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[RP] Ça bouillonne en Gascogne

Loyse.
[Tente bouillonnante de la Cetzes-Bussac]

Ses pieds touchaient terre mais elle non. Elle avait fait la maligne, mais elle n'en menait pas large en cet instant. Non pas que cela lui déplaisait, bien au contraire elle était aux anges, mais son coeur tambourinait dans sa poitrine au point qu'elle se demandait si Julien ne pouvait pas l'entendre.
Alors qu'il passait derrière elle, elle se rendit compte que le tissu glissait sur ses épaules ne laissant apparaître alors que la bande qui enserrait sa poitrine lors des combats.
Oh non elle n'avait pas froid, bien au contraire, et le frisson qui parcourait son corps était bien plus dû à la douceur de ses mains sur sa peau et la caresse de son souffle dans son cou.
Elle inspirait profondément, immobile, l'espace de quelques secondes oubliant que sa pudeur ne tenait qu'à un simple morceau de tissu. Elle se retourna vers lui et plongea ses émeraudes dans les yeux de l'écuyer.


Non que l'atmosphère me semble froide, bien au contraire, mais je dirais qu'il est bien plus raisonnable que je mette une chemise.

Elle fit un sourire en coin, et dans ses yeux brillait une lueur d'envie mêlée avec une certaine malice.
Ses mains glissent alors dans son dos et elle vient se serrer contre lui, l'embrassant avec passion.
"Non Cetzes, ne te laisses pas aller, pas maintenant ..." Voilà ce qui revenait en boucle dans la tête de Loÿse.

Elle se recule doucement, attrapant une chemise propre et relevant ses cheveux en un chignon lâche. Elle mordillait sa lippe en souriant et le regardant, torturée ...
Ca bouillonne en Gascogne !

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Julien1
[Tente incandescente de LA Cetzes-Bussac]


Raisonnable….raisonnable…les mots résonnaient à l’oreille de Julien. Où donc était la raison en de tels moments ? Tout le monde sait que la raison tue la passion…alors, que dire, que faire ?

L’écuyer n’eut pas le temps de disserter plus avant tant la passion qui fut mise dans ce baiser fit taire en lui toute raison. Et toute raison gardée, c’est bien le corps à vif du brun qui lui dicta ce que sa passion lui imposait.

Leurs yeux ne se quittaient pas. Bien compliqué en fait au vu de la tenue légère de la jeune femme qui ne semblait pas si pressée d’enfiler sa chemise. Les cheveux relevés, la lèvre mordillée, tout l’appelait à s’avancer, les mains tendues afin de cueillir cette jeune pousse et de la mordiller.


Ma foi, si vous voulez…mais ne désiriez vous pas auparavant vous débarrasser de cette…boue qui vous creuse de si vilaines cernes sous les yeux ?

Vite, une idée…la vasque de porcelaine…de l’eau, un linge propre, tout ce qui jamais ne se trouve habituellement sous la tente de campagne d’un soldat…rhaaa, Loÿse, tu es cuite et moi avec !

S’approchant à nouveau, linge humecté en main, il lui releva doucement le menton et entreprit de dessiner tendrement l’ovale de son visage…le front, les yeux, le bout du nez sur le quel il posa un baiser….les joues…les lèvres, qu’il dessinait du bout d’un doigt. Puis s’approchant encore il y posa les siennes, bien décidé à soulager celles qui venaient de se blesser à trop se mordre. Du bout de la langue il les entrouvrit, les humectant, les soulageant.


Vous aviez raison jolie Loÿse, vous êtes encore plus belle comme ceci, à croire que la boue est bonne pour votre peau…il faudra voir si je peux vous installer un baquet de boue à Montauban !
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Loyse.
Frissons ... Sensation de chaleur ... Les émotions se bousculent dans le corps de Loÿse et dans sa tête.
La brunette ne peut détourner son regard de celui de Julien, immobile, alors qu'il passe le linge sur son visage avec délicatesse et que les sens de la Cetzes sont tous en éveil.
Comment résister ? Comment ne pas se laisser tenter par la douceur de ses lèvres et ne pas poursuivre ce baiser langoureux appelant à beaucoup plus.
Sa remarque la tira de ses pensées presque inavouables ...


Un baquet de boue ? Je n'y ai jamais pensé j'avoue ... Mais si je plonge ne serait-ce que l'espace d'une seconde je veux que par solidarité - et pour ma motivation aussi cela va sans dire - vous y soyez.


Elle rit doucement imaginant mal prendre le même bain que ses cochons tout de même. Elle enfila sa chemise en le regardant avec un sourit mutin.

Suis-je présentable Messire ?

Elle se pencha vers son oreille et tout en déposant un baiser son cou et murmura :

Prenons notre temps, je dois m'assurer que le coup que j'ai pris sur la tête ne m'a pas plongée dans un rêve.

Au moins jusqu'à ce soir ...

Elle fit un regard complice, un peu taquin, et prit sa main pour l'entraîner vers la sortie de la tente.
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Volkmar
Au matin il avait, comme d'habitude, ouvert l’œil avec les premiers rayons du soleil. Il avait, consciencieusement, fait son lit au carré, déplié ses surcouches plus chaudes, qu'il avait enfilées sans y prendre gare, mis ses bottes. Comme d'habitude, malgré la froidure de l'aurore, il avait pris un seau, qu'il était parti remplir d'eau, pour revenir se raser, d'un geste sûr, le même chaque matin depuis plus de quinze ans, faisant glisser la lame aiguisée du coupe-chou sur sa peau, avant de la rincer dans l'eau glacée.
Ce matin là, avant d'utiliser l'eau, encore très limpide et toujours aussi froide, pour se nettoyer le visage et le haut du corps, il avait observé son visage, comme toujours. Mais il y avait vu la lassitude, la fatigue, et la marque des ans qu'il n'y avait jamais vues, qu'il n'avait sans doute jamais laissé voir. L'instant n'avait pas duré, fugitif. Minime seconde qui n'avait qu'à peine dérangé un rituel lui-même instable et rarement figé, par un quotidien dont la routine se réduisait à reproduire les mêmes gestes en des endroits toujours divers, et des conditions jamais semblables.

Une fois lavé, il avait remis sa chemise, était rentré dans sa tente et s'y était assis, en tailleur, pour prier, comme il le faisait chaque jour à cet instant, alternant adresse à l'Unique, et lecture, prise sans grand hasard dans un ensemble de textes qu'il connaissait absolument par cœur, et que ses yeux abîmés ne prenaient plus vraiment la peine de lire puisqu'il pouvait les réciter de tête.

Il avait mangé son premier repas, une tranche de pain épaisse, un peu rassie, de la veille, un bol de soupe chaude, du lard séché, un quart de vin. Les yeux dans le vague, seul autour d'un feu quasiment déserté, ou qui pouvait tout à fait l'être puisqu'il n'avait pas plus prononcé de mot qu'il n'avait prêté attention aux échanges autour de lui. Il repensait à ces conversations des derniers jours, ces échanges avec une jeune écuyère qui aurait pu être sa fille, une gosse presque, qui l'avait amené à exprimer des choses qui avaient sur le fond du cœur depuis sans doute des années.
C'est sans doute à ce moment là que s'était imposée une idée lancinante, qui cherchaient à crever la surface depuis longtemps, elle aussi. "A quoi bon ?" A quoi bon répéter ces gestes tous les jours, s'ils n'avaient plus de sens ? A quoi bon poursuivre cette vie puisqu'il n'y avait fait que bien trop de mauvais choix, puisqu'il n'y trouvait plus rien qui soit suffisant pour attiser sa curiosité, que de chercher à danser sur le fil, ne rien construire si ce n'était pour l'abattre sans remord, sans filet ni sauvegarde.
L'idée fut étouffée, d'un grognement sourd, mais elle reviendrait sans aucun doute, plus tard. Le Rouge s'en remis encore à la foi, demandant le pardon de Deos pour son acédie, et reprit sa routine ; aiguiser sa lame, s'occuper de son destrier, s'entraîner, remettre un peu d'ordre au milieu d'un groupe de cadets agités, faire le tour des sentinelles, veiller au bon ordre de la lance qu'il menait. Il observait Labrit, se frottant les mains au dessus d'un brasero, quand l'idée revint, tenace. Mais s'il la chassa derechef, d'un froncement de sourcil, il ne vit toujours pas que l'acédie qui le rongeait était tout autant dans son action, que dans ses paresses introspectives.

Une odeur d'épices lui ramena le souvenir d'une époque plus chaude, de rouge et de rouille, où le rouge avait d'autre sens que la chasse au Carmin, pour lui du moins. Où les mustélidés n'avaient pas le sang glacial et le cœur cendres. Un jour de plus s'écoulait, interminable, et rien ne semblait devoir le chasser, enfin. Jusqu'à ce que la nuit tombe, trop vite, toujours trop tôt, effaçant toute langueur et qu'il ne s'appartienne plus. Demain, il prierait pour une nouvelle bataille. Mais Deos ne lui répondait plus ; demain serait encore un avant-goût d'éternité.

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Siegfried_fechter


Tente de la Blanche



Il l’avait ramenée au camp, terrifié de découvrir sous la masse de cheveux une plaie béante, une mâchoire éclatée par un coup d’épée ou même dans le pire des cas, un crâne éclaté. Rien de tout ça, une longue trace rouge saignant abondamment de sa pommette jusqu’à sa joue. Se déparrant de son armure pour arracher un pan de sa chemise, il vint l’appuyer sur la blessure pour étouffer le saignement et se pencha oreille contre sa bouche avant de finalement fondre en larme en sentant une caresse chaude bien que faible contre son oreille. Elle vivait.

Reprenant rapidement contenance, il la souleva enfin, plus dignement pour la ramener à sa tente. Là-bas, le jeune Aureilhan les y attendait.


- Capitaine ?

Silencieux, le tonnerre grondant dans sa tête et son cœur, il se contenta d’un regard plein de rage en guise de réponse. Ce qui, a sa grande surprise, n’avait pas fait fuir le jeune page qui regardait les cheveux devenus rouges cramoisis de la blanche.

- Vire moi ces couvertures, schnell !

Il avait hurlé la fin de sa phrase, trahissant ainsi une rage aussi palpable que terrible. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, les peaux étaient au sol. Avec douceur, il l’allongea contre le lit de campement et commença aussitôt à prodiguer les quelques maigres premiers soins dont il était capable. Nettoyer une plaie, éponger le sang, tout ça il savait faire, il héla à nouveau le jeune page pour lui ordonner d’aller chercher de l’eau froide afin de nettoyer plus en profondeur la plaie.

Finalement, il parvint à arrêter le saignement. Foutues plaies au visage, pas les plus dangereuses en soi mais grand dieu, que cela saigne profusément. Ses canons d’avant-bras et ses paumes recouvertes du liquide carmin, le poméranien s’épongea le visage, laissant une longue marque rouge sur son front.

Tournant le visage vers le jeune page Aureilhan, il le regarda avec un calme perturbant, prononçant seulement quelques mots.


- Va prévenir le Lablanche, dis-lui que j’ai besoin d’onguents et de cataplasmes pour Tara. Il souffla un instant. Dis-lui de les apporter aussitôt que possible et reviens moi avec du lait de pavot, du calva et des compresses propres.

Sans un mot, le jeune homme quitta la tente avant de courir dans le camp pour le traverser. Sans nul doute trouvant Eddard. Pendant ce temps, le Poméranien attendait aux côtés de la blanche comtesse aux cheveux devenus carmins. Il les lui nettoierait plus tard.

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Ishtara



~ Tente de la Blanche ~

Le Poméranien le savait, ils se l’étaient assez souvent répéter tous les deux, suivant les blessures qu’ils pouvaient recevoir, personne ne pourrait les voir pour donner les soins mis à part eux même. C’est ainsi qu’elle avait appris du Géant quelques soins qu’on pouvait donner sur un champ de bataille. Et là, vu ce qu’il avait vu de son visage, elle n’aurait accepté personne d’autre que lui et c’est ce qu’il fit en la trainant hors du champ de bataille. Par chance elle était inconsciente car sinon il l’aurait entendu gueuler quoiqu’il aurait pu la trainer par sa longue chevelure. Puis plus dignement il l’avait porté jusqu’à la tente, elle n’entendit pas ses sanglots et tant mieux sinon ça aurait été pire pour elle.

Allongée avec douceur malgré la situation sur la couche, la Blanche était bien loin encore dans un sommeil antidouleur, ou simplement dans les pommes au vu de la perte de sang. Quand elle allait ouvrir les yeux, et réaliser ce qu’elle avait, pour sûr que dans la tente ça allait crier et hurler. La narratrice plaignait déjà la personne qui subirait sa crise de nerf. La patience était une des plus belles vertus que le Géant pouvait avoir parmi tant d’autres envers elle, enfin sauf quand ils se disputaient, chose pas courante mais qui avait malgré tout eu lieu déjà.

Dans les pommes, elle aurait pu rêver de champs de pommiers, de futurs calva qu’elle ferait distiller mais non, rien, le néant complet, alors, laissons le Géant et le Colosse faire le nécessaire pour La Belle Blanche Endormie.

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En cours de téléchargement...
Kheldar
[Samedi 6 Janvier 1466, après la bataille]

Au retour du champs de bataille, le colosse se mouvait avec difficulté. Pas parce qu'il était blessé, car il avait pu sortir indemne de cette nuit sanglante, mais parce qu'il portait sur ses larges épaules la carcasse d'un soldat qui n'avait point eu de temps de chance, ou tout du moins l'habileté nécessaire pour se tirer de là.

-Tu pèses ton poids mon gars...

Le gars en question était bien moins lourd que lui, mais l'armure alourdissait son fardeau, et s'il n'était pas blessé, Eddard était tout de même épuisé d'avoir joué de l'épée jusqu'à l'aube. Il lui restait une trentaine de mètres à parcourir avant de pouvoir se décharger de son fardeau à la tente des soins. Un pas après l'autre, il soufflait laborieusement sous l'effort requit pour trimbaler une centaine de kilos, insensible aux protestations muettes de ses muscles malmenés.

-Et voilà... navré mais je ne peux pas te laisser de philtre, t'es juste inconscient et blessé à la jambe. Du repos, voilà tout ce qu'il te faut.

Il ne pouvait s'attarder ici il le savait, il ne ferait que gêner les médecins qui avaient grand besoin de calme et d'espace pour voler d'un patient à l'autre en prodiguant soins et réconfort.

Après s'être nettoyé le visage et les mains dans une bassine d'eau plus ou moins trouble, il quitta la tente des soins pour se diriger vers celle du Commandement de Bouillon dont il faisait partie le temps de la Campagne. Il était temps de se faire quelques frayeurs et de maudire ses ennemis en parcourant la liste des blessés.


Il n'arriva pas jusque là, car lorsqu'il vit le gamin qui servait de page à la Blanche courir vers lui, l'air affolé, il sut qu'un drame était arrivé.

-Sire Lablanche, Sire Lablanche!

-Paix mon p'tit. Suis moi, je t'écoute.

Oui, Tara était blessée, il le sentait et la sensation était désagréable, lui nouait les entrailles et avant même que le page n'ait pu lui donner les détails qu'il redoutait, il s'était mit en mouvement pour rallier sa tente, forçant le jeune Aureilhan à courir à sa suite.

-Elle est grièvement blessée, son visage est en sang.

-Suis moi, répéta t'il, le visage fermé, en entrant sous sa tente.

Récupère le pot de miel sur la table basse, je m'occu...

-Navré Sire Lablanche mais le Capitaine Siegfried m'a donné des directives...

-Je vois, file donc les exécuter, je me débrouillerais.

Le colosse récupéra plusieurs philtres, un onguent et du miel tirés des réserves d'Elisel, puis se rua hors de la tente pour combler la distance le séparant de Lablanche et son poméranien.

Sous la tente de la Blanche

-Siegfried, j'ai des philtres et du miel, le petit est parti chercher ce que tu lui as demandé. J'ai aussi prit un onguent à la cerise. C'est un puissant cicatrisant/

Eddard se rapprocha, tirant machinalement d'une poche de son manteau l'un des philtres prélevé dans ses réserves. Il était temps de découvrir le visage de Tara.

Pas un mot ne franchit la barrière de ses lèvres. Les mâchoires serrées, il ferma brièvement les yeux avant de les rouvrir, animés par une lueur farouche, puis se ressaisit, en bon soldat. Il était grand temps de passer aux choses sérieuses.

-Je devrais peut être faire venir Elisel.
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Axelle
[suite de : ceci]

[Nuit du 8 au 9 janvier 1466]

Elle avait plus ni froid, ni chaud. Elle n'avait ni faim, ni soif. Elle n'avait pas même mal dans ce monde d'ombres mouvantes qui se délitait dès qu'elle tendait la main pour vouloir les toucher. Le silence était tombé. Tout n'était que gris. Plus de cris, plus d'odeur, rien rien qu'en vaste néant où les sens semblaient s'être perdus. Un instant, elle vit le visage d'Eddard au-dessus d'elle, l'air épuisé. Ses lèvres bougeaient étrangement, comme déformées par trop lenteur, colosse enlisé dans des éthers poisseux et aucun son ne sortait de sa bouche.

Et c'était certainement pire que tout, ce silence, terrifiant de non sens, absurde alors que sa tête ballottait comme un sac de grain imbécile entre les bras épuisés de son Rempart, tout juste percé de deux trous béants, noirs et vides. Alors, elle se laissa glisser dans le confort cotonneux d'un vide sans fin, là où rien, plus rien, ne pourrait la toucher.

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Siegfried_fechter
[6 Janvier 1466, tente de la Blanche Comtesse de Lautrec]


- Tu devrais, oui. Répondit-il au Lablanche.

La voix grave et rauque, l’œil blafard, il veillait sur la blanche comtesse et son sommeil sans rêve. C’est sans un sourire qu’il reçut les différents médicaments demandés et qu’il les posait sur une caisse qu’ils n’avaient encore ouverts depuis leurs retours à Labrit. Peu de temps après, le jeune page les rejoignait, tenant dans ses mains le nécessaire qui lui avait été demandé. Interdit, il resta coi quelques instants avant de finalement s’avancer.

- Capitaine, ce que vous…

Sans un mot, le poméranien arracha la flasque de calva des mains du page, l’ouvrit et s’en enfila une longue rassade, la vidant avant de tousser et de la jeter dans un endroit au hasard.

- Va m’en chercher une autre et laisses le reste par terre.

Silencieusement, il déplia les compresses et c’est avec une lenteur presque religieuse qu’il venait éponger un peu plus le visage de la blanche, le visage fermé et rempli d’une haine sourde qui n’attendait qu’une excuse pour exploser au grand jour car plus que jamais, il avait failli. Son incompétence en tant que garde du corps avait couté au beau visage de Sa Blanche sa beauté immaculée, sa main se resserra sur la compresse un instant.


- Je reste pour veiller sur elle, va chercher Elisel. Si elle se réveille, je lui donnerais du lait de pavot pour la calmer.
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Elisel
[6 janvier 66, après la bataille]


A peine les soldats revenus à Labrit, les combats avaient repris. A peine le temps de profiter d'une soirée en bonne compagnie dans les tavernes du village, que déjà on parlait d'assauts, qu'on faisait des testaments, des au-revoir plus ou moins larmoyants, qu'on plaisantait à propos de futures blessures toutes plus graves les unes que les autres pour dédramatiser l'ambiance.

Elisel ne participait pas aux combats. Une boule au creux du ventre, silencieusement, elle les avait regardés, fiers comme des paons, pressés d'en découdre et de se raconter leurs exploits le lendemain. Tant bien que mal, ses pensées tournées vers le front, elle avait pris un peu de repos durant la nuit, et dès le lendemain matin, avait pris sa place dans la tente médicale, assistée de Beatrix, attendant les blessés, les espérant le plus tard possible.
Elle était là, se rongeant les sangs en attendant des nouvelles, tout en espérant que personne ne franchirait le seuil de la tente. Torture suprême que de vouloir savoir, et en même temps de vouloir que le battant reste désespérément clos, signe que tout irait bien.

Malheureusement, elle sut. On vint la chercher, pour se rendre en urgence dans la tente de la Comtesse, sans lui donner bien plus de détail qu'une plaie. Interdite, elle mit quelques secondes pour comprendre ce qu'on lui disait, avant de réagir avec rapidité, et efficacité.


Beatrix, je vous laisse la garde de la tente ! Continuez de trier les simples comme je vous ai montré, en attendant du nouveau !

D'un geste sûr, elle prit quelques fioles dans la réserve, un de ses pots de miel qu'elle avait fait rapatrier de Blois, des onguents, son matériel de première nécessité, des bandages, et fourra le tout dans sa besace, avant de filer en direction de la tente où on la réclamait.

Suivant son guide, il ne lui fallut pas longtemps pour atteindre sa destination. Elle prit une profonde inspiration avant d'entrer, fermant les yeux un instant. Elle était déjà venue, à peine quelques jours plus tôt, pour une raison frivole, mais là, elle était étrangement intimidée. La Blanche cette fois-ci ne pourrait pas l'accueillir avec le sourire.
Le visage inexpressif, elle ouvrir finalement le battant, embrassant la scène d'un simple regard, et ses pas la portèrent immédiatement auprès de la femme allongée, et de son garde du corps.


Je suis là, lâcha-t-elle simplement, en déposant sa besace à ses pieds.
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D.E.C.O. ? C'est par ici hrp ou par là rp. Une question héraldique ? Par courrier forum svp !
Julien1
Un vague instant, tout ténu, un tout petit grain dans le grand sablier. Voilà le seul souvenir qui resterait de cette putain de nuit. Pas même une douleur, pas même comme on l’entend souvent dire ta vie qui défile devant tes yeux, rien, un grand vide soudain. La bouche grande ouverte, ne parvenant même plus à articuler quoi que ce soit. Une grande incompréhension au moment de tomber à genoux, puis face contre terre, dans un dernier souffle sibyllin. Le grand saut, le grand voyage vers le néant. Tout est si facile, si rapide….

Rien, il ne reste rien, aucun souvenir du néant, ni grande lumière blanche ni quoi que ce soit. Puis le néant a laissé place à des bribes, quelques vagues images troubles, des sons. Sans doute lutté contre la fièvre, sans doute déliré….sans aucun doute lutté tout court, puis un matin, les yeux s’ouvrent et distinguent les alentours….où suis-je ? Merde, la tente médicale….redresser la tête….haaaaan, non, pas une bonne idée….impression qu’on lui farfouille dans l’bide avec un tisonnier….tête qui retombe…reprenons…lever un bras, l’autre….ça va, les deux mains sont au bout….remuer les pieds….c’est bon, ils sont là aussi….le ventre….explorer….gros bandage….grosse douleur….putaaaaaiiin…..tout ça pour un sinistre crétin à l’égo démesuré qui rêvait d’être Roi…ducon va !



Citation:
10/01/1466 04:10 : Bretsinclair vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.

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Sloan
[[ campement bouillonnant- Tente K.O. Lantà !]]


Il y a des périodes ou on voudrait tout foutre en l'air, mourir même. Et la c'était l'une de ses périodes pour la vénitienne, un mois qu'elle avait tout quitté sur un coup de sang, parce qu'on la faisait chier pour un truc dont elle n'était pas la fautive, comme si elle avait pu avoir le pouvoir en tant que prévôt de mettre des miliciens en mairie. Elle avait été décrié, d'être mauvaise en tout ce qu'elle faisait, diffamée de dégoûter les gens d'agir pour le comté …

Elle n'était pas au mieux de sa forme bloqué par une jambe cassé, ne pouvant presque rien faire, si ce n'est tourner en rond en ramassant des plantes quand elle en trouvait pour Elisel afin de soigner les autres. Il fallait mettre un terme à son mariage, puisque ce dernier avait échoué, son mari avait finit par s'enfermer définitivement chez les moines la laissant seule. Ils auraient du fêter un an à deux le 8, mais il en fut tout autre et ce jour la vénitienne l'avait mal vécu et elle avait finit par craquer après avoir été de mauvais humeur comme presque tout les jours depuis la semaine précédente... Ne rien faire, voir son cœur briser en mille et un morceau, voir la date de son soit disant anniversaire, jour d'une perte, jour d'une adoption devenu jour d'anniversaire, approcher tout ça rendait la demie blonde acariâtre, de mauvaise humeur...

Le peu de gentillesse qu'il restait à Sloan se transformait en catastrophe à chaque fois faisant soit taire ceux qui l'entouraient, soit en les faisant partir et l'éviter du moins c'est le sentiment qu'elle avait depuis quelques jours. Ce sentiment d'être évitée, de créer des silences insupportable et ça non plus elle ne le vivait pas bien. Jusque là même si c'était de moins en moins elle avait continué à sortir, mais ce matin du 10 malgré la joie qui se faisait entendre dans le campement d'avoir en réussit à repousser la mémento et d'avoir repris la ville pour la rendre au giron gascon, la jeune femme n’eut pas la force d'aller fêter surtout si c'était pour avoir le sentiment de déranger.

La vicomtesse resta interdite en position fœtal dans sa couche enveloppé dans sa cape en peau d’âne, la tête sous la capuche à oreille de bourrique et planqué sous la couverture du comte. Si en restant ici seule, les clans pouvait ne pas se former, si elle ne pouvait pas être celle qui forme les clans partout ou elle passe. La petite aile commençait à vraiment ruminer en se maudissant de ne pas savoir retenir les gens autour d'elle, elle se maudissait d'être ennuyeuse au point de pousser les gens à la fuir. Mais elle ne savait pas être autrement. À chaque fois cela était un éternel recommencement pour elle.

Sloan était devenue une solitaire par la force des choses et c'est la tristesse qui s'empara d'elle à cet instant des larmes dont personne n'aurait connaissance coulèrent sur ses joues, alors que la jeune fille se replia un peu plus sur elle même comme pour essayer de disparaître sous sa cape et sa couverture.

Même entourée elle se sentait plus seule que jamais.

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Loyse.
Les combats avaient fait rage cette nuit et la Cetzes s'était défoulée. La brume hivernale rendait la visibilité quasi nulle.
Les écussons des armures étant les seules indices capables de distinguer l'ami de l'ennemi. Elle avait frappé fort, très fort et l'homme était tombé devant lui. Belle satisfaction pour la brunette qui venait de faire sa première victime. Le sourire au lèvres alors que le peu d'ennemis battaient en retraite, elle avait suivi le clairon qui les rappelait au campement. Son regard se posait autour d'elle au fur et à mesure qu'elle avançait, elle le cherchait mais ne se faisait pas trop de souci: elle lui avait purement et simplement interdit de tomber au combat et il lui avait promis, elle était alors naïvement sure de le retrouver en salle de réunion.
Venant déposer son rapport, une pointe d'inquiétude traversa l'esprit de la jeune femme. Il n'était pas là et son sang ne fit alors qu'un tour.
Elle fonça jusqu'à la tente médicale où elle le vit allongé, il avait l'air de bouger ce qui rassura la Cetzes, mais rien de bien cohérent dans ses mouvements. Ses mains vinrent prendre sa dextre et la portèrent à ses lèvres pour y déposer un doux baiser. Elle se posa à ses côtés sans lâcher un seul instant sa main. Elle le regardait avec amour posant de temps à autre ses yeux sur le ventre meurtri de son fiancé. Une sombre colère montait en elle et elle savait qu'à la moindre occasion elle retournerait sur le champ de bataille.
Un sourire s'étira sur ses lèvres quand elle le vit ouvrir les yeux.


Et bien ... Est ce que tu comptes tenir toutes tes promesses comme ça ?

Non elle ne s’apitoie pas, il ne le voudrait pas, la vie d'écuyer, de chevalier est faite de blessures avec toujours la même envie d'y retourner. Mais rien ne l'empêchait d'être aux petits soins et elle allait l'être.
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Siegfried_fechter
[6 Janvier 1466, tente de la Blanche Comtesse de Lautrec]


C’est dans un calme assez étrange que le poméranien se redressa après l’irruption de la couturière médecin. D’une certaine façon, il avait besoin des talents que les deux métiers réclamaient. Une main calme et les idées posées. Il soufflait un peu et posait les mains sur ses hanches. Il était encore couvert de sang, le front sanglant, les mains couvertes du liquide vermeil qui affluait dans les veines de la blanche et avaient donné une teinte pourpre a sa chevelure.

Etat de choc ou simplement maîtrise de soi, seul ceux le connaissant vraiment bien pourraient le savoir et encore, d’une voix calme, presque douce bien qu’étrangement autoritaire, le poméranien reprit la parole.


- J’ai failli à ma tâche. Dit-il en place d’introduction. J’espère que vous saurez limiter les dégâts dû a mon incompétence. Aucun mélodrame dans la voix, rien d'autre qu'une froideur glaçante. J’ai arrêté le saignement de Tara, mais là, je préfère vous laisser terminer les soins, je ne suis pas médecin. Je suis soldat.

Il se détacha un peu pour laisser la place a Elisel, les manches retroussées et les fesses appuyées contre le bureau, le jeune page s’approchait, rentrant dans la tente sans s’annoncer pour apporter la bouteille au grand poméranien qui la lui prit des mains avant de le congédier d’un mouvement de tête. Silencieux, il prit le goulot entre les dents avant de le cracher quelque part. Après tout, il n’en aurait plus besoin d’ici quelques gorgées.

Son esprit vagabondait en réalité, remontant le temps et revivant pour la centième fois en l’espace de quelques heures le moment fatidique où la blanche était tombée. C’est lui qui aurait dû prendre ce coup et être marqué au visage pour son incompétence, tout comme il l’avait été par le passé. Une grimace naissante déforma la commissure de ses lèvres l’espace d’un battement de cœur. Il s’était promis de tout faire pour la ramener en vie et sauve, un incapable, voilà ce qu’il était. La rage et la colère l’avait permis de porter un coup et d’envoyer valdinguer un adversaire, mais à part la défendre comme un animal défendrait sa famille, l’écume aux lèvres et le meurtre dans le regard, il n’avait rien pu faire.


- La plaie n’est pas très profonde, son heaume a encaissé la majorité du coup mais je crains que l’impact ne l’ai plongée dans l’inconscience. Il y’a du lait de pavot si vous l’estimez nécessaire.

Il lui expliqua la situation, rien de plus, toujours avec ce détachement qui commençait a se lire sur son visage, devenant pâle. Une rassade de Calva lui fit passer le gout de la mélancolie, une deuxième de la dépréciation et une troisième les idées noires. Toussant, il posa la bouteille contre le bureau et croisa les bras pour regarder le médecin a l’œuvre.

Après tout, il n'étais que soldat.

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Lenu
[Nuit du 8 au 9 janvier 1466]



N'abandonne pas
Fais en sorte que tes rêves deviennent réalité
N'abandonne pas le combat
Tu seras très bien
Parce qu'il n'y en a aucune comme toi
Dans l'univers
Ne sois pas effrayée


Muse. Invincible



Elle l’avait vue. La silhouette Gitane engagée dans le combat comme si elle voulait expier le poison distillé par sa faute en elle. Celui de la colère. Elle l’avait vue se figer parmi une confusion sonnant le repli. Elle l’avait vue tomber au sol et celui-ci sous ses bottes semblait vouloir se dérober alors que tous les mouvements autour d’elle imprimaient un ralenti étrange. La morsure glaciale d’un frisson sinue le long de sa colonne vertébrale, les mâchoires serrées, la garde baissée. Plus rien n’importe que le Coquelicot gisant dans la boue, petite fleur fragile déposée aux creux des bras de la camarde. Un pas chancelant en sa direction, une ombre massive passant devant elle et revenir dans le monde chaotique du repli, observant le colosse arrachant Axelle au sol boueux. Et c’est silencieuse, portée par la colère sourde, l’envie de tous les étriper, de les voir agoniser de mille morts l’étreint alors qu’elle suit Eddard se dirigeant vers la tente de soins. Sans mots dires, visage marqué par l’inquiétude, l’épée tombe à terre, les doigts, de gestes mécaniques délestent le corps Italien du plastron et du pourpoint matelassé offerts par Siméon qui rejoignent eux aussi le sol. Enfin d’un ton qui se veut neutre, camouflant toute émotion, s’élève.

Suis-moi et dépose-là sur la couche.

Elisel et elle se partageait la tente, leurs deux savoirs réunis n’étaient pas de trop pour donner les soins aux blessés. Lénù amène Eddard vers une paillasse libre, et sans poser une seule fois les prunelles sur le corps d’Axelle, elle s’affaire sortant de sa malle nombreux pots et flacons qu’elle dépose sur la table. Le feu est attisé sous une marmite dans laquelle elle vide la moitié d’un seau d’eau. Quelques secondes elle ferme les paupières, inspire puis expire longuement, cherchant à chasser toute émotion en elle. Ne plus penser, ne plus voir Axelle en ce corps gisant derrière elle. Puis enfin elle se retourne, déglutissant tant son cœur se vrille douloureusement de la voir ainsi, elle qui était si pleine de vie, si pleine de fougue et de qui maintenant la vie semblait filer comme le sable entre les doigts. Le regard ténébreux ne peut se décrocher de cette plaie béante, cette offense à la vie. Et elle la ressent la douleur, cette même douleur que doit partager le colosse près d’elle, emmuré dans le silence. Ainsi, sans même se poser la moindre question, elle lui remet une écuelle d’eau tiède et un linge propre.


Nettoie son visage, Eddard.

Même si cela résonne comme un ordre, elle se doute qu’il préfère aider et profiter d’être présent auprès d’Axelle afin de voir l’évolution de son état. Pour l’heure, dans l’esprit de la Brunette, nulle Gitane, nulle compagne d’armes, juste un être à arracher des bras de la Faucheuse. Les dagues de la Belle sont retirées du ceinturon, Lénù se sert de l’une d’elle pour trancher le cuir des vêtements, tout en restant attentive à la blessure sanguinolente alors qu’elle dévoile peu à peu ce corps qu’elle a tant désiré il y a peu, priant pour que l’hémorragie se résorbe sous la compression du linge propre qu’elle impose à la plaie. Et c’est sans en prendre conscience que les prunelles embuées de larmes observent les auréoles carmines dévorant le linge immaculé, atteignant peu à peu ses doigts fins. La lèvre est mordillée un bref instant avant d’être relâchée.

Bordel. Il va falloir cautériser. Appuie sur le linge à ma place.

Elle ne lui laisse pas le choix. De toute façon ils n’ont pas le choix. Elisel est débordée avec d’autres blessés et l’hémorragie ne peut attendre. Chaque larme coulant de cette plaie étant un fil de vie qui s’évade de ce corps. Les gestes sont précis, rapides. Dans un seau d’eau fraîche elle nettoie ses mains du sang de la Gitane, là une fiole est sortie de la malle, là une éponge de tissu est humidifiée d’eau puis réceptionne une bonne partie du liquide de la fiole. Le feu est attisé de nouveau et un tison à l’embout étrangement courbe y trouve place dans un nid de braises. Enfin Lénù ose poser son regard sombre sur l’ovale de la Belle perdue dans les limbes de l’inconscience et qui pourtant semble si paisible. La pulpe des doigts balaie une boucle brune sauvage avec tendresse tandis que l’éponge est amenée doucement aux narines afin qu’elles en respirent la drogue qui amènera Axelle dans un profond sommeil. Si profond que la douleur à venir s’en trouvera atténuée. Le regard grave se lève sur Eddard.

Reste près d’elle, garde l’éponge en main, si tu sens qu’elle se réveille, applique-la sous ses narines quelques instants.

Elle prend place près du colosse, une main glisse sous la grosse paluche pour prendre le relais de la compression du linge sur la plaie tandis que l’autre se saisit du tison rougit. Et sans porter le moindre regard sur Eddard, elle souffle quelques mots.

Si tu as confiance en moi, reste. Si non, sors et envoie-moi quelqu’un qui ne me perturbera pas.

Le sort en est jeté. Quitte à signer tous les pactes avec le Sans-Nom.
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