer le rire chez l'autre. Un défi qu'ils relevaient chaque jour.

Je vous remercie. Vous décevoir chaque jour est mon objectif. Rempli à ce jour. Vous venez d'illuminer ma journée.

Un autre sourire, malicieux. Puis elle se penche vers lui pour lui murmurer au creux de l'oreille, une main qui glisse vers l'aine où ses doigts gantés s'attardent , pianotent taquins

Mais pour la peine vous serez malgré tout châtié comme il se doit.
Il faut bien que le colis arrivé il y a peu serve.


Sur le parvis

A son Egal à qui elle adresse une mine horrifiée.

Le mariage ? Vous voulez vraiment que je prenne la poudre d'escampette !
Rappelez-vous !


Oui, la fois où il avait évoqué le mariage, elle avait disparu dans un nuage de fumée. Si rapidement qu'il en avait ri, surpris. C'était à leurs balbutiements. S'il lui en parlait aujourd'hui plus sérieusement elle savait qu'elle ne fuirait plus. Pourtant tout comme lui, elle avait déjà deux mariages à son passif/actif. Pour lui, parce que c'est lui et qu'elle sait qu'il est l'ultime, celui qui lui correspond en tous points. Le juge était sa moitié d'avocat_ comprenne qui peut_
Puis un sourire différent illumine les traits de la Châtaigne roussie, un empreint d'une tendresse toute maternelle: son fils Belisaire, filleul d'Axelle était présent.
Un sourire qui se teinta d'amusement en décelant l’inquiétude de son fils. Il est vrai qu'elle n'avait pas vraiment compris ses derniers choix et qu'il se faisait rare mais elle est une mère. Une maman qui aime ses fils sans conditions, à l'âme et au cœur oublieux des petites misères que lui infligeaient ses enfants. La trentenaire devenait en présence de ses enfants une petite boule de tendresse et se fichant bien du qu'en-dira-t-on , elle enlace spontanément son fils, le serrant contre son cœur.

Mon petit prince, tu me parais amaigri ? Tu manges bien ?
Tu n'aurais pas encore grandi.

Surnom affectueux qu'elle lui donne depuis qu'il est né. Surnom qu'elle continue de lui donner en public, se fichant que cela puisse le mettre mal à l'aise en public. Comme toutes les mères, finalement.
Il était devenu un homme, grandi trop vite. Il avait ce côté un peu taciturne et ermite de son père.

Tu es venu seul ?

Allusion directe à sa fiancée. Mille questions assaillent l'esprit xaltien mais elle se contient. Pour le moment.

Aux hommes de sa vie, son bras se glissant sous celui de son 18.

Nous entrons ?

C'est un trio qui entre dans la cathédrale, elle s'arrête sur le seuil, écarquille les yeux.
Des rangées d'enfants bien sages sont à l'entrée, des fumets de... chouquettes à la truffe, là de tétines de truie confites au foie gras, et bien d'autres choses à l'allure indéterminée. et des bénitiers s'exhalaient des parfum d'eau de vie.. Elle referme sa bouche qu'elle avait entrouverte de surprise.

Vertuchou ! Je sens que cela va être une cérémonie des plus uniques.

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Della
    Appartements de Della de Volvent Perche-Ried, au Louvre.


Votre Grâce, il fait arrêter de bouger, je n'arrive à rien avec votre chignon si vous tournez la tête tout le temps. S'il vous plait.

Della soupire et tente de garder la tête fixe. C'est difficile ce matin, elle a reçu une énième lettre du Seigneur de Mont Saint Sulpice, son vassal, Dalmas d'Abancourt. Lui et tous ses compagnons d'infortune sont toujours dans une situation délicate, en Turquie. Alors, elle relit une fois encore cette lettre tandis que la jeune fille attache enfin les dernières épingles dans les cheveux blonds.

C'est terminé, Votre Grâce.

La Volvent a quitté le tabouret de sa torture et a marché jusqu'à la fenêtre de sa chambre.
Elle y regarde l'automne qui s'installe, laissant apparaître encore plus les blessures de la Capitale. Della n'aime pas Paris. Elle n'a jamais aimé cette ville trop grande et trop sale, trop dangereuse aussi. Elle ne se déplace jamais à Paris sans une garde rapprochée de quatre hommes en armes, les rues et venelles sont si souvent le théâtre de brigandages. Elle joue avec le bracelet qui orne son poignet droit. Ce cadeau de Watelse, si particulier. Cet homme lui manque parfois, quand elle y pense. Il incarnait tout ce qu'elle détestait chez un homme et pourtant ils étaient amis. Même soeur Ellya n'a jamais rien compris à cette amitié paradoxale.

C'est jour de mariage aujourd’hui.
Justin se marie.
Derrière ses airs de grande naïve, Della a bien compris que Justin appréciait sans doute plus la compagnie des hommes que celle des femmes. Il n'est pas le seul dans ce cas et cela, elle l'a découvert petit à petit, au fil de la vie et des conversations. Elle a eu l'impression un jour que son époux partageait les mêmes attirances, elle n'a jamais investigué plus loin. Quand même, la raison retient certains élans.
Justin de marie et pas avec n'importe qui.
La fiancée, elle la connait. Un peu, guère plus. Cela remonte à une époque qu'elle préfère ne pas évoquer. La souffrance est toujours là, malgré le temps qui court. Un coeur en mille éclats, ça ne se répare jamais.

Justin , elle l'aime bien.
Il se s'en laisse pas compter. Il dit ce qu'il pense et ne donne pas dans le rond de jambes. Il est lucide, ne s’embarrasse pas de frotte manche. Un chat est un chat.

Alors, elle ira au mariage. Puisqu'elle est à Paris ces jours-ci. Et parce qu'elle aime bien Justin, qu'elle prend comme un honneur d'être invitée. Et puis, Notre Dame est si belle.


    Parvis de Notre Dame.


Il fait froid, elle s'est emmitouflée dans cette cape doublée de fourrure offerte par Flavien dans laquelle elle se sent si bien.

Il y a du monde qui arrive, elle reconnait Exaltation un peu plus loin, lui adresse un signe de la main et s'engouffre à son tour dans cet édifice qu'elle dévore du regard à chaque fois qu'elle y entre.

Il doit bien y avoir une place quelque part d'où elle pourra suivre la cérémonie et prier autant pour les mariés que pour toutes ses causes ?

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Sabaude
Continuez ainsi mon cher Duc, et je la fais claquer sur votre séant, cette ceinture !

Ce fut sa langue qui claqua contre son palais, souveraine et délicieusement impertinente. Les orbes en miroir, il laissa glisser ses doigts sur le long pourpoint à basques de brocart où le carmin disputait à l’ivoire l’élancement jusqu’au col officier pour soutenir le menton volontaire du flamand d’une note sanguine ou laiteuse. D’une chiquenaude il fit bruire mollement le lourd collier d’or aux anneaux patinés, rappel de la condition du noble. Axelle n’avait pas regardé à la dépense ni à la sobriété. L’ostentation l’amusa et brilla dans son regard, avant d’être chassée d’un battement de cils et d’un pas de côté.

Sur le lit il prit la ceinture où pendait déjà le fourreau piqué de boutons de cuivre ciselés où se logerait la lame d’une épée d’apparat. Le cuir serpenta entre le torse et le dos du témoin qui ignora l’air interrogateur du futur marié pour se concentrer sur l’ouverture d’un petit écrin de bois de noisetier. De la boite, Sabaude extirpa une petite pierre en forme de goutte percée d’un lacet de cuir. Il replia ses phalanges sur le bijou et éprouva son contact contre sa paume le temps de se décider. Devait-il le lui offrir ? Toute la valeur de la pierre résidait dans son caractère symbolique. Sur une profonde inspiration il cessa de tourner le dos à son amant et revint vers lui. L’ombre croisa l’ombre, les prunelles se défièrent et le geste se fit tout autant impérieux que propriétaire.
Au cou de Justin il noua le cordon brun et contre la peau de son torse il posa la tourmaline indigo, un bleu intense et lumineux parcouru d’une ligne chatoyante rappelant un éclair dans un ciel orageux.
Souffle à souffle, il ceignit la taille mâle de la ceinture.


Si mon territoire veut bien enfiler ses bottes et sa cape, que nous puissions y aller, je lui en saurais gré, l’invita-t-il avec un large sourire à mettre fin à l’habillage.

Mon petit appartement parisien ne nous protégera pas de l’ire gitan si nous devions faire attendre la belle. Quoique…. Très peu de personnes connaissent l’emplacement de ce terrier et notre Casas ignore tout de celui-ci !

Les lèvres se scellèrent et se descellèrent, cavalières, insoumises, puis domptées. Un corps se fendit d’une parodie de révérence en direction de la porte d’entrée.

Si Sa Grace d’Aunou le Faucon veut bien se donner la peine de me précéder dans l’escalier. Nous irons à pieds à travers les rues de Paris. Notre Dames n’est guère loin et nous verra arriver en conquérants bien bottés et échauffés. Haut les coeurs mon Bel Orage ! Vous avez la plus belle femme de la Capitale à épouser.
....
Vous ai-je déjà dit qu’elle peut avoir un sale caractère ?
...
J'aurais peut-être du tout de même vous proposer les collants rien que pour voir Axelle rougir.
...
Pourrais-je aussi embrasser la mariée?
...
Un jour je vous le dis, cette ville sera pleine de ces horribles pigeons... Un pas à droite et il maculait votre habit. Germaine en serait tombée à la renverse.
...
Auriez-vous votre flasque d'Elixir sur vous? Les mariages me rendent nerveux. Et quand je suis nerveux, j'ai besoin de parler.
...
N'auriez-vous pas abusé sur les pâtés et les viandes dernièrement?
...
Il faudrait un baquet plus grand, pour les bains à trois.
...
D'après-vous, elle lui ferait son sort à l’officiant, s'il devait s’emmêler les cordelettes de sa soutane? Les ongles ou les dents? Je mets une option sur les deux.


Ce fut sur du badinage de jeunes coqs que le duo quitta son repaire de la nuit pour en trouver d’autres sous un clocher où bientôt les cloches sonnerait une union de deux êtres sur l’inspiration de trois.
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Erwelyn
Le vélin arrivé alors qu'Erwelyn se prélassait dans le creux d'un bain à Cluny l'avait prise par surprise. Elle avait tout d'abord cru que c'était un clin d’œil de la gitane, une blague faite parce que cette dernière, planquée derrière une colonne, l'avait surprise ainsi, barbotant dans l'eau. La Corleone s'était même levée de sa prison liquide, provoquant quelques remouds, afin de vérifier que la Casas ne se planquait pas dans un coin en riant. Eh ! Quoi ! Axelle se mariant, comment pouvait-elle y croire après toutes les confidences faites sur l'oreiller – chaste – de la vicomtesse un soir d'hiver à Evron ? Pour autant, il avait bien fallu se rendre à l'évidence. Nulle gitane cachée dans les recoins des thermes et un vélin qui avait l'air plus vrai que vrai. Curieuse de voir la trogne de celui qui avait enfin réussi à remporter les faveurs de la femme la plus désirable que la princesse ait jamais rencontrée, en tout bien tout honneur, elle s'était décidé à s'y rendre. Seule. Son mari pris dans la tourmente d'un Orléans s'étant retrouvé sans gouverneur devant en tirer les rênes, et pas de poney, cette fois-ci. Les deux époux passaient d'ailleurs de moins en moins de temps ensemble de par leurs charges respectives, et rajouter le décès de Rosachou à cela, Lynette se trimballait une mine assez morose qu'elle tentait de cacher aux yeux de tous, à son habitude. La Corleone craignait de laisser son couple s'enliser dans la routine et se flétrir comme une rose à peine coupée, et de cela, il lui serait impossible de se relever. Mais heureusement, leur étreinte à peine leurs deux corps retrouvés le soir venu la rassurait, pour un temps. Et c'est ce qu'Erwelyn souhaitait à la Casas, si tant est que la future duchesse ne soit du genre à être femme amoureuse de son mari, ce dont la vicomtesse doutait très fortement. Rien de mieux que d'assister au mariage pour le constater, donc.

Vêtue richement, car la princesse était ainsi depuis qu'elle avait goûté aux joies de la haute noblesse, le poney rose se pointa à Notre Dame, ses yeux sombres inévitablement attirés par les deux tours perçant le ciel. Cet édifice au style gothique flamboyant coupait le souffle à chaque fois, tant il s'élevait, majestueux, au cœur de Paris, sur l'île de la Cité. La princesse s'arrêta un instant pour en admirer l'ouvrage, comme à chaque fois que ses pas la menaient jusque là. Le museau levé vers le ciel, elle se prit à penser à tous les ouvrier qui avaient dû s'y afférer, et mourir. Comme quoi, la mort revenait sans cesse la hanter, quoi qu'il arrive, et même en jour de liesse, comme aujourd'hui. Secouant la tête, elle se décida à entrer, traînant un peu sur le parvis étroit et entouré de maisons pour observer les alentours, et s'arrêtant enfin sous la sculpture du tympan au pied du portail de la cathédrale. La vache, la Casas n'avait pas fait les choses à moitié de se marier là, elle-même n'avait jamais osé ! Beau pied de nez à la noblesse française qu'une gitane se mariant à un duc dans la plus belle cathédrale du royaume. Erwelyn se mit à rire sous cape, imaginant tous les biens pensants en faire des gorges chaudes, et enfin s'engouffra dans l'édifice pour en parcourir la nef et prendre place sur un siège de manière solitaire, un peu comme l'on s'installe pour un spectacle que l'on a envie de goûter seule.

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Chimera
      [Argentan - Duché d'Alençon - Deux jours avant D-Day - Scène 2*]


    Une taquine, un somnolent à peine tiré des bras de Morphée.
    Aeligh se tourne vers elle et la regarde, visiblement largué.


    - Mais qu'est ce que vous racontez ?
    Elle lui oppose un sourire amusé, que l'idée a bien effleuré, en effet.
    - Pas le nôtre, hein... non, non...
    C'est qu'elle n'aurait pas osé. Quoique.
    Et lui d'opposer, qui commence a en juger par le nez froncé qu'il n'échappera pas à une cérémonie:

    - J'aimerais autant...

    Le ton se fait suave lorsqu'Aubépine ajoute:
    - Ce sont deux amis...
    - Encore heureux...
    - J'espère qu'ils le seront, très clairement. Ou du moins qu'ils y trouveront leur compte. Dénéré sait y faire, et joue du bout de l'index avec la mèche rousse naissant de sa tempe. L'échange est rhétorique, elle n'envisage pas d'y aller sans lui. Je ne vous y contraindrai pas...
    La voilà qui se voit opposer un sourire taquin.
    - Me contraindre ? Pensez-vous... il y a plein de femmes célibataires lors d'un mariage... tristes de ne pas être encore mariées...
    La riposte n'est pas longue à venir, trop facile.
    - Voudriez-vous me voir compter parmi elles? C'est que l'assemblée risque de grouiller de ducs et de princes à prendre...
    Les yeux bruns se plissent. Elle a mis dans le mille. C'est qu'elle sait cette corde sensible, pour qui a arraché sa conquête à non pas une, mais deux paires de bras. Enfin, une et demie.
    - Vous êtes déjà prise
    - Soyez donc là pour le dire...

    L'aube est encore fraiche, et leur chambre plongée dans une pénombre aux mille possibles. C'est dans ces entre deux qu'elle aime se complaire, avec lui, qui en les heures de raison n'aurait pas du susciter son intérêt, voire davantage. Voire bien davantage, avouons. Pâle minois s'incline jusqu'à effleurer les lippes presque encore assoupies en soufflant leur défi. Lèvre s'en trouve happée, saisie au vol par qui semble se trouver plus pris au piège que défié.

    - J'aimerais.
    - Vous savez bien que j'y serai.
    Sourire. L'engagement est scellé d'un baiser. Donner, c'est donner, reprendre, chacun sait. Vaut pour mot comme pour le reste.
    - Les chevaux sont prêts.
    - Attendez... c'est vraiment aujourd'hui ? Soufflé, l'amant trouve soudain l'énergie de se hisser sur un coude. Vous vous foutez de moi ?
    Elle cligne. Battrait bien des cils, mais ce serait aller trop loin. Vrai, c'est violent.
    - Dans deux jours, mais il nous faut monter à Paris.
    - Hmpf... vous mériteriez que je vous dise non, rien que pour la forme.
    - J'avoue, j'ai craint que vous cogitiez de trop...
    - Qu'y a t il à cogiter ?
    - Pas une seule petite hésitation de rien du tout? C'est qu'elle est surprise par la subite franchise de sa réponse. Tout ce monde... le voyage...
    - Oui bah ça va, j'avais compris...
    - Les yeux de tous ces hommes posés sur la plus belle rousse du Domaine Royal...
    Lui sourit en coin, elle se mord la lèvre, désormais libre de s'infliger elle-même le taquin châtiment.
    - Nous ne partons que tous les deux ?
    - Déçu?
    - Peut-être un peu, je ne sais pas...

    Une moue se dessine sur les traits chimères.

    - J'aurais au moins pu ne pas être le seul à souffrir.
    - Vous préféreriez ... han... que j'envoie Elisabeth me représenter, avouez.
    - Mais non... enfin, l'envoyer seule pendant qu'on reste ici ? Un compromis acceptable ! La pauvre... Sortie est ponctuée d'un rire. Mais elle ne les connaît pas, elle ?
    - Vous l'auriez escortée! Assez peu. J'y ai bien pensé, mais je ne lui imposerai pas la route. Sa jambe la tourmenterait trop.
    - Vous croyez qu'elle m'aurait supporté plusieurs jours en permanence ?
    - Qui sait...

    - Mais revenons en à vous... vous avez poussé le vice jusqu'à me trouver une tenue, j'imagine ?
    - Vous auriez été capable d'oser vous pointer dans les braies que vous portiez hier en labourant nos champs!
    - A ce propos, nous aurons un champ de plus à entretenir...
    - Oh?
    - De maïs.
    - Copieur. Allez, debout. C'est l'heure.
    Aubépine presse, non sans ponctuer chaque section de phrase d'un baiser.
    - C'est ça... finissez de préparer notre départ, je reste au lit !
    Sortie arrache un rire léger à la gorge Dénérée, laquelle quitte la couche où elle se serait pourtant bien à nouveau glissée. mais elle renonce, à imaginer Ifig poireautant un bail dans la cour avec une bride dans chaque main. Aeligh se laisse retomber dans les draps, l'air contenté.
    - Ah, vous comprenez que vous me devez au moins ça... allez, à plus tard !
    - Ne trainez pas, sans quoi c'est votre monture que j'envoie pour vous bécoter!
    - Vous n'allez pas laisser un cheval ravager votre propriété...
    Dénéré sourit, amusée, et s'éclipse sans mot dire dans le couloir menant à la cour. Sur le fauteuil jouxtant leur couche, la tenue d'Aeligh l'attend, confectionnée à ses mesures après calculs sur les nippes crottées du travail aux champs.

      [Parvis de Notre-Dame - Au Jour J.]

    - En voilà une, de belle dame, dont je vous autorise à admirer les atours.
    Regardez moi-ça...


    Si l'Aubépine n'est pas bigote, elle est sait reconnaître le beau, et les cathédrales la fascinent depuis des années. Les chevaux ont été laissés à l'auberge, et les voilà cheminant -chinant aussi, au grand dam d'Ifig, qui friserait encore l'attaque à leur retour. Elle fut Duchesse, la rousse qui arpente les rues parisiennes. Cholet est loin, désormais, mais de la haute noblesse elle a gardé les aspirations, en termes de train de vie. Cela dit, elle est loin d'avoir les mêmes ressources.
    Contempler la façade de Notre Dame, par contre, c'est gratouit, et elle abusera du spectacle jusqu'à ce qu'Ael s'impatiente à son côté. Les voilà qui entrent, et lui qui doit la tirer en avant pour éviter qu'elle ne s'immobilise tous les deux pas, captivée ici par un vitrail, là par une sculpture. Docile et souriante, elle suit jusqu'au banc qu'il choisira d'élire. Plus tard, elle reposera les yeux sur l'humain qui les entoure, et aura la surprise de découvrir bien des visages connus -ou tout juste familiers- qu'elle saluera, soufflant qui est qui à l'oreille de l'infortuné compagnon.


[* A quatre mains avec JD Aeligh]
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Simeon.charles
Paris… C’est moche, ça grouille de gens et ça pue. Du moins, c’est ce qui traversait l’esprit provincial d’un espieur de chemin artésien devenu chevalier établi pays occitan. Il resserra le col de son manteau au niveau de sa gorge. Il avait opté ce jour pour un manteau de cuir bouilli rembourré à l’intérieur, car pour lui la cathédrale ce n’était pas possible. C’étaient plutôt les parties de dés dans des lieux malfamés qui l’attendaient avec leurs lots de larmes et coups de sang pouvant se traduire par un coup de surin dans le dos. Le vieux bascon préférait donc une belle carapace sur le dos ainsi qu’une lame large et épaisse à la ceinture quand il allait rouler quelques sanguins.

Il aurait, certes, pu aller resquiller en ses pagus, mais il était aussi convié au mariage de son écuyer la brune Axelle. Il se devait d’être là au moment de la ripaille et il avait promis à la princesse de Chevreuse de l’accompagner. Si Axelle était une nouvelle révélation aux yeux de la vipère de la famille Saint Just, Zoyah, elle, était devenue la personne dont il était le plus proche. Elle, diplomate, raffinée et parfaite en société, lui batailleur, vulgaire et misanthrope. Ils ne pouvaient que s’entendre. Il se souvenait d’ailleurs, souvent, des moments où elle était dauphine de France venait le trouver pour savoir ce que prévoyait le connétable et lui, connétable du moment, lui répondait : « je prévois de vous prémâcher votre pitance si vous vous faîtes péter les dents durant les combats. »
Raffiné.

Zoyah… Elle semblait bien soucieuse ces derniers temps et cela ennuyait. Il la regarda s’éloigner un peu et se demanda si elle allait le planter là. Lui en voulait-elle de refuser d’aller à la messe ? Le doute se dissipa vite quand elle revint vers lui et lui toucha le bras.


« Vous avez prévu un présent pour Axelle ? Si vous ne la croisez pas devant Notre-dame, souhaitez-vous que j’adresse quelques mots à votre écuyère de votre part ? »

Oui, j’espère qu’elle va apprécier cela. Dites-lui que je la félicite pour son mariage et que si je préfère éviter de me coltiner les romains, je pense à elle et que je serai ravi de la retrouver après. Merci à vous et j’espère que vous allez retrouver votre doux sourire.

Il leva alors les yeux au ciel balayant les nuages gris.

Esperons qu’il ne se mette pas à pisser, même si on dit mariage pluvieux, mariage heureux.
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En refonte !
Ysaoth
Les premiers pas sur le parvis de la Cathédrale, d'habitude si sérieuse et presque emmerdante, auraient dû le mettre sur la voie...Il était resté silencieux alors qu'il gravissait les marches au bras d'Elie, mais...bordel de merde, fallait quand même avoir l'esprit foutrement tordu pour répartir des chiards aux voix de crécelles sur les marches dans l'objectif assumé de vous accueillir à coup de pétale dans la gueule.
Il n’était pas loin d'attendre les fameux singes jongleurs et les montreurs d'ours dont il venait de parler à l'instant avec sa compagne le temps du trajet.
Ils venaient de traverser les lourdes portes et Ysa dû faire le douloureux constat que d'autres chimères avaient été réparties au grès de l'inspiration loufoque de celui qui avait marqué la cathédrale de sa patte, le commanditaire de l'odieux crime, qui allait en toute impunité scellé le destin de la bohémienne. Qui d'autre pouvait être derrière ces manigances que cette créature contrefaite se tenant là, devant l'autel, prête à accomplir sa tâche sous la protection du Très Haut ? Il n'y avait que l’évêque de Périgueux pour signer un tel forfait avec cette touche acidulée. Le juge vêtu de noir inspecta le travail du quasi-nabot d'un regard froid, ne s'exclamant que de la façon suivante, marquant là toute la surprise qu'une telle situation peut engendrer chez lui


Ha...

Réflexion faite, les montreurs d'ours, les singes savants et les gitanes plantureuses auraient été plus à son gout. Alors qu'il avançait avec un rythme plus que modéré, lui permettant de se faire à l'idée d'assister à une telle cérémonie, il se sentait bien loin de son Parlement. Une voix connue traça sa route jusqu'aux oreilles du juge.


Vertuchou ! Je sens que cela va être une cérémonie des plus uniques.


Il se tourna, reconnu alors Exaltation, David et un jeune homme qu'il ne connaissait pas. Il lança une œillade à sa Seigneurie et un sourire au couple. Unique n'était pas le mot qu'il aurait choisi. Baroque plutôt. Rien que l'accueil li laisserait un souvenir impérissable, lui ayant offert cette expérience saisissante de licornes mutilés éjaculant sur les passants leur semence sous forme de paillettes, le tout, pour ajouter à la touche de bon gout dont pouvait faire preuve le metteur en scène, habité par de jeunes enfants.
Était-ce là un moyen de mettre à l'épreuves les invités, amis ? De leur faire comprendre qu'il fallait voir au-delà des apparences ?
Oui, ça allait être baroque. Et l'austère Chancelier, passé la surprise des premiers instants, se laissait piquer par la curiosité.
Il ne serait pas surpris de voir débouler, vu comment les festivités commençaient, la mariée à moitié à poil...peut être en cuir. La simple idée de reluquer la Casas dans un tel accoutrement offrait des perspectives plus intéressantes que de se faire percer les tympans par des rognures de trolls pré mâchées. Certains trouvaient peut-être cela mignon après tout. Vichy tendait à préférer la version cuir jupon de la mariée, même si, sur le plan spectrographique du bon gout, on était tout autant sur les bords...
Il regarda Elie, les yeux noirs du barbu s'étaient rallumés, après avoir eu la flamme un brin soufflée par le choc des cultures qu'il venait de se prendre. Il l'invita gentiment à rejoindre le couple qui venait d'attirer l'attention du bonhomme. Des gens qu'il appréciait et qu'il avait envie de présenter à Elie.


Exaltation, David,
histoire de commencer pour prévenir que si les convenances y étaient toujours, on pouvait bien se permettre quelques familiarités quand on avait encore des paillettes de licorne dans les cheveux et sur les épaules, quel plaisir de vous voir une nouvelle fois en si peu de temps en dehors de nos charges,
Ils s'étaient aperçus à l'Aphrodite, autre petite fête organisée par la Casas qui, si elle continuait sur ce chemin, allait devenir l'organisatrice des sorties officielles du tout Paris.

Laissez-moi vous présenter Elienore de Montsalvys, Duchesse de Ravel, ma compagne.
Et ajoute à l'attention de David, car ces deux-là se comprennent à force de se côtoyer,
Elle est à mon cœur ce que votre flamboyante moitié est au votre,

autant dire, un mélange complexe de ruine préprogrammé et de salivation anticipée. Il sourit, brièvement mais il sourit, avant de reprendre tout aussi rapidement

Ma chère, à l'attention de Elienore cette fois ci, permettez mois de vous présenter Sa Seigneurie Exaltation Lablanche d'Abancourt, Duchesse de Châteauneuf-sur-Loire et David Stanislas Kronembourg de la Duranxie, Duc d'Ornon & de Bénauges, juge au Tribunal du Palais, histoire de resituer où ces deux-là auraient pu se rencontrer et de mettre un poil les formes malgré les résidus de licorne.

et puis, il en avait envie


Que diriez-vous d'assister à tout cela ensemble?
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Kheldar
Elle ne changerait peut être pas, en définitive, et c'était aussi bien. Et c'est ainsi que le jour de son mariage, le colossal témoin se retrouva investi de la tâche de gratter le dos de la mariée. Il s’exécuta avec un zèle excessif qui lui valu moult insultes et grognements une fois sa besogne accomplie. Le langage assez fleuri dont elle fit preuve acheva le convaincre que si elle avait l'allure d'une princesse, sa nouvelle condition ne pouvaient entièrement la changer, elle restait l’envoûtante gitane au langage de charretier.

M'épouser? J'suis trop bien pour toi va... et surveille ton langage, ton ferais chialer un assassin là, c'est pas digne d'une Duchesse.


Sur un sourire, il reprit d'un air complice, l'oeil lubrique.

Enfin je ne suppose que je ne pourrais plus te demander de me gratter les...

Oui, décidément rien n'avait changé, les deux ensembles donnaient lieu à des discussions intellectuellement évoluées, voire même philosophiques. Tout y était évoqué et des plus crûment, le plus souvent autour d'une bonne bouteille au retour des missions. Enfin on parle on parle... mais il n'y avait plus tellement de temps à perdre, c'est qu'elle se mariait la p'tite! Il était plus que temps de donner un peu de dignité à l'affaire qui les avait rassemblé dans cette chambre.

Bon... ne faisons pas attendre les autres veux tu? Si tu es prise d'une autre crise de démangeaison, tu serreras les dents avec bravoure pendant toutes les heures qui te sépareront de ta chambre. Ah et si t'as envie de te soulager... m'est avis que tu devrais y songer maintenant, après c'est prohibé!

Voilà tout ce dont il était capable comme recommandations de dernière minutes. Un ami pareil ça ne s'inventait pas!

Le colosse se mit en branle vers la porte dans un ample mouvement de cape qui n'était pas nécessaire. Branleur...

Y allons nous?
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Belisaire
Les questions maternelles le firent sourire de plus belle.

Grandi ? Je crois que non. Amaigri ? L'exercice, l'exercice voyons.
Aemilia allait à Tour. Je ne sais s'il elle me rejoindra. J'aime bien les surpises.


Le tout fut dit avec bonne humeur et c'est fièrement qu'il prit le bras de sa mère pour l'escorter pour assister à un mariage des plus suprenant et spectaculaire. Question de flair.

En voyant "poney rose futur belle maman" il jeta un regard vers le couple en l'invitant à se rapprocher d'elle.

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Elienore
En entrant dans l'édifice religieux elle n'avait pas prêté beaucoup d'attention à la rangée ordonnée d'enfants de chœur aux visages de chérubins, du genre de ceux qui donnaient une irrésistible envie d'aller pincer leurs joues rebondies. Son attention était centrée sur la lumière changeante qui filtrait aux travers des vitraux aux teintes céruléennes. Toute à sa contemplation muette, des odeurs particulières viennent lui chatouiller les narines. Quand on a passé une partie de son enfance et de son adolescence dans un couvent on est largement habituée aux senteurs d'église. Mélange subtile, parfois un brin écœurant, de cire d'abeilles et d'encens. L'odorat soudainement aux aguets.

Je rêve où ça flaire l'eau de vie à plein nez?

La simple exclamation d'Ysa valait à elle seule plus qu'un long discoure. Ils s'étaient peut être trompé sur les jongleurs et montreurs d'ours mais pas sur le fait que ce mariage risquait d'être haut en couleur et complètement atypique.
Alors qu'ils remontaient la nef, aussi lentement que si c'était eux le couple des futurs époux, son regard parcourait l'ensemble. Elle aurait peut être dû opter pour une tenue de fée plus en adéquation que sa robe bordée de vison. Une phrase répondant parfaitement à son propre sentiment du moment retentit derrière eux. Entrainée par le mouvement de volte face du Chancelier, elle se retrouva devant un couple bien mis et une jeune homme. Assurément Ysaoth les connaissait, mais qui ne connaissait-il pas en réalité, et se fit un devoir de la présenter. Avait-elle bien entendu? Il venait d'utiliser à son encontre le terme de "ma compagne". Waouwww que de progrès! On était bien loin du "ma favorite" utilisé ultérieurement. Ce jour là, à sa mine renfrognée, il avait bien tenté de lui expliquer que cela n'avait rien de péjoratif. Rien à faire dans l'esprit de la brune favorite rimait bien trop avec hétaïre.
A peine remise de son heureuse surprise qu'il en ajoutait une couche. Elle n'avait pas l'habitude qu'il s'épanche de la sorte sur leurs liens face à d'autres. Était-ce l'effet des paillettes magiques qui avaient métamorphosé le Chancelier taciturne et compagnon romantique? Un sourire radieux s'épanouit sur ses lèvres charnues.
Une inclinaison de tête à l'adresse du la Duchesse de Châteauneuf-sur-Loire et du Duc d'Ornon et de Bénauges.


Vos Grâces, je suis enchantée de faire votre connaissance.
J'ai l'impression que ce mariage va être particulièrement singulier.


C'était très certainement le moins que l'on pouvait en dire et elle était impatiente d'assister à la suite des évènements.
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Asophie
    C'est du fond de sa retraite provinciale que la brune avait reçu l'invitation. La manouche était l'une des rares personnes qu'elle fréquentait à l'occasion, l'amour de la peinture les ayant rapprochées et les réunissant encore, chacune venant parfois rôder et même partager muse et pinceaux dans l'atelier de l'autre. Elles s'étaient ainsi doucement apprivoisées, la belle gitane gagnant son droit d'entrée et de séjour à volonté sur les terres de la recluse. La brune avait été ravie d'apprendre que celle-ci, qui avait quelque peu disparu de son paysage pour aller "faire affaire" à Paris, allait se marier et se préparait à une cérémonie bordelaise avec une autre chaise ou un pouf quelconque. Aussi l'invitation lui avait fait tomber la bouche de manière fort peu gracieuse en voyant le lieu de la cérémonie, davantage que le nom et la qualité du fiancé qu'elle ne connaissait pas le moins du monde. La lecture fut même ponctuée d'un "Mazette!" carrément bouseux pour la peine! et la brune s'était aussitôt entendu se dire qu'elle n'irait pas. Paris...? La Cathédrale Notre-Dame, rien que ça...? Mais c'est bien trop loin, trop de monde, trop de froid, trop de Paris, en somme. Et puis, finalement, par on ne sait quelle idée saugrenue, voire même maladie grave, elle avait décidé de s'y rendre. Comme ça. Allez hop, Cantor, scellez les chevaux, préparez la voiture, Amandine faites les bagages : on monte à la capitale!

    Quelques jours plus tard, l'aventure devient grise et boueuse, pour ne pas dire un brin puante quand les toits qui lui paraissent sombre se découpent sous la pluie. C'est qu'elle a totalement oublié son enfance dans l'orléanais, la Terrides. Devenue occitane jusque dans la pointe d'accent, la tristesse misérable des faubourgs de la capitale lui mettent le bourdon. Elle serait presque tentée de faire demi-tour mais c'est qu'on l'attend maintenant. Du coup, après quelques heures à se rasséréner à Clichy où lui tendent les bras un bain, sa robe neuve et un grison qui tiendrait presque du prince charmant, la voilà prête à affronter l'épreuve qui se profile dans la grisaille : voir des gens!

    C'est dans une tenue à la fois riche et discrète, arborant les couleurs chaudes de l'automne, qu'elle se fait déposer sur le parvis où se presse une foule tant d'invités que de badauds. Surmontant une panique débile, escortée de sa porte-de-prison de gouvernante à défaut d'un cavalier, elle s'avance vers l'édifice, bien décidée à tracer jusqu'à un banc au milieu de ce qu'elle pense être une marée d'inconnus...

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Kronembourg
Pffff. Mmphrrt. Grmmpht. Rien à faire, le Duranxie n'était pas fait pour les mondanités. Une simple conversation avec le fils Lablanche acheva de le lui démontrer. Qu'est-ce que c'était con de toute façon. Note pour plus tard : Parler du temps qu'il fait, on s'en branle. Il aurait dû y penser d'ailleurs : Lui-même s'en branlait copieusement. Il coula un sourire un peu navré vers Exaltation.
Mais courage, le pire était encore devant eux. Entrer à l'intérieur du gigantesque édifice et ouvrir deux billes rondes face à la décoration savamment pensée en faisait partie, tout comme la perspective de participer - encore - à une cérémonie romaine. Ces dernières semaines, les jeux de faux semblants l'amusaient de moins en moins. Et moins encore ( si si, c'est possible ) depuis qu'il avait constaté que la première puissance religieuse de ce pays monnayait en force ses confessions au détriment de sa vocation première, perdue en chemin, qu'était celle de donner et servir. Ainsi les églises se transformaient lentement en boutiques ayant pignon sur rue où l'on rackettait désormais les paroissiens plutôt que de se contenter de leurs dons. Le monde changeait. Pas dans la bonne direction. Et là où chacun voyait un geste banal dans celui de se libérer de deux, trois, parfois même cinq écus en échange d'une heure de blabla avec un curé, lui voyait déjà se dresser moult armées épiscopales bourrées de pognon et de moyens logistiques qui viendraient en moins de temps qu'il ne faut pour le dire semer la terreur en cas de régnant ou de souverain qui n'obtiendrait pas les faveurs du pape.
Autant dire que les bénitiers à l'eau de vie, les paillettes et le reste, n'eurent qu'un effet secondaire sur ses sentiments. Toutefois il fallait bien jouer le jeu, au moins encore pour cette fois, ne serait-ce que pour la Casas.


Vertuchou ! Je sens que cela va être une cérémonie des plus uniques.

Du tac au tac il répondit, le sourire en coin.

Ne dites pas Vertuchou, vous savez bien l'effet que cela a sur moi. A moins que vous souhaitiez finir la robe troussée au fond du confessionnal.

L'idée était bonne, peut-être la meilleure de la journée. Lorsque Ysaoth interpella le trio qui venait d'entrer, il fut satisfait de reconnaître un premier visage familier.

Bonjorn !

Ne pas parler du temps qu'il fait, ne pas parler du temps qu'il fait.

Décidément nous fréquentons les mêmes endroits et les mêmes personnes, gageons que ce soit preuve de bon goût.

Ouais, ça c'était pas mal. Un peu con mais pas mal. L'était vraiment pas doué. Il salua Elienore d'un geste du chef.

Bonjorn votre Grâce, content de vous connaître. Je suis convaincu que nous n'allons pas être déçus par la messe à venir.

C'était peut-être la seule certitude qu'il avait, connaissant plus ou moins bien le nabot qui officiait.
Ses soupiraux gris s'orientèrent vers Exaltation.


Eh bien nous renoncerons à l'idée d'une petite confession privée en pleine cérémonie mais soit, assistons à cela tous ensemble. Avec plaisir même.

« Cela » étant prononcé avec d'incroyables pincettes, car il pressentait pas mal de surprises pendant l'office, que celles-ci soient bonnes ou mauvaises.
Et sinon euhm .. Quel temps il faisait dehors ?

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Zoyah
[Avec Siméon]
La Princesse s’était fermement accrochée au bras de son cavalier cette fois-ci. Peut-être même qu’elle s’était laissée un peu aller contre lui, son épaules contre son bras, puisque la présence de Siméon à l’effroyable caractère avait un je-ne-sais quoi de rassurant. Pourtant, l’homme pouvait piquer de redoutables et inattendues colères pour des motifs que Zoé trouvait parfois bénins ou superficiels, envoyé tout valser d’un revers de main, vous tourner le dos et partir. Oui, mais n’ayant encore jamais été la cible de l’acrimonie du Saint-Just, elle ne s'en méfiait pas encore. Peut-être était-ce un tort, peut-être pas … Quoiqu’il en soit, même pendant ces instants où le Bouillonnais bouillonnait, la douceur naturelle de la princesse de Chevreuse parvenait toujours à trouver l’écoute du chevalier. Il est certain qu’ils divergeaient sur bien des points, mais pour l’heure, pas assez pour se bouder. Alors, étaient-ce les rues sales de Paris et sa faune dangereuses qui la poussait à chercher la sécurité des bras du mercenaire en cet instant précis ? Même elle n’aurait su le dire. Pourtant, elle n'était pas une petite chose fragile...


[Parvis de la cathédrale]
Lorsqu’ils arrivèrent devant le parvis de Notre-dame qui était noir de monde, elle s’arracha à la chaleur de Siméon à regret. Retrouver son sourire, ce n’était pas encore pour aujourd’hui, mais peut-être après quelques verres. Il y avait décidément bien trop de monde pour elle. Tournée vers Siméon… « Je lui transmettrai votre message. Tâchez de ne point trop vous enivrer en attendant la fin de l’office, il serait fâcheux que vous vous endormiez dans les bras d’une ribaude alors qu’on vous attend au banquet »… non parce que mine de rien, elle connaissait bien les distractions du Saint-Just, entre la pêche à la sardine et la pêche à la moule. Hummmm. L’altesse finit par relâcher son cavalier… « Je vous retrouve ici à la fin du mariage ». Et pour la peine, il eut le droit au doux sourire. Face au parvis, elle salua alors brièvement de la tête ceux qu’elle connaissait, Kro, Xalta, Ysaoth et n’osant interrompre leur conversation qui semblait fort joyeuse, elle se contenta de ramasser les amples plis de sa houppelande noire brodée au fil d’or pour effacer la distance qui la séparait de la cérémonie. Elle se retourna une dernière fois afin de voir Siméon disparaître et elle se demanda si elle le reverrait vraiment à la fin du mariage. Rien n'était vraiment certain avec ce diable d'homme.


[Dans la cathédrale]
La jeune dame franchit seule et d’un pas mesuré les portes de la cathédrale. La princesse s’avança avec hésitation au début puis évolua quelques secondes museau en l’air, admirant vitraux, chapiteaux sculptés, voutes et peintures murales avant de se laisser tomber lentement sur un des bancs au milieu de la nef. Ce n’est que là qu’elle commença à observer discrètement les têtes présentes.
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