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[rp] Fauve Vs Rital: toute une histoire...

Fauve_ebene
Prologue : La Fauve, la chasse et l'épée*

Savoie, Juin 1463


“L’optimiste rit pour oublier ; le pessimiste oublie de rire.”**


Campagne Savoyarde, ou quelque part par là... Et j'en ai marre. Marre d'attendre, marre d'écrire dans le vide. Marre de voir ma collection de pigeon s'éparpiller dans le ciel. Mes derniers courriers je les ai rédigé dans ma tente ou adossée à un arbre sans rien attendre en retour. Le même sentiment que ceux qui jettent une bouteille à la mer. On lance des mots, on se dit que peut être, et finalement, il n'y a que rarement une réponse. Etre la compagne d'un disparu c'est un peu ça.

Les premiers jours ont été d'une douleur sans nom. A la manière d'une droguée j'ai tremblé du manque. J'ai perdu l'appétit. J'ai oublié de dormir. Ma dose d'amour quotidienne me faisait cruellement défaut. Une véritable obsession s'était emparée de mon esprit et je n'étais plus capable de penser à autre chose.
Puis je suis tombée. Parce que le corps est ainsi formé. L'esprit peut être aussi fort qu'on veut à un moment donné le tout fini par lâcher. C'est ce qu'on appelle la loi du minimum.

C'est là qu'on m'a relevée. A coup de chausson aux pommes et de pieds aux fesses! Alors je me suis regardée dans le reflet d'une vitre et j'ai vu une femme que je ne connaissais pas. Les traits ternis, la mine fatiguée, les cheveux peu soignés. Cette silhouette fantomatique ne pouvait pas être moi. Où avais je rangé la ténébreuse jeune femme que j'incarnais? Mon regard avait perdu sa brillance habituelle et j'avais perdu l'envie de rire, l'envie de vivre.

Après, j'ai regardé autour de moi. J'ai vu des amis, des compagnons d'armes compatissants à ma douleur. Tous étaient sincèrement désolés pour ce que j'avais à endurer. J'aurais pu demander à n'importe lequel d'entre eux de m'accompagner dans ces bois pour me distraire et ça aurait été chose faite. Mais je n'ai choisi aucun d'eux. Le coeur n'y était pas.

Une douce après midi, mes émeraudes se sont arrêtées sur Orazio. Il n'y avait dans le miroir de son regard ni compassion, ni pitié. Il n'avait pas prit un air consterné à mon arrivée. Il n'avait pas demandé des nouvelles de Kelhyos non plus. L'homme semblait tout à fait indifférent à mon triste sort. Et j'ai réalisé que cette indifférence me faisait un bien fou! Il riait de tout et de rien. En lui je voyais cette joie de vivre que seul les enfants ont. Oh, je ne dis pas qu'il avait l'air d'un gosse! Pas du tout. Bien que marqué par ses années à guerroyer, il avait bonne allure, un beau soldat mâle.

Alors j'ai ris. Tout l'après midi ou presque! Je me suis sentie revivre d'un souffle nouveau. Kelhyos? Bien sûr que je ne l'avais pas oublié. Mais j'ai compris que me lamenter n'était pas la voie à suivre pour survivre à son absence. Je me sentais même un peu en colère pour cet abandon, volontaire ou non. Les étapes que je traversais étaient comparable à celle du deuil . Et rire, à mes yeux la bonne vieille thérapie à tout les maux. Nous avions donc convenu d'un rendez vous pour une nouvelle séance thérapeutique! Le thème? Bah oui c'est bien de fixer un thème, initiation à l'arc et perfectionnement à l'épée.

De bon matin j'avais embarqué dans ma besace une miche de pain, quelques maïs et une flasque d'un truc bien fort dont j'avais oublié le nom. Sur mon dos mon carquois avec deux jeux de flèches et mon arc, à la main un second arc plus grand et à ma ceinture mon épée. Je m'étais débarrassée de ma Houp' et portait pour l'occasion de fines braies et une chemise légère. Il m'avait semblé que le soleil donnait déjà généreusement de sa chaleur et que même à l'ombre dans le bois, je ne craindrais pas le froid.

Le pas pressé je m'approchais du lieu de rendez vous à la sortie du camp. Comme souvent, j'étais en retard. Quart d'heure académique ou pour me faire désirer, j'avais toujours mon excuse pour avoir le bon rôle de celle qui fait l'arrivée glorieuse!



*C'est Jd Orazio qui a choisi faut pas m'en vouloir ^^
** Anonyme

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Orazio.
Nous nous baladions dans la campagne de la Savoie, ce duché je ne savais plus voir ; tout comme le restant de l'Empire. Je ne comprenais pas comment on pouvait se plaire sur ces terres si peu intéressantes au final, je ne comprenais même pas pourquoi on faisait la guerre pour celles-ci. Parfois il était préférable de laisser le mouton pourrir dans son coin avec ces loups qui attendaient patiemment pour le dévorer complètement, on ne pouvait pas leur en vouloir…. Le mouton était bon ! Un bon morceau de cette bête sur le feu, bien juteux !

Mais la guerre apportait son lot de tristesse, comme toujours d'ailleurs. On voyait toujours des gens disparaître ou être mort, mais c'était ainsi. Au fil des années j'en étais devenu indifférent, bien souvent car ses hommes ou femmes ne comptaient pas plus que ça pour moi ; c'était là un avantage d'être qu'un simple volontaire. On se battait avec des gens qu'on ne connaissait pas et se n'était pas plus mal.

La disparition de Kelthyos me laissait tout aussi indifférente, non que je trouvais qu'il méritait son sort mais parce que je ne le connaissais pas plus que ça. Bien entendu nous pouvions nous apitoyer sur notre sort, pleurnicher à chaude larme, noyer son chagrin dans l'alcool ou encore se laisser mourir de faim mais au final qu'est-ce que cela allait changer a la situation ? Rien. Il fallait continuer de vivre et le meilleur remède dans une telle situation n'était pas de venir dire « ooh j'en suis désolé » mais de faire en sorte que la personne change d'idée, pense à autre chose que son mal.

C'est bien ce que je fis avec fauve, tout simplement ne pas y parler. C'était le lot de la guerre et j'avais appris à vivre avec sans me soucier plus que ça, peut-être étais-je une ordure, un homme cruel…. Mais au moins je savais offrir le sourire aux gens qui passaient des moments difficiles. Il fallait dire que l'alcool aidait, du moins quand il en avait car dans cette foutue campagne il avait rarement de la boisson correcte.

Dans tous les cas nous étions arrivés a une envie d'aller chasser, du moins elle allait me l'apprendre et en contre partie j'allais lui apprendre à mieux manier l'épée et peut-être lui apprendre par la même occasion à mieux traiter son épée. Il fallait déjà avoir envie pour briser une épée après chaque bataille, a se demander si elle n'avait pas une épée en bois ou en verre ! La chose ne m'étonnerait même pas.

Je m'étais alors préparé, habillé très simplement. Je n'avais pas, bien entendu, porté mon armure. Je me voyais mal me balader avec cette boite métallique sur les épaules. Je portais une simple chemise, de simple braies, des bottes et une ceinture où était attaché mon épée, une petite hache et une dague dans le dos. Mes armes me suivaient partout et étaient devenus comme ma deuxième peau avec l'armure, il m'était toujours difficile de m'en séparer pour un long moment.

J'étais arrivé au lieu du rendez-vous, attendant sagement fauve. J'en arrivais à me demander si elle allait venir ou si cela n'était qu'un foutage de gueule en beauté, mais au bout de quelques très très longues minutes, elle pointait enfin son bout du nez. Je m'approchais d'elle en souriant.


Aaah vous voila enfin ! Je pensais que vous aviez pris peur !

Je souris amusé, une petite taquinerie sur le passage n'allait pas faire de mal.
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Fauve_ebene
Après avoir traversé le camp d'un pas pressé, je l'aperçu au loin qui m'attendait. J'avais si vite quitté ma tente que je n'avais pris le temps de me coiffer. Des mes menottes habiles, je terminais à peine de nouer mes ébènes en une longue tresse. Vous avez déjà eu les cheveux emmêlés dans un carquois? Non? Bien c'est pas commode! Je serrais un ruban rouge à l'extrémité et ramena la création en avant par dessus une épaule. Comme j'avançais en l'observant, je réalisais que c'était la première fois que je le voyais sans son armure. Lui aussi avait choisi la liberté qu'offrent des vêtements légers. Ca n'enlevait rien à son charme, je devais bien me l'avouer. Lorsqu'il m'aperçut il vînt à ma rencontre, tout sourire. Un sourire communicatif qui se posa en miroir sur mes lèvres fines.

Aaah vous voila enfin ! Je pensais que vous aviez pris peur !

Dans ses mots pointait une once d'impatience. Pour sûr il ne devait pas être de ceux qui avaient l'habitude d'attendre. Ni même de se voir poser un lapin. Tiens, j'aurais du essayer pour voir... Me planquer entre deux tentes juste avant la sortie du campement et voir combien de temps il était prêt à m'attendre! Je ris intérieurement à cette pensée et mon sourire s'élargit. De la pulpe de mon index, je vîns taquiner sa lèvre que j'avais remarquée portant une fine cicatrice.

Peur? Comme celle là qui a eu si peur qu'elle vous a mordu trop fort? Allons, allons...

Un rire léger m'échappa. Le ton était donné des deux côtés! Balle au centre mon ami, et que la partie commence!
Sur son torse, je collais l'arc qui lui était destiné. L'arme était simple mais je la savais efficace et facile à manier. Pour ma part je ne l'utilisais jamais, elle était un peu trop grande à mon goût. Pour lui, elle serait parfaite.


Tenez Orazio, voici votre nouveau compagnon de jeu pour la journée!

Mes émeraudes se posèrent alors sur tout l'armada qu'il avait déjà sur lui.

Enfin... à ajouter à tout les autres!

Mon sourire ne se décollait pas de mon minois. Après tout ces matins moroses, je retrouvais enfin un peu de mon entrain habituel. D'un côté, je me sentais un rien coupable de me sentir mieux, même plutôt bien. D'un autre, j'avais suffisamment songé à la manière dont je voulais traverser cette délicate période. Il était clair dans mon esprit que je ne voulais plus donner l'image d'une poupée de chiffon à mon entourage. Ni à moi même d'ailleurs! En quittant ma couche, j'y avais laissé toutes mes interrogations. J'étais bien décidée à profiter pleinement de cette bouffée d'air frais qui m'était servie sur un plateau.

Lors de mes précédents déambulations, j'avais trouvé une petite clairière dans le bois. L'endroit était facile à trouver. Pour moi dont le sens de l'orientation était obsolète, malgré mes nombreux voyages, c'était parfait! Les heures matinales étaient de loin les meilleures pour observer le gibier, j'allais donc lui proposer de me suivre pour entamer notre journée.


On commence par la chasse? Histoire d'avoir de quoi se mettre sous la dent avant que vous ne décidiez de m'épuiser au combat?

Je restais plantée devant lui, scrutant son visage dans l'attente de sa réponse.
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Orazio.
Je ne lui en voulais pas d'être en retard, les femmes avaient pour habitude de venir en retard. Elles prenaient souvent le temps de se faire, se préparer… Bref on pouvait s'imaginer mille et une chose qui pouvait empêcher une femme de venir à l'heure, bon d'accord c'était à peine un préjugé… Mais juste un peu, tout petit peu ! Elle ne chôma pas pour venir me taquiner, venant caresser la cicatrice a ma lèvre qu'un ennemi m'avait fait il a fort longtemps. J'avais la forte envie de venir lui prendre le doigt en bouche, pour le mordre ou faire tout autre chose mais je me retins. Je me contentais de sourire en coin.

Vous voulez venir me mordre également pour me laisser un souvenir de vous aussi ?

On ne me tendait jamais une perche, dieu savait que j'aimais les prendre…. Bon d'accord ça pouvait être mal interprété ! Je pris l'arc qu'elle me donna, je la regardais avant de déposer à nouveau mon regard sur elle. Je devais admettre, elle avait son charme et était loin d'être une femme sur laquelle j'allais cracher… Bon d'accord j'allais certainement cracher sur aucune femme, ou très peu de femmes du moins.

Mon compagnon de jeu ? Se n'est pas vous mon compagnon ?

Je la regardais, affichant un sourire malicieux avant de regarder mes armes. Il était vrai qu j'étais plutôt bien… garnis nous allons dire. Il était vrai que je n'étais pas vraiment adapté pour vneir dans une formation de cavaliers ou dans une phalange, mais en tant que volontaire on doit pouvoir compter sur ses propres moyens… Ma foi, il était rare de voir une armée vraiment organisée, la plupart n'étaient qu'une réunion de paysans prenant un peu tout et n'importe en guise d'arme. Je n'étais même pas sûr que nous allions voir un jour de vraies armées avec de vraies formations… avec une vraie unité dans son équipement et son organisation. Peut-être allait-il être intéressant que je me penche moi-même sur ce sujet pour former mon propre groupe pour cela ? Une piste que sur laquelle j'allais pouvoir méditer.

L'heure était à notre activité et c'est ainsi que je la suivais de près, très près même ! Je n'allais pas me privé de quelques plaisirs de la vie, ne serait-ce que profiter de la proximité d'une charmante femme. Elle m'emmena près d'une clairière où nous allions certainement débuter notre chasse, en espérant que nous allions réussir à trouver quelque chose a nous mettre sous la dent. Il n'avait rien de mieux qu'un bon vieux morceau de viande pour rendre cette terre déprimante agréable. Il fallait dire que dès que je faisais la guerre a une province, je trouvais leur terre déprimante… Sûrement l'effet de les avoir en ennemis, on n'aime pas dire qu'ils sont bien ou qu'ils aient de belles terres ! Un ennemi est mauvais dans tous !


J'observais les alentours de mon regard avant de regarder mon arc, je relevais ensuite mon regard vers elle.

Eh bien le mieux serait en effet la chasse, j'espère que vous n'espérez pas que je touche quelque chose ! Je sais tirer mais quand il s'agit de toucher… ma foi c'est une autre histoire. Je préfère l'arbalète, elle est plus simple d'utilisation et on sait mieux toucher !

Je ris puis m'approchais d'elle, laissant mon regard posé sur elle. Je le laissais scruter ses beaux traits de visage, ses beaux yeux tout en souriant avec une certaine douceur.

Je vous suis, vous êtes l'experte en chasse, je serais directement derrière vous !

J'affichais un sourire malicieux, j'aimais la taquiner dès que l'occasion se présentait. Au moins cela lui changeait les idées, elle en avait grandement besoin. Quel mauvais homme je ferais si je ne lui faisais pas cette faveur !
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Fauve_ebene
Avant de prendre la route, je n'avais pu m'empêcher de lui rétorquer que j'espérais bien ne pas avoir à le mordre pour qu'il se souvienne de moi. Ce n'était que pour la forme, parce que dans le fond, je m'imaginais que dés la guerre terminée, je ne serais plus qu'un lointain souvenir dans sa mémoire. Peut être même avant d'ailleurs! Cela ne me posait en réalité aucun problème. J'avais aussi subtilement ajouté que je ne camperais pas le rôle de compagne de jeu mais plutôt maîtresse...d'armes. J'avais planté mes émeraudes dans ses yeux avant de poser un sourire sur le coin de mes lèvres. Si il aimait les phrases à double sens, je me ferais un plaisir de le servir avec soin.

Nous avions déambulé un moment dans les bois. Bavardant de banalités liées à la guerre ou non. Au bout d'un temps, j'avais éclaté de rire en lui jurant que ce Chêne là était bien LE Chêne repère que je lui avais pourtant déjà désigné, à tort, trois fois avant, promettant que "Oui oui nous ne sommes plus très loin!". Et enfin, elle avait pointé son nez à l'horizon entrecoupé par les arbres, la clairière nourricière.
Il avait plaisanté au sujet de ses talents d'archer avant de s'approcher de moi. Il me scrutait sans s'en cacher. Ce n'était pas tant cela qui me troubla en cet instant. Je m'attendais bien à ce qu'un tel homme ne se prive pas des vues qui lui étaient agréables. Non, ce fût plutôt la douceur dans son sourire qui m'ébranla. Je ne m'étais pas préparée à cette attitude chez mon compagnon de chasse et je me rendis compte que je manquais cruellement de l'affection qui me permettait de faire taire l'enfant apeurée qui sommeillait en moi. Oui, il me troublait, j'espérais qu'il ne s'en apercevrait pas, que je ne rougirais pas. C'était mon objectif de la journée. Enfin, un des... Les quelques secondes qui s'écoulèrent me parurent des heures jusqu'à ce qu'il brise mon émois par une autre taquinerie.

Je souriais à sa malice et ma respiration repris un rythme normal tandis que mes yeux se levèrent vers le ciel.


Ca je n'en doute pas... !

Je le bousculais volontairement d'un gentil coup d'épaule en passant à côté de lui. Je me défis par la même occasion de l'étreinte invisible que j'avais sentis se poser sur moi quelques instants plus tôt. Je m'échappais. Je lui échappais. Une première fois.

Mon regard balaya un moment la bordure de la clairière, je dénichais quelques buissons haut qui nous permettraient de rester caché tout en sachant rester debout. Avec les années, je tirais depuis à peu près n'importe où, n'importe comment. J'avais ma préférence à califourchon sur une branche, mais je ne pouvais imposer cette acrobatie à un débutant dont j'ignorais tout de la souplesse.
De mon carquois, je m'emparais d'une flèche destinée à l'arc le plus grand. Oh, j'aurais pu choisir de lui montrer d'abord, mais il avait suffisamment côtoyé de camp et de guerre que pour avoir pu observer des archers à l'oeuvre! Non, ce qui lui manquait à coup sûr, c'était la maîtrise de son propre corps.
Je l'invitais donc à prendre la position tout en glissant ma flèche à son arc. Mes mains se posèrent en délicatesse sur ses hanches pour le placer parallèle à l'arme. De ma botte je lui écartais un peu les pieds pour qu'il ai un bon appui. A présent, je murmurais pour m'adresser à lui. Si nous voulions manger ce midi, il nous faudrait nous montrer discrets.


Bien que cela demande de la force, il vous faut être détendu. Sinon les épaules remontent et cela perturbe votre visée.

Tout en parlant, j'accompagnais mes mots en posant une main sur chaque épaule pour les inviter à se relâcher. Je me remémorais les mots et les conseils qu'avait employé l'homme qui m'avait appris à tirer. En plus de tout le reste. Le maître avait disparu depuis des années. Lui au moins avait prévenu! Ne restait que l'élève qui l'avait dépassé aujourd'hui. Il serait fier de moi, j'en avait l'intime certitude et cela m'apportait du réconfort.

Il faut penser que votre bras est la prolongation de la flèche. Il ne doit former qu'une ligne avec elle.

Je remontais légèrement son coude pour l'ajuster. Ma main longea son avant bras pour venir guider ses doigts sur la flèche. Il y avait de multiples manières de tirer sur la corde, mais la plus simple était encore de pincer le bout de la flèche et de tirer sur la corde avec. Ces ce que mes doigts intimèrent aux siens. Si il y prenait goût, je lui enseignerais d'autres techniques de tirs. L'arc était prêt à être armé, je respirais plus lentement, comme si j'étais moi même prête à tirer. Postée dans son dos, j'attendais ses impressions, ses questions si il en avait.
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Orazio.
Voilà qu'elle jouait a la brute en me bousculant, pire qu'un éléphant ! Bon d'accord, pas totalement et il était vrai que je dramatisais légèrement la chose… Mais juste légèrement ! Je la laissais passer quand même en tant que bon homme, je n'étais pas un homme cruel… Bon si je l'étais dans le fond, quelqu'un qui n'aurait pas de scrupule à écorcher vif un autre et de le pendre par les pieds devant sa porte en guise de modèle ; c'est faire preuve de cruauté, je crois en tout cas….

Dans tous les cas je la suivais… De près bien sûr. Je ne pouvais pas louper cette belle occasion et mon regard se posait sur elle, la scrutant discrètement pour afin d'éviter qu'elle ne le remarque. On ne pouvait pas aller à l'encontre de sa propre nature de savourer et admirer la beauté d'une femme, c'était comme repousser un bon morceau de viande bien cuit quand on était affamé…. Bon d'accord la comparaison n'était peut-être pas la meilleure mais on comprend le fond je pense.

J'espérais juste qu'il ne fallait pas faire des acrobaties, toutes plus impressionnantes les unes que les autres pour chasser. Je n'avais pas, il fallait avouer, la plus grande souplesse. Une femme était naturellement très souple, le Très-haut c'était fait plaisir a ce sujet et on pouvait se douter de l'utilité… Mais l'homme, pfiou il fallait avoir une réelle volonté pour l'être !

Je pris une flèche et me mis en position de tir, j'étais loin d'être un maître archer, je doutais que j'allais le devenir un jour d'ailleurs. La position fut… étrange. Généralement c'était la femme qui apprenait et l'homme qui se faisait plaisir à lui toucher les hanches pour l'aider à avoir une meilleure posture. Après il fallait dire, le contacte physique et notre proximité me plaisait ; même beaucoup. Je ne compris pas vraiment comment nous pouvions utiliser la force pour tendre la corde et être détendue en même temps, je voyais ça comme une incohérence. Je regardais en sa direction d'un air interrogateur mais je restais silencieux.

Le contacte ne se limitait pas a mes hanches, elle vint sur mes épaules dans l'espoir de les détendre. Elle en profita par la suite pour venir sur mon avant bras, une douce caresse que j'appréciais tous particulier. Je me mordais légèrement la lèvre inférieure en restant silencieux, essayant de m’exécuter du mieux que je pouvais. Je tirais lentement la corde en ma direction, n'ayant aucune idée si je le faisais vraiment bien avant de lui susurrer.


Hmmm…. Je dois avouer que je ne dirais pas non pour avoir une… plus grande proximité avec vous.

Je tendais au maximum la corde de l'arc avec la flèche parée a voler en direction de la proie… Du moins si je parvenais à toucher, mais ça c'était encore écris dans les étoiles. Je n'avais aucune idée comment bien viser avec cette arme, je me demandais même pourquoi les gens se compliquaient la vie avec une telle arme si on pouvait prendre une arbalète. Elle était bien plus simple d'utilisation et pour tirer même. Il ne fallait pas avoir dix ans d'expériences pour savoir toucher quelque chose ! Je lui murmurais.

Comment vise-t-on correctement avec ça ?
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Fauve_ebene
Je souris doucement à son premier murmure.
Je me penche sur son oreille pour répondre dans un souffle lent.


Orazio... A quelle femme diriez vous non...

Ceci n'était pas une question. Juste le constat que j'avais fait lors de nos derniers échanges en taverne. Il était comme un poisson dans l'eau lorsque des femmes l'entouraient. Allant de Lylla à Nokomis, passant par moi. Distribuant les compliments et les belles paroles de ci de là.

D'ordinaire, si charmant était-il, je ne lui aurait pas accordé la moindre attention. Les croqueurs de femmes n'étaient pas un défi. Et moi, j'aimais les défis autant que lui aimait les femmes sauvage. Kelhyos m'avait dit un jour qu'il était mon fruit défendu et que c'était pour cela qu'il m'attirait tant. Sans doute avait-il raison. Il me fallait admirer un homme pour pouvoir l'aimer. Et il me fallait aimer pour me donner.

Mais j'allais plutôt mal en ce moment. Peut être au yeux de Orazio étais-je une proie faible, comme l'animal blessé qui traine hors du troupeau. Possible en fait... Pourtant je pensais me servir de lui autant que lui de moi. Si je devais m'en sortir à coup de blabla et tralala, il était le parfait candidat. Pas du genre à tomber amoureux et à avoir le coeur brisé. Au pire il essuierait mes refus avec un peu de mal à la fierté et encore, je ne serais pas la première à lui résister. Est ce que je jouais à un jeu dangereux? Je n'en avais pas l'impression à ce moment là... Je me disais juste qu'il ne fallait pas lui céder. Que si je le faisais, une fois qu'il aurait eu ce qu'il attendait de moi, il ne s'intéresserait plus à moi. Qui alors viendrait distraire mes jours ternes? Cet échange que j'avais avec lui était pour moi une question de survie, et je ne pouvais m'en passer pour l'heure. Oui bon, à mon tour d'exagérer un peu... Ceci étant, malgré toutes mes belles pensées de femme indomptable, j'ignorais complètement jusqu'où me mènerais cette soif de vivre que j'avais commencé à faire renaître en sa compagne.


Alors, je m'écartais de lui et pour la seconde fois, je lui échappais.

Je me plaçais à côté de l'arc et le remontait en douceur en plaçant mes mains sous les avant bras de l'homme pour le stabiliser à juste hauteur.


Là... La flèche doit être placée juste sous votre oeil pour que vous puissiez en imaginer la trajectoire. La force de tir ne s'acquière qu'à force d'entraînement.

Je l'observais, lui et sa position. Il semblait avoir quelques difficultés à se détendre. Bien sûr il fallait user de force, mais rien ne servait de planquer sa tête entre ses épaules...

Relachez bien les épaules. Respirez calmement. Si vous êtes trop raide vous serez moins précis.

Un sourire malice accompagnais le regard taquin que je lui portais. A cet instant une brise légérè vînt leur taquiner la peau. Mon attention se reporte alors sur la leçon que je donne. J'accompagnais mes dires avec des gestes, des indications. Il était aisé de deviner à quel point j'adorais manier cette arme.

Il vous faut maintenant tenir compte du vent, de sa force, de sa direction. Prenez une branche pour repère avec les feuilles c'est facile. En hiver, je noue un ruban quelque part pour m'aider.

Non loin dans la clairière trônait un vieux pommier isolé.

Voyez l'arbre là bas... Choisissez une pomme et visez là.

J'observais sa réaction avant de glousser discrètement! Il n'y avait bien sûr pas encore de pommes en cette saison! Je me moquais gentiment de lui.

La cîme, ça sera déjà un bon début, notre repas, je m'en chargerai moi même n'ayez craintes...
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Orazio.
Je souris amusé, il était vrai.. Quelle femme je refuserais ? En y réfléchissant un peu, je n'allais certainement refuser aucune femme. Du moins s'il n'était que question d'une relation pour le… plaisir dirons-nous. J'étais juste d'avis qu'il fallait savoir profiter de sa vie tant que nous étions libre et sans obligations, pourquoi s'en priver après tout ? Si une femme était d'accord pour le faire, ma foi je n'allais nullement cracher dessus.

Il était vrai qu'une femme plus réservée ou avec un certain caractère représentait toujours un certain défi qui était amusant à relever. Je ne la voyais pas comme une proie faible qui ne faisait qu'attendre le coup fatal, ooh non juste un défi à réussir. Certes je n'étais pas quelqu'un qui aimait avoir des trophées a exhiber a tout le monde, mon but n'était pas d'humilier une femme non plus. Est-ce que j'allais réussir ? Je n'en n'avais aucune idée et tant bien même cela ne marcherais pas, se ne serait pas la fin du monde et j'aurais quand même passé un bon moment avec elle.

Je ne pouvais pas nier les bons moments passés avec elle, à rire et dire tout et n'importe quoi. Il n'était jamais mauvais d'avoir sa vie illuminée par des rires et sourires, en particulier dans les moments sombres de la guerre. Il restait toujours l'alcool pour résoudre nos soucis mais cela apportait malheureusement son lot de soucis.

Je la suivais du regard lorsqu'elle se plaçait à côté de l'arc, la laissant me stabiliser le bras. Je regardais la flèche juste sous mon œil, m'imaginer la trajectoire ? Puis quoi encore ? Décidément le tir de l'arc était plus compliqué que prévu, si on ne savait pas s'imaginer la chose on l'avait bien profond hein ! J'essayais de relâcher mes épaules comme elle me le demandait, ma respiration était assez calme, certes pas parfaite mais mieux que rien.


Raide hein…. Pourtant….

J'affichais un sourire malicieux et n'en dis pas plus, elle allait certainement comprendre ce que voulais dire. La légère brise de vent était agréable mais je craignais déjà qu'il fallait prendre en compte ce fichu vent pour tirer, sans réellement savoir jusqu'à quel point il le fallait… Mouai, tout cela était bien trop compliqué. Je préférais l'épée ou l'arbalète dont l'usage était bien plus simple que l'arc qui était d'une difficulté démesurée ! Ou bien c'était moi qui était bien trop mauvais pour héhé

Encore faut-il savoir a quel point une flèche est influencée par le vent, je n'en sais rien moi….

Je regardais l'arbre qu'elle me désigna avant de froncer les sourcils, une pomme ? Je ne savais pas où elle voyait des pommes elle, mais moi je n'en voyais pas. À moins que je n'étais aveugle, quoi que se n'était pas vraiment la saison. Je la regardais d'un air interrogateur avant de soupirer a son gloussement pour regarder à nouveau l'arbre.

Quoi ? La cime ? Je vais déjà être content si je touche le tronc !

Comment ça je n'avais aucune confiance dans le tir à l'arc ? Mes seuls expériences avec n'étaient pas très concluant, il était vrai qu'il fallait de l'entraînement… Beaucoup même et c'était certainement pour ça que l'arbalète avait toujours plus de succès car elle permettait d'avoir le même boulot fait qu'un arc, peut-être même mieux fais avec beaucoup moins d'entraînement. Au final n'importe quel imbécile était capable de devenir un tireur dangereux avec une telle arme, se n'était pas le cas d'un arc.

Je pointais l'arc vers la cime, essayant de respirer calmement. Je finis par lâcher la corde et la flèche vola vers l'arbre, le début semblait prometteur mais la flèche se perdit dans les branches de l'arbre avant de tomber au sol. Je lâchais un soupire, je n'avais pas pris en compte le vent qui dévia sans la moindre pitié la flèche vers l'extérieur…. Je la regardais.


Hmmm…. Le vent était plus fort que prévu, mais c'est mon meilleur tir depuis que j'ai utilisé l'arc et se n'est que grâce a vous, la meilleure archère du royaume.
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Fauve_ebene
A son sous entendu, un sourire en coin était venu orner mes lèvres. Bien sûr que je l'avais compris. Et je m'amusais beaucoup de nos jeux de mots.
Je l'observais se concentrer, ou du moins essayer autant que ma présence lui permettait. Cela dit, il n'avait pas l'air plus motivé que cela par le sujet étudié. Je me gardais bien de lui faire remarquer étant donné que la leçon suivant serait dispensée par lui. Et moi, je me connaissais, l'élève distraite ! Bien plus occupée à chercher comment détourner le prof de sa leçon! Néanmoins si le sujet me tenait à coeur, je pouvais me montrer plus assidue. Ce dont je doutais fortement pour une leçon d'épée. Mais d'un commun accord tacite, nous faisions chacun l'effort de partager un moment autour de l'arme maîtrisée par l'autre. Ca occupait cette journée où nous nous serions ennuyé chacun de notre côté s'il n'en avait pas été ainsi décidée.


Le vent... Là encore, l'entraînement sera votre salut...

Il avait mis quelques secondes avant de déceler ma supercherie au sujet de la pomme. Mon sourire s'était élargi et mes yeux brillaient d'amusement pour m'être ainsi gentiment moquée de lui.

La cime est plus large que le tronc, allez y.

Mon attention se reporta sur l'arc. La tension sur la corde, la position de ses bras, ses doigts sur la flèche. Lorsqu'elle s'envola même émeraudes s'y agrippèrent pour en suivre la trajectoire. Et vraiment, il n'était pas mauvais ce tir. Moi qui m'attendais à une flèche tirée trop loin ou pas assez, elle avait le mérite d'arriver sur sa cible au sens large. Je le regardais ensuite et il pu facilement lire mon étonnement.
Je souris à son analyse. Le ton de ma voix était toujours bas.


Bien. Très bien même. Cela manquait un brin de puissance. Au départ, la flèche bénéficiait de toute sa vitesse. Plus elle est rapide, moins le vent à d'emprise sur sa trajectoire.

Je continuais de mimer mes dires par habitude, pourtant je n'ai pas de sang Italien!

Ensuite, la flèche s'use si l'on peut dire. Le frottement de l'air la freine et c'est pour cela qu'à la fin elle a dévié. Mais vraiment, c'était un beau tir.

Je me voulais encourageante, même si j'avais compris que je n'en ferais pas un passionné, si je pouvais au moins ne pas l'en écoeurer j'en serais ravie.
Avec tout ça, il était déjà l'heure de penser à nos estomacs. Je savais Orazio manquer de nourriture et je comptais bien le requinquer.


Bien, nous allons allez nous tapir à l'orée du bois. Il est temps que je vous offre un peu de chaire fraîche... Animale, on se comprend hein...

Oeillade amusée puis je dégainais mon arc et allais me mettre en position d'observation. De longues minutes passèrent. Jeu de patience que la chasse... Devant nous je laissais passer une poule faisane avec ses petits. J'avais pour habitude de laisser les femelles en paix. Non pas par solidarité féminine! Plutôt par esprit de continuation. Si l'on voulait garder nos forêts riches, il me semblait important d'en préserver le cycle de la vie.

Un long moment passa à nouveau, quand j'entendis à une bonne dizaine de nous un buisson remuer. Accroupie, j'armais une flèche. Groin en avant, un jeune cochon sauvage s'avançait dans la clairière. L'animal se méfiait, remuant son nez pour sentir son environnement. Le vent était face à nous, ce qui donnait l'avantage. Je le laissais s'avancer encore. Au cas où je le louperais et le blesserait insuffisamment pour l'immobiliser, j'aurais le temps de décocher une seconde pour l'achever avant qu'il n'en s'enfuie totalement.

A présent, ma proie était face à nous, juste sous le pommier. Je tirais lentement sur la corde et mes phalanges pâlirent. Du temps, j'en avais, alors je le pris pour m'assurer de ne pas le louper. L'air se fît moins mouvant et c'est à se moment que j'envoyais une flèche puissante qui trouva appui droit dans le flan de l'animal. Il vacilla une seconde avant de lentement s'écrouler au sol. Il n'était certes pas encore mort, mais à notre merci pour que l'un de nous l'achève. Dans un sourire je m'adressais à Orazio.


Le menu vous convient-il?
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Orazio.
J'écoutais ses explications, le vent avait réussi à tout ruiner ! Il était vrai que l'arc n'était pas ma passion et n'allait jamais l'être, il était intéressant d'en apprendre un peu plus même si mon manque de maîtrise me frustrait plus qu'autre chose. Nous allions remettre cette frustration sur le dos de mon sang chaud italien, il fallait bien trouver une excuse adéquate. Je me contentais de hocher la tête, je savais que la seule façon de devenir meilleur dans cette discipline était par un entraînement régulier, ce que je risquais de ne jamais faire.

Dans tous les cas l'heure n'était plus a l'entraînement mais a la chasse ou plutôt elle allait le faire car moi je n'allais jamais réussir à abattre un animal, du moins pas pour le moment. Je souris en coin.


Vous savez… Tant que j'ai de la chair sous les dents, ça me va.

J'affichais un sourire malicieux, j'avais compris son allusion. Je la suivais pour la chasse, il fallait être patient en prime. La chasse me rappelait un peu la pêche où il fallait savoir faire preuve de patience également. Je l'observais faire et par la même occasion je m'en rinçais les yeux, autant faire d'une pierre deux coups. Je voulais voir comment elle s'y prenait, se plaçait et se préparait à tirer car malgré que je n'en n'étais pas fan, c'était intéressant.

J'étais curieux de voir comment elle allait tirer et surtout où elle allait viser pour tuer l'animal ou du moins le blesser suffisamment pour qu'il ne puisse plus rien faire. Il fallait attendre longtemps avant qu'une bête ne daigne à pointer son nez sans se douter un seul instant qu'il allait mourir. J'observais la scène avant que la flèche ne s'envole pour s'enfoncer dans le flanc du jeune cochon qui fini par rapidement s'écrouler au sol, je souris en coin.


Félicitation. Il me convient parfaitement, bien que je préférerais vous… goûter.

Je souris amusé avant que nous allions vers l'animal en question, il n'était pas encore mort mais il l'était déjà d'une certaine façon. Après le coup de grâce pour mettre fin a sa vie, je le transportais en direction de notre camp afin qu'il soit préparé convenablement. Il fallait l'ouvrir et retirer ses organes afin d'éviter que ses intestins ne se vident en lui, je n'étais pas très motivé à avoir du cochon dans de la sauce d’excréments.

Lorsque tout cela était fait, il fallait préparer un bon feu de camp qui allait le cuir lentement mais sûrement. Les minutes et même les heures passaient, le cochon était préparé et se trouvait au dessus du feu de camp assez conséquent. Je l'observais cuire, il fallait dire qu'il allait l'air sacrément délicieux. Je m'approchais de Fauve pour être à côté d'elle, continuant d'observer la viande cuire. Elle devait être bientôt terminée, je me tournais vers fauve.


Dites moi, vous n'avez jamais voulue une vie plus calme ? Par exemple vous poser quelque part et vivre une vie plus tranquille.

Voilà une question qui tue, je pouvais presque me douter de la réponse qu'elle m'allait donner.
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Fauve_ebene
Me goûter... sa réponse ne m'étonnait même pas. Pourtant j'avais entrouvert les lèvres pour une réplique que je n'avais pu sortir. Ma timidité l'avait emporté pour cette fois. Silencieuse, j'avais rangé mon arc au travers de mon dos en quittant le buisson qui nous avait abrité. J'avais à mon tour observé Orazio entrain d'achever avec assurance l'animal que je venais de mettre au sol pour nous. Nous avions rejoins le camp et je n'avais pas trop parlé. Je cogitais. Qui était-il? Qu'attendait-il de moi vraiment? Allait-il disparaitre de ma vie après cette guerre ou peut être avant? Aussi vite qu'il m'était apparu... Il m'intriguait et mes questions à son sujet étaient multiples. Pourtant je n'en posais aucunes.

Cochon préparé, flammes ardues le léchant pour le faire cuire. Il n'y avait plus qu'à patienter quand il se posta à mes côtés. Avoir un binôme pour la journée faisait du bien. Il me faisait du bien. Même au milieu d'une armée, je savais qu'on pouvait avoir l'impression d'être seule. Et grâce à lui ce sentiment de solitude s'était envolé pour quelques heures. Je me laissais porter par cette journée, par ses sourires et nos éclats de rire. Le poids que je portais me semblait aujourd'hui plus léger.

Lorsqu'il brisa le silence, je fus pour le moins surprise par sa question. J'arrivais pour un instant seulement à décrocher mon regard de ce feu qui avait ce pouvoir de m'hypnotiser pendant des heures. Il pu lire de l'étonnement en moi en réponse à son interrogation. Je pris le temps de réfléchir avant de lui répondre, je replongeais mes émeraudes vers le feu crépitant.


Vous savez Orazio. Je ne suis pas née Fauve.
Je devais avoir 4 ou 5 ans quand l'on m'a ainsi renommée.
Fauve... Indomptable... Insoumise... Timide et méfiante...

Un sourire empreint d'ironie étais venu orner mes lèvres lorsque j'évoquais mon enfance. Une enfance volée comme tant d'autre certes. Elevée pour vider les poches des riches marchands, des passants aux allures nobles, exploitée comme une esclave. Je repensais à Namay qui m'avait demandé pourquoi j'avais répondu à l'appelle Fatum quelques jours plus tôt. Ma réponse avait été limpide de vérité. Je n'avais jamais vécu que comme ça... Je pris encore le temps de songer avant de poursuivre.

Je vois cette vie dont vous me parlez comme une prison.
Dorée, peut être, mais une prison tout de même.
J'ai ce sentiment que l'on ne peut qu'y trouver ennui et lassitude.
Cela me tuerait, je crois...

Mon regard se reportait à nouveau sur lui. Je le fixais d'une intensité nouvelle. D'un regard brillant de tout ma franchise.

Les gens comme nous ne sont pas fait pour ça Orazio.
Je sais vos projets... ils vous tiennent à coeur je peux aisément le concevoir.
Mais au fond de vous, vous le sentez déjà... le doute.


Le fond de ma pensée était bien celui là. Je trouvais ses intentions honorables, redorer le blason, tout ça... Mon pari ne se portait que sur la durée qu'un homme comme lui pourrait tenir à vivre sans sentir son sang bouillir à l'approche d'un champ de bataille. Dans mon regard, je ne portais nul jugement, juste une foule d'interrogations. Je laissais aller une épaule contre la sienne, puis j'y posais ma tête, cherchant un peu de réconfort.
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Orazio.
Je restais silencieux et observais les flammes danser joyeusement pendant qu'elles cuisaient le joli cochon que nous avions tués il a quelques heures. J'écoutais ses paroles, je connaissais peu de sa vie au final. Je savais juste qu'elle était devenue une fatum, mais savoir grand-chose de plus. Il fallait dire que le camp militaire et ni la situation avec son compagnon ne facilitait les discussions sur un passé qui pouvait s'avérer douloureux.

Je fus un peu surpris lorsqu'elle compara cette vie calme comme une prison, une étrange vision de la chose qui pourtant n'était pas totalement incohérente. Il fallait être, pour comprendre son point de vue, quelqu'un qui aimait bouger et aimait l'aventure. Une personne qui aimait le calme ou qui aimait le quotidien n'allait jamais pouvoir le comprendre. Au final la personne qui aimait les aventures, bouger, faire la guerre était comme un oiseau. La vie calme était à comparer comme une cage, il pouvait vivre avec l'essentiel et même survivre mais un oiseau ne devait pas vivre dans une cage, au contraire il devait être dans la nature.

Elle savait exactement que j'avais le doute et il était vrai que je l'avais, non que je doutais que je n'allais pas y arriver mais parce que je n'étais pas sûr de pouvoir tenir sur place éternellement. La guerre était devenue comme l'alcool pour un alcoolique, une forme de dépendance à laquelle j'avais du mal à tourner le dos. Je savais au fond de moi que tôt ou tard je n'allais plus pouvoir tenir sur place, je savais dans le fond qu'à la première guerre si se pointait sous mon nez, je n'allais pas pouvoir refuser.

Je pris une branche et joua avec dans le feu, je continuais d'observer les flammes alors qu'elle posait sa tête et son épaule contre la mienne. Je glissais mon bras libre le long de sa taille pour poser ma main sur sa hanche. Je restais un instant silencieux, me contentant de contempler les flammes danser avant de me tourner vers elle.


Il est vrai que je doute de réussir à rester éternellement sur place, je pense même qu'à la première guerre qui se pointera sous mon nez, je ne pourrais pas la refuser.

Je souris amusé. On disait souvent qu'un soldat avait besoin d'une bonne cause à servir pour ne pas mourir intérieurement, moi ma bonne cause était d'aider des soldats à retourner chez eux, à leur offrir une victoire par mon service. Le camp n'avait pas beaucoup d'importance pour moi car chaque camp était mauvais, au final ce qui allait définir le gentil n'était que le vainqueur car comme on disait toujours ; l'histoire est écrite par les vainqueurs. Le soldat volontaire qui prenait les armes avait bien plus d'honneur que tout noble ou soldat d'une quelconque armée comtale/ducale. Le volontaire agissait de son plein gré, il était près à donner sa vie pour des gens qui n'allaient même pas le remercier alors que le noble lui, il se battait parce qu'il avait son serment.

Mais si je peux faire quelque chose de productif pour ma famille, autre chose que me balader sur les routes, boire, coucher avec des femmes quand l'occasion se présente et faire la guerre… Se sera déjà un bon début.

Peu de gens allaient adhérer a cette vision des choses et pour être franc, cela m'était égal. Je jugeais en cet instant même que c'était la meilleure chose à faire, à savoir si se l'était réellement… Je l'ignorais. J'étais conscient que mes envies guerrières n'allaient certainement jamais vraiment disparaître et qu'il me fallait cette aventure que seul le volontariat pouvait réellement m'offrir. Rejoindre un quelconque groupe militaire m'obligeait à devenir de plus en plus passif, me contentant d'observer de loin ou de finir comme les ordres royaux, oublier ce pourquoi je prend les armes pour me contenter de me pavaner comme une poule dans des tournois et bals pendant que d'autres combattent.

Il paraît qu'il a une guerre en Écosse… Je pourrais peut-être y aller tient.

Je la regardais et souris amusé, je n'étais pas sûr si ce que j'avais entendu a ce sujet était vrai, mais peut-être que ça en valait la peine de s'y intéresser. Il allait peut-être être intéressant de négocier, pourquoi pas exiger un titre en échange de mes services militaires pour une durée limitée ? Il fallait méditer sur cette solution mais je gardais cette idée dans le fond de la tête.
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Fauve_ebene
Nous étions là, planté devant le feu, hypnotisés par ses flammes qui léchaient notre proie. L'odeur délicieuse de la viande grillée commençait à me titiller les narines et cela me donnait faim. Je profitais un instant d'un peu de chaleur humaine et de tout le réconfort qu'une simple main posée sur moi pouvait m'apporter. J'en retins presque un frisson. Vraiment ça n'allait plus rond pour moi. Le manque affectif l'était physiquement tout autant. Peut-être fallait-il que j'adopte un chaton à câliner pour passer le temps!? J'avais de ces pensées parfois....!

J'entendais son discours sur la guerre, ses difficultés éventuelles à résister à son appel. J'avais effectivement visé juste quand à ses pensées. Intérieurement cela me satisfaisait de percer le mur de son esprit. J'aimais cela de manière générale d'ailleurs. Deviner les gens, les anticiper, répondre à leurs questions avant qu'elles ne soient posées. Mais aussi connaître leurs plus inavouables secrets... C'était sans doute pour cela que j'étais une confidente hors pair. J'avais appris à écouter les gens quand d'autres s'écoutent parler eux même. Par dessus tout, je savais me taire, et garder pour moi ce que j'apprenais au cours de ces intimes discussion. En appliquant cette devise, j'étais le plus souvent bien informée sans pour autant passer pour la mêle-tout de service! Écouter, et ensuite, ne donner mon avis que si et seulement si, on me le demandait!

Toujours dans cette même optique, j'avais entendu ses projets. Il était plein de nobles intentions, mais était-il capable d'aller au bout? A cette interrogation, je n'avais pas encore de réponse.
Cependant, tout cela devenait un peu trop gentillet à mon goût. La journée n'était pas encore terminée, et je comptais bien la poursuivre dans la bonne humeur.


Coucher avec des femmes...

A cet instant, j'avais remonté mon minois vers lui. Sciemment, je me mordais discrètement un coin de lèvre avant de l'abandonner ensuite pour laisser courir mon souffle chaud dans son cou, bouche à peine ouverte. Papillonnement des cils parfaitement maîtrisé. Ni trop vite, ni trop lentement. Tandis que j'approchais dangereusement mes lèvres ses siennes, une main se glissait dans le bas de son dos, aussi douce qu'une caresse d'un vent d'été. Et là... j'aurais parfaitement pu l'embrasser. Dans son regard figé sur moi, je savais qu'il ne me résisterait nullement.

Trop facile. Beaucoup trop facile.

Dans un élan furtif ma main s'était retrouvée sur son côté, celui qui portait l'épée, mes doigts en enlacèrent la poignée que je tirais avec vivacité hors de son fourreau. Dans une agile pirouette, je me dégageais de son étreinte pour me retrouver quelques pas derrière lui, sa précieuse à la main. J'éclatais d'un rire franc, un brin moqueur qu'il se soit laissé berner par ma stratégie. *

Pour la troisième fois, je venais de lui échapper à nouveau.


Et voilà ! En quelques instants je viens de vous faire ma meilleure démonstration à l'épée! On distrait, on désarme! Mais si ça marche pas, je suis fichue !


Mon regard brillait de toute sa malice. Et je plantais son arme entre lui et moi en riant toujours.


Reprenez votre arme doux rêveur. A vous de me faire la leçon!

Je dégainais mon épée, un air mutin s'insinuant sur ma face amusée.



* Ecrit avec l'accord de JD Orazio

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Orazio.
Je l'observais sans rien dire, je la laissais faire en aimant la voir si entrepreneuse. Je me mordais légèrement la lèvre inférieure sous la caresse de son souffle qui m'attisait déjà, elle savait comment me faire fondre… Il fallait dire que se n'était pas très difficile, il suffisait dans le fond qu'une femme me fasse les yeux doux pour que je tombe sous son charme… Si on pouvait le dire ainsi, c'était bien la femme mon plus grand point faible et je ne pouvais… ou plutôt je ne voulais pas résister à une délicieuse femme surtout pas si c'était fauve… Elle était comme un fruit interdit que je désirais, elle était interdite après tout…. Étrange que c'était bien ça qui la rendait si intéressante et qui la rendait étrangement plus belle.

Elle profitait de mon point faible, j'avais complètement baissé ma garde sans me rendre compte qu'elle allait me piéger. J'étais déjà prêt à lui dévorer les lèvres langoureusement avant de profiter de ton son délicieux corps toute la journée sans la moindre gêne mais tout cela n'était que fantasme…. Elle brisa rapidement cette atmosphère brûlante pour me désarmer, la garce m'avait prise mon épée !

Je la regardais en riant doucement, assez honteux de voir que je m'étais fais avoir aussi facilement. Dans le fond elle aurait pue me planter un couteau dans le dos et je ne l'aurais même pas vue venir. Je secouais dans le même temps la tête tout en me relevant. Je posais mon regard sur elle en souriant d'un air assez amusé alors que je rapprochais de mon épée pour la sortir de terre.


Alors voyons voir ce que vous valez dans un combat loyal…

Je souris en coin, il avait un brin de provocation dans mes paroles mais c'était de bonne guerre. Les quelques mouvements que j'allais lui apprendre n'étaient pas spécialement fais sur un champ de bataille, quoi que cela pouvait se discuter, mais ils étaient surtout fais pour les duels un contre un.

Je me mis de profil, ma jambe gauche et arrière était légèrement fléchie alors que ma jambe droite était tendue. Ma main droite armée était au niveau de la taille alors que la pointe de mon épée était pointée vers mon pied gauche. Ma tête était tournée vers elle. Il était vrai que ma position n'avait pas l'air très sérieuse et pourtant elle était, elle offrait une très petite surface d'attaque et elle me permettait de me défendre efficacement… j'allais lui prouver cela. Je pris une mine bien plus sérieuse, affichant un léger sourire avant de prendre la parole.


Je vous laisse le plaisir de l'initiative.

Mon regard observait ses mouvements et lorsqu'elle lançait une attaque tranchante diagonale qui venait du haut, je me contentais de la repousser en frappant la partie plate de mon arme de bas en haut vers sa lame pour la repousser légèrement vers ma droite. Dans un mouvement continu, je pivotais mon poignet pour coller la garde de mon arme contre sa lame. Une fois cette chose faite, je m'avançais immédiatement vers l'avant, ma lame s'approchait dangereusement de son cou alors que l'arme de fauve était contrainte de s'approcher son propre corps. Bien entendu j'avais pris soin a ne pas aller jusqu'au bout de la chose, après tout je n'avais pas envie de la blesser ni avec mon arme ni avec la sienne qui c'était également rapprocher dangereusement de son cou.

Je gardais mon arme ainsi, laissant la garde proche de son menton et nos lames proches de son cou. Bien entendu tout mes mouvements c'étaient passés en une fraction de seconde. J'affichais un sourire en coin avant de prendre la parole.


Dans un vrai combat vous seriez maintenant morte….

Après ses paroles je me reculais en posant la pointe de mon arme sur la terre, je la regardais à nouveau.

Je suppose que vous n'avez pas compris ce qui c'est passé. Se sont des techniques surtout utiles dans un duel comme ici… Moins dans une bataille, bien que cela peut toujours servir. Si je me suis mis de profil contre vous c'est pour vous offrir le moins de surface possible pour m'attaquer. La position de mon épée me permet de parer toute vos attaques sans le moindre soucis et de vous contrer immédiatement. Les gens ont tendances à penser que dans le combat, seule la force brute compte mais la réalité est tout autre. Je n'ai pas dû employer beaucoup de force pour vous contrer, juste de la rapidité et les bons mouvements avec mon corps. Il existe bien des variantes différentes pour contrer une telle attaque.

Je me remis dans ma position de garde et la fixait à nouveau.

Allez y, attaquez moi à nouveau… Je vais vous montrer une autre façon de faire.

Je la laissais attaquer une nouvelle fois en diagonale, la même attaque, la même position juste que j'allais la contrer différemment. Cette fois-ci je frappais avec la partie plate de ma lame contre la sienne pour la dévier vers ma droite tout en pivotant mon corps de sorte que ma jambe gauche arrière vienne se placer devant. Je venais de la sorte créer une ouverture parfaite, son arme était déviée alors que la pointe de mon épée pointait devant son visage. Il n'était pas nécessaire de préciser que si j'avais voulu je l'aurais tué en cet instant même.

J'utilise la force que vous avez dans votre frappe pour la dévier, dans une telle situation vous n'avez tous simplement pas le temps de corriger le tir… Je créer de la sorte une ouverture et je vous tue.

Je souris puis me reculais.

Le combat à l'épée n'est pas très différent du tir avec une arme. Qu'est-ce qui est dangereux chez l'arc ? La trajectoire de la flèche, si vous n'êtes plus dans sa trajectoire… Elle ne vous fera pas de mal. C'est la même chose pour une arme blanche, le plus dangereux est de rester dans la trajectoire de l'arme qui vous attaque. Sortez de celle-ci et vous serez en sécurité. Pour en sortir on peut se contenter de dévier la frappe car la force que vous y mettez vous empêchera de vous arrêter net en plein chemin.

J'ai ici utilisé la rotation de mon corps pour dévier votre coup avec mon arme.


Je souris.

Mais à vous, mettez-vous en garde. Nous verrons si vous avez suivie.

Je souris et attendais qu'elle se mette en position, j'allais la corriger si la chose était nécessaire.
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Fauve_ebene
Ma supercherie lui avait enlevé un bout de fierté. Je le sentais au travers de son regard, de ce sourire qui dissimule un léger mal à l'égo. Comme si j'étais de celles qui tombent dans le panneau en trois regards et deux mots doux! Peut être qu'il avait l'habitude de ces étreintes faciles, à la sauvette entre deux batailles. Moi, je voyais ça d'un mauvais oeil. Je ne pouvais comprendre quelle était la saveur d'une passion sans amour. Et pourtant... bien plus vite que je ne le pensais à cet instant, j'allais le découvrir. Moi qui avait toujours fuis les serial dragueur. Les trouvant souvent pathétiques, lourds dans leur gros sabots "Hé ma belle, s'tu veux j'te réchauffe!" et par dessus tout prétentieux dans la mauvaise forme du mot. Mais celui ci avait une qualité que bien d'autres ignoraient: l'auto-dérision ! Pour ça que je daignais le laisser m'approcher. Je me jouais de lui comme un chat avec sa souris. Et bien qu'il n'attendait qu'une chose, que je le mange tout cru, le pauvre n'était pas au bout de ses peines car j'avais encore quelques vilains tours à lui jouer. Garce? Peut être sur les bords. Taquine? Sans aucuns doutes oui ! Pour ma part je ne perdais pas de vue l'objectif de cette journée qui n'était autre que de me changer les idées, pas de me trouver un nouveau compagnon!

Ainsi il comptait regagner en prestance au travers d'un duel. Pas un instant je ne doutais qu'il n'y parvienne. Je n'étais plus sur mon terrain de prédilection et j'avais beaucoup à apprendre. Je l'observais lorsqu'il prit la position. Je penchais alors la tête sur le côté à la manière d'un animal incrédule. C'était pour le moins... étrange, voir même un peu ridicule. J'avais les yeux ronds, les sourcils haussés, l'air de dire "T'es sérieux là?" et un léger sourire moqueur ornait le coin de mes lèvres. Il fallait croire qu'il l'était puisqu'il m'incitait à lancer l'attaque. Ce que je fis, levant mon épée pour l'abattre lourdement vers lui.

Moi qui ne l'avait pas pris très au sérieux, ma décontenance était à la mesure de la dérision avec laquelle je l'avais considéré un instant plus tôt. Son esquive fût tout aussi surprenante que sa position de garde et en quelques secondes je me retrouvais prise en ciseau entre deux lames. Mon cou s'était tendu et ma tête légèrement penchée en arrière. Entièrement soumise à sa bonne volonté.


Dans un vrai combat vous seriez maintenant morte….

Effectivement, je ne pouvais le nier. Mon regard ébahi s'était perdu un instant dans le sien. Il avait retrouvé un sourire plus fier et son potentiel virilité venait de regagner les points qu'il avait égaré en prenant la pose du "tigre-grenouille" pour se défendre. Mes lèvres entrouvertes n'avaient laissé passer aucuns sons, pas même un cri de stupeur. Orazio s'écartait de moi et je continuais de l'observer, écoutant ses propos avec l'attention digne de la démonstration qu'il venait de me faire.

Il disait vrai, moi aussi, je pensais que la force était cruciale dans le combat à l'épée. Et de la force, je n'en avais pas ou pas assez. Mais le contraire venait de m'être prouvé. Cela donnait encore plus d'intérêt à sa leçon.

Seconde attaque, second échec, seconde mort potentielle... J'abaissais mes émeraudes et sa lame était si proche de mon visage que je pouvais y contempler mon reflet.


Décidément, vous voulez ma peau...

Sourire franc, l'oeillade vive. Bien sûr qu'il voulait ma peau, mais pas au bout de sa lame cela dit.

Suite des explications qui retenaient mon attention. Trajectoire, rotation, dévier... Autant de mots clés que je tentais de retenir.

Voilà que mon tour venait. Quelques instants plus tôt j'aurais protesté à prendre cette position un peu ridicule à mes yeux. Mais la défense avait fait ses preuves, et puisqu'il avait mis du sien dans ma leçon d'arc, je ne pouvais pas ne pas y mettre un peu de bonne volonté à mon tour.

Au diable ma dignité! Me voici qui posais ma jambe gauche en arrière, un peu pliée, jambe droite en avant et raide, en mode Ninja prêt à décoller! Je regardais mon épée l'air de dire "Mince, j'en fais quoi de celle là?" J'avais tellement été amusée par la drôlerie de la posture que j'en avait oublié comment il avait tenu son arme!
Bah, je décidais de la pointer vers lui, ça fesait toujours bien de faire la fille prête à en découdre!

Oui sauf que rapidement je me fis reprendre quand du plat de la main il vînt rabattre la pointe de mon épée vers mon pied gauche. Ses mains délicates firent pivoter mon bassin jusqu'à ce que ma pose lui semble correcte. Je me sentais bizarre. Un éclat de rire était contenu au bord de mes lèvres et j'attendais ainsi qu'il passe à l'action.

Il levait avec assurance sa lame pour la diriger au ralenti vers moi. Ses directives étaient claires et il m'expliquait à nouveau dans le détail les mouvement que j'avais à faire. Avec ses conseils je réalisais que je pouvais mettre à profit la souplesse et l'agilité que j'avais acquise au travers des méfaits de mes jeunes années. La force prenait tout à coup moins de place dans l'échange et je me sentais capable d'esquiver le coup sans m'épuiser inutilement.

C'était avec le sourire que je me trouvais à mon tour en position de force lorsqu'il s'était rapproché dans sa pseudo attaque. Je restais figée dans ma position de défense avec seule une barrière de lames croisées entre nous...


Waaah...

J'étais impressionnée de cette manière qu'il avait de rendre les choses presque faciles à mes yeux. Un peu de technique, un brin de concentration, beaucoup de maîtrise du corps et le tour était joué.

Et vous avez appris ça où?
Je n'avais jamais vu personne se défendre de cette façon auparavant. Ce n'est pas très... Français comme tactique? Je me trompe?


En même temps, il ne fallait pas être devin. Entre son nom, son penchant pour les femmes ses cheveux bruns attachés et ses yeux marrons. Fort à parier que son éducation aux armes lui venaient de ses origines certainement méditerranéennes. Ne manquait que les excès de colère et j'avais en face de moi le parfait stéréotype de l'homme d'Italie.
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