Camillle_
La consigne avait été claire, se rendre dans son bureau une fois Adryan avisé de son retour. Anxieuse, la courtisane l'est surtout qu'à défaut de respecter le délais imparti, deux semaines avait été nécessaires pour panser les plaies, estomper les bleus et soulager le saillant de ses hanches. Prête désormais à redorer la tenue de courtisane, l'esprit soulagé par la présence de son Mentor, Camille s'avance jusqu'à la porte du Comptable. Devant la porte épaisse, le souffle se coupe et le palpitant s'emballe. Elle sait que son sort dépend uniquement de Sa décision, que son retard jouera en sa défaveur, que son goût pour l'herboristerie entachera le jugement du Comptable, qu'une fois encore, un homme décidera d'elle. Hésitant un instant, elle essuie la paume de ses mains sur sa robe avant de rattacher les quelques mèches volages qui peinent à se restreindre à cette simple queue de cheval. La salive est ravalée, les iris sombres scrutent le couloir, épiant bruit et silhouette sans trouver, âme qui vive. Aucun élément ne pourra la sortir de cette torpeur et lui susciter la fuite. Pas cette fois.
Trois coups sont portés contre le bois de la porte et le temps se fige jusqu'à ce que l'invitation sonne son trépas. Découvrant pour la première fois le bureau du Comptable, Camille relève le menton. Si elle suinte la crainte et l'appréhension, c'est fière qu'elle tente de combler ce manque d'assurance. L'enjeu est trop grand pour louper cette entrevue. De Lui, dépend sa condition de courtisane, sa sécurité et sa présence aux côtés d'Adryan. Pourtant, loin de se moquer du destin, la Vipère sait que de ces maux, elle est l'unique fautive. C'est elle qui conserva le silence quand Dacien lui vola ses plantes pour violer son Mentor. C'est elle qui énamourée conseilla des soins qu'elle ne pu prodiguer. Elle qui rongée par les maux d'une Couleuvre quitta l'établissement et la sécurité pour devenir l'esclave et l'objet d'un sadique. Elle, qui malgré la clémence du Comptable s'offrit deux semaines supplémentaires. Alors, l'appréhension est compréhensible tout comme la crainte et l'angoisse. Devant lui, il lui serait aisé de supplier, de prier, mais qu'importe après tout, son orgueil même contraint, ne peut se résoudre à tant d'avilissement.
J'ai vu Adryan. Il sait tout. Cela reste une entrée en matière raisonnable...
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Trois coups sont portés contre le bois de la porte et le temps se fige jusqu'à ce que l'invitation sonne son trépas. Découvrant pour la première fois le bureau du Comptable, Camille relève le menton. Si elle suinte la crainte et l'appréhension, c'est fière qu'elle tente de combler ce manque d'assurance. L'enjeu est trop grand pour louper cette entrevue. De Lui, dépend sa condition de courtisane, sa sécurité et sa présence aux côtés d'Adryan. Pourtant, loin de se moquer du destin, la Vipère sait que de ces maux, elle est l'unique fautive. C'est elle qui conserva le silence quand Dacien lui vola ses plantes pour violer son Mentor. C'est elle qui énamourée conseilla des soins qu'elle ne pu prodiguer. Elle qui rongée par les maux d'une Couleuvre quitta l'établissement et la sécurité pour devenir l'esclave et l'objet d'un sadique. Elle, qui malgré la clémence du Comptable s'offrit deux semaines supplémentaires. Alors, l'appréhension est compréhensible tout comme la crainte et l'angoisse. Devant lui, il lui serait aisé de supplier, de prier, mais qu'importe après tout, son orgueil même contraint, ne peut se résoudre à tant d'avilissement.
J'ai vu Adryan. Il sait tout. Cela reste une entrée en matière raisonnable...
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