Elenna_vs
Côté brigand... contre son gré
Néant. Cétait du néant quelle commençait à sortir, reprenant connaissance à très lente allure. Des bruits imprécis lui venaient aux oreilles. Et les sensations, beaucoup de sensations. Son corps était lourd, malgré son poids léger, et endormi. Ses muscles étaient comme empêchés de fournir le moindre effort. Et sa tête Lourde, elle aussi, embrumée, sonnée. Elle fronça des sourcils néanmoins dans une veine tentative douvrir les yeux, mais ce fut un premier échec. Un mouvement de la langue dans sa bouche pour avaler le peu de salive qui sy trouvait, lui fit rendre compte quelle était pâteuse, comme après une mauvaise sieste. Et ce corps, qui ne voulait toujours pas bouger, plongé dans un immobilisme brouillardeux. Les bruits se firent un peu plus précis tandis quelle combattait son état dapathie généralisée. Des rires vagues, des paroles aux mots incompréhensibles, des bruits de regroupements, des cliquetis métalliques, Un faible mouvement de la tête fut opéré, prenant appui sur le sol, dans lespoir désespéré de réveiller ce qui semblait mort. Les paupières répétèrent les efforts pour souvrir. Elles ne tenaient que quelques secondes avant de se refermer. Les images aussi étaient floues, sans contexte, sans signification. Les couleurs se mélangeaient, les contours ne se distinguaient pas. Bon sang, elle aimait boire de la mirabelle, mais elle ne se rappelait rien Et surtout pas dune cuite comme celle-ci ! Le vide avait envahi son esprit. Elle ne parvenait pas à associer les images et les sons, encore moins à réfléchir et à se souvenir. Pour linstant, cétait linstinct de survie qui prenait le dessus, qui ordonnait ses mouvements pour se sortir de cette brume. La blonde eut la volonté de se servir de ses mains, de sappuyer dessus pour se redresser. Mais là aussi, cétait bloqué. Pas par son état cette fois, mais par des liens suffisamment serrés pour lempêcher des les utiliser correctement. Ses yeux bruns souvrirent un peu plus, mais les connexions ne se faisaient toujours pas. Quel était donc ce maléfice qui la touchait ? Elle avait bien du mal à sen défaire Assurément, ce nétait pas la mirabelle lorraine qui provoquait cet effet. Ou alors, elle devait arrêter de boire tout de suite !
On la ballota dans tous les sens pour lattacher encore plus. Elle ne comprenait pas bien ce quil lui arrivait, ni qui étaient ces gens. Une chose était sûre, ils ne sentaient guère la rose.
Ce réveil fut pénible et long, mais il approchait de sa fin. La tête encore un peu dans le c**, on pouvait le dire, ses mirettes regardaient ce qui se trouvait autour delle. Des gens, un campement, un feu, et Judicael ! Elle cauchemardait ou quoi ?! Elle eut beau fermer les yeux et froncer les sourcils pour essayer de faire disparaitre cette vision, elle revenait. Alors, la jeune femme neut pas dautres choix que daccepter la réalité en face. Elle planta son regard sur sa personne et le fixa. La tonalité de son visage en disait long sur sa pensée profonde.
Prenant quelques forces, elle parvient à articuler des mots, bien quils témoignassent parfaitement de son état grogui par ce quon lui avait administré :
- Je Je croyais que Vous naviez rien contre la Lorraine
Le souffle fut court, et sa respiration fut plus haletante, en démontrait le pli de ses vêtements de nuit. Nimporte qui aurait pu demander « Mais où suis-je ? » ou encore « Que mavez-vous fait ? ». Mais pas Elenna. En loccurrence, ce quon lui avait fait, elle commençait à sen douter. Il ny avait pas beaucoup dexplications à son état. Quant à lendroit où elle se trouvait, attachée comme elle létait, cela navait aucune espèce dimportance. Elle tenta de ravaler une fois de plus sa salive, pour humidifier cette bouche qui se desséchait. Puis, retrouvant quelques peu ses forces, elle redressa tant bien que mal la tête, par les rares appuis qui lui restaient et regarda son agresseur en face, bien déterminée à lui montrer quelle ne se laisserait pas faire, quelle était combattive et prête à réunir toutes les forces qui lui restaient dans une dernière bataille.
Sans en avoir lair, elle le scrutait malgré létourdissement qui la prenait. Que lui voulait-il ? Pourquoi lavoir emmenée ? Evidemment, elle nétait pas dupe. Certaines raisons étaient assez évidentes. Mais elle ne se démontrait. Elle tiendrait bon, pour la Lorraine.
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