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[RP Background] Cours particuliers (I)

Sabaude
Quatre mains.


Était-ce cela qui différenciait l’amitié de l’amour? Cette sincérité pleine d’humilité que l’on livrait à l’appétit de l’autre, au fil d’une inquiétude trouble et qui pourtant trouvait assez de force pour se présenter au regard sans craindre le jugement?
Chat solitaire dont les rares amitiés avaient été à ce point décevantes qu’elles avaient condamné les chemins les plus simples de l’attention féline, émiettant dans leurs pas quelques accents de méfiance qui avaient fini par enfler jusqu’à devenir poison, viciant l’air jusqu’à nécessiter la survie la plus élémentaire… D’abord Thomas, puis Dacien, tour à tour abandonné et trahi, laissé sans plus la moindre précaution à la ferveur de ses propres démons, s’enchainant volontairement à la rassurante solitude d’être seul maître à bord… et dans ce jeu de quilles, Renard venait galoper sans conscience des dégâts qu’il pouvait provoquer, attisant une curiosité neuve en contemplant la facilité déconcertante avec laquelle il effleurait l’âme sans la plier à ses réflexes les plus immédiats. L’alchimie était commune, inexplicable tout autant qu’inextricable, et si les plaisirs de la chair avaient permis aux deux jeunes hommes de brûler les étapes menant vers le lien de l’intimité, ils n’en avaient pas moins pour terreau une découverte mutuelle stupéfaite de ces sentiments amicaux irradiant les veines avec la même intensité sans pourtant en avoir la saveur, des amours passionnées.
Refermant le cocon de ses bras autour des épaules mâles, il réunit les corps en une étreinte paisible, rassurante, aux volutes de cette amitié juvénile, animal terrifié à l’idée de donner en pâture la totalité de son âme mise à nue au regard vairon de cet insurmontable Amour par crainte d’y lire la déception quand il ne redoutait plus de les livrer, lui et l’abomination vivante tapie dans son ventre, au regard du Goupil.


J’en serais digne, Sabaude, et de ton amitié, et de ta confiance, murmura-t-il à la façon de ses serments enfantins auxquels on joint la sincérité la plus forte et l’immuabilité de la foi, le souffle s’égarant dans le cou du jeune homme qu’il nourrit de quelques baisers avant de relâcher l’enlacement pour chasser ce trouble éprouvé et rendre sa légèreté au Renard.

Ton premier gage consiste à te laisser ranger seul ce fatras , annonça-t-il d’une voix trainante en se relevant, contemplant le désordre régnant dans le jardinet comme à chaque leçon que le vicomte dispensait, maître ayant à cœur de prodiguer les meilleurs exercices à son élève, l’onde modulée de la morgue joyeuse et légitime du guerrier victorieux.

C'est un oisillon pantois, agité d'un frisson né de la chaleur féline remplacée par la fraîche caresse automnale sur sa peau nue qui exprima sa surprise à l'annonce du gage.

Quoi ?!Humph !Sale Matou exploiteur ! Moi qui pensais que tu avais oublié... Lança-t-il indigné en même temps qu'un pinceau en direction du vainqueur avant de s'avachir au sol de nouveau pris d'un fou rire. Bras écartés et yeux clos, Renard laissa le murmure bloqué aux tempes s'insinuer en ses veines, fouailler tout son être et se nicher en son sein pour attiser l'inespérée source de chaleur et de force qu'avait fait naître la rencontre, remplaçant peu à peu la vacuité maligne par une plénitude nouvelle.

La vigueur à ses membres revenue, lestement remis sur ses jambes, beau joueur il s'employa à rassembler les affaires sur le banc de pierre non sans imiter la placidité féline et jeter quelques coups d’œil désapprobateurs à son partenaire au moment de décrocher les cuissots. Travail effectué, c'est sa chemise en travers d'une épaule et celle d'Alphonse en main qu'il dut résister à l'envie de lui envoyer en pleine figure avant de se placer sous son nez et de la lui remettre.
Ôtes-moi ce sourire de tes lèvres, badina-t-il alors que les siennes s'étiraient à leur tour et qu'une touffe de poils rouges vint l'air de rien cercler un nombril jumeau. Tête légèrement penchée sur le côté et prunelles pétillantes , la pulpe d'un pouce suivit la marque en travers de son torse, celle à sa joue puis le grimage faune. Nos talents d'artistes m'inspirent ton second et....malheureusement dernier gage, laissa-t-il en suspens avant de conclure. Même si j'aurais grand plaisir à te peindre intégralement, je préfère te confier le soin de laver nos corps avant que je ne doive partir. Mais si tu insistes je puis te barbouiller, ponctua-t-il en révélant l'émail, arme du crime levée.

Les doigts longilignes du chat se saisirent du vêtement tendu sans effacer de son museau, l’impertinente satisfaction d’avoir surveillé le rangement sans y participer, accusant la revanche tardive du pinceau à sa peau en dévoilant un peu plus les crocs, altier désinvolte qui semblait dire jusque dans l’expression de son visage, qu’il ne s’abaisserait point à une quelconque répartie quand la victoire lui ceignait le front aussi superbement.
Si les yeux noirs s’ourlaient d’une malice joyeuse pour regarder le vicomte, ils se voilèrent d’un appétit autre, écho des aveux portés par le désir vibrant mordant les veines du jeune homme, lorsque l’esquisse de ses doigts inspecta les traces carmines disséminées sur les peaux laiteuses, accusant le gage réservé à son intention d’un baiser aux lèvres qui lui faisaient face.


J’insiste, répondit-il à l’orée des lippes mâles provoquées d’une morsure badine avant de s’éloigner vers la petite porte desservant le bureau d’un pas volontairement lent. Quand tu auras fini de te faire faire la leçon par les cuisinières en leur portant des gigots ainsi abimés… Et il savait, l’animal, qu’elles ne résisteraient pas à l’envie d’asticoter le Goupil, Renard à ce point charmeur et jovial que même le personnel de cuisine se mettait à le gourmander comme s’il eut fait partie des murs lorsqu’ils mettaient fin à leur entrainement pour leur apporter les victuailles mises à contribution durant les exercices… monte, poursuivit-il, sobrement, quand l’intention était encore inédite, permettant l’ascension pour la première fois à ce royaume jalousement gardé hors de portée du monde alors que leur voracité les entrainait le plus souvent à consommer leur fièvre à la faveur d’une chambre inoccupée au rez-de-chaussée ou de l’étuve moelleuse de la salle d’eau. Je vais demander à nous y faire couler un bain, conclut-il, se retournant vers le Renard une dernière fois pour lui adresser un sourire faune avant de disparaitre.

Et l'on vit alors un Renard singer un Chat à l'évanouissement de Sa Majesté.
Laissé seul au jardin, pinceau et épaules du perdant s'affaissèrent, prévisible renoncement du discipliné dont la provocation sans suite n'avait guère échappée au Matou aguichant. L'oeil dériva de la porte empruntée aux morceaux de viande à livrer, précédant la moue de contrariété vite remplacée par l'enthousiasmante perspective de se voir remettre de quoi apaiser sa faim. Un détail ou deux furent toutefois oubliés : la chemise et les traces rouges qui couraient sur sa personne.


Mais cessez de crier ! Je vais bien. Alphonse aussi... Lâchez-moi et rangez ce couteau !
Non...nous ne nous sommes pas battus....c'est de la peinture.
Arrêtez de me tâter puisque je vous dis que...Humph...C'est indécent là....sincèrement....


Ce fut un Goupil chapardeur de pain et de pommes qui s’échappa ventre à terre des cuisines et s'arrêta net devant l'escalier, butin serré contre son torse, prunelles à l'assaut de l'obscurité. Parvenu silencieusement en haut, le jeune vicomte en proie à une soudaine agitation interne s'adossa au mur du couloir, à l'écoute de ces bruits d'activités humaines réservées à ce lieu qu'il soupçonnait intime.
Si l'amitié était née dans ce terreau d'enseignement libre tour à tour donné et reçu, allant grandissant, il n'en restait pas moins élève d'un guide délicat et habile au féroce appétit rapidement deviné et accepté. Le regard sur l'encadrement de la pièce fut sans équivoque, seuil franchi il n'y aurait pas de retour, l'abandon serait plein. Sur une profonde inspiration Phénix se redressa et pénétra dans l'antre faune, prêt à se faire lisser le plumage. Morceau de fruit entre l'émail, une main aux reins jumeaux l'autre encombrée des victuailles , la pitance fut remise d'un léger mouvement de langue aux lèvres rougies.

Maitre silencieux en son domaine cloitre, le chat avait perçu les pas de l’oiseau au moment même où il avait commencé à arpenter les marches menant à son sanctuaire, oreille connaissant chacune des rares silhouettes y montant, ajoutant, attentif, celle du vicomte à la courte gamme qu’il possédait. L’arrêt, tout comme l’inspiration pris à la manière d’une entrée dans l’arène, ne lui avaient pas plus échappé, n’écorchant pourtant pas le geste mesurant d’un index la température du bain dont les baquets avaient eu le temps d’être déversés en nombre dans la vaste baignoire le temps que le Goupil affronte les cuisines.
La présence mâle dans son dos fut perçue avant que la main ne se pose aux reins, geste étonnamment tacite dont la douce brulûre parlait autant qu’elle subjuguait l’instinct animal niché à son ventre, incitant le mouvement en guise de réponse à pivoter, pour trouver aux lèvres jumelles un morceau de fruit qu’il considéra d’un œil amusé avant de s’en saisir, essaimant au frôlement de ses lèvres, le claquement sec de la machoire carnassière, étirant un sourire en contemplant le visage qui lui faisait face, haussant un sourcil narquois en jaugeant les vivres ramenées de son expédition.


Penses-tu que nous allons tenir un siège ?, le taquina-t-il en désignant du menton la miche de pain et les pommes savamment agencées, soumettant au dessin de ses lèvres un trait encore plus vif en inclinant le buste pour contempler l’ensemble, Renard et son butin, apologue tout autant que créature tangible, présence à ce point réconfortante qu’elle pansait le chat des blessures laissées par les autres, dénervant avec une facilité effroyable, la méfiance qu’il avait toujours liée à ceux que l’on ose si souvent, à tort, appeler Amis.
Au silence paisible de la chambre, le chat acheva de se tendre vers Sabaude, cueillant les lèvres d’un baiser plus alangui, goutant l’haleine acidulée de pomme avec une application telle qu’elle égara les ventres à l’inévitable communion de l’étreinte se consumant jusqu’à la patte féline courant au creux des reins pour l’asservir à ses caresses, détruisant l’équilibre habile d’un fruit qui vacilla pour tomber au sol à la manière d’une percussion sourde scellant l’instant pour ramener les deux jeunes hommes à l’éther des volutes parfumées s’échappant du bain.
Passant une langue gourmande à ses babines, les doigts du chat s’aventurèrent aux braies du Goupil, entreprenant de les délacer sans dénouer les regards qui se faisaient face, murmurant à ses lèvres sans se départir d’un pli insolent à la commissure des siennes, comme s’il avait en tête de ne laisser aller la suite que pour échapper à son gage :

Est-il vraiment nécessaire, ce bain ?
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Alphonse_tabouret
(A quatre mains)


La question inspira la scénette au cabotin.
Trempant un doigt dans le baquet.

Voilà eau bien chaude.
Portant une main aux braies.
Pour deux corps brûlants.
Renard n'était point dupe de la manigance, dût-il l'entretenir plus qu'y céder. Pain et pomme churent, victimes délaissées d'une toute autre faim attisée. La langue de l'un au cou de l'autre se fendit d'une taille gourmande à la chair quand l'estoc poignit aux ventres.
Et j'ai pour ton sel bien plus d’appétit que pour celui du bain.
Les phalanges s'agitèrent, la pulpe caressa les peintures tribales.
Puis a-t-on déjà vu sauvages macérer avant d'assaillir ?
Fin de l'acte joué, annonciateur d'un consommé.
Récréation prise, l'émail luisit d'animalité, introduisant le geste qui précipita un Faune qu'une tempête Phenix plaqua impitoyablement sur sa couche. L'éclat des jais aux puits sombres livrèrent l'embrasement, et le souffle à l'oreille une évidence.

Incendiaire !
Lobe mordillé le bec s’abattit aux lèvres insolentes pour leur rendre un baiser tendre mais ferme passée la violence du contact, descendant au torse, plongeant le velours au mille cerclé de rouge. Plus bas des doigts empressés s'échinèrent, craquèrent quelques coutures et tirèrent enfin un lacet pour libérer un organe vite happé, livrant à la gorge sa fermeté naissante, aux dents badines ses nerfs.
Redressé, les serres s'abattirent sur les poignets ramenés aux tempes alors que la bravade fusa.

Tiendras-tu un siège avec ton appétit d'Oiseau ?
Bras et jambes faits cage à satyre, un frisson d'excitation parcourut l'échine de la créature penchée audacieusement sur sa prise,
Libère-toi et je suis totalement tien.
Le défi fut jeté en pâture à une bouche pincée en retour entre deux incisives mutines, dernier soubresaut d'une proie momentanément changée en chasseur;
Visages en vis-a-vis, cascade châtaigne effleurant leurs mâchoires, les palpitations s’emballèrent tandis que deux joues s'empourprèrent.

Sous l’assaut de la chair, le corps ne résista pas, emporté aux babines Renardes, alternant à la gorge, l’aune d’un chaos qui n’appartenait qu’à l’épice, instable instant où se mêlaient soupirs et respirations troubles sous la véracité de la faim qui assaillait l’amant Goupil. S’il n’était plus surpris des fringales animales de Sabaude, il restait fasciné par leur panache, par l’insondable plénitude à laquelle il avait choisi de s’abandonner, éveillant, immanquablement chez le Faune, cette envie aussi douce que violente d’assouvir cette désir qu’ils avaient apprivoisé ensembles. A la bouche s’appropriant la ligne droite de son ventre, le dos s’était arqué au son d’un gémissement que les lèvres badines avaient fait germer sans le révéler, essaimant ce gout de supplication heureuse en se laissant porter au fil d’une heure enflant de concupiscence, ne s’interrompant, haletant, que lorsque son bourreau eut fini sa collation, abandonnant l’application de son expertise sur un ventre fébrile pour venir braver, irrésistible hâbleur, le destin qu’il avait lui-même provoqué.


Voilà un gage qui me plait , rétorqua insolemment le Chat à la lisière d’une mèche brune, l’agitant doucement au fil du souffle, s’offrant quelques secondes pour savourer, avide amateur de ces rougeurs qui, dès lors que l’amant s’armait de ses résolutions les plus personnelles, s’appropriaient, indécente démonstration, ses joues effilées, excitant tout aussi fatalement, la créature tapie à son âme, oubliant, momentanément aveuglé, l’office de guide au profit d’une soif animale.
L’impulsion fut aussi brusque que violente, le corps désormais entrainé à défaut d’y être habitué, à accuser les prises les plus fermes lors de leurs entrainements, profitant de l’accalmie de ces quelques secondes silencieuses pour se montrer intraitable dans sa soudaineté quand le bassin, lui, imprimait une torsion sèche cherchant à déséquilibrer cette proie ambitieuse.
L’empoignade s’attarda au fil du vacillement, profanée d’un rire contracté d’effort, d’un juron orgueilleux, de mâchoires crispant les sourires duellistes qui se répondaient, les muscles acérés roulant sous les peaux blanches qui se mêlaient au hasard de l’effort jusqu’à ce que, finalement, ils basculent sur le côté dans un grognement de concert.
Prompt tout autant que déterminé, la jambe libre d’Alphonse s’enroula autour de la cuisse mâle, et, profitant de possiblement pouvoir trouver un appui au bout de l’effort, acheva de jeter ses forces dans cette lutte fratricide pour trôner sur le perdant et réclamer son dû.

La lutte engagée s'abreuvait au sein goupil des dernières sources d'une pudeur reptilienne, amphisbène par ses avances et ses reculs qu'aucune volte ne semblait induire. Le duel de griffes et de serres ne souffrit aucune faiblesse concédée.


Ne va pas croire que tu échappes à ton gage, haleta-t-il en soutenant l'effort de la prise, je ne saurais courir les rues ainsi peinturluré.
Les doigts glissèrent sur un poignet luisant, autorisant le déséquilibre des forces, permettant le basculement. Enchevêtrés et le souffle court, l'oiseau fléchit soudainement, emporté par la vigueur faune, reflet d'une voracité indomptée et partagée. Au chevauchement les prunelles en miroir aux sombres puits se dilatèrent, accusant la compréhension du vaincu sise aux tempes.
Poitrine montant et descendant vivement jusqu'à se creuser au ventre, dextre se posa mollement sur une cuisse amante , senestre sur l'autre alors que le regard fuyard s'attardait enfin sur l'endroit dont la pertinence du choix entrouvrit une bouche qu'aucun son ne franchit. Les doigts prodiguèrent leurs caresses pour détourner le frisson.qui menaçait la chair du jeune vicomte allongé sur la couche autel, proie consentante de leurs désirs amicaux.
Découverte achevée des lieux, l'oeil revint au vainqueur et à son giron dont l'expression de la virilité débordait d'une étoffe malmenée. A s'hypnotiser, prenant dans la contemplation effrontée la mesure de l'assaut à venir, Renard subit l'involontaire contraction basse qui souleva l'assise, semonce d'un sanctuaire inviolé. Jais étincelants d'appréhension revenus s'ancrer à leurs jumeaux, échos des gémissements que l'émail tenterait de retenir, Alphonse fut tendrement amené à s'étendre et enlacé. Langues mêlées dans les premières lenteurs d'une danse lascive pour apaiser les tremblements d'un corps dans les prémices de l'acte à venir , à l'aspiration prise est confié à l'aube des carmines le souhait du craintif.

Sois doux.
Le visage s'enfouit dans la moiteur d'un cou tandis que les corps maintenus l'un contre l'autre livraient le chant de leurs battements.
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Sabaude
Quatre mains.


Dans l’œil de l’animal, luisait la proie à venir, oscillation perpétuelle entre la faim irascible qui malmenait cette âme cabossée de désirs  s’épanouissant, la plupart du temps, dans une tempête où les mots n’avaient plus de place, et l’improbable tendresse qui poinçonnait le cœur à la lecture angoissée de la chair Goupil, frissonnant autant d’emphase que d’appréhension. Les phalanges arrondirent leurs courbes pour s’étendre à la nuque amante, emprisonnant dans une étreinte immobile, troublée seulement par les souffles encore emportés du jeu ayant livré aux draps  les corps dénudés, la bouche  essaimant  une vérité qu’il ne pouvait pas cacher :
 
La douleur fait partie du voyage, Sabaude. Elle s’atténuera, vicieuse compagne, en se liant au plaisir jusqu’à se dissoudre à l’extase, mais elle existera… Ici, dans cette fusion où le mensonge était honni, dépouillé de tous ses artifices, chaque mot vibrait d’une sincérité que le Chat devait à ce compagnon d’armes, de confidences, et il savait malgré tous les vocables dont il aurait pu user, que rien ne préparerait réellement  le Renard à s’égarer aux brumes sélénites de leurs envies, qu’il était des abandons qui se menaient d’abord par les affres avant de concevoir la plénitude . Laisse-moi te montrermurmura-t-il en embrassant sa tempe, ultime geste qui ne s’entravait pas encore de la démesure de leur affection avant que la bouche ne bascule  au fil de la gorge pour tracer de la pointe de la langue un sillon venant mourir en une morsure à l’aube de l’épaule. Aux corps ainsi mêlés, se joignit la danse instinctive d’un apprentissage nouveau, entraînant les mains graciles du comptable à caresser une hanche jusqu’à gagner la rondeur mâle des reins, les échos érigés de leurs appétits se pressant l’un  à l’autre, délice odieux qui embrasait les réflexes les plus carnassiers de la créature livrée en pâture à cet autre fébrile, éprouvant au fil de cette indéniable rigidité, l’entrelacs des chairs à venir. 
Et le temps suspendu se délita, fatalement, embrasant dans un bien être haletant, les derniers éclats d’un avant où le Faune portait encore la sagesse de son ascendance, n’étant plus qu’à l’instant où la bouche eut fini de s’approprier chaque parcelle du torse blanc, la créature impie revendiquée en se saisissant du membre tendu à sa déviance, affamé goulu dont les frontières désormais repoussées, s’attardaient à ouvrir un chemin tout autre, à la moiteur de ses doigts entreprenants. Les oreilles abreuvées des soupirs et gémissements, ce fut sans plus aucune pitié que la bête, aussi cruelle que somptueuse, déchaîna à ses propres nerfs  les frissons les plus vils, égarant chacune de ses attentions à la partition que déversait la gorge de ce compagnon égaré par sa concupiscence et quand il redressa la tête pour cueillir le regard noir du Goupil, une langue passant à ses lèvres épicées, il portait à son front, les bois verts de sa perdition.

Le corps pantelant du vicomte fut basculé sur le côté tandis que celui du Faune venait gagner son dos, et cueillant de ses doigts la gorge palpitante pour sentir à sa pulpe chaque nervure de souffle quand la senestre s’emparait  d’une caresse alanguie du membre délaissé, s’imprima lentement à ses reins offerts jusqu’à se les approprier à l’unisson d’un grognement extatique d’enfin goûter à ce plaisir jusqu’alors évoqué.




Aux trémoussements instinctifs d'un corps soumis à la nouveauté d'un attouchement invasif les termes d'une objection fortuite moururent en gorge renarde, étouffés et débordés par le halètement d'une respiration nourrie au ventre.
Les hoquets de surprise faiblirent et s'évanouirent, valets en livrée de gémissements maîtres qui parurent aux premiers brasillements de l'excitation.
Le monde du jeune alangui gondolait, le sein vrillé et l'échine cambrée quand les ongles s'enfonçaient dans la couche et qu'une tête renversée délivrait entre l'émail les sonorités d'un troublant plaisir prodigué, carmines parfois pudiquement pincées.
L'ondulation s'invita à la faveur du prélèvement par la créature tapie au bois qui en élevait la sève jusqu'à laisser un être fébrile,l'agitation lascive substituée à l’incontrôlée rébellion d'une chair visitée à l'orifice brûlant de son parjure.Puis des doigts se crispèrent sur le tissu froissé et un grognement sourd d'insatisfaction accompagna la désertion  des babines du cornu.Laissé au bord d'un gouffre  le vicomte vit deux diamants noirs s'en extirper qui pénétrèrent et fascinèrent l'esprit confus jusqu'à extraire l’égoïsme d'une demande plus tôt faite : sois doux !

La culpabilité d'avoir souhaité domestiquer l'union quand elle est magnifiée par son essence sauvage céda la place à la détermination balbutiante de laisser la frénésie Faune s'exprimer de l'aube au crépuscule. Au basculement les prunelles remirent  alors la manifestation muette de l'évidence consentie la proie dut-elle avoir encore son mot à dire tant face à cet amant sans timidité ni fioritures elle se sentait subordonnée.

Étendu sur le coté, l'anxieux à demi vidé de ses forces, l'inassouvissement chevillé à l'aine, frémit au jalonnement neuf des positions qui privait sa vue et ses mains de son compagnon niché au dos dont les phalanges se refermèrent sur son cou. Le regard s'agrandit à la compréhension, pas une miette ne serait perdue dans ce festin relevé où chacun s'était convié, choisissant ou prenant sa place.
Aux tempes bruirent les pensées fugitives nimbées de ce désir partagé.
C'est donc ainsi mon ami, plus de retenue entre nous, plus de langue ou de poignet mordus, se laisser-aller...
Offrir sans honte mes cris et gémissements à nos oreilles pour exacerber le plaisir aussi ourlé de cette douleur avouée soit-il...

Un soubresaut agita le Renard, une patte bloquée au flanc l'autre crispée griffes resserrées sur un drap, quand le lion prit enfin sa part. L''ineffable communion résonna aux entrailles et ricocha à la gorge pour se muer en glapissement à travers les lèvres ouvertes et asséchées d'avoir déjà tant dénoncé.
Repaît-toi à ton tour, tu m'as déjà copieusement servi. Montre-moi!
Le docile inclina légèrement son buste, un genou glissant vers un coude pour faciliter le mouvement, invitation silencieuse à poursuivre.


 
 
Les vibrations délayées à la gorge résonnèrent, pulsations dont le picotement persistait quand le râle déjà mourrait,  se propageant à ses doigts, inondant les nerfs de leur résonance,  vitrifiant l’œil d’une exquise sauvagerie, élargissant la pupille jusqu’à la dilater, pleine, totale, carnassière dissolvant les reliquats d’homme jusqu’à les fondre aux tempes faunes. Un soupir teinté échoua à l’oreille du Goupil, langage sans mots s’emparant de ce crépuscule de conscience qui appelait à l’abandon, à s’éprendre du plaisir suscité pour dissoudre la douleur neuve de l’appropriation.
L’invitation perçue empoigna l’animal d’une concupiscence subjuguée et, la bouche venant mordre avec hargne la nuque offerte à ses lubies ramena la voix à se tendre, quand le bassin, volontairement lent, se mouvait au fil d’une amplitude mesurée, gagnant la chaleur des reins amants jusqu’à les épouser encore, détournant les secondes du vide pour l’absoudre à l’osmose d’une langue sillonnant le cou pour mordiller un lobe, ou d’une dextre habile  à mêler la plaisir de la caresse à l’offrande sélénite. 
Créature pétri d’envies, le souffle du boisé se hacha  de plus en plus nettement  que le plaisir saccageait les frontières qu’il leur avait pourtant fixé, soumis à l’impétueuse faim née de ce Frère de Rien, cet Ami de Tout,  dont le corps brûlant se tendait instinctivement à chaque va et vient nourrissant sa lascive curiosité, et, sans qu’il s’en rende compte, le corps pesa, conquérant, emporté jusqu’à apprivoiser au creux des reins brûlants, l’inimitable étincelle de plaisir n’appartenant qu’à la déviance. Danse sauvage, guerre tribale, consumé  au fil des minutes incandescentes, le temps se délita aux sons joints des désirs s’intensifiant et de cette absolution de la chair naissant uniquement à l’assouvissement de la jouissance, entravant la gorge féline d’une voyelle pleine lorsque le gouffre de l’extase s’empara de lui pour le précipiter aux hauteurs du délice, retardant l’inévitable chute aux confins de la béatitude, maître attentif à son élève autant que corrompu, ayant à cœur de ne délivrer l’une qu’au prix de l’autre, guettant, fiévreux, le gémissement venant distordre le supplice pour n’en laisser que le délice, dénervé, essoufflé,  à la polychromie neuve de l’unique sensation de sentir en soi, la délivrance extatique de l’enlacement des sens habituellement réservé aux femelles




Détente serpenta aux pieds de Confiance et se fit  lierre à ses membres pour les lier et les entraîner dans cette ronde des saisons donnée au sein phoenix quand l'oreille recueillait les souffles et la chair recevait chaque marque d'attention caressante ou d'impétuosité émaillée laissant aux carmines l'affranchissement des états goupils et aux nerfs l'apprentissage vertigineux. Et dans ce maelström se laisser emporter sans résister par les courants tièdes de la volupté et brûlants de la douleur jusqu'à baigner dans leurs eaux mêlées pour appréhender l'un et l'autre au rythme satyre et s'ouvrir au partage dans l'écrin d'une intimité rassurante aux contacts charnels sans réserve ni compromission de conscience.
Dans ce désordre enflammé des sens où la perception neuve creusait en terre vierge pour y planter la graine d'un désir inapprivoisé, la main vint au ventre passif mais déjà gonflé d’orgueil, marionnettes d'une communion débridée, pour accorder leur délivrance dans un déchaînement teint du fabuleux et du monstrueux où l'expression gutturale de l'élève et celle rauque du maître tendirent les gorges en écho des corps à l'unisson. 
Créature avachie en travers de l'échine, c'est un Renard troublé et pourpré de l'initiation qui remonta lentement sa patte sur son museau pour reprendre haleine à l'ombre du membre replié, n'osant plus bouger jusqu'au repos des respirations affolées et au glissement d'une vaillance amollie luisante de la traînée opaline qui sinuait entre ses cuisses, jumelle de celle étalée à sa taille et sur ses doigts.


J'ai l'impression que toute la forêt s'est invitée dans mon terrier pour le chambarder et y déposer ses bienfaits, alimentant l'âtre bûche à bûche et oublieuse d'éteindre le brasier une fois partie, avoua-t-il enfin tandis qu'un visage à l’œil émerillonné refaisait surface. 
D'un mouvement qui arracha un gémissement plaintif à son exécuteur aux reins échauffés, l'impétueux Faune rassasié fut délogé de son perchoir pour choir sur le dos et être prestement servi d'une petite bourrade amicale aux côtes.
Tu m'as mordu! s'insurgea avec amusement le compagnon soucieux de manifester simplement son rapport dégagé à l'ébat pour couper court à toutes craintes de cet être cher qu'il ne supportait de voir inquiet sans en être lui même affecté.
Une joue nichée au creux de l'épaule, une paume au cercle rouge que sueur et frottements ont partiellement effacé, l'éreinté se blottit au flanc et hoqueta de surprise à son propre tressaillement.

C'est à la fois déconcertant et capiteux de te sentir encore en moifut la confidence timide livrée du bout des lèvres contre la peau laiteuse encore chaude de l'effort, paupières mi-closes. 


 
Le rire, étrange harmonie dont la gorge du chat ne savait mesurer les effets qu’à la faveur des rencontres les plus impromptues, s’enhardit dans la gorge jusqu’à perler aux lèvres en accusant le coup de coude et la remontrance, s’accordant au souhait du Renard de ne point contempler  la gravité à cette expérience neuve, car il avait raison le Goupil ; l’angoisse se chevillait au corps faune tandis que la fièvre cédait place à l’accalmie moelleuse des sens apaisés.  L’appétit primaire de l’animal avait étanché sa soif, étreint la chair amante jusqu’à la fondre à ses envies, et avait emporté dans les vagues de leur danse jointe, les aurores sages ceignant les tempes  du guide pour ne laisser sur son front que les cornes fatales d’un Noël passé. Le bras s’enroula pour cueillir la silhouette du vicomte contre la sienne, le souffle encore marqué quand il était désormais plus régulier, un soupir flottant aux lèvres entrouvertes.
Si Sabaude savait par sa simple présence  amener le comptable à déverser les mots à l’alcôve des soirées enivrées qu’ils avaient essaimé jusque-là, la parole restait néanmoins un mur auquel Alphonse se confrontait  en permanence, créature dont la méthodologie empoignait chaque acte pour les mener à bien avec efficacité et qui avait appris à faire de même à l’usage des vocables. Les gestes prédominaient l’ensemble de ce royaume de silence, car les gestes seuls savaient porter l’instinct et le message, et les lèvres déposant sur le front tiède le bruissement doux d’un baiser salé en furent un à sa façon

 
Si nous nous endormions ? …, proposa la voix basse du jeune homme quand  sa main venait se perdre, instinctive, fraternelle, sur la tempe brune, y enfouissant les doigts  dans le tracé sinueux d’arabesques lentes et consommées, l’heure pourtant encore fraîche de la journée se teintant des premières brumes de l’hiver  s’annonçant,  grignotant le jour avec une voracité qui ne parviendrait à satiété que bien plus tard dans l’année.  Le silence s’abandonna le temps d’une respiration pesant sur la proposition à la façon de l’offrande, d’un don fait à de si rares occasions à ses semblables qu’il ne pouvait s’empêcher d’y naître  la préciosité de l’exception accordée jusque dans la flânerie avec laquelle traînaient les mots à la place de ceux que d’autres auraient pu attendre.
Mais n’était-elle pas là, justement, l’incongruité de ce lien tissé à l’aune d’un apprentissage inattendu, dans cette entente née de rien qui dévoilait les âmes jusqu’à les assembler à l’harmonie d’une Amitié de chiots, de couvée,  et de sommeils agités ?


Dans quelques heures,  nous nous réveillerons affamés. Il sera alors temps de descendre aux cuisines et d’aller vider quelques verres au comptoir de la Maison Haute…, poursuivit-il, la voix descendant encore d’un ton. Une seconde s’étira, trop courte pour laisser au Renard le loisir de répondre de suite à cette invitation, assez longue pour amener, tendrement amusée, dessinée jusqu’au sourire modulant  la chute de sa phrase, l’espièglerie perpétuelle que lui inspirait Sabaude : Si tu peux t’asseoir bien sûr...
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