Elle aurait bien fait sa sadique en prenant à Soldaar une monture joueuse et ingérable mais, il aurait eu plus vite fait d'être dégoûté du cheval que d'y apprendre quoi que se soit. Et puis, pour les enfants, apprendre avec un cheval calme était plus rassurant pour la mère qu'elle était. En revanche, une colique et aucune idée des origines, cela faisait beaucoup. Mais, elle le trouvait splendide. Et puis... c'était, avec le destrier, un coup de coeur. Et quand le coeur de Mathilde parle, il n'y a rien à faire, c'est sans appel.
Et d'écouter sagement les paroles de sa princesse. Puis de sourire jusqu'aux oreilles quand la petite lui montre le poulain. Comment n'avait elle pas deviné que sa fille, choisirait celui-ci ? Toujours dans son dos, elle embrassa sa princesse sur le haut du crâne.
Oui je n'en doute pas. Mais tu sais, un petit comme lui, il faut s'en occuper. Bien plus qu'un grand. Et surtout, on ne peut au final, pas le monter. Et puis c'est délicat, j'aurais peur qu'il ne trouve pas sa place au milieux des montures de la maison. Mais, il est très beau en effet.
Ou comment avoir le coeur brisé de ne pas pouvoir décemment acheter le choix de sa fille, mais de devoir être raisonnable. Un cheval dont on ne peut rien faire, pour l'heure, n'était pas dans ses projets.
Puis son Altesse Melissandre de Malemort arriva, au bras d'un homme. Elle ne connaissait rien de la vie privée de sa suzeraine, et c'était très bien ainsi. La voir donc en compagnie d'un homme, embarrassas Mathilde. Elle ne voyait en elle que la régnante exceptionnelle qu'elle avait pu être du haut de son jeune âge, et, mélanger la vie privé à ça n'était pas dans les habitudes de la brune. D'ailleurs elle avait toujours eu une sainte horreur de mélanger son intimité avec la politique. Elle du prendre sur elle. Non, c'était certain, elle n'aimait pas qu'on la voit en présence de ses enfants. Pas qu'elle n'en sois pas fière, tout du contraire, mais, c'était son monde à elle, mode chasse gardée. Vous l'aurez compris, Mathilde était ultra protectrice, avec sa descendance. Et ce n'était en rien de la princesse, qu'elle se méfiait, mais de tout le monde autour.
Mais face à l'excitation palpable de Tyara, qui subitement avait trouvé un intérêt bien plus captivant que la vente, Mathilde céda. Oui, si elle trouvait déraisonnable de prendre un poulain, il lui semblait dans ses cordes, de faire quelque chose, qu'elle regretterait surement tout sa vie. Présenter sa fille. Mais pour l'heure, elle n'avait pas fini, alors, elle garda son idée en tête pour plus tard. Elle se contenta de répondre d'une voix douce et instructive à sa fille.
Oui ma chérie, elle vit dans un château. Lui dit elle avec un sourire.
Puis ajouta à voix basse : Tout comme toi !
Et de la chatouiller très légèrement en l'embrassant dans le cou. Complice. Sous entendu, qu'elle aussi, à l'étoffe d'une princesse. Dans le coeur de sa mère, au moins.
Et ne voilà pas sa fille qui s'excuse de sa curiosité. Alors, Mathilde s'excusa du regard auprès de Shaomye, se replaça devant sa fille, glissa son index sous son menton pour lui remonter le visage face à celui de sa mère, entre quatre yeux.
Ma fille. Ne t'excuse jamais d'être curieuse d'une chose que tu souhaites apprendre. Pas envers moi. Ni envers aucun de tes professeurs, ou de nos proches. C'est ainsi, que l'on apprend. En s'intéressant aux choses. Il n'y a que la curiosité en s'adressant à des gens que l'on ne connaît pas, ou peu, qui est déplacée. Tu m'entends ?
Et de ne pas lâcher la petite du regard avant que celle ci ne lui confirme avoir bien saisit. Et elle ajoute.
Ici tu ne brises aucune discussion et aucune cérémonie. Tu es libre de parler. Tant que cela est dans le respect et la politesse, tu en as parfaitement le droit.
Puis de sourire à sa fille avec l'envie de l'embrasser à nouveau sur le front. Mais, regarde autour d'elle comme ci cela allait provoquer une menace, ou qu'on pouvait l'apercevoir, et donc, voir à quel point sa fille lui était cher. Alors, méfiante, bien qu'aucune alerte ne sembla être environnante, elle resta sur son simple sourire, le regard rempli d'amour.
Puis vers Shaomye.
Si je comprends bien, cela va durer un certain temps, c'est bien cela ?
Et de regarder sa fille. Passer la journée à regarder des chevaux faire trois pas... elle allait s'ennuyer. La duchesse ne voulait pas lui infliger ça. Et puis, elle n'aurait pas mangé en plus. Non, ce n'était dans ce contexte, pas un endroit pour les enfants. Seulement, Tyara était là, et, elle n'allait pas changer cela.
Y a t il un endroit où pouvoir se restaurer ? Boire également. De l'eau.
Oui car elle qui pensait faire l'allé retour, c'était raté.
Sinon dis moi, tu ne m'a pas dis la provenance du destrier.
En tout cas merci de ces informations.
Pour la vente, ça se passe comment ? le premier arrivé ? le premier qui lèvera la main ? le plus offrant ?
Histoire de savoir si cette joyeuse après midi allait virer au pugilat ou pas. Et de ne pas avoir envie d'exposer ça à sa fille. Mathilde était intraitable en affaire, mais c'est une facette de sa personnalité qu'elle ne souhaitait pas vraiment montrer à ses enfants. Même si, ils devraient bien finir par apprendre, mais bon. Plus longtemps elle les préservera, mieux ce sera, selon elle. Et comme elle savait ce raisonnement erroné, elle fini par laisser filtrer une légère moue. Il se passerait ce qu'il se passera. Mais ce n'était pas de gaieté de joie.
La vicomtesse Zoyah venue demander renseignements auprès de la vicomtesse Shaomye, Mathilde en profita pour la saluer très poliment. Tout comme elle répondit au signe de tête de la comtesse du Maine, avec un bienveillant sourire également. Elle aimait bien cette enfant, allez savoir pourquoi. Elles, qui ne se connaissaient pas.
Puis de se faire alors la réflexion qu'elle avait tutoyer son amie Shao depuis tout à l'heure. Et d'en être confuse.
Pardonnez moi, j'ai oublié le protocole. Avec tout ce monde c'est bien imprudent - et devant sa fille n'en parlons pas - . Mes excuses. Chevalier ou Vicomtesse par ici ?
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Blason en réfection - EN DEUIL ROYAL