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[RP Background] Cours particuliers (I)

Alphonse_tabouret
Aurait-il dit sa fable à voix haute que le chat se serait abstenu de tout autre commentaire qu’un baiser.
Si l’animal pouvait décliner de nombreuses façons d’expliquer à l’amant que sa satiété ne tenait qu’à lui d’être rassasiée selon l’envie de son palais, choisir pour lui le récipient, le plat ou l’épice l’accompagnant, eut été ne rien lui apprendre et forger, comme les autres, un chemin faits de règles ne lui appartenant pas. La chair n’en avait aucune, tour à tour ballet entre les cuisses femelles, danse au creux des reins mâles, seule comptait l’osmose entre l’éther et la chair. Peut-être aurait-il dû insister sur le temps aléatoire que les uns mettaient à apprivoiser les idées qui naissaient à leurs tempes quand d’autres les saisissaient à bras le corps, expliquer qu’il y avait certains voyages que l’on ne faisait qu’à son rythme, quand bien même le ventre tiraillait ou que la bouche était sèche, mais toutes les exégèses du monde n’auraient pu assouvir les craintes que le vicomte était seul à pouvoir maitriser : celles des choix dictés par soi, et uniquement soi.

Si tu as un bec et que l’assiette est plate, exige donc un verre à hauteur du claquoir.
Si la soupe est trop chaude, souffle dessus. Si elle est trop épaisse, dilue-la. Si elle est trop fluide, fais la réduire. Si elle est trop épicée, adoucie-la…
Quel intérêt de manger, si ce n’est pas par goût des choses telles qu’on les aime?


Il aurait certainement souri en voyant le geste échappé à la conscience se matérialiser dans un jeu de doigts, Faune que le plaisir avait mené depuis si longtemps à aimer se sentir plein de l’autre, comme l’autre plein de lui, qu’il avait compris que la chair n’avait jamais de Maitre quelle que soit le contenant ou le contenu, insolemment amusé de l’orgueil des mâles quant à leurs maudits reins, car au fond, n’était-ce pas risible de se rendre compte que les hommes estimaient leur intégrité bien plus souvent à hauteur de leurs croupes qu’à celle de leur volonté ? Devant lui, le Phoenix avait quelque chose de l’ombre quand bien même la figure était belle, l’œil luisant d’un visible antagonisme, tiraillé en tous sens par des appétits neufs, amenant aux prunelles noires du comptable, le voile d’une gravité naturelle à contempler la lutte chez l’autre quand il en connaissait aussi bien le poids que le prix. L’oiseau parla avant qu’il n’eut le temps de le faire, écornant, encore, destructeur de mondes qui s’ignorait, les frontières félines.


S'il te plaît..., il est à toi.

Si le sous-entendu ne lui échappa pas, amenant un sourire à dessiner ses lèvres, il lui servit surtout à masquer le trouble autant que la gêne de recevoir si spontanément un cadeau qu’il n’attendait nullement, chat qui ne connaissait quasiment rien de la possession dès lors qu’elle était matérielle… Les objets étaient, avait-il toujours considéré, des entraves, des lectures trop évidentes, des butins à la perspicacité et à la cruauté des autres, et il s’était longtemps empêché la collection trop concrète qu’imposait la matérialisation, méfiant de cette évidente nostalgie qui finissait toujours par poindre dès lors que l’autre existait au-delà de la pensée au regard du monde. L’esclavage forçait aux reflexes les plus primaires quand il était question de survie, et pour la sienne, à l’âge de chaton, il avait fait le choix de ne laisser aucune prise à ses tortionnaires, ni butin, ni indice, rien qui ne pourrait permettre que l’on le perce à jour, que l’on devine derrière un objet, le fragment de vie qui s’y lovait. Il lui avait fallu attendre longtemps avant d’abroger cette règle d’une première incartade, aujourd’hui suspendue avec une certaine fierté dans sa chambre claire, mais sept après sa fugue sous le ciel pluvieux de sa ville natale, l’appréhension demeurait la même et le bouleversement d’être lié à un autre de cette façon-là, intacte.

Merci, murmura-t-il avec une sincérité presqu’infantile, le bras écarté par le professeur mais les yeux rivés sur le présent tenu à son bout, ne s’arrachant à sa contemplation béate dans un frémissement douloureux qu’en sentant la main de Sabaude palper la cote pourtant parfaitement remise, réminiscence encore vive qui ne vivait plus qu’à l’esprit et dont il avait parfois l’impression de ne jamais pouvoir se défaire, balbutiant à l’orée de cette peine lancinante et de l’effort qu’elle exigeait perpétuellement de lui.

Hum....il nous faudra aborder ta volonté à survivre à l'adversaire à défaut de tes motivations. Mais pas tout de suite. Un dernier exercice pour ce jour et nous passerons à table.
Le baiser dispensé à son cou l'écarta des pensées morbides née de la réflexion, lui qui avait abandonné sa volonté aux mains d'une autre quelques mois plus tôt et en souffrait encore jusqu'à la nausée maintenant qu'il goutait de nouveau à la liberté, réveillant étonnamment dans sa simplicité la lente frustration nourrie à cette après-midi, et ce fut d’un œil doucement narquois que l’animal observa le jeune homme prendre position en dispensant ses dernières volontés.
Fais-moi lâcher la garde. Pas de prise, je ne bouge pas, tu dois donner une seule frappe pour y parvenir. Désarmer affaiblit l'adversaire.
Tu as autant d'essais que nécessaire.

Une seconde, le chat resta figé, l’œil rivé sur la proie lui faisant face, sur les muscles discrets qui couraient sous la peau, sur le fil de la mâchoire serrée préparée à l’effort, sur la patience lisible jusqu’au regard porté sur lui quand la sienne s’effritait inexorablement d’un appétit tout autre que celui de l’instruction.

Est-ce vraiment utile, Goupil ?Tu as, me semble-t-il, déjà baissé ta garde, fit il remarquer, doucement railleur, la lippe peinte d’une insolence amusée, enfouissant la perle d'émotion suscitée quelques instants plut tôt aux masques de l'animal, avançant d’un pas, fluide félin, conscient que son manque cruel d’expérience n’avait pas fini d’exiger de lui des trésors de volonté pour être sage jusqu’au bout de la leçon

Dans un réflexe de précaution, incapable encore de dissocier l’homme tenant le couteau du pantin d’exercice, les premiers coups portés furent une série d’échec, excitant chez le comptable, la montée d’une lente exaspération ceignant ses veines jusqu’à en durcir son regard. Le coup porté aux jambes dans l’espoir de déséquilibrer Sabaude et de lui faire lâcher l’arme pour se rattraper n’avait abouti à rien, pas plus que celui au ventre, qui, s’il avait éclairé d’espoir le visage du chat en voyant le brun grimacer, ne s’en était que plus obscurci en constatant que l’arme était restée ferment empoignée. Ce fut finalement une rage exaspérée qui naquit d’abord d’un grognement à la gorge avant qu’elle ne se répercute en une force sèche, brutale, qui l’amena à saisir le poignet de la dextre, forçant le bras à s’ouvrir pour laisser de l’ampleur dans l’espace fraichement proposé, quand le coude opposé se pliait et remontait dans le pivot dansant du corps à hauteur de tempe pour s’y écraser dans l’évidente volonté de férir, se fracassant sans préambule juste au-dessus de l’oreille dans un bruit mat qui le nervura de souvenirs enfouis à l’ombre de la cour des Miracles, sonnant irrémédiablement, l’adversaire qui enfin, lâcha le poignard.
Le contentement de la victoire ne le traversa qu’une infime seconde avant qu’il ne tende la main pour rattraper l’éphèbe chancelant au bras et l’empêcher, crut-il, de chuter, l’attirant contre lui pour lui assurer l’équilibre en le rattachant au sien, cherchant son regard en caressant de ses doigts anxieux, la tempe violentée, l’autre bras enveloppant la taille fermement.


T’ai-je fait mal ?, s’inquiéta-t-il quand il savait pourtant que l’exercice ne menait fatalement qu’à cette issue, mais définitivement ignorant de ces violences, lui que l’on avait toujours préservé des coups dans la seule perspective de ne pas abimer le précieux visage du commerce familial, fort d’une unique rixe qui l’avait mené jusqu’au sang en compagnie du Castillon, le reste de ses souffrance ayant été consommé en qualité de pantin assommé de drogues jusqu’à y trouver, masochiste, les rares instants de lucidité dont on le privait alors. Veux-tu t’assoir quelques instants ?, enchaina-t-il sans quitter l’ébène des yeux mâles, le visage saisi d’une expression aussi attentive qu’exquise de crainte somme toute imbécile face au combattant aguerri qu'était le Vicomte, lézardant le sempiternel masque d’indifférence félin dont il s’affublait au quotidien, pour ne plus laisser paraitre que l’affection contrariée qu’il eut pu souffrir par sa faute.
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Sabaude
Est-ce vraiment utile, Goupil ?Tu as, me semble-t-il, déjà baissé ta garde

La véracité des propos le prend aux tripes, contracte le ventre  à l'inspiration née de l'acceptation teintée d'amusement. Il s'est présenté sans artifice à celui qu'il prenait pour un courtisan et l'a captivé un soir de bal,  s'est mis intégralement à nu devant le Faune et vient de se livrer à Alphonse, en toute simplicité sur fond de sous-entendu. Il ne saurait donner un corps mensonger à l'affirmation dès lors que tout son être, du comportement aux traits du visage exprime son désir pour l'habile félin qu'il gratifierait volontiers d'un coup de pied au derrière pour lui ôter ce sourire goguenard. Et si la séance confine à la concentration et l'immobilisme, il n’écarte pas la possibilité séduisante de remettre le geste à plus tard.

Pour toute réponse les sourcils s'arquent au-dessus d'un regard effronté, et le menton se hausse, provocateur, l'air de dire:

Allez viens Matou au lieu de faire le malin. Je t'attends.

Les premiers coups, prévisibles, sont retenus et la douleur fugitive stoïquement contenue, mâchoires serrées. La perception des variations de l'intensité des frappes le laisse appréciateur de la volonté de l'élève à ne plus se soucier que de l'exercice, et le cheminement l'enthousiasme et excite ses sens. Il lutte contre l'envie de se ruer sur le chat pour les livrer à une toute autre bestialité. Le dernier cependant le prend au dépourvu par l'absence de ménagement, brutal, révélateur d'une bataille intestine vissée aux articulations et phalanges.

Sonné, l'ancien capitaine lâche la dague, chancelle et serait tombé sans la prévenance d'un élève dont l'inquiétude est chevillée à la voix et aux ébènes qu'il jurerait avoir vu briller d'un éclat nouveau.
L'étourdissement le renvoie trois mois en arrière où deux embuscades consécutives l'ont laissé inanimé en campagne orléannaise, à cette guerre où un duc breton le fit choir de son cheval, à cette trahison de ses nouveaux frères d'armes qui le laissa plus mort que vif peu après son incorporation dans l'Ost. Renard secoue sa caboche pour en chasser l'obscurité.

Nom d'un lapin blanc... Tu n'y es pas allé de main morte! Constate-t-il une paume portée à sa tempe, la vue brouillée par le tourment de l'acte violent.

Toute une histoire ces lagomorphes laiteux. Ils ressortent quand il divague ou sous la surprise qui livre spontanément l'essence d'un esprit soumis à la plaisanterie de deux angevines une nuit où glissées dans sa chambre, à la faveur d'un sommeil profond, ont distillé sous son crâne le parfum de ces créatures aux yeux rouges. Heureusement pour les farceuses le jeune vicomte n'en n'a jamais rien su et ne peut que s'étonner de cette extravagance qui lui échappe parfois.

D'un signe de tête, appuyé sur son guide, il le laisse le mener jusqu'au banc. Si l'un fut ému plus tôt d'un cadeau spontanément offert, l'autre en prenant place est saisi par la sollicitude mâle.

Dans un sursaut enfantin, une petite bourrade du coude est donnée au flanc félin.


Tu n'as nul besoin de m’assommer pour me faire tomber dans tes bras, reprend-il d'un ton taquin.

La soucieuse bienveillance est douce caresse sur le corps malmené et l'âme troublée.A cet instant, côte à côte sur la pierre plate, une chandelle devient feu de joie. Les flammes lèchent les craintes jusqu'à les réduire en cendre, la chaleur fend la cloison, abreuve l'envie, nourrit la facétie en devenir, gaillard d'une fringale qui substitue la spontanéité à la raison.


Je vais bien, souffle-t-il en se penchant, prunelles illuminées, poussant impérieusement vers l'arrière le buste de son compagnon, délivrant sa taille du ceinturon pour mieux le chevaucher et le coucher complètement sans craindre qu'une arme ne gène le mouvement.
Je vais très bien, poursuit-il aux prémices d'un baiser donné aux lèvres jumelles, une jambe pliée entre celles félines, l'autre au sol en béquille. Les torses s'épousent alors qu'il ploie un bras et se délecte avec gourmandises du velouté des langues réunies. L'élancement n'est pas qu'à la tête, il cheville son être qui vibre de cette touchante inquiétude, de cette fêlure aperçue qui fait écho à la sienne, et l'affranchit de considérations idiotes.
Senestre délie les braies de l'allongé pour en délivrer le fruit qu'il vient prendre en bouche, délaissant les carmines et l'effleurement d'un ventre chaud, craintes évaporées. Phoenix devine sa maladresse, se pique de l’expérience nouvelle mais n'éloigne le bec qu'aux soubresauts d'une maturité nervurée dont il jugule ainsi la rupture, laissant un Alphonse au membre dressé et palpitant d'inassouvissement. La mine renarde s'égaye d'un large sourire fiérot de son essor et de son mauvais tour.


Nous sommes quittes pour le sang qui à la chair pulse, livre -t-il à une oreille avant de partir sur un grand rire en direction de la petite boite.

J'ai quelqu'un à te présenter avant que nous ne passions à table. Prendre l'air lui fera le plus grand bien, ajoute-t-il en jetant un regard narquois au sexe exposé.

Agenouillé près du Faune qu'il ne parvient pas à regarder dans les yeux sans pouffer, hilare de sa farce précédente, un jeune furet de quatre mois un peu groggy, à la robe sombre et au masque blanc, est sorti en douceur de la petite caisse et déposé dans les mains du Chat. Un petit grelot doré ceint le cou velu.

Je n'allais tout de même pas te faire courir après lui, explique-t-il en posant une main sur une cuisse d'Alphonse et de poursuivre le plus naturellement du monde son explication. J'ai du mêler quelques gouttes d'alcool à sa viande pour qu'il ne s'affole pas, d'où son état, cela va passer. De très bons chasseurs de rats et souris pour protéger tes livres de comptes, joueur si tu parviens à le dresser, fidèle également.
Et surtout une source d’entraînement insoupçonnée !

La tête se pose sur un genou amant, du coté épargné par la précédente attaque.

Je le tiens de mon ami Cabotin, un excentrique grimé épris tant de grelots que de ces animaux avec lesquels il organise parfois des courses. Je ne plaisante pas, quand je te le présente comme un exercice. L'homme vit avec certains d'entre eux et m'a fait part un jour de ses changements dont il a pris peu à peu conscience. L'animal est fin, de petite taille, vif, agile, avec une tendance à circuler entre tes jambes, à se coucher au creux d'un siège, d'un vêtement, sous des draps, à mordiller les chevilles. Là où un invité va s'asseoir sans regarder, Cabotin va détailler l'assise. Il ne se jette plus sur sa couche, il soulève le linge avant de s'allonger. Son pas est plus léger, pour ne point écraser, son œil exercé à fouiller les recoins, l'oreille tendue aux déplacements furtifs. Involontairement il reproduit ce comportement en dehors de chez lui. Il est important où que tu sois d'être aux aguets et prudent.
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Alphonse_tabouret
Couché au banc, sur le fil du baiser Goupil, l’animal ronronna légèrement, rassuré que le compagnon d’arme soit sain et sauf, que l’ami ne lui en tienne pas rancune et que l’amant s’alanguisse d’une douceur pour panser les craintes après avoir égrené les mots, savourant le poids et la chaleur dispensés à son corps, tout comme les lignes mâles soumises aux caresses de ses mains. Si les incartades épicées de Sabaude l’avaient étonné tout au long de l’après-midi par leur spontanéité espiègle, ce fut la surprise qui le faucha littéralement quand il sentit le nœud de ses braies se défaire sous les doigts habiles et que les lèvres jumelles délaissèrent les siennes pour s’aventurer à son ventre jusqu’à le prendre en bouche, amenant un hoquet de stupéfaction mêlé d’un plaisir brut à traverser sa gorge renversée. D’abord indécis, porté au plaisir montant de cette première fois, il crispa la dextre à ses propres cheveux dans le souffle lent d’une respiration asservie avant que la continuité montante du bien-être délayé par la bouche amatrice, ne le contamine lentement au rythme de l’art maladroitement mais fervemment exercé, venant cueillir l’arrondi du crâne d’une caresse toute aussi encourageante que préventive à l’optique de libérer la gangue avant de l’embourber. Mais la prévention n’eut pas la moindre chance de se manifester quand les carmines moqueuses s’éloignèrent, abandonnant le faune et son érection avant qu’elle ne soit consommée, le chat laissant passer une exclamation de dépit en reportant un regard interrogateur sur le Goupil pour discerner dans ses prunelles sa joyeuse traitrise.

Nous sommes quittes pour le sang qui à la chair pulse
Par tous les dieux, maugréa l’animal au rire accompagnant le délaissement de Sabaude, hésitant à finir le travail lui-même tant l’embrasement amené quelques instants plus tôt l’irradiait encore tout entier, la bouche dessinée d’un pli frustré en portant un regard au sexe abandonné dont le frémissement s’attardait, désespérément inassouvi… laisse-moi te dire que cette histoire-là est loin d’être réglée, Goupil…
J'ai quelqu'un à te présenter avant que nous ne passions à table. Prendre l'air lui fera le plus grand bien

Le museau toujours bougon, le chat suivit du regard les prunelles narquoises sur son membre et se releva un instant pour le remettre à l’ombre de sa geôle dans une attitude volontairement panachée pour abolir l’étau de son expression vaguement courroucée, car si la plaisanterie en faisait ouvertement rire l’un plus que l’autre, elle ne comportait aucune cruauté intentionnelle qui méritait que l’on s’en vexe plus longuement, se contentant de lancer une pichenette tendre au Renard pour faire taire son pouffement amusé. Contemplant une dernière fois ses braies déformées dans un soupir résigné, il se rassit pour examiner d’un œil encore troublé, l’animal extirpé de sa cage pour se voir confier à ses mains.

Je n'allais tout de même pas te faire courir après lui.. J'ai du mêler quelques gouttes d'alcool à sa viande pour qu'il ne s'affole pas, d'où son état, cela va passer. De très bons chasseurs de rats et souris pour protéger tes livres de comptes, joueur si tu parviens à le dresser, fidèle également.
Et surtout une source d’entraînement insoupçonnée !

S’il grignote l’un des orteils de mon fils, tu risques fort de m’avoir sur le dos avant l’heure, lui glissa-t-il, dans un sourire aussi carnassier que goguenard dans l’espoir de le voir déglutir quand il posait sa tête à l’aube de sa cuisse.

Pinçant délicatement entre ses doigts la fourrure encore lâche de l’animal qui n’avait pas fini sa croissance, Alphonse le souleva pour le porter à hauteur de nez, rencontre d’un masque blanc et d’un né des habitudes, l’examinant plus en détails tandis que l’amant expliquait l’exercice au-delà du présent. L’idée était bonne, même si elle trouvait chez le chat un observateur déjà aguerri à ces petits détails, lui qui avait été élevé pour discerner chez les autres les forces et les faiblesses, que l’on avait employé à deviner les envies avant même qu’elles se manifestent, observateur muet des heures durant les palabres mercantiles familiales qu’il devait, à la fin de chaque journée , affiner des diverses expressions entraperçues chez l’un, des gestes échappés aux mains d’un autre… Alphonse n’était pas né chat, mais monstre issu de créatures pires encore était-il convaincu, ne prenant les attributs félins qu’à l’âge tendre d’une enfance terne, lorsqu’il avait compris que le seul royaume qui s’ouvrait à lui et à lui seul était celui de la nuit, où la maison dormait… Là, il avait appris à exercer l’oreille jusqu’à reconnaitre les pas de chacun, à connaitre de la chaumière chacune des planches à éviter, à se déplacer dans le silence le plus léger jusqu’à ce que cela devienne reflexe et qu’il n’agisse plus jamais autrement, quel que soit le toit au-dessus de sa tête. A défaut de se connaitre soi, de parvenir à se situer entre l’humain et le monstre esclavagé, la moindre des choses était de cerner ces autres qui virevoltaient en ronde autour de lui… Si le furet ne poserait pas les bases, au moins l’aiderait il à ne pas les perdre quand il avait pris le pli de s’immerger si loin dans la concentration de ses taches qu’il ne discernait souvent plus les aubes des crépuscules.
Au fond, la réelle difficulté de l’exercice serait le dressage… S‘intéresser suffisamment à une autre vie au point de chercher à la réguler, affirmer sa propre patience à répéter inlassablement gestes et cadres jusqu’à l’obéissance et dépasser le mur d’une communication auquel le chat n’était pas habitué, taiseux, silencieux, entouré d’un mur de roches auquel tantôt il s’agrippait et tantôt y danser en funambule insolent.


Septembre, je te présente Sabaude, fit-il finalement en balançant un instant l’animal sous le nez du jeune homme, choisissant le nom en hommage à ce mois qui avait vu éclore le rapprochement aussi inattendu qu’embrasé des deux hommes aujourd’hui cote à cote avant de le poser dans l’herbe pour le laisser se dégourdir et les pattes et l’esprit, remerciant le jeune vicomte d’un baiser appuyé. N’espère pas que ta générosité me rende plus indulgent et n’efface tes tortures, chuchota-t-il à ses lèvres souriantes avant de redresser le buste, égarant une main dans le cou mâle, le contemplant quelques instants quand le soleil de l’après-midi s’enrouait des premières fraicheurs de sa fin.
Comment puis je te remercier pour le temps et la leçon, Goupil ? demanda-t-il après un silence en essaimant volontairement un frisson sur l’épaule en jouant d’une caresse si légère qu’elle suggérait l’effleurement plus que le toucher. Un verre de lait ? Une sieste ?...
Le sourire s’étira, affectueusement narquois. S’il était conscient de l’apaisement neuf de Sabaude à leur promiscuité, il refusait de céder à cette tendresse naissante, non point par soucis de ne pas effrayer le nobliau qui avait pris un gout certain pour les jeux les plus délictueux, mais par frilosité personnelle, ému toujours par les luttes les plus intrinsèques et charmé déjà par le visage à ce point ouvert de cet hôte automnal. Il y avait chez Sabaude, cet abandon sain et salvateur qui l’effrayait au plus haut point, chacune de ses tentatives pour y prendre part en accordant aux autres une part dans son intimité, s’étant soldée par l’échec le plus cuisant qui soit, hérissant d’une méfiance de plus en plus lasse, chaque parcelle d’âme à disposition, et s’il se laissa aller quelques secondes à contempler l’espoir d’un nouvel horizon né de la chair et de la camaraderie, il en détourna sagement le regard, précautionneux trop souvent trahi pour ne pas avoir retenu les leçons de ces enseignements-là... La dextre s’enroula au cou jumeau quand il glissait du banc pour s’accroupir et se trouver à hauteur de bouche, se penchant pour la mordiller d’un baiser lent, là où la senestre suivait le dessin de la hanche nue jusqu’à prendre appui sur la courbe naissante de l’assise. Les jambes fléchirent un peu plus à l’herbe ombrée sans pour autant s’y agenouiller, amenant le corps voisin à se redresser en élevant le baiser dispensé jusqu’à ce qu’ils soient face à face, enhardissant la main gauche glissant au nivelé des reins sous les braies protectrices pour en savourer la rondeur, les dents trouvant à croquer le cou quand les ventres respiraient de concert, ne s’interrompant qu’au fil d’une idée nouvelle qui saurait les délasser et les faire patienter avant de ripailler d’une oie rôtie ou d’un coq au vin. ... Un bain avant que nous ne passions à table ?
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Sabaude
Laisse-moi te dire que cette histoire-là est loin d’être réglée, Goupil… 

L'oeil pétille.

Faune, l'oiseau que je suis ne saurait si ardemment s'enflammer puis lécher ton corps de ses flammes pour te maintenir ensuite dans la froideur de l'abandon. La farce est genèse d'une envie à te retourner l'attention prodiguée cette-nuit là, celle où je suis venu à toi sans fard excepté celui teinté du rouge de la pudeur, et où tu m'as reçu sans faire peser sur moi le moindre jugement.

Les traits s'étirent de ce qu'il ne saurait avouer pour maintenir le secret sur l'application qu'il mettra plus tard à reprendre là où il en est resté.
La nécessité de la pause fait écho à la sécheresse de sa gorge, aux muscles de sa mâchoire dont il ne soupçonnait pas la faiblesse, à ses doutes quant à la bonne façon de faire, à son appréhension d'une liqueur déferlant en son gosier.

Point de réponse donc à fournir, mais un sourire en coin, et un humph à la pichenette reçue.

Assis sur le tapis herbeux, appuyé contre une jambe amante, Renard observe la rencontre entre le petit mustélidé et le félin.
Aux orteils grignotés du fils , l'amorce d'une levée labiale est rapidement avortée au risque encouru d'avoir Alphonse sur le dos, dans tous les sens que laisse présager la phrase ponctuée du rictus carnassier. Et tandis que le novice se demande qu'elle serait sa réaction, s'il en a envie, s'il ne ferait pas mieux de cesser de se poser des questions quand la réponse est dans l'instinct, le face-à-face lui échappe jusqu'à voir la bestiole agitée sous son nez qui se fronce à l'odeur musquée.


Septembre, enchanté, finit-il par répondre plaisamment en lui serrant une patte entre deux doigts.
Trouvez un jour une femelle qui apportera d'autres mois de l'année à vôtre désormais chanceux propriétaire, poursuit-il cabotin sur un clin d'oeil appuyé à son compagnon qu'il imagine déjà envahi par les créatures, ce qui n'est pas sans lui arracher un autre discret pouffement lui aussi vite remis en place à l'évocation de la torture infligée.

Fautif, regard fuyant, la tentative d'explication s'évanouit à l'effleurement.


Ose me dire que tu ne serais point en peine si je te répondais une sieste ? S'enquiert-il avant de voir sa goguenardise fondre comme neige au soleil alors qu'il regagne de la hauteur pour mieux choir sous l'emprise faune, entêté par le parfum de la peau nue livrée aux exercices et au balai solaire, enfiévré par le contact mâle plus appuyé, plus ferme, plus... exaltant. L’appréciation stimule Phoenix.
Aux flancs ses paumes s'aventurent, s'élancent sur les bras nerveux, gravissent les courbes noueuses pour livrer la nuque et la naissance d'un crâne aux doigts déterminés à affermir la prise.
La main à la partie charnue de son anatomie provoque la contraction qui presse son intimité à celle plus tôt injustement délaissée. L'émail sur son cou renvoie le frisson et le rythme cardiaque s’accélère.
Un faible grognement franchit ses lèvres à l'interruption. Animal en l'instant, une joue goupil frotte sa jumelle, garde la pause, fait chemin inverse pour livrer les carmines félines à la faim renarde, ne libérant l'antre humide de l'intrusion qu'à regret. Passant dans le dos d'Alphonse, la taille est ceinturée de ses bras, le menton perché à l'épaule. Un sourire vient illuminé le visage au constat de cet enlacement qu'il répète, marquant une prédilection pour la position.


Je ne sais si je serai sage dans le bain. J'ai autant envie de chahuter le Matou que tu peux être que de t'entendre ronronner dans l'onde tiède, confie le jeune noble au lobe qu'il mordille ensuite.

Peut être devrions nous ranger un peu ici avant d'y aller, propose-t-il alors que son regard glisse sur le poulet mort, le furet qui gambade, Mademoiselle qui cacarde, les armes exposées et les vêtements éparpillés.

A l’arrêt sur le poignard il délaisse son partenaire pour s'en saisir et le lui tendre.

Fais-moi penser à te laisser sa gaine.

Les deux mains claquent ainsi que la langue.

Hâtons-nous, j'ai l'impression de sentir la basse-cour à voir cette ménagerie autour de nous, et je suis curieux de ces bains, avoue-t-il, prunelles brillantes d'excitation môme.
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Alphonse_tabouret
Phoenix au dos, l’animal déploya un sourire discret quand le menton vint s’appuyer à l’épaule, arrondissant la ligne du cou pour accoter la tempe au crane mâle, laissant la saveur de l’étreinte choisie se diffuser aux veines, le corps immobile, soumis à la langueur charmante qu’elle encensait à l’ombre du feuillu, les doigts se mouvant uniquement pour venir cueillir le bras lui ceinturant la taille.


Diabolique Tendresse, tu égares tes frissons aux âmes les plus raisonnables sans te soucier des ravages que tu y orchestres, mettant en exergue par ton scintillement pale et ténu, les cicatrices les plus nettes, les besoins les plus impérieux, en t’immisçant, fatale dans les manques le plus étonnants.
L’aurait-il cru, le faune, si on le lui avait dit avant que tu ne bouleverses la donne des chemins déjà arpentés, que c‘était de gestes simples qu’il avait faim sans le savoir, d’une attention tapissée de désirs mais s’exhalant dans la composition de tes méandres.
Terrible Tendresse, nébuleuse affection, si tu crées le besoin, créeras tu le manque ?


Je ne sais si je serai sage dans le bain. J'ai autant envie de chahuter le Matou que tu peux être que de t'entendre ronronner dans l'onde tiède
Un rire silencieux traversa la gorge blanche du fauve, donnant l’oreille à mordre en fermant les yeux quelques secondes pour trouver la force de s’extirper du moelleux qui l’assujettissait à ces horizons immaculés dans lesquels il s’était baigné avec insouciance jusqu’à ce que ce soit la mort puis la passion la plus fervente qui ne le rattrape à bout de souffle au chaos de son parcours, la dernière nuit partagée avec le Griffé avant qu’il ne disparaisse, lui poignardant les tempes autant que le cœur , le laissant funambule déséquilibré, seul à se rattraper à la voix guillerette, salvatrice, du Goupil.
Peut être devrions nous ranger un peu ici avant d'y aller
S’il avait eu l’habitude d’opposer la force brute du passé à l’éther du présent, il naviguait encore, aux eaux troubles d’une carence qui lui apparut soudain avec la netteté criarde des oriflammes les plus éclatants, écartant des voiles sombres de colère enfouie depuis des semaines jusqu’à ce que devant lui, se pose à la silhouette désormais mouvante de Sabaude, une fatalité à ce point concrète qu’elle lui coupa le souffle, réajustant à son corps , des réflexes d’automate en tendant la main pour recevoir le poignard tendu, l’abandonnant, hagard, au seuil d’une décision qu’il n’aurait jamais pensé prendre et qui venait de s’imposer sans qu’il ne la cherche.
Hâtons-nous, j'ai l'impression de sentir la basse-cour à voir cette ménagerie autour de nous, et je suis curieux de ces bains

Les sombres prunelles s’amusèrent, silencieuses, de l’éclat de leurs jumelles, ne les délaissant pas même lorsqu’elles s’égarèrent sur les fatras éparpillé dans le jardinet, révélées.


Vois Tendresse, vois ce que tu as fait. Ce n’est pas le besoin que tu crées, mais la cage que tu ouvres.
Qu’advient-il des créatures qui soudainement, au fil de tes cajoleries aimables, de tes libertés mouvantes, s’émancipent de leur douleur, la déposant en un recoin avec la farouche volonté de ne plus s’y nourrir mais de la contempler, avec ce brusque et inimaginable savoir qui soudain les agite et qui amenuise la rage jusqu’à la décision ?
Vois tendresse, tu as fait ronronner la créature sans qu’il ne s’y attende. Aujourd’hui, déterminé par la réflexion née de ta compagnie, il délaisse le collier qu’il s’était mis au cou et choisis de vivre, sans plus rien attendre


Un souffle lent traversa le nez félin avant que le chat ne secoue sa carcasse neuve, conscient sans se l’expliquer qu’il venait de perdre une vie et n‘en comptait plus que cinq désormais… Quentin, Étienne, Leozan et désormais Sabaude, tous assassins, volontaires ou pas, pouvaient se targuer d’avoir autour de leur cou, un petit bout de lui…

Tu vas les aimer, lui assura-t-il en retrouva enfin l’usage de la parole, se penchant pour ramasser à ses pieds le furet qui se méfiait de l’une des dernières fleurs écloses au carré de verdure, le tenant au creux de la main tandis qu’il se dirigeait vers le banc où trainait ses affaires délaissées.
Quelques gestes suffirent à rassembler les armes et la volaille, pour que l’animal, chef de file de cet étrange convoi, toujours torse nu de son après-midi, sans la moindre gène, ne les amène jusqu’aux cuisines, arrêtant d’un geste le Renard sur le pas de la pote, soucieux qu’il échappe aux regards du personnel autant que possible, qui, s’il savait ourler ses lèvres de discrétion, n’en était pas moins capable de reconnaitre les visages entraperçus à la Maison basse, havre du comptable et de ce fait, territoire plus intime dès qu’il sortait des contreforts de son bureau.

Ce sera prêt d’ici deux heures, annonça-t-il au Goupil en le retrouvant dans le couloir, l’invitant, d’un geste, à le suivre à la Maison Haute, Septembre délaissé aux bons soins d’une domestique, chemise au poing jusqu’à pousser les lourdes portes attenants à cette pièce fraichement construite au sein du lupanar, invitant le jeune homme à passer devant lui pour qu’il referme sur eux, la moiteur silencieuse de cette intimité vaporeuse.
La main se tendit pour s’accuser à l’épaule renarde et d’un geste, le ramena à lui sans lui laisser le temps de se repaitre du somptueux décor, scindant leurs lèvres d’un baiser foudroyant, étourdissant, jusqu’à ce que les volutes parfumées des huiles et des sels les entêtent plus encore que la virulence de la chair. Ici, un autre apprentissage commençait

Tu veux m’entendre ronronner ?, chuchota-t-il aux lèvres jumelles dans un sourire espiègle autant que carnassier. Moi, je veux t’entendre chanter, le prévint il en s’appropriant de nouveau le souffle en pressant les corps dans une étreinte faune, les mains s’enhardissant à délester les braies de leur nœud pour empoigner dans un grognement contenté le pommelé des reins ainsi accessible, n’interrompant le ballet de leurs langues et de leurs crocs que pour demander, dans l’insolence amusée de ses envies: Quel bain choisiras tu pour me conter ta mélodie ?
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Sabaude
Il connaît les bains pris à demeure dans des baquets de bois tendus de toile, remplis par des domestiques ou par ses soins quand il perd des paris contre Anaon.
Il s'est immergé dans ceux publiques qu'offrent certaines villes, fonctionnels, n'ayant pour attraits que ceux des clientes impudiques. Mais ceux qui s'offrent à son regard au moment où il en franchit les portes sont sans communes mesures.
Toutefois le saisissement se reporte, sens et esprit promptement arrachés à l'environnement geôlier par un face à face avec le Faune qui le laisse plus pantelant et gourmand qu'aucune autre réalité.

La fougue de son partenaire l'emporte comme jamais encore personne n'avait su le faire, semant  au ventre herbes folles et  plantes sauvages, racines nouées aux entrailles, feuilles et tiges enroulées aux organes  .
Involontairement, prêt à entrer dans la danse impétueuse et lascive, il recherche un pilier, une cloison, l'appui nécessaire au partenaire pour supporter l'animalité débridée.

Au constat des forces jumelles qui s'opposent , s'engagent et assurent la stabilité de l'enlacement, sa confusion est balayée d'une pensée amusée. Délesté des craintes subordonnées aux retenues qu'engendrent la fragilité, il s'abandonne à l'effervescence. La fermeté de sa prise prend naissance dans l'affermissement de ses doigts à la nuque et à l'arrondi du crâne, griffes limées plongées dans la chevelure sombre qu'il anime d'un geste empruntés aux félins.
L'émail racle doucement une langue à l'installation des extrémités impétueuses sur la partie basse de sa chute de reins, réaction incontrôlée qu'il chasse d'une hardiesse linguale.  Dextre sur la hanche amante Renard assure leur équilibre, frémissant de plaisir à l'ajustement des corps pour se retrouver confus au tressaillement de sa vigueur , témoin impartial à l'aine du flamboiement du Phénix à la stimulation Faune.

Aux affirmations il ne répond pas tout de suite, baissant le front pour dissimuler la montée de chaleur visible à ses traits ainsi que l'étirement espiègle de ses carmines. Tempe contre joue, ses doigts courent sur le lacet des braies d'Alphonse qu'il fait choir aux chevilles. Les siennes suivent le même chemin alors que ses prunelles se hissent aux puits sombres pour y livrer muettement son consentement et noyer les  derniers soubresauts d'une bataille qui aurait du prendre fin au changement de rives.
Le jeune homme ne veut plus être soumis à ses réticences, pas avec celui dans les bras duquel il se retourne d'une volte, talons glissant au sol. Lovant les pommelées à la virilité d'Alphonse, il en referme les membres autour de lui tandis qu'il emprunte sa souplesse au roseau qui ploie sans se rompre et pose sa tête sur son épaule. Grisé par la touffeur de la pièce et du peau à peau, l'odorat flâneur, sis au terrier d'intimité et confiance qu'est son guide et amant, Renard observe goulûment l'endroit.


D'un autre que toi, j'aurais crié à la fanfaronnade pour la capacité à me faire chanter, finit-il par dire d'un ton enjoué, repu de ce décors dont il vient de fouiller tous les recoins accessibles à ses charbonneux.

D'un mouvement de jambes il se libère de l'amas de tissu, livre ses pieds nus aux dalles humides et saisit une main d'Alphonse pour l’entraîner de bassin en bassin, tels deux chiots indécis. De chacun il leur fait faire le tour, trempe tantôt un doigt tantôt un orteil avec un défilé de moues sur son visage.  Revenus devant le plus grand, les ailes du Phénix ceignent la taille faune, la bouche au torse livre son velouté, les dents mordillent les nerfs d'un mamelon, suivent les palpitations du cou, et l’œil malicieux apparaît au dessus d'un vif baiser.


Tu as bien dit que le repas serait prêt dans deux heures? Je choisis donc..... tous les bassins! Et nous allons commencer par le plus vaste.

Assuré qu'ils sont seuls, l'entrée dans l'onde jusqu'ici calme est digne d'un renardeau folâtre. Il s'immerge complètement  et s'ébroue  avant de s'approcher de son compagnon, chevelure dégoulinante, et de l'acculer doucement contre le bord. 

Je ne saurais te laisser sur une farce. Prend de la hauteur et enseigne-moi comment te faire ronronner avant que d'entendre mon ramage, suggère-t-il d'une voix mélodieuse teintée d'un soupçon de timidité maintenant qu'il expose avant de prendre la liberté d'agir.
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Alphonse_tabouret
L’âme féline se scinda en deux ondes contradictoires et pourtant complémentaires, amarrées l’une à l’autre par des liens inextricables qui tissaient leurs bases ensembles, à l’ombre de la carcasse du monstre tenu en laisse au plus profond de lui. Première née sitôt rattrapée, la joie mercantile du commerçant satisfait de voir l’ébahissement transparaitre sur les traits voisins, annotation des merveilles proposées aux sens à cet instant ci, de la qualité des choses et du placement massif mais réussi de ces bains extravagants se nichant au ventre du bordel… Et puis, la joie simple, enthousiaste, d’avoir créé l’émerveillement dans une prunelle chère, de ravir l’âme pour n’y laisser qu’un trouble ébloui où se mêlaient la stupéfaction et l’excitation nouvelle d’un cadre hors norme.
Heureux et corrompu à la fois, tel était le chat dont la chair s’enhardissait de la félicité neuve de l’abandon, du lieu et de son opulence, lui qui opposait pourtant chaque soir à cette indécence de luxe, la décoration monastique de sa chambre, se laissant aller sous les pattes fermes du Goupil l’empoignant en occultant les réflexes que l’on avait lorsqu’il s’agissait des femmes et de la délicatesse de leurs courbes. Ici, à l’heure bleue des vapeurs encensées de l’eau, dans l’étreinte doucement sauvage des deux hommes, il n’était plus question de précaution et chaque caresse, aussi brulantes soient elles, n’avait rien à envier à chaque accalmie, concupiscente jusque dans leur inertie, témoins d’un abandon situé au-delà de l’assouvissement des nerfs à l’extase, mais du jeu qui assumait sa langueur et ses provocations. Les reins pressés à son ventre écorchèrent ses nerfs d’une brulure délicieuse et achevèrent de semer les premières esquisses d’une envie née au huis clôt humide de la salle d’eau et des déviances de ses appétits, pressant doucement son bassin aux pommelés offerts pour y imprimer un désir naissant sans pour autant se montrer oppressant, grognant doucement de satisfaction quand ses bras enroulèrent en leur sein le précieux corps venant s’y prélasser pour jauger plus amplement la salle d’un œil pétillant, prolongeant le temps en venant respirer la tempe brune à portée de sens jusqu’à ce que le Renard ne s’anime et ne l’entraine dans une balade de gourmet dégustée par les crocs affamés de l’animal mythologique le long de quelques égarements.
Était-ce le réflexe né de la pratique des armes qui avait amené le Phoenix à errer le long de chaque bassin, grand ou petit, ou la pudeur, simplement, de s’assurer l’intimité ? S’il respectait celle des autres, plus encore quand il s’agissait de celle liée à la déviance, le comptable ne possédait que celle de l’affection, ayant délaissé celle du corps et de ses appétences dès qu’il avait pris conscience de n’être qu’objet d’apparat, jusqu’à ne plus en ressentir la moindre de ses affres. Qu’ils aient été accompagnés ou pas dans cette vaste salle aux échos multiples n’aurait pas changé grand-chose s’il en avait été seul décisionnaire ; il aurait consumé l’oiseau face à lui avec la même ardeur, quitte à lui apprendre à chanter en silence…

Tu as bien dit que le repas serait prêt dans deux heures? Je choisis donc..... tous les bassins! Et nous allons commencer par le plus vaste.

Il accompagna le Goupil, suivant des yeux le corps mis à vif par l’amusement gouter à la tiédeur savoureuse de l’eau pour s’en immerger et réapparaitre dans la seconde suivante, ruisselant, le charbonneux des yeux étincelant d’un amusement frais tout autant que d’un appétit affirmé au fur et à mesure de son avancée. Rapidement acculé entre le rebord froid et le ventre chaud, Alphonse se laissa aller à un sourire lascif qu’il vint rafraichir la pointe de sa langue en contemplant le visage mâle face à lui, n’abandonnant sa contemplation que pour partir à la poursuite d’une série de gouttes dévalant le cou pour cueillir la cime de l’épaule et disparaitre plus bas encore, jusqu’à rejoindre dans un infime remous, l’eau du bassin.
Je ne saurais te laisser sur une farce. Prend de la hauteur et enseigne-moi comment te faire ronronner avant que d'entendre mon ramage

Les mains blanches quittèrent l’eau tiède pour s’élever et cueillir la nuque du Goupil, l’amenant à ses lèvres tandis que sa cambrure jouait pour que les ventres s’épousent pleinement, mordillant les lèvres avec une infinie lenteur, jusqu’à revenir les conquérir d’un baiser plein. La dextre s’aventura sur l’épaule jumelle, glissa jusqu’à cueillir une hanche sur laquelle elle affermit sa prise pour presser les membres l’un contre l’autre, jouant d’un mouvement aussi léger que chaotique pour égratigner le voile de tenue que possédait encore l’élève, et laisser se répercuter chaque aspiration dans cette salle aux mille échos.


Tes lèvres …, confia-t-il à l’oreille sous laquelle il essaima un baiser, avant de poursuivre… Ton odeur… poursuivit-il en respirant le cou là où la senestre le délaissait à son tour pour venir d’un pouce délicat, titiller un mamelon… Ta peau… les crocs se refermèrent sur l’épaule, d’abord douce pression jusqu’à ce qu’il la marque, carnassier, des dessins éphémères et rougeoyants de ses dents… Ta voix… La dextre glissa entre les ventres pour s’approprier leurs raideurs accolées et les affamer de va et vient lancinants, suspendant ses mots quelques instants pour se délecter de l’expression Renarde, de sa bouche doucement haletante à la brume de bien être dansant dans ses yeux ... Chaque détail qui frémit en ma présence d’une excitation que tu ne contrôles pas…. murmura-t-il enfin, la voix lézardée du plaisir dispensé auquel il encouragea Sabaude à se perdre en conduisant l’une de ses mains à se joindre à la sienne… Voilà ce qui me fait ronronner : Ton envie, et pas ton savoir-faire. Il s’écarta doucement pour le regarder plus intensément, les traits redessinés de cette langueur qui n’appartenaient qu’aux corps subjugués, abandonnant dans une dernière caresse, leurs mouvements joints, pliant les coudes pour prendre appui sur le rebord du bassin et se hisser jusqu’à s’y assoir, enfouissant ses mains dans la crinière brune, la faisant basculer pour couvrir son visage de baisers
Fais-moi ronronner jusqu’à avoir envie de chanter, fit il finalement en offrant au regard noir et à la bouche suave, l’indécent tracé de son excitation, semant dans l’invitation la clef de ces danses faunes où la mélodie de l’un provoque l’irrémédiable déchainement de l’autre… jusqu’à ce que ton ventre crève que je m’emploie à l’absoudre avec le même désir…, acheva-t-il dans l’étirement d’un sourire empreint d’insolence tout autant que d’épice.

Ici, l'apprentissage s'inversait.

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Sabaude
Il scelle l'acte à venir de leurs lèvres, sensible et mis à vif par la révélation.

Faune...
L'enseignement est vouivre à mes veines , courants de vie véhicules du fabuleux que tu distilles goutte à goutte en mon être, qui le griffe et l'exhorte au changement.
Tu as soulevé les entrelacs de branches de tes bois , guide dans l'empreinte des pas duquel j'avance jusqu'aux intersections où tu te tiens en retrait pour me laisser choisir le chemin à suivre sous ton regard magistral, attentif à mes choix.

Faune...
Tu me délies de mes errances mais sais-tu que tu me lies à toi, affermissant le lien à chaque leçon, resserrant le nœud à chaque baiser.
J'ai pénétré tes frondaisons, flâneur inattentif ; découvert tes essences sans en étudier l'alchimie, promeneur spectateur ; et me voilà voyageur acteur à la lisière d'une clairière qu'il m'appartient sous ton souffle de voir enchanteresse.

Le tronc est écorce douce et rugueuse parsemée de lichen sous laquelle la vie végétale infuse une douce chaleur.

Les paumes aux chevilles se posent. Paupières closes il les mène aux mollets, ouvre les yeux quand elles ceignent les genoux. S'il a parcouru ce corps une nuit pour le dépouiller de ses tensions, ses doigts détendaient une chair brute. Mais en l'instant la pulpe découvre le grain de peau, sa fermeté, le soyeux mouillé. Elle suit aux cuisses les vaisseaux bleutés, s'arrête aux altérations. Dans les profondeurs du silence, Renard s'imprègne de l'autre, acte nouveau.

Les feuillages nuancés de teintes chatoyantes, bruissent et s'animent d'un murmure qui se propage d'arbre en arbre, Conseil de sages, sentinelles et jeunes pousses aux aguets.

Une main à l'aine vient s'annoncer et caresser délicatement un relief de rondeurs et d'éperon dans la touffeur d'une intimité explorée avec l'application de celui qui veut de la substance exprimer l'entité, vibrante du plaisir amant.

Les regards se croisent, se happent et s'arriment.
Faune...
L'acte contentait une faim  grossière , délectation sans volupté ou je me vautrais avec l'indifférence de l’égoïste qui nie sa nature et la dissimule sous une demi attention, un sourire d'aise vite effacé, désireux de libérer un bas-ventre au jardin, reproduction sans attraits de semblables plus tôt visités. Je me satisfaisais de fades jouissances.
Pour la première fois je renonce à cette mascarade.

Par l’extérieur les pommelées sont saluées, éprouvées de pressions jusqu'à ce qu'il glisse dextre et senestre dessous, les soulève et amène Alphonse à s'allonger, jambes pliées aux épaules goupils.

Perché sur un petit rocher moussu, tête penchée, j'observe l'onde claire sise au centre de la trouée. Du bec j’apprécie sa fraîcheur, sa saveur minérale et forestière, et de l’œil suis les circonvolutions décrites par l'élément liquide, temple aquatique aux parois vibrant à mon approche.

Une pointe de velours rose s'invite à l'étroite entrée annelée exposée jusqu'à surprendre le grondement, l'amplifier et le laisser se répercuter au corps phenix dont le plumage frémis.

Entouré des fils dressés de la Terre-Mère, ajoncs, bruyères, peupliers,  je saisis ce rameau de bouleau, signe d'encouragement et me gonfle de l'exaltation diffusée dans l'air. 

La hampe est mise à nue, découverte pour livrer l'épice et le dard lisse à la moiteur d'une bouche, phalanges  en soutien. Paupières mi-closes, Renard coordonne les plaisirs, oscille intérieurement à celui de son partenaire, se surprend au régal du ravissement né de ses égards.

Sautillant  sur ton sol herbu parsemé de la primevère, du bouton d'or  et de la violette, de tes fruits je me délecte et assouvis nos faims. 

Pantin de l'intrépidité, la hardiesse rejoint l'enivrement. L'émail mordille bords et rebords, des doigts vigoureux étreignent les deux orbes témoins de la virilité élancée, impriment l'empreinte du pouce à l'orée du chemin dévoyé. Il halète, livré à cet état second qui délivre l’instinct pour enfermer la raison.

Je danse avec ondins, sylphes et nymphes, défie la salamandre. Nos pas martèlent le tapis d'humus et de brins verts jusqu'à la résonance et l'entrée en transe.

Assailli par la moiteur et les senteurs entêtantes du lieu, palpitations à l'unisson, enfiévré, sa propre tension reléguée, le jeune exilé s'abandonne à la délivrance amante, remettant au matou le soin de le prévenir...ou pas... de sa libération.

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Alphonse_tabouret
A l’errance d’un temps parfumé, la découverte s’orchestrait sous le regard épicé du faune, laissant le corps frémir et s’enhardir de la lente possession du Renard à sa peau, attentif à chaque expression passant, même fugace, sur les traits mâles, conscient que c’était là un chemin bien différent de celui parcouru lors de leur précédente rencontre. Point d’alcool pour engourdir la conscience ; point de murs tapissés pour apprivoiser le cocon moelleux d’une intimité encore farouche ; point d’ombres pour édulcorer les courbes nouvelles… ici, les bougies allumées se réfléchissaient dans un jeu de miroirs savamment étudié, baignant dans cette fin d’après-midi, la pièce d’un halo aussi lumineux que doré ; ici, les murs carrelés répercutaient les sons, du simple clapotis de l’eau au gémissement le plus troublé ; ici était le royaume d’un anesthésiant tout autre que le vin où le bourbon et celui qui aurait fait semblant n’eut plus été qu’un cadavre décharné, laid, pour toujours, à contempler d’angéliques engeances instruire leurs désirs sans pouvoir exaucer le sien.

Pourtant engourdi par les caresses égrenées à sa peau humide, le dos allongé au carrelage froid du sol s’arque-bouta à la hardiesse de la langue à ses reins, crispant la chair d’un plaisir brusque, le bout des doigts cherchant les interstices minuscules entre les carreaux de mosaïque pour s’y agripper, comme si cela avait suffi à garder l’emprise sur la brulure qui le contaminait d’un aplomb délicieusement impie. La rumeur se propagea le long des nerfs, comprimant l’air jusqu’à ce qu’il ne se faufile sous l’aube d’un gémissement de plaisir à la gorge pourtant encore serrée par la conscience de l’écho vaporeux de la salle et ne s’exhale finalement au fil des minutes, en une voyelle de sérénité quand le Goupil s’appropria pleinement l’objet de son désir en le cloisonnant à la chaleur de ses lèvres. Instinctive, la dextre lâcha prise pour venir s’enfouir dans la crinière noire allant et venant, contact à l’instant primordial de la fusion des envies qui enflaient et se répercutaient jusqu’à la pulpe des doigts sur le crane Renard. Bientôt, le corps du chat ne fut plus que délicieux supplice, soumis à l’inattendue rémige mâle que sa diabolique aisance à la liberté, drapait des audaces les plus gourmandes, et le souffle haché vint enfin se répercuter nettement sur les murs lointains, cadençant la danse sélénite des désirs jumeaux.
Se redressant sur un coude, la lèvre mordue d’une extase proche, la dextre encouragea la nuque sous les mouvements de plus en plus alanguis de son bassin, et il contempla, avide, voyeur impénitent dont les prunelles se voilaient d’un état second de plus en plus infernal à chaque attention supplémentaire de cette bouche amante, la renaissance de l’oiseau dans l’appropriation de ce désir raide dont il avait apprivoisé jusqu’aux frimas qu’il faisait naitre au sien… Troublé autant que charmé par le spectacle, le souffle s’entrava brutalement, à l’agonie de sa libération, le chat resserrant la poigne dans les cheveux bruns pour écarter la bouche de sa collation et se laisser aller à la salvatrice jouissance dans une exclamation basse tandis que la nacre empâtait son ventre.

Tu as dansé pour moi, au milieu de mes frères, fait rire toutes mes sœurs et charmé l’horizon auquel je m’attache jusqu’à ce que dans l’air, flotte l'une de tes plumes.

Sonné quelques instants, il contempla le vacillement du monde autour d’eux avant de croiser les prunelles sombres et d’un geste, le faire monter sur le rebord pour, dans les secondes suivantes, enrouler autour de ce corps fiévreux, la chaleur de sa peau, la brulure de ses baisers et le feu de son souffle concupiscent à même les dalles colorées.

Mes sabot se posent au seuil de la clairière et mes bois s’entrechoquent aux nuages éclaircis jusqu’à ce que ton crane résonne de mes pas et que ta chair bourdonne de hâte…

Animal mordant la chair vibrante sous ses crocs, le chat descendit du torse jusqu’au ventre une fois sa prise clouée au sol par son poids, opposant à la valse lente des débuts Goupil, la suite du rythme endiablé auquel il avait soumis ses sens sans plus contempler les lignes abolies des réticences pudiques jusqu’ici prises en compte, les nerfs à vif de rendre au centuple la béatitude de l’absolution

Faune, je lie tes lèvres aux miennes au son des cœurs trépignant de mes pères, je m’accapare ton souffle aux rires légers des naïades et dissous le soleil pour ne laisser que Diane éprise de nos ébats.

La bouche se fit plus soyeuse, à l’orée du ventre, cajolant la raideur d’une langue salée avant de la laisser au bon soin de sa dextre, puis, partant, senestre en appui, gouter fugacement à l'ombre d'un œillet encore immaculé. Ici, l’audace renarde affrontait de plein pied la passion faune dont la dextérité, loin de s’assagir, s’appliqua à plonger le Phoenix dans cette nouvelle torpeur quand celle de son membre s’enhardissait à la remontée du souffle court le long de sa hauteur

J’entête tes tempes de mes senteurs musquées, plonge mon âme à l’épice et fait germer la tienne d’une nouvelle tige, jusqu’à ce que, Phoenix, tu cesses de danser pour t’entendre chanter.

Abandonnant les reins aux caresses tendres d’une main aussi adroite que lascive dans ses frôlements appuyés mais jamais consommés, la faim de l'animal s'étira au fil des minutes avec un tel appétit sur le bout de sa langue appliquée à distiller l'enfer et son paradis au membre à portée de ses lubies, qu’il referma sur la verge jumelle, la gangue de ses lèvres, à cet instant ci pariât de ces bonne mœurs qui n’entendent rien au plaisir, abattant sur le corps pantelant, l'attention d'un savoir glané le long d'un désir fauve jamais rassasié, jusqu’à sa consumation en bouche.

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Sabaude

La main dans sa chevelure est une stimulation de plus à laquelle il trésaille au premier contact puis s'abandonne, remarquant à peine, fiévreux de l’appétit sexuel qui le tenaille, qu'elle l'écarte de la délivrance de son compagnon. L'étourdissement fait suite au plaisir par lui prodigué, et inconsciemment le regard trouble se pose sur le ventre poissé. A l'invitation Renard s'extirpe de l'eau pour replonger aussitôt dans une moiteur cajoleuse où le liquide ruisselant de sa peau se mêle au nacré d'Alphonse.

Ce n'est qu'au contact plein avec les carreaux de mosaïque, Faune au dessus de lui, qu'il sort de la torpeur du donneur pour rapidement plonger dans les affres du receveur. A la visite aux reins vient l’incontrôlée contraction puis peu à peu la détente face au simple effleurement. S'il ne s'est guère privé plus tôt de la même échappée, l'habitude de celui qui en use mais la refusait est tenace. Elle lie au corps une mécanique que la raison nouvelle devra démonter pièce à pièce ou casser d'un grand coup.

Sa jouissance captive du savoir-faire amant, conscient de libérer plus de gémissements et soupirs qu'il ne le voudrait dans cet espace amplificateur, il mène son poignet à sa bouche pour la bâillonner, l'émail retenant la chair jusqu'à la marquer et la libérer à l'assouvissement. Peu à peu la serre formée par sa senestre dans la chevelure jumelle est ouverte et posée en un geste tendre sur une joue qu'il approche de la sienne alors qu'il s'agenouille et les mène l'un contre l'autre. En réponse à la fougue il livre la douceur d'un long et sensuel baiser, paumes aux hanches félines, et goûte à sa propre liqueur . Le lent ballet des langues est prémices d'une lascivité vers laquelle il les mène, les redressant progressivement pour qu'ils ne soient plus deux naufragés échoués sur une plage carrelée. Les regards s'unissent.

Sur un sourire de contentement la main caresse l'audacieuse et ses deux complices avant de se glisser dans celle d'Alphonse. Les prunelles fouillent l'endroit, s'arrêtent aux piliers, s'étrécissent et s’agrandissent. Le voilà ! C'est dans l'eau chaude d'un petit bassin niché dans une alcôve qu'il les fait pénétrer. Dos appuyé à la paroi, l'oiseau maintient longuement la divinité champêtre contre lui, yeux clos, oreilles à l'écoute des palpitants et des souffles. L'élément aqueux devient sanctuaire de cette étrange représentation.

Enfin le silence est rompu d'un murmure. La voix basse est pleine de cette sincérité que le jeune noble donne en pâture au Chat depuis leur première nuit, incapable d'agir autrement avec son guide et amant.


J'aime quand tu me fais chanter.

Le visage s'enfouit dans la tignasse brune et le cou pour ressortir et livrer la ligne d'une épaule à de délicates morsures. Le renardeau est de retour, animal régulièrement animé d'une fantaisie malicieuse.

A la pierre creusée les doigts prélèvent une huile aux notes entêtantes qu'il ne saurait nommer et la dépose sur la nuque d'Alphonse qu'il écarte légèrement pour donner de l'ampleur à ses mouvements, oignant la partie émergée
.

Si tu veux que je continue il va falloir sortir et trouver une couche où t'allonger, dit-il sur un ton badin, index et majeur à ses narines pour déterminer l'origine du produit.

C'est bien la peine de m'être échiné à couler des bains pour Naon , les avoir agrémenté de plantes, et ne pas savoir avec quoi je t’oins, ajoute-t-il rieur, paume ébouriffant sa tignasse.

Puis elles se rappellent à sa mémoire alors qu'elles ondulent à l'agitation de l'onde: les marques décelées pendant l’entraînement. Du pouce il les caresse comme s'il pouvait les effacer. L'incisive à sa carmine ponctue sa crainte. Se plaçant face à l'élève il remonte son menton de ses doigts pour explorer les puits sombres.

Dis moi que la matou est prêt à sortir ses griffes et ses crocs pour défendre sa vie, qu'il soit ou non en laisse.
Je ne te ménagerai pas à ma prochaine visite.


Ce qu'il ne dit pas alors, c'est qu'il ne supporterait pas qu'il arrive quoi que ce soit de mal à celui dans les bras duquel il se sent apaisé.
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Alphonse_tabouret
Les tempes en friche livrées à la satisfaction de la chair assouvie et l’esprit apaisé par les tentacules encore sinueuses de la jouissance, l’animal se laissait cajoler, baigné dans l’onde chaude, la tête reposant mollement sur l’épaule Goupil, les vapeurs du petit bain engourdissant les muscles sollicités plus tôt dans la journée, profitant comme il le faisait rarement, des temps suspendus qu’offrait la sérénité. Rares étaient les étreintes qui savaient s’éterniser doucement à l’Aphrodite, et si le comptable n’avait rien des courtisans regagnant le comptoir du bar sitôt la clientèle satisfaite, ses amours tumultueuses l’amenaient rarement au partage de cet après tendre où le confort naissait de l’osmose du bien-être.

J'aime quand tu me fais chanter, chuchota l’amant au lobe, étirant un sourire amusé sur les lèvres faunes quand son cou accueillait les mordillements malicieux de Sabaude, la tête basculant doucement pour laisser de l’espace à ce caprice qui lui plaisait.
Je te ferai chanter plus fort encore, répondit-il sur le même ton, espiègle tout autant que sincère, l’insolence volontairement lovée dans une promesse qu’il savait pouvoir tenir, fauve polychrone qui savait jouir des reins comme du ventre, les oreilles encore pleines des soupirs courts et des gémissements rauques contenus à grand peine dans la gorge Renarde pour ne point chavirer à l’écho indécent des râles qui se seraient répercutés jusqu’à créer l’aubade infernale de leur étreinte.

Les doigts jumeaux dispensèrent les bienfaits du savoir à la base de la nuque, amenant le chat, docile, à se pencher un peu pour offrir l’amplitude aux mouvements, se souvenant non sans mal, de la dextérité du nobliau à savoir délasser les chairs les plus corrompues, poussant un soupir de satisfaction à peine audible à cette attention.

Si tu veux que je continue il va falloir sortir et trouver une couche où t'allonger
Un grognement désapprobateur répondit à l’observation, félin au chaud de son amant, forcé à quitter la duveteuse pose pour un autre espace.
C'est bien la peine de m'être échiné à couler des bains pour Naon, les avoir agrémenté de plantes, et ne pas savoir avec quoi je t’oins.
Était-ce parce qu’il était alangui auprès du Phoenix que le chat n’esquissa pas le moindre trouble, ou parce qu’il n’aurait jamais songé à affubler la mercenaire d’un diminutif amical, ou bien parce qu’à l’instant, le confort de cette parenthèse valait bien que l’on se s’attarde sur rien qui ne rappelle qu’en dehors de ces murs encore frais de luxure, s’étendait un monde à ce point impitoyable qu’il vous forçait à considérer de broyer les autres à même ses mâchoires pour voir ployer l’ennemi au gout délicieux de sa rancune ... Qu’importait, le prénom d’Anaon ne s’associa pas à la réflexion, et l’eut il fait, que la préoccupation du Renard se manifestant au soulignement des cicatrices laissées à sa peau, effleura sa torpeur d’une griffe sans pour autant la crever, dans la chaleur de l’instant. Les doigts à son menton basculèrent doucement sa tête jusqu’à ce que les yeux noirs s’absorbent, l’attention du chat plongeant au fil de son regard pour y cueilleur le trouble d’une comète soucieuse.

Dis-moi que le matou est prêt à sortir ses griffes et ses crocs pour défendre sa vie, qu'il soit ou non en laisse.
Je ne te ménagerai pas à ma prochaine visite.


Le chat s’imposa un silence, quelques secondes durant lesquelles l’air grave des enfants sages se dessina sur ses traits, le gouffre des souvenirs dansant aux lisières de ses tempes, colossales abimes contre lesquelles il fallait lutter pour ne pas s’empêtrer aux lacérations immédiates de la concentration. Lentement, la dextre attrapa la main lui maintenant le museau relevé et la glissa dans son cou pour sentir chaque doigt s'y imprimer quand ses lèvres venaient butiner les siennes, allongeant le baiser jusqu’à retrouver l‘équilibre lacé entre eux le long de cet après-midi, puis, penchant doucement la tête en reculant, confia d’un ton égal dans son abandon :

Je ne me rendrai plus… La senestre vint chercher la patte goupil et la posa sur le tracé encore perceptible des dents, laissant la pulpe jumelle effleurer les délicats reliquats de l’empreinte, poursuivant, égrenant les lambeaux d’histoires sans pour autant la raconter : Je mordrai… Il fit glisser les doigts jusqu’au flanc pour y effleurer la trace laissé par l’entaille… Je poignarderai… Enfin, joignant les doigts mâles aux siens, lien directe à cette main volontairement fracturée dans l’espoir d’échapper à ses chaines, il conclut, le verbe ponctué d’une détermination aussi glaciale que sereine… Je briserai…
Un sourire étira ses lèvres, métamorphosant le visage dans un parfum d’espièglerie avant d’ajouter, laissant affleurer les crocs : Et moi non plus je ne te ménagerai pas à ta prochaine visite…

Attardant sur lui un regard provocateur, avide des réactions si spontanées qui fleurissaient sur le museau du Renard, il l’entraina dans son sillage jusqu’à quitter le bassin, le ramenant dans l’allée centrale où gisaient, lointains, les vêtements délaissés avec empressement, semant derrière eux, dans cette nouvelle balade, un chemin de gouttes d’eau.
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Sabaude
Quelques jours plus tard


Ce jour il décida de privilégier le corps à corps et le combat rapproché, situations où il était plus probable de voir tomber le chat que dans un pré ou sur un champs de bataille avec une épée.
La première heure fut consacrée au placement du corps, alternance de postures destinée à montrer les gardes les plus employées et quelques unes méconnues. Professeur perfectionniste, il n'eut de cesse de relever un bras ou un coude, décaler une jambe ou un pied, mettre des épaules ou un bassin dans un axe précis. Renard avait prévenu que tout amant qu'il soit son élève ne serait pas ménagé et il s'employait pour son bien à agir de la sorte.
L'accent fut mis sur l'absence de tension, la souplesse et une bonne respiration.
Le plus souvent placé dans le dos d'Alphonse ou sur son flanc il éprouvait de la paume et de ses doigts son ventre, ses reins, ses poignets et ses genoux pour en déterminer et rectifier la raideur. La nudité du torse avait été imposée en début de cours sous son regard pétillant : s'obliger à ne pas fondre sur son compagnon pour rester concentré était une chose, ne pas regarder en était une autre. Il avait aussi vaguement tenté de se convaincre qu'il épargnait ainsi au jeune homme une chemise trempée de sueur.

La deuxième heure consista à mettre l'élève face à ses faiblesses, à les prendre en compte et à les corriger prestement s'il ne voulait recevoir un cinglant coup du fin bâton de noisetier apporté pour l'occasion. Long d'un mètre vingt environ, large comme un auriculaire, celui-ci était manié de sorte à n'échauffer que la peau et arracher un « ouille » sous son oeil espiègle d'ancien homme d'armes.
A sa précédente visite Mademoiselle l'oie lui avait indiqué les jambes comme point faible, celles-ci furent particulièrement visées, Alphonse devant esquiver tout en restant dans un périmètre défini restreint à un cercle de deux mètres de diamètre. A chaque touche l'erreur fut expliquée et l'anticipation discutée jusqu'à obtenir une réaction appropriée et presque immédiate dès que lui-même amorçait un mouvement.

Sentant la concentration faiblir et la fatigue s'installer, une pause méritée fut décidée.
Temporairement il redevint Phenix pour enlacer le Faune, délester les lèvres de leur sel et le taquiner du bout de l'index sur les zones où la baguette avait fouetté la chair.


T'as mal ? Et là ? Et là ? Là peut-être ?!

Ne pas partir d'un grand rire releva de l'impossible pour le doux énergumène. La tête encore pleine du «  Et moi non plus je ne te ménagerai pas à ta prochaine visite » , l'espiègle était bien décidé à battre son amant sur ce jeu là.
Entraîner Alphonse était pour le vicomte une véritable bouffée d'air où il pouvait de nouveau jouir de l’excitation du combat à travers cette transmission de savoir et cela se voyait. Constater la progression le réconfortait également, plus serein à chaque pas en avant.

La troisième heure fut dédiée au maniement du poignard, privilégiant l'estoc à la taille, peu appropriée sauf à vouloir redessiner un sourire à sa proie ou la saigner à la gorge. Il se contenta de faire répéter des mouvements ralentis et d'insister sur l'angle d'attaque, la répartition du poids du corps et sa propre vulnérabilité une fois la lame engagée. Les deux gros gigots suspendus au bout de leur corde firent les frais de l'exercice.
Celui-ci terminé ses carmines s'étirèrent.

Renard ôta chemise et brassards de cuir après une courte récréation toute aussi affectueuse que la première, les taquineries en moins.
Le temps de passer aux joutes amicales pour tester son élève en action était arrivé, ce qui le réjouissait d'avance, surtout avec la touche goupil prévue.

Avec une lenteur déconcertante et une sensualité toute travaillée dans l'étirement et sa manière de se pencher, il disposa un pot de terre cuite sur le banc et deux gros pinceaux de deux mains de long. Le couvercle retiré révéla une belle peinture rouge vif dans laquelle il trempa les touffes en poils de blaireau. S'approchant de sa victime il écarta les bras, un instrument au bout de chacun.


Tu es droitier n'est-ce pas ? Questionna-t-il d'un ton malicieux. Usage de la main gauche uniquement pour marquer. Pour le reste tous les coups sont permis, asséna-t-il. Une touche, un gage. Nous arrêtons au premier qui parvient à en infliger trois à l'autre. Toutes les parties du corps sont acceptées. Le pot est la réserve.

Dextre vulpes vint remettre un pinceau à la senestre féline, l'y maintenant le temps d'infliger un premier trait carmin à la joue de son amant et de vite s'écarter, hilare.

Te rappelles-tu de la leçon numéro un ? Toujours être sur ses gardes ! Je me délecte d'avance du massage crânien que tu me dois désormais. Je me satisferais d'un tiers d'heure.

Un baiser de la main provocateur est alors envoyé à son compagnon, signe du début des hostilités cordiales.
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Alphonse_tabouret
S’il avait espéré l’accalmie, le chat eut été déçu du sort qui lui était réservé, mais au contact du jeune vicomte, s’éveillait une alchimie toute autre, écornant le flegme félin pour lui donner du chien, temps suspendu pendant lequel la distance n’existait plus, bannie par une fougue neuve, juvénile, et qui, sans être violente, témoignait d’une force lovée en chaque garçon qui s'amuse. Les leçons étaient prises avec le plus grand sérieux, mais il naissait, à chacune de ses rencontres avec le Goupil, une joie enfantine et puérile qui le poussait à accuser les coups sans se plaindre tout autant qu’à les distribuer, et si ce n’était pas la douleur qui était attendue, c’était bel et bien la grimace vissée au sourire qui fleurirait de chaque touche qui comptabilisait les points. La première heure paisible avait volé en éclat sous l’égide du bâton de noisetier, affligeant les cotes dénudées, les mollets, parfois les cuisses de rougeurs cuisantes s’estompant d’elles même en quelques secondes à la caresse d’un air frais automnal, jusqu’à ce qu’il soit initié, exercice entrecoupé d’explications et de démonstrations que l’animal avait suivi d’un museau intéressé, se sachant plus prompt à l’esquive qu’à l’usage de la force.
La pause elle aussi, avait trouvé chez le comptable cet étrange réconfort à se voir taquiner plus qu’inspecté, tache souvent réservée aux femmes soucieuses ou aux mères prudentes, et avait savouré l’insolence tendre du Goupil en lui opposant une innocence toute jouée, promettant ne rien avoir senti d’autre qu’une brise asthmatique venant s’échouer à ses flancs. Étonnante réunion que celle du Chat et du Renard, si différents et pourtant si semblables, trouvant chacun, non pas de quoi s’abreuver, mais une source commune dont l’onde s’éclaircissait au temps passé ensemble, s’immergeant au fil d’une troisième heure dans une série appliquée de mouvements jusqu’à ce que le poignet, le corps, les jambes, ne trouvent d’eux-mêmes la fluidité nécessaire à exaucer le maitre.

Lorsque le Goupil enleva chemise et brassard, révélant les lignes jusque-là cachées quand celles d’Alphonse avaient été épurées dans les premières minutes, l'animal s’autorisa un sourire en coin, gourmand tout autant qu’espiègle, délivrant sur le visage mâle, l’accent fugitif de l’envie en le voyant déballer avec une lenteur aussi étudiée que lascive, ce qui semblait être le clou de la séance. Choisissant en priorité de satisfaire les prunelles qui dévoraient la chair jusque-là cachée, il se désintéressa momentanément du pot et des pinceaux quand l’oreille pourtant aux aguets écoutait chaque mot.

Tu es droitier n'est-ce pas ?
Il hocha la tête en guise de réponse, le regard sombre attardé à la ligne de l’épaule délicatement sculptée par l’apprentissage, s’en rappelant le gout sur le bout de la langue avant de se souvenir à la pulpe de ses doigts, la texture de sa peau frémissante de plaisir.
Usage de la main gauche uniquement pour marquer. Pour le reste tous les coups sont permis. Une touche, un gage. Nous arrêtons au premier qui parvient à en infliger trois à l'autre. Toutes les parties du corps sont acceptées. Le pot est la réserve. expliqua-t-il, laissant le chat enfin remarquer les pinceaux qui accompagnaient l’exercice en en recevant un dans la main et chasser les fragrances qui lui montaient au nez, méticuleux, mais pas assez prompt pour esquiver le premier trait salué par l’hilarité renarde. Te rappelles-tu de la leçon numéro un ? Toujours être sur ses gardes ! Je me délecte d'avance du massage crânien que tu me dois désormais. Je me satisferais d'un tiers d'heure.

Le sourire s’étira jusqu’à découvrir la blancheur des dents, animant le trait à la façon d’une peinture de guerre portée par un garçon sauvage.

J’ignorais que les gages récompensaient les points… fit il en s’écartant d’un pas pour mettre une distance précautionneuse entre l’amplitude du Goupil et la sienne, adoptant sans même la chercher l’arrogance d’une pose tout en déliée, l’index et le pouce approchant la pointe rouge vif du pinceau… Le choix est-il à notre libre appréciation ?, demanda-t-il dans un sourire narquois tandis que la pulpe des doigts épousait le carmin avec lenteur, comme pour en éprouver la matière… car j’aurais quelques idées…, badina-t-il en ramenant le pouce jusqu’à ses lèvres qu’il barra d’un trait vertical sanglant, le laissant courir jusqu’au menton, avant de dévoiler un sourire de Faune en reportant le regard sur lui, la menace d’un point perdu suspendu à des lippes marquées d’un accent qui n’invitait qu’à les prendre… Commençons…
La danse s'entama, d’abord lointaine, rythmée de quelques piques tant sur la lenteur de l’un que la distance de l’autre, et il était vrai que le chat faisait preuve d’une patience presque maladive, attendant systématiquement que la première attaque vienne de l’autre, plus à l’aise indéniablement, dans cette seconde que l’adversaire laisse aux observateurs les plus aguerris en prenant appui pour lancer le geste.
Un massage crânien, disais-tu ?… Un mouvement plus vif qu’un autre marqua le réel début de l’exercice, achevant de visser les âmes à celles des jeunes chiens. Que me vaudrait ta seconde touche ?, demanda-t-il en s’enfonçant dans la volontaire lenteur que le Renard lui reprochait parfois, ne révélant aucune nouveauté dans son comportement quand l’idée était d’éventrer cette tranquille nonchalance d’une attaque sournoise
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Sabaude
*A quatre mains



Le grimage a tout d'une toilette de chat qui happe le regard goupil, curieux, appâté par la cible.
Hein, hein, libre appréciation.... laisse-t-il échapper dans un filet de voix.
Peut-il se permettre de concéder un point pour écraser des siennes ces lèvres insolentes ? Ne serait-ce point là le privilège du Maître qui n'a à craindre l’élève ?
Tout à sa réflexion Renard n'en n'oublie pas pour autant de suivre les pas du jeune danseur pour revenir au jeu avec la détermination de ne pas s'en laisser conter par le matou. Tu ne m'auras pas filou ! Tu ne m'endormiras pas avec ta patience féline qui fait sortir mes crocs. Tu....

Euh oui un massage crânien....Pourqu...
Soudain l'énormité de son choix de premier gage lui explose au visage. L'association d'une position et d'un acte le fait rougir et éprouver une montée de chaleur qui amollit sa prise sur le manche en bois. La jeune pousse à peine sortie de terre est certes très à l'aise avec l'ombre du tabouret mais réagit encore vivement dès qu'on souffle dessus.

Que me vaudrait ta seconde touche ?

L'esprit déjà décontenancé entraîne le corps dans son trouble. Il s'arrête, la main tenant le pinceau posée sur sa hanche, l'autre grattant lentement sa nuque. La spontanéité du premier choix n'engageait en rien celle du deuxième et c'est dépourvu de réponse qu'il se tourne vers Alphonse.
Je n'en sais encore rien mais tu seras le premier informé, ne t'inquiète pas ! Livre-t-il avec ingénuité, la face éclairée d'un sourire enfantin.
Chercherais-tu à me copier ?
Encore sous le coup de l'émotion, l’appui au sol a perdu de sa fermeté.



Te copier en quoi?, demanda la voix basse, parfumée du sourire qui l'étirait, chat aussi charmé que stupéfait par les multiples émotions qui traversaient le visage du Renard selon les circonstances, ravi de trouver matière à le déséquilibrer uniquement par l’imagination…
Crois-moi, l’idée du massage ne m’a pas effleuré l’esprit une seconde, poursuivit-il en jaugeant d’un regard la pose adoptée, l’attention fissurée, le point égalisant à portée de pinceau, quand la ronde de ses sautillements le ramenait naturellement à faire face au Goupil.

La leçon précédemment édictée fut appliquée à la lettre, et sans plus attendre, rompant le pacte tacite d’une façon d’être qui savait exaspérer le maitre d’arme par ses précautions, le jeune homme pivota d’un pas presque dansant pour venir écarter le bras armé, et rayer de rouge la joue claire du jeune vicomte. Le sourire guerrier s’égaya sensiblement quand l’ombre des yeux se dissolvait au profit d’une lueur espiègle d’avoir percé la défense vacillante.

Toujours être sur ses gardes, répéta-t-il d’un air tout aussi docte que fanfaron, prévenant, d’un air charitable de l’expert au novice, fait pour exaspérer autant qu’amuser, au fil d’une assurance toute jouée mais qui le divertissait : J’annonce le prochain sur ton ventre…



L'esprit combatif est réveillé par la traînée rouge à sa joue, rappel coloré de son inattention, et par la fanfaronnade méritée.
Et moi que tu vas choir ! Lance Renard avec provocation, l’œil brillant d'une fougue retrouvée.
Goupil se décale légèrement sur sa droite, saisit fermement le poignet armé du félin qui trop confiant ne s'est point reculé, et dont il vient frapper l’intérieur de la jambe gauche de la sienne afin de l'étendre au sol et de rapidement le chevaucher, ravi du retournement.
Toutefois dans le feu de l'action son pinceau est tombé et le nargue désormais, hors de portée. Fichtre !

Il semble que tu bénéficies d'un répit, déclare-t-il, suave.
Les charbonneux s'attardent sur les carmines maquillées, scintillants d'envie et d’hésitation, mais c'est finalement le cou du matou qu'il gratifie d'un baiser commencé et achevé dans le mordant de l'émail avant de quitter l'assise dans une roulade en direction de l'ustensile.
Vif, Renard est rapidement sur ses pattes à bonne distance.

Alors, tu fais déjà la sieste ? Ou bien est-ce là le gage, te regarder paresser ? Se moque-t-il gaiement.



Un grognement amusé s’était affairé à sa gorge en sentant les crocs du renard encore palpitant à sa peau, mélange suave de jeu et de langueur, d’envies et d’exaltation , autant dans le désir de la chair que de celui de la guerre, de quoi ramener à ses nerfs le gout du combat que l’hésitation goupil avait adouci durant un instant, se relevant quand tombait la provocation.

Et bien quoi, as-tu donc si peur pour t’enfuir si loin ?, le nargua-t-il en s’aidant de son bras pour se relever, s’étirant pour effacer de ses muscles la chute qu’il venait de subir. D’un mouvement de tête il l’invita à se rapprocher en reprenant la danse lente de son observation, arrogant jusque dans les mouvements orchestrés pour se rapprocher, évitant soigneusement la tache rouge abandonnée au sol pour ne point en prendre la marque malgré lui.

Vais-je devoir te courir après ?, le taquina-t-il après avoir sans succès tenter une percée à hauteur du flanc, une lèvre mordue tant d’amusement que de concentration.



Voilà qui ne serait pas pour me déplaire, répond le jeune noble en esquivant les attaques, sourire tapi sous la concentration du donneur de leçons qui ne veut se faire dépasser par l’apprenti. De sa main libre les jambons suspendus sont balancés.

Approche, minou ! Tu vas voir si j'ai peur.
Ceci dit, la baguette de noisetier est attrapée et agitée devant lui. Un petit coup cinglant parvient à cuir une fesse alors qu'il lui tourne autour. Il asticote de-ci de-là pour percer la défense féline, le regard attentif et pétillant de cet entrain sauvage qui les anime.
Il croit voir une faille et crée l'ouverture en lançant le bâton dans le giron de son compagnon.

Attrape !
Pinceau en avant il s'élance et au dernier moment se laisse glisser pour toucher une cuisse. Et c'est l’échec ! Trop court. La touffe de poils rougie bat l'air inutilement à trois doigts de la cible. Conscient de la position désavantageuse, c'est le regard renardeau qui semble dire : "Tu n'oserais pas?" qu'il lui retourne depuis le sol.
Peut-être qu'en donnant matière à discuter, il aura le temps d'esquiver...

Et comment va Septembre ? A-t-il fini en hochet pour ton fils ? Te mordille-t-il les chevilles ?
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Alphonse_tabouret
( A quatre mains )



Le sourire d’Alphonse prit de l’ampleur, accentuant les traits sauvages du faune qui ne manquaient jamais d’apparaitre dès lors que le Vicomte était dans les alentours, animal autant qu'homme, dont la férocité enjouée trouvait à exulter dans les jeux qui les liaient, et si le regard qui glissa sur le corps étendu était sans équivoque, l’éclat dans la prunelle ne le fut pas moins. Vif mais plus acéré encore par l’adrénaline joyeuse qui mordait ses nerfs lors des leçons dispensées, le chat pivota et, enjambant le corps jumeau, s’y laissa tomber pour s’assoir à hauteur du ventre, se penchant promptement pour bloquer au poignet le bras armé, attardant volontairement la pause, le nez venant s’enfouir dans le cou pour le respirer quand les peaux se frôlaient.

Savais tu qu’un furet passait plus de la moitié de la journée à dormir?, badina-t-il, insolent, à l’aube de l’oreille, orgueilleux guerrier qui attardait la sentence, le pinceau retourné pour que ce soit le bois qui trace une ligne invisible des hanches aux cotes prisonnières, cherchant à provoquer le frisson, la respiration courant sur la joue avant de se répercuter sur la bouche à portée d’envies. Immobile, l'animal laissa défiler les secondes au rythme de leurs souffles raccourcis par l’exercice sans être hachés d’effort, étirant avec une arrogance féline les futurs d’un baiser rouge aux lèvres mâles. Pour qu’il me mordille les chevilles, encore faudrait-il qu’il ouvre un œil en dehors de l’heure des repas, conclut il, amusé, en s’apprêtant à retourner l’arme pour l’appliquer à la peau pale.

Le corps goupil accuse l'assise féline dans un souffle et un léger grognement, dos épousant les irrégularités du sol avec moins de douceur que son torse ne le fait avec le ventre jumeau. Position et chevauchement lient la faiblesse aux muscles sollicités qu'il finit par relâcher, accordant temporairement l'emprise à son partenaire, l'émail révélée par les audaces amantes.
Captif séduit, le tracé aux flancs induit l'ondulation de la chair sur ses côtes, la prise au poignet circonscrit le cambrement de sa taille.
Au furet qui dort toute la journée il répondrait volontiers que le Chat a trouvé là compère de cette agaçante immobilité qui fait luire les crocs de l'impatient, mais il s'abstient, en proie aux affres de l'attraction qui le laissent coi, s'éperdant dans la volupté. Prunelles rivées aux puits sans fond dans lesquels il aime à se noyer, sa main libre s'approche du pinceau adverse sans le menacer , remonte vers la poitrine faune, toute en caresse, frange une joue dans la lumière automnale,puis s’arque à une épaule qu'elle presse de s'affaisser juste ce qu'il faut pour que leurs lèvres s'effleurent.


Dis-moi ce que l'on ressent à accueillir l'autre en son sein, Alphonse, murmure-t-il, délaissant l'incongruité du moment choisi. Je veux l'entendre de ta bouche. J'ai vu le changement chez les femmes qui ne font pas commerce de leur corps, l'altération dans leurs yeux et dans leurs attitudes une fois l'acte consommé. Cela m'effarouche, provoque mon appréhension et pourtant... à être ainsi contre toi cette ineffable extase des sens qui fouaille mon être crie au défaut de complétion.
S'il n'a pas oublié leur jeu, le feu dansant de ses yeux, la trémulation dans sa voix et la gravité de ses traits ne sauraient mentir quant à la sincérité absolue qu'il réserve uniquement à ce compagnon particulier, intime.
La prise de ses doigts sur le manche en bois s'affermit alors qu'il concède un point en les unissant d'un baiser dont il clôt la lascivité d'une invitation au double visage de la diversion, prêt qu'il se tient à rougir une peau blanche au moindre affaiblissement, et de la pulsion réclamant la réalisation.

Je te veux en moi, livre l'oiseau timidement, haletant et le regard soudain fuyant à l'émotion qui le submerge.

Le chat avait quant à lui le jeu, saisi par une surprise tout aussi sincère que la demande, bien loin du calme flegmatique qu’il abordait lorsque c’était à son tour de devenir tuteur, rendu pantois par l’aveu, la voix, le regard, un bourdonnement vif emplissant ses tempes quelques instants sans qu’il ne pense même à se départir de l’intensité vibrante condensant ses prunelles.
Silencieusement, sans encore faire le moindre écho à ces mots, les laissant se dissoudre au sel de sa chair, il amena la dextre à cueillir le menton sans heurt, le faisant pivoter, doucement, jusqu’à ce que les regards se croisent de nouveau, alors seulement libéra-t-il le poignet jusque-là maitrisé pour avoir le loisir d’enfoncer la dextre dans les cheveux bruns de l’amant, nouant à ses lèvres un baiser fiévreux en guise de première réponse, happant le souffle avec voracité, le corps mené par une fougue aussi ardente qu’elle serait brève, les mots lovés à la gorge pour essaimer les réponses attendues s’évaporant en une fraction de seconde lorsqu'il sentit le pinceau écraser ses flancs pour le poinçonner d’un point rouge vif.

Tout aussi surpris et emporté par la fièvre amante, c'est à douter de ne pouvoir retrouver son souffle que le facétieux Renard avait du faire appel à toute sa volonté pour relever le bras libéré et abattre le pinceau sur la peau nue, retombant mollement à son flanc sitôt le forfait commis.


Foutre Dieu !, s’exclama le chat stupéfait en s’arrachant au baiser, relevant vivement le buste pour ausculter son flanc peinturluré, stupéfait, offrant au vicomte une expression à ce point ahurie qu’elle ne pouvait que porter à une revanche hilare

Prunelles haussées sur la déconvenue sise aux traits de son partenaire, sa gorge s'emplit d un fou rire déferlant sur son corps et le secouant tant qu'il délaisse son arme dans l'herbe et serre ses côtes pour endiguer leurs soulèvements. Calme péniblement retrouvé, toux réfrénée,la respiration encore vive, le bassin est déplacé pour essayer de déloger le Chat, mais rien n'y fait. Le constat est évident, la succession d'émotions a eu raison du goupil et sa vigueur est pour le moment comme Septembre, endormie.


Achève-moi ou accorde-moi une trêve, je n'ai plus de force !Abat-il comme une carte alors que la partie semble jouée. Je ne parviens même pas à me dégager. Tu ne voudrais pas d'une victoire de chaton ? Biaise alors l'acculé, paumes glissées sous son crâne pour le confort et border d'assurance la provocation. En outre cela me permettrait de réfléchir à ton second gage avec miséricorde, pousse-t-il la bravade d'une voix trainante, sourire aux lèvres.
Alors les charbonneux retournent aux puits faunes pour livrer de plates excuses quant à la diversion et réaffirmer l'invitation, plus serein de la réaction de son compagnon et d'être parvenu à mettre des mots sur ce qu'il éprouve vivement tant dans son âme que dans sa chair.

La mâchoire crispée d’une vexation bon enfant, irrémédiablement amusé tout autant que frustré par l’hilarité qui avait secoué le vicomte jusqu’à lui ôter la moindre énergie, le faune s’autorisa un sourire de fauve, détaillant à son tranchant, la sentence à laquelle il comptait assujettir le railleur Goupil.

N’espère aucune pitié… Une victoire de chaton me conviendra tant qu’au repas, j’ai la part du lion, rétorqua-t-il dans la maitrise d’un coup d’œil carnassier au sous-entendu énoncé, traçant, sans se presser nullement, une longue barre transversale rouge partant de l’épaule, se désagrégeant jusqu’à n’être plus que quelques filigranes carmins roulant sur la hanche. Trois-deux, énonça-t-il, la voix bordée d’une satisfaction puérile en abandonnant le pinceau dans l’herbe quand les regards se croisaient de nouveau, au fil d’une interrogation qui restait suspendue par l’achèvement de l’exercice.
Il était inutile de s’assurer de la sincérité de la question car si le Renard avait sournoisement distrait l’attention féline, le rosissement discret des joues restant après le fou rire qui l’avait travesti quelques secondes, se passait de mots. Les mains cherchèrent les jumelles pour les lier aux siennes quand il restait assis, le buste, droit, soucieux de ne pas dissoudre l’importance des mots dans l’affection des gestes.

C’est inexplicable, étrangement grisant... finit-il par répondre... Bien sûr, il y a le plaisir, mais au-delà de ça… C'est accueillir en soi le désir que l'on a suscité chez l'autre... C’est être liés par les corps qui s’harmonisent d’une osmose neuve, plus primitive, plus indécente… une répercussion immédiate du moindre tressaillement, de la moindre envie… égrena-t-il d’une voix plus basse, le pouce caressant distraitement la base de la main mâle quand il poursuivait… On se donne à certains quand on refuse aux autres au fil d’une alchimie qui n’appartient qu’au désir pour l’accepter sans honte… La honte, créature humiliante qui bien souvent savait prendre l’emprise sur tout le reste jusqu’à l’angoisse du jugement, voilà ce que redoutait le félin pour l’amant Goupil dont la curiosité attisée se manifestait jusqu’à bouleverser l’horizon d’une balade qui pour l’heure s’était satisfaite de jeux de bouches et de mains.
En as-tu vraiment envie ? demanda-t-il, l’interrogation de sa voix adoucie d’une attention tendre, inquiète du bien-être de cet animal cher et rare qui avait su bouleverser les frontières froides de son intimité en rendant simple les rouages jusque-là obscur de l’amitié la plus dévouée.

Position verticale réclamée du menton, muet dans la demande pour préserver le charme inquiet suspendu à la voix du guide, l'oiseau rougi se relève et se niche dans des bras protecteurs , doigts jumeaux entrelacés aux siens sur ses hanches.
Le mouvement emprunté aux félins mène une joue à frotter celle du chat puis gagner l'intime moiteur d'un cou avant de se détourner et laisser son opposée se poser à la courbure d'une épaule. Statue de chair sous l'égide du vieil arbre, le bruissement des feuilles fait chœur à leur souffle, berçant la décision du jeune vicomte à nouer l'immobilité à son apaisement et au choix des mots.


Je n'accorde ma confiance qu'à très peu d'individus, rarement pleine, mais avec toi elle est absolue, avoue-t-il à la lisière d'une oreille tandis qu'il se retourne. Je vibre en ta présence de cette étonnante sincérité que je refuse aux autres, confesse-t-il à la commissure des lèvres. Je souffre de tes maux sis à tes prunelles ou à ta chair et palpite à chacun de tes rires et sourires sans que je ne puisse me l'expliquer, ajoute-t-il à la file de ses motivations, regards liés, l'intonation vibrante d'une émotion aux racines plongées dans les tréfonds de son être.
La langue passe doucement une barrière carmine pour trouver le velours d'une autre et l'inviter à danser jusqu'à ce qu'elles se séparent, épuisées, pour permettre aux fronts de se saluer.

Oui, Alphonse, j'en ai vraiment envie, affirme alors Renard quand les paumes se posent à la nuque et que le ventre s'échauffe de l'union désirée, appel qu'il ne peut plus ignorer.
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