Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Le courtisan et la chapardeuse

Fauve_ebene
Ou l'histoire d'un hasard qui fait bien les choses....

La ville... pas n'importe laquelle, non, la sienne, son repaire, son refuge, riche de bons souvenirs et de ses vieilles habitudes.

Mais aussi source de tristesse, lourde du plus gros chagrin de son histoire. Porteuse de son plus grand regret, souvenir de son cruel échec, là ou elle considère avoir failli pour un résultat impardonnable, la perte d'Esmé. Un passé qui lui à tant percé le coeur que voilà des mois qu'elle n'était plus venue à Paris. Et ça se voyait!

Un chariot lancé au milieu de la ruelle vînt la bousculer violemment, la projetant de force contre un mur.


Faut faire attention mamzelle! Crrrrééé non di diou!

Et voilà que le vieux bougre de marchand lui criait dessus!
La jeune femme s'épousseta les manches avant de le fusiller du regard. Décidé! Il serait une de ses cibles pour son retour sur le marché! De plus, il avait un sale accent venu de loin, il ne serait pas difficile à alléger de quelques vivres le paysan.

Mais surtout, elle se faisait un point d'honneur à ne pas arriver les mains vides dans sa tanière. Des mois qu'elle n'avait pas revu son clan, et elle n'avait pas prévenu de son arrivée, c'est donc naturellement qu'elle fît un crochet pour... faire les courses....

A Bourges, la noiraude avait mené une vie plus conventionnelle, travail, taverne, vie sociale plus ou moins développée,... Aux antipodes de ce qu'elle avait vécu à la capitale en somme. Pour elle, voler était comme marcher, instinctif depuis son plus jeune âge.
Nous avons bien dit instinctif, pas maladif. Durant son séjour en province, pas un seul vivre elle n'avait subtilisé. Pas une seule bourse elle n'avait délesté, a part la sienne!

D'ailleurs, elle jeta un regard sur ses bottes bien usées, le tout accompagné d'un haussement de sourcil désappointé. Fallait vraiment penser à user son argent mieux que ça en tout cas!

Bref, c'est bien de se perdre dans ses pensées pleines de bonnes intentions, enfin selon elle toujours, mais il allait être temps d'agir. Et le rituel ne se perdrait pas cette fois. Toujours commencer par faire un tour de repérage. Repérage de vivres, de marchand à grosse panse trop remplie, mais surtout aux yeux trop enflés par l'alcool, et bien sûr repérer avec attention les miliciens en ronde.

"Tiens, celui là, il n'a pas changé d'ailleurs, toujours aussi petit. Mais encore plus gros que dans mes souvenirs...

....


Toi t'es nouveau, ça se voit, et si tu comptes apprendre de ce vieux séché qui t'accompagne, t'es mal parti!

....

Toujours sa tête d'enterrement celui ci."


Sa ronde s'acheva sur ces quelques commentaires intérieurs. Habile, elle se faufila entre les ménagères et les servantes de bonne famille. Le regard vif, mais la marche lente. Ses émeraudes balayaient les étales à la recherche de ce qui lui faisait le plus envie. Une douce odeur de marrons chauds lui chatouilla les narines. Le problème avec les marrons chauds, ben... c'est justement qu'ils sont chauds!

"Non sans déconner? Fauve tu es douée pauvre cloche."

Et se brûler le bout des doigts en chipant, c'est pas vraiment de toute discrétion. Une meilleure idée peut être?

Elle reluqua potirons et autre courges moins imposantes.

"- Non, trop gros pour un premier essais, te précipite pas Fauve, jamais se précipiter, c'est comme en amour...

- Ah parce que tu t'y connais toi en amour?

- Oh la ferme toi!

- Moi c'est toi et toi c'est moi.

- J'ai dis la ferme!

- Oh ca va hein! Pffff..."


Après cette joute intérieure, la concentration lui vint enfin quand elle aperçut une belle pomme. Le genre de pomme bien rouge qui ne demande qu'à être croquée, qui vous appelle et n'attend qu'une main tendue. Le bout des doigts qui érafle sa peau luisante, prête à rejoindre l'intérieur de la besace accueillante.

Presque ....




(Edit pour syntax + ortho ^)
_________________
Jules.
Première sortie depuis longtemps. La Dame Rouge, ou la Rouge, comme l'appelaient tous ses gens derrière son dos, ne leur laisait pas très souvent le loisir de sortir. Et même si Jules avait choisi de troquer son bardas de soldat pour une vie de confort, de velours et de femmes, il lui arrivait parfois d'étouffer dans l'atmosphère ouatée de la maison Close de la Rose Noire... Trop de dentelles, trop de parfums, trop de conversations sur les dentelles et les parfums...

Trop de femmes, en somme. Pourtant il les aimait tant, les femmes, qu'il avait préféré pour sa reconversion d'en servir plusieurs par nuit plutôt que d'en rendre une honnête.

Aspirant avec bonheur l'air pourtant vicié des halles, avec ses relents de viande cuisant au soleil, de poissons et d'ordures jonchant le sol, il se balladait sans but précis. Des courses ? Nul besoin, on était nourris et logés à la Rose. Et bien. Mais il voulait voir du monde. Et du monde, rien de tel que les halles bondées de Paris pour en voir. Plus tard, il irait se saouler en taverne, se repaître de rires gras et de blagues paillardes, de claques dans le dos et de baggarres. Il n'y participerait pas, bien sûr... Interdit d'abimer ce corps ou se visage pour lequel on payait cher la Rouge.... Mais cela lui rappellerait le temps où il était soldat.

De soldat, il n'avait aujourd'hui plus que l'apparence. Celle qu'il vendait aux nobliotes en mal de frisson. Les yeux sombres volaient, tranquilles, d'objet en objet, de personnage en personnage, souriant de voir une matronne gourmander son mari ici, un poissonnier hurler qu'il était frais, son poisson, une jeune chapardeuse reluquer en douce une pomme bien brillan....

Mais ?! Il la connaissait, cette chapardeuse ! Approchant, incrédule, il se remémora cette rencontre à Tours avec la jeune femme... Leur conversation agréable... Elle, une voleuse...? Le temps qu'il approche, trainant sa patte raide derrière lui, la jeune inconsciente avait tendu le main vers le fruit défendu, alors que le paysan était là tout près...

Se saisissant du fruit avant elle, lui effleurant la main, il leva le bras tenant la pomme, bien haut, et les yeux dans ceux de la fauvette, tonna au paysan.


Combien pour cette pomme, l'ami ?

Réponse fut vite donnée. Un sourire sur le visage, il lanca une pièce à l'homme et tendit la pomme à la jeune femme.

Ca fait bien longtemps, damoiselle..
_________________
Fauve_ebene
Comment cette pomme avait-elle pu lui être quasiment arrachée aussi vite?
Elle se le demandait encore. La main voleuse, non, pas la sienne, mais celle de celui qui avait mis hors de portée l'objet de sa convoitise, l'avait rapidement frôlée avant de se saisir du fruit.

Elle s'apprêtait à fuir discrètement quand on scanda à ses oreilles.


Combien pour cette pomme, l'ami ?

Elle plongea alors le regard dans celui de l'étrang...
Son nom filtra alors entre ses lèvres.

Jules...

Après avoir payé il lui tendit le fruit. Ce à quoi elle répondit par un regard courroucé. Non pas qu'elle n'était contente de le revoir, mais ses joues avaient chauffé et cela suffisait à l'agacer. Mi-génée, mi-transpercée par le coup d'adrénaline qu'il lui avait infligé, elle lui attrapa le bras avec fermeté. Sa poigne contrastait étrangement avec son apparence fragile.

Avec une vivacité étonnante elle l'emporta avec elle, et s'éloigna de la foule oppressante.
Une fois qu'elle s'estima suffisamment loin elle fit volte face pour se planter devant lui.


Non mais ca va pas la tête!!!

Puis baissant d'un ton.

J'aurais pu me faire prendre à cause de vous!

S'approchant encore un peu plus, les yeux accrochés aux siens.

Vous savez ce qu'on fait ici à ceux comme moi qui se font prendre?

Bien sûr qu'il le savait, il était d'ici, elle n'avait pas oublié. D'ailleurs, elle n'avait rien oublié de lui. Le courtisan l'avait surprise par sa sensibilité, sa sympathie, sa capacité à ne pas se monter prétentieux malgré ses atouts et innombrables conquêtes. Il avait été d'un réconfort précieux à une époque. Ca aussi, elle s'en souvenait...

N'empêche que pour l'heure, la frayeur qu'elle avait ressenti en se sachant surprise avait prit le dessus et déclenché chez la jeune femme un énervement certain. Cela nécessiterait quelques minutes avant que la pression ne retombe en elle, et que la donzelle puisse, enfin, profiter des retrouvailles.

_________________
Jules.
Jules...

Tout d'abord surpris, le regard se fit inexplicablement courroucé. Et une main ferme de l'attraper et de le tirer.. Son premier réflexe fut de résister, il faisait deux fois sa taille et n'était pas sa marionnette... !
Mais peut-être que si, puisqu'elle le tirait à l'écart et il suivait, trainant sa jambe raide tant bien que mal au travers des étals et des ordures, jusqu'à un endroit un peu moins bondé.


Non mais ca va pas la tête!!!

Jules arqua un sourcil surpris. Sa tête allait fort bien....

J'aurais pu me faire prendre à cause de vous!

Le deuxieme sourcil vint rejoindre le premier. Il avait attiré le regard du paysan sur lui, uniquement. Elle s'était mise en danger toute seule et elle lui reprochait de l'avoir interrompue ? De la façon dont il s'y était prise, le paysan n'avait pu voir qu'un homme offrant un fruit à une jolie femme, le lui volant avant qu'elle ne puisse l'acheter afin de le payer pour elle. Mais alors qu'il allait répondre, le minois s'approcha encore.

Vous savez ce qu'on fait ici à ceux comme moi qui se font prendre?

Ah ben voilà, songea-t-il, on a un geste élégant et on se fait engueuler. Foutues bonnes femmes. Les yeux sombres perdirent leur chaleur, les poings se serrèrent légèrement, mais la voix resta parfaitement calme, posée. Et, evidemment, trop basse pour être entendue alentours.

Je ne vous ai en rien mise en danger. Au contraire, je vous ai offert cette pomme pour que vous n'ayez plus à la voler. Justement parce que oui, je sais ce qu'on fait aux chapardeurs.

Surtout, ne me remerciez pas.


Il poussa un soupir agacé et recula d'un pas, massant sa cuisse douloureuse d'avoir marché trop vite.

A l'avenir, évitez de manipuler un homme qui fait deux fois votre taille comme s'il était une vulgaire poupée de chiffons. Il risquerait de ne pas apprécier. Tous ne sont pas si ... tolérants que moi.

Ne pouvant sans mentir lui dire que c'etait un plaisir de la revoir, vu comme elle le traitait, il ajouta simplement.

Gardez la pomme.

Tournant les talons, il voulut s'éloigner vite, mais sa jambe le lancait à présent et c'est d'un pas lent, la jambe trainant un peu plus de d'ordinaire, qu'il prit la direction opposée aux halles. C'etait son jour de congé, bordel, il n'allait certes pas en perdre une minute de plus à écouter les reproches infondés d'une quasi inconnue, il avait bien assez de femmes autour de lui pour ne pas s'encombrer d'une de plus ! Il irait en taverne maintenant. Boire avec des hommes, simples, rudes, et qui remerciaient quand on leur payait à boire.
_________________
Fauve_ebene
Je ne vous ai en rien mise en danger. Au contraire, je vous ai offert cette pomme pour que vous n'ayez plus à la voler. Justement parce que oui, je sais ce qu'on fait aux chapardeurs.

Surtout, ne me remerciez pas.


Il poussa un soupir agacé et se recula d'un pas, massant sa cuisse, visiblement douloureuse.

A l'avenir, évitez de manipuler un homme qui fait deux fois votre taille comme s'il était une vulgaire poupée de chiffons. Il risquerait de ne pas apprécier. Tous ne sont pas si ... tolérants que moi.

Et d'une voix toujours calme.

Gardez la pomme.

Vlan, vlan et vlan!

C'est avec stupeur qu'elle le regarda la planter là, comme ça, avec sa pomme dans la main. D'un coup, d'un seul, elle se sentait envahie par la culpabilité. Pour sûr, elle n'y était pas allée de main morte. Typique chez elle, un corps fragile pour un coeur de feu. Elle réagissait trop souvent au quart de tour. Il était vrai que cette rapidité lui avait régulièrement sauvé la mise. Mais parfois, il fallait savoir prendre patience avant d'agir.

Et aujourd'hui, le résultat de son emportement était là.

"On a que ce qu'on mérite Fauve, à force d'être sur la défensive, tu finiras ta vie comme tu l'as toujours vécue, seule."

Son coeur se serra dans sa poitrine. Reconnaître ses tords était, pour elle, inhabituel et difficile. Pourtant, elle avait aujourd'hui du mal à se trouver des excuses à son attitude. Il avait simplement voulu l'aider, gentiment. Cette fois, elle ferait une chose dont elle n'avait pas vraiment l'habitude : s'excuser.

Ne sachant pas ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire, une fraction de seconde suffit à la noiraude pour bondir à la suite de Jules et pour finalement se planter une fois encore devant lui, espérant pouvoir le stopper dans sa marche boiteuse.

Elle releva les yeux et lui offrit une moue tristounette.


Je suis désolée.

J'ai vraiment eu très peur... En plus c'est la première fois que je recommençais à... enfin... ça, depuis mon retour à Paris. Du coup, j'ai vraiment cru que j'avais perdu la main et que j'étais cuite...


La voix confuse tremblait légèrement et son regard ne demandait qu'à fuir les yeux noirs du courtisan.

Est ce que j'ai une chance de me faire pardonner?

A mesure qu'elle parlait, ses épaules tombaient et sa tête se baissait. Dans un dernier espoir elle remonta la main qui tenait la pomme au niveau de sa joue.

On partage?

La jeune femme forca un sourire en coin, le regard tendre.

_________________
Jules.
Ses grommellements qu'on ne l'y reprendrait plus furent brusquement interrompus, en même temps que sa marche, par la fine silhouette résolument plantée devant lui. "Quoi encore ?" songea-t-il, tout à son agacement et à sa décision de penser à lui et rien qu'à lui, pour une fois...

Je suis désolée.

J'ai vraiment eu très peur... En plus c'est la première fois que je recommençais à... enfin... ça, depuis mon retour à Paris. Du coup, j'ai vraiment cru que j'avais perdu la main et que j'étais cuite...


On ne l'y reprendrait plus on ne l'y reprendrait plus, on ne l'y reprendrait plus !

Est ce que j'ai une chance de me faire pardonner?

Le regard fuyant, les épaules tombantes, la tête baissée... Et la petite main levée, offrant la pomme. Ah Jules, mon pauvre julot, bien sûr qu'on t'y reprendra, et pas plus tard que tout de suite.

On partage?

Il secoua la tête, mais son regard s'était radouci, sa voix, bien que bourrue, n'était plus de glace. Il avait perdu, encore, face à une "faible" femme. Pourquoi fallait il que leur faiblesse même soit une arme si efficace ?

Si vous vouliez la voler, c'est que vous, ou un être cher, a faim....Enfin j'espère. Vous n'avez pas perdu la main, allons. J'ai juste de vieux réflexes de soldat...

L'ombre d'un sourire, et puis une large main posée sur la frêle épaule. La taverne ce serait pour plus tard, visiblement.

Comment allez vous...? Que faites vous sur Paris, à prendre de tels risques... ?
_________________
Fauve_ebene
Si vous vouliez la voler, c'est que vous, ou un être cher, a faim....Enfin j'espère. Vous n'avez pas perdu la main, allons. J'ai juste de vieux réflexes de soldat...

L'ombre d'un sourire, et puis une large main posée sur son épaule. Une douce chaleur s'insinua elle quand elle comprit à son regard qu'il acceptait de lui parler à nouveau.

Comment allez vous...? Que faites vous sur Paris, à prendre de tels risques... ?

Fauve rangea soigneusement la pomme dans sa besace avant de prendre le temps de répondre. Que devait-elle répondre d'ailleurs? Fallait-il lui révéler l'existence de son clan? Il avait l'air digne de confiance, il venait de faire preuve de bonté envers elle. Même si la jeune femme avait mal interprété son geste dans un premier temps. A présent, Fauve en avait prit conscience.

Le risque était encore trop grand, elle préférait attendre encore.
Et puis si un jour elle devait lui livrer ses secrets, cela ne se passerait pas sur le marché!


Je rend visite à des amis, il parait que ça ne se fait pas d'arriver les mains vides.

Un sourire amusé naquit sur ses lèvres rosées par le froid, tandis qu'elle inclinait la tête légèrement sur le côté, ce qui lui concéda une mine encore plus malicieuse...

Mais son regard se voulu plus intrigué, lorsqu'elle réalisa qu'il était encore tôt le matin. A cette heure là, un courtisan ne devrait-il pas se reposer de sa nuit? Dans un haussement de sourcil Fauve interrogea l'ancien soldat.


Mais vous, que faites vous là? Vous êtes en congé? Encore?

Encore, encore,... Peut être qu'il s'agissait de son premier congé depuis qu'elle l'avait rencontré à Tour. A l'époque il lui avait confié avoir peu de temps pour lui. Et sa présence là bas n'étais justifiée que par des circonstances exceptionnelle. Bref, elle ne tarderait pas à le savoir. Certes, mais pour l'heure, elle comptait lui faire explorer le côté taquin de sa personnalité.

Tout en parlant, la jeune femme, confiante, prit le bras de Jules. Déjà, parce qu'elle avait aimé autrefois être à son contact. Ensuite parce qu'elle n'avait pas manqué de remarquer ses difficultés à se mouvoir.

D'un pas tranquille, elle l'attira à l'écart du marché, en direction des quais avoisinant.

_________________
Jules.
Je rend visite à des amis, il parait que ça ne se fait pas d'arriver les mains vides.

Malgré la réponse légère, elle ne le contredisait pas sur la raison du vol... Habitué à cette pudeur qu'il partageait, n'aimant pas s'étaler sur sa vie lui non plus, il ne releva pas.

Mais vous, que faites vous là? Vous êtes en congé? Encore?

Juste la journée de libre, répondit-il dans un demi sourire en se laissant entraîner, s'appyant légèrement sur elle pour amoindrir son boitement.

Je ne me suis pas couché, je voulais voir du monde. De la vie

La vie, la vraie, pas celle des murs ouatés de la Rose. Peu bavard de nature, il chercha autre chose à lui dire, une question à lui poser, mais elle était aussi secrète que lui. Décidément, ils n'étaient pas rendus. Mais marcher ainsi en silence n'était pas déplaisant, somme toute. Quelques minutes, il laissa le silence s'installer, et pus enfin...

Une pomme ne suffira propablement pas...

Alors quoi, lui offrir ses "courses" ? Elle se vexerait. La laisser retourner à ses petits larcins ? Elle ne semblait plus s'en préoccuper pourtant.... Incapable de trouver une suite à sa phrase, il la laissa mourir, suspendue entre eux. Non vraiment, ces deux là n'étaient pas rendus..
_________________
Fauve_ebene
Juste la journée de libre.
Je ne me suis pas couché, je voulais voir du monde. De la vie.


Qu'est ce qui peut pousser un homme à en arriver là? Son amour des femmes est-il grand à ce point? Le plaisir charnel si intense, qu'il est prêt à se soustraire à la lumière du soleil? Tirer un trait sur le souffle du vent qui caresse la peau, pour succomber uniquement à la douceur de mains féminines.

Elle ne comprennait pas cet homme et cela l'intriguait. Habituellement, les gens lui était souvent transparents, dénués d'intérêts parce que trops limpides à ses yeux. Mais là, le voile qu'il imposait à son regard l'incitait à en demander d'avantage. D'un autre côté sa propre pudeur lui ordonnait le silence. Certaines questions sont difficiles à poser. Les meurs de l'homme étant opposées aux siennes.

Et pourtant, il ne la dégoutait pas, contrairement à tout ces mâles affâmés de femmes que la noiraude avait déjà pu croiser.
Bien au contraire, elle avait de l'intérêt pour lui. Pas une attraction amoureuse, non, autre chose, un sentiment plus profond. Un mélange de tendre curiosité. Comme une envie d'être la gardienne de ses secrets, la maîtresse de son âme.

Tandis qu'elle se perdait dans des pensées profondes, la voix bourrue de Jules l'attira hors de sa torpeur mentale.


Une pomme ne suffira propablement pas...

S'apercevant qu'il était, lui, à des années lumière de ses propres pensées, Fauve sourit pour elle même. Haaa, les hommes, toujours ce côté terre à terre tandis que les femmes s'envolent pour de longs débats intérieurs!

En effet, c'est possible, mais pour l'heure, j'ai autre chose à vous faire découvrir...

Lachant son bras, la demoiselle disparu entre deux planches d'une porte de grange, qui bordait leur chemin. Consciente que seul son physique filiforme lui permettait de pouvoir se glisser par cette entrée, elle tira le lourd verrou hors de ses gongs et percha sa tête dans l'entrouverture de la porte qu'elle lui offrait.

Psssst! Par ici!

Elle sourit et l'encouragea d'un mouvement de main, l'appelant à la rejoindre sans tarder.
_________________
Jules.
En effet, c'est possible, mais pour l'heure, j'ai autre chose à vous faire découvrir...

Et voilà qu'elle disparaissait, aussi fine qu'un jonc, entre deux planches..Maigrelette la donzelle... pas de quoi remplir la main d'un honnête homme, mais ce n'était pas sa faute, si elle en était réduite à voler... Poussant un soupir impatient, il attendit qu'elle réapparaisse. Découvrir quoi ? Un commercant armé jusqu'aux dents, n'appréciant pas l'intrusion sur sa propriété ?

Psssst! Par ici!

Levant les yeux au ciel, il suivit en grommelant.

J'ai passé l'âge d'aller "découvrir" de vieilles granges abandonnées, damoiselle...

Une fois dedans, il se figea, yeux plissés pour s'habituer à la prénombre. Les rais de lumière s'échappant entre les planches éclairaient, de ci de là, ce qui semblait être une forge à l'abandon. L'âtre, quelques outils abandonnés et point encore pillés.. Se tournant vers la jeune fille, il posa les mains sur les hanches.

J'aurais préféré une bonne bière. Bon, qu'y a-t-il de si passionnant à voir ?
_________________
Fauve_ebene
Elle s'écarta pour laisser Jules entrer. Il semblait ronchonner, encore...

J'ai passé l'âge d'aller "découvrir" de vieilles granges abandonnées, damoiselle...

Il n'y a pas d'age pour s'émerveiller songea-t-elle.

J'aurais préféré une bonne bière. Bon, qu'y a-t-il de si passionnant à voir ?

Fauve cherchait son regard dans la pénombre. L'ayant trouvé, elle répondit d'une voix calme.

Si je m'étais limité à votre présentation lorsque nous nous sommes rencontré, je n'aurais jamais découvert l'homme capable de dormir avec une femme dans les bras, sans avoir aucunes arrières pensées. Ou du moins, sans le laisser voir.

Tout en parlant, elle enroula son bras autour du sien, et l'attira vers le fond de l'atelier.

Je dis ça parce que, ici, ce n'est qu'une forge abandonnée. C'est d'ailleurs ici que ma dague a été fabriquée. Par le vieux Louis! Un homme très gentil. Le Louis, il n'avait qu'un seul fils, logiquement, il revenait à lui de reprendre le commerce à la mort de son père. Mais l'enfant était différent, depuis toujours. Je pense qu'il rêvait plutôt d'amour et d'eau fraîche, que de travail et d'enclume...

A croire qu'être dans l'ombre déliait les langues. En tout cas, celle de Fauve sans doute. Ainsi protégée des regards qui jugent, elle se sentait plus à l'aise.

Un jour, est arrivé ce qui devait arriver. Le père Louis est allé rejoindre sa défunte épouse au cimetière. Et on n'a plus jamais revu le fils Thomas depuis ce jour là.

Jusque là, difficile sans doute pour Jules, de savoir où la jeune femme l'emmenait. Continuant son récit, elle se détacha de nouveau de l'homme pour gravir quelques marches d'escalier.

Alors oui, cette forge semble banale, avec une histoire banale. Mais si on prend la peine de regarder plus loin, et surtout, plus haut en l'occurrence, on s'aperçoit que bien des trésors sont à notre portée.

Elle le surplombait à présent du haut de l'escalier. Quelques secondes de silence s'écoulèrent. Consciente que cette escalade ne serait pas évidente pour lui, elle l'encouragea d'un sourire.

Voudriez vous venir découvrir celui de la forge avec moi?
_________________
Jules.
Si je m'étais limité à votre présentation lorsque nous nous sommes rencontré, je n'aurais jamais découvert l'homme capable de dormir avec une femme dans les bras, sans avoir aucunes arrières pensées.

Dans la pénombre, il hocha la tête à la premiere phrase. Vrai, elle ne l'avait pas vu comme un objet de plaisir. Ce soir là, enervé qu'on l'ai traité en courtisan alors qu'il etait en voyage, il s'etait un peu livré à la jeune fille, et le moment simple de chaleur humaine partagée lui avait fait du bien.

Ou du moins, sans le laisser voir.

La seconde en revanche lui arracha un sourire, d'autant plus franc qu'il se savait à l'abri du regard féminin, si toutefois elle le voyait aussi mal qu'il la distinguait. Peut-être, si ce soir là il avait eu l'envie d'une femme dans sa couche plutot que d'être momentanément dégoûté du sexe faible, la maigrelette aurait éveillé son désir, par son esprit mutin et sa répartie, ses yeux étincellants. Mais il était ce soir là d'une humeur maussade et révoltée, et n'avait eu aucun désir à cacher pour le joli roseau dans ses bras. Comme le poête, les goûts de Jules en femmes se résumait à : "fi des femelles décharnées, vive les belles un tantinet, rondelettes, rondelettes..." *

Enfin..... L'image d'un petit oiseau trop mince s'imposa à son esprit. A force de charme, de douceur, de candeur et d'honnêteté, elle avait fini par lui paraitre belle comme le jour. Même s'il faisait tout pour l'engraisser un peu. Mais la jeune fauvette lui racontait une histoire de forge, de vieillard et de succession. Secouant la tête pour chasser l'image de la fille des rues qu'il avait faite femme et catin dans la foulée, il se reconcentra sur l'escalier qu'elle montait devant lui.


Voudriez vous venir découvrir celui de la forge avec moi?

Allons bon, encore de l'exercice pour sa patte raide. Retenant un soupir il lui emboîta le pas.

J'espère qu'il vaut le bain salé qu'il me faudra prendre cette nuitée, votre trésor...

[*brassens forever]
_________________
Fauve_ebene
J'espère qu'il vaut le bain salé qu'il me faudra prendre cette nuitée, votre trésor...

J'ignore si il vaut votre bain salé, mais si vous êtes déçu, promis, je vous offre cette bière qui vous faisait envie il y a quelques minutes.

Et pas de triche!


La donzelle arriva la première en haut de l'escalier. Quelques secondes lui suffirent pour débloquer la porte de bois qui donnait sur le toit. Elle précéda Jules au dehors. La plateforme ne faisait que quelques mètres carrés. Quelques mètres carrés pour une ville étalée sous leurs pieds. Fauve se poussa sur le côté afin de laisser à l'homme le loisir de la rejoindre.

En silence, elle redécouvrait ce décor qu'elle avait tant contemplé autrefois. L'étalage multicolore des tentes des artisans sur le marché. Un patchwork éphémère qui se faisait et défaisait chaque jour.
Vu d'en haut, ils pouvaient observer une foule organisée, loin de la cohue et des bousculades subies à l'intérieur de ce tableau. Une fourmilière sur un fond citadin. Une vue imprenable sur le quartier et bien au delà, trônant fièrement, Notre-Dame la protectrice.

Ce lieu était le gardien de ses instants de paix. Nul autre endroit ne l'apaisait tant. Il représentait à ses yeux la sécurité, le calme. Tout ça à deux pas de son quotidien de l'époque.


J'ai déjà passé des heures ici.

Sa voix s'étouffait sous l'émotion. La dernière fois qu'elle était montée là haut, c'était pour pleurer l'enfant perdu. La fillette arrachée à ses bras. Esmé sa jolie... Aujourd'hui ses yeux étaient secs, pour toujours vides de larmes. Mais la douleur ne s'effacerait jamais, aucuns voyages en province ne la ferait disparaître, elle s'en apercevait à l'instant.

C'est mon refuge...
_________________
Jules.
J'ignore si il vaut votre bain salé, mais si vous êtes déçu, promis, je vous offre cette bière qui vous faisait envie il y a quelques minutes.

Et pas de triche!


Malgré la montée incofortable, la remarque enfantine lui arracha l'ombre d'un sourire. Sortant sur le toit à sa suite avec un grognement d'effort, il lui fallut quelques secondes pour comprendre que le trésor n'était pas sur le toit mais....

Le regard noir erra longtemps sur les toits de Paris, les échoppes multicolores, la foule en contrebas. Et puis avec une moue d'appréciation, il finit par sortir un très léger sifflement entre ses dents.


Pas mal... pas mal du tout.

J'ai déjà passé des heures ici.

La voix chargée d'émotions ne lui échappa pas. Son regard quitta presque à regret la vue pour se poser sur la donzelle.

C'est mon refuge...

Jules hocha la tête et vin se placer derrières elle, les larges bras entourant la frêle silhouette de la fauvette, le menton posé sur le haut de son crâne.

Je comprend pourquoi, dit-il simplement. C'est très beau.

Et de rester ainsi, offrant la chaleur de son torse comme dossier à la jeune femme, faute de mots réconfortants ou de questions. Il n'avait jamais su faire ça, poser des questions... Elle parlerait si l'envie l'en prenait.
_________________
Fauve_ebene
Pas mal... pas mal du tout.

Elle était contente que ça lui plaise. Après tout, elle l'avait un peu forcé à se hisser là-haut, valait mieux qu'il en soit récompensé.

Je comprend pourquoi. C'est très beau.

Il l'enveloppa de ses bras rassurants. Fauve se sentait comme une bague dans un écrin de soie. Délicatement sertie, mais à l'abris de toute chute.
Et cette chaleur...oui celle d'un corps, douce et réconfortante. Celle qui lui manquait tant. Elle aurait souhaité figer l'instant, et rester ainsi durant des heures, protégée de tout. Pouvoir enfin baisser la garde. Se laisser aller, dépendre d'un autre pour une fois! Tout ce qui lui avait été interdit dans sa vie en somme. Ou plutôt tout ce qu'ELLE s'était interdit...

Après de longues minutes passées à regarder l'horizon, elle rompit le silence.


Vous pourriez rendre une femme heureuse vous savez... N'y voyez pas là une avance déplacée, juste un constat honnête.

Quelques secondes de réflexion passèrent...

N'avez vous jamais envie, en dehors du plaisir charnel, de songer que quelqu'un, quelque part, pense à vous. Qu'on vous aime au delà de ce que votre corps à offrir?

Un long soupire s'échappa de ses lèvres roses. Et confidence pour confidence..

Pour ma part, ce qui me manque le plus, c'est de la tendresse. A part vous, je ne me souviens plus quel est le dernier homme à m'avoir serré contre lui. C'est de ma faute en même temps, je suis trop méfiante...

Depuis combien de temps n'avait-elle pas dressé un bilan objectif de sa vie? Trop longtemps. Pourquoi souhaitait-elle l'établir avec lui? Allez savoir...
Regarder la vérité en face était un constat difficile pour Fauve. Sans doute que la présence du soldat lui apportait de l'assurance, la force d'ouvrir les yeux, au moins quelques instants.

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)