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[RP] Enfer ou Ciel ?

Don.
Un, deux et trois. Cloche.

Le caillou est relancé.


Pied, de nez. En moins. néanmoins, je retourne en arrière, de deux cases.


Encore.

Si je perds, c'est qu'il n'y a rien à faire.
Si je gagne, je suis une folle à lier, mais certaines peines sont expliquées.


Le ciel, presque. Revenez à la case départ.

Empreintes visibles, grolles s'épanouissent vers d'autres cieux, puisque même le jeu décide de lui faire comprendre que sa place n'est pas ici.
Où alors ?
Elle saute, d'un pied à l'autre.


Si je relance, ce n'est pas tricher. C'est.. C'est forcer ma chance.


Téméraire, le minuscule gravier vient consolider les bases de l'amertume.


Gast ! Skuizh a revr !
C'est la faute à cette maudite patte de lapin ! A quoi tu m'sers hein ? A RIEN !


La cordelette est malmenée, et d'un ultime mouvement de rage le porte bonheur est arraché et jeté sur le sol boueux.
Le corps tendu observe l'innocent présent, qui rancunier semble invoquer l'averse prête à tomber.


C'est ça. Gronde. Que le tonnerre vienne à son tour, je n'ai pas peur de lui ! Je n'ai peur de rien, tu entends ! Maudite. Maudite !


La pluie vient. Décidément, rien ne semble vouloir aller dans son sens.


Qu'ils rient. Je n'ai pas peur de la solitude.
Qu'ils s'aiment. Je n'ai pas peur non non..
Qu'ils vivent. Annexée, à jamais.
Awen*...Ca n'avait pas été le cas et aujourd'hui... Voilà.


Depuis longtemps ce nom avait été relayé au second plan, évoqué pourtant. Souvent.
Mais aujourd'hui, le regret, la nostalgie et l'incertitude faisaient, qu'elle lui prêtait quelques pensées. Faites qu'elles soient réparatrices.

L'échine se plie, quand les doigts se crispent sur la griffe du lapereau, désormais détrempée.
Le poing fermé, et les azurés sombres, Kerdraon observe impuissante la disparition de l'ennemie du jour : La Marelle Maudite, sous une pluie qu'elle estimera âcre.
Faciès inondé permet alors de noyer larmes et faux semblants. Après.. Après ça ira mieux. Après le sourire s'imposera et de fausse humeur elle accueillera qui voudra bien échanger avec elle, les grimaces du déplaisir.


[I want you to notice
When I'm not around
You're so "Bleep" special
I wish I was special]




- Putain ! Plein le cul !
- Muse
- Creep, Radiohead.

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Don.
Il neige !

Un, deux, trois, nous allons aux bois !

Cloche pied.

Quatre, cinq, six, vois mes jolies cuisses !

Trébuchet.

Sept, huit, neuf, fous-y l'nez, crâne d'oeuf !

Recule.

Dix, onze, douze, me voilà toute rouge !

Oh.
Dôn, nouvellement candide freine sa fraîche lancée. Au delà d'une chausse bien engagée se trouve un petit bout emplumé. Blanc manteau révèle, par une légère ouverture, quelques plumes aux reflets engageants.


Mais qui va là.. Petit, petit, petit.


Ne serait-ce pas merveilleux d'avoir pour elle aussi, sa corneille ? A pas prudents, silhouette asymétrique s'avance, s'approche et d'une main tremblante vient écarter quelques flocons encombrants.
Sursaut. Recul. C'était là un corbeau des plus beaux.

Triste découverte pourtant, belle charogne, s'offre là, en un matin si doux. Celle-ci n'a rien d'une femme lubrique, les jambes n'en sont plus. Bouffé par les vers et séché par l'hiver, pauvre oiseau se meurt vers un ciel couvert.
Bouleversée par la banalité d'un spectacle récurrent pourtant, Dôn recouvre le cadavre. Linceul glacial nécéssaire pour cacher aux yeux du monde, un être qui pour personne n'est cher.


Treize, quatorze, quin..

Le coeur n'est plus à la chanson, aujourd'hui espoir aura été tué dans l’œuf.




Ridicule référence, à "une charogne" de Baudelaire.
Mais c'est mon poème préféré de la vie.

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Don.



La poudreuse accueille, non sans céder sous son poids, l'étrange silhouette de l'aînée Kerdraon. Seuls ses cobalts sont apparents, frayant chemin vers l'extérieur malgré l'épaisse couche de laines recouvrant le reste de son corps. Marmotte et autres bestioles hivernales n'ont plus qu'à bien se tenir, Dôn est dans la place. L'hibernation n'ayant guère débutée, c'est au grand froid saumurois que Roykkness se frotte. Dextre de fer ramène à elle, avalanche miniature pour en faire un tas. Un triste tas que la créatrice du jour espère métamorphoser en un contour réaliste. Bonhomme de neige prend forme, et comment ! Il en a tant qu'on pourrait aisément le confondre avec David de Kastell Paol, bossu de tous côtés.
Les bras se croisent et c'est avec une grande perplexité que Dôn examine son oeuvre. Elle ne mesure pas plus de trente malheureux centimètres et menace de plier dès la prochaine bourrasque glacée. Et parce qu'il l'obsède autant qu'il ignore la détruire, dans la seconde, monstre lilial se voit affublé d'un patronyme.



Théodrik.



Rien d'étonnant, n'est-ce pas ? Bretonne n'inspire et n'expire que pour Norvège.
Brindille se trouvant à distance respectable, fait de l'oeil à l'artiste.


Viens là, toi. Tu pourrais faire office de nez.
Là.
Ar fri.


A n'en point douter, elle voyait là tout le portrait de l'être aimé. Et c'est un ballet nostalgique qu'entame la si mal nommée : Dukke.
Où sont passées ces heures à se dévorer des mirettes, frotti-frotta audacieux cachés derrière des échanges incessants d'écume buccale ? Pages noircies de niaiserie ne trouvaient plus leurs jumelles, soupirs semblaient réclamés et non désirés. Plaisanteries n'arrachaient plus sourire mais seulement visage froid et moue peu affable.


Loukez.
Que dois-je faire ?
Ne voyez-vous pas que je meurs ? Faut-il me taire et vous laisser faire ? Ou aimer jusqu'à vous étouffer ? Où sont-elles ces heures à converser, vous semblez si éloigné... J'aimais parler. J'aimais vous confier tout ce qui n'allait pas, et aussi ce qui me souriait. Ne suis-je pas simplement là, parce que je porte l'anneau ?


Dingue. Jusqu'au bout. Lèvres bleutées enclenchent une réponse qui lorsque tout allait, existait. Je me fais épouse, mais mari aussi. L'accent scandinave maîtrisé mieux que jamais.


"Dana. J'suis sérieux. Ou pas sérieux. Non, j'suis juste certain. Certain, c'est l'bon mot, j'suis certain qu'au prochain village qu'on trouve où crèche un curé, j'vous épouse.
Vous acceptez ? Nei, vous acceptez ? Ah, attendez !
Faut un discours, nei ? On dit t'jours qu'il en faut un, et moi j'suis incapable d'en placer une, quand la trouille me prend ! "


Surprise est mimée en retour. L'histoire est alors modifiée.
Frêle se lève et vient écraser la face de l'illusion enneigée. Ici, aucune poupée de chiffon, seulement celle faite de flocons. Elle s'effondre sous le pied agacé.


Et pourquoi vouliez-vous ! Echalas de malheur ! Cent de clou ! Tige malade ! Tu souffles le chaud, pour ensuite me jeter tout ce froid, tant de froid ! Ne fait-il pas humide dans ton pays de malheur ? N'est-ce pas la tiédeur au cœur qu'il te serait sain d'apporter !?
Vous aviez posé le genou à terre, gast ! Le genou à terre !


Impact. Le sien s'y met aussi. L'oeil rivé vers le désormais cadavre de fibres émiettées. Ne reste que la brindille, fièrement dressée.

Et vous vous riez de moi. Blair en l'air...



Edit traduction :

- Ar fri : Le nez
- Loukez : Idiot

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Morgaine_
Je ne compte plus les jours passés ici. J'aurais déjà dû repartir. Quand Ilya m'a planté là comme une vieille souche, oui j'aurais dû rentrer, je le sais. Ce n'est pas prudent, ce n'est pas raisonnable. Et ma réserve, et mes aversions ? C'est mon tempérament. Je le sais, ils le savent. Je n'ai jamais fais de vagues. Je n'ai jamais dis non. Je n'ai jamais déçu. Sage dévotion, silencieuse attente. Je n'ai jamais rien guetté d'autre qu'un soupçon d'approbation, un peu de place au milieu de tous ces autres qui partagent mon sang et mon nom.

J'aurais pu écrire Dinan et chaque aspérité sur les pierres sans l'avoir revu pendant vingt-ans. J'ai appris les recoins, les alcôves, les tentures. J'ai apprécié l'horizon et la frondaison des arbres au loin. Je sais ses rivières, ses champs, ses gens et pourtant il me semble que j'ignore tout. Alors quand l'occasion s'est présentée, je suis partie humer l'air d'une autre contrée.

Il est assez surprenant que cette contrée soit l'Anjou. Je le déteste parce qu'on me l'a appris. Je n'ai jamais sourcillé ni remis en doute les sacro-saintes certitudes de mes parents. Et puis il y a eu cet éclatement, et je n'ai plus eu ni parents, ni de frères ni de soeurs. Adieu certitudes, bonjour ivresse du doute. De Dinan il n'est resté que des échos, des souvenirs dans les couloirs et mon ombre sur les murs. La solitude c'est une traîtresse, elle est sournoise. Elle survient quand on s'y attend le moins et s'évapore quand on la recherche. Mais le pire, c'est probablement qu'on finit pas s'en accommoder et craindre de s'en séparer.

Si je suis partie c'est pour ne pas devenir folle. Je sens au fond de moi que ça gronde. Le bruit est encore sourd, mais je le distingue nettement. Il monte de mes entrailles et vient battre en mesure le sang sur mes tempes. Oui si j'étais restée, je serais devenue folle. Le mariage avorté, il ne restait rien de plus que moi et une liberté dont je ne savais pas quoi faire. J'aurais perdu la tête, c'est sûr.


***


C'est l'hiver, il fait froid. Jusque là tout est normal, ou presque. Après des semaines accompagnée de mes semblables, j'aimerai me retrouver avec moi-même. Ewan a raison, il n'y a pas de frein à l'imagination. Et parfois l'imagination a besoin du repos intellectuel nécessaire à tout artiste. Je quitte sans regret les vociférations tavernicoles, et emprunte la première ruelle qui me fait les yeux doux. Je suis une fille facile.
Je marche sans voir ni compter les pas et sans vraiment m'y attendre je quitte la ville pour gagner la campagne. L'air sec me griffe le visage, j'aime ça. Les silhouettes des arbres nus et décharnés se balancent tels des squelettes au gré du vent. C'est beau l'hiver. C'est mortellement beau. Mais je finis par m’apercevoir que j'ai quitté le sentier et je suis surprise de constater qu'au bout de celui-ci une silhouette familière est accroupie devant je ne sais quoi. Elle est de dos, et ne me voit pas. J'hésite, et finalement je lâche :


- Dana ?
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Don.
La voix s'immisce en elle, comme un courant d'air en plein hiver. Glaciale, claquante. Elle percute la cabèche, et parvient à vous faire rétrécir le poitrail par sa seule présence. Morgaine avait hérité du talent de mère, pour piétiner le palpitant de l'adoptée. Persécutée ? Elle pensait véritablement l'être, par les femmes de la "dynastie" Kerdraon. Père, Merwen, Myrdinn et même Maël avaient toujours été prévenants, et à ses soins. Pourquoi diable, le reste de la famille voulait-elle sa peau ? Et par l'usure, bien sûr ! Clamser d'un excédent de charité, trop peu pour eux.

Lentement le corps se tend, l'échine redressée il ne lui reste plus qu'à faire face à son opposé. Qu'ont elles en commun, si ce n'est qu'un quart à peine, du sang qui coule dans leurs veines ? Pourtant, son vis à vis emprunte les mêmes traits. Du teint jusqu'aux crins, similitudes semblaient assurées et pourtant.. Pourtant dès que la parole venait, que les lippes cédaient, plus rien n'existait. L'aînée, trop fragile subissait sans broncher, ravalant avec peine un verbiage souvent maîtrisé pourtant mal assumé quand cadette crachait sans peur de l'affront son amour pour la rhétorique cinglante.
Extrêmes, aux antipodes l'une de l'autre... En viendraient-elles à se ressembler ?

Pervenches dévisagent afin de déceler chez sa soeur un début d'hostilité. Je n'attaque jamais la première, j'ai bien autre chose à faire, mais toi ? Que fais-tu là ?


Morgaine.
Qu'est ce qui ne va pas ?


Pour que tu te retrouves en face de moi. Bée, pantoise... Déçue peut-être ?

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