Urbain_mastiggia
Les étoiles avaient disparues du ciel mais la lune restait encore visible depuis le bureau en bois clair qu'occupait Urbain dans l'étude pour laquelle il travaillait. La fenêtre face à lui était légèrement entrouverte et de l'extérieur montait une myriade de bruits, des cris des marchands qui cherchaient à vendre leur meilleur produit, des bribes de discussions entre commères et compères, des rires, des animaux qui piaillaient en attendant d'être vendues au plus offrant... Le soleil était occulté par les toits des maisons qui faisaient face à l'office notarial Lorrain mais la luminosité était suffisante pour que les occupants de l'étude ne s'abîment pas les yeux en faisant leur travail. Une pile de parchemin et une plume n'attendaient que l'homme pour se mettre en mouvement.
Urbain sortait du bureau d'un homme replet et souriant. Tous deux discutaient sur le pas de la porte des affaires qu'ils auraient à traiter dans les jours à venir. Parmi elle, Guérin demandait à Urbain de terminer l'expédition de lettres à plusieurs personnes en Bretagne et au delà au sujet d'un de ses clients décédé en Provence. L'inconvénient étant que le client n'avait pas donné toutes les adresses exactes au notaire. Cette erreur allait coûter du temps, mais le client avait fort bien payé les services de maître Guérin, aussi, par conscience professionnelle, celui-ci ferait de son mieux pour remplir son devoir.
C'est après cet échange qu'Urbain regagna son bureau, pensant déjà à la formulation de la lettre qu'il allait envoyer. Si il en avait déjà expédié une pour cet homme il y a peu de temps, l'adresse de la prochaine personne avait été difficile à trouver. Limoges était déjà une grande ville et trouver le nom d'une femme avait été complexe. Mais il y était parvenu et lorsqu'il fut à son bureau, il chercha dans un tiroir un papier sur lequel était notée l'adresse en question.
- Puissiez-vous ne pas être partie entre temps, Dana de Kerdraon...
Il sempressa de noter l'adresse au dos d'un parchemin qu'il laissa sur le côté et commença sa rédaction sur un brouillon au préalable.
Bonjour Dame Dana de Kerdraon,
Je suis Urbain Mastiggia et je représente les intérêts du défunt Gui de Guennec dans les affaires de sa succession. Monsieur de Guennec s'en est allé le 15 du mois de Mars 1465 d'une rechute liée à une précédente infection pulmonaire. Je vous présente mes plus sincères condoléances.
Conformément à la requête qui a été faite par lui, nous avons en notre possession une chemise qui portait les larmes de votre défunte mère et nous sommes chargés de vous la remettre. De même, il a laissé en votre nom ses deux chats pour que vous en preniez soin le plus longtemps possible. Pour terminer, il vous a légué sa plume d'écriture parce qu'il pensait que vous feriez un bien meilleur usage que lui.
Conformément aux dispositions liées au décès de monsieur de Guennec, ses funérailles ont eues lieues en Provence dans la plus stricte intimité mais ses restes sont en cours de rapatriement vers Ploudalmézeau, village sis en Bretagne, afin d'y être enseveli au pied du phare du mat d'Ys, face à la mer qui lui était si chère.
Je vous demande, madame, de me dire par quel moyen vous souhaitez récupérer les cessions de monsieur de Guennec dans les délais les plus brefs.
Je vous prie, madame, de croire en ma sincérité,
Urbainement,
Urbain Mastiggia,
Clerc de notaire.
Fait à Nancy, le Troisième jour du mois de Mai de l'an 1465, pour maître Guérin, notaire.
Urbain relu plusieurs fois ses brouillons et décida de prendre le dernier qu'il avait rédigé. Il le recopia avec minutie sur le parchemin et laissa à nouveau sécher le courrier. Pendant ce temps il continua à rédiger d'autres courriers et quand le courrier fut suffisamment sec, il le plia. et le rangea sur le côté. Sa journée continua à l'étude comme accoutumée et avant que la nuit ne tombe, il gagna le bureau des postes le plus proche pour expédier les différentes lettres qu'il avait rédigé et qu'il avait récupéré auprès des autres membres de l'étude.
Urbain sortait du bureau d'un homme replet et souriant. Tous deux discutaient sur le pas de la porte des affaires qu'ils auraient à traiter dans les jours à venir. Parmi elle, Guérin demandait à Urbain de terminer l'expédition de lettres à plusieurs personnes en Bretagne et au delà au sujet d'un de ses clients décédé en Provence. L'inconvénient étant que le client n'avait pas donné toutes les adresses exactes au notaire. Cette erreur allait coûter du temps, mais le client avait fort bien payé les services de maître Guérin, aussi, par conscience professionnelle, celui-ci ferait de son mieux pour remplir son devoir.
C'est après cet échange qu'Urbain regagna son bureau, pensant déjà à la formulation de la lettre qu'il allait envoyer. Si il en avait déjà expédié une pour cet homme il y a peu de temps, l'adresse de la prochaine personne avait été difficile à trouver. Limoges était déjà une grande ville et trouver le nom d'une femme avait été complexe. Mais il y était parvenu et lorsqu'il fut à son bureau, il chercha dans un tiroir un papier sur lequel était notée l'adresse en question.
- Puissiez-vous ne pas être partie entre temps, Dana de Kerdraon...
Il sempressa de noter l'adresse au dos d'un parchemin qu'il laissa sur le côté et commença sa rédaction sur un brouillon au préalable.
Bonjour Dame Dana de Kerdraon,
Je suis Urbain Mastiggia et je représente les intérêts du défunt Gui de Guennec dans les affaires de sa succession. Monsieur de Guennec s'en est allé le 15 du mois de Mars 1465 d'une rechute liée à une précédente infection pulmonaire. Je vous présente mes plus sincères condoléances.
Conformément à la requête qui a été faite par lui, nous avons en notre possession une chemise qui portait les larmes de votre défunte mère et nous sommes chargés de vous la remettre. De même, il a laissé en votre nom ses deux chats pour que vous en preniez soin le plus longtemps possible. Pour terminer, il vous a légué sa plume d'écriture parce qu'il pensait que vous feriez un bien meilleur usage que lui.
Conformément aux dispositions liées au décès de monsieur de Guennec, ses funérailles ont eues lieues en Provence dans la plus stricte intimité mais ses restes sont en cours de rapatriement vers Ploudalmézeau, village sis en Bretagne, afin d'y être enseveli au pied du phare du mat d'Ys, face à la mer qui lui était si chère.
Je vous demande, madame, de me dire par quel moyen vous souhaitez récupérer les cessions de monsieur de Guennec dans les délais les plus brefs.
Je vous prie, madame, de croire en ma sincérité,
Urbainement,
Urbain Mastiggia,
Clerc de notaire.
Fait à Nancy, le Troisième jour du mois de Mai de l'an 1465, pour maître Guérin, notaire.
Urbain relu plusieurs fois ses brouillons et décida de prendre le dernier qu'il avait rédigé. Il le recopia avec minutie sur le parchemin et laissa à nouveau sécher le courrier. Pendant ce temps il continua à rédiger d'autres courriers et quand le courrier fut suffisamment sec, il le plia. et le rangea sur le côté. Sa journée continua à l'étude comme accoutumée et avant que la nuit ne tombe, il gagna le bureau des postes le plus proche pour expédier les différentes lettres qu'il avait rédigé et qu'il avait récupéré auprès des autres membres de l'étude.