Axelle
et une entremetteuse.
En regardant le tas de papiers froissés au bas de sa chaise, la gitane ne pouvait que constater que ce fameux jour où la Prévôté avait débarqué à lAphrodite, elle aurait mieux fait de se casser une jambe. Quoique, un bras aurait tout aussi bien fait laffaire. Même son auriculaire de la main gauche aurait-été parfait, quoique peu pratique lorsque loreille avait la mauvaise idée de chatouiller, mais un auriculaire brisé devait être bien moins douloureux quune jambe. Dans certains cas, la mesure avait un charme certain aux yeux de la Casas.
Bref, elle était fichtrement embêtée. Que navait-elle fermé sa bouche parfois trop grande quand elle savait si impeccablement être taiseuse ? Ah, jamais on ne louera assez les bienfaits du silence pour éviter de se mettre dans des situations à la mords-moi le nud. Mais nul besoin était de sappesantir, quand la bourde, elle lavait faite et dans les grandes largeurs, en exposant lidée fanfaronne à Alphonse. Cétait sa faute aussi ! Pourquoi diantre le Chat navait-il pas refusé demblée ? Peut-être simplement car elle avait vaguement omis de préciser quelle navait aucune idée de comment létrange proposition serait reçue. Ah oui, Axelle savait ouvrir sa bouche et causer, mais quà moitié, ce qui compliquait encore la tâche. Car effectivement, de comment réagirait le Prince-Capitaine, elle nen avait pas la moindre idée. Sourire en coin ou coup de pied aux fesses, telle était la question. Bon soit, Clichy avait engagé à son service proche une voleuse de poules, du moins cest ainsi quil se jouait à définir la gitane quand, définitivement réfractaire à se fondre dans la masse, elle nen avait barboté quune et petite de surcroit. Au sujet des bourses jadis chapardées, elle nen soufflait pas mot. Pas folle la guêpe. Cette confiance accordée face au sourire de racaille de la gitane pouvait prouver, très éventuellement, que le Prince nétait pas complètement blanc bleu, mais de là à oser lui proposer cela, un grand pas restait à faire.
Se chatouillant le museau avec le bout de sa plume, la gitane méditait. Peut-être quen bouffant ses mots sur le papier même, il serait assez agacé pour ne pas prendre ombrage du reste. Cétait tentant, mais pas gagné pour autant. Alors finalement résignée à la simplicité la plus brève, elle se remit à écrire. Cette missive serait la bonne ou ne serait pas. De toute façon, elle avait épuisé sa réserve de vélin. Et en plus le bavardage coutait la peau des fesses !
En regardant le tas de papiers froissés au bas de sa chaise, la gitane ne pouvait que constater que ce fameux jour où la Prévôté avait débarqué à lAphrodite, elle aurait mieux fait de se casser une jambe. Quoique, un bras aurait tout aussi bien fait laffaire. Même son auriculaire de la main gauche aurait-été parfait, quoique peu pratique lorsque loreille avait la mauvaise idée de chatouiller, mais un auriculaire brisé devait être bien moins douloureux quune jambe. Dans certains cas, la mesure avait un charme certain aux yeux de la Casas.
Bref, elle était fichtrement embêtée. Que navait-elle fermé sa bouche parfois trop grande quand elle savait si impeccablement être taiseuse ? Ah, jamais on ne louera assez les bienfaits du silence pour éviter de se mettre dans des situations à la mords-moi le nud. Mais nul besoin était de sappesantir, quand la bourde, elle lavait faite et dans les grandes largeurs, en exposant lidée fanfaronne à Alphonse. Cétait sa faute aussi ! Pourquoi diantre le Chat navait-il pas refusé demblée ? Peut-être simplement car elle avait vaguement omis de préciser quelle navait aucune idée de comment létrange proposition serait reçue. Ah oui, Axelle savait ouvrir sa bouche et causer, mais quà moitié, ce qui compliquait encore la tâche. Car effectivement, de comment réagirait le Prince-Capitaine, elle nen avait pas la moindre idée. Sourire en coin ou coup de pied aux fesses, telle était la question. Bon soit, Clichy avait engagé à son service proche une voleuse de poules, du moins cest ainsi quil se jouait à définir la gitane quand, définitivement réfractaire à se fondre dans la masse, elle nen avait barboté quune et petite de surcroit. Au sujet des bourses jadis chapardées, elle nen soufflait pas mot. Pas folle la guêpe. Cette confiance accordée face au sourire de racaille de la gitane pouvait prouver, très éventuellement, que le Prince nétait pas complètement blanc bleu, mais de là à oser lui proposer cela, un grand pas restait à faire.
Se chatouillant le museau avec le bout de sa plume, la gitane méditait. Peut-être quen bouffant ses mots sur le papier même, il serait assez agacé pour ne pas prendre ombrage du reste. Cétait tentant, mais pas gagné pour autant. Alors finalement résignée à la simplicité la plus brève, elle se remit à écrire. Cette missive serait la bonne ou ne serait pas. De toute façon, elle avait épuisé sa réserve de vélin. Et en plus le bavardage coutait la peau des fesses !
Citation:
A vous, Sancte Iohannes Von Frayner.
De moi, Casas.
Votre Altesse,
Accepteriez-vous de me recevoir à Clichy accompagnée dAlphonse Tabouret et dEtienne de Ligny pour vous faire part, en toute discrétion, dune affaire particulière ?
Bien cordialement
Votre âme damnée
A.C.
De moi, Casas.
Votre Altesse,
Accepteriez-vous de me recevoir à Clichy accompagnée dAlphonse Tabouret et dEtienne de Ligny pour vous faire part, en toute discrétion, dune affaire particulière ?
Bien cordialement
Votre âme damnée
A.C.
Sinterdisant de relire afin déviter que ce dernier jet ne rejoigne ses comparses sur le sol de la chambrée, Axelle souffla doucement sur lencre avant de plier méticuleusement le feuillet pour lenvoyer. Finalement, il aurait été peut-être plus simple de faire la demande de vive voix
_________________