Fauve_ebene
Ou l'histoire d'un hasard qui fait bien les choses....
La ville... pas n'importe laquelle, non, la sienne, son repaire, son refuge, riche de bons souvenirs et de ses vieilles habitudes.
Mais aussi source de tristesse, lourde du plus gros chagrin de son histoire. Porteuse de son plus grand regret, souvenir de son cruel échec, là ou elle considère avoir failli pour un résultat impardonnable, la perte d'Esmé. Un passé qui lui à tant percé le coeur que voilà des mois qu'elle n'était plus venue à Paris. Et ça se voyait!
Un chariot lancé au milieu de la ruelle vînt la bousculer violemment, la projetant de force contre un mur.
Faut faire attention mamzelle! Crrrrééé non di diou!
Et voilà que le vieux bougre de marchand lui criait dessus!
La jeune femme s'épousseta les manches avant de le fusiller du regard. Décidé! Il serait une de ses cibles pour son retour sur le marché! De plus, il avait un sale accent venu de loin, il ne serait pas difficile à alléger de quelques vivres le paysan.
Mais surtout, elle se faisait un point d'honneur à ne pas arriver les mains vides dans sa tanière. Des mois qu'elle n'avait pas revu son clan, et elle n'avait pas prévenu de son arrivée, c'est donc naturellement qu'elle fît un crochet pour... faire les courses....
A Bourges, la noiraude avait mené une vie plus conventionnelle, travail, taverne, vie sociale plus ou moins développée,... Aux antipodes de ce qu'elle avait vécu à la capitale en somme. Pour elle, voler était comme marcher, instinctif depuis son plus jeune âge.
Nous avons bien dit instinctif, pas maladif. Durant son séjour en province, pas un seul vivre elle n'avait subtilisé. Pas une seule bourse elle n'avait délesté, a part la sienne!
D'ailleurs, elle jeta un regard sur ses bottes bien usées, le tout accompagné d'un haussement de sourcil désappointé. Fallait vraiment penser à user son argent mieux que ça en tout cas!
Bref, c'est bien de se perdre dans ses pensées pleines de bonnes intentions, enfin selon elle toujours, mais il allait être temps d'agir. Et le rituel ne se perdrait pas cette fois. Toujours commencer par faire un tour de repérage. Repérage de vivres, de marchand à grosse panse trop remplie, mais surtout aux yeux trop enflés par l'alcool, et bien sûr repérer avec attention les miliciens en ronde.
"Tiens, celui là, il n'a pas changé d'ailleurs, toujours aussi petit. Mais encore plus gros que dans mes souvenirs...
....
Toi t'es nouveau, ça se voit, et si tu comptes apprendre de ce vieux séché qui t'accompagne, t'es mal parti!
....
Toujours sa tête d'enterrement celui ci."
Sa ronde s'acheva sur ces quelques commentaires intérieurs. Habile, elle se faufila entre les ménagères et les servantes de bonne famille. Le regard vif, mais la marche lente. Ses émeraudes balayaient les étales à la recherche de ce qui lui faisait le plus envie. Une douce odeur de marrons chauds lui chatouilla les narines. Le problème avec les marrons chauds, ben... c'est justement qu'ils sont chauds!
"Non sans déconner? Fauve tu es douée pauvre cloche."
Et se brûler le bout des doigts en chipant, c'est pas vraiment de toute discrétion. Une meilleure idée peut être?
Elle reluqua potirons et autre courges moins imposantes.
"- Non, trop gros pour un premier essais, te précipite pas Fauve, jamais se précipiter, c'est comme en amour...
- Ah parce que tu t'y connais toi en amour?
- Oh la ferme toi!
- Moi c'est toi et toi c'est moi.
- J'ai dis la ferme!
- Oh ca va hein! Pffff..."
Après cette joute intérieure, la concentration lui vint enfin quand elle aperçut une belle pomme. Le genre de pomme bien rouge qui ne demande qu'à être croquée, qui vous appelle et n'attend qu'une main tendue. Le bout des doigts qui érafle sa peau luisante, prête à rejoindre l'intérieur de la besace accueillante.
Presque ....
(Edit pour syntax + ortho ^)
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La ville... pas n'importe laquelle, non, la sienne, son repaire, son refuge, riche de bons souvenirs et de ses vieilles habitudes.
Mais aussi source de tristesse, lourde du plus gros chagrin de son histoire. Porteuse de son plus grand regret, souvenir de son cruel échec, là ou elle considère avoir failli pour un résultat impardonnable, la perte d'Esmé. Un passé qui lui à tant percé le coeur que voilà des mois qu'elle n'était plus venue à Paris. Et ça se voyait!
Un chariot lancé au milieu de la ruelle vînt la bousculer violemment, la projetant de force contre un mur.
Faut faire attention mamzelle! Crrrrééé non di diou!
Et voilà que le vieux bougre de marchand lui criait dessus!
La jeune femme s'épousseta les manches avant de le fusiller du regard. Décidé! Il serait une de ses cibles pour son retour sur le marché! De plus, il avait un sale accent venu de loin, il ne serait pas difficile à alléger de quelques vivres le paysan.
Mais surtout, elle se faisait un point d'honneur à ne pas arriver les mains vides dans sa tanière. Des mois qu'elle n'avait pas revu son clan, et elle n'avait pas prévenu de son arrivée, c'est donc naturellement qu'elle fît un crochet pour... faire les courses....
A Bourges, la noiraude avait mené une vie plus conventionnelle, travail, taverne, vie sociale plus ou moins développée,... Aux antipodes de ce qu'elle avait vécu à la capitale en somme. Pour elle, voler était comme marcher, instinctif depuis son plus jeune âge.
Nous avons bien dit instinctif, pas maladif. Durant son séjour en province, pas un seul vivre elle n'avait subtilisé. Pas une seule bourse elle n'avait délesté, a part la sienne!
D'ailleurs, elle jeta un regard sur ses bottes bien usées, le tout accompagné d'un haussement de sourcil désappointé. Fallait vraiment penser à user son argent mieux que ça en tout cas!
Bref, c'est bien de se perdre dans ses pensées pleines de bonnes intentions, enfin selon elle toujours, mais il allait être temps d'agir. Et le rituel ne se perdrait pas cette fois. Toujours commencer par faire un tour de repérage. Repérage de vivres, de marchand à grosse panse trop remplie, mais surtout aux yeux trop enflés par l'alcool, et bien sûr repérer avec attention les miliciens en ronde.
"Tiens, celui là, il n'a pas changé d'ailleurs, toujours aussi petit. Mais encore plus gros que dans mes souvenirs...
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Toi t'es nouveau, ça se voit, et si tu comptes apprendre de ce vieux séché qui t'accompagne, t'es mal parti!
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Toujours sa tête d'enterrement celui ci."
Sa ronde s'acheva sur ces quelques commentaires intérieurs. Habile, elle se faufila entre les ménagères et les servantes de bonne famille. Le regard vif, mais la marche lente. Ses émeraudes balayaient les étales à la recherche de ce qui lui faisait le plus envie. Une douce odeur de marrons chauds lui chatouilla les narines. Le problème avec les marrons chauds, ben... c'est justement qu'ils sont chauds!
"Non sans déconner? Fauve tu es douée pauvre cloche."
Et se brûler le bout des doigts en chipant, c'est pas vraiment de toute discrétion. Une meilleure idée peut être?
Elle reluqua potirons et autre courges moins imposantes.
"- Non, trop gros pour un premier essais, te précipite pas Fauve, jamais se précipiter, c'est comme en amour...
- Ah parce que tu t'y connais toi en amour?
- Oh la ferme toi!
- Moi c'est toi et toi c'est moi.
- J'ai dis la ferme!
- Oh ca va hein! Pffff..."
Après cette joute intérieure, la concentration lui vint enfin quand elle aperçut une belle pomme. Le genre de pomme bien rouge qui ne demande qu'à être croquée, qui vous appelle et n'attend qu'une main tendue. Le bout des doigts qui érafle sa peau luisante, prête à rejoindre l'intérieur de la besace accueillante.
Presque ....
(Edit pour syntax + ortho ^)
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