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[Rp] Un courrier qu'on n'attend pas

Don.
"Je ne sais pas quoi lui répondre.
- D'ja faudrait qu'vous vouliez bien partager c'qu'elle dit pour qu'j'vous aide.
- Je ne peux pas.
- 'Lors j'peux pas n'plus.
- Merde. Allez vous faire voir, comme tous les autres ! "


Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness.
Auprès des siens.
Limousin.



Yohanna,

Voilà plusieurs jours que ma réponse aurait dû vous parvenir, mais vous devez admettre que vos précédents courriers ne permettent pas de croire que vous puissiez être encore de ce monde. A tout hasard, voici donc un pli, juste pour vous. Il vient jusqu'à votre personne en espérant que vous soyez la seule destinataire et lectrice des mots qu'il contient, cela signifierait que vous êtes belle et bien vivante et en mesure de tenir encore entre vos doigts, une fine feuille de vélin.
Je n'ai aucune parole constructive à vous fournir, si ce n'est celle de réitérer mon conseil : Revenez. Revenez seule ou non, mais entière et consciente de votre potentiel de survie. Si ma mère est égale à la couenne de jambon (incommodante et saumâtre) vous êtes tout aussi résistante. Vous pourrez survivre. J'y parviens, et je suis une fragile à vos yeux. N'est-ce pas un message d'espoir que vous détenez là, entre vos mains ?

Oubliez la. Oubliez le. Oubliez tout.

Dôn, qui pour une fois, vous veut du bien.


_________________
Yohanna.



Dana,

Devinez où je suis.
Perdu.
Encore perdu.
Oui, vous chauffez. Je suis en France.
Non, pas là non plus.
Allez, je vous aide. A Saumur.
Ça vous étonne, n'est-ce pas?
Pas autant que moi.

Je vous explique.
J'ai vu une licorne couleur arc-en-ciel qui m'a dit "hé mad'moiselle, j'vous dépose kekpart?"
Alors, j'suis montée sur son dos parce que je pensais que j'étais sous l'effet de mon herbe à pipe, voyez... Et en me réveillant, j'étais à Angers.
Racontez pas ça à Léo, je lui ai dit que j'ai trouvé un passage secret qui mène de la mine d'Angers à la mine de Snagov. Le pauvre a subi assez d'émotions avec moi ces derniers jours pour en rajouter.

Bref. J'ai donc débarqué de Licorne, et Vlan! J'me suis pris un procès. Vous vous souvenez l'Anjou? La guerre? Lafa, tout ça? Bah eux, ils n'ont pas oublié.
Du coup, pour ne pas mourir de dépression, je me suis déplacée à Saumur pour attendre ma peine. Avec un peu de chance, notre Tiernvaël viendra m'apporter des chouquettes. Il parait que c'est une mode en Anjou.

Soyez donc heureuse. Je suis revenue. Enfin. Suivant vos bons conseils.
En revanche je n'arrive pas à l'oublier. A les oublier.
Boooon, j'avouuuuuuue, mon procès réussit à bien m'occuper l'esprit! J'ai presque l'impression de revivre! Insulter les gens, les mordre, les agresser, les traiter de cons...
En revanche, j'ai perdu tous mes repères, et aussi la jolie demoiselle qui devait voyager avec moi. Il semblerait que la licorne n'ait pas eu les reins pour en porter une de plus, malgré sa taille toute fine et son poids plume.
Oui, une demoiselle qui me fait chavirer d'un seul regard. Étonnant, n'est-ce pas? Jugez-moi, je vous en prie.

Bref. Je suis seule, mais je vais tenter de m'occuper avec le blond aux collants verts en attendant de savoir où vous êtes.
J'espère que vous êtes jalouse.

Vous m'avez manqué.
Cruellement.

H.

_________________
Don.
Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness.
Sans le souffle.



Etes-vous avec le collanté ? Est-ce qu'il s'inquiète parfois, un peu de moi ?
Vous savez, il m'arrive de l'aimer avec puissance. Une force inexplicable et dont la constance est faible. Voir inexistante. Il me suffit de revoir son museau d'enfant pour qu'en mon cœur, la nostalgie prédomine... Et vient ensuite ses frasques d'adulte, et alors plus rien ne subsiste.
Je l'ai admiré, baisé, frappé puis détesté.
Je l'ai pardonné, mordu, embrassé, aimé.
Je ne sais plus désormais, sur quelle note rester. Je crois avoir besoin de lui, il n'a visiblement plus l'envie de moi. M'est-il indispensable ? Ou faut-il qu'enfin, il crève et me laisse dépérir ?

Êtes-vous avec lui ? Que dit-il ?
Il ne m'aime plus assez, pour m'écrire et panser mon orgueil bien placé ?

Yohanna. Comment-faites vous tout cela ? Tout ce qui fait que vous êtes celle que tous voient ?
Je suis fragile, et cela crève les yeux de chaque personne osant poser les yeux sur moi. J'en ai assez. Aidez-moi.


S'il vous plaît.
Dana.



_________________
Yohanna.


Dana,

Je suis avec lui.
Je le tire, je le traîne, je l'entraîne, je le freine. Je le perds, je le récupère, je vois qu'il erre, qu'il espère, qu'il se perd.
Il est un peu mon frère, je suis un peu sa mère, mais c'est d'une idylle dont il a besoin.
Il pense à vous, oui. Il parle de vous, parfois. Votre nom sort entre ses lèvres rêveuses quand il est sous l'emprise de mes drogues qu'il réclame sans cesse.
J'ai tenté de le divertir autrement, mais je n'arrive pas vraiment à savoir ce qu'il a dans le cœur et dans la tête. Parce que je ne prends pas le temps de l'écouter. Et je crois que plus que ça, il a besoin que je parle.
Nous sommes deux êtres qui avancent côte à côte sans se regarder. Il veut m'épouser.
Ridicule, n'est-ce pas ? J'ai dit oui. Encore pire. Honte à moi.
Par sympathie, par lassitude, par ennui. Pour avoir quelque chose à donner à quelqu'un. Mais je ne suis pas digne, et incapable de lui donner ce qu'il attend de moi. Notre lien s'est couvert d'une incroyable douceur, d'une patience platonique qui fait que ce mariage est encore plus illusoire qu'il ne devrait l'être entre un angevin breton et une royaliste.
Oserais-je aller au bout ? Si je le fais, ce sera uniquement pour lui offrir la stabilité que partout il cherche. Cet enfant n'est pas en sécurité. Nulle part. Ni dans sa tête, ni dans son âme. Il est comme vous.

Je crois qu'il entretient une correspondance avec une de ces femmes rencontrées à Limoges, ou ailleurs, je ne sais. Cela semble lui donner de la couleur au teint. Quand il écrit, il est apaisé. J'ai cru un moment que c'était à vous qu'il adressait ses courriers. Je suis bien étonnée que ce ne soit pas le cas.

N'êtes-vous pas heureuse avec votre mari ? Avec votre enfant ? Vos enfants ?
Naël s'est peut-être résigné à vous laisser profiter de votre bonheur, qu'allez-vous donc vous en rendre malade ?…
Vous n'êtes pas fragile. Ou pas dans le sens où vous l'entendez. Vous n'êtes pas un chêne, vous n'êtes pas un roc. Vous êtes un roseau. Et le roseau plie quand souffle la tempête, mais il ne rompt pas.
Vous vous redresserez, Dana. Comme vous l'avez toujours fait. Pour les vôtres.

C'est pour eux que moi je tiens.

H.

_________________
Don.
Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness.
"Chez les damnés de Sainte Illinda"
GUYENNE.


Qui sont miens ? Mes fils ?

Guénolé ? Il est déjà loin. Auprès d'un prince, il s'éveille et découvre. Il devient homme, celui que son père était. Un véritable. Du bout des doigts, il maîtrise carcans, chaînes et épées. Le pied cavalier, il écrasera, vaincra et ses boucles brunes seront certainement, un jour, couronnées d'or ou tout du moins de succès.
Salomon ? Auprès de mon frère, il grandira. Loin, bâtard d'un "roy" jamais ne sera. Entre Périgueux et Sainte Illinda, prières et blasphèmes. Quoiqu'il en soit, il n'a pas besoin d'une mère mais de sa foi.
Brynjar détient un père. Et si sa mort devait être semblable à celle d'un Remus, au moins sera t'il protégé par son aïeul et son paternel.

Voyez-vous, Yohanna. J'ai bien peur qu'à ce jeu là, vous soyez bien plus aveugle que moi.
Tenir, c'est le terme que vous avez décidé d'employer, et il est justement bon. Vous tenez, tout comme je tiens. Mais ce n'est pas pour les autres, c'est avant tout pour nous.
Je crois vraiment que c'est la raison de notre survie. Notre égoïsme.

Le leurre est si grand.
Je n'ai plus la force d'aimer, de faire semblant. Que reste t'il comme solution ? Périr ou simuler ?

A Tiern, ne dites-rien. Épousez-le. Offrez équilibre et paix de l'esprit.


Trugarez,
Dana.

_________________
Don.
"Je ne sais pas quoi lui répondre.
- D'ja faudrait qu'vous vouliez bien partager c'qu'elle dit pour qu'j'vous aide.
- Je ne peux pas.
- 'Lors j'peux pas n'plus.
- Merde. Allez vous faire voir, comme tous les autres ! "


Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness.
Auprès des siens.
Limousin.



Yohanna,

Voilà plusieurs jours que ma réponse aurait dû vous parvenir, mais vous devez admettre que vos précédents courriers ne permettent pas de croire que vous puissiez être encore de ce monde. A tout hasard, voici donc un pli, juste pour vous. Il vient jusqu'à votre personne en espérant que vous soyez la seule destinataire et lectrice des mots qu'il contient, cela signifierait que vous êtes belle et bien vivante et en mesure de tenir encore entre vos doigts, une fine feuille de vélin.
Je n'ai aucune parole constructive à vous fournir, si ce n'est celle de réitérer mon conseil : Revenez. Revenez seule ou non, mais entière et consciente de votre potentiel de survie. Si ma mère est égale à la couenne de jambon (incommodante et saumâtre) vous êtes tout aussi résistante. Vous pourrez survivre. J'y parviens, et je suis une fragile à vos yeux. N'est-ce pas un message d'espoir que vous détenez là, entre vos mains ?

Oubliez la. Oubliez le. Oubliez tout.

Dôn, qui pour une fois, vous veut du bien.


_________________
Yohanna.



Dana,

Devinez où je suis.
Perdu.
Encore perdu.
Oui, vous chauffez. Je suis en France.
Non, pas là non plus.
Allez, je vous aide. A Saumur.
Ça vous étonne, n'est-ce pas?
Pas autant que moi.

Je vous explique.
J'ai vu une licorne couleur arc-en-ciel qui m'a dit "hé mad'moiselle, j'vous dépose kekpart?"
Alors, j'suis montée sur son dos parce que je pensais que j'étais sous l'effet de mon herbe à pipe, voyez... Et en me réveillant, j'étais à Angers.
Racontez pas ça à Léo, je lui ai dit que j'ai trouvé un passage secret qui mène de la mine d'Angers à la mine de Snagov. Le pauvre a subi assez d'émotions avec moi ces derniers jours pour en rajouter.

Bref. J'ai donc débarqué de Licorne, et Vlan! J'me suis pris un procès. Vous vous souvenez l'Anjou? La guerre? Lafa, tout ça? Bah eux, ils n'ont pas oublié.
Du coup, pour ne pas mourir de dépression, je me suis déplacée à Saumur pour attendre ma peine. Avec un peu de chance, notre Tiernvaël viendra m'apporter des chouquettes. Il parait que c'est une mode en Anjou.

Soyez donc heureuse. Je suis revenue. Enfin. Suivant vos bons conseils.
En revanche je n'arrive pas à l'oublier. A les oublier.
Boooon, j'avouuuuuuue, mon procès réussit à bien m'occuper l'esprit! J'ai presque l'impression de revivre! Insulter les gens, les mordre, les agresser, les traiter de cons...
En revanche, j'ai perdu tous mes repères, et aussi la jolie demoiselle qui devait voyager avec moi. Il semblerait que la licorne n'ait pas eu les reins pour en porter une de plus, malgré sa taille toute fine et son poids plume.
Oui, une demoiselle qui me fait chavirer d'un seul regard. Étonnant, n'est-ce pas? Jugez-moi, je vous en prie.

Bref. Je suis seule, mais je vais tenter de m'occuper avec le blond aux collants verts en attendant de savoir où vous êtes.
J'espère que vous êtes jalouse.

Vous m'avez manqué.
Cruellement.

H.

_________________
Don.
Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness.
Sans le souffle.



Etes-vous avec le collanté ? Est-ce qu'il s'inquiète parfois, un peu de moi ?
Vous savez, il m'arrive de l'aimer avec puissance. Une force inexplicable et dont la constance est faible. Voir inexistante. Il me suffit de revoir son museau d'enfant pour qu'en mon cœur, la nostalgie prédomine... Et vient ensuite ses frasques d'adulte, et alors plus rien ne subsiste.
Je l'ai admiré, baisé, frappé puis détesté.
Je l'ai pardonné, mordu, embrassé, aimé.
Je ne sais plus désormais, sur quelle note rester. Je crois avoir besoin de lui, il n'a visiblement plus l'envie de moi. M'est-il indispensable ? Ou faut-il qu'enfin, il crève et me laisse dépérir ?

Êtes-vous avec lui ? Que dit-il ?
Il ne m'aime plus assez, pour m'écrire et panser mon orgueil bien placé ?

Yohanna. Comment-faites vous tout cela ? Tout ce qui fait que vous êtes celle que tous voient ?
Je suis fragile, et cela crève les yeux de chaque personne osant poser les yeux sur moi. J'en ai assez. Aidez-moi.


S'il vous plaît.
Dana.



_________________
Yohanna.


Dana,

Je suis avec lui.
Je le tire, je le traîne, je l'entraîne, je le freine. Je le perds, je le récupère, je vois qu'il erre, qu'il espère, qu'il se perd.
Il est un peu mon frère, je suis un peu sa mère, mais c'est d'une idylle dont il a besoin.
Il pense à vous, oui. Il parle de vous, parfois. Votre nom sort entre ses lèvres rêveuses quand il est sous l'emprise de mes drogues qu'il réclame sans cesse.
J'ai tenté de le divertir autrement, mais je n'arrive pas vraiment à savoir ce qu'il a dans le cœur et dans la tête. Parce que je ne prends pas le temps de l'écouter. Et je crois que plus que ça, il a besoin que je parle.
Nous sommes deux êtres qui avancent côte à côte sans se regarder. Il veut m'épouser.
Ridicule, n'est-ce pas ? J'ai dit oui. Encore pire. Honte à moi.
Par sympathie, par lassitude, par ennui. Pour avoir quelque chose à donner à quelqu'un. Mais je ne suis pas digne, et incapable de lui donner ce qu'il attend de moi. Notre lien s'est couvert d'une incroyable douceur, d'une patience platonique qui fait que ce mariage est encore plus illusoire qu'il ne devrait l'être entre un angevin breton et une royaliste.
Oserais-je aller au bout ? Si je le fais, ce sera uniquement pour lui offrir la stabilité que partout il cherche. Cet enfant n'est pas en sécurité. Nulle part. Ni dans sa tête, ni dans son âme. Il est comme vous.

Je crois qu'il entretient une correspondance avec une de ces femmes rencontrées à Limoges, ou ailleurs, je ne sais. Cela semble lui donner de la couleur au teint. Quand il écrit, il est apaisé. J'ai cru un moment que c'était à vous qu'il adressait ses courriers. Je suis bien étonnée que ce ne soit pas le cas.

N'êtes-vous pas heureuse avec votre mari ? Avec votre enfant ? Vos enfants ?
Naël s'est peut-être résigné à vous laisser profiter de votre bonheur, qu'allez-vous donc vous en rendre malade ?…
Vous n'êtes pas fragile. Ou pas dans le sens où vous l'entendez. Vous n'êtes pas un chêne, vous n'êtes pas un roc. Vous êtes un roseau. Et le roseau plie quand souffle la tempête, mais il ne rompt pas.
Vous vous redresserez, Dana. Comme vous l'avez toujours fait. Pour les vôtres.

C'est pour eux que moi je tiens.

H.

_________________
Don.
Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness.
"Chez les damnés de Sainte Illinda"
GUYENNE.


Qui sont miens ? Mes fils ?

Guénolé ? Il est déjà loin. Auprès d'un prince, il s'éveille et découvre. Il devient homme, celui que son père était. Un véritable. Du bout des doigts, il maîtrise carcans, chaînes et épées. Le pied cavalier, il écrasera, vaincra et ses boucles brunes seront certainement, un jour, couronnées d'or ou tout du moins de succès.
Salomon ? Auprès de mon frère, il grandira. Loin, bâtard d'un "roy" jamais ne sera. Entre Périgueux et Sainte Illinda, prières et blasphèmes. Quoiqu'il en soit, il n'a pas besoin d'une mère mais de sa foi.
Brynjar détient un père. Et si sa mort devait être semblable à celle d'un Remus, au moins sera t'il protégé par son aïeul et son paternel.

Voyez-vous, Yohanna. J'ai bien peur qu'à ce jeu là, vous soyez bien plus aveugle que moi.
Tenir, c'est le terme que vous avez décidé d'employer, et il est justement bon. Vous tenez, tout comme je tiens. Mais ce n'est pas pour les autres, c'est avant tout pour nous.
Je crois vraiment que c'est la raison de notre survie. Notre égoïsme.

Le leurre est si grand.
Je n'ai plus la force d'aimer, de faire semblant. Que reste t'il comme solution ? Périr ou simuler ?

A Tiern, ne dites-rien. Épousez-le. Offrez équilibre et paix de l'esprit.


Trugarez,
Dana.

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