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[RP] Conversations ondines

Esmee_
Quelques remous agitaient doucement le grand bassin. Je m'étais installée non loin du Comptable. Pas trop près pour ne pas interrompre son intimité et protéger la mienne, mais assez tout du moins pour pouvoir échanger avec lui si l'envie nous en prenait.
Je vis d'abord arriver l'homme que j'avais déjà aperçu en grande discussion avec Adryan. Puis c'est une femme qui entre dans l'eau et mon odorat a tôt fait d'appréhender l'odeur de plantes qui émane d'elle. Je la salue d'un signe léger du menton mais je me suis raidie dans l'eau et je reste en état de veille. Je me méfie de ce genre de senteur. Pourtant je l'ai regardé depuis son arrivée. Et j'ai noté la même maniaquerie chez elle que chez mon propre fratello et mon padre.

Il flottait comme un arôme de vieil été dans le bassin et mon attention se voit attiré par l'arrivée de deux inconnus. Tout du moins si l'homme me l'est totalement la silhouette féminine elle, je jugerai l'avoir déjà vu dans une de ces tavernes où je devais très certainement traîner avec ma famille.
J'ai une excellente mémoire et je suis certaine d'avoir croisé cette femme quelque part. Néanmoins mon regard ne s'attarde pas lorsque je les vois entrer dans le petit bassin. Je comprends qu'ils souhaitent préserver leur intimité et je n'ai aucune intention de m'immiscer, même de loin, plus avant.

Je sentais mon corps se détendre enfin légèrement dans l'eau et j'entendais le doux gazouillement de la tresse d'eau cristalline. Je savoure la sensation de l'eau qui glisse sur ma peau nue.
L'eau avait une chaleur agréable. De celle qui donne envie de s'assoupir. De savourer l'instant présent. De partager quelques confidences. Levant la tête, je m'amuse alors à observer les lueurs que laisse transparaitre la grande coupole de verre qui sert de plafond. La tête en arrière mon visage était la seule partie immergée de mon corps. Les oreilles dans l'eau, mes cheveux se mouvant au rythme des échos des mouvements de l'onde. Mais même dans l'eau, je n'arrivais pas à calmer ma Damnation. Je m'imaginai alors être une de ces belles falaises déchiquetées d'une des côtes de mon Italie natale, blanche par leur calcaire et verdies à leur sommet. L'onde du bassin devenait comme les vagues balayant inlassablement le bas de ces mêmes falaises, rendant un contact à la limite d'une caresse humide.
Mes pensées divaguent un instant vers cette silhouette directoriale invisible, qui ne manque pas de m'intriguer, depuis le jour où je l'ai croisée, comme si je pouvais soudainement la voir surgir devant moi. L'autre homme lui semble absorbé par ce qui se passe dans le bassin à côté.
De nouveau, j'observe avec un brin de méfiance la femme qui nous a rejoint. Je me redresse légèrement, portant une main invisible sous l'eau sur mes cotes douloureuses.
Puis je tourne mon regard vers Alphonse, qui ne cesse de me rappeller à la fois celui qui est et qui n'est plus. Puis je pourrai dire que je me jette à l'eau, moi qui suis de celle qui ne l'ouvre pas aisément.


" - Si un jour vous me cherchez et ne savez où me trouver. Pensez en sus des écuries à jeter un oeil ici."

Où comment faire part de l'appréciation d'un lieu commun. Et engager la conversation. Parce que l'on ne peut pas dire que je sois du genre bavarde lorsque je ne me sens pas en confiance. Ce doit être la magie de l'endroit qui fait effet.
Yohanna.
Tu l'écoutes parler encore de leur relation, si tendue, si tortueuse. Des femmes qu'ils se sont partagés sans le vouloir. Suzan, Night... Sauf ??? Khalan ? Celle à qui tu as l'impression d'avoir tout volé. Celle que tu crois avoir tué, et pour ça, tu ne te pardonneras jamais. Même si tu pourrais jeter l'entière faute sur Seth, non, tu te sens bien plus coupable que lui. Coupable de l'avoir aimé. Coupable de l'aimer encore, toi qui es toujours en vie alors qu'une petite fille fragile a perdu sa maman. Finalement, il n'y a pas que Seth qui te ronges de l’intérieur, à bien y réfléchir...
C'est la tête que tu mérites d'avoir arrachée. Pas uniquement le bras ou le cœur.

« Oui, aide moi Tibère... Aide-moi, car je sombre... » Tes yeux sont suppliants alors qu'il t'avoue que tu es la seule à pouvoir le faire...
Mais alors il joue, et ton esprit vif sait rebondir sur cette perche qu'il te tend tandis que même ton corps suit le mouvement en cherchant le contact de son bassin comme on quémanderait une petite douceur.


Je t'aurais sans doute laissé faire consciencieusement ton travail, Tibère. Mais ce n'est sans doute pas quelque chose d'efficace sur moi. J'ai essayé d'oublier entre les bras de tant d'hommes que pour moi ils finissent par tous être aussi ennuyeux et fades. Même les sauvages ! Il me faut une autre sorte de remède...

Mais malgré ce que tu avoues, lorsqu'il se décolle de toi, tu te sens comme abandonnée. La chaleur de son corps partie, tu frissonnes même entourée des vapeurs d'eau chaude dans la salle, ton regard fatigué et triste dans le sien. La conversation t'as troublée, tu ne sais plus vraiment où tu en es, ce que tu dois faire. Il a dit ''prends ta respiration''... Tu ne le fais pas quand tu disparais sous l'eau.

Panique. Tu n'entends plus. Tu ne vois plus, tes yeux fermés machinalement pour éviter l'agression de l'eau, tu ne peux plus parler de peur de perdre le peu d'air qui te reste. Tes mains cherchent la surface et les bras de Tibère. Tes doigts s'y cramponnent mais il est plus fort que toi et te maintient. Les réflexes de guerrière prennent le relais et tu veux te débattre, te sauver. L'instinct de survie après l'effroi paralysant. Tes jambes aussi cherchent appui sur le mur du bassin pour te donner plus d'élan, mais elles glissent et n’adhèrent à rien.
Tu penses à ton chien qui a peur de l'eau. A ce jour où Seth voulait apprendre à nager. Il a failli se noyer, l'idiot, par ta faute. Par son orgueil et ton manque de patience. Tu as cru le perdre devant tes yeux. La peur qui t'as étranglé sur le moment n'avait jamais été si forte. Plus encore que de voir ton enfant mort avant d'être totalement né. Lui avait tout obtenu de toi, tu ne pouvais pas le perdre sans te perdre aussi. Et pourtant... Et pourtant...
Tu ne te débats plus.
Tes yeux s'ouvrent doucement sous l'eau claire et tu vois, trouble, le visage encadré de cette blonde auréole, il te maintient ici et dans le calme de l'onde, tu entends ses dernières paroles. ''ne regarde plus derrière toi. C'est terminé.''

La colère, la haine, la douleur, l'amour, telles une encre gluante se réunissent dans ta gorge pour sortir par ta bouche en même temps que le peu d'air qu'il restait dans tes poumons. Dans les bulles, le visage magnifique de l'homme de ton passé.... Il s'éloigne, s'éloigne... disparaît à la surface avant d'être remplacé par celui de Tibère.
Tu ne le vois plus nulle part. Enfin. Tu ne le sens plus en toi. Tu en aurais pleuré si tes yeux n'étaient pas déjà brûlés par une eau qu'ils n'ont pas produite. Tu aurais crié de te sentir vide de tant de contradictions, de douleurs, de pensées sombres. Tu as envie de t'endormir tellement tu te sens apaisée.
Les ongles plantés dans les bras de ton sauveur se desserrent doucement et tes doigts deviennent caresse, tant la force les a quittés, avant de chercher lentement son torse pour ne pas rompre se contact délicat.
Le calme qui t'habite est si complet que tu ne sais plus si tu es encore sous l'eau ou non... Si tu finis par t'endormir, te noyer ou simplement respirer à nouveau... Plus rien... Tu ne ressens plus rien...
La paix... Enfin.

_________________
Armand


Ploc ploc ploc ploc

Une fois que ses doigts avaient longuement caressés l'ondée, les gouttes roulaient doucement avant de s'écraser sur l'eau, cassant la surface d'un bruit régulier et cristallin.
Les yeux noisettes du courtisan se perdaient dans les ridules occasionnées alors que la conversation commençait à l'ennuyer. Rien d'excitant dans tout cela.

Il pensait avoir connaissance des jeux coquins du couple alors qu'ils ne faisaient que parler de niaiseries. Selon Armand l'amour n'était que futilité et se perdre dans son jeu était inutile et blessait plus qu'il ne donnait de bonheur. L'image de ses parents, couple de misère engoncés dans des vêtements bien trop resplendissant pour ce qu'ils étaient.

L'ennui le rongeait faisant s'échapper un soupir de ses lèvres. Alors qu'il songeait à prendre congès, deux évènements se produisirent.

La blonde donna une information qui ne lui était pas destiné mais dont il prenait note, après tout, ne savait-on jamais, peut être un jour aurait-il besoin de ses services. Donc, écurie ou bains, les deux endroits lui convenaient tout autant et son imagination lui permettait de visualiser diverses scènes toutes plus alléchantes les unes que les autres.

Le deuxième événement qui le fit totalement sortir de sa torpeur fut le clapotis produit par le couple. Un coupe d'oeil à ceux-ci et il comprit que cela ne provenait pas d'un quelconque ébat coquin mais plutôt d'un baptême mal engagé.
En effet la tête de la femme était maintenue sous l'eau. Si le commun des mortels irait à la rescousse ou demanderait si tout va bien, Armand se tourna vers la médicastre et lui lança :


Peut-être aurez vous la chance d'avoir un client, jolie Flore.

Petit sourire en coin tandis que le jeune homme ne portait déjà plus attention au couple qui l'intéressait bien moins que la Fleur à ses côtés.
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