Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>

[RP] Ô Notre-Dame, ô laisse-les rien qu'une fois...

Gnia
Elle était restée un instant perplexe devant l'invitation reçue. D'une part, elle ne savait rien de la vie amoureuse d'Axelle, la connaissant à peine.
Et puis chaque fois qu'elle était invitée à un mariage romain, son premier élan était de décliner l'invitation.
Toutefois, elle avait décidé de sortir de sa réclusion choisie et de se forcer à paraître au monde, quand bien même elle ne foutrait pas les pieds dans ce qui était à son sens le plus bel édifice de Paris.

Elle quitta donc l'Hôtel Saint Paul, n'ayant pas encore pris ses quartiers dans l'imposant Hôtel des Flandres dont elle s'était vue honorée, et se fit conduire à Notre Dame.
Arrivée sur le paris, elle papillonna des yeux un instant, tâchant de reconnaître un visage connu dans la foule. Il y en avait quantité, mais elle ne savait point vers qui porter ses pas, alors elle resta planté là, les azurs sombres relevé sur la façade ouest, détaillant les sculptures du portail principal et regrettant probablement d'être venue puisqu'elle ne pourrait pas entrer.

_________________
Agnès de Saint Just ~ Ne pouvant se corriger de sa Folie elle lui donnait l'apparence de la raison.
Axelle
[Dans l'appartement, avec Eddard]




C'était bien d'avoir un témoin ! Oui. Non pas seulement parce que l'obligation se posait là, mais aussi, mais surtout, car la manouche pouvait passer ses nerfs sur ses larges épaules. Et elle ne s'en priva pas. Ah ça non ! Se défouler de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables avant de passer la corde au cou d'un Duc et, de fait, épouser toute la retenue et la politesse que cela impliquait, était d'un salvateur sans nom. Bon soit, après avoir eu le dos qui la démangeait, elle se retrouvait la peau à vif, ayant même manqué tomber sous la colossale attention. Par chance, le tissu de la robe était de si belle qualité qu'il n'avait pas souffert du traitement intensif et chaque fils précieux était sagement resté coincé dans le tissage consciencieux.

Éruption calmée, la manouche observa un instant Eddard en secouant la tête, pleine d'interrogations.

Je ne sais pas. Vraiment. Je ne sais pas comment tes maîtresses te survivent... Ou bien alors, tu me réserves un traitement de faveur à ta sauce, hein. Du coup, tu as raison, mieux vaut pour toi que tu ne me demandes pas de gratter quoique ce soit avant de t'être marié aussi. Parque qu'avec la quincaillerie cassée par la cruauté de mes ongles, tu risques de tant peiner à trouver que tu me regretteras ! Et d'éclater d'un large rire clair qu'elle ravala aussi vite. Non, définitivement, rigoler n'était vraiment pas une bonne idée quand, de seulement penser à se soulager, il était déjà trop tard au vu de la masse de tissu tombant le long de ses jambes brunes. Et si elle avait encore une prière à faire, c'était que l'évêque fasse vite tant il était déjà difficile de supporter une messe. Alors si en outre s'ajoutaient les démangeaisons et l'envie de pisser, c'était tout bonnement impossible. Aussi, d'un pas plus ou moins désinvolte, revint-elle se pencher à la fenêtre, juger l'ampleur de son retard si malgré tout, elle tentait l'aventure de relever tout ce fatras de soie.

D'un plissement du regard, elle observa la haie d'honneur de petites gargouilles gesticulant sous une pluie de paillettes roses. Sab... Murmura-t-elle entre ses dents comprenant enfin pourquoi le Renard avait tenu à s'occuper de toute la préparation de la cérémonie. Et alors qu'entre les tempes manouches, mille idées de revanche fleurissaient déjà, les amandes noires se posèrent sur chaque silhouette se découpant sur le parvis.

Voilà, après l'épisode de la robe rose, les paillettes... Samsa allait encore en rire un sacré bout de temps. Et la Casas avec, sans le moindre doute. Quoiqu'il en soit, jamais personne n'avait réussi à faire déployer autant de stratagèmes à la gitane que la Cerbère. La robe. Les braillements ridicules. Poser un genou à terre. L'aiguille à cheveux pour seule arme. C'était à se demander comment elles n'étaient pas, plus d'un an après, encore coincées dans cette geôle du Louvre tant les deux femmes avaient été plus entêtées l'une que l'autre à protéger leurs poulains ce jour-là.

Elle aurait pu y penser encore longtemps si un trio pénétrant l'édifice sous la pluie étincelante n'avait attiré son attention. Fallait-il donc que la Casas se marie pour enfin pour retrouver ce filleul dont elle était si fière ? Voilà qui était parfait. Si la messe s'avérait trop longue, entre gratouillis et besoin pressant, elle pourrait soulager ses nerfs sur les épaules de Belisaire et ainsi, laisser quelque répit au Colosse. La chevelure rousse au bras d'Ornon lui arracha un sourire bienveillant. Qu'importait maintenant le secret qu'elle n'avait pas voulu croire malgré les preuves s’étalant sous ses yeux au Châtelet, Xalta était aujourd'hui heureuse et rien d'autre n'importait. Un instant nostalgique, elle repensa à la Prévôté de Paris. Aux premières heures, si pleines de projets et d’enthousiasme, qui n'avaient rendu la désillusion que plus amère. Cette complicité née trop rapidement entre elle et Kronembourg, n'y avait pas survécu alors que, dans une bataille contre des moulins à vent, les priorités avaient divergé. Ils s'étaient déçus, mutuellement, trop happés par la mesquinerie et la surveillance constante pour parvenir à prendre assez de recul face aux restrictions qui leur tombaient, jour après jour, sur le coin de la figure. Tout aurait pu finir bien plus mal encore, mais dans un élan de sagesse, peut-être, Géant et manouche avaient su mettre suffisamment de distance entre eux pour éviter une explosion qui aurait été aussi néfaste qu'inutile. Et aujourd'hui, quels que soient les reproches qui pouvaient traîner encore dans leurs têtes respectives, ne restait pour la manouche qu'une certitude. Il était impensable de faire un pas si grand que celui qu'elle s’apprêtait à faire, sans qu'il ne soit présent. Cette messe-là, au moins, était dite.

Tournant la tête, un large sourire aux lèvres, la Casas interpella Eddard. Essaie de ne pas tomber en sortant, Calico est en robe. Et pas des moindres. La Sauterelle était un petit trésor cachée derrière une touffe de cheveux courts et des manières d'hommes. Si la manouche voyait son vocabulaire de jurons assez étendu, il lui semblait parfois bien limité devant les éclats du chevalier. Mais si Calico savait manier la langue des charretiers avec un flamboyant panache, elle savait aussi, sur le velours d'un vélin, tracer les mots avec une douceur et une délicatesse vibrante.

Glissant son regard sur l'imposante façade de l'auguste Dame, silhouette noire au bras de sa compagne, Ysaoth arrivait à son tour. Noir, comme un pied de nez à la faucheuse qui l'avait loupé cette terrible nuit en Anjou, alors qu'un petit chat tout juste taillé s'étirait dans la poche manouche. De tels souvenirs douloureux, il y en auraient encore beaucoup, et la silhouette de Siméon traînant la patte derrière Zoyah ne manqua pas de lui rappeler. Pourtant à la vue de son Chevalier et de la Princesse, ce fut un sourire qui inonda son visage. Elle aurait compris, au vu des événement récents, si Zoé avait préféré ne pas venir. Mais d'entre ses lèvres, ce fut un merci ému qui s'échappa doucement.

Mais une princesse n'arrivant jamais seule, ce fut Erwelyn que le regard manouche couva longuement. Oh, il y avait peu de chance que la Casas lui narre des histoires de coche sur l'oreiller, mais une chose était certaine, elles auraient encore beaucoup à se raconter dès que l'occasion se présenterait, loin des églises, que ce soit pour fêter un mariage ou pleurer à des funérailles.

Revenant cueillir la silhouette borgne de Siméon, un sourire espiègle glissa au coin de sa bouche. Oh, elle n'allait certainement pas s'avancer à dire qu'elle avait débusqué les secrets de cet homme, tant il devait en avoir, cependant, de la même façon qu'elle connaissait la vérité sur la fronde à son œil et la cane qu'il ne quittait presque jamais, elle commençait à foutrement bien deviner l'homme attentif, bienveillant et juste qui se camouflait derrière les mots brusques, les mises en garde et la dureté apparente. Même s'il lui avait filé la peur de sa vie, au point qu'elle en avait pleuré et pas que. Mais ce souvenir, là, prisonnière de sa robe, il ne fallait surtout pas y penser.

Et l'arrivée Asophie lui sauva la mise. Dès que la manouche se perdait à penser à la Vicomtesse, des envies de peindre des gerbes de fleurs lui chatouillaient le bouts des doigts. Elle ne se connaissaient pas tant que cela, finalement, mais à chaque fois, voir Sophie était comme un baume apaisant, plein de douceur et de modestie. Et si quelque chose chagrinait la gitane, c'était de ne la voir que si peu. La manouche soupira doucement avant de plisser les yeux sur une silhouette isolée qui semblait accaparée par les sculptures de Notre Dame. Et personne n'aurait pu l'en blâmer.

Ainsi donc, Gnia avait accepté d'être présente. La Casas se devait d'être honnête, longtemps, invitation entre les mains, elle avait hésité. Elle ne connaissait que peu la Saint Just. Voire pas du tout hors quelques brefs échanges à Bouillon. Agnès était une femme qui lui paraissait d'une froideur et d'une sévérité implacable. Pourtant, l'invitation avait été envoyée, par politesse et respect pour le Grand Maître de l'Ordre du Cordeau. Par politesse seulement ? Non. C'était bien vers Agnès que la manouche avait souhaité tendre une main, pour découvrir ce qui, peut-être, se camouflait derrière cette façade glaciale. Au-delà de son devoir certainement bien lourd et difficile de prendre des décisions pour mener au mieux ses hommes, dans les valeurs de l'ordre. Si la Casas avait tendu une main, la Saint Just avait fait un premier pas et la gitane s'en trouvait, profondément touchée. Sensibilité parfois exacerbée contre laquelle elle s'agaçait parfois toute seule.

Mais tirée de ses pensées par Siméon qui déjà s’éloignait, elle fronça les sourcils avant qu'enfin un éclair de génie, bien trop tardif, ne lui coupe brièvement le souffle. Ils peuvent pas rentrer... Souffla-t-elle en se retournant vers Eddard. Quelle idiote, ils ne peuvent pas rentrer... La manouche était tant détachée des affaires religieuses qu'à aucun moment, elle n'avait réfléchi à la portée d'une invitation à une messe. Mais quelle... Grogna-t-elle encore en secouant la tête. Dans son enfance paumée au milieu de la Camargue, dans une fratrie de noirauds ne jurant que par la lame des couteaux, le Très Haut, les messes, l'église, étaient des territoires inexplorés. Et si parfois, quand elle allait mal, seulement, la manouche daignait passer la porte d'une église, c'était simplement car murmurer ce qui lui retournait la tête faisait du bien. Comme un jeu de cartes qu'elle étalait sur une table pour tenter d'en comprendre mieux les arcanes. Que quelqu'un là-haut puisse l'aider, elle en doutait fortement. En fait, elle doutait même qu'il y ait même quelqu'un, là-haut., ou alors il était sourd, aveugle et muet. Belle excuse du libre arbitre. Si elle ne croyait pas à ces belles histoires par espoir, elle n'y croyait pas plus par crainte, tant, aucun jugement, aucune règle, aucune punition ne pouvait, au regard gitan, être plus dur et cruel que celui des hommes. Et ces règles, il étaient temps de s'y plier pour mener la vie qu'elle, et elle seule, se construisait.

Me tuke phenav ake o drom oke le kanre; tu phir sar zanes. *


Elle balaya encore le parvis du regard, n'y voyant pas ses fils. Et si une seconde elle plaignit la pauvre Pernette, elle ne put finalement que se réjouir. Chaque minute de retard serait une minute de tranquillité de plus. Mauvaise mère ? Oui. Le plus ennuyeux était que de marié, il n'y avait pas plus. Et là, ce n'était plus tenable. Alors, d'une grimace dépitée, avoua.

Oui, allons y, mais avant... J'ai envie de faire pipi...


*Traduction du romani: "Je te dis voici la route, voilà les épines ; toi, marche comme tu sais."

_________________
Bakhtan
[Appartement de Sabaude]

C'était bien d'avoir un témoin ! Oui. Non pas seulement parce que l'obligation se posait là, mais aussi, mais surtout, car le Duc pouvait passer ses nerfs sur ses frêles épaules. Et il ne s'en priva pas. Ah ça non ! Se défouler de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables avant de se passer la corde au cou et, de fait, épouser toute la retenue et la politesse que cela impliquait, était d'un salvateur sans nom.*

Le duc c'est une enfance dorée, et du jour au lendemain un homme qui devient mercenaire et emprunte avec plaisir le vocabulaire et les manières de ses compagnons d'armes, pour radicalement se ranger, devenir capitaine et se fiancer avec cette putasserie de fiancée: "la politique".

Parfois la fonction fait l'homme, et une fois devenu duc de son duché de cœur, les bonnes manières inculquée par sa gouvernante, il a tenté de s'en souvenir, et d'être le noble bien sous tout rapport que sa mère pense qu'il a toujours été. Mais ne pas énerver le mercenaire qui sommeil en lui, ne pas trop le titiller, car il est aisé de le voir sortir de ses gonds, son côté rustaud et revêche n'étant jamais bien loin.

Quand on prend épouse et décide de vivre noblement, comme le dirait Germaine, on fait en sorte d'être irréprochable, révérencieux, aimable, et charitable. Ce dernier point, il devra en parler à Messey, qu'il ouvre de temps à autre les cordons de sa bourse et ce pas plus tard qu'aujourd'hui. Il l'écoute à moitié tandis qu'il regarde son propre reflet dans un miroir.


Je suis bel homme, n'est ce pas?

Justin sourit en coin, si dans sa voix pointe une certaine ironie et autodérision, il se trouve cependant séduisant dans cette tenue.

....
Vous ai-je déjà dit qu’elle peut avoir un sale caractère ?
...
J'aurais peut-être du tout de même vous proposer les collants rien que pour voir Axelle rougir.
...
Pourrais-je aussi embrasser la mariée?
...
Un jour je vous le dis, cette ville sera pleine de ces horribles pigeons... Un pas à droite et il maculait votre habit. Germaine en serait tombée à la renverse.
...
Auriez-vous votre flasque d'Elixir sur vous? Les mariages me rendent nerveux. Et quand je suis nerveux, j'ai besoin de parler.
...
N'auriez-vous pas abusé sur les pâtés et les viandes dernièrement?
...
Il faudrait un baquet plus grand, pour les bains à trois.
...
D'après-vous, elle lui ferait son sort à l’officiant, s'il devait s’emmêler les cordelettes de sa soutane? Les ongles ou les dents? Je mets une option sur les deux.**


Cessez donc votre babillage mon petit, j'ai l'impression d'entendre une pucelle tout excitée à l'idée de sa nuit de noce. A croire que c'est vous qui vous mariez, vous allez finir par me filer le bourdon. J'ai toujours une fiole sur moi, mais c'est uniquement pour les urgences.

De se caresser le ventre machinalement, pour s'assurer qu'un bedon ne lui est pas poussé de la nuit, rassuré, il regarde l'appartement et de reprendre.

Il aura fallu que je me marie, pour que vous me montriez votre garçonnière! Je ne pense pas que la mariée vous ai jamais refusé un baiser? Si vous êtes sage, elle ne devrait pas vous le refuser. Puis si elle a sale caractère, n'ai-je pas des talents de dompteur? Si vous les mariages vous donne envie de parler, moi il me donne envie de boire.

Je m'emmerde généralement aux mariages des autres, je me demande si ça me fera pareil au mien!

Vous pensez qu'elle voudra prendre son bain avec nous? Il faudra que je lui fasse part de votre suggestion. Et si le cureton a des ennuis de cordelettes, je m'occuperais de les lui faire avaler.

Il est temps que vous remplissiez votre rôle de témoin. La tradition flamande veut que le futur marié s'arrête dans chaque taverne qu'il croise sur sa route, et que son témoin offre dans chacune une tournée générale, pour porter chance aux futurs époux.

Et ne vous fatiguez pas à définir mentalement l'itinéraire sur lequel nous croiserons le moins de taverne possible, je connais votre pingrerie, en allant au plus court, car nous sommes tenus par le temps, il n'y a que 7 tavernes sur notre chemin. Hier et avant hier, j'ai dis à chaque tenancier de vous mettre du cidre au frais dans chacune.


Ce n'est pas quelques bolées de cidres qui vont nuire à la sobriété des deux hommes, et si Justin pousse Messey dehors, il s'assure que la bourse à sa ceinture est bien remplie. Pour empêcher toute contestation, ses lèvres se scellent aux siennes, et il l'entraine à sa suite, pour sa dernière tournée de tripots en tant que célibataire.

De la dernière taverne, ils ont du mal à s'extirper, l'ambiance est à son comble, aucun des clients ne se doutent qu'il est un des protagonistes de la cérémonie qui aura lieu dans quelques minutes, et dont ils parlent, même si ça l'amuse beaucoup, toutes les bonnes choses ont une fin, il va se marier.

[Notre Dame de Paris]

Il est temps de passer la haie d'honneur et de recevoir la pluie de paillettes. Un œil interrogateur à Sabaude? Et un petit juron entre les dents pour marquer sa désapprobation.


Klootzak***

Ils font enfin leurs entrées en Notre Dame, Justin de vouloir se mouiller le front avec un peu d'eau bénite afin de se rafraichir, ce qui n'est certes pas très Arimachin, mais le marathon des tavernes, laisse quelques séquelles. Bref son pif alerté par l'odeur de liqueur, sa dextre replonge dans le bénitier et il y goutte purement et simplement.

Messey, nous devrions venir plus souvent à la messe ici! Goûter moi de cette eau de bénitier! Vous n'aurez pas besoin de ma fiole d'urgence si jamais la cérémonie venait à vous ennuyer!

Atteindrez-vous dignement l'Autel ou dois-je vous porter jusque là?


Une bourrade sur son épaule, de le hisser sur une de ses épaules et d'aller prendre place sur le devant de la scène, déposant sans ménagement au sol le duc, une fois fait il se tourne vers l'officiant, soulevant les épaules en signe d'impuissance.

Relevez-vous, tous le monde vous regarde.


*Vol éhonté d'introduction de post à JD Axelle
** Phrases de Sabaude
*** couillon en flamand
_________________
Sabaude
Sept tavernes, sept tournées, sept poignées généreuses de pièces laissées dans la pogne d’un tavernier cupide sous le regard brillant de soiffards aussi crasseux qu’édentés. De levée de coude en levée de coude, il voua la Duc à tant de représailles qu’à la fin il ne pourrait les citer, l’esprit trop embrouillé. Si l’Aunou tenait autant le centre de l’attention que la boisson, lui-même crut se répandre sur les pavés au sortir du dernier établissement. Comment diable aurait-il pu refuser de trinquer à chaque nouveau service ? Ce n’était pas tous les jours qu’on mariait son amant !

Tradition flamande, mon cul! Tempêta-t-il alors qu’il glissait, une main tendue vers le manteau du futur marié pour s’y retenir. Ax..humph...Axelle va nous tuer. Elle va nous écorcher vif, puis nous piquer avec des aiguilles, nous faire rôtir comme des porcelets, et ensuite nous étrangler ! Et d’entre les morts je me relèverai pour vous régler votre compte à mon tour. Puis nous ferons la bête à deux dos devant celle à cornes, sabots et queue pointue!

La fin du trajet fut nimbée d’un silence et brouillard éthylique, et quand ils pénétrèrent enfin dans l’enceinte de Notre Dame, il crut que le Très Haut le mettait à l’épreuve en soumettant ses narines aux vapeurs de la liqueur du bénitier. Il se sentit défaillir, la bile brûlant son estomac imprégné de cidre et autres alcools infernaux.

Je peux farpaitement ma..mar...Bef ! Chancela-t-il sur ses jambes et sur les mots, non habitué était-il à de telles beuveries. Cueilli de bonne heure par la perfidie de Bacchus, le ventre creux et le repos amputé d’égarements nocturnes, Messey flottait sur des eaux tumultueuses, toutes berges perdues de vue.

Il se sentit soulevé et basculé avant d’avoir eu le temps d’affermir sa protestation.


Justin, non, pas ici, il y a des gens.
Parvint-il à dire, une main libre promptement pressée sur sa bouche pour contenir son envie d’aller au renard*.

Le contact rude de son séant avec le sol froid ouvrit une lucarne sur une ébauche de lucidité. Ils avaient traversé l’allée centrale pour se retrouver devant l’autel et ….


….Je vous connais, vous ! Vous êtes la princesse des licornes ! Non, des poneys…. Bleus ! Roses ! Même si vous êtes un peu flou tout à coup. S’adressa-t-il à Lotx que le Parlement lui avait livré un jour en visiteur, et une invitation en cadeau pour Erwelyn. M’en voulez-pas, je n’ai pas trouvé mon cheval, alors je suis venu avec mon âne, continua-t-il avant de remettre sa dextre sur ses lippes, son regard posé sur Justin. Regard qu’il détourna vite fait, pour soudain blêmir en découvrant les bancs occupés.

(* vomir)
_________________
Lotx
Attendant l'arrivée des divers invités, l'évêque était resté dos tourné et courbé face à l'assemblée des fidèles. Cette position lui permettait de faire croire aux spectateurs, au moins ceux du rang arrière, qu'il se trouvait là fort concentré soit à relire le livre des Vertus, soit à réciter une prière à un saint quelconque. Évidemment, il n'en était rien.
Face à lui, un enfant de chœur tendait à bout de bras un saladier en or empli d'une sauce noirâtre d'où flottaient des sorte de gros grumeaux à l'allure indéfinissable et dont l'évêque se saisissait à pleine mains pour porter à la bouche. Il était loin d'avoir fini sa collation lorsque l'on l'interpella. Son premier réflexe fut de chercher un moyen d'essuyer ses mains graisseuses et il ne trouva rien de mieux que la robe, précisément au niveau du séant, d'un second enfant de chœur. Et puis il se retourna.


Aaaaaaaah ! Mais tout à fait, Monseigneur Lotx de Fayolle quasi-princesse de Poloniaiserie d'Abrutsie, chef IN-CON-TES-TÉ des poneys roses. Mais on est entre nous, vous pouvez m'appeler, Votre Lumière Révérée hein, pas de chichis. D'ailleurs je vous connais vous aussi, z'étiez pas aussi à la cour d'appel y fut un sacré paquet de temps ? Vous prendrez bien une petite douceur ? Ce sont des hémorroïdes de mouton fourrées à la confiture de saindoux, vous verrez, c'est d'un raffinement des plus exquis !

Et alors qu'il tendait le fameux saladier en or, il ne put s'empêcher de remarquer l'haleine de son interlocuteur. D'un autre côté, il est probable que le bedeau à l'autre bout de la salle l'ait remarqué aussi tellement elle était forte.

Mais je vois que vous avez déjà commencé à communier. C'est très bien ça mon fils ! -hélant un gamin- MON PETIT ENGUERRAND-KEVIN, TU ME RE-REMPLIRA LES BÉNITIERS D'EAU DE VIE BÉNITE TU SERAS BIEN GENTIL !

Revenant à Renard.

Du coup vous savez si tout l'monde est là et si j'peux commencer l'office ?
_________________
Sabaude
Éméché comme il l’était, l’occasion était trop belle de tailler une bavette avec le singulier officiant.

Voilà, rose ! Et quasi ! J’y étais presque.

Debout aussi, il l’était presque quand après une tentative ratée pour se remettre sur ses jambes, il dut s’approcher de l’autel et s’y appuyer l’air d’inspecter la brochette d’enfants de chœur.

Et si fait, j’étais à la Cour, le Chandelier, celui qui éclaire les parts d’ombres de la Justice, et elle en a beaucoup. Une fâcheuse...faucheuse drapée de ses haillons noirs ! Si vous saviez le nombre de politichiens...politiciens frustrés qui lui volent sa faux pour étêter- couic- les opposants. Une foire à la saucisse sous le couvert d’intérêts généraux.

La douceur alors proposée et tendue trop près pour épargner ses sens, le fit blêmir un peu plus.

Je suis dans l’oblique… obli...obligation ! De refuser. Mais vous tenez quelque chose, Monseigneur.Vous devriez proposer ces petites choses oblongues pour le fondement des culs serrés. Cela aurait peut-être le mérite de graisser et faire choir le balai qu’ils y rangent. Vous n’auriez pas une saucisse plutôt ?

L’interpellation du gamin lui vrilla ses tympans rendus sensibles par le tintamarre sous-crânien. Non décidément, il ne fallait pas le faire boire.


Vous me prêteriez un mouflet ou deux pour me servir de béquilles le temps de la cérémonie ? S’il vous manque des voix pour les chœurs, sachez que le marié ici présent il tendit un bras pour tapoter le dos d’Aunou… a un don pour le chant. Et la future mariée qui est…. Ah bah pas là ! C’est bien les donzelles, à se faire désirer. Hein votre Lumière Réverbérée !
_________________
Axelle
[Dans l'appartement, avec Eddard. Oui, encore.]


L'expédition avait été épique et, peut-être, un soir, au coin du feu, la manouche, vieille et tremblotante, narrerait l'épopée à ses petits enfants qui, bouche ouverte, goberaient chacun de ses mots comme le patrimoine familial le plus précieux. Bien que la manouche n'ayant aucune envie de finir vieux croûton, mais espérant bien claquer proprement -façon de parler- sur un champ de bataille, l'histoire, sans doute, ne sera jamais connue de personne. Hors, peut-être, d'entre les lèvres de Tara et d'Eddard qui n'avaient pas manqué d'assister à une nouvelle déferlante de mots tous brodés de science manouche en matière d'exclamations colorées et d'insultes plus imaginatives les unes que les autres envers une robe.


Robe qui pourtant sortit indemne de la bataille, n'ayant à déplorer aucun vilain pli ni même un bout de jupon coincé en des lieux que la pudeur réprouve. Les boucles noires, moins sages, avaient, elles, honteusement profité de l'occasion pour cavaler un peu plus le long de sa nuque. Une d'entre elles se payant même le luxe de chatouiller l'arrondi de la joue gitane.

Mais l'heure n'était plus à tenter vainement de les dompter à coups d'aiguille à cheveux jusqu'à s'écorcher le crâne, la Casas était en retard. Mais au moins ne pourrait-on pas dire que c'était par un trop plein de coquetterie. Et pleine de mauvaise foi, après tout elle pouvait se le permettre le jour de son mariage, se tourna-t-elle vers Eddard.

Mais qu'est-ce que tu fous bon sang, on va être en retard !
Et lui attrapant fermement le bras, s'engouffra dans le couloir, cueillant Tara au passage.

[Notre Dame]

Accrochée au bras de son colosse de témoin, oui, elle l'était. Et pas qu'un peu quand les soucis de robe étaient relégués au second plan alors que la tyrannie des souliers débutait. Oh, ils étaient adorables, tout fins, de soie délicate, mais affublés de ces choses terribles, créés pour martyriser les femmes. Ces choses appelés talons. Et si la manouche était ignorante d'une science, c'était bien de marcher avec ces choses aux pieds. Pourtant, sur le parvis, elle offrait sourires à droite, clins d’œil à gauche et hochement respectueux de tête à droite et à gauche. Respectueux, aurait-elle voulu qu'il en soit autrement qu'elle n'aurait pas pu tant elle n'était que rigidité perchée sur ces quelques centimètres. Centimètres dérisoires, mais déjà bien trop hauts pour elle. Aussi, le seuil de la Dame sacrée passé, ne prêta-t-elle aucune attention aux éclats bleutés noyant la nef, pas plus qu’à l'autel, bien trop loin à son goût quand elle préférait des entrées plus discrètes - il ne fallait arriver en retard - mais tendant un pied, puis l'autre, laissa les tortionnaires de soie couler au sol. Et tant pis si le dallage de la cathédrale était froid, sa robe ne lui tenait déjà pas assez chaud entre ces dentelles de pierres.

D'où venait-elle ? De quelle région ? De quel pays lointain ? Combien de fois cette question avait résonné à ses oreilles? Combien de fois s'en était-elle agacée quand elle-même ne le savait pas vraiment ? Pourtant, en ce jour, la question était plus légitime encore. Mais étrangement elle en avait conscience et cela lui plaisait.

Des Indes peut-être alors que le fin rang de perles tranchait son front trop sombre pour souligner la frange épaisse des cils de ses yeux noirs. Ou bien d'Arabie quand, à l'ombre du rouge profond et miroitant de sa robe, ses pieds nus frôlaient le sol, laissant à peine apercevoir les volutes de henné s'enroulant à ses chevilles fragiles. D'où venait-elle alors que le brocart nacré fendant le sang de son jupon dansait comme un voile à chacun de ses pas ondulants malgré sa taille gainée de soie et son menton relevé haut ? De quel orient barbare arrivait-elle quand, couvée de manches ourlées d'ivoire qui n'en finissaient pas de s'évaser jusqu'à dégouliner vers le sol, la dextre fine aux ongles blancs était tatouée d'un A à même la paume ? D'un pays chaud, sans doute, quand sous le décolleté carré dégageant loin les épaules, les seins pointaient sous la fraîcheur, la pudeur heureusement sauvée par le galon assez travaillé de fils d'or et de grenats pour n'admettre aucun autre bijou. D'où venait-elle, elle n'en savait rien, mais où elle allait ne faisait aucun doute. Et somme toute, le reste n'avait pas la moindre importance alors qu'elle arrivait au pied de l'autel.

D'un balbutiement, son attention fut tout d'abord épinglée sur Sabaude, lui faisant relever un sourcil surpris. Et avant de quitter le bras d'Eddard pour s'avancer d'un pas de plus, glissa-t-elle à l'oreille du colosse aux couleurs du mariage.


M'est d'avis que tu devrais rester près du Renard. Je crains que ce ne soit lui que tu doives à présent sauver d'une malencontreuse chute. Puis relevant les mirettes vers l'évêque, les narines toutes émoustillées par des fumets dont elle cherchait la provenance, le salua d'un signe poli de la tête avant de se placer enfin aux côtés du futur époux, sans encore s'accorder le droit de le regarder. Et d'un murmure, sourire un peu anxieux aux lèvres, lui murmura alors.

Il est encore temps de vous échapper...
_________________
Lotx
L'enfant de choeur qui passait les plats s'était retourné vers Renard. Il lui leva deux grands yeux innocents.

Si, Monseigneur il a une saucisse, même qu'hier il l'a proposé à Perceval-Ryan de la lui faire goûter, ils sont montés tous les deux dans ses appartements et... AÏEUUUUUUH ! MON PIED ! MON PIED !

L'évêque dégagea sa crosse profondément enfoncée dans les orteils de l'enfant de chœur dans un raclement de gorge.

Oups ! Quel maladroit que je suis des fois hein ? Ahah, les enfants sont merveilleux n'est-il pas ! Celui-là j'vais le revendre à l'évêché d'Angoulesme que ça va pas trainer... Quoi qu'il en soit, puisqu'on en parle justement vous n'avez qu'à prendre Perceval-Ryan, il s'y connaît en béquilles !

C'est alors que, comme par magie, et au moment même où l'on s'interrogeait sur son absence, la mariée fut apparition. L'évêque regretta dans son absence de barbe qu'ils n'avaient pas parlé d'absence de titres de princesse pouvant lui être décerné mais il figura qu'après tout, on ne choisissait pas. Il adressa une petite courbette à Sabaude et aller se placer au niveau de l'autel, s'éclaircissant la voix avant son sermon.

Bonjour à tous. Bienviendue à Notre Dame. C'est une petite église un peu modeste hein, surtout comparationnée à Périgueux m'enfin que voulez-vous, c'était le souhait des époux. En plus, vu qu'est-ce qu'on a du donner en gage à l’archevêque local pour l'avoir autant en profitationner hein ? D'ailleurs je vous prierai de bien faire attention à l'état des lieux, j'ai calculationné même en levant des dîmes hebdomadaires j'en aurais pour vingt-huit générations à rembourser si vous me salopez tout. Et évidemment, j'préfèrerai que mes enfants illégi... ADOPTIFS aient pas de comptes à rendre avec l'archévêché de Sens quoi. Ça n'en aurait pas, de sens, j'entends.

Raclement de gorge.

Euh... Pour la même raison j'me suis vu contraint d'annulationner le spectacle de pyrotechnie qui était prévu au moment de l'échange des vœux. Mais soyez rassurationné, un valet est précisément en train d'armer tout ça dans la chambre des époux afin qu'ils puissent tranquillement profitationner de la beauté d'la chose et foutre le feu à leur résidence dans le calme de leur intimité.

Il marqua une courte pause, réfléchissant à s'il avait omis un autre détail préliminaire. Rien ne lui traversa l'esprit.

Bref, passons aux choses sérieuses. Nous sommes réunis tous ensemble afin de procéder au sacrement du mariage !

Un enfant de chœur arriva, un parchemin en main qu'il lut sans conviction.

"Oh là là, Monseigneur, vous qui êtes notre lumière à tous et un puits de savoir, mais qu'est-ce que le mariage ?"
-Ahah, n'est-ce pas mignon ? Ne voilà pas qu'un enfant que je n'ai jamais vu de ma vie et que je ne connais absolument pas vient à me poser des questions ! Eh bien mon petit Ferdinand-Jordan... enfin si c'est ton nom parce que j'en sais rien je te connais pas en fait huhu. Le mariage c'est l'union sous l'égide du Très Haut d'un jeune puceau et d'une jouvencelle pour la vie, jusqu'à quesque la mort ou une procédure longue et ennuyeuse de dissolution de mariage les en sépare.
-...
-Ahem... Une autre question peut-être ?
-Hein ? Ah oui pardon... "Ooooh, comme c'est intéressant, merci de nous irriguer de votre sagacité. Mais dites-moi, Glandeur Céleste..."
-Grandeur !
-Hein ?
-Y a écrit "grandeur", pas "glandeur". Glandeur céleste, c'est tout pourri comme titre...

-Ah oui mais vous faites vos "r" bizarrement aussi... Bref, "Dites-moi Grrrrrandeur Céleste, que permet le mariage ?"
-Oh là, là, tellement de questions si spontanées, rien ne t'arrête. Il est venu avec qui ce petit ? Eh bien vois-tu, le mariage permet la chose la plus importante au monde : héritationner des titres de son époux lorsque ce dernier aura malencontreusement chu dans les escaliers ! Accessoirement, y permet aussi d'ouvrir la porte à faire des trucs à but procréatifs afin de produire un héritier mâle qui pourra perpetuationner la lignée !
-"Ouah, comme vous expliquez bien votre... votre Évanescence Tellurique -vous êtes sérieux là ?- mais que se passera t-il s'il s'avère que la mariée est une empotée même pas capable de produire un héritier mâle ?"
-Eh bien par chance les époux ont souscrit à l'option de mariage prémium incluant des bénédictions de fertilité. Et avec la garantie "satisfait ou échangé", si les époux trouvent que leur progéniture n'est pas à leur goût, ils pourront l'échanger gratuitement contre un orphelin du diocèse de Périgueux, ou bien contre un panier garni. Enfin et surtout, notons que l'Officialité du Saint-Bâillon de Périgueux, offre des services très avantageux en terme de dissolutions de mariage. C'est important de garder ça à l'esprit !
-"Merci de vos lumière Votre Licorne Astrale"


Et l'enfant de choeur de s'en retourner d'où il était venu, levant les yeux au ciel en répétant "licorne astrale..."

Que les futurs époux et leurs témoins s'avancent jusqu'à moi j'vous prie !
_________________
Antoine_tabouret


Le marche-pied est franchi d'un bond. Le pavé graisseux claque sous ses jolis petits souliers vernis. Les fines boucles en vermeille sont impeccables, le double ardillon bien attaché. Il relève la tête. Il contemple la place, les gens, les bruits, les couleurs. Un sentiment de vertige l'envahit. Trop de gens, de bruits, de couleurs. Il se détourne en hâte vers le coche aux grandes roues et les chevaux aux grandes jambes. Assez vite reprend-t-il contenance, grâce à la vue apaisante de ces bêtes placides. La nounou, occupé depuis tout à l'heure à maîtriser ce turbulent bambin qui lui sert de frère, s'intéresse enfin à lui. Antoine lui prend docilement la main et se dirige vers ce monstre, ce léviathan de pierre hérissé de griffes qui ouvre sa gueule béante pour les avaler tous, Notre-Dame de Paris.

Antoine ne peut retenir un frisson en franchissant le parvis, tant et si bien qu'il serre fort ses petits doigts dans la paume douce de sa gouvernante. Il évite si possible de croiser le regard des visages et de heurter les jambes des corps, louvoyant, auprès de sa gardienne, dans un monde de récifs et de dangers. Rien ne l'ennuierait plus à cet instant qu'une grande personne l'interpelle de sa voix forte, lui dise le genre de choses stupides que l'on dit aux enfants, et pis encore, lui ébouriffe les cheveux en le complimentant sur la perfection de sa tenue.

"Le premier qui me touche, je lui mords la main" se dit-il, aussi déterminé que maussade. Ses sourcils ne défroncent pas. Il y a ici tant de choses qui s'agitent, tant d'éclats de voix, tant de musique étrange, tant de parfum d'encens et...d'alcool...Qu'il ne parvient pas, malgré ses efforts, à tout ranger dans les bonnes cases. Hélas! Voilà qu'un hurluberlu, habillé de couleurs criardes, la silhouette élancée, les geste superbes, se met en travers de son chemin, pose genou à terre comme on abat un arbre sur le chemin pour mener une embuscade. Il parle, ou plutôt il dégobille avec tant de joie et d'entrain qu'Antoine ne pige que dalle à son charabia. Tout au mieux répond-t-il par quelques onomatopées en "Ah" et "Heu", mais cela semble au contraire ravir notre bonhomme qui se redresse en décochant un clin d'oeil de connivence à la matrone. Il désigne d'un bras désinvolte le bout de l'allée centrale. Le coeur d'Antoine ne fait qu'un bond.

Maman....
Devant elle, un homme bizarre...Ou plutôt un bizarre fait homme, vêtu d'un rideau qui lui tombe aux genoux.
A ses côtés, un autre homme...Le nouvel amoureux de Maman...Une raclure de cafard, tout simplement.
Arnoul.
Si la tête de la nourrice avait été une cloche, l'angélus aurait paru interminable.

A chaque nouveau pas, Arnoul tirait davantage sur le pauvre bras au bout duquel il était accroché. Tandis que les chausses de son frère faisaient jolie mélodie, tapotant le sol, les siennes s'y traînaient pour ralentir l'allure, et son petit corps semblait défier la gravité, penché vers l'arrière. Il ne criait pas, pas encore toutefois, mais son visage était absolument crispé. Et sous ses boucles brunes, c'était la débandade. La catastrophe. Le tsunami. Et Pernette ne semblait pas se rendre compte de l'ampleur du désastre, pour arranger les choses. Elle houspillait le gamin, parce qu'ils étaient déjà en retard, que Maman n'allait pas être contente, qu'elle allait se faire gronder, et lui aussi, et qu'il ne fallait pas qu'Antoine se fasse gronder à cause de lui, parce que regarde, Antoine, il est bien sage, il ne dit rien, il ne fait pas de caprice, et il faudrait que tu prennes exemple.

L'enfant déplaça ses grands yeux noir fureur sur son frère. Il lui arrivait, par moment, d'avoir des élans d'amour vers lui. De lui demander de jouer. De vouloir entrer dans sa chambre, de toucher tous ses cubes, ses petites figurines. De les casser aussi, puisqu'il ne savait pas aimer autrement. Mais la plupart du temps, il lui était étranger, s'il ne lui faisait pas brûler le cœur. Quand Mama revenait, c'était toujours Antoine qu'elle embrassait en premier. C'était toujours à lui qu'elle offrait ses plus beaux sourires, lui qui la faisait rire. Et à Arnoul, restaient les soupirs fatigués, quelques mots durs, et des baisers au creux du cou, sans regard, comme si elle fuyait les pupilles lourdes de reproches et de tristesse du petit cadet. Petit cadet qui savait, lui. Martin lui avait dit. Antoine est méchant, Antoine tue les petites bêtes quand Arnoul ne fait que briser des petits morceaux de bois, déjà morts. Mais il se tait. Il ne dit rien. Et il ne sait pas pourquoi.

Tristesse. La sienne lui revint de plein fouet sitôt qu'il eut lâché l'autre angelot brun des yeux. Et dans un dernier élan de détresse, il pila, net.


Martin l'est resté à la maison !

Là-bas, loin, trop loin, sur le lit, était assis un pantin unijambiste, seul, si seul dans la grande chambre, trop grande pour un pantin. Et le cœur d'Arnoul se sentait aussi seul, et aussi triste, que le pantin seul et triste dans la grande chambre. La petite main libre se serrait et se desserrait irrégulièrement sur un pan de chemise, le froissant à défaut de pouvoir sentir le bois froid, tranchant et réconfortant du jouet. Ses lèvres étaient scellées, et ses yeux fixés au sol, plusieurs mètres devant lui, criaient. Mais la nounou était incorruptible, et s'il lui restait de la tendresse, elle coulait par son autre main. D'un coup sec, elle remit l'enfançon en marche, prétextant que Martin allait s'amuser avec ses amis jouets, et qu'il le retrouverait après. Et même si Arnoul savait bien que les autres jouets n'aimaient pas Martin, parce qu'il n'avait qu'une jambe, et que de toute façon, il était son seul ami, il abandonna la partie. Pernette ne comprendrait pas.

Entre-temps, malgré tout, le trio s'était avancé vers Notre-Dame, et quand Arnoul releva les yeux de son caprice, il aperçut dressé devant lui le parvis de la cathédrale. Martin, les jouets, les rancœurs et les colères s'envolèrent, pour laisser place à un effarement, une surprise sans borne. Il ne pouvait pas imaginer qu'il y eût si grand bâtiment. Ni tant de monde à la fois, à l'intérieur. Et tout en même temps, il voulut s'enfuir en courant pour tout toucher, tout voir, et se recroqueviller contre la nounou, de peur de disparaître au milieu du monde.

Et puis, l'homme agenouillé accapara toute son attention, et celle de ses pupilles, qui suivirent avec minutie les balayages de son bras. Avant de se poser sur l'autre trio, qui leur faisait face. Enfin, dos, mais en face. Et puis d'enfin se tourner vers son frère, comme s'il était devenu idiot. Lui n'était pas inquiet. Ce n'était pas Mama, la femme en grande robe. Une pâle copie, simplement. Une autre Mama. Et puis enfin, ses yeux se posèrent là-bas, contre le mur du fond, où étaient accrochés diverses jolies choses, aux couleurs certes ternes, mais délicieusement attirantes. Et sans prévenir, sa menotte se libéra de l'emprise de sa jumelle ridée, et l'enfant se fraya un chemin à travers les bancs.

Objectif : accaparement, & destruction.

_________________
Germaine
Non loin de Notre Dame, dans un petit hôtel particulier, une gouvernante pas comme les autres s'est prise un appartement pour la semaine. De la nuit, elle a dans la cheminée, brulée la robe noir qu'elle porte depuis de nombreuses années. Réveillée aux aurores comme toujours, elle contemple son reflet dans un miroir.

Ca y est, nous y sommes ma Germaine, le temps est venu pour nous deux de nous séparer!

Elle fait un signe de la main à son reflet, se débarrasse de sa combinaison de lin. Elle rit car si quelqu'un l'entendait, il la prendrait pour une folle. Dans sa chambre, elle avait fait livrée une vieille malle qu'elle n'avait plus ouverte depuis un peu moins de vingt ans, son contenu, ce sont des souvenirs d'un autre temps, et ils sont tous éparpillés sur le sol.

Il y a cette robe en satin bleu pâle qu'elle portait dans son jeune temps, pour son balle des débutantes, celle qu'il lui avait dit préférée. Elle est un peu démodée, les couleurs et les dentelles sont un peu fanée. Elle se demande ce qui lui est passée par la tête à son âge d'en faire faire une un peu semblable, remise au goût du jour.

Des bouquets de fleurs séchées jonchent aussi le sol, des vieux gants, des rubans, des billets doux, une mèche de cheveux.

Sur la commode, elle a aligné quelques écrins, quelles chances qu'elle n'ai jamais eu besoin de s'en séparer.

Contrairement aux matins qui se succèdent depuis que Justin à quitter la Flandres, ses cheveux sont détachés. Il lui tombent jusque dans le bas du dos, dommage pense t-elle qu'il ne soit plus blond. Et elle sourit, se trouve idiote à son âge de vouloir jouer les coquettes.

Ca faisait partie de leur accord! Tout devait rester secret, jusqu'au jour des noces de leurs fils, et ce jour, qu'elle ne pensait plus voir arriver, était enfin là!

Elle avait écrit à sa sœur, et à son cher cousin, ils ne pouvaient pas se débiner à présent, elle avait plus que remplie sa part de contrat, ils avaient juré devant dieu et tous les saints. Avec ou sans leurs présences, elle lui dirait toute la vérité pendant le banquet. De toutes façons aucun Monmouth n'avaient répondu à l'invitation, il est temps que la comédie prenne fin.

Elle ne peut être ridicule aujourd'hui, Justin doit être fier d'elle... Son cœur bat la chamade, elle craint un peu la réaction qu'il aura. Même si d'un autre côté, elle attend ce moment là, depuis tant d'années...

Une petite modiste vient de l'aider à terminer sa coiffure, un chignon relevé entouré de deux larges tresses, sur sa robe à hauteur du sein gauche, elle a épinglée une broche aux armoiries de sa famille, son collier et ses boucles sont assortis, diamants et rubis se côtoient. Il faut savoir affiché son rang quand il le faut! Elle lui martèle ce genre de leçon depuis son plus jeune âge, après tout, il ne pourra plus lui dire qu'est ce qu'elle en sait à présent!

Parée de ses plus beaux atours, l'image que lui renvoi le miroir est à la hauteur de ses espérances. Elle ressemble un peu à sa propre mère, mais en mieux, voilà sa conclusion.

Il faut qu'elle se presse, les cloches sonnent, elle ne voulait pas être en avance, ne pas attirer les regards. Quand il se retournera marié, son fils aura tout le temps alors de se poser des questions...

Un attelage loué pour l'occasion, qui stoppe juste devant le parvis, elle en descend plus alerte que jamais, elle se faufile dans la nef centrale, et va prendre place au premier rang du côté réservé à la famille du marié, un peu trop vide à son goût.
Kheldar
En retard en retard... c'est le lot de tout les hommes de subir les remontrances de celles qui prennent des plombes pour se préparer. M'enfin, c'était le jour d'Axelle, il se vengerait en versant de subrepticement de la piquette dans son verre lors de leur prochaine cuite. Bras dessus bras dessous, il accompagna la starlette de la journée jusqu'à Nostre Dames où il était censé rencontrer une palette de personnalités très hautes en couleur. On lui avait même évoqué du rose, c'est dire!

Merde... des chiards. Apre constat.

Qu'as tu dit?

Euh... qu'il se faisait tard.

Il avait reconnu Arnoul bien sûr, à qui il avait tenté d'enseigner quelques rudiments de politesse à grand coups de torchons, mais il ne connaissait pas le second, et c'est bien ce qui l'inquiétait.

Un chuchotement d'Axelle le fit tourner la tête en direction du Renard, qu'il rejoint rapidement pour rallier le clan des témoins. Un rapide coup d'oeil vers son ducal voisin le renseignement un tant soit peu sur son état. Cela promettait d'être plus amusant que prévu. Discrètement, Eddard tira de l'intérieur de sa veste d'or et de pourpre, un morceau de vélin sur lequel était griffonné ses notes qu'il tentait en vain d'apprendre par coeur depuis une bonne semaine. Quelle mouche l'avait piqué d'accepter de devenir témoin?


Le discours de Monseigneur Lotx, très peu conventionnel, le tira de sa tentative de bourrage de crâne. Cela promettait effectivement d'être interessant.


Dites, Renard... vous avez déjà été témoin? Moi... c'est ma première fois.
_________________
Bakhtan
Messey un peu de tenue diantre, ou je vais vous faire chanter toute la nuit, fois de moi!

Et un petit coup de coude dans les côtes pour essayer de le raisonner. Il ne tient pas l'alcool, c'est évident l'ex chandelier. Il fait signe au poney rose de la tête qu'il n'est pas nécessaire de lui filer un enfant de cœur, c'est qu'il doit veiller à la réputation de son mignon, c'est un peu de sa faute, si il est dans cet état là. Un flamand tient bien mieux la bibine qu'un françois, c'est bien connu.

Messey soyez sage ou je vais devoir vous attacher et vous bâillonner! En plus de vous priver de cidre pour le restant de vos jours.

Est ce que cette punition de taille aura des conséquences sur l'état éthylique de Sabaude, il en doute, mais ça l'amuse de le titiller. Il regarde l'étrange boustifaille que Lotx tente de partager et est rassuré de le voir refuser, faudrait pas qu'il en arrive à tout rendre sur la robe de la mariée.

Que fait-elle d'ailleurs, il se retourne pour voir l'assemblée et guetter son arrivée, un petit signe de la tête à Chiméra et Della qui se sont déplacées, et tandis qu'il survole de ses mirettes les invités, ses yeux se posent sur Germaine, qu'il ne reconnaît pas. Cette dame ressemble à sa mère, mais ce n'est pas elle, d'ailleurs, elle lui avait écrit qu'elle n'était pas en mesure de faire le voyage, ce qui ne l'avait pas étonné. Il se dit que c'est sans doute une curieuse ou une connaissance d'Axelle, qui ayant abusé de l'eau bénite, aura occupé une place vide au première loge.


Axelle arrive et il ne peut décoller son regard d'elle, ainsi parée, elle le rend fier et il bombe le torse d'orgueil. Il aperçoit ses bambins enfin il croit que se sont ses deux là, et si il était au courant de leurs existences, de les apercevoir les matérialises mais tant que ça ne peut pas monter à cheval ses choses là, c'est l'affaire des donzelles.

Il aperçoit furtivement également tandis qu'elle parcours l'allée, quelques orteils qui ont fait fit de leurs chausses.

Axelle arrive à son hauteur et il est rassuré de voir Kheldar porter secours à Renard. La question du discours interpelle Justin, il espère que Sabaude arrivera à articuler quelque chose de compréhensible, au pire on fera l'impasse, et fera chanter un enfant de cœur en guise de message d'amitié!

Wow le fait de se marier, ça lui fait travailler ses neurones au Justin. Quoi que ça promet d'être caustique de le voir s'empêtrer. A moins qu'en homme organisé comme il peut l'être, il ai dans la poche, son discours.

Tournant la tête vers Axelle dont il entend une dernière mise en garde.


Je peux te rétorquer le conseil, je ne suis pas un cadeau! Mais pieds nus, tu n'iras pas bien loin. Nous ne sommes pas des couards et il est trop tard pour nous débiner. De plus j'ai hâte de voir de quel bois est fait, la première duchesse d'Aunou aux pieds nus...

Ne baisse pas la tête, je doute que peu de monde s'en soit aperçu, tu es, très belle.


Si pour beaucoup ce terme est déjà galvaudé en 1465, dans la bouche de Justin c'est tout un compliment, qui ne s'arrête pas au physique mais à la personne en elle même.

Après l'explication de ce qu'est ou peu devenir un mariage conventionnel, à l'appel du représentant de l'Eglise, Justin tant sa main à Axelle, pour qu'ils s'avancent comme demandé.

_________________
Sabaude
Le môme qui surgit le fait sursauter.
Ah oui mais non, il ne va dans aucun appartement avec l’évêque, tout au plus il l’accompagnera auprès des douceurs qu’il a senties plus qu’il ne les a vues en entrant dans la cathédrale. Ils auront à parler commerce, il n’a pas dit son dernier mot avec les boulettes graisseuses. Il a  d’ailleurs un nom vendeur en tête : »Les dragées de la Licorne, cela fait du bien par où cela passe ! »

Sa conquête commerciale fut freinée par l’arrivée de la belle Axelle, époustouflante dans ses atours de mariée, et le petit rappel à la bonne tenue du Duc.
Il gagna même soudain en sobriété aux menaces qui suivirent, ne sachant ce qui, du cidre ou des liens était le plus dissuasif, persuadé qu’il était alors du sérieux d’Aunou et de sa capacité à les mettre à exécution. Certainement les deux, à bien y réfléchir. Le baiser provocateur qu’il voulut lui envoyer de la main se transforma en paume posée sur sa bouche pour retenir un hoquet.

C’est relativement sage qu’il accueillit donc à son côté comme un radeau de Renard à la dérive sur sa rivière de boissons, le témoin de la gitane, Eddard ! Combien de fois avait-il été témoin ? Sa cervelle d’ancien magistrat dut le sortir du cadre du procès pour le remettre dans celui du mariage.


Trois fois en…. Permettez que je m’appuie le temps de nous avancer… en comptant celui-ci. Vous verrez, le plus difficile est d’annoncer que vous avez oublié de vous assurer des détails.

_________________
Axelle
Elle avait écouté, avec une attention accrue, le discours haut en couleurs de l'évêque. Était-ce à cause du procédé d'intimidation prédisant une demande de dissolution longue et douloureuse ? Était-ce de craindre de voir son appartement réduit en cendres par des feux de Bengale ? Était-ce dû aux chutes inopinées et autres portes qui s'ouvrent, ou bien se ferment, d'ailleurs ? Non, rien de tout cela. C'était cette histoire de possibilité de changer un môme si celui procréé ne convenait pas. Et dans la tête de la manouche, ce fut le raz de marée alors qu'une question se précipitait à ses lèvres vermeilles mordillées pour l'occasion. Était-il possible d'échanger aussi un gamin né d'un liaison illégitime par le même procédé ? Ou même, sans réfléchir, opter d'emblée pour le panier garnis ?

Oui, parce que si la manouche aimait ses fils, enfin surtout Antoine, là, debout devant l'autel, elle n'en demeurait pas moins à espérer que Pernette ait échoué à préparer Arnoul. Elle l'espérait tant, que par une stupide superstition, elle n'osait pas même se retourner pour vérifier. Nul doute que si elle avait été une mère plus attentive, elle aurait remarqué que des deux, le plus terrible n'était peut-être pas celui qu'on croyait. Oui, sans doute, devrait-elle prendre davantage garde à cette odeur aigrelette de petit cadavre qui traîne parfois dans la chambre de sa petite merveille d'aîné. Mais pourquoi gratter du bout de l'ongle un vernis si parfait ? Et puis était-elle seule responsable de ce massacre d'enfants ? Non, certes pas ! Alphonse avait disparu deux ans sans se poser de questions au sujet de son fils. Aimbaud, lui, avait épousé un visage pâle sans plus de scrupules. Mais la manouche, elle, aussi piètre mère soit-elle, était auprès d'eux chaque fichue journée que le très Haut lui accordait. Toujours là, même si les câlins n'étaient accordés que quand elle-même en avait l'envie ou le besoin. Même si le temps n'était accordé qu'au compte-goutte. Elle était là. Et pourtant, elle non plus ne les avait pas désirés, ces gamins, pas plus l'un que l'autre. Alors serait-ce vraiment sa faute si Arnoul, du haut de ses cinq ans, saccageait Notre Dame ? Que nenni ! Était-ce vraiment incompréhensible qu'elle songe à utiliser son droit d'échange quand de chiards, entre Justin et elle, il n'était pas prévu ? Serait-elle vraiment ignoble si elle feignait de ne pas connaître Arnoul en cas de bêtise trop lourde ? Peut-être bien. Mais à vrai dire, en remontant le museau vers d'Aunou, sourire clair accroché aux lèvres qu'il ne fuit pas comme un lapin de garenne, elle s'en fichait bien.

Et sans baisser la tête, puisqu'il ne s'offusquait pas du lâche abandon de ses souliers, et que ce que pouvaient en penser les autres lui était bien égal, répondit sur le même ton.
Tu n'y es pas étranger... Et comme pour prouver ses dires, elle déposa une main sereine et confiante au creux de la paume mâle avant de s’avancer avec lui vers l'évêque, sans se douter que finalement, peut-être plus que de ses fils, c'était des deux témoins dont elle devrait peut-être se méfier le plus...
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)