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Info:
Correspondance de Zoé Lisreux et son entourage. Pages 2 &amp; 3.

[RP] « Le quotidien s'invente... »

Zoe_lisreux

    « Avec mille manières de braconner. »
      Michel de Certeau



      Préchac, le 20 Septembre 1465


    A la lueur d'une chandelle dégoulinante, dans un bureau remis rapidement en état d'utilisation, un verre de Bourgogne non loin, Zoé gratte le vélin.


      Citation:

        Earnan,

          J'espère que vous vous portez bien.

          Permettez que j'aille droit au but. Il me faut m'entretenir de deux choses avec vous.

          Si nos colistiers me confirment de nouveau leur confiance à l'issu de ces élections comtales, je deviendrai donc Comtesse d'Armagnac et de Comminges. A ce titre, j'aimerais d'ors et déjà savoir quel poste vous aimeriez obtenir pour les deux prochains mois.

          De plus, je souhaiterais vous nommer Vice-Comte durant ce mandat. Je vous sais un homme de grande valeur, très sérieux, travailleur et méritant. J'aimerais beaucoup que vous acceptiez cette proposition et que vous m'apportiez votre soutien et vos précieux conseils pendant ces deux prochains mois.


        Dans l'attente de vous lire,





    La douleur lui vrille les tempes. La première lettre est scellée et elle se masse un instant les tempes, avant de prendre un parchemin vierge pour entamer une autre missive.


      Citation:

        De Zoé Lisreux, Comtesse de Fézensac et Dame de Tréziers
        A Martin de Castel Vilar Beaupierre, Comte de Couserans, Seigneur de Préchac, Lapeyre et Clarens

        Votre Grandeur,

          Je vous remercie de votre missive. Je suis soulagée de vous savoir arrivés entiers à Saint Liziers.

          Je ne saurais jamais comment vous remercier de m'avoir proposé d'investir Préchac. Nous venons de nous installer et nous pouvons déjà apprécier le vaste de domaine.

          J'ai également été ravie de vous revoir et d'avoir pu profiter de votre compagnie. J'ai toujours un cadeau à vous offrir qui ne sera malheureusement pas à la hauteur de votre générosité envers moi.


        Bien amicalement,





    Les deux lettre sont confiées à un coursier. La jeune Lisreux se laisse aller contre le dossier de son fauteuil, après avoir attrapé son verre de vin pour en déguster de longues gorgées. Son Capitaine de la Garde ne devrait plus tarder à être de retour, si ce n'est ce soir, sans doute au petit matin...

_________________
En réfection
Tarentio_
L'aller retour avait été long, très long... trop long au goût de Tarentio. Délaisser Zoé pour une affaire à Limoges n'avait, finalement, pas été une bonne idée. Non pas que Zoé avait eu besoin de lui à ses cotés, mais plutôt que lui, finalement, aurait préféré rester en Armagnac que de se rendre là bas pour pas grand chose.

C'est pourquoi il s'était empressé de rentrer, chevauchant jour et nuit. La dernière missive de la noble lui était parvenue, lui signifiant de se rendre à Préchac. Son empressement à rentrer était également lié à l'envie, et surtout au besoin, de discuter de choses importante avec la rousse. Des choses à éclaircir au plus vite.
Il y avait également l'envie d'être ici, pour la féliciter si elle devenait Comtesse, pour la réconforter si elle ne le devenait pas. Même si, le temps de son absence, les jeux semblaient avoir été faits.

Et enfin, le blond aimait voyager la nuit. Il aimait même évoluer la nuit, de manière général. Pour toutes ces raisons, il ne s'était pas arrêté depuis la visite de Montauban. Le cheval y avait eu du repos et de la nourriture avant de reprendre la route.

Et c'est donc au petit matin, alors que le soleil n'était pas encore levé mais qu'il ne tarderait pas à remplacer la lune qui partait se coucher, que Tarentio arriva à Préchac. Bien entendu, allez donc expliquer que vous êtes de l'entourage de la Comtesse à un garde de nuit somnolant et grognon, à pas d'heure, alors que les étoiles brillent encore... Il fût donc stopper net aux grilles du domaine.

Il avait du insister longtemps, avant qu'enfin on le laisse passer par dépit... Et laisser passer, c'était un bien grand mot. La monture avait été guidée vers des écuries, et lui sous bonne garde escorté jusqu'à la petite salle servant de salle à manger et de repos aux hommes armés. A défaut d'avoir le droit de pénétrer la grande bâtisse... Au moins était-il un peu plus au chaud, ici, au milieu des grognements de quelques irréductibles que le sommeil fuyait.

Dans un grand soupire il s'était résigné à obéir. D'un autre coté, il comprenait les hommes de main. Ce n'était pas l'heure des visites.. Et s'il n'était pas un visiteur ordinaire, il pouvait leur pardonner de ne pas le savoir. Tarentio était le capitaine de la garde de Zoé, et non pas celui de tous les soldats du coin... Malheureusement... Peut-être pourrait-il demander à le devenir, à l'occasion...
Alors il commença à jouer aux cartes - et à piquer la solde des pauvres soldats - en attendant que le plus jeune des enrôlés aille quérir Zoé.

Le pauvre bougre allait sans doute prendre une bonne soufflante en réveillant la Comtesse si tôt, si tant est que celle-ci était entrain de dormir... Mais pour le coup Tarentio n'avait pas laissé le choix au jeunot, et ses collègues semblaient plutôt favorables à l'idée de faire prendre tous les risques à la recrue la moins expérimentée...
Earnan..
Tout d'abord pétrir la pâte. Mélange d'eau, de farine, un peu de sel et quelques ingrédients secrets. Il va sans dire que chaque quantité est précise et ne se dose qu'à l'oeil expert du Maitre. Un bâton, des muscles et de l'huile de coude plus tard, la texture ressemblant à un lourd mantel de laine dégoulinait reposait en boule sur la table de bois appelé tour dans le jargon.
L'homme y avait découpé ses pâtons en les soupesant puis les avait "boulés" en un tour de poignet antique. Enfin, la pâte, après s'être reposé dans une grosse armoire de bois, avait bien poussé. Elle fut délicatement déposée sur la sole de pierre. Dessous, le brasier de l'enfer chauffait inlassablement la pièce entière et même les fenêtres pourtant grande ouvertes sur la nuit fraîche n'y faisaient rien.

Comme dans chaque travail qu'il réalisait, il s'imposait la plus grande des concentrations. Pas de place aux pensées, aux émotions ou aux distractions. Comme disait l'autre, c'est pas beaucoup plus compliqué de faire du bon travail quant on en fait du mauvais. Vous imaginez bien qu'un coursier toquant au chambranle de la porte n'était pas de bon augure, ni pour lui, ni pour Earnan.
Armé de sa pelle, il sortait brièvement les pains du four afin d'en vérifier la cuisson, le front plissé et le regard toujours aussi froid contrastait avec la chaleur règnante.

Toc toc toc!

Ignorance totale du Maitre artisan en son atelier qui n'avait pas que ça à faire.

Toc toc toc!


-Pose ça là dans le coin. finit-il par dire entre deux machoires serrées.

Toc toc toc!


Le coursier ne vit qu'au dernier moment le coupe-pâte se planter dans le chambranle de la porte, à quelques centimètres de son oreille gauche. Il ouvrit de grand yeux mais ne put emmètre de son, la pelle de bois appuyait fortement sur sa gorge. Il articula silencieusement les mots "main propre" et "attendre réponse".
Earn' ne se détendit pas pour autant et bouta le coursier en dehors de son fournil en lui annonçant d'un calme dangereux qu'il n'aurait qu'à revenir au matin.

Lorsque le coursier revint, non sans un affreux mal de ventre, au fournil de l'ours, il trouva porte close. Toute lumière éteinte, seule la chaleur sortait encore des grosses pierres de l'édifice. Clouée sur l'huis de bois, une lettre savamment pliée, à l'écriture plus ou moins appliquée indiquant le nom de la destinataire. L'homme ne s'amusa pas à lire le courrier cependant, pour vous lecteurs adorés, voici ce qu'il disait:


Citation:
    A Zoe Lisreux

      Le travail est la santé.
      J'ai toujours apprécié les gens préférant vous poignarder par devant que ceux initiant de sourds complots derrière le dos. Aussi, venons en au but en effet.

      Concernant les postes futurs, c'est à vous de voir ou je serais le plus utile. Je ne fais pas dans la communication. Je préfère les armes, la Prévoté était intéressante.
      Je peux également être bailli, c'est une occupation fort plaisante mais les paperasses sont interminables.

      En rapport avec votre offre, je ne sais.
      On m'a convaincu de cela cependant je doute que mes conseils ne soit appréciés tout le temps. Pour faire simple, je me fiche de savoir si cela heurte ou non.
      Alors oui, pourquoi pas. A vous de bien réfléchir à ce que cela implique.


    Militairement,
    Earnan Dehuit de Malemort

_________________

A la guerre comme à la guerre.
Zoe_lisreux

    Zoé ne dort pas, elle somnole au milieu de son grand lit vide, perturbée par une multitude de pensées. A la fois sereine, dans cette impression de maîtriser sa vie, de réussir comme elle l'espère, elle ne dort plus de savoir que du jour au lendemain, son petit conte de fées peut disparaitre pour se transformer en cauchemar.

    C'est sa suivante qui vient doucement la sortir de ses angoisses. Elle, elle sait qui est Tarentio et l'importance qu'il a pour la Comtesse. Elle n'a donc aucune crainte de venir la déranger, contrairement à la jeune recrue qui attend, tremblante, dans la pièce à côté. La jeune Lisreux se redresse vivement.


    Qu'il vienne immédiatement, je vais le recevoir dans l'antichambre.

    La servante s'exécute rapidement, laissant la Comtesse seule. Cette dernière quitte son lit d'un bond presque enfantin, mené par une certaine excitation. Elle enfile son blanchet de damas couleur crème, par dessus sa longue chemise de soie blanche et approche du feu qui crépite joyeusement dans la cheminée. Un sourire incontrôlable, presque niais se visse sur son visage dans l'attente de son Capitaine.


    Le lendemain, en fin de journée, elle répondra à Earnan...


    Citation:

      Earnan,

        Parfait. Je ne vous voyais pas autre part que sur un poste dans la Sécurité. Je prend note de vos souhaits.

        Sachez que je ne prend jamais aucune décision à la légère et sans y avoir sérieusement réfléchi. Je suis parfaitement consciente de tout ce que cela implique et je suis prête à essuyer toutes les tempêtes.

        L'affaire est faite.


      Respectueusement,




_________________
En réfection
Tarentio_
Et enfin on vint le chercher. Le sourire aux lèvres, le blond amassa les gains de la fin de nuit. Il n'avait pas hésité à plumer les pauvres gardes aux cartes. Avait-il triché? Assurément, mais qui pouvait le lui reprocher? Il était presque certain qu'à la table où il s'était assis, tous trichaient. Quoi qu'il en soit, ils étaient bon pour redoubler d'ardeur au travail, une bonne partie de leur solde venant de s'envoler, il n'avaient plus d'autre choix que de mériter la suivante pour espérer avoir un petit bonus dessus.

Et le blond se leva et s'inclina respectueusement, le sourire narquois fiché sur les lèvres. Après avoir courtoisement remercié ses hôtes, il sorti de la salle pour suivre son nouveau guide. Encore ce jeune enrôlé qui semblait bien plus ragaillardit cette fois. Celui-ci l'observait d'ailleurs avec respect. Les raisons pouvaient être multiples, entre le fait que la Comtesse acceptait de le recevoir immédiatement, les tatouages qu'il arborait sur les joues, ou bien encore les deux épées qu'aucun des gardes, pas même le plus vieux, n'avait osé lui demander de retirer pour avoir le droit de visiter la Comtesse.
Et si Tarentio avait bien remarqué comme celui qui avait l'âge d'être son fils le détaillait du coin de l’œil, celui-ci pensait être discret, détournant vivement la tête dès que le blond posait un regard curieux sur lui. Peu importe, Tarentio aimait imposer le respect, assurément. Le jeune garde marquait même des points !

Et enfin, il fût introduit dans l'antichambre où l'attendait Zoé. Le sourire aux lèvres et pour faire bien devant la recrue, Tarentio s'avança et s'inclina légèrement, tout en parlant d'une voix claire.


Le bonjour Votre Grandeur... Je suis de retour...

Le sourire sur les lèvres du blond, qui se tenait dos au garde qui ne pouvait donc pas le voir, était moqueur, et même joueur. Tarentio ne s'adressait jamais à la rousse de cette façon, et même pas en publique. Mais cette fois-ci, sans doute de bonne humeur d'être enfin rentré et de retrouver sa place aux cotés de la Comtesse, le capitaine des garde de Zoé était d'humeur taquine.

Ce n'est que lorsque le jeune fût congédié que le blond se redressa, pour venir se permettre une petite accolade, et plus encore, puisqu'il prit Zoé pour l'enlacer réellement dans ses bras. Quelques secondes, au calme. Même si lui était encore poussiéreux du voyage qu'il venait d'effectuer et qu'il ne manquait certainement pas de salir la Comtesse... Et qu'il ne devait pas forcément sentir la rose non plus... C'était donc qu'il imposait à la rousse cette proximité tout en ayant conscience qu'elle n'était pas forcément très agréable pour elle. Puis finalement il inspire et la relâche, pour l'observer.


Comment vas-tu Zoé? Il est peut-être un peu tôt encore pour te féliciter de ta nouvelle élection?
Zoe_lisreux

    Après avoir observé un instant la danse des flammes, la jeune rousse file jusqu'à sa coiffeuse et s'asperge le visage d'un peu d'eau fraîche. Elle s'essuie soigneusement à l'aide d'un linge et passe une main dans sa chevelure pour la secouer et lui redonner un peu de volume, tout en s'observant dans le miroir. Détails futiles et féminins...

    Elle délaisse finalement sa chambre pour passer dans la pièce d'à côté. Elle y tourne en rond d'impatience dans la pénombre. Le temps qui passe lui parait d'une éternité insoutenable.

    Elle se fige quand la porte s'ouvre enfin, dévoilant celui qu'elle n'a plus vu depuis de nombreux jours. Le feu dans la cheminée et quelques chandelles ici et là diffusent une lumière vacillante. Les yeux posés sur lui, Zoé tente de ne pas éclater de rire et garde son sérieux jusqu'à ce que la porte se referme, les laissant dans une intimité pourtant toute relative.

    La Comtesse épargne quelques pas au Voleur en venant également à lui pour fondre entre ses bras, dans un long soupir de bien être. Elle occulte les odeurs de poussière et de cheval, trop heureuse de le retrouver. Son absence lui ayant fait réaliser à quel point elle peut tenir à lui.

    Ils se séparent mais elle garde une main dans la sienne.


    Je vais bien.

    Elle lui sourit, retenant pour le moment des gestes plus intimes.

    C'est trop tôt oui, tu es bien placé pour savoir que tout peut basculer, à n'importe quel moment. Aucune situation ne peut être maîtrisée totalement. Et toi ? Ce voyage ? Décevant, je gage ? Veux-tu que je demande à ce que l'on te prépare un bain ?

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En réfection
Martin.cv
Installé dans mon nouveau Castel à Couserans, je n'ai pas vraiment eu le temps de répondre à la Comtesse de Fezensac. Les ordres sont donnés pour que mon installation soit parfaite. J'avais aussi fait envoyer des vivres à Préchac et des gens pour que le confort soit au maximum. La bourse est déliée pour que les deux Castels soient installés en temps et en heure. Je faisais confiance à Zoé pour Préchac. Je me doutais que la jeune femme ne ferait pas dans la dentelle et qu'elle si installerait en maîtresse des lieux. Chose qui m'allait parfaitement bien entendu.

Installé derrière mon bureau, je prends ma plume d'oie et je la trempe dans l'encre pour débuter ma réponse.


Citation:


Citation:
De Martin de Castel Vilar Beaupierre, Comte de Couserans, Seigneur de Préchac, Lapeyre et Clarens
A Zoé Lisreux, Comtesse de Fézensac et Dame de Tréziers, maîtresse de Préchac,

Votre Grandeur,

je suis ravi d'apprendre que votre installation se passe bien. Je ne sais si mes gens et les vivres que je fais envoyer seront arriver avant ma lettre mais je souhaite que vous ne manquiez de rien. De toute manière, vous faites comme chez vous, je paierai ce qu'il vous faudra. Comment est Préchac ? De gros travaux sont ils à prévoir ? Je ne puis le demander à Seleukos qui n'a pas le temps de se rendre au four et au moulin dans une même journée. Je pense qu'il va être temps qu'il se trouve une aide pour mes terres. Je lui en parlerai après son mariage. Enfin tout ceci n'est que plainte d'un pauvre Comte trop bien loti qui n'a rien trouvé de mieux que de se plaindre par lettre.

Autre sujet qui n'a rien à voir, pensez vous vous rendre au mariage de mon intendant ? Je sais qu'il est rare que les nobles se rendent au mariage d'un roturier mais je serai ravi de vous y voir. Je ne sais ce qu'il a prévu pour la suite des festivités mais nous allons assister à un mariage... charmant, je n'en doute pas.


Je tacherai de venir à Préchac prochainement.
Prenez soin de vous,

Martin CVB

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Tarentio_
Le blond écoutait la rousse répondre, avant d’acquiescer à ses paroles. C'est vrai que rien n'est jamais joué d'avance. Suffit d'un petit coup en traître et... Pouf, tout s'envole et s'éparpille au gré du vent. Et plus on y met du cœur, et plus il est difficile de recoller les morceaux.

Et puis voilà que Zoé lui parle d'un bain. Le blond fronce alors les sourcils et se regarde d'un œil circonspect. Il n'a pas conscience à quel point il est sale... Néanmoins c'est vrai qu'un bon bain lui ferait du bien. Et puis elle a dit : "à ce que l'on te prépare un bain" et "on"... Ce n'est donc pas lui.. Et c'est d'autant plus appréciable, un bain que l'on ne prépare pas soi même !


Décevant, oui... Inutile... Ennuyant...

La liste des adjectifs pouvait être longue, mais il y coupa court pour reprendre l'idée du bain.

J'ai l'air si sale que ça...?
Mais tu as raison, un bon bain me ferait du bien. Avec de l'eau bien chauffée, si possible.


Tant qu'à faire, soyons un peu exigeant. Et puis finalement une autre question le taraude. En réalité, il s'en doute bien, étant donné qu'ils en avaient déjà discutés. Mais malgré tout, un élément de la dernière missive de Zoé l’interpellait et il joua les innocents.

Dis moi.. Dans ta dernière missive tu parles de promotion, si je ne m'abuse... Quand aurai-je le plaisir de la recevoir? Et qu'est-ce que ce sera?

Le sourire sur ses lèvres se fait joueur, taquin. Oui, ils en ont déjà parlés, oui il le sait plus ou moins. Mais c'est une excuse comme une autre pour justifier de rester dans les parages plus longtemps. Pour discuter, et pour garder Zoé près de lui quelques minutes, après cette longue absence.
Et dans sa main, celle de Zoé toujours glissée. Alors il la serre doucement, sans pour autant l'écraser.
Zoe_lisreux

    Elle le dévore des yeux. Son absence lui fut un poids dès la première seconde, elle cru soudainement marcher dans le brouillard alors qu'il lui tenait la main dans les ténèbres depuis des mois, vers une lumière incandescente qu'elle n'avait su voir, trop occupée à regarder avec crainte derrière elle. Ces nombreux jours sans lui lui avaient fait réaliser que l'éclaircie était là.

    Lorsqu'il accepte le bain, elle rompt le lien de leurs mains pour s'approcher d'une console.
    Elle affiche un sourire amusé devant son impatience apparente et attrape une clochette pour la secouer. Puis elle se tourne vers lui et s'appuie sur le petit meuble. Un fin sourire énigmatique orne son minois.

    Sa servante apparaît dans l'encadrement d'une porte.


    Faites préparer un bain pour mon nouveau Sénéchal.

    La jeune fille acquiesce et disparaît aussitôt.

    La Comtesse n'a pas quitté Tarentio des yeux.


    Je t'offre le contrôle sur tous mes biens et mon quotidien. Qu'en penses-tu ?

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En réfection
Tarentio_
Sénéchal... Le contrôle des biens et des affaires de Zoé... Oui, ça lui convient. Il n'a même pas besoin d'y réfléchir, de toute façon. L'offre est bien trop alléchante. Elle témoigne par ailleurs de la grande confiance qu'elle place en lui en lui offrant un poste aussi confidentiel et précieux. Ils avaient parlés d'un poste d'intendant, au départ, mais celui de sénéchal était parfait.

Pour toute réaction le blond offrit un large sourire et une inclinaison de la tête en entendant les mots prononcés par la rousse.


Parfait. Si tu n'as pas peur de me voir mettre le nez dans tes affaires...

Un instant son regard glisse sur la porte par laquelle la jeune fille s'est dérobée, puis il revient à la future Comtesse.

Mais tes biens seront bien gardés, tu peux compter sur moi.

Et une dernière question lui vient à l'esprit, en repensant aux miliciens qui gardent le domaine. Alors tout en la posant, il fait quelques pas de cotés, prêt à rejoindre le couloir par lequel la servante a disparue. Un bon bain, ça n'attend pas !

Une dernière chose.. Pourrais-tu augmenter la solde des gardes de Préchac? Ca me fera davantage d'écus à leur prendre aux cartes.

Le sourire arrogant sur le visage, il s'éclipse finalement, à la recherche de l'eau relaxante qui doit l'attendre quelque part.. Il aurait bien proposé à Zoé de l'accompagner, mais cela aurait été indécent...
Zoe_lisreux

      3 Octobre 1465


    Relevée temporairement de ses fonctions d'Intendante auprès de Son Altesse Royale Mélissandre de Malemort, son Sénéchal nommé, Zoé lui ayant délégué toutes ses affaires personnelles, elle pouvait désormais se concentrer sur sa régence qui commençait sur les chapeaux de roues. Pas encore élue qu'elle recevait la démission de Shina, à peine élue que deux villes lui étaient prises...

    Déjà en prise avec des problèmes d'alcool, ce n'était pas ce mandat qui la ferait décrocher, loin de là...

    Citation:
    A Sa Grandeur Zoé de Lisreux, Comtesse de Fésenzac, Dame de tréziers, élue au conseil comtal d'Armagnac et Comminges
    De Shina Cardelina, Grand Bateleur d'Armagnac et Comminges, Légat diocésain

    Salutations Votre Grandeur,

    Je me permets d'anticiper un peu sur votre élection future au poste de Comtesse d'Armagnac et Comminges pour vous faire part de ma décision de démissionner de mon poste de Grand Bateleur, et ceci afin que vous puissiez vous organiser. C'est avec un grand regret que j'ai pris cette décision, mais je n'ai plus le temps de me consacrer pleinement à ce poste qui demande plus de dynamisme que je ne suis en mesure de donner actuellement.

    D'après la Charte, ce serait à mon Petit Bateleur Amelliane de me suppléer pour une durée maximale d'un mois le temps que vous refassiez des élections. Ceci est à voir avec elle, puisqu'elle m'a fait part de son envie de voyager. Je peux assurer la transition si nécessaire.

    Je vous assure néanmoins que je ne quitte pas le Pôle puisque je reste adjointe à l'animation de Muret, et je suis toujours disponible pour aider.

    Je reste votre humble servante,

    Fait à Muret, en ce jour du 26 septembre 1465
    Shina



    Citation:
    A sa Grandeur Zoé de Lisreux, Comtesse d'Armagnac et Comminges, Connétable du Comté
    De Amelliane de Réaumont Kado'ch, dame de Rozès, Petit Bateleur d'Armagnac et Comminges

    Bonjour votre grandeur,

    Je me permets de vous envoyer cette missive de tournure officielle pour vous prévenir de mon intention de démissioner de mon poste de petit bâteleur.

    En effet, je vais devoir m'absenter du Comté pour une longue période donc je ne pourrais pas assurer la tâche qui m'incombe.

    Je sais que ma démission tombe au plus mal car le Grand Bâteleur, Shina m'a prévenu aussi de sa démission..

    Je vous prie de bien vouloir m'excuser encore.
    Que Dieu vous garde

    le 30 septembre 1465

    Amelliane de Réaumont Kado'ch, dame de Rozes



    Citation:

      De moi, Zoé Lisreux, Régente d'Armagnac & de Comminges,
      A vous, Shina Cardelina, Grand Bateleur d'Armagnac & de Comminges, Légat diocésain,

      Salutations,

        C'est avec beaucoup de peine que nous apprenons votre décision de quitter votre poste de Grand Bateleur. Nous nous souvenons encore de ce jour où nous avons lu votre lettre de candidature et avons décidé de voter pour vous.

        Nous prenons acte de votre démission et vous remercions pour votre travail et votre dynamisme. Nous allons faire le nécessaire afin que la place ne reste point vacante trop longtemps.


      Ecrit et scellé à Auch, le 3ème jour d'Octobre 1465






    Citation:

      De moi, Zoé Lisreux, Régente d'Armagnac & de Comminges,
      A vous, Amelliane de Réaumont Kado'ch, dame de Rozès, Petit Bateleur d'Armagnac & de Comminges

      Salutations,

        Nous prenons bien acte de votre démission du poste de Petit Bateleur, à laquelle nous nous attendions malheureusement.

        Nous tenons à vous remercier pour votre présence auprès de Shina, notre Grand Bateleur et du travail que vous avez accompli en collaboration avec elle.

        Si d'aventure vos pas et votre raison vous ramenaient à notre chère Armagnac, nous serions heureuse et soulagée de vous accueillir de nouveau au sein du Pôle Animation.

        Que le Très Haut veille sur vous... Amelliane...


      Ecrit et scellé à Auch, le 3ème jour d'Octobre 1465




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En réfection









Zoe_lisreux

    « Il faut oublier. Tout peut s'oublier. »

      Jacques Brel



    Le prendre au mot. Facile à dire. Le pourrait-il, lui, l'oublier ? Des sourires échangés, des rires, de leur complicité, de la soirée du jeu d'échecs, des débats au conseil, et de cette nuit. De la nuit, l'unique nuit.
    Zoé ne s'attachait plus. Pour s'épargner les souffrances de l'abandon et de la déception. En de rares occasions, pourtant, certains lui faisaient oublier les souvenirs douloureux, les blessures, les désillusions.

    Celle-ci est grande, autant qu'injuste. Souvent elle blesse, volontairement, par sa froideur et son désir de pouvoir. Pourtant, cette fois, seuls ses sentiments ont guidé ses décisions, sous couvert d'un rôle qu'elle doit tenir, espérant que cela suffirait à s'octroyer le pardon.

    La main glisse sur l'étoffe bleutée soigneusement pliée dans une boîte. Pensive, triste, lasse. Seule. Un page entre et la Comtesse sort de ses pensées pour refermer d'un coup sec le couvercle.


    Vous pouvez faire parvenir ceci au Comte de Couserans.

    Pas de lettre, la robe est en elle même un message plus que clair. Puisqu'il veut être banni de sa vie, elle va lui faire comprendre à quel point, parfois, elle peut être obéissante.

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En réfection
Martin.cv
        "La question est de savoir si nous devons garder plus de rancune aux femmes des peines qu'elles nous auront faites ou plus de reconnaissance des ivresses qu'elles nous aurons prodiguées." Georges Courteline



Le paquet m'a été transmis et à la découverte de la robe, j'avais été piqué. Piqué car vexé qu'elle puisse oser me la rendre. Cette robe avait été créé par ma tante. Elle avait prit le temps d'écouter ma demande, de coudre les tissus, les motifs et de faire en sorte que la couleur irait parfaitement à la rousse. Cette robe avait été le symbole de mon attachement pour celle avec qui je me déchirai aujourd'hui. Ca ressemblait à un divorce ce que l'on vivait. La haine et l'envie de blesser l'autre prenait le dessus sur l'affection qui avait lié deux être. La robe est rendue, la boite est fermée et l'envie de la faire brûler me prend. Je fais signe pour qu'on approche et au moment de donner l'ordre, je ne peux m'y résoudre. Valeryane y a passé beaucoup de temps.

    Je ne veux plus voir ce paquet... Mettez le où bon vous semble...


Blessé je le suis et comme tout animal blessé, je m'isole dans mon coin pour lécher mes plaies. Tigist partie, toute cette guerre n'avait plus lieu d'être mais le mal était fait. Je me sers un verre d'Armagnac que je bois en quelques gorgées. Un second verre est remplit et je me dirige vers mon bureau. Ma main glisse dans ma chemise et je tire sur le cordon en cuir pour observer l'anneau. En voulant aider une Comtesse, j'avais perdu beaucoup mais j'avais aussi gagné quelque chose. L'espoir de La revoir restait présent, je me demandait si tout allait bien pour Elle, si les montagnes n'avaient pas été trop rude pour son fils. Le froid tombait vite le soir et le temps tournait encore plus vite dans les hauteurs. Comment savoir si tout allait bien ? Cela m'était impossible.
L'anneau est serré dans la main, les souvenirs sont refoulés et je le remets à sa place, au chaud contre ma peau.

J'attrape ma plume d'oie et je la trempe dans l'encre. Une lettre est écrite mais elle ne sera pas envoyé. Elle rejoindra d'autres lettres que je garde dans un coin de mon bureau. Des lettres où je confie ce qu'il se passe depuis Son départ, ce que j'aimerai lui dire, lui faire. Point d'amour la dedans, juste l'envie de trouver un échappatoire à ce monde. Pour la première fois j'aimerai ne pas être noble, ne pas être enfermé entre ses murs. Fuir ce Comté comme je l'avais déjà fuis bien plus jeune. Fuir et voyager pour vivre.

Un soupir me gagne, la lettre est scellé et rangé. Le verre d'Armagnac rejoint ma main et je vais me perdre dans la contemplation de l'extérieur. Que me réservait le destin ? J'avais perdu tout ce qui m'était précieux, Rose, Zoé, ma mère... L'isolement se fait sentir et je préfère fuir la réalité que l'assumer alors le verre rejoint mes lèvres pour le finir. Quand je ne pourrai plus tenir debout, mon jeune page m'aidera à me coucher et me retirera mes bottes pour que je puisse me reposer.

_________________
Zoe_lisreux

      Nuit d'Octobre


    Froide et triste. Tu es seule Zoé. L'es-tu ? Non, tu te sens seule.

    Nuance.

    Des tes nuits d'insomnies, de ces verres de vins qui n'ont de cesse de se vider entre tes lèvres, tu ressors chaque jours plus pale et plus faible. Plus dévastée de l'intérieur. Qui pourrait le voir ? Chaque jour les mêmes gestes. Tu te fais habiller et coiffer, tu te rends au Conseil, tu lis les lettres, les rapports, tu répartie les tâches, tu vérifies, tu scelles, tu... C'est devenu mécanique. Qu'est-ce qui te rend si vide et si morose ? L’échec de ton mariage ? Tes relations glaciales avec Martin ? L’opiniâtreté de Foulques à te résister ? Tarentio qui s'éloigne ? L'absence de ton frère ?

    Tout simplement le fait que, ces temps-ci, tu ne maitrises plus rien ?

    Alors ce soir, tu erres dans les couloirs du château. Pieds nus, en chemise et blanchet blanc, tel un fantôme. A pas lents. Ta mains tendue glisse contre la parois de pierres rugueuses, comme cette nuit à Pirmil, où tu avançais, si sure de ne faire qu'une bouchée de ta proie. A cet instant précis aussi tu sais où tu vas. Qui tu veux voir. Qui tu veux aimer. Personne ne t'arrêtes, tu es la Comtesse d'Armagnac et de Comminges. Tu es digne, même dans l'indignité. Tu es puissante, même en tenue de nuit. Et tu te glisses silencieusement dans une chambre, puis dans un grand lit. Tu te loves contre un petit corps endormi. Un bras l'emprisonne doucement, tandis que l'autre main dégage tendrement sa nuque de la volumineuse chevelure brune pour venir y poser tes lèvres.

    Et tu inspires son parfum, avant de murmurer :


    Si tu savais comme ton père me manque Petit Prince...

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En réfection
Zoe_lisreux

      31 Octobre 1465


    Citation:

      Le Bonjour à Vous Seigneur de Saint-Lys,

        Ma démarche vous surprendra peut-être, d'autant que nous nous connaissons si peu. Mais je me pemets.

        Je souhaite faire un second mandat de Comtesse car de nombreuses affaires entamées ne pourront être achevées d'ici les 25 jours qu'il reste au Conseil.

        Nous manquons cruellement d'un Juge compétent et efficace, au regard des nombreuses affaires rondements menées devant la justice par notre fabuleux Procureur.

        J'ai pensé à vous Messire, pour occuper la place.

        Cela pourrait-il vous intéresser, en auriez vous le temps pour les deux prochains mois ?






      3 Novembre 1465


    Citation:
    Bonjour Votre Grandeur

    Je vous demande pardon du retard à vous répondre, mais j'avais besoin de réfléchir à votre proposition qui m'honore. Voici donc ma réponse :
    Je ne peux vous garantir de participer activement à la campagne électorale, puis aux grands débats au Conseil comtal par manque de temps, mais, s'il vous faut avant tout un juge, sachez que je me rendrai disponible pour cette tâche que j'essaierai d'accomplir au mieux.
    Je pense aussi devoir vous signaler que je serai peu présent de la Saint-Noël au Jour de l'An, mais je ne serai sans doute pas le seul en cette période. Toutefois, n'ayant pas de projet de voyage ou de retraite, je serai bel et bien présent.

    A vous de voir si une présence assidue au tribunal mais une participation relativement faible au Conseil vous suffiront.

    Mes respectueuses salutations,
    Skrymir de Saint-Lys



    Citation:

      Seigneur de Saint-Lys,

        C'est moi qui suis honorée de pouvoir vous compter parmi les membres de mon futur Conseil.

        C'est en effet avant tout un juge travailleur et compétent qu'il me faut. Je n'ai pas pensé à vous par hasard. Je prends bien note que vous ne pourrez pas consacrer beaucoup de temps à la campagne électorale ni aux grands débats du Conseil, ce que je comprends et respecte, je suis prévenue.

        Votre présence assidue au Tribunal me comblera déjà bien suffisamment.


      Bien respectueusement,





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En réfection









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