Rouge Gorge.
"La taverne du coeur"
Nevers - BOURGOGNE Savian,Nous sommes donc en accord, restons en à nos prénoms, ce qui est bien plus simple et bien plus bon.
La rime était d'un juste ton, non ?
Nier l'attachement que je porte encore à mon Pays, serait mentir. J'ai été triste d'en partir, mais cette peine fut bien compensée face au bonheur éprouvé une fois loin, et finalement, je dois l'admettre je me sentais enfin : Libre.
J'y ai laissé certes beaucoup de choses. Ma famille en premier lieu. Mon château et mes manoirs. Mon si beau comté en Guingamp et la baronnie de Caro dont vous me saviez maîtresse. Quelques amis, beaucoup de souvenirs mais surtout... Surtout j'ai laissé derrière moi un douloureux passif dont je vous épargne les détails tant ils sont sordides. La France a su m'accueillir, et j'en suis fort soulagée, je ne savais pas ce que j'allais trouver avant de pouvoir fouler son herbe que j'espérais plus verte qu'en Breizh.
Si la logique que vous tirez du fameux dicton dont on vous a fait cadeau s'avère vraie, j'espère pouvoir prétendre à beaucoup d'amour.
Cette phrase peut aussi être traduite par : Plaignez moi, j'ai tellement souffert !
Enfin, trêve de plaisanterie.
Que vous soyez un parent d'Eddard ne m'étonne pas finalement, vous êtes bien
brave Savian, vous aussi !
Et pour répondre à votre question. En effet, j'ai un grand nombre de frères et surs. Peut-être, que grâce à Tuatha avec qui vous êtes lié, il me semble, vous avez appris à en connaître un. Ou une. Peut être même deux. Trois ? Je m'arrête là car nous sommes onze descendants légitimes. Sans compter les bâtards que mon père a semé par ci, par là. Quelle grande famille n'est-ce pas ?
Au grand Dam de mes parents, malheureusement, peu d'entre nous sont mariés, les affres de la passion ont eu raison de la plupart de mes frères. Et là, qu'entends-je ? Ou plutôt qu'écrivez-vous ? Vous aussi l'amour vous a malencontreusement bousculé jusqu'à ce que vous risquiez votre vie ?
Je n'ignorais pas l'existence de votre romance auprès de "la dame aux joutes" comme un bon nombre de personnes se permet de la surnommer. Keltica de son prénom, n'est-ce pas ? Mon chemin a croisé le sien, lorsque mon séjour en Alençon s'est prolongé, par le passé. Elle était encore éprise de votre personne d'ailleurs. Je suis navrée d'apprendre que ce n'est plus d'actualité. Navrée aussi, de constater qu'une demoiselle ne sache guère attendre quelques petits mois, le retour de son homme.
Mais je n'écris pas ces lignes pour monter son réquisitoire ou l'accuser de tous les maux, j'espère seulement que vous allez mieux. Vraiment.
J'ai bien croisé la chancelière, et je ne peux que confirmer vos dires, c'est une jeune fille charmante, en effet. Figurez vous, que sans raison particulière - autre qu'une générosité impulsive - elle m'a offert un nouveau fermail. Le mien était abîmé et porté depuis ma plus tendre enfance, imaginez ma joie lorsque j'ai pu l'échanger contre un neuf. Bien sûr, l'ancien reste en ma possession, j'y tiens bien trop pour m'en séparer, mais obtenir de nouvelles choses, après tant de pertes m'ouvre le cur et me donne l'envie de crier au monde, que rien n'est perdu. Jamais.
Enfin, je m'égare.
Je compte venir, oui, un jour. Mais je ne peux vous promettre une date, mes plans de vie changent en permanence et il serait vilain de vous jurer des retrouvailles qui ne pourront avoir lieu prochainement.
Comme vous le savez déjà, j'ai deux enfants. Deux enfants qu'il me faut désormais protéger seule (enfin pas vraiment car j'ai la chance d'avoir à mes côtés, une personne en qui j'ai désormais entièrement confiance et qui me soutient).
Mais mes fils sont orphelins de père à ce jour. Ma situation, vous l'aurez deviné aisément, ne me permet pas de vivre pleinement tous mes choix de vie potentiels.
Et noyer des poissons, même si l'idée me paraît - non pas alléchante - mais originale, ne sera pas fixée pour demain, j'en ai bien peur ! Regardez comme ma spontanéité en prend un coup. Serais-je devenue une grande personne ? Enfin ?
Conservez tout de même l'idée, derrière une oreille ou sous le bras, que je ne puisse guère m'ennuyer dès mon arrivée, qu'elle soit prévue pour dans deux mois ou six années.
J'ai hâte de pouvoir critiquer l'amour avec vous, même si en ce moment il est loin de me faire faux bond.
A dans six ans, (la durée me paraît plausible.)
Dôn.PS : Bien sûr, il y a quelques mois j'avais évoqué cette proposition. Donnez moi un symbole, un animal, quelque chose à représenter, suivi de votre devise et de la couleur de cire désirée.