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[rp] Fauve Vs Rital: toute une histoire...

Orazio.
Je n'étais pas étonné de voir qu'elle n'avait pas prise au sérieux ma position de garde, il fallait dire qu'elle était difficile à prendre au sérieux pour une personne extérieure qui n'y connaissais pas forcément beaucoup. Néanmoins lorsque l'on en montrait son potentielle, les gens changeaient immédiatement d'avis et comprirent assez vite qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, aussi ridicules soient-elles.

Je me mis à lui corriger la position de garde, elle n'avait pas forcément fais attention a la position de l'épée, chose normal puisqu'elle n'était pas forcément la chose qui était le plus visible. Bien entendu à chaque fois que je corrigeais sa position, je pris soin d'approcher très près mon corps du sien pour la provoquer, comme elle le fit pour moi.

Nous débutions quelques entraînements et mouvements pour lui apprendre les bases, il était certain que cet entraînement était dans le fond inutile. Non parce qu'elle était trop idiote à apprendre quelque chose mais parce qu'il allait falloir bien plus que quelques minutes ou heures, voir même une journée pour apprendre correctement. Cela demandait des années, voir même une vie pour devenir un vrai maître. Moi-même j'étais loin d'avoir ce statut, certes j'avais plus de dix ans d'expérience mais j'étais loin d'être un grand expert.

Elle apprit assez rapidement les quelques mouvements qui étaient fais au ralentis bien sûr, je n'aimais pas vraiment les entraînements avec les vraies armes. Non que j'avais peur mais parce que c'était idiot tout simplement. Un entraînement n'était pas là pour nous tuer ou nous blesser gravement mais bien de nous apprendre quelque chose.


J'ai appris très jeune à me battre car c'était ce qui m'intéressait avant tout. En effet, c'est un style italien. Il vient d'un maître d'arme italien, mort depuis. J'ai plus de dix ans d'expériences dans le combat aux armes et en particulier avec l'épée, mais ce que je vous montre ici n'est qu'une minuscule partie de ce qui est possible et existe. Nous pourrions y rajouter le combat à main nu, le combat avec d'autres armes, sur un cheval, en armure… Et pour maîtriser tout cela il faut bien y consacrer au moins toute une vie… Et encore je ne suis pas certain qu'une vie suffise réellement pour ça.

L'entraînement continuait, je lui montrais d'autres façon pour contrer les attaques. Je lui montrais également la possibilité d'utiliser une deuxième arme où le but était d'utiliser son épée pour parer/dévier une attaque et d'utiliser l'autre arme pour frapper mortellement. Les possibilités étaient presque infinies tant que l'on se prenait la peine de développer les mouvements pour les adapter. Bien entendu cela pouvait demander de réfléchir un peu et de comprendre pourquoi nous faisions les mouvements en question afin de pouvoir les adapter, mais cela était une tout autre question.

Après l'entraînement qui avait duré un moment, il était l'heure de se reposer et de manger. Après tout on avait pas réellement envie que le cochon fraîchement tué finisse complètement carbonisé et inconsommable. Pendant que nous mangions ce délicieux cochon rien que pour nous, j'avais pris soin de prendre place très proche d'elle. Une étrange chose mais j'appréciais en particulier sa présence à mes côtés, certainement parce que l'on s'entendait si bien et qu'il était tout a fait naturel de se rapprocher des gens qui étaient agréable... Qui resterait volontiers proches de personnes désagréables ? Je tournais la tête en sa direction et prit la direction d'un ton mi-amusé.


Alors, vous comptez vous spécialiser dans le combat à l'épée ou vous préférez votre arc ?

Je pouvais me douter qu'elle allait préférer l'arc à l'épée, du moins c'est ce que je pensais. Je ne pouvais pas m'imaginer qu'elle laisse tomber son arc d'amour au profit d'une belle épée brillante et si fidèle… Du moins si on savait l'entretenir et en prendre soin, c'était une tout autre question ça. Après tout un arc mal entretenu pouvait aussi vite casser qu'une épée, non ?
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Fauve_ebene
L'entrainement avait continué et notre jeu avec. Me rendant bien la pareille de tout ces gestes anodins que j'avais accompli pour le taquiner lorsque nous étions occupés à l'arc. Il s'en était donné à coeur joie en me corrigeant avec une proximité superflue, en croisant son regard avec le mien en même temps que nos épées s'entrelaçaient. Côté leçon, j'avais particulièrement apprécié la partie à deux armes. Grâce à ces quelques tactiques, je pourrais mettre à profit la dague que je gardais toujours serrée à mon mollet, dissimulée par ma botte. Oui, je devais l'avouer, j'avais pris du plaisir à apprendre, et pas seulement parce que mon professeur était charmant. Au delà de ça, il était doué dans les faits et il avait la patience nécessaire. Ses explications, bien que semées de plaisanteries, étaient claires et précises. Dans une autre vie, il aurait pu être précepteur qui sait!

Au bout d'une grosse heure d'enseignement, le ballet prit fin. Je m'étais délestée de mes armes et avais étalé une fine couverture sur le sol. Plus pour la forme, parce que dans le fond, elle ne servait pas à grand chose d'autre que d'empêcher les hautes herbes de me chatouiller les petons que j'avais mis à l'air. Bah oui, faut bien que ça respire un peu ces choses là! Orazio s'était occupé de nous découper de généreuses parts et nous nous régalions. Avoir le ventre plein était souvent un luxe en temps de guerre. Et pour garder le moral, il fallait savoir se faire plaisir lorsque le temps nous accordait ses faveurs.

Repue, je me laissais aller en arrière sur la couche improvisée. Sieste digestive impose! Bras croisés derrière ma nuque, tresse d'ébènes serpentant le long de mon buste, je regardais le ciel. Le soleil était passé par son apogée et déjà il déclinait avec toute sa majestueuse paresse. L'après midi était douce et je humais le parfum de cette calme brise qui annonçait l'été. Je sentais mon visage chauffer ainsi exposé. Ma peau laiteuse était fragile, depuis le temps je le savais. Et demain, à n'en point douter j'aurais un coup de soleil sur le nez et le haut des joues. Tant que ce n'était qu'un coup de soleil et pas un coup d'amour, rien de bien grave! Et puis, ça me donnerait une bonne raison pour expliquer mes rougeurs autrement que par ma gêne habituelle que me faisait piquer des fards à la moindre occasion... Foutue peau pâle comme je le pensais souvent! Ma meilleur ennemie!

J'écoutais le chant joyeux des oiseaux, appréciant leur bonne humeur communicative. Je savourais cette journée comme on respire à plein poumons après une longue apnée.
Orazio s'était assis tout juste à côté de moi. Encore un peu et il se serait retrouvé sur mes genoux! Du coin de l'oeil je l'observais... Que cachait-il derrière sa gueule d'ange? Plus je passais de temps en sa compagnie, plus il m'intriguait.
Au début, je l'avais rapidement catalogué: série des coureurs de jupons: à bannir de mon entourage. Puis, j'avais crée une nouvelle case, exprès pour lui: coureur de jupon distrayants: à utiliser en cas de coup de blues.
Sauf que plus tôt dans la journée, un brin de douceur s'était glissé dans l'un de ses regards, et là, il m'avait surpris. Ben oui parce que les dragueur ça n'a pas de coeur normalement! Pas de coeur, pas de douceur pas vrai? Du coup, je ne savais plus trop bien où le ranger et ça, ça me perturbait! Il devait bien y avoir une histoire à raconter derrière ce personnage. Qu'est ce qui le motivait à faire la guerre "pour le plaisir" ? Naît-on pour être un soldat, un guerrier? Ou est ce qu'on le devient par notre vécu, par la force des choses?
Mais entre deux êtres qui se découvrent et se chamaillent comme des adolescents, il y a aussi de la pudeur, des questions qui ne se posent pas. Parce que c'est aussi ça être dans une armée. Partager les galères, l'eau sale, les blessures, les souffrances et les pertes. Se soutenir les uns les autres dans le moment présent, créer des liens indéfectibles, porter ensemble les marques indélébiles que ces horreurs à voir, à vivre, imposent en nous. Ne jamais oublier que malgré cette proximité imposée, chaque homme, chaque femme, porte en lui/en elle, sa propre histoire, son vécu et que cela ne regarde que lui. Et peu importe les raisons qui l'on conduit à batailler, un Homme prêt à perdre pour la vie pour une cause se respecte. Ami ou ennemi.

Je fis mine de rien quand il se retourna sur moi. A ses mots mon minois jusque là tranquille se fendit d'un large sourire.


Héhé, il ne sera pas chose si aisée de me détourner de mon grand amour!

Je parlais de l'arc, bien sûr. Mais le double sens à cette phrase était aussi de circonstance.

Cependant, je reconnais que grâce à vos conseils, j'entrevois enfin une possibilité de m'améliorer si je me décide enfin à y mettre un peu d'entrain!

Rire léger qui vînt flotter dans l'air.

Vous avez aussi parlé de combat à main nue. Peut être devrais-je m'y initier... Je serais moins dépourvue si je casse à nouveau mon épée!
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Orazio.
Je souris amusé a son allusion du grand amour, j'avais compris qu'elle parlait là de son arc mais on pouvait aussi le comprendre pour son homme disparu, kelthyos. Je savais qu'il n'allait plus jamais revenir, je ne serais même pas étonné s'il avait été emporté par les savoyards pour être dévorés, ils devaient mourir de faim les pauvres charognards…. Mais je n'étais pas étonné qu'elle allait rester sur son arc, peut-être qu'elle passait même ses nuits avec lui… L'enlaçant et le serrant fort contre lui… Je parlais de l'arc hein !

Dommage… L'épée vous va à merveille et vous êtes une excellente élève.

Il fallait dire qu'elle était belle et…. Bref c'est toujours agréable cela, surtout quand elle est une élève ! Si je pouvais l'améliorer dans le combat avec les armes, je ne pouvais être que satisfait car même si elle était archère ; savoir manier une épée n'était pas du luxe. Si son arc cassait ou si elle n'avait plus de munition, elle pouvait difficilement y aller avec ses ongles et ses dents dans l'espoir de tuer les ennemis… Se serait possible mais très difficile et le résultat ne risquait pas d'être très concluant.

Si vous vous entraînez régulièrement, vous saurez faire beaucoup de choses. Vous n'aurez pas le même niveau que celui avec l'arc mais au moins un niveau correcte pour la plupart des situations.

Je lui souris doucement, tant qu'elle ne cherchait pas la mouise auprès d'un soldat d'élite, elle allait pouvoir s'en sortir. Lorsqu'elle me parlait du combat à main nue, je ne pouvais m'empêcher de sourire largement. Je n'allais certainement pas dire non, surtout qu'un tel entraînait offrait toujours une grande proximité avec l'adversaire… Dans un tel cas je ne demandais pas mieux.

Vous savez… je pourrais vous apprendre le combat à main nue mais vous devez savoir que cela inclus beaucoup de proximité… Nous serons très proche…

Je souris avec malice avant de reprendre.

Mais nous pourrons le faire une autre fois, il va être l'heure de rentrer je pense.

La journée avait beaucoup avancée et débuter l'entraînement a main nue n'était pas forcément conseillé surtout en pleine nuit…. Quoi que la chose pouvait s'avérer utile mais nous avions encore toute une vie devant nous pour le faire, la chose ne pressait pas non plus.

Dans tous les cas nous nous préparions pour rentrer, on éteignit le feu avant de reprendre la route en direction du campement de l'armée où la suite des événements allaient se produire, je n'avais toujours aucune idée de ce qui allait se passer. Il n'était pas nécessaire de préciser que nous allions chacun rentrer dans notre tente et rester sage toute la nuit, bien que le contraire ne m'aurait pas déplu. J'étais loin de m'imaginer ce que l'avenir allait me réserver, en particulier avec Fauve mais ça, c'est une autre histoire…. Qui sera peut-être racontée… ou pas….

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Fauve_ebene
Chapitre I : Quatre, sinon rien...


Montpellier, quelques semaines plus tard.


A ma grande surprise, nous n'avions pas perdu le contact depuis cette journée partagée en rase campagne. Malgré la décision d'Orazio de quitter l'armée pour rejoindre sa promise et ses devoirs familiaux, les courriers s'étaient échangés bon train. J'ignorais pourquoi je m'accrochais tant à lui. Peut être parce que ma plus proche amie manquait un peu de sa disponibilité habituelle. Peut être aussi parce que moi non plus je n'allais pas vers elle, ne souhaitant pas entacher sa bulle de bonheur avec mes malheurs? Du coup, je manquais un peu de confident et j'en avais fait à demi-mot le mien. Et puis, même loin, il parvenait à me faire rire au travers de ses écrits!

Dans la foulée de la campagne savoyarde, j'avais appris que Fatum avait monté une armée pour venir à la traque de Memento. Si à Gorborenne j'avais donné mon allégeance avec confiance, j'y avais posé une et unique condition. Ne jamais être obligée d'affronter mes anciens compagnons d'armes. Même si j'avais changé de vie, une parole donnée était pour moi d'une importance capitale. C'est ainsi que nous avions convenu de nous éloigner ensemble pour que je puisse éviter cette situation délicate si elle venait à se présenter.

Afin de ne pas perdre notre temps, un allé-retour s'était organisé vers Montpellier pour y faire le plein de vivre pour réapprovisionner l'armée. Hasard ou destinée se jouaient de nous puisque j'arrivais en ville le même jour que Orazio. Chacun de nous ne prévoyait de n'y passer qu'une seule journée. Lui de passage pour se rendre chez lui à Narbonne, moi en quartier libre tant que le Prince de Ruine faisait ses affaires.
Tacitement, nous avions décidé de passer la journée ensemble, débutant par une escapade rafraichissante au lac sous ce soleil de plomb.

C'est là que j'ai cédé. Trop facilement peut être? Je ne sais. Etait-ce parce qu'une seule et unique journée nous était donnée? Sinon il en aurait possiblement découlé autrement. Quoi qu'il en soit c'est dans cette eau fraîche que j'ai laissé éclater ma soif de vivre dans ses bras. Un échange rageux, où j'eus abattu sur lui la colère que j'avais contre Kelhyos. Passionné aussi, parce qu'avec moi il ne pouvait pas en être autrement. Et Orazio me rendait bien le change. Nous étions deux loups combattants pour la survie de l'espèce. Du moins durant cet instant. Avant d'ensuite nous rabattre sur la berge pour y retrouver le souffle que nous avions égaré chacun dans le cou de l'autre.

Si je me sentais coupable? Etrangement pas le moins du monde. Il me faut dire que Kelhyos avait paré à toutes les éventualités. Il m'avait souvent répété que si il venait à disparaître ou à ne plus pouvoir m'honorer selon ses mots, qu'il ne m'en voudrait pas d'aller trouver satisfaction ailleurs. Ajoutant avec humour qu'il me faudrait au moins quatre amants pour le remplacer! A cela j'avais toujours mal réagit, prenant son manque de jalousie pour un manque d'amour. Toute possessive que j'étais, je ne pouvais concevoir une telle façon de penser. Aussi, je ne le prenais pas au sérieux quand il rabâchait mes oreilles avec ses "Fauve, on ne sait pas de quoi demain sera fait." . Avait-il des ennuis dont il ne me parlait qui puisse lui laisser penser qu'un jour il devrait prendre la poudre d'escampette? Lui si taiseux et mystérieux souvent... Et moi qui n'avait jamais cru qu'il puisse un jour ne plus être à mes côtés, j'étais refaite et bien obligée de survivre à son absence.

Ce discours d'antan était aujourd'hui libérateur. Et puis finalement pourquoi me priver de ce qui me faisait du bien? Au nom de la morale? Dieu savait à quel point j'avais souvent mis la morale de côté dans d'autres contextes. Alors une fois de plus ou de moins...
Du coin de l'oeil je lorgnais mon amant. Je ne regrettais pas mon choix, l'avantage d'un coureur de jupons, c'est qu'il ne tombe pas amoureux. Au moins quand Kelhyos reviendrait, il ne s'accrocherait pas à moi et je pourrais retourner tranquillement à ma petite vie.

Une chevauchée dans l'herbe plus tard, je m'étais assoupie dans ses bras. La caresse du soleil couchant sur ma peau pâle était d'une douceur que je savourais. Et quand l'astre de jour se fît moins généreux avec nous, nos pas nous emportèrent à son appartement. J'en avais découvert le luxe dans une nouvelle fois la luxure. Insatiables que nous étions. Ivres de Nous ensuite.
Une couche propre, des draps frais, ses bras chauds et encore une fois il se fît le gardien de mon sommeil. L'aube m'emporterait vers d'autres lieues et je le chargeais de m'éveiller à temps. Ce qu'il avait fait dans une étonnante douceur mêlée d'une infinie tendresse. Ses baisers après cette ultime étreinte étaient presque des baisers d'amour. Ce que je décelais dans son regard à ce moment là m'avait intrigué, mais je n'avais pas émis de commentaires. Dans sa bulle je m'y trouvais trop bien que pour en rompre la quiétude avec des soupçons certainement infondés. Il devait être habitué à ce type de relation, suffisamment pour que je n'ai pas à lui en rappeler la nature.

Quoiqu'il en soit, il eut relevé le défi d'être à lui seul les quatre que je devais avoir et ce en moins d'une journée. Le soldat ne me facilitait pas la tache, il usa de mille stratagèmes pour me faire rester encore et encore auprès de lui. Bien que l'envie ne manquait pas, je me fis violence pour le quitter après une embrassade des plus savoureuses. J'ai rejoins Gorborenne, et j'ai repris une route qui m'éloignerait de Orazio pour plusieurs semaines au moins.

Dans notre insouciance, nous venions ce jour là de sceller un improbable destin. Un bouleversement à nos vies, à nos projets respectifs qu'il nous faudrait assumer... ou pas...


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Orazio.
Chapitre 2 : Insouciance


J'étais sacrément impatient de retrouver Fauve, cette femme si admirable… J'avais décidé de reprendre la route rien que pour elle, quitter Narbonne pour la rejoindre à Périgueux. Je n'avais pas pour habitude de garder si longtemps le contacte avec une amante ou une maîtresse mais avec elle, c'était différent. Je voulais garder le contacte avec elle et la revoir pour profiter de nos moments ensemble, j'aimais tous simplement être avec elle. Bien entendu la présence de chaque amante était toujours agréable, passer des soirées plutôt brûlante était toujours agréable mais avec elle c'était bien différent, trop différent même….

Elle avait rendue cette guerre bien plus agréable et supportable, je devais souvent penser à nos moments en taverne à rire de tout et n'importe quoi ; on était presque comme des enfants au final. Le Très-haut savait a quel point c'était dur de rendre une guerre agréable, supportable et sans elle je serais certainement partie très tôt. Étrangement mon départ de la guerre se fit lorsque nous étions séparés, coïncidence ? Sûrement.. Quoi que…

Il ne fallait pas oublier nos moments ensemble à Montpellier, certes se n'était qu'une seule journée mais elle fut suffisante pour faire d'elle la femme que je convoitais le plus… et la seule que je convoitais il fallait dire.

J'avais traversé le Comté de Toulouse, une partie de la Guyenne pour finir enfin à Périgueux. Le Périgord était un comté que je trouvais triste, il semblait si vide et sans le moindre intérêt. Je ne savais pas tenir sur place à Périgueux, cette ville ennuyeuse m'agaçait et ma patience était proche du néant. Je devais la revoir et plus vite que ça, je ne voulais pas attendre un jour de plus. J'avais alors décidé de prendre la route et aller a sa rencontre, elle devait être sur la route et nous allions nous retrouver au beau milieu de la nature.

Je montais alors sur ma monture pour partir à la rencontre de cette belle Fauve et après un trajet plus ou moins long, je la découvris en train de se diriger vers la capitale. Ma surprise avait sacrément bien fonctionné et à nouveau nous étions unis. Les retrouvailles furent merveilleuses, nul besoin de préciser tout ce qui c'était passé dans la forêt entre nous deux, nous avions juste profité de ce moment sans se soucier du reste.

Le tout n'était pas de rester planter dans la nature à s'amuser ensemble, non il fallait reprendre la route en direction de Périgueux, certes je le fis à contre coeur mais la chose devait se faire. Là-bas la ville était devenue bien plus agréable avec Fauve à mes côtés, en même temps nous passions nous journées entières seuls en taverne alors qu'aucune âme ne pointait son nez. Se n'était pas pour me déplaire car cela nous permettrait d'être ensemble et de profiter de nos moments ensemble, autrement que par des moments très intimes.

Je me sentais tous simplement comblé a ses côtés, une sensation étrange que je n'avais pas ou plus ressentis de la sorte aux côtés d'une femme. Je ne savais pas pourquoi ou plutôt n'avais-je pas vraiment l'envie de le savoir, dans le fond je ne voulais pas admettre la réalité. Mon coeur battait pour cette femme et je ressentais cette envie de rester encore et encore à ses côtés. La sentir dormir dans mes bras m'apaisait, me rendait serein et heureux. Je ne voulais pas me poser davantage de question sur le pourquoi, je voulais juste profiter de chaque seconde à ses côtés comme si c'était la dernière. La seule chose que je voulais c'était elle et juste elle.

En avais-je honte malgré que je devais me marier à une autre ? Non, pas le moindre des choses. Je n'avais pas réellement envie d'admettre que lorsque je serais marié, nous nous verrions plus. J'avais l'espoir que malgré le mariage, nous pourrions continuer sur cette voie mais cela devait être la naïveté… Au final l'insouciance n'était pas plus mal dans nos moments ensemble, il fallait en profiter tant que nous le pouvions… J'étais loin de m'imaginer les conséquences de nos escapades.

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Fauve_ebene
Chapitre trois: Elections et maux


Orazio était venu me retrouver à Périgueux et nous y avions profité longuement l'un de l'autre. Le temps passé à ses côtés avait la faculté de couler plus vite dans son sablier. Sans nous en apercevoir, nous avions créé une bulle invisible autour de nous et je m'y sentais bien. Il comblait ce besoin que j'avais de m'évader, d'oublier pour un temps et je savourais pleinement notre insouciance.
Nos conversations étaient diverses autant que distrayantes. Entre deux taquineries ou deux ébats nous nous dévoilions l'un à l'autre. Je lui confiais le chemin qui m'avait conduit à la vie de brigande, lui me parlait de son éducation croyante. Nous échangions nos visions au sujet de Dieu, de la politique, de stratégie de guerre et bien d'autres choses encore.
Au delà de me divertir, il m'enrichissait. Notre attachement l'un pour l'autre était de plus en plus palpable. Je m'efforçais de lui dissimuler au mieux l'émois qui naissait lentement en mon fort intérieur. Mais je lisais en lui de mieux en mieux, et je ressentais chez lui des sentiments que deux amants ne devraient pas s'accorder l'un à l'autre. Bien sûr que c'était troublant, voir effrayant, mais je n'osais aborder ce sujet car il était un tabou que nous nous étions tacitement imposé en définissant notre relation.

Et lorsque nous n'étions pas ensemble, j'oeuvrais pour Namay, rédigeant des courriers à la pelle, avec une belle bourde à la clé qui serait bien drôle à raconter dans une autre histoire.

J'avais décidé de m'essayer à voter si l'on m'y autorisait. Pour cela, je devais donc me rendre en Languedoc et pour lui ce fût une évidence de m'accompagner. Le début du chemin se passait sans encombre malgré quelques changements de directions impromptus.

C'est là que ça a commencé. J'étais écoeurée de tout, je ne pouvais plus rien avaler et cela m'affaiblissait de jour en jour. La route était de plus en plus pénible et je passais mes jours à dormir sous notre tente. Orazio ne savait que faire pour que mon état s'améliore. Moi non plus je n'y voyais pas d'issue...

A la fin du périple, je me trouvais au bord de l'épuisement. Aux portes de Périgueux, Orazio fût rappelé à ses obligations. Nous avions été naïfs de penser que nous serions laissés à notre route commune. Je ne m'opposais pas à son départ, bien qu'il me fendait l'âme de le voir s'éloigner. Je le savais depuis le début. Un jour, il me faudrait le laisser retrouver librement sa vie dont je ne ferais pas partie. Et ce jour était arrivé.

Comme il s'éloignait, je me précipitais pour aller consulter un médicastre afin qu'on m'administre enfin le traitement dont j'avais besoin.
Mais au lieu de ça, c'est un coup de massue que je recevais au lendemain de son départ...

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