Syrias
Le Vieux est de retour à Labrit. Il décide de prendre sa journée pour chasser dans la foret domaniale qui, d'après une source sûre, est giboyeuse.
Il marche sous les branches de chênes, noisetiers avec son sac en bandoulière et son bâton soutenant son buste fatigué par de longues journées harassantes à couper du bois.
Il se trouve bientôt dans une clairière, celle appelée " des prieures ", là ou des religieux viennent y prendre le calme, la sérénité. Elle est bordé par un côté de châtaigniers. L'un d'eux est majestueux. Les cochons sauvages y viennent pour manger ses fruits. Le Vieux repère des traces profondes dans le sol.
" Tiens ! Une harde est venue y'a pas longtemps, ils ont retourné la terre dans tous les sens ces gorets. "
Syrias regarde autour de lui, une laie est dangereuse si ses petits sont des trainards ou des curieux, la simple prudence est de tendre l'oreille. Il s'accroupit et ramasse quelques poignées de châtaignes. Avançant de quelques pieds, son regard porte sur un amas de grosses pierres, restent d'une carrière ayant servi, peut-être, à monter des murs comme ceux de l'église. Les blocs entrecroisés entre eux forment des niches naturelles et l'une d'elle, bien abritée, regorge de châtaignes, toutes prêtes, offertes à celui ou celle qui se donne la modeste peine de les ramasser.
" Toujours ça de pris !, pis avec un lapin, c'est pas mauvais non plus. Mais au fait, si j'ai pas de lapin à ce jour, c'est point grave ! Ce ravise-t-il, au final, j'vais en prendre plus, elles sont bin belles, sèches et pas véreuses. "
Syrias ôte sa veste, ferme tous les boutons, noue ses manches et ainsi transformé en baluchon, sa pelure portera bien plus de fruits que sa besace.
" V'la de quoi mettre au moins dix ou quinze livres de châtaignes ! Dit-il tout en s'accroupissant pour faire sa cueillette , j'me ferai un purée, pis j'en broierai pour faire d'la farine et le reste , ben, y' aura pas d' reste pardi ! Rien de trop pour le Vieux ! "
En quelques minutes, son baluchon est remplie de fruits, même les poches sont garnies ainsi que les manches nouées. Il le soulève et dans un élan le jette sur ses épaules. Calé et solidement tenu, il ne bougera pas pendant le trajet du retour.
" Bon, pas de lapin présentement, heureux gaillard qui dormira dans son terrier pour ce soir ! Partie remise ' grandes-oreilles' !. Moi, j'ai d'quoi faire en soupe et farine pour un p'tit moment. Mais faut que j'revienne dans le coin pour tendre des pièges ..."
Syrias s'enfonce dans la forêt sur le chemin du retour, sifflotant, heureux non pas de sa chasse mais d'une cueillette généreuse et nourrissante.
Il marche sous les branches de chênes, noisetiers avec son sac en bandoulière et son bâton soutenant son buste fatigué par de longues journées harassantes à couper du bois.
Il se trouve bientôt dans une clairière, celle appelée " des prieures ", là ou des religieux viennent y prendre le calme, la sérénité. Elle est bordé par un côté de châtaigniers. L'un d'eux est majestueux. Les cochons sauvages y viennent pour manger ses fruits. Le Vieux repère des traces profondes dans le sol.
" Tiens ! Une harde est venue y'a pas longtemps, ils ont retourné la terre dans tous les sens ces gorets. "
Syrias regarde autour de lui, une laie est dangereuse si ses petits sont des trainards ou des curieux, la simple prudence est de tendre l'oreille. Il s'accroupit et ramasse quelques poignées de châtaignes. Avançant de quelques pieds, son regard porte sur un amas de grosses pierres, restent d'une carrière ayant servi, peut-être, à monter des murs comme ceux de l'église. Les blocs entrecroisés entre eux forment des niches naturelles et l'une d'elle, bien abritée, regorge de châtaignes, toutes prêtes, offertes à celui ou celle qui se donne la modeste peine de les ramasser.
" Toujours ça de pris !, pis avec un lapin, c'est pas mauvais non plus. Mais au fait, si j'ai pas de lapin à ce jour, c'est point grave ! Ce ravise-t-il, au final, j'vais en prendre plus, elles sont bin belles, sèches et pas véreuses. "
Syrias ôte sa veste, ferme tous les boutons, noue ses manches et ainsi transformé en baluchon, sa pelure portera bien plus de fruits que sa besace.
" V'la de quoi mettre au moins dix ou quinze livres de châtaignes ! Dit-il tout en s'accroupissant pour faire sa cueillette , j'me ferai un purée, pis j'en broierai pour faire d'la farine et le reste , ben, y' aura pas d' reste pardi ! Rien de trop pour le Vieux ! "
En quelques minutes, son baluchon est remplie de fruits, même les poches sont garnies ainsi que les manches nouées. Il le soulève et dans un élan le jette sur ses épaules. Calé et solidement tenu, il ne bougera pas pendant le trajet du retour.
" Bon, pas de lapin présentement, heureux gaillard qui dormira dans son terrier pour ce soir ! Partie remise ' grandes-oreilles' !. Moi, j'ai d'quoi faire en soupe et farine pour un p'tit moment. Mais faut que j'revienne dans le coin pour tendre des pièges ..."
Syrias s'enfonce dans la forêt sur le chemin du retour, sifflotant, heureux non pas de sa chasse mais d'une cueillette généreuse et nourrissante.