Aelis
Son acolyte sur les talons, Aélis inspecta rapidement la masure d'un regard circulaire. Tout ici respirait la pauvreté et la moisissure, une odeur fauve vous picotait les narines.
La paysanne rougeaude alla remplir un panier en osier défraîchi de quelque vieux draps tâchés de graisse et exhalant des relents d'immondices. Les joues de la jeune fille pâlirent un peu sous son masque de cendre tant toutes ces odeurs lui étaient insupportables et lui donnaient la nausée.
Bientôt, la tante revint avec son panier, qu'elle claqua sans ménagement dans les bras de Stellie.
- Pierre !
Un gamin crasseux et maigrelet s'approcha des trois femmes.
- T'vas suivre ces deux gouges là, et tu r'garderions si qu'elles me volent pas mon linge !
Le ton était rude et sans appel. Le gamin les suivit jusque dans la charrette, et Aélis l'invita à y grimper. Ils parcoururent quelques mètres, puis les deux jeunes femmes stoppèrent l'attelage.
- C'est toi Pierre, le frère de Louise ?
- Oui-da, m'dame, mais elle avions disparu ces semaines dernières, la tante elle disions que c'estoit une belle dame du castel qui la prenoit pour en faire une souillon.
- Et tu l'as crue ?
Sans rien ajouter, dans un grand geste théâtral, la jeune fille souleva un drap qui recouvrait un grand panier d'osier. Louise en jaillit comme un diablotin hors de sa boîte, et se jeta en riant au cou de son frère. Une Louise propre et bien nourrie, vêtue convenablement et qui avait l'air de tout sauf d'une souillon. Elles les laissèrent se retrouver, et Louise résuma brièvement la situation à son frère aîné.
- Pierre, c'est mademoiselle Aélis, elle m'a prise dans sa graaaande maison pour les enfants qui n'ont plus de Papa et de Maman, et tous les jours je mange de la brioche !
Aélis reprit :
- Pierre, c'est toi l'aîné il me semble, le chef de famille... Le Duc Louis t'offre, à tes frères et surs ainsi qu'à toi-même, une grande maison, où il y a de la brioche tous les jours pour le goûter, et où tu ne seras plus forcé de trimer comme une beste.
Voyant sa jeune sur si épanouie, le jeune garçon n'hésita pas bien longtemps. Brièvement, ils mirent au point un plan. Il fit évader de la chaumière les deux enfants et le nourrisson qui y étaient restés, tandis qu'Aélis mettait les points sur les "i" à la paysanne.
Ils repartirent en direction de Saint Michel, tous serrés dans leur petite charrette : Aélis, Stellie, Pierre, 12 ans, Violette, 8 ans, Louise, 4 ans, Paul, 2 ans, et Catherine, 2 mois, chantant à tue-tête et riant gaiement. Et la première chose qu'ils firent une fois rentrés... Partager une bonne grosse brioche !
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La paysanne rougeaude alla remplir un panier en osier défraîchi de quelque vieux draps tâchés de graisse et exhalant des relents d'immondices. Les joues de la jeune fille pâlirent un peu sous son masque de cendre tant toutes ces odeurs lui étaient insupportables et lui donnaient la nausée.
Bientôt, la tante revint avec son panier, qu'elle claqua sans ménagement dans les bras de Stellie.
- Pierre !
Un gamin crasseux et maigrelet s'approcha des trois femmes.
- T'vas suivre ces deux gouges là, et tu r'garderions si qu'elles me volent pas mon linge !
Le ton était rude et sans appel. Le gamin les suivit jusque dans la charrette, et Aélis l'invita à y grimper. Ils parcoururent quelques mètres, puis les deux jeunes femmes stoppèrent l'attelage.
- C'est toi Pierre, le frère de Louise ?
- Oui-da, m'dame, mais elle avions disparu ces semaines dernières, la tante elle disions que c'estoit une belle dame du castel qui la prenoit pour en faire une souillon.
- Et tu l'as crue ?
Sans rien ajouter, dans un grand geste théâtral, la jeune fille souleva un drap qui recouvrait un grand panier d'osier. Louise en jaillit comme un diablotin hors de sa boîte, et se jeta en riant au cou de son frère. Une Louise propre et bien nourrie, vêtue convenablement et qui avait l'air de tout sauf d'une souillon. Elles les laissèrent se retrouver, et Louise résuma brièvement la situation à son frère aîné.
- Pierre, c'est mademoiselle Aélis, elle m'a prise dans sa graaaande maison pour les enfants qui n'ont plus de Papa et de Maman, et tous les jours je mange de la brioche !
Aélis reprit :
- Pierre, c'est toi l'aîné il me semble, le chef de famille... Le Duc Louis t'offre, à tes frères et surs ainsi qu'à toi-même, une grande maison, où il y a de la brioche tous les jours pour le goûter, et où tu ne seras plus forcé de trimer comme une beste.
Voyant sa jeune sur si épanouie, le jeune garçon n'hésita pas bien longtemps. Brièvement, ils mirent au point un plan. Il fit évader de la chaumière les deux enfants et le nourrisson qui y étaient restés, tandis qu'Aélis mettait les points sur les "i" à la paysanne.
Ils repartirent en direction de Saint Michel, tous serrés dans leur petite charrette : Aélis, Stellie, Pierre, 12 ans, Violette, 8 ans, Louise, 4 ans, Paul, 2 ans, et Catherine, 2 mois, chantant à tue-tête et riant gaiement. Et la première chose qu'ils firent une fois rentrés... Partager une bonne grosse brioche !
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