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[RP] La chapelle palatine de la bienheureuse Wilgeforte

Lowyn
Lowyn n'avait pas vraiment envie de se retrouver dans une chapelle, si ses amis l'ignoraient, elle savait parfaitement qu'elle n'appréciait plus vraiment le Créateur. Elle qui se refusait toujours à le nommer "Très-haut". Pourquoi ce nom? Parce qu'il est trop haut pour être vu?

Elle avait prit le temps de se préparer. Ses cheveux étaient noués en un chignon qui laissait vivre quelques mèches un peu folles, ses iris bleus étaient entourés d'un fin trait noir, elle avait revêtu une robe qu'elle s'était cousu spécialement pour cette occasion, d'un noir profond en accord avec ses cheveux, qui glissait soyeusement le long de son corps délicat pour masquer ses pieds. Elle n'avait pas envie de s'embêter avec un jupon bouffant et un corset, et savait que sa tenue pouvait paraître étrange, mais elle se sentait bien dans sa robe.

La brune se savait en retard mais peu lui importait, elle descendit prestement de son cheval et attendit dehors que la cérémonie religieuse soit terminée.
Loras
Il était en retard. Il était toujours en retard. Il était en retard dans son travail. Il fallait toujours s'y prendre trois jours à l'avance pour lui quémander quelque chose, et vous étiez chanceux s'il exauçait vos désirs à l'heure et en bonne et due forme. Il était en retard dans sa vie affective. Il n'avait toujours pas trouvé épouse, et courait après les donzelles. Parfois au péril de sa vie. Preuve en est, sa tête avait été mise à prix. Par l'un des vassaux de son suzerain. Était-ce alors une bonne idée de se rendre à Mussidanais ? Est-ce que le vaurien oserait lancer ses pauvres mercenaires sur lui, sur les terres du borgne ? Tant pis. Qu'il meurt ce jour ou un autre, cela n'avait plus une grande importance. Il avait déjà fuit le Béarn, par dépit. Il ne fuyerait pas son propre logis. Et il ne manquerait pas une des cérémonies d'Enguerrand. Vider sa cave et faire connaissance avec ses charmants et surtout charmantes convives valait bien le détour.

Arrivé devant la chapelle, il avait laissé sa monture à un des palefreniers et avait coiffé son crâne rasé, depuis quelques jours, d'un élégant chapeau. Son manque de capillarité le dégoûtait au plus au point, mais il n'avait rien trouvé de plus efficace pour changer son apparence. Il ajusta son fourreau à sa taille, vérifia la présence de son Xiphos séleucide tant chéri et qui ne cessait de lui démontrer son utilité et sa fidélité. Jetant un coup d'oeil à une inconnue qui patientait dehors, il poussa les lourds battants en bois et s'engouffra en toute discrétion dans la chapelle pleine à craquer.

«
Place ! Faites place au Vicomte de Montpon ! »

Il embrassa du regard la pièce, toussa lorsque de nombreux visages se tournèrent vers lui. Il venait de rompre la quiétude d'une cérémonie.

«
Excusez moi, pardon. Continuez, je vous en prie. »

Toute la classe, la prétention et la distinction du Monfort en quelques mots. Après avoir poussé quelques individus sans ménagement, il se glissa sur un banc, ne cherchant pas à s'approcher de personnages connus. Il n'était pas venu pour faire des mondanités, ni pour se montrer agréable, finalement. La foule le rebutait, maintenant qu'il vivait presque en autarcie. Au diable, tout ce tas d'hypocrites.

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Yvresse
Yvresse dressa l'oreille en même temps que s'affichait un discret sourire sur ses lèvres. Le confesserait-elle un jour ? elle aimait ce surnom qu'il lui avait accolé. Le Roy de Navarre était tout près, voilà qui était coïncidence en ce saint lieu, eu égard au fait que lui et elle semblaient apprécier à concurrence de tester la stabilité des appuis de Dieu. A l'écoute de cette voix qui pourrait facilement provoquer l'écho dans la chapelle si elle s'élevait un peu trop, Yvresse prit soin de garder un petit temps de silence avant de répondre, ainsi qu'il semblait l'apprécier.

"Messire. Serait-ce que de ces rencontres-là, au sein d'un saint lieu, vous inclineraient à craindre d'offenser le Très-Haut ?"

La question était purement rhétorique, et prononcée sur un ton léger et taquin tout à fait amical, répondant par cela aux premiers propos du Marmonarque. Vrai, Yvresse appréciait de rencontrer ici cet homme. Cela vous animait la réception et, il fallait bien le reconnaître, ne gênait nullement vis-à-vis de la petite messe du lieu, la spadassine étant bien incapable de comprendre autre chose que sa langue natale. Du reste, ayant passées ses plus jeunes années dans la vie paysanne, Yvresse était dans la chapelle avec ce mélange de superstition légère et de détachement qu'évoquait pour ceux de basse condition la notion lointaine de "Dieu". Plutôt qu'à honorer ce Dernier, elle préférait à tout prendre discuter un peu.

Aussi reprit-elle avec la même légèreté:


"Je m'en voudrai d'essayer même d'éclipser aux yeux d'un Roy ces beautés de grandes lignées. Avec de telles toilettes, je ne sais guère si elles accrochent le Salut, mais les regards des hommes, ça".

Et un sourire là-dessus tandis que, réajustant sa position, elle en profita pour avoir une ligne de vue sur Marmont au lieu de garder le pilier entre eux, puis détailla ce dernier d'un rapide coup d'œil. Nonobstant les usages, elle ne trouva rien à y redire de la tenue et son regard alla vaquer sur l'assistance et son interlocuteur, par à-coups, tandis qu'elle écoutait à nouveau ses questions pour y répondre :

"Je me doute bien que beaucoup n'ont pas plus d'intérêts que vous ou moi à se trouver là, n'en déplaise à la charmante voix de l'oratrice. Cela dit, si j'en juge les tenues, je dirai qu'il s'agit surtout de se montrer, ça oui, beaucoup de regards et de battements de cils. Et peut-être quelques joues qui rougissent sous la poudre".

Aïn suivit à propos la ligne de regard du navarroy et se retrouva à fixer la jeunesse que celui-ci se destinait à épouser. Pour l'avoir croisée en quelques rares moments, Yvresse la jugeait apte à charmer, quoique sans doute encore un peu jeune.

"Je vois que vous aussi, vous aimez les regards, messire".

Elle ôta la suite de la phrase, laquelle allait s'étendre sur les jeunes charmes de la future, jugeant bon de ne pas souligner en faux le contraste entre la Mirandole et Marmont, et remplaça donc son compliment poli par la suite de sa réponse :

"Pour les faveurs, je m'abstiendrai de juger. Notre cher vicomte saurait y répondre, pas moi. Sinon, je ne pense pas avoir vu de trop belliqueux spadassins dans l'assistance. A moins que quelqu'un veuille user son épée d'apparat, pas d'assassinat pour aujourd'hui."

Sous l'assurance de la déclaration se trouvait l'inévitable et légère incertitude. Qui pouvait savoir ce qu'il arriverait, après tout ? Surtout que, toujours sans épée, spadassine désarmée, elle ne pouvait faire grand chose que se montrer aimablement rassurante.
En vérité, elle se demandait toujours ce qu'elle faisait là. C'était César, le connaisseur, le politique, le diplomate et l'homme d'Eglise ; elle n'était qu'une mercenaire, avec un ego qui l'aurait fait lever les yeux sur Aristote lui-même mais une mercenaire tout de même. A son esprit imparfait de connaissances, qu'était le Mussidan ? Qu'étaient cette famille apparemment étendue des Mirandole ? Et même la Navarre ? De tous ceux que son regard pouvait embrasser, elle n'aurait pu donner qu'un titre ou deux, sans savoir par ailleurs qui en avait et qui en était dépourvu. Alors, qu'était même cette réception ? A cette question comme aux précédentes, Yvresse n'avait pas de réponse et voguait plutôt dans l'évènement comme un valet au service d'un roy : pour quelle raison ? Mais parce qu'il en était ainsi, et il fallait avoir embrassé le monde avant de pouvoir prétendre le contraire. Ce qui n'était pas son cas, quand bien même elle avait traversé une partie de la France.
Préférant ignorer cette navrante condition, elle continua avec un rien de plaisanterie face à la fixité du regard de Marmont :


"Tant qu'à parler cérémonie, quand sera la vôtre avec votre Mirandole ? Pas de folies aujourd'hui, n'est-ce pas ?"
Endymion
Eh bien, pensa le prélat, que de monde... Peu nombreuses étaient les cérémonies auxquelles il avait assisté, ou présidé, qui eurent réuni tant de personnes. Cela le laissa songeur, et heureusement que l'abbesse de Vienne, qui deviendrait la chapelaine de la chapelle dans quelques minutes, commença la cérémonie.
Il l'écouta pieusement, et récita à son tour le Credo à voix basse.

Credo in Deum, Altissimum Omnipotentem, Creatorem caeli et terrae, Inferos et paradisi, Ultima hora animae judicem nostrae
Et in Aristotelem, prophetam, Nicomaqui Phaetique filium, Missum ut sapientiam et universi Divas leges errantibus hominibus erudiret
Credo etiam in Christum, Natum ex Maria et Ioseph, Vitam dedit ut nobis paradisi viam monstraret Sic, postquam sub Pontio passus est Propter salutem Nostram martyr perivit Consecutus est Solem Ubi Aristoteles ad Altissimi dexteram eum expectabat
Credo in Divinam Actionem, Sanctam Ecclesiam aristotelicianam, romanam, unam et indivisibilem, Sanctorum communionem, Peccatorum remissionem, Vitam aeternam.
AMEN

A peine le temps de souffler qu'on lui passe la main. Et là un choix à faire, deux versions étaient possible : la courte ou la longue. Sentant que la majorité de l'assemblée était plus intéressée par ce qui venait après la consécration, il opta pour la première.
L'archevêque prit un cierge et l'alluma.

Ce cierge est en même temps l’illumination, la présence du Très-Haut, l’incarnation du feu et du soleil, et représentatif du Paradis promis.

Posant le cierge sur l'Autel, il prit ensuite l'encensoir qui dégageait une légère volute de fumée parfumée. Arrivé l'élément qui nécessitait sa présence, du moins la présence d'un évêque.
Cet encens permet, à l’intérieur d’un bâtiment, de relier l’air ambiant à l’Ether.

L’Ether est le cinquième élément, il représente la sphère céleste. Il est le lien entre les Hommes et le Très-Haut. Il est souvent représenté par un arc-en-ciel. Il est en opposition avec les quatre autres éléments terrestres, qui sont le feu, l’air, l’eau et la terre. Je consacre donc, par l’Ether, le lien entre le soleil et les quatre éléments.


Se déplaçant dans toute la chapelle, tant bien que mal, se frayant parfois un passage entre les fidèles agglutinés dans certains coins, il fit répandre l'encens avant de revenir dans le chœur.
Il sorti ensuite un petit sac de terre qu'il dispersa dans les coins de la chapelle, là aussi ralenti par les petits groupes compacts.

Cette terre symbolise toutes les choses que le Très Haut nous confit durant notre passage ici bas.

Puis il se saisit d'un calice qui contenait de l'eau, hésita à bouger, mais il procéda néanmoins de la même façon qu'avec l'encens et la terre.
Que le Très Haut protège ce lieu des impures et en fasse un lieu qui Lui est consacré !
Que le très saint Aristote, insuffle la Raison dans les pensées tourmentées qui visiteront ce lieu,
Que Notre Créateur bénisse ce lieu dédié à la diffusion de Sa parole !
Que le très saint Christos insuffle la paix dans le cœur de ceux qui visiteront ce lieu !
Que ce lieu devienne le nœud principal de notre voyage vers la paix, l’amour et le paradis solaire.
Par Titus qui consacra la première cathédrale, et par le pouvoir qu’il nous a transmis de perpétuer ce geste,

Moi, Endymion d'Abbadie, Archevêque de Vienne, je consacre ce lieu pour qu’il soit un point d’entrée dans la communauté des fidèles.
Ce lieu est désormais un lieu consacré interdit à ceux qui n’ont pas la foi ou qui sont exclus de la communauté des fidèles. Tout acte de blasphème fait en cet édifice serra une injure envers le Très Haut lui-même.


Il laissa planer quelques secondes de silence, afin de donner un peu de solennité à l'acte, puis se tourna vers les deux Sœurs, qui étaient donc sœurs, afin qu'elles poursuivent.
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Cardinal, évêque de Bazas
Marmont
La voix qui répond de l'autre coté du pilier est sourde, mais les mots distincts et choisis. Même le "messire" qui d'habitude émane des opposants à sa couronne, manière un peu puérile de nier l'évidence, prend dans sa bouche un autre sens, celui de la familière mais distante reconnaissance des chevaucheurs de fortune. On se fait Roy ou Assassine avec la détermination pour tout sacre, ou sanglant baptême.
Marmont penche la tête, regarde son interlocutrice et comme précédemment, ne parvient pas à déchiffrer la femme sous l'assassine. Mais les piques sont distrayantes et la conversation agréable. Lorsqu'il porte de nouveau le regard sur Jeanne Margot, il entend le commentaire soigneusement moucheté d'Aïn.

- En vérité, cette jeune personne si petite, si frêle, si mal dégrossie par un âge encore ingrat, semble imperméable aux souillures de toute société humaine. Je la crois faite de l'étoffe des personnages de légende. Pas pour des Hauts faits. Mais pour des Hauts Etats. D'âme ou de coeur. Moi qui en manque cruellement, je ne peux qu'admirer et être aisément conquis.
Marmont entend à peine l'analyse de la sécurité des lieux de l'experte. Son inquiétude serait que le roy Franc veuille d'un coup se débarrasser de tout le Mussidanais, en un terrible massacre qui maudirait à jamais son règne. Le massacre de Pau ne figurerait probablement pas dans les livres d'Histoire au nord de la Loire. Mais l'Eglise avait encore les moyens de protéger ses fidèles. Leçon d'humilité pour les princes temporels.

- Non seulement la date n'est ni prévue ni discutée. Mais je n'ai pas encore présenté ma demande de façon officielle. L'occasion est peut être idéale car la solennité de cette réunion donnerait une publicité avantageuse à nos entreprises.
La tête du galérien se penche une nouvelle fois avec la vivacité d'un polichinelle sortant de sa boîte.
- Ai je l'air d'un étalon fougueux aux élans priapiques incontrôlables? Seriez vous de ces bonnes consciences qui imaginent avec envie et ressentiment ce qu'ils s'interdisent pour eux mêmes?
L'humeur de Marmont retombe aussi vite qu'elle est montée. Et c'est d'une voix posée qu'il enchaine, veillant à rester en deçà des miomiotements des fidèles en pleine prière.
- Regardez bien Assassine. Regardez tous ceux ci. Dans un mois, dans trois mois, combien seront vivants? Morts? Combien auront trahis? Combien seront devenus des héros, quels destins seront transcendés par les affaires du Sud? Sauriez vous le dire? Qui verra son zénith? Qui son couchant? Qui montrera une force insoupçonnable aujourd'hui, qui se révèlera aussi pourri qu'une catin vérolée?

Un nouveau coup d'oeil, aigu cette fois, appuyé et indiscret, vers la jeune femme semble lui ordonner de ne point décevoir son Maitre, et encore moins sa Terre d'adoption la Navarre.

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Lewyne
Elle ne pensait pas trouver Aryanha ici, et pourtant... Lewyne laissa éclater un rire joyeux parmi l'assemblée, se fichant à présent d'être ni vue ni connue ; Elle était heureuse de retrouver la vénitienne qu'elle n'avait pas revue depuis son départ de Bourgogne et qui à première vue allait bien. Elle regarda les personnes amassées autour d'elles, il était possible qu'Aryanha soit venue accompagnée de Dernhelm ou encore du bélier... Mais elle n'en trouva nulle trace ! Elle lança...

Trixolas s'est perdu avec Dernhelm parmi la foule ? Il y aurait de quoi, quel monde !

… Juste avant l'entrée d'Enguerrand Mirandole. Elle fût alors intriguée par le personnage et l'observa sous toutes les coutures, se mettant légèrement sur la pointe des pieds pour mieux voir. Et si Lewyne ne s'y connaissait guère en couture, elle pu quand même en conclure que le bonhomme était richement habillée. Et qu'il était borgne aussi ; Pas de quoi l'effrayer, elle avait eu l'occasion de côtoyer une borgne par le passée, dont elle aurait d'ailleurs voulu crever le deuxième œil, mais ceci est une autre histoire.

Elle avait fini sa petite inspection, pas discrète pour un sou et ses talons embrassèrent de nouveau le sol au moment du Credo, qu'elle récita. Et puis vint la suite de la cérémonie, pas si ordinaire que ça. Elle connaissait les cierges mais alors... De la terre et de l'encens ! Elle observa les volutes de fumée tout en écoutant l'Archevêque.
Jeanne_lefebvre
Jeanne écouta la consécration. Elle aimait particulièrement ces moments où Dieu posait sa main sur un batiment pour le prendre sous son joug. La derniere fois, c'était chez les hospitaliers avec Rehael qui officiait. C'était une autre époque. Un autre moment.
Quand l'archeveque eu terminer, Jeanne se rapprocha du centre.


En ce lieu maintenant consacré à notre Seigneur, et dédié à la Bienheureuse Wilgeforte, nous pourrons officier des sacrements qui agrandiront la communauté de notre Sainte Eglise. Remercions le Seigneur de nous permettre de célébrer l'amitié Aristotélicienne en ce territoire.

Jeanne fit silence une minute.

Mère Marie Clarence va maintenant nous faire la lecture.

Jeanne retourna à sa place précédente, laissant la place à sa Soeur.
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Jeanne Lefebvre - de la Mirandole-Rochefoucauld et de Dublith
Aphykit
[Messes basses entre deux orthéziens]

Ils s'étaient donc installés au fond, la position était stratégique entre toutes.Ils pouvaient observer sans être trop vus. Enfin, personne ne s'intéressait à eux, elle avait la très nette impression de ne pas être à sa place au milieu de ce beau monde.
Du coup, elle contemplait le spectacle, le froufrou, les étoffes somptueuses, les uns interpelant les autres à grand renfort de titres.

Elle se pencha vers l'oreille de son voisin, et lui souffla :

Tu crois qu'on a été invité ? Tu as vu comme ils sont tous nobles et élégants ?

Elle ne peut retenir un petit gloussement, et ajoute :


Enfin, t'es Ser de Mirepeix toi !


Le rouquin haussa les épaules, faut dire qu'il se sentait également un peu perdu parmi tout ce beau monde.

Je te rappelle que c'est toi qui m'a montré la lettre d'invitation, à t'entendre, tu l'aurais fabriquée toi-même ! Puis va pas te plaindre, j'aurais pu avoir mon seau de combat sur la tête, niveau élégance, ils auraient pu partir en pleurant !


Il ne put empêcher une grimace à l'évocation de ce pseudo-titre.


Ser de rien du tout !
Ser une tournée ou Ser un seau d'eau à la rigueur, mais rien de plus que ça non mais ! Si j'ai refusé c'est entre autre pour ne pas être appelé comme ça, j'ai l'impression d'avoir doublé mon âge...


Il ne manquait plus qu'il imagine qu'elle avait produit un faux en écriture. Comme si c'était son genre... elle le regarda, affichant une moue plus que dubitative et sceptique.


Bah, moi j'aime bien t'appeler Ser de Mirepeix ! Sauf que là, ça voudrait indirectement dire se mettre sous les ordres du mollusque, et pis encore, sous ceux du Lapinou Royal.


Et en avant pour une moue dégoûtée ! La simple idée de mettre genou à terre devant le Roy suffisait à lui générer une poussée d'urticaire.


Oh, t'as vu Marmont, il a l’œil qui pétille quand il suit du regard la "prépubère". Il va finir par tomber amoureux, ou...

Et cette fois, c'est un haussement d'épaules, un rien moqueur qui ponctua son intervention.
Son regard continuait à balayer l'assemblée, mi-critique, mi-moqueuse, mais au fond ravie d'assister à cette cérémonie.

Enfin, elle est un peu bizarre mais charmante, sa promise. Elle fait une bien jeune "belle-maman...

Il observa également Marmont du coin de l’œil, avec encore la difficulté d'être son presque fils-adoptif depuis quelques jours.

Oui, tu as peut-être raison. En tout cas, elles promettent les futures réunions de famille. Ça risque de partir dans tous les sens tu crois pas ? Enfin, on n'en est plus à une particularité près. Bientôt on pourra gagner de l'argent en organisant des visites de la famille ! "Bienvenues chez les spécimens Béarnais" Un Roy, un fils adoptif plus âgé que sa belle-mère, franchement ça peut attirer du monde non ?


Il se promit de noter l'idée en rentrant tout en regardant le reste de l'assemblée.

Remarque, heureusement qu'ils sont là, on ne connaitrait pas grand monde sinon...

Elle faillit applaudir lorsque Zantet lui fit part de son idée d'organiser des visites guidées du grand chapiteau familial. Elle se contint, malgré tout et ne put que hocher la tête en signe d'assentiment à la remarque du rouquin. Elle se ressaisit juste à temps.


Oui, effectivement, on ne connaît personne ou presque. Ah, regarde, Susi est par là-bas. Elle a l'air d'un poisson dans l'eau, la gamine. C'est vrai qu'elle est noble et que ce genre de sauteries, elle a l'habitude.

Elle laissa son regard se poser un instant sur l'officiante et apprécia le prêche, non en experte, mais d'un oeil critique.


Va falloir qu'on se taise, on va nous rappeler à l'ordre, si on continue.


Elle désigna d'un signe du menton la prêtresse.


Oups.

Comme pris en faute, le rouquin se redressa et fit mine d'écouter attentivement. Pour assurer sa couverture, il laissa ses lèvres bouger sans émettre un son. Difficile d'improviser sur des textes totalement inconnus. Il glissa néanmoins le plus discrètement possible à sa voisine, regard droit devant lui.

Dis-moi Aphy, les prêtres et curés, sont tous comme notre Padre hein ? On leur paie un verre et tout est oublié ? C'est juste au cas où... Faut bien assurer nos arrières, surtout en présence de tant de monde.


Trois secondes après.


Tu comprends quelque chose toi ?

Toujours émue par les références au Padre, elle soupira, ce dernier semblait s'éloigner de la joyeuse troupe qu'ils formaient. Son départ d'Orthez avait été un déchirement pour elle. Elle en avait vu partir des curés, celui de Toulouse, laisserait toujours une étrange saveur dans son esprit. Elle espérait qu'il avait trouvé en Anjou des paroissiens à la hauteur de ses prêches. Abandonnant un instant la posture recueillie qu'elle avait adpotée, elle se pencha vers Zantet pour lui répondre.


Le Padre c'est une pièce unique... quel dommage ! Et puis non, je ne comprends pas trop ce qu'il se raconte. On devrait songer à faire une pastorale. Enfin, j'sais pas trop s'ils voudront de moi... j'ai tantôt flirté avec le Spinozisme.


Un nouveau prêtre, plus vieux, fit son entrée et sembla reprendre les rênes pour conduire la cérémonie. Le discours fut encore plus solennel, tout aussi obscur, elle écouta sans vraiment l'entendre, puis reporta son attention sur son voisin.

Enfin, j'suis contente que Soeur Patapon ait repris le flambeau. Faudra lui donner un coup de main pour les travaux dans l'église.

Ça se compliquait pour le rouquin, si sa voisine se mettait aussi à raconter des choses incompréhensibles, c'était migraine assurée dans la caboche rousse.

Flirter avec Spinozisme ? C'est qui lui ? Jamais entendu parler... Sinon, pour la pastorale, je sais pas trop, parait qu'ils jouent avec de l'eau en racontant des trucs encore plus incompréhensible que ça. Je préfère me baladait sous la pluie en chantant des chansons de taverne. Ça doit faire le même effet non ?

Il se massa légèrement les tempes en prévention de la douleur qui pouvait providentiellement arriver.

Assez d'accord avec l'église et Patapon. Pff, fichu nain, dire qu'on l'a vu quitté Orthez les tripes à l'air avant de le croiser quelques temps plus tard à Montpellier... Remarque, vu les mètres de boyaux en moins, ça doit être moins dangereux de les balader un peu partout...

Et elle se mordit l'intérieur des joues pour ne pas éclater de rire quand Zantet l'interrogea sur l'identité de Spinozisme.


Pffff, il va falloir que je t'éduque fiston... fruit de l'amour d'un père royal qui a juste oublié de t'éduquer ! On n'est pas sortie de l'auberge !


L'assemblée se recueillait à présent, elle fit signe à son comparse de les imiter.


Il est discret Tarty non ? Etrange, je l'aurai cru plus... euh... égocentrique et chatoyant !

Toujours écrit à 4 mains et 2 claviers avec JD Zantet

_________________

Merci à JD Lou Audrea
Marie_clarence
Avant le début de la cérémonie, la jeune religieuse inclina la tête devant l'Archevêque de Vienne

Entendu Soeur Jeanne, mes hommages Monseigneur.

Un sourire après les présentations et les personnes qui se succédaient, à croire qu'il n'y allait bientôt plus avoir de place dans la petite chapelle, elle n'avait jamais vu autant de personnes dans une église. Arriva une petite jeune Ylphis aux porte qui se présenta comme la future femme de Flex. Marie fronce un sourcil, regarde étonnée Quelfalas peut être au courant bien que Marie ignorait encore tout de leur lien de sang puis sourit en coin.

Enchanté Dame Ylphis, je ne manquerais pas de vous placer dans la liste de mes belles mères ou concubines de père. Puisses le Très-Haut veiller sur vous !

Et paf ! Non mais quand même, elle débarque, ne sait même pas à qui elle s'adresse et tombe pille sur l'une des officiantes, fille de Flex, enfin çà ne ferait que la énième et beaucoup d'entre elle, comme la pauvre mère de Marie avait été plus vite rappelé auprès du Très-Haut que le gaillard à l'oeil borgne. Et à en croire, elle devait à peine être plus âgée de Marie ce qui lui valut un frisson dans le dos. Arriva l'homme du jour son père, elle eut un doux sourire en coin et inclina autant la tête respectueusement, ce n'était peut-être pas le moment d'aller vers lui et le protocole était de mise.

Je ne connais pas grand monde.

Avoue à-t-elle à Jeanne avant de la suivre vers la place réservé pour les hommes et femmes d'église, au chœur de la chapelle, s'installer regardant sa sœur procéder à la cérémonie. Silencieuse, fixant de ses yeux bleus cristal l'assemblée, l'oreille tout ouïe, ses yeux balayèrent les bancs surtout fixant les têtes un peu trop bavardes à son gout et elle récita le crédo main jointes. S'en suivit la consécration de la chapelle qu'elle regarda avec attention, c'était un moment empreint de spiritualité, intense. Se dire qu'ici, tout fidèle serait écouté qu'il y allait avoir des baptêmes, des mariages, des funérailles, les grandes étapes de la vie défilant dans ces murs. Quand ce fût à son tour Marie se leva

Heuuu.... permettez Monseigneur...

Un clin d'oeil entendu pour le Monseigneur après tout devant tous les fidèles, la rouquine ne dépassait pas souvent la taille d'un homme. Petite encore, jeune aussi, elle e déplaça de gauche à droite dans le chœur de la chapelle et revint avec un petit tabouret qu'elle plaça devant le lutrin puis grimpa dessus d'un bond.

Hop c'est mieux ainsi ! VOUS M'ENTENDEZ DANS LE FOND ! ?

Visiblement çà papotait donc oui peut être. Elle reprit sur son ton habituellement doux mais portant assez fort ayant l'habitude de parler devant les assemblées.

Soeur Marie-Clarence de la Rochefoucault- Mirandole, c'est à moi que ma confrère m'a donné la lourde tâche, lourde c'est le cas de le dire, de vous endormir avant la suite de la cérémonie...

Un regard amusé, l’œil pétillant, un sourire :

On va essayer bien sûr que non ! Aujourd'hui je vais vous parler d'une chose qui touche au moins chaque personne ici présente j'en suis sûr !
Je vois déjà les regards qui se tournent, certains se disent "Olalala qu'est- ce qu'elle me rabâche les oreilles la religieuse !", d'autres qui pensent à autres choses..... Non non on ne parlera pas de galipettes, ni de guerres, ni de boissons...Je vous ai amené les fûts de bière de Saint Illinda pour le buffet soit dit en passant. Nous allons parlez de la famille ! La famille c'est un bien petit mot pour tout ce que ça implique. Mais que nous dit les textes du livre des vertus ?




[Aristote] Dialogues XIII - La réception chez Polyphilos

Aristote avait été invité à une réception chez un riche marchand athénien exerçant également les fonctions d'archonte. Il s'appelait Polyphilos. C'était un homme riche et puissant, passionné par la philosophie. Il venait souvent écouter Aristote, aussi souvent que ses charges et son statut le lui permettaient. Sa maison était pleine à craquer, et les tables regorgeaient de victuailles.

Aristote tenait une coupe de vin qu'il venait de remplir au cratère. Il prit une feuille de vigne farcie quand Polyphilos s'approcha de lui.

Polyphilos : Aristote, cher maître. Comment trouvez-vous cette réception ?

Aristote : Je vous avoue que je préfère les plus petits comités, on ne s'entend pas, ici. Mais votre maison est splendide et le banquet est digne des plus grands rois.

Polyphilos : Merci pour ces compliments. Mais rien n'est trop beau pour mes amis et j'aime à les avoir tous autour de moi.

Aristote : Tous ces gens ici, sont donc vos amis ?

Polyphilos : Bien entendu. Nul n'entre ici qui ne soit mon ami.

Aristote : Je vois pourtant des gens de toutes extractions sociales et occupant diverses fonctions pour la Cité.

Polyphilos : Et alors ? Je ne suis pas hautain. Je laisse ça aux nouveaux riches.

Aristote : Certes, c'est tout à votre honneur. Mais il ne peut s'agir d'amitié véritable. Un vrai ami est un égal car l'amitié doit être parfaitement réciproque et équitable. Si elle ne l'est pas, ce n'est plus de l'amitié mais de l'intéressement. Un roi ne peut rien attendre d'un mendiant, ce dernier est incapable de l'aider en cas de besoin, or l'entraide est la base de l'amitié. Donc il n'y a pas d'amitié possible entre personnes par trop inégales.

Le jeune fils de Polyphilos s'était approché.

Eumónos : Je le répète sans cesse à mon père. Ces gens ne sont pas ses amis et il doit prendre ses distances.

Aristote : Ce serait tomber dans l'excès inverse, jeune homme. L'amitié est le plus grand bien de l'homme. Elle noue les liens des communautés. Et les communautés forment à leur tour la Cité. L'amitié permet les relations sociales et l'Humain peut alors prendre part dans les affaires de la Cité. Et comme la vertu cardinale de l'homme est la participation à la cité, l'amitié est une chose essentielle.

Eumónos : Mais comment trouver un parfait égal ?

Aristote : Ce n'est pas nécessaire. Il faut surtout que l'intéressement ne soit pas trop prononcé dans le chef d'un des prétendus amis. Le juste milieu, celui de la vertu, c'est de savoir s'entourer d'amis véritables, de gens qui peuvent compter sur vous et sur qui vous pouvez compter.

Polyphilos et Eumónos hochèrent la tête pour marquer leur accord. Aristote s'éloigna de quelques pas avant de se retourner.

Aristote : Ces feuilles de vigne sont délicieuses, aussi délicieuses que le conseil d'un ami, vous ne trouvez pas ?


Elle termina puis posa son regard sur l'assemblée.

La famille, l'amitié aristotélicienne n'est pas très éloigné mes enfants !
Hiiii quand je dis çà je vois la tête de mes frères et sœurs...


Aaaa en effet, ça faisait drôle dans les circonstances. Sa main devant la bouche, un petit rire, le rouge au joue de l'amusement d'y penser, elle se reprit :

Il y a plusieurs familles :

* La famille de sang : celle qu'on à a la naissance, celle qu'on arrive plus pour certains à dénombrer. On l'aime parfois on la déteste car le Très-Haut nous a mis parmi elle et nous avançons avec elle.

* La famille qu'on a choisi : ses amis, sa femme, les personnes avec qui nous voyageons, nous habitons en communauté.

* La famille Aristotélicienne : celle que vous rejoignez ici cher fidèle par le baptême.

Par la famille Aristotélicienne, nous nous lions ensemble par l'amour envers le Très-Haut, ici en ces lieux à présent consacrés, nous oublions nos différents, nos mésententes car dans le fond, nous sommes tous unis, ensemble pour atteindre au mieux la vertu, ensemble pour racheter nos péchés, ensemble pour espérer à notre mort, se joindre à ses côtés.


Son petit doigts désigna en pointant le ciel, la voûte de la chapelle car en ce jours le Très-Haut les regardaient tous

Mais l'amitié dont nous parlait Aristote tout à l'heure dans ma lecture, c'est çà aussi les traits de la famille.
Je ne suis pas toujours d'accord avec des personnes de ma famille de sang, je n'ai pas les mêmes traits de caractère, j’ai des différends. Vous aussi peut-être dans vos familles . Mais dans le fond, qui sera là quand vous aurez besoin d'aide ? Qui sera là après des mois et des mois quand vous serez égarés, quand vous perdrez foi ?
A un mariage, un baptême, on se retrouve après les mois, dans une petite lettre, une parole simple c'est votre famille qui malgré tous les différents vous apprends à avancer, c'est par elle que vous franchissez les obstacles de la vie. C'est elle qui vous aime, à jamais pour ce que vous êtes et qui espérera au mieux vous rendre encore meilleur.


Un regard vers son père sous son imposant couvre-chef qui savait on ne peut mieux que qui de quoi elle parlait, un sourire en coin, quelques secondes le temps de laisser tout le monde méditer un peu.

Nous sommes tous unis, nous sommes tous différents mais l'Amour qui vous lie à votre famille est indéfectible. A vos frères, à vos sœurs à tous ceux que vous ne connaissez encore car le Très-Haut nous a mis cette petite étincelle dans le cœur et ces personnes qui sur la grande route de la vie, resteront là pour vous.

Votre famille de choix Aristote disait :



" Un vrai ami est un égal car l'amitié doit être parfaitement réciproque et équitable. Si elle ne l'est pas, ce n'est plus de l'amitié mais de l'intéressement. "


Nos vrais amis, notre famille de cœur ici c'est ceux qui partageront avec vous les moments de la vie comme votre famille de sang mais qui ne vous feront du tort. Une amitié réciproque et pur. Celle de votre épouse qui vous aime le soir après une dure journée à guerroyer, votre meilleur ami qui après vous en avoir collé une, finit par cogner sa choppe contre la vôtre et se réconcilie. Car Aristote nous disait aussi :



""Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. "


Sans eux, sans nos proches, n'oublions pas que nous ne serons rien, ni vertueux. Mes enfants ! Pensez à tous ses moments, pensez à vos famille ne serait-ce qu'un instant ici en la chapelle du Très-Haut ! Recueillons-nous et prions pour eux !


Soeur Marie-Clarence, enfant Mirandole, parfois inquisitrice, parfois exorciste, ici officiante joignit les mains et baissa la tête une minute avant de joindre les mains et prier invitant les fidèles au recueillement et au silence. A chacun de penser à ceux qu'ils aimaient et ceux sans qui, il ne serait rien.

Et car chacun de nous fautes aussi, je vous invite à vous confesser tous ensemble dans la famille aristotélicienne, à prendre la main de votre voisin qu'importe qui que ce soit et récitons :

Susi
L'émoi de retrouver sa cousine s'était mis de coté le temps que la cérémonie se fasse. Susi aimait écouter les messes, et pouvait souvent faire des commentaire à la fin sur ce qui s'était passé.
Le livre des vertus était une mine d'or d'histoire que Susi aimait beaucoup.
Elle ne put s'empêcher de répéter en acquiesçant.

La vertu, c'est de savoir s'entourer d'amis véritables, de gens qui peuvent compter sur vous et sur qui vous pouvez compter.
C'était tellement vrai. Les sermons avaient cela de bons, ils arrivaient toujours à remettre les idées en place.
Elle écouta avec attention la suite sur la famille et elle ne put s'empêcher d'être émue.
Elle en avait parfois gros sur le cœur de ne pas avoir une famille aussi soudée qu'elle aurait aimé. Mais aujourd'hui, elle venait de retrouver sa cousine et ça l'empêchait d'avoir le moral dans les chausses.

Puis il y eu le moment de se donner la main et Susi, qui avait toujours du mal à toucher les autres, décida de faire comme si de rien n'était et de joindre ses mains devant elle en fermant les yeux, afin d'y échapper.
Elle récita avec conviction le crédo :

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

AMEN

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J'édite toujours au moins 10 fois mes textes, donc attendrez 10 minutes avant de lire
Jeanne_margot
    L'interruption délurée.
Evanaelle
[ Susi/Eva chuuttt ! ]


Les moulins à paroles furent obligés de s’arrêter de tourner. Les regards parlaient d’eux même les Niraco parlaient un peu trop.
J’avais plus ou moins compris ce que ma cousine me racontait à propos du Mirandole et j'aperçus sa nouvelle amie, une blonde dénommée Margot, fille de ce dernier.

La suite ? Je me suis perdue parmi la foule, parmi le reste, happée par Susi qui m’emmena vers son amie. Laissant le Kromman.
La cérémonie commença par l’Archevêque, le crédo fut récité et la fumée dispersée de l’encens respirée à me faire toussoter.

Le tour de Mère Marie Clarence est annoncé ensuite. La famille est évoquée. La famille..Disons que les Niraco ne sont pas l’exemple à donner ni à suivre.
Mon regard bifurque vers Susi lorsqu’il faut prendre une main. Je l’imite, l’envie de toucher un de ces inconnus ne m’emballe pas.

Une petite confesse ? Suis-je obligée ? Je baragouine ça fera tout comme

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Yvresse
Yvresse hésita un instant lorsque la tonalité de Marmont partit à la hausse, avant qu'il ne poursuive. Lorsque tombèrent les dernières paroles, Aïn esquissa une nouvelle fois un sourire tranquille mais répondit d'un ton légèrement empreint de défi :

"Je ne saurai dire qui vivra, servira, trahira ou mourra ; et, d'ailleurs, je laisse cela aux têtes anoblies comme vous. Quelle importance de chercher à savoir qui est fidèle et qui ne l'est pas ? Connaître leurs petites pensées ne changera rien à leurs actions futures, alors défiez-vous de tous si cela vous sert, et voyez ce que vous pouvez tirer de chacun tant qu'il est encore là ; ou laissez-les à leurs destins s'ils ne sont pas menés à croiser le vôtre".

Avec une certaine généralisation dépourvue de nuance, elle poursuivit :

"Je suis quant à moi mercenaire, je n'ai pas d'attente d'un haut destin bien au-dessus de ma condition natale, et mon épée pourra être amenée à protéger ou à essayer de raccourcir les futurs héros et traîtres que vous voyez là. Alors je me garderai de tout jugement. Les ordres que je reçois peuvent passer outre mes considérations et projections sur l'avenir".

Ce disant, elle reporta à nouveau un long regard sur lui, encore mi-joueuse, mi-sérieuse.

"Je crains que vous ne vous posiez des questions auxquelles seul le Très-Haut a la réponse, et il n'est pas connu pour répondre. Alors, paix, et délestez-vous de tant d'inquiétudes. Et... non, je ne sous-entendais rien quant à vos envies de cavalcades".

En parlant de ça, Yvresse dut reporter son attention ailleurs quand la Mirandole se glissa jusqu'ici, et la mercenaire put à nouveau se rendre compte à quelle point la fille était jeune... et lui tenait un discours pour le moins étrange. Bizzarement, quoique le propos n'ait rien de particulièrement agréable, Yvresse en ressentit le bizarre instinct d'ébouriffer la coiffure de la Mirandole comme on l'aurait fait à un enfant taquin, réflexe qu'elle arrêta à mi-chemin, sa main dressée et immobile vers la jeune fille - comme si elle eut désiré lui jeter un sort. Elle marmonne donc tout bas quelques mots glanés ici et là, avec si peu d'intonation que cela semble être une basse litanie intraduisible, puis se tait, abaisse sa main et, mettant fin à son jeu, sourit à la fille.

"Une petite frayeur, Mirandole ? Notre sire est plus tenace que cela".

Y avait-il seulement une personne qui soit réellement à l'écoute de la prière, ici ?
Audrea
Lou aurait sans doute répondu par l’affirmative à son comparse, seulement, alors qu’elle prenait son souffle afin de s’exprimer, un homme entra dans la petite chapelle.
Un homme qui de par sa tenue était immanquable, des plumes, des dorures, ça piquait les yeux de la pauvre loupiotte.
Elle en resta même un instant bouche bée. Surtout qu’en dehors du costume, le visage marqué et ce bandeau sur l’œil lui donnaient un air mauvais en totale contradiction avec le reste du tableau.
Elle en conclut que son amie Babath devait tenir ses traits angéliques de sa mère, et non du paternel.
Puis donna un léger coup de coude dans les côtes de Mel pour lui désigner l’homme.


Écoute ! J’crois que c’est notre hôte…

Hmm c’est con, mais c’est vrai, Lou ne connaissait pas l’auteur de l’invitation, elle ne connaissait de lui qu’une infime partie de sa descendance. Et ses dires confirmèrent sa pensée.

Je t’avais dit qu’il y aurait ripailles ! * toussotement nerveux, et léger sourire victorieux sur les lèvres*

On s’tient tranquille, une messe, ça n’a jamais tué personne… ‘Fin j’crois !

La Flamboyante se racla la gorge, puis s’enfonça dans le banc, les bras croisés. Dans cet univers si croyant, elle-même n’avait jamais prêté aucune attention aux préceptes Aristo.
« Hérétique ! » que vous m’direz, si tout était blanc et noir, oui. Sans doute. En réalité il s’agissait d’une nuance de gris. Une nuance propice à l’hédonisme.
Et en 1462, pour une rousse, ce genre d’histoire se finirait indubitablement sur un bûcher.
Alors on s’fait discrète (autant que possible). On reste sage (en apparence). Et on écoute gentiment les sermons (en essayant de pas s’endormir !).

D’ailleurs le spectacle commença. Ils se trouvaient ici pour la consécration de la chapelle en question. Voici le pourquoi du comment. Déjà la Rouquine décrochait lorsqu’une première prière fut dite. En latin de surcroit.
Pas difficile à saisir pour la linguiste mais foutrement chiant surtout. Et voilà, on y était. Lou découvrit à quel point les cérémonies pouvaient être emmerdantes à souhait.
Alors pour tromper l’ennui, elle dévisageait d'une manière plus ou moins subreptice les convives. Se demandant qui ils étaient, pour ceux qu’elle n’avait jamais vu, mais aussi les raisons de chacun d’être présent.
L’observation ne fut pas de longue durée, les paroles de l’Evêque firent passer un voile d’inquiétude sur le visage de Lou…


« Ce lieu est désormais un lieu consacré interdit à ceux qui n’ont pas la foi ou qui sont exclus de la communauté des fidèles. Tout acte de blasphème fait en cet édifice serra une injure envers le Très Haut lui-même. »

La Rouquine se tortilla sur place, brièvement mal à l’aise. Elle posa un regard sur le reste de l’assemblée. Étaient-ils tous bons croyants ? Elle en doutait fort, et se rasséréna ainsi.
Elle choisit alors de se concentrer sur la lecture de la Sœur, et ses paroles ensuite.
La famille… Ah ça… Un sujet universel, et même pour Lou. Elle jeta un petit coup d’œil sur Mel qui s’était tenu plutôt bien jusque là. Un même sang coulait dans leurs veines, un sang bouillonnant !
Le sourire qu’il provoqua ne resta pas longtemps sur la lippe de l’Aurhel, très vite remplacé par un mordillement nerveux en pensant à celui qui n’était pas là, cette famille choisie comme disait Marie-Clémence qui terminait son solo en réclamant qu’on se prenne une main pour se confesser.

« Hein ?! » Moue incrédule sur le minois de la Lou qui finira par attraper la mimine de Mel et de bredouiller une prière qui n’avait absolument rien à voir avec le Crédo…
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Alphonse_tabouret
L’entrée, tout comme la participation, serait discrète , l’engouement du félin à la fréquentation des lieux saints étant minime, animal méfiant que le Très Haut n’avait jusque là accepté d’exaucer que pour mieux lui reprendre, duel s’éternisant tantôt dans la rancune, la lassitude ou bien , plus récemment, une crainte sourde, aiguillonnée par la vie oisillonne de son fils, encore niché au creux des langes fraiches et des bras de Pernette dont les sourires âgés s’égaraient sur son sommeil quand son père était retenu ailleurs.
L’austérité monacale, l’opulence des cathédrales, les liens tissés entre les hommes et leur Dieu égaraient à sa conscience un questionnement quasi enfantin, méfiance naïve forgée par la bigoterie maladive d’une mère qui n’avait jamais jugé bon de cacher à ses enfants l’extase d’une bonne martyr, affirmant à chacun d’eux que c’était dans la douleur que le Très Haut vous préférait, gangrénant, aux premières lueurs de la compréhension, la sainte réflexion pour la diviser, fanatique chez les uns, rejet chez les autres.

Au crédo, ce furent les lèvres, silencieuses qui égrenèrent les mots augustes appris durant l’enfance, vides de sens, mais respectueux à défaut de cette déité vaporeuse, de l’homme qui les réunissait ce jour, trouvant dans une foi nouvelle dans de rares créatures terrestres rencontrées au fil de ses errances, et à la consécration, ce fut le masque poli de l’indifférence qui camoufla le sourire narquois qui pointait, retenant avec la facilité de son apprentissage, la moindre expression de trop. Les honnêtes aristotéliciens se comptaient sur les doigts d’une main, les plus pauvres s’arrangeant de leurs péchés les plus bénins, les plus riches les dissolvant dans les dons gras fournis aux ecclésiastiques, réalité qui frappait de son glas les paysages jalonnant la foi des hommes. Pour le chat, il ne s’agissait pas de rejet, d’incroyance, ou de blasphème quand bien même sa vie s’entachait de multiples ornières mais d’une lutte avec ce Dieu ingrat à la miséricorde aléatoire, à l’image d’un père strict qui vous rappelait parfois la douceur de sa manne à la chute d’un rayon de soleil sur un front endormi, à un sourire au creux de la tempête, à la délicate joie d’un bonheur simple…

A l’injonction, la main voisine fut saisie sans la regarder, poursuivant, bon enfant s’il n’était pas fervent, la suite des réjouissances dans une confesse relative, conscient que certaines pensées resteraient source de conflit entre lui et son Créateur, que ses péchés les plus grands ne lui seraient jamais pardonnés, abomination que la soif du plaisir amenait à l’ombre sélénite des nuits fauves, mais pliant le genou et l’échine pour Antoine, pour son bâtard, pour celui qui n’avait rien fait encore et qu’il avait choisi de préserver au-delà de ses propres aspirations.
Les fils n’avaient pas à payer les dettes de leur père.

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