Alphonse_tabouret
Elle replia ses jambes contre elle dans un sourire gêné, et se mit à passer un doigt blanc dans la tresse enrubannée improvisée plus tôt au marché, sur lesquels il prit soin de nattarder aucun regard. Il connaissait par cur ce geste chez les femmes, layant observé aussi souvent chez ses surs cadettes que chez ses maitresses ou bien quelques amies de sa mère en visite dominicale.
Rouquine était en lutte, perplexe, indécise. Elle flirtait entre le regret de se faire dépasser, et lexcitation que représentait cette nouveauté. Surprise, cétait exactement comme ça quil la désirait. Déroutée, au point doublier les manières lascives, avec, peut-être, la chance quelles reviennent delles mêmes, mais sans lautomatisme du travail, juste par envie. Cependant si cétait là une partie de la journée à laquelle il avait pensé, ce nétait pas sa priorité, et la courtisane, dans les attitudes quelle commençait à prendre, semblait doucement laccepter.
Que faites vous dans la vie, monsieur Alphonse ?
Il vint prendre place sur laccoudoir du même fauteuil quelle, frôlant son épaule du bras en commençant lui aussi à enlever une première botte, un sourire aux lèvres.
-Jusquà récemment, je faisais peu de choses, répondit il, toujours à voix basse, sans oublier la première volonté de la catin. Ce qui me plaisait beaucoup, fit il en tournant la tête vers elle pour lui adresser un sourire qui sous entendait toutes les folies auxquelles on sadonne quand on na que ça à faire. Mais les circonstances se chargent parfois de vous rappeler que tout se paye, la paresse aussi Il déchaussa sa botte et commença à délasser la seconde, en reprenant. Aussi, pour ne pas être en reste, il a bien fallu que je my mette Vous comprenez, je naime rien devoir
Il éludait, juste assez pour rester sincère dans le flou des événements sans entrer dans les détails. Il nétait pas venu sépancher, ne le faisait jamais, sauf dans lintimité dune oreille anglaise quand le chaud de la luxure rassasiée se mettait à le bercer. Rouquine, innocente victime prise au hasard dun rayon de soleil, navait pas à subir les affres qui lavaient jeté dans cette nouvelle vie où lon se couchait fourbu, non pas des plaisirs de la chair mais des heures de travail exécutées.
-Je suis rentré il y peu au service de la garde personnelle de la Duchesse de Brienne, Sa Grace Maltéa Di Favara. Il se surprit, amusé, à citer le titre de la blonde italienne, qui le forçait au respect si loin delle et ses cheveux blonds ondulants. Il posa la deuxième botte à coté de la première, passant son bras sur le dossier de la chaise pour sy caler, coulant un regard vers Rouquine. Cela dit, si je ne métais jamais imaginé devoir travailler dans ces conditions Et cétait vrai. Jamais Alphonse, fils dun riche commerçant, naurait pensé devoir faire plus quacte de présence dans les locaux de lartisanat familial, nétant même pas lainé pour revendiquer à la succession, tout juste bon à y faire les comptes ou assister à quelques mondanités obligatoires, domaine dans lequel il avait toujours excellé jy ai appris une chose: On en apprécie dautant plus les jours de paresse Il lui sourit, résistant à lenvie fugitive de venir enfouir ses doigts dans la masse rousse. Alors, quallons-nous faire de celui que nous partageons, Demoiselle ? lui demanda-t-il. Vous me disiez tout juste sortir dune convalescence, dois je vous glisser dans un lit avec une bouillotte et ne vous réveiller que si vous vous mettait à ronfler trop fort pour que cela soit tolérable ?... le sourire étira ses lèvres, taquin ou préférez vous faire fi de tout ça et que je vous serve quelque chose à boire pour poursuivre la conversation ?
Il attendait, patient, quelle soit en confiance pour oser à son tour les questions.
A elle le choix, à elle les envies. A lui le pouvoir de peut être la divertir quelques heures.
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