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[RP] La Première Dernière Fois.

--Une.ombre_


Le Dernier Voyage

Elle se trouvait à dans un village forestier du Duché, la vieille femme. On lui avait demandé de l'aide à la Capitale, et elle n'avait bien sur pas refusé.
Elle était comme ça, la vieille femme. Jamais elle ne résistait bien longtemps quand on lui demandait de l'aide.
Elle avait emballé quelques affaires, la vieille femme. Pour se rendre seule à la Capitale puisque celui qui devait l'accompagner ce jour, venait de prendre une journée de travail au bois auprès de la mairie.
Elle n'avait pas voulu emmener sa fille et la nourrice avec elle, la vielle femme. Décrétant, qu'elle n'en aurait certainement pas pour longtemps, vu qu'il ne s'agissait que d'un petit problème avec l'un de ceux qui travaillent pour la Bourgogne.
Elle avait donc laisser cette petite ménagerie au soin de son Amant, la vielle femme. Se rendit même dans la forêt pour le lui dire et l'embrasser une dernière fois pour aujourd'hui.

La dernière fois.

Le soleil n'était même pas couché qu'elle passait déjà les portes du village, armée de son bâton simplement. Oui, elle s'était dit que vu la longueur du chemin, son épée serait superflue et son bouclier l'alourdirait plus qu'il ne la protégerait.
Ce bâton, c'était celui qui l'avait défendu des centaines de fois sur les routes entre le Bourbonnais et la Bourgogne quand elle était arrivée il y a de cela des années maintenant. Oui, elle n'était plus de prime jeunesse notre voyageuse. Elle en avait vu des vertes et des pas mûres. Dernièrement même, la disparition de son mari attaqué injustement par une lance comtale. Soit disant là pour défendre son Comté, ou bien tout juste pour tuer celui désigné comme dangereux par des soit disant alliés.
Ce mari auquel elle ne trouvait toujours pas d'étoile dans le ciel, comme si le Très Haut la punissait même de le voir là haut. Oui, elle ne l'avait pas vu souvent son mari, le voir dans le ciel toutes les nuits, elle l'aurait certainement plus vu en un mois sans qu'il n'y ai jamais de nuages pour le cacher que pendant toutes leurs années ensembles.
Les nuages qui ce soir, plongeaient le chemin dans une noirceur et une atmosphère de peur immense. Oui, elle avait beau avoir l'habitude des voyages, cette fois ci, elle ne se sentait pas rassurée par tous ces hululements de chouettes et ces craquements de branches dus à une petite brise ma foi plutôt froide pour le mois qu'il était.
Elle n'y voyait pas plus loin que le bout de son nez, si bien qu'elle en regardait ses pieds pour voir si elle se trouvait bien toujours sur le chemin qui menait vers la Capitale. Oui, c'était la première fois qu'elle s'y rendait, en partant de ce village ci, le chemin, elle ne le connaissait d'aucune manière.

La première fois.

Au début, la route se passait sans encombres. Sauf peut être quelques flaques de boue qu'elle n'arrivait pas à éviter. Elle avait beau ne regarder que le bas de ses jupons traînant par terre, elle ne voyait pas très bien sur quoi elle marchait, car en plus de la couleur jais qui l'encerclait, elle n'avait une vue qui n'allait pas en s'améliorant.
Puis, quelques fois, elle tombait. Allez savoir pourquoi, mais elle tombait. De fatigue, vu que la vieillesse lui rongeait petit à petit ses maigres forces. De peur, quand un bruit trop étrange se faisait entendre. En croyant qu'au sol, elle serait moins vulnérable qu'en étant debout. De froid, quand une petite brise venait s'engouffrer dans ses manches pour glisser doucement tout le long de sa peau blanche.
Alors, elle rampait sur quelques pieds, avant de se relever sans prendre le temps de frotter sa robe déjà bien sale. La robe qu'elle adorait porter, elle ne sortait jamais sans. Même dans le mariage le plus noble auquel elle n'avait jamais participé, elle l'avait portée cette robe paysanne, aux couleurs vertes comme elle aimait. Vert, la couleur de l'espoir et de l'avenir.
Ensuite, elle reprenait sa route vers le nord-est. Un pas puis l'autre, un manège incessant qui rythmait pourtant parfaitement la vie quand on y repense. Une chose puis l'autre, le jour où l'on souhaite faire deux choses à la fois, se produit souvent des effets secondaires auxquels nous n'aurions jamais cru penser.
Finalement, elle continuait d'avancer doucement. Elle se décida même à allumer une petite bougie, en espérant y voir un peu plus clair. Le vent à chaque fois la soufflait. Au bout de quatre fois, elle commençait à désespérer de voir la lumière même quelques secondes. La cinquième et dernière fois, elle fut encore une fois soufflée et la bougie fût rangée dans la petite besace d'où elle était sortie peu de temps avant.

La dernière fois.

Un grand coup de vent ! C'était des branches qui se cognent entre elles, des branches qui craquent, des branches qui manquent de peu de tomber, des branches qui finalement tombent au sol. C'était des feuilles qui venaient fouetter violemment le visage de la voyageuse aux cheveux d'argent. Ce fut une petit branche qui vint lui griffer toute la joue droite jusqu'au sang. Malgré cela, elle continuait sa route sans s'arrêter même pour prendre un bout de tissus afin de faire cesser le saignement. Elle ne pouvait pas s'arrêter, le vent était trop fort et venait s'écraser contre la frêle silhouette de la femme. Alors elle continuait.
Un silence ! Soudain, ce fût tout l'inverse. Il n'y avait plus un bruit dans la nuit qui venait enfin de s'abattre sur la plaine. Pas même un battement d'aile, pas même un bruissement de feuille, pas même le sifflement du vent, juste le son des pas de la femme au bâton sur le chemin. Étrangement, c'est dans un moment de néant le plus total qu'on est le plus apeuré que dans un moment où l'on risque d'être blessé comme elle l'avait d'ailleurs été.
Un bruit ! Il venait d'un buisson sur la gauche du chemin. Elle resta stoïque quelques instants avant de prendre son courage à deux mains et d'aller voir ce qui se trouvait alors derrière ce buisson. Si c'était un brigand, elle saurait se défendre même si peu armée. Elle avança tranquillement, pour surprendre celui qui aurait voulu la surprendre. Elle arriva devant ce buisson, et se saisissant de son bâton tapa un grand coup à l'intérieur. Le bâton ne s'écrasa pas contre le sol non, mais contre quelque chose de caché dans cet amas de petite feuilles. Il y avait bien quelque chose là dedans, et ce n'était pas quelque chose d'humain car aucun cri de douleur n'avait été entendu.
Un Silence ! Ce qui l'effraya encore un peu plus. Il ne restait vraiment plus aucun bruit, comme si le bruit qu'elle avait entendu n'était autre que la respiration du buisson qu'elle aurait tué avec ce coup qu'elle venait d'assainir. Lui demandant de puiser dans toutes les pauvres forces qu'elle avait encore. Il fallait qu'elle se repose après cela, mais la peur sans véritable fondement qui était en elle, l'en empêchait. Dans ce silence elle entendit une petite voix sourde qui lui disait tout simplement "Adieu". Le souffle du vent ayant légèrement repris, ce simple mot résonnait comme un écho tout autour d'elle, et dans sa tête. Elle lâcha sans douceur son bâton qu'elle tenait encore pour poser violemment ses mains sur ses oreilles, pour faire taire ce bruit, pour que le silence revienne. Voyant que cela ne marchait pas elle cria. Le silence revint après cela.
Un gros fracas ! Il venait de sortir du buisson qu'elle pensait avoir tué et c'est une énorme bête noire qui sortit de là en fonçant droit sur la vielle femme en lui fauchant littéralement les jambes. Elle ne l'avait pas vu arrivé. C'était la première fois qu'elle voyait la mort d'aussi prêt.

La première fois.

Elle tomba comme une masse sur le sol. Elle n'avait plus aucune possibilité de se relever, ses deux jambes complètement brisées par la force bestiale de son adversaire. Le coup de bâton ne l'ayant pas laissée de marbre, quand elle tomba ses bras n'eurent même pas la force de la soutenir et elle s'affala, la tête en avant contre le sol et déjà, l'énorme bête noire faisait demi-tour pour revenir à l'assaut et elle passa une seconde fois sur le corps de la voyageuse en lui brisant les côtes de ses quatre grosses pattes velues et lui écrasant les poumons et le cœur. L'énorme bête noire s'enfuit au plus profond de la forêt qui était à une vingtaine de pieds de l'endroit où gisait la victime de la furie. La pauvre voyageuse savait qu'elle n'en avait plus pour bien longtemps à vivre constatant physiquement l'état de ses jambes et de ses côtes, et surtout, remarquant sa difficulté à respirer correctement.
Dans un dernier élan de courage, elle fit un bruit, un bruit qui appelait sa belle qui arriva presque aussitôt. Elle marmonna à sa Chouette avec ses dernières forces.


-Shaka j.......

Elle n'eut même pas la force d'en dire plus et son nez se planta dans la boue, sa respiration difficile fit encore quelques bruits, avant de s'arrêter d'un seul coup d'un seul.
Si on retournait le visage de Nadège Ambroise vers le ciel, on aurait pu voir sur son visage, une dernière larme couler sur sa joue et les dernières pensées qu'elle eut allèrent vers tous ceux qu'elle allait maintenant rejoindre là haut. Elle allait enfin avoir sa propre étoile sur cette grande et magnifique tapisserie qu'était le ciel.


Cette mort de mon perso n'était Ô combien pas du tout prévue dans mon programme ^^".
Je m'excuse donc auprès des joueurs de LP et AScle qui vont devoir trouver un autre second de liste et un autre vice-chambellan pour le SRING. Je suis plutôt deg de me faire éradiquer pour avoir demandé à un ami de mettre mon perso en retraite vu que ma connexion internet déconne.
Robi ! Tu reprends la tête du GAD Chérie .

Voilà voilou, après Joey... Nad... Quoi de plus normal .
Bon jeu à tous
LJD Nad
Shaka
Chalon, 24 juin de l’an de grâce 1457.

Cela faisait quelques jours déjà que Nadège, Jinette, Astride et Shaka étaient arrivés dans ce village où il faisait plutôt bon vivre. D’abord occupé à ses sempiternelles études universitaires qui ne lui laissaient que peu de temps pour voir Nadège, il avait décidé de les suspendre quelques temps afin d’être plus présent pour elle.

Ce jour là, il pris une hache à la mairie et se rendit en forêt couper quelques stères de bois. Alors qu’il stérait le fruit de son travail et que cette journée de labeur touchait à son terme, Nadège vint lui annoncer qu’elle se rendait à Dijon afin de porter assistance à un animateur du GAD un peu perdu. Shaka lui promis de la rejoindre dès le lendemain, accompagné de Jinette et d’Astride dont elle lui laissait la responsabilité.
Quelques baisers plus tard, sa compagne le laissait terminer son travail et prenait la route.



Chalon, 25 juin de l’an de grâce 1457.

Le lendemain, réveil impromptu. Un volatile frappe frénétiquement au carreau de la chambre. Shaka tourne la tête vers la source du bruit et reconnaît la chouette de Nadège. Il saute du lit et vient ouvrir pour prendre le message qu’elle lui apporte mais…… aucune trace de missive à la patte du volatile.
Inquiet, Shaka s’habille, va réveiller Jinette et intime l’ordre du départ. Attendant que la servante et l’enfant soient prêtes, il sort de l’auberge pour se rendre au marché et acheter quelques provisions pour la route.
A peine sorti de la bâtisse, l’aubergiste accoure vers lui : Messire! Messire! L’homme est essoufflé, se penche et prend appui sur ses genoux puis, redressant la tête pour regarder Shaka il balbutie :


Vot’ Dame, Messire….. aux portes de la ville……vite….

Shaka n’attend pas la suite et laisse sur place l’aubergiste, courant vers la porte menant à Dijon, l’inquiétude croissant à chacun de ses pas.

Quelques minutes plus tard, il arriva à destination. Toute une foule de villageois était rassemblée mais, contrairement à une foule normale, le silence était de mise. Shaka se fraya un chemin jusqu’au centre de la cohue et, devant une vision d’horreur, stoppa net.

Son teint devint livide, une sensation oppressante envahie sa poitrine, ses yeux se brouillèrent et les larmes se mirent à couler sur ses joues. Nadège était là, allongée sur le sol, le corps inerte, recouvert d’un drap jusqu’aux épaules, le visage souillé par la boue, la vie l’avait quittée.

Shaka s’avança un peu et tomba à genoux devant le corps inanimé, prenant sa main et lui caressant les cheveux. Il ne fit pas attention à la froideur et à la rigidité qui s’était emparée de Nadège et vint lui déposer un ultime baiser sur le front. Malheureusement, ce n’était pas un baiser de protection, mais un baiser de peine, un baiser d’au revoir de la part de celui qui n’avait pas réussi à la protéger au moment où elle en avait eu besoin contre ce qui lui avait ôté la vie.
Il se haïssait, lui qui avait toujours voyagé à ses côtés depuis qu’ils étaient ensemble et qui lui avait toujours juré d’être là pour la protéger, la seule fois où il n’avait pas été là, le pire s’était produit et cette promesse s’était envolée avec elle parmi les étoiles.
Elle qui parlait toujours de ses amis qui n’étaient plus et qui partaient rejoindre les étoiles, elle les rejoignait finalement, plus tôt que prévu. Shaka, même si il n’y croyait pas vraiment, l’avait toujours écouté parler de ses amis, brillants la nuit dans le ciel qui la regardaient de là haut et qui la protégeaient, dont elle faisait allusion quand elle souffrait intérieurement.
A présent, c’est lui qui allait lever les yeux vers la voûte céleste pour y chercher l’étoile de son cœur sur lequel repose un pendentif en verre à l’intérieur duquel on peut voir une marguerite, cette fleur qu’elle appréciait tant.

Elle qui se disait toujours vieille ne l’était pas assez pour quitter ce bas monde…

Malgré la jeunesse de leurs sentiments, la brouille qu’ils avaient eu à Montbrisson suite à une blague de mauvais goût que Shaka avait fait, l’épisode de Poitiers qui avait séparé leur route quelques jours, la mort de Joey, c’était une partie du cœur de Shaka qui partait avec elle.

La vie n’avait pas toujours été tendre avec elle, emportant nombre de ses amis et proches aux Champs Élysée mais elle avait toujours su rester elle-même, quelqu’un de souriant, qui aimait rire, quelqu’un de confiance, quelqu’un de franc qui ne mâchait pas ses mots, quelqu’un d’attentionné, quelqu’un qui avait besoin de réconfort, quelqu’un qui malgré les apparences cachait une grande sensibilité…. C’était elle, Nadège, ou Nad plus généralement, sa coéquipière, la femme qu’il aimait, la femme qu’il aime, la femme qu’il aimera.

La populasse s’était à présent quelque peu clairsemée, Shaka releva la tête, les larmes toujours humides le long de ses joues, et regarda autour de lui afin de trouver une bonne âme qui l’aiderait à porter le corps de sa bien aimée jusqu’à l’église où elle pourrait trouver une première demeure pour se reposer. C’est l’aubergiste qui était venu le prévenir plus tôt qui s’avança vers Shaka et qui saisit l’arrière du drap sur lequel Nadège gisait. Shaka, après avoir remis la main de Nadège le long de son corps, se releva doucement et pris l’avant du drap. Ils la soulevèrent et, d’un pas lent, prirent la direction de la demeure du Très-haut qui, en cette nuit du 24 juin de l’an de grâce 1457 a rappelé une de ses enfants à lui.

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