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[RP-accueil] Le Feu sous la Pierre

Gorborenne
À six pieds sous terre, l'on ne retrouve rarement plus que des ossements.
À six toises de fond, par contre, certains sont bien vivants...


Au pied d'un escalier obscur taillé au cœur des fondations d'une des tours du flanc Sud, un galerie quittait l'emprise du château en s'enfonçant au plus profond de la colline. Après une quinzaine de toises, il fallait traverser sorte de poste de guet, fait d'une porte fermant un couloir cerné de meurtrières, descendre un autre escalier et suivre une autre galerie sur encore la même distance, l'on arrivait dans une crypte assez large pour dissimuler une petite armée... C'était finalement la présence de ces vestiges qui avait inspiré l'emplacement du château. Même s'il n'avait jamais été construit, l'antique souterrain avait été rénové, les entrées réaménagées. En dehors du passage sous la tour, il y avait le puits des vergers, et celui de la cour. L'un et l'autre fournissaient l'endroit en eau potable, et pouvaient à l'occasion permette le passages d'hommes ou de marchandises, mais le premier était en plus percé sur sa hauteur de quelques puits de lumière où les rayons du jour venaient se glisser chaque matin le temps d'une heure. La poussière des lieux semblaient alors danser en une brume vivant et irisée, scintillant d'or et de reflets.

Par bonheur, le ciel était clair ce jour là, et la Crypte était illuminée lorsque le Géant fit grincer la dernière porte. La lueur des torches qui avait guidé leur progression semblait d'un coup se faire timide aux mains de ses compagnons. L'atmosphère était chargé d'attente et d'années, l'odeur d'un long sommeil pourtant à l'expecte de se réveiller. Le poids de la terre renvoyait l'écho du moindre pas, comme une voix du passé, de ceux qui avaient peuplé les lieux, autrefois. Comme si les occupants des alcôves percées dans les flancs n'était jamais tout à fait partis...

Sensation troublante au Géant, que de se retrouver ici. Lui qui avait l'âme à l'Océan, il n'avait jamais trop aimer les souterrains n'en finissant. Pourtant, l'endroit inspirait, à l'abri des regards et de l'Hiver,... Une seule chose manquait encore à en faire un bon repaire...


Compagnons, ce soir, nous festoierons!
Qu'on allume une flambée digne de ce nom!
Le Prince vous souhaite la bienvenue en ses Ruines!

_________________
Leyanna
Leyanna, de son vrai nom Anna, le "Ley" qui signifie "Loi" est venu après pour satisfaire ses caprices. Née en plein coeur des Terres Andalouses dans une des plus belles verdines de son grand-père, le Prince des gitans. Elle grandit dans un milieu riche de valeurs. Très vite, elle dansa sous les platanes flamboyante, animée d'une jeunesse souveraine, éprise de lui. Sur sa couche fleurie, elle connut le pêché avec son cousin et là tout bascula...

La Loi tombait, l'inceste était inconsidéré dans leur famille, elle fut placée par son père dans un couvent et ses rires partirent en poussière, les pleurs furent sa seule épopée. Plus tard, elle apprit que sa famille fut dissipée suite à un traquenard et sa liberté assignée. Depuis, elle erre par monts et par vaux dans l'espoir de le revoir. Et ce jour, sur l'autel de son grand désespoir, elle rencontre cet Homme...

Toutes les fleurs délicates de sa vie se mirent à nouveau à resplendir, aucune prière à la chapelle aurait eu ce goût aussi intense que cette main tendue. Il était Prince et les souvenirs de son grand-père remontaient à la surface. A son invitation à l'accompagner, elle fit don de ses 18 ans, peu à peu, il lui fit découvrir une nouvelle famille, la sienne à présent. Ses valeurs "gitanesques" ne s'étaient pas éteintes, seule son éducation religieuse avait eu raison de sa provocation juvénile mais la nature revenait vite au galop...

Le jour à se rencontrer, la nuit à chevaucher les cheveux dans le vent, elle avait repris goût à la cavalcade malgré la maladie qui tiraillait son organisme. Plaisirs d'une cavalière aguerrie, vent frileux sur ses bras dorés, elle s'est sentie frémissante. Les palpitations de son coeur reprirent de plus belle au coeur de cet endroit tenu secret, le Prince leur dévoilait un trésor...

Au milieu de ces ruines, la procession de flambeaux lui soutira une larme nostalgique, elle garda les arrières par crainte du danger. Chaque pas se posait avec minutie sur chaque marche, sa main libre caressait la pierre froide, sa respiration se faisait lourde d'histoire, elle vibrait à chaque détour. Les bottes retentissaient sur ce sol poussiéreux comme une musique au rythme ténébreux. Le Prince Gorborenne de Salmo Salar avait ravivé sa flamme sans le savoir...

A ces mots, un sourire de satisfaction, la nuit allait être longue.
Syrha
Cerise avait suivit avec joie sans se poser de question... jusqu'à arriver des ses couloirs souterrains effrayants. La elle c'était mise à regarder autour d'elle complètement affolée par le moindre bruit "suspecte". Elle se mettait à crier parfois ne sachant ce que son pied ou sa main avaient frôlé. Elle tâtonnait du pied avant de s'aventure dans un milieu inconnu. Elle remerciait intérieurement d'avoir des chaussures, si il y avait des araignées sous ses pieds elle ne les sentait pas!

Sert il y avait la lumière des torches, mais il faisait assez obscure tout de même pour laisser l'imagination de Cerise la tourmenter. Elle n'était pas encore tout à fait sortie de cette période que l'on a soit disant à l'enfance, celle de la peur du noir et des cauchemars.

Elle se débrouilla pour ne pas être à la traîne soit à la merci des terribles monstres qui dévorent les jeunes fille en fin de queue. Elle marchait plutôt précipitamment. Elle avait demandé au moins dix fois "vous êtes sur que ce n'est pas dangereux ici?" et aussi"vous n'avez rien entendu? ... par là...". Loin d'être rassuré par l'absence de réponse ou remarque de ses pauvres agacés de compagnons, elle avait finalement décidé de se taire et de suivre, en étouffant ses craintes en fermant les yeux, les deux mains sur sa bouche.

Finalement ils arrivèrent dans la crypte. Oh comme elle était belle cette crypte! L'odeur du vieux qui sentait comme dans les églises: la vielle pierre humide. Elle regardait autour d'elle avec de grands yeux émerveillées. Elle sautillait par ci par là, croisant parfois des coins sombres et les regardait en les narguant! Non elle n'avait plus peur! Il y avait assez de lumière pour la protéger et assez de gens aussi.

Elle hurla encore une fois quand elle croisa une énorme bête aux pieds de Isha. Elle avait fait un bon en arrière en criant "une araignée!!!" la pointant du doigts. Puis elle était partit à l'opposé pour se protéger par la distance. Elle revint finalement vers le groupe.

C'est après les quelques mots de Gorborenne qu'elle se mis à trépigner de joie. Tapant dans ses mains. L'hystérique n'avait pas fini de s'amuser:


"Compagnons, ce soir, nous festoierons!
Qu'on allume une flambée digne de ce nom!
Le Prince vous souhaite la bienvenue en ses Ruines!
"
Saian
Une crypte! Il les avait mené dans une crypte!

Saian n'avait jamais vraiment aimé les lieux souterrains : les quelques histoires l'ayant menées dans ce genre d'endroits ayant toujours été marquées par le sang, ponctuées par la mort.

Et c'est bien ça qu'il ressentait, à marcher dans ces couloirs sombres et étroits, où les distances ne pouvaient plus s'exprimer en mesures. Les sons eux même, à force de résonance, devenaient des présages de malheur, des menaces invisibles. Et ces murs suintant la mort ne pouvaient rien indiquer de bon à part un autre malheur.

Le brun secoue la tête un instant, pour émerger de ses noires pensées. Les petits cris effrayés de Syrha, la marche silencieuse de Leyanna, l'ouverture confiante de Gorborenne, tous ces éléments le sortent de sa torpeur et lui rouvrent les yeux : l'endroit est plutôt lumineux, spacieux, et une belle fête s'annonce. Non, rien ne pourrait gâcher ces moments présents et à venir! Pas même l'ombre du passé!


Une bonne vieille fête! Où est le bois ?

On va se faire un bon vieux feu de camp de derrière les fagots! Et l'on mangera, et l'on dansera, et l'on chantera!


Un coup d'oeil inquisiteur à Gorborenne
Vous aviez bien dit que vous aviez été Troubadour non ?
Gorborenne
Le Géant s'arrêta devant la large fosse à feu, prit une longue inspiration, regardant de tout son être à défaut de ses yeux. Il pouvait les presque les sentir, chacun de ses compagnons, à sa manière, prendre possession des lieux, de leur trouver un côté effrayant ou majestueux. Mais déjà, de leur simple présence, les ombres s'allaient comme à reculons. Déjà, les murs ne transpiraient plus de froid, mais d'imagination. Et que jaillissent la Vie et l'Envie, il ne faudrait pas long...

Déposant son paquetage à terre, il s'agenouilla pour en farfouiller les entrailles, en ressortant l'une après l'autre quelques bouteilles et autres victuailles. Un peu de pain de seigle et quelques tranches de viande séchée, du fromage de chèvre, quelques pommes d'hiver et un tonnelet de clairet s'empilèrent sur une large table de pierre. Qu'importe si le banquet restait sommes-toutes assez frugal. Partage et atmosphère le rendraient plus que royal!


Justement, le Parrain, en parlant de fagots, il doit y avoir quelques stères empilées contre le mur nord. Euh, par là je crois- oui, parce que trouver le nord sous la terre n'est pas toujours une mince affaire. À part cela, vous ne vous trompez pas... J'étais troubadour autrefois... nous allons d'ailleurs voir si je ne suis pas trop rouillé des doigts...

Se taillant une miche, se coupant une tranche, il invita les autres à en faire autant, puis se remit à farfouiller ses affaires tout en mâchonnant. Du fond du large sac de voyage, le Géant en sortit un autre plus épais, fait d'étoffe matelassée. Ce genre de sac qui avaient quelque chose de précieux à protéger. À mille précautions, le Géant ouvrit doucement cette autre besace, pour dévoiler le manche, puis la caisse d'un Oûd à trois rosaces. Depuis combien d'années que cet instrument l'accompagnait? Un cadeau, qu'il avait reçu autrefois, en Bourgogne, d'un Blonde Cardinale de Contrebande. Mille souvenirs qui s'entrechoquèrent, de toutes les fois où il avait résonné sur les landes... Mélodies de rêve, de voyage, complaintes se perdant entre les paysages... Pourtant, quelque part, quelque chose avait changé... Un jour, au coin des routes, il s'était arrêté de jouer. Il aurait pourtant été bien incapable de donner à se silence des raisons, un pourquoi. Mais alors que sur le manche se refermaient ses doigts, un étrange sourire, doucement, s'éclaira. Il comprenait ce qu'avait voulu dire Kalliopé, en parlant de perdre de son essence et de sa poésie... Un peu comme chercher inlassablement le mystère de sa propre vie, quand pourtant il est là, dans le moindre de nos élans, dans chacun de nos pas...

En tailleur, le Géant s'assit à même la pierre froide, le dos, peut-être un peu roide,

L'air vaguement absent, tout à l'écoute de chaque sensation, il dégageait cette aura d'une profonde respiration...

Lentement d'abord, les doigts retrouvèrent le touché du premier accord,

Comme à l'interrogation du rythme, de l'harmonie, laisser les notes d'elle même reprendre vie...

L'hésitation, courant encore parfois entre les cordes, l'âme, doucement, qui déborde,

La voix du luth s'éleva entre les voutes de pierre, et les échos se faisaient chœurs,

La musique, lentement, gagnait en assurance et en saveur, en dissipe du froid, de la tristesse, de la peur...

Les mains couraient en des sens différents, pourtant, les notes dansaient en un seul chant,

Un espoir, d'éphémère et d'infini, comme un vent chaud, soufflant par tout pays,...

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Gorborenne
Un Automne d'autre saison plus tard,
Feu qui renait doucement, timide et blafard...


L'Automne encore, oui, mais pour combien de temps? Déjà l'Hiver s'annonçait à la chute du Soleil, au Vent qui se faisait mordant... Le froid redescendait du nord, lentement, invitant la nature à quelque sommeil profond. Bientôt les première neiges couvriront l'horizon. Ainsi peut-être en allait-il de même pour lui? Les années à son front accumulaient doucement les plis...

Les années?... moins peut-être que ce monde auquel il s'était usé... Usé... autant que ces ruines où il revenait... Le temps ici continuait inlassablement son érosion, attaquant la muraille par la pluie, les racines et le vent... Vie immuable qui renverse les murs les plus grands...

À plusieurs toises sous les vergers, la grande crypte n'avait que peu bougé... Au sol se jonchaient encore quelque traces d'anciennes occupations, c'était il y a bien de saisons. Les dalles de pierre grise se tapissaient d'un poussière froide, volant à peine au passage du Géant. Et l'âtre, au centre, se couvrait d'une cendre blanchie par les ans. La cendre... la Mort d'où naît toute Vie, écrin à cette Lumière à renaître, qu'importe la Nuit... Cendre... un nom que l'existence lui avait choisie... Neige, sa Nièce, l'avait toujours compris... Flocons en étincelles avait attisé les braises mourantes à l'espoir d'un appel.

Vrai, il s'en faut souvent d'un peu pour prendre élan. Déjà ces saisons de solitudes se conjuguaient au passé, et l'émacié du manque d'appétit quittait son visage où un étrange sourire reprenait vie. Pourtant, il lui manquait encore quelque chose, peut-être un objectif, un raison. Se sentait à un carrefour, n'ayant ni idée, ni vraiment envie d'une quelconque direction...

À l'expecte, au nez un frisson de curiosité....

Pour être franc, il s'était surtout senti pris au dépourvu, lorsque sa Nièce lui avait proposé d'embaucher une garde du corps à brûle pourpoint. Déjà qu'il ne savait trop que faire de lui-même, pourquoi diable aurait-il besoin d'un spadassin? Pourtant... l'idée, lentement avait fait son chemin, sur un air de "après-tout pourquoi pas? et advienne que pourra"... Les éloges que sa Nièce lui en avait faite exigeaient en tout cas qu'au moins il s'y arrête. D'une brève rencontre en Anjou, il avait déjà perçu certaine assurance en timbre de voix, curiosité aujourd'hui de ce qu'apporterait un bruit de pas...

Entre toutes ces pensées encore charriées de questions et de doutes, quelque fagots avaient trouvé le chemin de l'âtre où déjà les flammes doucement naissaient, irradiant une faible chaleur à l'assaut des voutes. Les craquements du bois se consumant étaient seuls murmures à travers un lourd silence... Géant, assis contre un pilastre attendait en patience...

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Fauve_ebene
Joues rosies par le vent frais de saison donnaient à la jeune femme pour une fois un peu de couleurs autrement que dans une embarrassante situation. De sa journée fort bien commencée, elle se demandait à présent si la suite serait autant surprenante que son commencement. Le pied pas encore posé au bas de la monture épuisée que deux émeraudes sondaient déjà le décor. Certes le lieu avait semble-t-il perdu sa splendeur d'antan mais n'en restait pas moins impressionnant. De son cheval l'encolure fût flattée généreusement pour avoir menée sa cavalière à destination. La cuisse encore douloureuse suite à un récent "malentendu" la jeune femme désormais au sol pouvait admirer les ruines rongées ça et là de verdures gourmandes.

Sans trainer, autant que faire se peut avec une jambe amochée, Fauve suivait le chemin ordonné par Gorborenne. Pour elle dont le sens de l'orientation était à revoir, les divers escaliers et couloirs indiqués étaient semblables à un labyrinthe géant. Inquiète de trouver le bon endroit, la ténébreuse songeait aussi aux raisons qui l'avaient emmenées ici lieu. Une plaisanterie tout d'abord. Lancée au détour d'une conversation avec son amie, Kahhlan. Mais comme rien ne tombe jamais dans l'oreille d'un sourd, surtout avec la dame en question, présentations brèves furent faites et étaient en ce jour à parfaire.

Un courant d'air taquin vînt jouer dans la longue crinière d'ébène. De ses doigts fins la noiraude replaça vivement les mèches rebelles égarées. Non pas qu'il s'agissait aujourd'hui d'un défilé de mode. Mais plutôt d'un entretien d'embauche qui selon elle pourrait bien changer sa vie pour un temps au moins. Donc, il ne fallait pas moins ne pas être présentable. Comment un homme, si aveugle fût il, pourrait confier sa sécurité à une débraillée? Elle devait faire preuve d'assurance et pour ce faire se sentir bien.

Au bout d'un ultime couloir les crépitements d'un feu récemment attisé. Une pause pour reprendre son souffle. Quelques secondes pour rassembler ses esprits et sortir définitivement des rêveries matinales. L'heure était à faire bonne impression. Quelques derniers pas et Fauve entra dans la crypte. Le timbre de voix se voulait cordial mais posé.


Bonjour Gorborenne. J'espère ne pas m'être trop faite attendre...
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Gorborenne
À l'attente, le Géant s'était mis à la dépèce d'une garenne colletée au jour naissant, enfilant carcasse sur une broche mise à la grillade, tandis que ses pensées, déjà, s'offraient nouvelle escapade.

Ce n'était qu'un jour parmi tant d'autres, et pourtant, comme le proverbe dit, il avait des allures de premier du reste de sa vie. De leurs vies... Car finalement, le premier enjeu, pour lui, aujourd'hui, était de rompre le confort de sa solitude, apprivoiser l'autre, l'appréhender, le comprendre dans sa plénitude. Aveugle, il avait pourtant toujours été doué d'une certaine clairvoyance, nul besoin d'y voir pour lire la joie ou la souffrance... Peut-être que certains y voyaient un don, peut-être, oui... mais les années donnaient poids de malédiction. Partagé sans cesse entre l'admiration suscitée par quelques individus particuliers, et une déception profonde de l'Humain dans sa globalité...

Et pourtant, et pourtant! D'envies et de rêves qui lui revenaient... murmures de insaisissables transpirant de réalité... Étrange, cette force qui semblait lui renaître lors qu'il la pensait disparue à jamais... Sourire à l'esquisse d'une immuable vérité: rien n'est jamais perdu, tant qu'on a pas abandonné... Et l'abandon, même s'il l'avait plus d'une fois effleuré, jamais le Géant n'avait pu s'y résoudre... Il était des liens qu'il ne pourrait jamais découdre... L'Amour des siens, l'Appel de l'Océan... son cœur avait rarement voilé à d'autres vents...

Mais déjà l'écho, rebondissant de loin en loin en ce dédale de roche, trahissait une démarche, presque timide à l'approche. Timide, peut-être, mais non point d'hésitation. Plutôt une retenue, une recherche de direction. Mais quelle direction, justement, quel chemin s'offrait ce jour à leurs existences? Une voix, enfin, qui rompit le silence...


Bonjour Gorborenne. J'espère ne pas m'être trop faite attendre...

Sourire qui s'étire un peu plus grand d'un brin d'énigmatique, une main qui propose, à l'invite.

le Bonjour, Mademoiselle, je vous en prie, prenez place. Et... veuillez excuser la poussière... mais elle a ici presque valeur d'archive...
Et rassurez-vous. Vous avez pris le temps qu'il vous fallait... vous arrivez donc à point nommé.

Preuve en est: le repas est justement prêt.... Vous n'avez rien contre le lapin?


Joignant à la parole, il sorti la bidoche des flammes et s'arracha un cuissot avant de tendre la broche à la jeune femme. Mais, outre cela, il ne savait lui-même vraiment par où commencer. C'est qu'il ne manquait pas de questions à lui poser... Pourtant... peut-être en était-il une qui plus que les autres le taraudait... une dont finalement beaucoup dépendrait. Une question sur laquelle rien ne se juge mais beaucoup déjà se jauge, ce qui, finalement lui importait le plus de connaître, ce qui souvent nuance toute l'exacerbe de l'être.

Dites-moi.... Est-ce que vous chassez la Chimère?

Déconcertant peut-être, mais il ne manquait pas de sérieux à la question. Un cœur se définit aussi des rêves qu'il porte en Conviction...
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Fauve_ebene
Dieu que non elle n'avait rien contre le lapin! Pour le moins rien d'autre qu'un estomac qui s'était mis à gronder à peine l'entrée de la crypte passée. Dans sa précipitation à se rendre à son rendez vous, la ténébreuse en avait oublier de prendre quelques vivres. Elle d'ordinaire si prévoyante s'était laissée distraire. L'odeur alléchante de la chaire doucement grillée avait rappelé ses instincts primaires à l'ordre. S'étant approchée de l'homme, jetant ça et là un regard sur le décor pour le moins particulier, la jeune femme s'était saisie d'une main ferme de la broche tendue. S'attribuant un morceau à la convenance de son appétit, elle prit place aux côtés de son peut être futur "employeur".

Merci, c'est bien aimable de se voir ainsi reçue.


Fauve, peu habituée à de telle entrevue pouvait paraître un peu tendue. Non pas que le rang de Gorborenne ne l'impressionnait, elle n'avait jamais trop accordé de crédit à quelques noblesses qu'il fût, mais plutôt à la valeur que l'homme semblait avoir aux yeux de sa précieuse amie. Délaissant un instant son repas, de ses émeraudes désormais habituées au lieu, la noiraude jaugeait l'homme. Passées les banalités de son accueil, lui même ne semblait pas savoir par où commencer. Quand il prit la parole, ses mots furent pour le moins désarçonnants.

Chasser chimère...


Son timbre de voix trahissant son étonnement, elle ne comptait pas moins esquiver la question. Réflexion faite, la réponse fût donnée d'un ton posé.

Je dois bien vous avouer qu'on ne m'a pas souvent donné le temps pour les rêves ou grands projets.

Loin d'elle l'idée de vouloir sembler geindre sa vie, il était évident que ces deux là ne venaient pas du même monde. Elle cherchait tout en parlant les mots juste pour exprimer ses ambitions.

La liberté de penser est à elle seule un rêve que certains ne peuvent caresser. La liberté de parler bien plus souvent encore est réprimandée. Pour ma part, j'aspire à jouir des deux. Ce qui d'ailleurs, ne m'a pas toujours valu que des amitiés.

Sa fin de phrase laissait entendre son sourire.

Ceci dit, au moins, celles qu'ils me restent me sont d'autant plus précieuses.

Liberté, franchise et amitié. Allait-il la trouver simplette de ne pas nourrir de plus grands espoirs? Pourtant, de là où elle venait, ces valeurs étaient trésor. Et aujourd'hui pouvoir se déplacer, faire ses propres choix, quitte à mettre son arme au service d'un autre, pour autant qu'elle puisse décider de qui, s'était un véritable miracle.
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Gorborenne
Entaillant son repas à pleine dents, il l'écouta répondre, opinant parfois du chef, mais sans l'interrompre. À ses mots, il sentit qu'elle avait peut-être déjà saisi le sens sous-jacent de la question: une chimère tient du rêve, un grand projet relève plutôt de l'ambition, et l'être peut prendre mille nuances entre ces deux vibrations, peu importe que cela soit à tort ou à raison. Et Gorborenne ne manquait jamais d'apprécier ceux à laisser chanter des rêves au sein de leur harmonie, à y trouver force de Vie et d'Envie.

Ainsi vous ne chassez pas vraiment, plutôt, vous défendez ce qui vous tient à cœur, et cela est tout à votre honneur. Entre liberté de pensée et liberté d'expression... je lis un vœu de sincérité. Envers vous-même, envers les autres. C'est là une de ces qualité à occasionner bien des souffrances, mais de celles, peut-être, que justement, donnent toute leur saveur à l'existence.

Il devinait comme une part de candeur peut-être, là où la vie avait déjà usé l'innocence. Le Géant, en tous cas, avait fait choix de lui faire confiance. Sa voix était calme et posée, un timbre qui ne laissait pas d'écho, pourtant résonnait une étrange ardeur entre ses mots.

Entre autres choses, je crois au pouvoir de la vérité, et à celui du verbe, qui peut être plus tranchant qu'une épée... Lors, jamais je ne vous empêcherai de penser par vous-même, ni de dire ce que vous pensez. Que du contraire même, je vous y encouragerai.

Cependant, je reste d'avis que pour les personnes avec qui l'on vit, voir que l'on chérit, on ne manque jamais de mérite à faire preuve d'un peu de courtoisie.

De la besace à ses côtés, un flacon de clairet vint perdre son bouchon en trouvant le chemin de ses mains, et délivrer quelques lampées à saveur d'épices et de vin.

J'aurai bien d'autres questions encore, vous peut-être également, mais il est un point que je voudrais éclaircir avant.

Rebouchant la bouteille, il la fit rouler doucement en sa direction, gardant quelques instants de silence en réflexion.

Vrai, le Géant était bien loin d'avoir satisfait sa curiosité, il ne savait finalement que peu d'elle, de son passé, toutes ces choses qui l'avaient amenée à devenir celle qu'elle était. D'autres peut-être auraient pressées leurs interrogations, quitte à donner des airs d'interrogatoire, mais lui non. À cet instinct qu'il avait de renifler chez les gens ce qu'ils avaient de vivant, il sentait que la découverte se ferait en chemin, que l'heure était plutôt à tendre la main.


Pour être tout à fait franc, j'ai beaucoup de mal à l'idée de me planquer derrière quelqu'un en cas de combat... Et, dans l'absolu, laisser un autre affronter un danger qui m'est destiné va à l'encontre de ma Conviction... Ma nature me pousse plutôt à prendre des gens sous ma protection. Aussi, ce que je vous propose, c'est plutôt une allégeance...

Certes, si ce n'était de sa Ruine, il n'était plus Prince de rien. Déchu, peut-être, parce que justement, il croyait à la Féodalité, au poids d'une parole donnée.
Il ne s'agissait pas de terres ou de titres, mais du choix d'un engagement, d'un lien qui se tisse par l'échange des serments.


Je vous protège de la Faim, du Froid et du Fer. En tout temps, je vous garantis nourriture, asile et épée. En échange, j'attends vos bras, votre intelligence, votre loyauté. Il n'y a nulle préséance au sein de ma Compagnie, car j'estime qu'il est un devoir pour chacun d'aider et de défendre son voisin.
Il y aura certainement des situations d'importance tactique où je devrai donner des ordres ne souffrant d'être contestés, cependant, je ne demande pas non plus une obéissance aveugle, non. Je vous offre de vivre libre à mes côtés.

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Fauve_ebene
Après s'être exprimée, la noiraude avait laissé l'homme répondre. Elle cherchait à déceler entre ses mots ses impressions. Il lui semblait qu'elle avait donné suffisamment pour qu'il comprenne ses envies. Donner de sa personne, oui, mais son esprit devait rester libre, l'aveugle avait saisit.

Aussi quand il évoqua la courtoisie due à ses amis, elle acquiesça d'un léger grondement de voix. La jeune femme s'exprimait en général aussi habilement avec ses yeux qu'avec sa parole. Avec lui, elle se devait de faire passer son message de manière plus explicite. Mais elle était d'accord avec lui, la vérité certes mais pas au prix d'une souffrance inutile. Parfois un message suggéré était bien plus efficace qu'une explosion de révélation en pleine face.

La jeune femme se pencha pour se saisir de la bouteille envoyée. Amatrice de bon vin, que souvent son ami Crakity lui proposait, elle ne refusait pas souvent une bouteille proposée. Aussi, une fois débouchée, une goulée s'écoula lentement dans le gosier habitué. Vin épicé, hypocras... Pas aussi bon que celui qu'elle faisait elle même mais suffisamment pour qu'elle s'en lèche les babines.

Son attention redoubla quand il évoqua le point à éclaircir. Allait-il entrer dans le vif du sujet à présent?

Allégeance. Vivre libre à ses côtés. Fauve tentait de s'imaginer à quoi cela pouvait ressembler de vivre aux côtés de cet homme là. Pour sûr cela lui changerait de la vie en groupe. Est ce qu'il se déplaçait souvent, beaucoup, assez pour elle qui tenait péniblement en place...? Plutôt que de l'envahir de question, la ténébreuse prit son temps pour réfléchir à la proposition.


A quoi pourraient vous servir mes bras si vous refusez qu'ils ne prennent votre défense?

La question lui avait sauté à l'esprit dés que le Prince avait évoqué ses convictions.

Ma loyauté quant à elle vous sera bien sûr acquise. Cela dit, vous n'ignorez pas tout de moi, vous connaissez sans doute mon appartenance à un certain clan, et bien que j'ai envie de changer de vie pour un temps au moins, il m'est difficile, voir presque impensable de m'opposer à ceux que j'ai défendu corps et âme par le passé. Sauf si bien sûr vous veniez à vous trouver en danger.

La loyauté une fois donné n'est jamais reprise. Ainsi donc, elle refuserait d'entrer dans quelconque groupe ou armé destinés à décimer les siens.

Mon intelligence...

Son sourire transpirait dans sa voix.

Peut être me prêtez vous là une qualité que je n'ai pas!

Rire léger se mit à résonner dans la crypte. Histoire de saupoudrer la conversation d'un peu de joie.
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Gorborenne
Au timbre, le sourire de la Ténébreuse se laissait deviner, et celui du Géant se prit d'une étrange énigme à sa façon de s'étirer.

C'est déjà une preuve d'intelligence que de douter de la sienne... Vous savez aligner deux pensées cohérentes et vous servir de votre tête non?

Et, déjà, avait-elle répondu à une autre question avant même qu'il ne la pose. Un autre point qui se clarifiait, entre autres choses. Franchise rassurante, à l'écoute. Toujours plus de confiance et moins en moins de doutes.

Quant à votre appartenance, je suppose que vous parlez de l'Alliance Fatum? Que vous leur conserviez votre amitié ne me pose aucun problème. Je ne vous demanderai rien de stratégique les concernant, comme j'attends que vous gardiez secret mes propres plans.

Mais, j'avoue ne pas connaître grand chose d'eux, peut-être même que l'image que j'en ai est totalement erronée. J'attends de vous de m'aider à combler ces lacunes. Il me tarde que me racontiez votre vie parmi eux, ce que vous en avez retiré de bon ou de mauvais...


Il y eut un haussement d'épaules, mais sans rien pour autant de dépréciateur. Non, c'était peut-être juste une priorité de valeurs. Même si en théorie, il aurait du compter le Fatum au rang de ses ennemis, Aveugle il avait compris, le monde n'avait que peu de blanc ou de noir, mais tant et tant de gris... Et ce qui l'intéressait, justement, c'était ces contrastes que la jeune femme laissait peu à peu deviner, à sa façon d'être, de parler, d'exister...

Quoi qu'il en soit, je n'ai nulle raison ou intention de les combattre. À dire vrai, je n'ai pas vraiment d'ennemis qui m'attendent sur un quelconque champ de bataille... Juste peut-être quelques têtes à décoller à gauche à droite en esprit de rétribution... Mais, tout pouvant arriver, si d'aventure je me retrouverais obligé de les affronter, je vous préviendrai, et vous aurez toute liberté de choisir votre ligne de conduite... Mais j'espère ardemment que de telles circonstance ne se produiront jamais.

Vrai. La guerre n'est pas la guerre tant que le frère n'a pas tué son frère... Peut-être qu'un proverbe empreint de cruauté, et pourtant, sagesse douloureuse criante de vérité... Lui-même en trainait encore nombre de plaies, qu'à personne jamais il ne souhaiterait...

Et, peut-être me suis-je mal exprimé... Je ne vous empêcherai pas de me défendre. Ce que je refuse, c'est de vous laisser faire en restant bras croisés.... Déjà, parce que, dans l'absolu, votre vie n'a pas spécialement moins d'importance que la mienne. Ensuite, si on est plusieurs à se battre, ben, on en sera que plus redoutables. Et surtout, même si je ne suis pas un violent de nature, j'ai parfois un certain besoin de me défouler...

Et puis, il était rare que des assaillants s'enquièrent de ce genre de protocole et distinction. D'expérience, le Géant avait toujours trouvé plus efficace d'ensemble tenir le front. Chacun son homme, chacun son arme, chacun debout, à couvrir les autres de son côté, chacun plus fort de ceux qui le protègent et qu'il doit protéger.

Sinon, vous faites bien de poser la question, j'aurais effectivement moult autres usage à vos bras que de pourfendre le trublion.
Avez-vous déjà navigué, et tiré au canon? Avez vous déjà senti le souffle de l'océan faire vibrer le plancher du pont?


D'un coin d'énigme à l'autre de réflexion, le sourire du Géant se courbait cette fois au poids de la décision. S'il avait peut-être déjà pris la sienne, il restait finalement une ultime question... Celle qui portait en elle part d'invitation, un brin de voyage, l'idée d'une destination...

Seriez vous prête à partager un rêve de grand large, et des envies d'exploration?
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Fauve_ebene
Terminé le festin, digestion en cours... Mais de quoi? Du repas ou des réponses données. Des deux sans doute. Et le transit allait bien. L'homme donnait les réponses qu'elle espérait entendre. Visiblement ils partageaient la même philosophie en matière de combat, d'honneur, de parole donnée. A la question Fatum elle acquiesça simplement d'un grondement tout juste audible pour l'homme. De même qu'elle sourit bruyamment quand il évoqua son besoin de se défouler. Tout homme en bon vrai mâle se doit d'exprimer sa virilité à un moment ou un autre. Et cela passe entre autre par l'art du combat.

Cela dit, imaginer un homme aveugle épée en main l'intriguait fortement. Comment pouvait-il esquiver les coups sans les voir fondre sur lui. Une question qui n'aurait pas de réponse avant un affrontement. Ce qui ne la réjouissait pas spécialement. Peut être proposerait elle un entrainement commun, histoire de s'apprivoiser par les armes. Et puis elle devait absolument travailler le corps à corps, elle plutôt généralement en seconde ligne armée de son arc allait être bousculée dans ses habitudes.

Cependant ce qui fît réagir le plus la jeune femme se trouvait en fin de réponse. Naviguer! Océan! Grand large et exploration ! Voilà un rêve qu'elle aurait pu évoquer qui depuis longtemps enfouit lui avait échappé... Sous le coup de la surprise elle ne pu maîtriser son timbre de voix qui trahit son emballement.


Grand Dieu que oui j'y serais prête!

Si il avait pu la voir, Gorborenne aurait lu dans ses yeux un émerveillement manifeste. Pas une seconde la ténébreuse ne résisterait à s'embarquer pour tel périple.

Je suis montée une fois sur un bateau à quai, pour y déposer quelques affaires avant le tournois de Genève l'an dernier. Mais je n'ai jamais navigué. Après ça nous avions le projet un peu fou avec quelques amis de construire un bateau capable de résister aux grandes eaux. Nous rêvions de nous rendre à Alexandrie.

Puis son timbre s'assombrit.

Malheureusement, la guerre en hélvétie est venue tout mettre par terre. Une partie de mes amis s'est engagée dans le conflit, tandis que j'ai poursuivis avec les autres nos engagements Fatum.

Un soupire léger.

Cela demande beaucoup d'argent de faire construire un si grand bateau, nous n'avons pas pu réunir les fonds dans ses conditions, alors c'est un peu passé aux oubliettes!

Regain d'espoir.

Mais si vous m'offrez cette chance, pas une seconde je n'hésiterai à vous suivre. Où aimeriez vous aller?
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Gorborenne
Une réponse qui avait jaillie du coeur, témoin d'une âme bercée d'embruns, d'un esprit voyageur. Des propos transpirant non d'acquis mais de Vie et d'Envie... Une Flamme, d'étincelle et d'immuable... quelque chose que le Géant ne rencontrait que rarement chez ses semblables...
Sa Nièce avait vu juste, ouvrant les portes de cette relation, Géant et Ténébreuse, déjà, partageaient certaines visions...


mmmm, où je voudrais aller.... Question qui se pose souvent, réponse qui change autant. Explorer de lointaines contrées, aller là où l'Homme n'a jamais foulé le pied. Mais finalement, il y aura toujours d'autres horizons, d'autres paysages, et la destination importe moins que le voyage.

Car peu lui importait finalement la subtile nuance entre errer sans but et tourner en rond... Ce qui avait faillit le tuer plus d'une fois, c'était la stagnation. Toujours debout, toujours avancer, préférer au sable des dunes la caresse des alizés, au sang de la terre le sel des marées...

Enfin, après, c’est vrai qu’il y a bien quelques endroits particulier où je voudrais aller. Alexandrie en est un, mais pas le premier. Là, j’ai plus des envies de Grand Nord, de mers gelées et d’immenses glaciers, fouler de mes pieds ces terres où l’Hiver est éternel, et, pour ma Nièce, ramener un poignée de neige originelle…

Il était de ceux-là, oui, désintéressés du monde, de sa déliquescence, chassant plutôt la simplicité d'un geste, le fugace d'un instant valant toute existence. Prince d'un intangible, où la Ruine, peut-être, prenait tout son sens...

Pourtant, tout rêveur qu'il était, il n'avait pas moins développé avec les années un certain sens pratique, capable de suivre ses chimères, tout en restant pragmatique...


Mais… vous l’avez déjà compris, armer un navire hauturier n’est pas une mince entreprise, ni un petit budget. Même si j’ai déjà, hum, quelques économies de côté, c’est loin d’être suffisant, en tout cas, pour l’instant…
Il y a bien l’un ou l’autre Armateur dont je pourrais recevoir soutient matériel. Mais j'aimerais autant éviter si possible... car si cela permettrait d’être plus rapidement à flot, à long terme, cela briderait sans doute ma liberté de mouvement.


Soupir qui s'évade, épaules qui se hausse, pensée qui se chasse. Considérations matérielles, pour l'heure, n'avaient que peu de place.

Non, la première chose à faire, c'est de rassembler un Équipage, ainsi que d'entreprendre le premier voyage... Quelque chose que d'aucuns prétendront futile, qui pourtant, est capitale:

La quille d'un navire est sa colonne vertébrale, sa clef de voûte, son cœur. Pièce maîtresse dont dépendra tout le navire, toujours la première à être taillée. Vous comprendrez donc le soin qu'il faut y apporter. Plus encore pour le navire que j'envisage d'armer. Je ne veux pas d'un vulgaire assemblage de planches et de toiles, je veux des lignes effilées, un gréement qui chante au vent, une proue qui danse aux marées! Je veux sentir son âme à la barre, la force de sa mâture, je veux goûter à la vibration de chacune de ses membrure. Je veux pour ceux qui vive sur son pont, un refuge, autant qu'un compagnon...


Sans qu'il s'en rende vraiment compte, sa voix s'était enflammée de vague et d'océan, résonnant en ressac sous les voûtes du souterrain. Était-ce le feu qui illuminait ainsi son visage, ou ce qui s'y lisait d'entrain? Ce navire était un rêve contre lequel l'adversité s'était plus d'une fois acharnée, mais qu'il n'avait jamais pu pour autant abandonner, qui se lisait à ce sourire si large à s'étirer...

Lors, pour sa quille, nous devrons trouver un arbre qui lui aussi, rêve de naviguer...
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Fauve_ebene
Ah que le discours laissait rêver. Que la flamme qui animait la parole était vive. Gorborenne s'emportait tout en contant son projet, les besoins qu'ils auraient pour y aboutir, l'avenir auquel il aspirait. Les émotions communicatives coulaient du Géant vers la Ténébreuse, puis de la Ténébreuse au Géant. Échange tacite de cette envie de voyage qui vous prend les tripes, qui vous démange les jambes jusqu'à vous en donner des fourmis. Elle qui avait soif d'action depuis trop longtemps. Les désillusions des missions avortées lui semblaient déjà bien loin tant il lui ouvrait un horizon aussi large que les mers que l'homme voulait braver.

Un équipage... Combien de personnes? Avez vous déjà des pistes de ce côté?

Si pas elle en aurait bien une. La jeune femme se serait bien vue embarquer son amie Kahhlan directement dans les éternelles poudreuses. Son garde évidemment serait de la partie, ce qui ne déplaisait pas à la noiraude. Et puis la jeune et pure mais non moins courageuse Luliana. Oh et puis tant qu'à rêver et pour combler tout le monde, son meilleur ami, Crakity. Elle sourit à l'idée de cette aventure idéale où seraient rassemblé une partie de ceux qui lui sont chers au coeur. Mais elle n'oubliait pas que le rêve appartenait à celui qui, dorénavant elle le savait, serait son guide pour les mois à venir. A lui de composer Son équipage dans l'idéal et possible.

Un arbre pour un navire. Un bois solide assez pour nous porter, mais souple pour fendre les vagues sans se briser. Non, rien de futile dans la quête.


La jeune femme parlait comme si elle songeait à voix haute.

Où allons nous pouvoir trouver tel spécimen?

Gorborenne devait sans doute déjà avoir étudié la question. Il semblait caresser ce projet depuis bien longtemps et il arrivait à maturité. L'heure était venue de le cueillir, de le savourer. Car un rêve commençait à se vivre dés l'instant où l'on mettait les choses en œuvre pour le concrétiser. Plan, voyage, construction, tout pouvait démarrer ici, dans cette grotte, maintenant, à deux êtres jusqu'à ce que viennent se greffer d'autres rêveurs qui veuille se joindre à l'équipage... Ne restait plus qu'à rendre officielle son engagement si il l'acceptait.

Enfin... nous... si toutefois vous acceptez l'allégeance que je suis dévouée à vous prêter à présent.

Les émeraudes perçait la pénombre pour regarder le reflet de lumière dansant sur le visage souriant de l'aveugle.
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