Fanette
- Oui, mais cest quoi le bonheur au juste ?
Fanette ne se souvenait plus qui avait posé la question, mais tout compte fait cétait peut-être bien elle. La jeune fille lavait noté en tête de la sa petite liste des choses à faire dans la vie.
Etre heureuse
Ça cétait pour ne pas oublier, cétait le plus important même si elle ignorait encore comment sy prendre. Et en y repensant, elle lavait été, au moins une fois, à lété, quand elle avait quitté le Languedoc, pour lHelvétie dabord, puis pour traverser le royaume de France dest en ouest. Le sourire sétait alors glissé sur son visage et ne lavait plus quitté, le temps de quelques délicieuses semaines, à partager découvertes, rires et insouciance. Avant que le danger et la peur ne la rattrape, avant que celle que Théo surnommait affectueusement Bambi ne comprenne quelle voyageait avec des loups, menés par une lionne.
Et depuis ? Depuis, il lui arrivait de encore de sourire, et même de rire, il lui arrivait aussi de pleurer, ou davoir peur. La vie déroulait son fil, poussant au gré du vent lâme bohémienne, soufflant parfois le chaud, tantôt le froid.
- Etre heureux ne nécessite pas quon le soit constamment, avait dit Leorique.
Le bonheur nexistait donc pas en temps que tel, il était peut-être la somme des petits bonheurs que lon glanait ça et là, au hasard dune rencontre, au détour dun chemin, dans le chant dun oiseau
- On va faire ça, on va noter sur un parchemin un bonheur pour chaque jour, et on se les lira ensuite !
Ça, cétait lidée de Dôn, et Fanette la trouva merveilleuse. Elle sétait empressée dapprouver et avait réfléchi longuement à celui quelle coucherait sur le parchemin. Alors, ce matin, elle était là, amusée du défi lancer par la bretonne, et se demandant si les autres viendraient à leur tour partager ce qui les avait fait sourire la veille.
Elle laissa la plume glisser sur le parchemin, et ses lèvres sétirèrent à nouveau en un sourire lointain, rêveur comme elle lavait été le soir précédent, en écoutant le marin conter un voyage.
Mon petit bonheur du jour : Hier, jai écouté le récit dun marin, et avec lui jai navigué vers les falaises blanches de cette île du nord. Jai pu sentir les embruns sur mon visage. Le ciel était dorage, mais le soleil de la fin daprès midi glissait sous les nuages, nimbant de paillettes argentées la mer sauvage de la baie où notre navire mouillait. J'étais heureuse.
Elle laissa défiler encore un instant derrière ses paupières closes les images d'une terre mystérieuse et lointaine qu'elle voudrait un jour admirer de ses propres yeux. Puis roula le parchemin et le laissa en vue, sur une table du Blaireau Pontife.
Fanette ne se souvenait plus qui avait posé la question, mais tout compte fait cétait peut-être bien elle. La jeune fille lavait noté en tête de la sa petite liste des choses à faire dans la vie.
Etre heureuse
Ça cétait pour ne pas oublier, cétait le plus important même si elle ignorait encore comment sy prendre. Et en y repensant, elle lavait été, au moins une fois, à lété, quand elle avait quitté le Languedoc, pour lHelvétie dabord, puis pour traverser le royaume de France dest en ouest. Le sourire sétait alors glissé sur son visage et ne lavait plus quitté, le temps de quelques délicieuses semaines, à partager découvertes, rires et insouciance. Avant que le danger et la peur ne la rattrape, avant que celle que Théo surnommait affectueusement Bambi ne comprenne quelle voyageait avec des loups, menés par une lionne.
Et depuis ? Depuis, il lui arrivait de encore de sourire, et même de rire, il lui arrivait aussi de pleurer, ou davoir peur. La vie déroulait son fil, poussant au gré du vent lâme bohémienne, soufflant parfois le chaud, tantôt le froid.
- Etre heureux ne nécessite pas quon le soit constamment, avait dit Leorique.
Le bonheur nexistait donc pas en temps que tel, il était peut-être la somme des petits bonheurs que lon glanait ça et là, au hasard dune rencontre, au détour dun chemin, dans le chant dun oiseau
- On va faire ça, on va noter sur un parchemin un bonheur pour chaque jour, et on se les lira ensuite !
Ça, cétait lidée de Dôn, et Fanette la trouva merveilleuse. Elle sétait empressée dapprouver et avait réfléchi longuement à celui quelle coucherait sur le parchemin. Alors, ce matin, elle était là, amusée du défi lancer par la bretonne, et se demandant si les autres viendraient à leur tour partager ce qui les avait fait sourire la veille.
Elle laissa la plume glisser sur le parchemin, et ses lèvres sétirèrent à nouveau en un sourire lointain, rêveur comme elle lavait été le soir précédent, en écoutant le marin conter un voyage.
Mon petit bonheur du jour : Hier, jai écouté le récit dun marin, et avec lui jai navigué vers les falaises blanches de cette île du nord. Jai pu sentir les embruns sur mon visage. Le ciel était dorage, mais le soleil de la fin daprès midi glissait sous les nuages, nimbant de paillettes argentées la mer sauvage de la baie où notre navire mouillait. J'étais heureuse.
Elle laissa défiler encore un instant derrière ses paupières closes les images d'une terre mystérieuse et lointaine qu'elle voudrait un jour admirer de ses propres yeux. Puis roula le parchemin et le laissa en vue, sur une table du Blaireau Pontife.