Gauchet
Gauchet, un morveux pas très propret sur lui, arriva sur la grand place avec sa pile de journaux et un tabouret, qu'il planta là, en plein milieu. Il grimpa dessus et se mit à crier, autant qu'il le pouvait de sa voix juvénile, le texte qu'on lui avait appris :
« Ach'tez Le Pilori ! Le dernier zournal pour savoir plin d'choses qui s'passent en Guyenne ! Deux écus !
Et si ça vous plaît pas, vous pourrez toujours clouer l'Pilori à un mur ! »
Il attendit alors que les badauds intéressés s'approchent, criant son slogan de temps à autres.
« Ach'tez Le Pilori ! Le dernier zournal pour savoir plin d'choses qui s'passent en Guyenne ! Deux écus !
Et si ça vous plaît pas, vous pourrez toujours clouer l'Pilori à un mur ! »
Il attendit alors que les badauds intéressés s'approchent, criant son slogan de temps à autres.
Citation:
La gronde monte à la prévôté. Après un mois de loi martiale les douaniers et les maréchaux, en sous effectif, sont épuisés. Demandes de démantèlement de lances, informations sur la loi et les laissez-passer, contrôle des laissez-passer. Sans parler des douanes, des rapports quotidiens, des vertes et des pas mûres. En dépit de la loi martiale, la frontière est aussi poreuse qu'un fromage à trous et la Guyenne devient un refuge pour les bandits de petits et grands chemins. Pour couronner le tout, les douaniers et maréchaux n'ont pas l'impression d'être particulièrement soutenus dans leurs difficiles tâches.
Ainsi, lorsque deux armées royales se sont présentées sans crier gare la semaine dernière, les fonctionnaires de la sécurité se sont retrouvés en véritable branle-bas de combat. Ou presque. À la Prévoté, on est resté plutôt calme et plutôt vague, annonçant que les soldats des armées royales avaient de fait des laissez-passers. Les soldats ne disposant pas d'uniforme, comment savoir qui se trouve dans les armées, et qui n'y est pas ? Véritable casse-tête dont les douaniers n'avaient pas besoin en ce moment.
Par ailleurs, il apparaît qu'en raison de la pénurie d'effectifs compétents, la Prévôté ne dispose plus des ressources pour effectuer le travail de police et d'enquête, et les dépôts de plaintes s'entassent. Il suffit pour s'en rendre compte de constater du peu de procédures judiciaires en cours, d'un tribunal déserté et de routes grouillant de bandits.
Le Pilori n'évoquera pas plus l'actuel problème d'absence de procureur qui trouve sa cause bien ailleurs, du côté du Conseil Ducal, et qui n'aide en rien les soucis de déclenchement des procédures judiciaires.
La sécurité en Guyenne, ou comment créer une nouvelle version de la problématique de l'oeuf et de la poule. Qui était là en premier ? Les malfrats, ou la mauvaise gestion Prévôté tribunal ?
Comme le répond si bien la Prévote, dame Maurrane, à n'importe quelle question lui étant posée :
« Je vous remercie beaucoup pour le rapport de votre nuit de garde, je vous souhaite une belle journée. »
Voilà qui rassurera le moral des maréchaux et des douaniers en ces périodes troublées.
La Prévôté recrute !
Vous rêvez de tâches ingrates ? De passer vos nuits sur les remparts, ou aux portes des villes à contrôler les vas-et-viens ? De ne pas pouvoir profiter de votre échoppe ? De voir votre travail fort peu considéré par le Duc ? Alors n'hésitez plus ! La Prévôté a du travail pour vous !
Contactez la Prévôt des Maréchaux, dame Maurrane.
« De deux choses l'une. Soit vous mentez, soit vous parlez sans savoir. Dans les deux cas, c'est inquiétant. »
Nul ne saurait énumérer le grand nombre de déclinaisons de cette formule ô combien claire et limpide, énoncée par le bien gourmand évêque de Bazas, durant les débats publics de l'élection ducale en cours. L'homme d'église a été maintes fois et en plusieurs lieux entendu prononcer ce genre de paroles sur la place publique. Nul n'a cependant pu avoir d'explication sur ce que chacun savait ou ignorait, le curieux personnage ayant été plutôt avare de paroles avant de systématiquement tourner les talons.
« De deux choses l'une. Soit vous savez, et vous mentez. Soit vous l'ignorez, et c'est inquiétant. Dans les deux cas, vous m'inquiétez. »
Votre Excellence, expliquez-nous donc ce qui vous inquiète ! Ce serait bien plus simple et plus clair pour tous. Le peuple de Guyenne a soif de vérité. Rétablissez-la donc ! La seul chose dont tout le monde est certain, c'est que vous vous gavez de denrées hors de prix. Le vu de pauvreté ne semble pas avoir été prononcé par tous les hommes d'Église.
« Deux deux choses l'une. Soit vous avez tort et vous mentez. Soit j'ai raison et vous m'inquiétez. »
La postérité découvrira qu'une nouvelle méthode de persuasion a été créée en 1466. Elle aura pour nom la Méthode Venumz, supplantant, et de loin une autre qui vous en aurait bouché un coué.
« Deux deux choses l'une. Je sais que je sais, et je sais que vous ne savez pas. Dans les deux cas, vous êtes un menteur. »
Videz votre sac, votre Excellence. Avec un peu de chance, nous pourrons récupérer quelques tapisseries, vins et fromages hors de prix qui s'en échapperont. Ainsi qu'un jambon ibérique. Parce que bon. Ceux de Bayonne, ce n'est pas trop ça.
« De l'une chose deux. Soit je suis Christos, et vous ne l'êtes pas. Soit vous ne l'êtes pas, et je le suis. Dans les deux cas, vous êtes la Bête Sans Nom. »
Le Pilori avait momentanément oublié que les voies d'Aristote sont impénétrables.
Scandale à Montauban.
La mairie, dirigée d'une main de fer dans un gant de fer par son Altesse Sancte Iohannes Von Frayner, réquiérait des compétences en finances afin d'être en capacité d'effectuer une nouvelle levée fiscale. L'impôt précédent, relativement lourd, oscillant entre 22 et 25 écus pour deux champs et une échoppe avait été particulièrement mal accepté par la population. En représailles, aucun habitant n'avait répondu aux demandes insistantes et répétées du maire en matières de compétences en finances.
Personne, sauf un fayot, Le Pilori nomme le bourgeois Alfred, qui accepta l'offre de la mairie avec le plus grand empressement. Soi-disant pour faire son devoir de citoyen. Dès le lendemain, les avis d'imposition tombaient lourdement, écrasant les habitants du village sous des niveaux de taxes jamais atteints auparavant. La grogne éclata alors, devant la mairie, en taverne et même en halle, une habitante allant même jusqu'à faire campagne municipale contre le maire, en signe de mécontentement.
Sancte, avec ses talents de manipulateurs presque dignes de Machiavel, parvint au moyen du courrier municipal à promettre que c'était la dernière levée d'impôts, et à rejeter la faute sur le vilain bourgeois. Il évita ainsi de subir les foudres de la populace en colère contrairement au fayot qui lui, prit méchamment cher. Ce dernier fut même contraint de présenter des excuses à tous en place publique.
Aux questions du Pilori, Sancte répondit simplement par un de ses traits d'esprit :
« Je ne sais pas pourquoi, mais un percepteur est toujours mal perçu. »
Juste à côté, un habitant souhaitant rester anonyme :
« Avant, largent coulait à flots. Maintenant, jéponge mes dettes. »
Un autre encore, déclara trouver le maire impayable et qu'il en avait un sacré Pair.
De source sûre, une partie des habitants ferait toujours de la résistance en refusant catégoriquement de payer cette levée d'impôts.
Toujours est-il que Sancte vient d'être une fois de plus réélu à la tête de Montauban.
Qui n'a pas eu vent du climat délétère régnant au sein du Conseil en phase terminale ?
Sa Grâce Angat, Duc de Guyenne paraît avoir la plus grande difficulté à diriger le duché en équipe ou, en d'autre termes, autrement qu'en despote. Rien qu'au niveau des annonces ducales, il est difficile de faire le tri. Une grande partie des annonces est sujette aux avertissements prononcés par le régnant à l'encontre des conseillers ducaux lui déplaisant. Ces avertissements semblent infligés dès lors que le conseiller n'apporte pas satisfaction immédiate au Duc, où même lorsqu'il prend simplement le risque de le contredire.
Le climat déjà houleux n'a eu de cesse de se dégrader, comme l'indiquent une grande autre partie des annonces portant sur des textes de loi. Encouragé par son accorte épouse, dame Daisy, le régnant a poussé plus loin la tyrannie. Le despote veut à tout prix légiférer sur le comportement des conseillers, allant même jusqu'à user d'un véto pour passer certains textes en force. Révocation de postes, démissions forcées, économie au plus bas. La Guyenne n'avait pas creusé autant au fond depuis bien longtemps.
En parallèle, une saisine a été déposée en Pairie par une habitante du duché, afin d'alerter la chambre sur la question gouvernementale de la Guyenne. La chambre a déclaré n'être pas compétente en la matière, mais qu'elle gardait un il voire même plus sur la situation du duché.
Le Pilori ne reviendra pas sur l'épisode des simples et du fer en relation avec Sainte Illinda. D'une part, beaucoup a déjà été raconté. Ensuite parce que Le Pilori ne souhaite pas plus inquiéter l'Évêque de Bazas, déjà fort tourmenté par tout ce qu'il entend.
La sanction contre le tyran en place est tombée avant même les élections : aucun citoyen, exceptée sa chère et tendre assurant déjà plus ou moins l'intérim des dix autres conseillers, n'a souhaité prendre part à la liste menée par Angat. Réjouis-toi, peuple de Guyenne ! Chute de piédestal en vue !
À ceux qui critiqueront Le Pilori en disant que le Duc de Guyenne ne méritait pas d'être appelé par son titre, Le Pilori répond préférer se prévenir d'un avertissement.
Ce journal étant le premier numéro du Pilori, il ne dispose pas déjà de pigeons de lecteurs à publier.
N'hésitez pas à nous en envoyer !
Le Pilori n'a pas souhaité publier les menaces de morts reçues par Alfred. Ni le courrier de félicitations que lui avait envoyé Sancte lui annonçant que grâce à lui, il était maintenant encore plus riche.
La liberté dexpression ne suse que quand on ne sen sert pas.
©1466 Le Pilori, tous droits réservés.
La gronde monte à la prévôté. Après un mois de loi martiale les douaniers et les maréchaux, en sous effectif, sont épuisés. Demandes de démantèlement de lances, informations sur la loi et les laissez-passer, contrôle des laissez-passer. Sans parler des douanes, des rapports quotidiens, des vertes et des pas mûres. En dépit de la loi martiale, la frontière est aussi poreuse qu'un fromage à trous et la Guyenne devient un refuge pour les bandits de petits et grands chemins. Pour couronner le tout, les douaniers et maréchaux n'ont pas l'impression d'être particulièrement soutenus dans leurs difficiles tâches.
Ainsi, lorsque deux armées royales se sont présentées sans crier gare la semaine dernière, les fonctionnaires de la sécurité se sont retrouvés en véritable branle-bas de combat. Ou presque. À la Prévoté, on est resté plutôt calme et plutôt vague, annonçant que les soldats des armées royales avaient de fait des laissez-passers. Les soldats ne disposant pas d'uniforme, comment savoir qui se trouve dans les armées, et qui n'y est pas ? Véritable casse-tête dont les douaniers n'avaient pas besoin en ce moment.
Par ailleurs, il apparaît qu'en raison de la pénurie d'effectifs compétents, la Prévôté ne dispose plus des ressources pour effectuer le travail de police et d'enquête, et les dépôts de plaintes s'entassent. Il suffit pour s'en rendre compte de constater du peu de procédures judiciaires en cours, d'un tribunal déserté et de routes grouillant de bandits.
Le Pilori n'évoquera pas plus l'actuel problème d'absence de procureur qui trouve sa cause bien ailleurs, du côté du Conseil Ducal, et qui n'aide en rien les soucis de déclenchement des procédures judiciaires.
La sécurité en Guyenne, ou comment créer une nouvelle version de la problématique de l'oeuf et de la poule. Qui était là en premier ? Les malfrats, ou la mauvaise gestion Prévôté tribunal ?
Comme le répond si bien la Prévote, dame Maurrane, à n'importe quelle question lui étant posée :
« Je vous remercie beaucoup pour le rapport de votre nuit de garde, je vous souhaite une belle journée. »
Voilà qui rassurera le moral des maréchaux et des douaniers en ces périodes troublées.
La Prévôté recrute !
Vous rêvez de tâches ingrates ? De passer vos nuits sur les remparts, ou aux portes des villes à contrôler les vas-et-viens ? De ne pas pouvoir profiter de votre échoppe ? De voir votre travail fort peu considéré par le Duc ? Alors n'hésitez plus ! La Prévôté a du travail pour vous !
Contactez la Prévôt des Maréchaux, dame Maurrane.
« De deux choses l'une. Soit vous mentez, soit vous parlez sans savoir. Dans les deux cas, c'est inquiétant. »
Nul ne saurait énumérer le grand nombre de déclinaisons de cette formule ô combien claire et limpide, énoncée par le bien gourmand évêque de Bazas, durant les débats publics de l'élection ducale en cours. L'homme d'église a été maintes fois et en plusieurs lieux entendu prononcer ce genre de paroles sur la place publique. Nul n'a cependant pu avoir d'explication sur ce que chacun savait ou ignorait, le curieux personnage ayant été plutôt avare de paroles avant de systématiquement tourner les talons.
« De deux choses l'une. Soit vous savez, et vous mentez. Soit vous l'ignorez, et c'est inquiétant. Dans les deux cas, vous m'inquiétez. »
Votre Excellence, expliquez-nous donc ce qui vous inquiète ! Ce serait bien plus simple et plus clair pour tous. Le peuple de Guyenne a soif de vérité. Rétablissez-la donc ! La seul chose dont tout le monde est certain, c'est que vous vous gavez de denrées hors de prix. Le vu de pauvreté ne semble pas avoir été prononcé par tous les hommes d'Église.
« Deux deux choses l'une. Soit vous avez tort et vous mentez. Soit j'ai raison et vous m'inquiétez. »
La postérité découvrira qu'une nouvelle méthode de persuasion a été créée en 1466. Elle aura pour nom la Méthode Venumz, supplantant, et de loin une autre qui vous en aurait bouché un coué.
« Deux deux choses l'une. Je sais que je sais, et je sais que vous ne savez pas. Dans les deux cas, vous êtes un menteur. »
Videz votre sac, votre Excellence. Avec un peu de chance, nous pourrons récupérer quelques tapisseries, vins et fromages hors de prix qui s'en échapperont. Ainsi qu'un jambon ibérique. Parce que bon. Ceux de Bayonne, ce n'est pas trop ça.
« De l'une chose deux. Soit je suis Christos, et vous ne l'êtes pas. Soit vous ne l'êtes pas, et je le suis. Dans les deux cas, vous êtes la Bête Sans Nom. »
Le Pilori avait momentanément oublié que les voies d'Aristote sont impénétrables.
Scandale à Montauban.
La mairie, dirigée d'une main de fer dans un gant de fer par son Altesse Sancte Iohannes Von Frayner, réquiérait des compétences en finances afin d'être en capacité d'effectuer une nouvelle levée fiscale. L'impôt précédent, relativement lourd, oscillant entre 22 et 25 écus pour deux champs et une échoppe avait été particulièrement mal accepté par la population. En représailles, aucun habitant n'avait répondu aux demandes insistantes et répétées du maire en matières de compétences en finances.
Personne, sauf un fayot, Le Pilori nomme le bourgeois Alfred, qui accepta l'offre de la mairie avec le plus grand empressement. Soi-disant pour faire son devoir de citoyen. Dès le lendemain, les avis d'imposition tombaient lourdement, écrasant les habitants du village sous des niveaux de taxes jamais atteints auparavant. La grogne éclata alors, devant la mairie, en taverne et même en halle, une habitante allant même jusqu'à faire campagne municipale contre le maire, en signe de mécontentement.
Sancte, avec ses talents de manipulateurs presque dignes de Machiavel, parvint au moyen du courrier municipal à promettre que c'était la dernière levée d'impôts, et à rejeter la faute sur le vilain bourgeois. Il évita ainsi de subir les foudres de la populace en colère contrairement au fayot qui lui, prit méchamment cher. Ce dernier fut même contraint de présenter des excuses à tous en place publique.
Aux questions du Pilori, Sancte répondit simplement par un de ses traits d'esprit :
« Je ne sais pas pourquoi, mais un percepteur est toujours mal perçu. »
Juste à côté, un habitant souhaitant rester anonyme :
« Avant, largent coulait à flots. Maintenant, jéponge mes dettes. »
Un autre encore, déclara trouver le maire impayable et qu'il en avait un sacré Pair.
De source sûre, une partie des habitants ferait toujours de la résistance en refusant catégoriquement de payer cette levée d'impôts.
Toujours est-il que Sancte vient d'être une fois de plus réélu à la tête de Montauban.
Qui n'a pas eu vent du climat délétère régnant au sein du Conseil en phase terminale ?
Sa Grâce Angat, Duc de Guyenne paraît avoir la plus grande difficulté à diriger le duché en équipe ou, en d'autre termes, autrement qu'en despote. Rien qu'au niveau des annonces ducales, il est difficile de faire le tri. Une grande partie des annonces est sujette aux avertissements prononcés par le régnant à l'encontre des conseillers ducaux lui déplaisant. Ces avertissements semblent infligés dès lors que le conseiller n'apporte pas satisfaction immédiate au Duc, où même lorsqu'il prend simplement le risque de le contredire.
Le climat déjà houleux n'a eu de cesse de se dégrader, comme l'indiquent une grande autre partie des annonces portant sur des textes de loi. Encouragé par son accorte épouse, dame Daisy, le régnant a poussé plus loin la tyrannie. Le despote veut à tout prix légiférer sur le comportement des conseillers, allant même jusqu'à user d'un véto pour passer certains textes en force. Révocation de postes, démissions forcées, économie au plus bas. La Guyenne n'avait pas creusé autant au fond depuis bien longtemps.
En parallèle, une saisine a été déposée en Pairie par une habitante du duché, afin d'alerter la chambre sur la question gouvernementale de la Guyenne. La chambre a déclaré n'être pas compétente en la matière, mais qu'elle gardait un il voire même plus sur la situation du duché.
Le Pilori ne reviendra pas sur l'épisode des simples et du fer en relation avec Sainte Illinda. D'une part, beaucoup a déjà été raconté. Ensuite parce que Le Pilori ne souhaite pas plus inquiéter l'Évêque de Bazas, déjà fort tourmenté par tout ce qu'il entend.
La sanction contre le tyran en place est tombée avant même les élections : aucun citoyen, exceptée sa chère et tendre assurant déjà plus ou moins l'intérim des dix autres conseillers, n'a souhaité prendre part à la liste menée par Angat. Réjouis-toi, peuple de Guyenne ! Chute de piédestal en vue !
À ceux qui critiqueront Le Pilori en disant que le Duc de Guyenne ne méritait pas d'être appelé par son titre, Le Pilori répond préférer se prévenir d'un avertissement.
- Prochain avertissement à être affiché sur le panneau des annonces. Un des conseillers aurait dit au Duc : « Ce sera bien plus simple, on va faire comme ça. » . Angat serait entré dans une colère noire en hurlant « Ne me parlez plus de fer ni de simples ! »
- La jeune mais fort bien titrée dame Loyse a déclaré devant témoins en taverne, en parlant de son grand amour messire Julien : « Il m'est très attaché ! ».
Après avoir retrouvé Julien, Le Pilori confirme : - Le Duc de Guyenne aurait perdu les clés du château. Le bruit court que le concierge du castel, condamné à avoir les oreilles et la langue coupées suite à un dix-neuvième avertissement infligé par le despote, n'avait pas eu le temps de dire où il les rangeait avant de subir sa peine. Il aurait fallu plusieurs jours au régnant pour retrouver le trousseau.
- Pour redonner courage et bon moral à ses troupes, sous un p'tit air bonace, la Prévôt dame Maurrane aurait composé un hymne intitulé « La tactique des gens d'armes », que tous doivent chanter quotidiennement après avoir rendu leurs comptes-rendus de la nuit.
- Messire Alfred, au lieu de se targuer d'être bourgeois-charpentier-expert financier, aurait dû se faire botaniste. Après tentatives infructueuses auprès d'une damoiselle de Montauban, il se trouve maintenant bien outillé en rateaux.
- En dépit de demandes répétées auprès de son Capitaine, l'armée Petit Knacki (deviendra grand) ne deviendra pas grande. Sancte Iohannes Von Frayner n'aime que les petits knackis. Tout ça parce qu'il ne voudrait pas qu'un knacki lui fasse de l'ombre.
- Les conseillères Daisy et Dyvina se seraient réconciliées pour devenir les meilleures amies du monde. Le Pilori n'est pas parvenu à identifier sa source, mais a de fortes suspicions qu'il s'agisse d'un fervent adepte de Sainte Boulasse.
- En raison du nom de son armée, et en raison de ses agissements, Sancte et Alfred auraient été respectivement surnommés par une habitante de Montauban « La saucisse et l'andouillette ». Avant d'ajouter que les deux faisaient le Pair.
- À la question sur l'ambiance pourrie du conseil ducal, le régnant aurait répondu :
« Ce sont tous des hypocrites ! Moi qui me plie Angat pour eux ! »
Ce journal étant le premier numéro du Pilori, il ne dispose pas déjà de pigeons de lecteurs à publier.
N'hésitez pas à nous en envoyer !
Le Pilori n'a pas souhaité publier les menaces de morts reçues par Alfred. Ni le courrier de félicitations que lui avait envoyé Sancte lui annonçant que grâce à lui, il était maintenant encore plus riche.
La liberté dexpression ne suse que quand on ne sen sert pas.
©1466 Le Pilori, tous droits réservés.
Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
- Le Canard Enchaîné,
- Illustrations des personnages tirées des cartes du jeu de société Sbires, éditions Jocus (petit éditeur de Bordeaux, s'il vous plaît), 2016, 12 ans et plus,
- Citations de Vincent Roca, Raymond Devos,
- L'os à Moëlle, Pierre Dac,
- La tactique du gendarme, Bourvil