Don.
Fallait-il la tenir ?
Les événements se succèdent à une vitesse consternante, tant que son passé ne peut exiger une renaissance en chaque instant. Seule Dana, décide d'accorder son temps à ce dernier. A son bon vouloir donc, depuis que l'Ami Rouge a décidé de rendre l'âme.
Il y a quelques mois déjà, six ou sept peut être, la jeune femme avait formulé une promesse. Dol devait recevoir de ses nouvelles. Il n'en fut rien, il était enfin l'heure de réparer cet affront.
Il faut la tenir.
Citation:
Dôn ap Maëlweg de Kerdraon
"Doolididom"
Montargis - ORLEANS
Ôh, Miel de ma vie,
Pourquoi ce silence ?
D'une Ode à mon séant (magnifique, si je vous cite), vous passez à l'alarmant silence.
Etes-vous encore vivant ? Si aucune réponse ne me revient d'ici une semaine, il sera temps pour moi d'estimer que vous êtes aussi mort que peut l'être Salar.
Oh. D'ailleurs.
Oui. Le saviez-vous ? Equemont n'est plus. Est-ce ma faute ? S'il était resté en Bretagne à vos cotés, il ne serait très certainement pas en train de moisir sous terre à l'heure qu'il est. Je ne parviens pas à le pleurer, un bon nombre de raisons explique cela, mais je ne vais pas vous infliger la description de chacune d'entre elles. Surtout si je souhaite que vous alliez jusqu'au bout de votre lecture.
Que pourrais-je alors évoquer sans prendre le risque de savoir mes écrits foutus au feu avant même que vous n'ayez pu atteindre la dernière ligne de ce courrier ?
Le manque de vous ? Ce serait exagérer que de l'affirmer, et pourtant vrai en réalité. Vous avez toujours été là, dans le décor ou en acteur investi. De ma naissance à ce jour, vous êtes là. Toujours. Mais vous manquez à l'appel ces derniers mois.
Notre dernière rencontre fut glaciale, vous sembliez heureux, à rire auprès des autres et alors que j'espérais ne serait-ce qu'un regard de vous, rien n'est venu. Je ne suis pas sotte (pas trop en tout cas) et peut comprendre, dans le contexte qui semblait tous nous accueillir dans le même miasme ambiant, qu'il n'était pas l'heure pour nous, de nous retrouver, de nous revoir.
L'est-ce enfin ? J'ai toujours de vous, la pipe que vous m'aviez offerte il y a désormais tant d'années. Elle n'est pas en état de fonctionner, mais sa symbolique me rappelle combien ma vie a pu évoluer depuis le jour où vous l'avez mise au creux de ma paume, ouverte vers le ciel ! Je n'ose vous dire si j'ai appris ou non de votre leçon, mais je gage qu'un jour cette dernière simprégnera en moi et qu'un homme en sera " l'heureux" acquéreur.
J'ai tant de choses à vous livrer, toutes s'entrechoquent, plus rien ou presque ne me vient. En voici un vilain résumé. Bref et trop condensé.
Limoges fut désertée, le tour de France ne cesse plus, je peux désormais compter sur quelques nouveaux amis et mon coeur... Oh oui mon coeur dont vous vous moquez déjà si souvent, il s'ouvre à nouveau pour un être pour lequel vous tomberiez vous aussi en pâmoison. Cet homme m'est si cher, tout ce qu'il tente, ce qu'il touche, ou évoque me paraît merveilleux. Tant que grâce à lui, j'ai le sentiment de connaître enfin, la réelle beauté du jour.
Enfin.
Veuillez me pardonner cet élan d'un palpitant en pleine résurrection. J'ai ouïe dire (il y a quelque mois déjà) que vous alliez épouser une demoiselle ?
Il était temps d'enfin perdre votre statut de veuf. (Enfin, sauf si vous êtes mort actuellement, le problème serait donc résolu.)
Qui est-elle ? Est-elle jolie ? Érudite ? C'est une blonde, n'est-ce pas ?
J'ai une amie qui pourrait vouloir vous épouser, si jamais avec votre nouvelle dulcinée tout sombrait.
Que dis-je d'ailleurs ? C'est une sur, une nouvelle âme, une... Non, je ne vais pas poursuivre, vanter cette personne pourrait vous donner l'envie de venir me la substituer contre je ne sais quelle autre atrocité dont vous seul avez le secret, et figurez-vous qu'il m'est trop difficile de m'en passer pour vous la confier, ne serait-ce qu'une journée.
Oubliez alors. Beaumont Isaure n'est pas pour vous ! N'y pensez plus. Oh, Lem, je vois déjà votre sourire carnassier apparaître sur votre trogne gourmande, et vos larges pognes s'emparer des dessous de ma douce amie, car vous ne pourriez - avouez le - vous empêcher de venir piocher dans ses tiroirs, à elle aussi.
Je viens de relire lentièreté de mon message et je regrette déjà chacun de mes mots, mais en bonne téméraire, je vous laisse pourtant le plaisir de les lire.
Accordez moi quelques nouvelles, en hommage au bon vieux temps.
Lapinoursement vôtre,
Danouille.
"Doolididom"
Montargis - ORLEANS
Ôh, Miel de ma vie,
Pourquoi ce silence ?
D'une Ode à mon séant (magnifique, si je vous cite), vous passez à l'alarmant silence.
Etes-vous encore vivant ? Si aucune réponse ne me revient d'ici une semaine, il sera temps pour moi d'estimer que vous êtes aussi mort que peut l'être Salar.
Oh. D'ailleurs.
Oui. Le saviez-vous ? Equemont n'est plus. Est-ce ma faute ? S'il était resté en Bretagne à vos cotés, il ne serait très certainement pas en train de moisir sous terre à l'heure qu'il est. Je ne parviens pas à le pleurer, un bon nombre de raisons explique cela, mais je ne vais pas vous infliger la description de chacune d'entre elles. Surtout si je souhaite que vous alliez jusqu'au bout de votre lecture.
Que pourrais-je alors évoquer sans prendre le risque de savoir mes écrits foutus au feu avant même que vous n'ayez pu atteindre la dernière ligne de ce courrier ?
Le manque de vous ? Ce serait exagérer que de l'affirmer, et pourtant vrai en réalité. Vous avez toujours été là, dans le décor ou en acteur investi. De ma naissance à ce jour, vous êtes là. Toujours. Mais vous manquez à l'appel ces derniers mois.
Notre dernière rencontre fut glaciale, vous sembliez heureux, à rire auprès des autres et alors que j'espérais ne serait-ce qu'un regard de vous, rien n'est venu. Je ne suis pas sotte (pas trop en tout cas) et peut comprendre, dans le contexte qui semblait tous nous accueillir dans le même miasme ambiant, qu'il n'était pas l'heure pour nous, de nous retrouver, de nous revoir.
L'est-ce enfin ? J'ai toujours de vous, la pipe que vous m'aviez offerte il y a désormais tant d'années. Elle n'est pas en état de fonctionner, mais sa symbolique me rappelle combien ma vie a pu évoluer depuis le jour où vous l'avez mise au creux de ma paume, ouverte vers le ciel ! Je n'ose vous dire si j'ai appris ou non de votre leçon, mais je gage qu'un jour cette dernière simprégnera en moi et qu'un homme en sera " l'heureux" acquéreur.
J'ai tant de choses à vous livrer, toutes s'entrechoquent, plus rien ou presque ne me vient. En voici un vilain résumé. Bref et trop condensé.
Limoges fut désertée, le tour de France ne cesse plus, je peux désormais compter sur quelques nouveaux amis et mon coeur... Oh oui mon coeur dont vous vous moquez déjà si souvent, il s'ouvre à nouveau pour un être pour lequel vous tomberiez vous aussi en pâmoison. Cet homme m'est si cher, tout ce qu'il tente, ce qu'il touche, ou évoque me paraît merveilleux. Tant que grâce à lui, j'ai le sentiment de connaître enfin, la réelle beauté du jour.
Enfin.
Veuillez me pardonner cet élan d'un palpitant en pleine résurrection. J'ai ouïe dire (il y a quelque mois déjà) que vous alliez épouser une demoiselle ?
Il était temps d'enfin perdre votre statut de veuf. (Enfin, sauf si vous êtes mort actuellement, le problème serait donc résolu.)
Qui est-elle ? Est-elle jolie ? Érudite ? C'est une blonde, n'est-ce pas ?
J'ai une amie qui pourrait vouloir vous épouser, si jamais avec votre nouvelle dulcinée tout sombrait.
Que dis-je d'ailleurs ? C'est une sur, une nouvelle âme, une... Non, je ne vais pas poursuivre, vanter cette personne pourrait vous donner l'envie de venir me la substituer contre je ne sais quelle autre atrocité dont vous seul avez le secret, et figurez-vous qu'il m'est trop difficile de m'en passer pour vous la confier, ne serait-ce qu'une journée.
Oubliez alors. Beaumont Isaure n'est pas pour vous ! N'y pensez plus. Oh, Lem, je vois déjà votre sourire carnassier apparaître sur votre trogne gourmande, et vos larges pognes s'emparer des dessous de ma douce amie, car vous ne pourriez - avouez le - vous empêcher de venir piocher dans ses tiroirs, à elle aussi.
Je viens de relire lentièreté de mon message et je regrette déjà chacun de mes mots, mais en bonne téméraire, je vous laisse pourtant le plaisir de les lire.
Accordez moi quelques nouvelles, en hommage au bon vieux temps.
Lapinoursement vôtre,
Danouille.
Parce que la niaise tient parole.
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