Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Réunion

Etienne_de_ligny
Depuis son retour, le bureau du Griffé avait été soigneusement dépoussiéré et nettoyé. Au centre de la pièce, le meuble avait été choisi massif afin de laisser entendre aux convives que seul, les entretiens ici lieu avait leur place. Pourtant, de part et d'autre de cette pièce en bois, deux étagères étaient apposées contre les murs. Celle de gauche contenait sa collection de bouteilles d'absinthe, ainsi que les pièces et diverses carafes permettant de la servir. Du côté droit, loin des éloges faites à la Fée verte, ce sont les connaissances qui sont mises en avant. Pourtant, ces ouvrages conservés avec soin ne font nullement l'apologie du Très Haut et de ses desseins, la luxure et les libres pensées y règnent en maître. D'ailleurs, parmi ces derniers, se cachait les premières ébauches interdites, d'une science prohibée, la médecine. Néanmoins, ce ne sont ni pour les ouvrages, ni pour le spiritueux que tous les employés du lupanar avaient été conviés. Il s'agissait pour le Griffé d’asseoir son autorité et officialiser son retour.

Loin d'être aussi diplomate et bon parleur comme le Comptable, loin d'être aussi discret et mesuré qu'Adryan, Etienne n'avait pour lui que le charisme et le tranchant de sa verbe. Prêt à tout pour rendre honneur à sa famille, pour offrir à sa sœur unique un dessein autre que le sien, le noble avait appris le sens du sacrifice et des responsabilités. Pourtant, loin du luxe de son appartement et du caractère pédant de ces soirées mondaines, le Griffé, par une promesse, s'était voué à une autre cause, celle du Lupunar et de ses habitants. Ce fût d'ailleurs pour eux, qu'il dû mettre entre parenthèse son deuil, pour Lui, qu'il dû passer outre sa rancœur et sa jalousie. Désormais, le lupanar s'était gorgé de nouveaux employés et outre le besoin de les connaître enfin, c'était l'occasion pour le noble d'annoncer d'autres nouvelles, en la personne de Carys.

Âpreté pour la réunion, le Griffé avait revêtu une chemise blanche, volontairement ouverte par le col. Qu'importe les cicatrices, et autres stigmates, ce fardeau était désormais assumé et acquis. De même, pour parfaire la tenue, les braies noires étaient surmontées d'une ceinture en cuir marron. Prêt, le Griffé se dirige désormais vers le côté gauche de son bureau pour s'emparer d'une large carafe d'absinthe. Unique et conviviale, cette dernière était confectionnées de telle sorte que plusieurs convives pouvaient profiter, dans un même temps, du spiritueux et de ses effets.

Bien, tout est prêt...Il ne reste plus qu'à les attendre...

_________________

L'Aphrodite, une invitation indécente.
Esmee_
Une convocation à une réunion.
Encore.
Depuis quelques jours, il semble que tout le monde se soit donné le mot pour me convoquer. Quand il ne s'agit pas de mon grand frère en perdition auquel je prête une épaule pour qu'il assèche ses larmes tout en devant, moi, faire preuve d'un stoïcisme hors du commun face à la torture qu'il m'inflige ; d'une Meneuse de sœur qui réussit à m'arracher un regard de surprise joyeuse lorsqu'en tout et lieu des piques et autres joyeusetés à laquelle je me suis habituée de sa part, Arsene s'enquiert de moi et se propose de me former plus avant, à l'art d'une nouvelle arme, la rapière, et aux combats à mains nues.
Je m'éveille plus tard qu'à l'accoutumée aujourd'hui, il faut dire que les jours passés furent plutôt chargés en diverses actions pour ma part. Il est très rare que j'ouvre quand je n'attends personne et le bon voisinage n'est pas vraiment une relation que je cultive. C'est un messager qui se trouve à ma porte.Et à la lueur de ce nouveau jour, c'est le Directeur de l'Aphrodite qui convie tous les membres du Lupanar.

Lui. Je l'ai aperçu une fois au détour d'un couloir et j'en ai gardé un souvenir troublant. Cette fulgurante lueur décelée dans son regard, qui semblait étrangement si reconnaissable pour moi qui porte Damnation, la verrai-je aujourd'hui encore ?

Je n'ai pas de temps à perdre. J'ai une filature en cours qui me prend une bonne partie de mon temps. J'ai une famille qui en fait tout autant. Je suis fatiguée, frustrée par des sentiments qui sont hors de ma portée, et ma patience en ce moment est au plus bas.
Je veux juste me débarrasser de cette réunion et m'esquiver. J'ai mon air farouche et désagréable des mauvais jours.

Oui mais voilà. Du moment où mes yeux se posèrent sur Etienne, je sus que mes jours d'insouciance étaient désormais comptés. C'est mon instinct primaire qui me le souffle.
Mon regard braqué sur le Directeur, je sens l'atmosphère des lieux se charger d'électricité, à peine suis-je entrée dans la pièce.
Il me paraît toujours aussi fascinant. Il est tout en muscles. Ni trop, ni pas assez, juste ce qu'il faut pour susciter le fait que je m'en aperçoives. Il possède une contenance et un détachement qui permettent tout de suite de savoir qui est le grand patron ici. Cicatrices et stygmates me sautent aux yeux sans que pour autant je n'en détourne mes jades. Je le dévisage sans vergogne et je n'ai pas besoin de chercher longtemps pour déceler de nouveau cette même lueur dans le regard étonnant qu'il porte.

Je me reconnecte à l'instant présent, affichant un air neutre et impassible sur mes traits délicats. Une simple entrée en matière.


« - Bonjour. Esmée Corleone. Femme de main. »

L'oubli et le repos attendront. J'ai réunion aujourd'hui.
--Lucie_
A peine le pied fin dégoulinant d’eau posé sur le plancher, qu’une salve de coups frappés à la porte fait sursauter la blonde qui manque de glisser et de se retrouver le séant au sol. Une légère grimace s’ébauche, le cœur battant et la main crispée au rebord du baquet avant d’inviter l’importun à entrer. Elle s’entoure d’un drap propre, le velours se pose sur la servante qui lui tend un pli. La main fine prend possession du vélin, Lucie le tourne et le retourne entre ses doigts puis après avoir remercié la jeune fille, elle le décachette. Un sourcil s’arque, les prunelles observent le délié de l’écriture raffinée, les mots l’invitant à rejoindre le bureau du Directeur de l’Aphrodite. Réunion sans précision sur l’horaire, un ordre donc à venir promptement. Le regard se plisse alors que l’échine reçoit la morsure d’un frisson glacial, l’esprit se souvenant d’un Romain au visage glacial lorsque Dacien se trouvait à terre sous les coups d’Adryan au bal de fin d’année. Depuis elle l’a à peine aperçu, l’étrange angoisse qu’il disséminait en elle l’amenant instinctivement à l’éviter soigneusement. Il a ce charisme qui donne le ton de sa personnalité, cette aura dont elle ressent une certaine noirceur et qui lui donne à penser qu’il ne doit pas être bon d’être dans sa ligne de mire.

Le drap glisse au sol, puis elle s’apprête. Un dernier regard au reflet du miroir, la main fine lisse la soierie bleutée de la robe puis emprisonne quelques mèches rebelles de son chignon. Satisfaite, elle prend le chemin du bureau d’Etienne, un temps d’arrêt est marqué devant la porte ouvragée sur laquelle elle frappe deux coups francs puis imprime une pression sur la clanche afin de l’ouvrir. Sa poitrine s’oppresse tant la lourdeur électrique laisse son empreinte dans l’air ambiant. Doucement elle referme la porte derrière elle, le velours se pose sur Etienne et s’en détourne pour rencontrer le minois d’une femme qu’elle ne connaît pas. Le visage s’incline en guise de salut, les hanches chaloupent au rythme des pas légers qui amènent Lucie à se positionner à l’opposé de l’autre femme en une parfaite symétrie.


Bonjour, je suis Lucie, courtisane.

Rien de plus, d’un naturel peu bavarde, elle aime donner juste l’essentiel. Plutôt observatrice que grande oratrice, l’écoute et la discrétion ont bien des avantages. Le menton relevé donnant un port altier à son visage, les noisettes veloutées observent Etienne en silence, captent les offenses à même la peau puis prennent la liberté de céder à l’étude des carafes et bouteilles ornant l’étagère près d’elle tandis que l'index enroule une mèche encore humide.
--Adryan
Le pas long, le visage fermé.

Le Castillon ne venait que pour l’amitié le liant au Griffé, et par ce substrat indélébile de soumission qu’il portait au ventre grotesque de l’Aphrodite. L’effort était lourd, sans pourtant parvenir à vouter ses épaules faussement insubmersibles. Ce soir c’était rue de l’Orangerie. Ce soir pourquoi, quand il devait rester trois jours de répit ?

Ne voir personne, c’était tout ce dont Adryan voulait pour juste se recroqueviller sur lui quelques heures avant de se soumettre. Encore. Ne voir personne pour n’éveiller pas plus de colère et de noirceur. Ne voir personne pour n’éveiller pas plus de soupçons ou d’inquiétude. Ne voir personne et surtout pas Elle et lire encore cette crainte diffuse dans ses prunelles noires. Ne voir personne pour ne pas vomir son épuisement devant tous. Pourtant la porte s’ouvrit sur le bureau d’Etienne, car justement, il fallait les voir pour ne pas être vu.

Pourquoi ce soir ? Pourquoi la semaine était grignotée de sa moitié ?

Pourtant le visage Castillon, se construisant une façade presque ordinaire malgré les cernes, se releva vers l’ami d’une esquisse de sourire.


Etienne. D’un bref hochement de tête, il salua les deux femmes déjà présentes, cette blonde qui semblait confusément hanter ses pas, et cette fichue joueuse qui n’avait commis qu’une seule faute. Se trouver sur le chemin de son père. En cet instant même, bouffi de révolte et d’injustice, il aurait voulu la jeter dehors pour ne plus jamais croiser ce regard de biche d’ores et déjà coupable d’un engrenage dont elle ne savait pourtant rien. Le regard gris glissa sur les étagères sans pourtant les voir. Comment vas-tu ?
Armand


Nouvel arrivé depuis peu, il ne savait si le directeur faisait régulièrement de ces réunions nécessaires au bon fonctionnement de l'établissement.
Armand n'était pas du genre à obéir de manière générale. Mais il avait déjà eu une conversation avec Etienne voilà un moment de cela concernant ce lieu et c'était cette conversation qui lui avait donné envie de se vendre dans cet établissement. Aussi il lui plaisait d'entendre ce que l'homme de bien avait à dire, ne serait ce que pour revoir le vairon charismatique.

Il n'était pas le premier arrivé, mais pas non plus le dernier. Il laissa s'échapper un
« bonsoir » nonchalant à la gente féminine avant de saluer d'un signe de tête le patron et de finalement lancer un sourire chaleureux à Adryan qu'il était, somme toute, très heureux de cotoyer de nouveau.

Si les deux hommes savaient qui il était, ce n'était pas le cas des deux autres femmes, aussi se présenta-t-il :


Armand de Grayac, courtisan.

Une fois les présentations faites, il s'adossa avec indolence contre l'un des murs, ayant un regard acéré sur le milieu qui l'entoure.
Nej_ma
C’est avec une légère angoisse que l’Orientale se préparait pour rencontrer le directeur de l’Aphrodite. De son absence, des rumeurs vraies ou fausses qui courraient au sujet d’Etienne, Nej’ma n’en retenait rien. Pourquoi avait-il été absent ? Aucune idée. La maison avait continué de tourner, c’était ce qui importait. La véritable angoisse pour l’orientale était simplement de ne pas connaître le directeur, et de la conduite à adopter avec lui. Devait-elle s’habiller comme elle le faisait pour la maison haute, pour les soirées, devait-elle porter ce masque qu’elle servait aux clients de l’Aphrodite ? Ou bien devait-elle s’habiller plus sobrement, privilégiant le naturel ? Elle ne savait pas à quoi s’attendre, ni comment ils allaient être jugés. Le bijou manquant était comme une cicatrice ouverte, elle se sentait mise à nu. Pas de voiles pour la réunion. Elle misa pour une robe sans manches longue de lin beige, cintrée et seyante assortie d’une ceinture de coquillages, ses éternels bracelets d’or cliquetants et les cheveux libres dans le dos.
Elle toqua à la porte pour annoncer son entrée. Elle avait calculé l’instant pour ne pas être la première à entrer, ni la dernière. Elle salua les présents, et observa la pièce de ses onyx, puis observa de plus près le directeur, à loisir.


Bonsoir. Nej’ma, courtisane.

C’était avec une franche curiosité qu’elle observait le directeur et l’environnement, son aura, l’attitude des autres, notamment Adryan. Instantanément, des souvenirs confus puisqu’elle avait bu plus que de raison ce soir-là lui revinrent en mémoire. De la violence, le déchaînement des coups, le visage de Dacien. Un léger frisson de malaise la prit et elle se campa non loin d’Esmée, la femme de main, de manière à occulter de son champ de vision le Castillon. Sans la connaître, elle se sentait en sécurité aux côtés de la Corleone.
_________________

        Il n'est point de bête plus indomptable qu'une femme...
Varinia
une réunion avec la direction, somme toute assez banale dans un endroit de cette réputation, pour autant la brune n'était pas très à l'aise,elle connaissait très peu de monde et avait l'impression d'avoir quelques difficultés à s'intégrer, peut être que cette réunion faciliterais les choses pour la suite,elle ne demandait que ça s'ouvrir à cette nouvelle vie qu'elle avait choisit
elle ne connaissait rien du directeur hormis son nom

elle chercha une tenue sobre, ce n'était surement pas le moment de se démarquer, chacun allait surement étudier de près ou de loin chaque personne présente autant être relativement naturelle, une robe sombre, les cheveux relevés elle se dirigea vers le lieu de la réunion, prit une grande inspiration avant de frapper deux fois et d'entrer ...

la pièce sobre avait déjà accueilli d'autres personnes qu'elle salua d'un mouvement de tête, son regard s’arrêtant sur celui qu'elle pensait être le directeur


bonsoir, varinia future courtisane

légère inclinaison de la tête avant de se positionner près de l'orientale, celle qui avait attisée sa curiosité à son arrivée
Alphonse_tabouret

Alphonse n’était rentré qu’au petit matin, désertant l’Aphrodite de plus en plus souvent pour noyer ses nuits dans d’autres parfums que ceux de la proximité d’Etienne, addictive fragrance qui embrumait ses tempes et enfiévrait son corps si aisément qu’il lui fallait employer le chaos bienheureux des nuits blanches pour espérer y survivre.
Depuis son retour, Faune et Griffé s’attachaient à une entente cordiale, et ce qui avait été une délicate composition les premières semaines de cette nouvelle cohabitation avait fini par trouver un équilibre au fil d’un nouvel horizon, et si parfois les résolutions ne trouvaient qu’à se dissoudre à leurs appétits, alchimie dont l’un comme l’autre était incapable de se défaire sans se dénaturer, il n’en demeurait pas moins une prudente distance que ne contredisaient que les regards égarés au silence des âmes amantes.

Une poignée d’heures avait été consommée au creux d’un repos lourd et aviné, ne laissant émerger le Chat que quelques instants avant que l’heure n’annonce le début des festivités, et le détour par un baquet d’eau pour se rafraichir la nuque s’était éternisé dans le reflet d’un miroir intraitable, abandonnant l’animal aux reliquats diffus d’une altercation passée, volutes d’une nuit désormais lointaine dont les estampes bleuies se lisaient encore çà et là le long du corps dénudé. Le regard noir s’attarda, inflexible sur le visage cerné lui faisant face, poussant un soupir et balayant la fatigue d’une dernière vague avant de se vêtir et de descendre retrouver les appelés.

Pas lents et désinvoltes, éternelle attitude féline quelles que soient les circonstances, le comptable poussa à son tour la porte du bureau sans pour autant y frapper, délayant un simple sourire courtois aux donzelles déjà présentes sans pouvoir s’empêcher d’y appuyer l’esquisse du narquois en sentant la tension indescriptible que seul Etienne savait éveiller aux chairs femelles sans même les toucher. Adryan n’eut droit qu’à un hochement de tête, Chat taiseux qui n’aurait jamais dépensé la moindre syllabe en trop pour le Parasite, s’attardant à serrer la main d’Amand dont la silhouette n’était pas inconnue à force de trainer au comptoir de la Maison Haute, avant de venir prendre appui au bureau directorial aux cotés de De Ligny, jetant un regard sur l’assemblée. De tous ici présents, il avait signé les contrats, et s’il ne les avait vu pour la plus part qu’à la faveur du vélin à leurs arrivées, tel était le privilège du comptable : savoir nommer chacun d’eux à défaut de les connaitre.

Répudiant l’absinthe d’un regard, il chercha en vain la présence de l’ambre pour ceux dont la fée verte avait le gout des cendres, et ne la trouvant pas, se contenta de cueillir les fractales du Griffé pour y glisser un reproche silencieux autant qu’exagéré, corrompu d’un sourire amusé contredisant volontairement la gravité de la remarque adressée au velours des prunelles.

_________________
--Dacien2
Un pli lui imposant une réunion avec Etienne. Merde…..Dacien se posa un instant sur sa couche. Assis, le papier encore dans la main et de réaliser qu’il allait tous les voir. Lui qui préférait les éviter le plus possible, le voilà confronter à une appréhension non envisagé. Il les affrontait bien assez comme cela, chaque soit où il offrait ses services. Pourtant, le Patron souhaitait le voir. Réunion qui semblait importante. Assez importante pour ne pas décliner l’invitation.
Se levant, il enfila sa veste et se dirigea dans le bureau d’Etienne. Deux coups à la porte quand il enclencha le ressort d’ouverture pour pénétrer dans la pièce. Un pas à l’arrêt en observant les présents. Quelques secondes de perdition en voyant le Comptable, le Castillon, Nej….Des têtes dont il ne connaissait le nom et, celle qui lui donnait ce goût acerbe de rester fier et fort, Lucie. Son minois passa de la crédulité à l’assurance quand ses pas s’enchainèrent pour la rejoindre. Juste un….


Bonsoir.

…..Sans étayage et de poser un bras à sa taille machinalement. Le vert s’imprégna doucement du velours ambré et de lui sourire finement alors que sa cicatrice laissait apparaître une fossette. Ses lèvres arrivèrent à son lob et en sourdine, la question de savoir s’il n’avait pas encore commencé. Il s’en serait voulu de débarquer en plein milieu du discours patronal quand ce n’était pas sa volonté. Dacien, pour une fois, préférait se faire tout petit.

Adelaide.


C'était la première fois qu'elle était convoquée à une réunion par le Directeur des lieux. Que pouvait être l'objet de cette dernière? Elle se posait des questions, curieuse de savoir ce qu'elle entendrait et apprendrait lors de ce regroupement de travail. Elle avait croisé Etienne au tout début, puis plus le temps passait, moins elle l'avait aperçu pour ne plus du tout le voir. Que cachait cette absence? Elle n'en avait pas la moindre idée, peut être qu'elle aurait une partie de la réponse.

Après s'être préparée dans sa chambre, les cheveux ballants, des jupons marron et un corset dans les tons beige, la Flamboyante se rendit là où elle était convoquée. Elle allait voir tout le personnel de l'Aphrodite en une seule fois, dans un contexte qui n'est pas celui de d'habitude. Il y avait déjà du monde d'arriver, la jeune femme inclina la tête devant tous, un petit sourire aux lèvres, presque timide de les voir. Il y avait Alphonse aussi, cela fait longtemps, bien trop longtemps, qu'elle ne l'avait pas vu aussi...


Bonsoir tout le monde.

Pour le moment, il n'y avait rien de plus à ajouter que ces quelques mots. Rapidement elle alla prendre place, attendant que les autres arrivent et que la réunion commence...
Flore_
Première journée, première rencontre. Flore avait mis un certain temps à se décider, pesant le pour et le contre, se demandant s'il lui serait encore possible d'officier, même au sein d'un lupanar, mais la réponse envoyée à Alphonse la veille au soir suite à sa proposition avait finalement été positive. Longtemps ce matin là, ses prunelles s'étaient égarées sur les murs en pierres de l'Aphrodite, pas hésitant à entrer, reculant parfois, sourcils se fronçant à l'évocation de certains souvenirs qui revenaient la hanter. Et puis, après une grande respiration, le poing de sa dextre s'était abattu sur l'huis qui s'était ouvert une poignée de secondes plus tard, se refermant sur le médecin maintenant avalée dans l'antre du bordel. On l'avait conduite à travers le dédale de couloirs et de portes et encore quelques heures après, il lui était totalement impossible d'y retrouver son chemin. Son arrivée fut faite de découverte de son nouveau lieu de travail, de personnes croisées, de prénoms à peine retenus, il lui était encore difficile de tout emmagasiner tellement les informations furent légions pour celle qui, depuis plusieurs mois déjà, s'était attachée à garder le minimum d'activités et de contacts humains. Enfin, l'information d'une convocation à une réunion dans le bureau du directeur arriva jusqu'à elle, la faisant tressaillir quelques instant, elle qui, jamais, n'avait été sous les ordres de quelqu'un à part ceux de son père.

Peu encline à se souvenir du lieu où la pièce se trouvait, Flore demanda quelques fois son chemin avant de se retrouver à suivre une silhouette fine rehaussée de boucles rousses. Sa senestre se posa sur le bois de la porte qui se refermait déjà devant elle pour l'ouvrir, la brune trouvant alors une pièce déjà bien remplie et, ne pipant mot, son regard s'attarda sur chaque personne, détaillant les visages, les corps, songeant que peut-être bientôt, certains se retrouveraient entre ses mains. Ses prunelles s’amarrèrent quelques instants sur les marques corporelles visibles de celui qui était pour l'heure un inconnu. Et enfin, elles allèrent cueillir Alphonse, seul être dans la pièce dont Flore avait déjà vu le visage et entendu le son de sa voix. Un hochement de tête s'en suivit avant de lâcher un
« Flore » à l'attention des autres d'une voix pleine de flegme, sans préciser quel serait son rôle parmi eux, ils auraient tous loisir de le découvrir bien assez tôt. Quelques pas la séparèrent du lieu où elle se planta, attendant la suite, aucunement au courant des événements qui avaient secoué le lupanar ces derniers mois.
Angellus
Une réunion. Il se demandait bien ce qu'il avait à foutre le dedans lui qui se contentait seulement d'ouvrir des portes. Le blond enfila ses bottes et partit en direction de l'Aphrodite ayant décidé d'y assister. En tant que nouveau pas se présenter aurait fait mauvais genre, quoi qu'avec un peu de chance son absence n'aurait pas été remarqué , bien qu'il était sur que la blondinette espionne aurait tout balancé à la minute.
La porte s'ouvrit, le blond entra dans le lupanar bien trop calme à cette heure, ou du moins à cette journée où la plupart des "habitants" devaient déjà être dans la salle de réunion.
Un léger soupir, il se rendit au bureau du "patron", il l'avait déjà croisé une fois, ça c'était plus ou moins bien passé, espérons que cette fois ça ne serait pas pire et qu'on n'avait rien à lui reprocher . Se mettant un peu derrière les autres, s'adossant contre un mur, calme, silencieux, habillé sobrement, il se contenta de dire un simple :


Bonsoir...

_________________
--Aalis
A son tour elle se présenta, "conviée" qu'elle était à la réunion de l'endroit où elle officiait depuis peu en tant qu'employée. Se faire ombre, lui avait-on toujours dit. Elle se souvenait l'adage, la consigne, la sacro-sainte instruction : quand tu es dans une pièce, on doit la croire vide. L'enfant même savait être sage et se faire discret, sauf aux moments inopportuns, évidemment, un peu comme ces pleurs qu'on entend dans les églises lorsque tout n'est que recueillement, prière, silence. Enfin, la question ne se posait pas à l'heure actuelle, une bonne vieille s'occupait du bambin pendant ses heures de travail.

Elle actionna la poignée après avoir longuement hésité, main à fleur d'elle, et fit aussi peu de bruit que possible dans l'espoir qu'on ne la remarquât pas. Ci-fait, elle pénétra l'endroit prestement et attendit en retrait, après un baragouinage de "bonjour" mêlé d'appréhension, de gêne et de timidité.

Elle était là, en tout cas.
--Carys


Un projet un peu fou, discuté des heures lors qu'ils se retrouvaient seuls au pas, montures épuisées de ces lieues avalées trop vite, gavées de poussière et chemins tortueux. Une maison de jeux croquée, prenant vie sur les feuilles étalées à même le sol dallé devant l'âtre de Moulicent où certains soirs le vicomte l’entraînait, un engouement presque enfantin chevillé aux tripes et aux doigts fins traçant ça et là mots et lignes.
Lui le sans cause, l'apostat aux vents mauvais, l'indifférent infidèle, avait fini par trahir tous ses principes blâmables et à succomber à la singularité de ce jeune noble fougueux, exaspérant d'inconséquence, et il se retrouvait là dans ce bureau inconnu, pouces à la ceinture, entraîné par les désirs d'un autre.

Il lui avait tenu un discours enflammé sur les paris, le jeu et le vice, les traits illuminés, le regard pétillant d'envie devant un nouveau jouet fragile, une moue peu à peu esquissée à la rencontre d'une réalité indomptable en l'état: confier l'ensemble à une personne de confiance s'imposait.
Carys n'avait pas été difficile à convaincre, pesant rapidement le pour et le contre des changements induits. Il ne battrait pas la campagne en quête de petits coups entre deux services rendus au vicomte, en cas de pépin il ne serait pas loin, et la capitale s'étendrait tout autour de lui, riche de ses miracles, filles légères, mœurs dissolues, riches désœuvrés à dépouiller. Un point du chute aussi agréablement placé qu'un grain de beauté entre deux seins.

Les azurs parcoururent le lieu de long en large, son occupant principal et les subalternes égrainés un à un par l'entrée franchie plus tôt le pas lent, observateur économe du geste et de la parole tant qu'elle ne lui était donnée. Un signe de tête suffirait en attendant d'être appelé, laissant les présentations trouver leur place au bon moment et un petit air piquant au coin des lèvres installer une distance raisonnable avec chacun. Il serait toujours temps de pousser plus loin les préliminaires selon l'humeur et les dispositions.
Esmee_
Temps qui s'égrène dans un silence absolu.

Et moi j'essaie d'occulter la douleur, la colère, ce sentiment d'injustice qui me taraude. Mais l'Horreur et la Damnation elles, font bien partie de mon être. De mon âme. Le sourire opale d'écorchée vive qui est en moi, déchire l'encre du ciel d'un trait moqueur, comme une ironie qui me surveille et se rit de mes malheurs, comme un voile cruel, halo de cendres froides, fait de bris de vies consumées. Je me sens comme souillée dans le corps, et mes attributs de velours et d'encre, dans cette élégance pouilleuse dont je me pare. Et cet amas gronde, pulse, émane, comme une impression faite chaleur, le mélange de tous les bruits, salmigondis de cris, de pleurs, de chuchotements ; braillement éructé, hurlement primaire, c'est l'Echo de ma Damnation.

Comme un fauve jaugerait un autre fauve entré sur son territoire. J'observais Etienne.
Je pouvais percevoir un magma bouillonnant d'émotions uniquement en posant mes jades pâles dans les lueurs damnées du De Ligny. Etrange impression que cette damnation est aussi présente dans son esprit que dans le mien. Depuis des mois maintenant, je ressentais cette chose qui me saisissait les tripes au plus profond de mon être. Je voulais faire taire tout ça... Tu le peux... me disait cette voix intérieure qui était mon seul compagnon depuis des semaines, cette voix que j'appelais la Bête et qui contenaient les aspects les plus sombres de ma personne, ceux que je refusais de laisser sortir.La pulsion morbide d'une Damnée. Voilà bien une chose qui était universelle et intemporelle.
Ces derniers temps, j'allais volontairement au devant de tout danger. Je suis une survivante et mon corps est désormais celui d'une prédatrice.
Un choix conscient de la marginalité offerte par le mal le plus obscur. Enfanter avec joie de l'Horreur. Pour une moitié de sang et de chair communes, pour des prunelles identiques. Le Paradis m'a été ôté.

Face à moi, je Le fixais sans ciller, découvrant un regard aux prunelles envoûtantes. J'avais hâte que l'entretien se termine. L'écouter serait comme une marque de faiblesse ou une soumission. Je n'étais pas soumise, j'étais forte, j'avais du caractère et c'est cet état d'esprit qui m'avait mené ici. J'aurais pu mourir des milliards de fois et ça n'était pourtant pas arrivé. Ne vois pas ça comme de la soumission, c'est plutôt de la fidélité. Ma Damnation savait comment me prendre par les sentiments, elle était moi, elle savait que je détestais toutes formes de trahison, que j'étais quelqu'un de loyal quand je m'étais lié à une personne par quelques formes que ce soit.

C'est en portant le regard autour de moi que je m'aperçois vraiment que la pièce s'est remplie peu à peu. Les membres de l'Aphrodite, Colosse faite d'ombres et d'angoisses, qui nous entoure, nous avale, nous digère et nous crache ; qui nous compose, que l'on fait vivre, et qui s'alimente en permanence des cris étouffés qui éclatent au fond de ses ruelles, ces artères qui finissent dans la nécrose et le pus d'une lie nocturne inavouable.

Et j'esquisse un léger sourire en direction de ma voisine. Une courtisane que j'avais déjà aperçue lors d'une soirée précédente, et qui est venu se placer près de moi.

Je détourne les yeux, comme la culpabilité sur une honte que je porte désormais et les reporte sur l'occupant du bureau dans lequel nous sommes.
J'observe Son allure, l'esprit plongé dans cet inconfort qu'Il me provoque. Une effluve sauvage, une odeur de sang et de fauve, comme un hurlement bestial, une odeur animale. Prison de chair et d'os, de logique et de raison, devant moi s'étale le gâchis d'une âme, comme une existence pauvre. Je le perçois dans sa vraie nature, cet homme maudit. J'ai le goût du sang sur la langue, la sensation de la peau qui se déchire sous la griffe. Je cherche en lui la même chose que moi : Damnation. Et d'un geste fluide, ma gueule en avant, j'incline son obsession et j'avale sa convoitise, comme une provocation.
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)