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[RP] La corruption revêt des déguisements infinis.*

Bisac
La porte du lupanar s’ouvrit sur le salon. Un premier homme invita les officiers royaux à rentrer. En tête du minuscule groupe, Bisac suivit les conseils de l’improvisé portier et pénétra dans l’établissement. Le Prévôt était un homme de taille moyenne, trapu. Le salon baignait dans une douce atmosphère parfumée d’essences florales, de musc et où les voix s’éteignaient d’elles-mêmes en allant se perdre dans les méandres d’un salon feutré à l’excès. La pièce, hexagonale, semblait desservir quantité d’autres lieux où l’imprudent se laisserait aisément perdre dans le délicat plongeon des sens et des mélanges des corps. A l’extrémité du salon, le bar trônait en majesté. Les boissons, vins, liqueurs et autres alcools étaient donc servis aux clients qui, une fois leurs coupables péchés charnels accomplis, devaient ressentir la nécessité d’étancher une soif plus … pieuse.

Petit à petit, d’autres individus, hommes ou femmes venaient rejoindre la cohorte du comité d’accueil prévôtal. Bien que conscient de la tragique infériorité numérique de ses hommes, Aymeri comptait bel et bien que les comptes soient soldés et que l’Aphrodite paye. Nulle autre raison aurait pu motiver l’homme de loi à se rendre ainsi dans un tel établissement. A l’avarice, l’envie et l’orgueil il n’était point nécessaire d’ajouter la luxure à la liste des vices du Prévôt de Paris.

Enfin, l’Alphonse Tabouret fit son apparition. Le fameux comptable pour ne pas dire le « félin comptable ». La démarche chaloupée et féline de l’homme l’amena à se retrouva face à son débiteur. Que les choses soient claires et pour pousser plus avant les métaphores animalières, si Alphonse était un chat, Bisac aurait été un vautour … ou un corbeau. Un volatile de mauvais augure en somme.

Et comme les arrivées de certains appelaient celles des autres, une orientale fit son apparition. Avançant avec grâce jusqu’aux invités, elle s’approcha d’Aymeri et déposa sa main, dans le cliquetis de ses bracelets, sur l’avant-bras masculin. La femme avait l’accent et l’allure de l’orient. L’homme se fendit d’un demi-sourire et repoussa délicatement la main égyptienne. Avec son ton mielleux et son éternel dédain naturel, Bisac avisa la charmante orientale.


Nous ne sommes point ici pour boire et encore moins pour profiter de quelques coupables vices. C’est une affaire bien différente qui nous amène ici et à laquelle, je le crains, vous n’entendez que peu de choses. Aussi vous serais-je infiniment gré de laisser … les personnes responsables discuter entre elles.

Pour terminer, une dernière personne fit son entrée. Le visage marqué par une entaille et la mine sombre. Le balafré l’informa donc que la petite troupe devait se délester de leurs armes et qu’une entrevue pourrait régler les différends qui creusaient d’avantage le fossé entre l’Aphrodite et le Châtelet. Bisac jeta un rapide regard à ses deux officiers. S’il pouvait compter sur Albin dans cette entreprise, la participation de Kalimalice ne présageait en rien de son degré d’acceptation de l’arrangement qui jadis unissait le lupanar à la police parisienne. En effet, il savait la duchesse prompte à respecter les vertus morales et autres inaccessibles projections prêchés par quelques drôles souvent bien éloignés des considérations du commun des mortels. Autant Alin d’Ar Sparfel exécuterait les ordres sans broncher s’ils lui garantissaient quelques bourses bien rebondies, peut-être même ferait-il preuve de zèle, autant il n’était pas à l’abri d’une déconvenue de la part de Kalimalice.

Bisac, sans se départir de son si caractéristique miel dans la voix, déclara. Miel qui ne présageait nullement d’une quelconque douceur ou empathie. L’apparente bonhommie du personnage, renforcée par sa voix mielleuse et son embonpoint, n’était que façade. Si le bien public l’exigeait, Aymeri ne refusait jamais de se laisser aller à quelques cruelles décisions ou ordonnances. N’avait-on point dû engager un deuxième bourreau en les geôles du Châtelet, en raison du manque de disponibilité du premier pour appliquer les ordonnances de question du Prévôt. N’avait-on point vu des coquillards et courtauds la langue tranchée ou des ribaudes tondues. Le bien public et l’ordre civil étaient-ils réellement les seuls soucis qui occupaient l’esprit parfois torturé d’Aymeri ? Si ses supérieurs au Louvre pouvait le croire, ses subalternes n’étaient nullement dupes des concessions qu’autorisaient le Prévôt. Ce dernier laissait ses hommes, qu’ils fussent sergents, maréchaux ou archers profiter de leur ascendance sur quelques donzelles tant que cela restait discret. Nombre d’hommes du Guet troussaient gratuitement des catins dans les ruelles. Lui-même, leur chef, tirait avantage de sa situation pour garnir un peu son nid. Des avantages qui justement chancelaient.

L’heure n’est plus à la conversation ou à la palabre je le crains. Je n’ai point pour us de me déplacer pour du menu fretin ou pour quelques affaires de bas étage. Si j’ai pris la peine de me déplacer séant c’est uniquement pour vous rappeler à vos exigences à l’endroit de votre présent débiteur, moi en l’occurrence. Il serait fâcheux pour la prospérité de votre affaire que je sois réduis à user du glaive de la répression publique. Nous venons donc récupérer les paiements en retard … assortis d’une compensation pour le retard et la gêne occasionnée. - Avisant du regard ses deux compères – Compensation dont l’exécution serait laissée au loisir de mes hommes, en nature ou en espèce.


Dans la théâtralité de son entrée et l'esprit torturé par la possibilité de perdre sa main-mise sur les commerces et établissements de la capitale, le Prévôt n'avait pas remarqué que, parmi les personnes présentes, un visage aurait dû attirer son attention. Un visage qu'il n'avait pourtant jamais vu, du moins en chair et en os. Car ce visage s'exposait depuis quelques temps sur des avis de recherche. Un huissier du Louvre avait informé le Prévôt que l'homme dont les traits s'affichaient sur des parchemins devait être appréhendé dans les plus brefs délais et que l'affaire lui était personnellement confiée.. Tout à "son" Aphrodite, Aymeri avait succinctement regardé le visage de l'avis de recherche et ne l'avait nullement gardé en mémoire, se contentant simplement de mettre ses mouches sur le coup et de le tenir régulièrement informé si elles devaient entendre quelques éléments sur le traqué. Qui sait, si les petits yeux qui grouillaient en la Capitale, des hôtels particuliers à la fange de la rue, n'aviseraient point le Prévôt, sous peu, de nouveaux éléments.
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Ne croyez donc jamais d'emblée au malheur des hommes. Demandez-leur seulement s'ils peuvent dormir encore ? ... Si oui, tout va bien. Ca suffit.
--Adryan
Si le Castillon fut surpris de l’arrivée inattendue d’Etienne il ne n’en montra rien, ne jetant pas plus de regards sur la silhouette du Griffé qu’il ne l’avait fait sur celle du Comptable. La seule égratignure au masque de marbre s’était réduite à un furtif pli contrarié au coin de sa bouche à l’approche de l’Egyptienne.

Tant que les hommes du Guet n’avaient pas déposé leurs armes, la priorité pour Adryan était la sécurité de la famille boiteuse. Ce qu’il pensait de toute l’histoire, de cet arrogant bonhomme trapu, était clair. Le prix demandé pour le service rendu était injustifié. Mais il n’ouvrirait la bouche que si Alphonse et Etienne taisaient le mécontentement ambiant.

Le Prévôt posait les premiers pions d’intimidation d’une salve de mots. Détournant la tête pour la première fois de son examen de la fumeuse délégation responsable, le noble posa ses prunelles grises sur l’Orientale et d’un signe de tête, lui demanda de rejoindre le salon. Définitivement, son visage était trop précieux pour accepter la moindre entaille. Reportant aussi rapidement son attention sur l’homme vindicatif, le Castillon fit un pas en avant, assurant les paroles d’Etienne que tant que le fer pendrait aux ceintures policières, nulle avancée supplémentaire dans la gorge de l’Aphrodite ne serait tolérée. Et sans même sourciller, il tendit la main dans l’attente que soit déposé dans sa paume épées et autres coutelas. Etrange idée qu’avait le Prévôt de menacer la prospérité de l’établissement quand lui-même en profitait grassement. L’homme ne semblait pas idiot, et oser s’aventurer au sein même du bordel prouvait qu’il savait parfaitement où était son intérêt. Tuer la poule aux œufs d’or, qui pouvait y croire sans qu’un sourire ironique ne froisse les bouches? Certainement pas Adryan.
Alphonse_tabouret
Bisac était de ces hommes d’apparence anodine mais il suffisait de l’entendre parler pour sentir dans les arrondis travaillés de sa voix, les nuances d’intelligence l’ayant mené au poste qu’il occupait et, irrémédiablement, saisissait aux tempes du comptable l’image de son propre père, homme souvent jugé de rien mais capable du pire. Sur le visage avenant, le sourire ne dévia pas d’un pouce la trajectoire choisie, les lèvres étirées avec l’insolence placide que la plus part de ces hommes de l’ombre exaspère, la courtoisie du service divulgué dans la pose du corps tout entier quand celui d’en face, brut, massif, dictait ses règles par sa seule présence.
Chat narquois quand le corbeau fit enfin un pas en la demeure, répudiant la courtisane venant proposer la bonhommie de sa compagnie, Alphonse s’attardait dans le silence courtois de l’hôte recevant la visite et le motif quand la voix d’Etienne explosa à ses tempes malgré sa tonalité modulée, amplifiant un instant les iris noirs dans l’opacité des prunelles sombres d’une surprise partagée entre le frémissement de la rage la plus sourde et celle du soulagement le plus alangui, à la faveur d’un battement de cœur plus violent qu’un autre.
La présence du Griffé éventra une seconde la calme concentration de l’animal, loin de la détermination d’Adryan à ne même pas se retourner sur cette arrivée inattendue du directorat et ne put s’empêcher de glisser le regard sur Lui quand il pivotait pour laisser la place au guet de rejoindre le salon, le devinant légèrement amaigri, plus cerné que de coutume, l’œil s’accrochant à la balafre neuve sur sa joue pour aussitôt la quitter. Sous le costume impeccable du calme que ses fonctions exigeaient de lui, se consumaient à parties égales le feu de la rage, cette envie de jeter par la porte encore entrouverte le nobliau, sa foutue absence silencieuse, son audace à revenir sans même en avoir informé qui que ce soit, et la fraicheur imbécilement heureuse de le voir vivant quand le mutisme obstiné dans lequel il les avait plongés lui avait laissé entrapercevoir le pire au travers de longues nuits insomniaques. Sans surprise, soulagé de ce mécanisme de survie qui s’enclenchait à chaque fois qu’il en avait le plus besoin, ce fut le gel de la raison qui étouffa l’embrasement, serrant le cœur d’une main sèche jusqu’à le museler d’une brûlure qui n’enflerait que plus tard, à l’abri de son isolement.
Pour l’heure, la présence d’Etienne ajoutait celle du directeur du bordel au rang du personnel, rien de plus.


L’heure n’est plus à la conversation ou à la palabre je le crains. Je n’ai point pour us de me déplacer pour du menu fretin ou pour quelques affaires de bas étage. Si j’ai pris la peine de me déplacer séant c’est uniquement pour vous rappeler à vos exigences à l’endroit de votre présent débiteur, moi en l’occurrence. Il serait fâcheux pour la prospérité de votre affaire que je sois réduis à user du glaive de la répression publique. Nous venons donc récupérer les paiements en retard … assortis d’une compensation pour le retard et la gêne occasionnée... Compensation dont l’exécution serait laissée au loisir de mes hommes, en nature ou en espèce.


C’est justement parce que l’affaire n’est ni du menu fretin ni de bas étage qu’elle se doit d’être traitée, commença le chat en se retournant vers le bar pour faire signe à Adelaïde de poser verres et vin sur le comptoir, choisissant de ne plus montrer que le dos aux invités tant qu’il n’entendrait pas le bruit des armes changer de mains pour celles d'Adryan, sans se départir du ton poli enrobant chaque syllabe, adepte lui aussi, des cajoleries de la voix sous couvert de la négoce. A être élevé parmi les monstres, on en prenait l’allure quand on n’en devenait pas un.
Si nous prenons la peine de vous recevoir, c’est uniquement pour vous faire part de nos doléances… Il n’eut pas été sage de venir vous voir à votre bureau quand il vous est si facile de prétexter une quelconque intervention en nos murs sous couvert de votre grade… Permettez-moi d’ailleurs, de vous remercier de votre bienveillance à l’avoir orchestrée aux heures journalières pour ne point effrayer la clientèle… Devant le comptoir, prenant un verre de vin et remerciant la barmaid d’un sourire, il interrompit volontairement le discours de quelques secondes par pur plaisir de la nonchalance, avant d’enfin se retourner vers leur hôtes, ajustant le charbonneux de son regard à celui de Bisac, ajoutant, dans un sourire qui éventait volontairement le sous-entendu pour tous : Il eut été dommage de ternir l’image et d’alléger les caisses d’une mauvaise presse, n’est-il pas ? Le verre porté aux lèvres fut délivré d’une lampée avant qu’il ne reprenne, désignant d’un geste de la main Etienne quand son regard refusait désormais de s’y attacher : Mon supérieur vous expliquera sans doute bien mieux que moi pourquoi nos paiements ont cessé et je suis convaincu, qu’en homme d’affaires, vous entendrez parfaitement nos arguments…
Si vous n’avez pas soif, peut être pouvons-nous désaltérer vos deux adjoints ?,
hasarda-t-il, dans un sourire courtois, appuyant volontairement sur le chiffre réduit de la garde l’accompagnant puisque tout le problème liant le guet et le lupanar se trouvait là, dans l’équilibre attendu des services, et tant que Bisac ne fournirait pas le nombre nécessaire de mains équivalentes aux pots de vin versés visant à faire prospérer dans l’ombre de leurs intimidations, l’opulente monarchie de la déesse sur la concurrence, plus un écu ne serait versé.
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Ade.lize
Rejoindre le salon, s'y glisser de nouveau, se fondre dans le décor encore. La petite main du lupanar faite Matahari par hasard de la vie laissa choir sa cape dans un coin d'ombre du corridor. Le vêtement d'extérieur n'avait pas sa place dans l'ambiance feutrée de l'antre de l'Aphrodite.
L'atmosphère profanée par l'entrée de la prévôté s'électrisait d'instant en instant et s'épaississait de la présence de tous les dirigeants du bordel. Le chuintement du tissu chutant à terre couplé au froid qui fouetta ses épaules à demie-nues lui hérissa l'échine d'un frisson glacé. Elle chassa la mauvaise intuition que cela lui procura et passa l'encadrement de la porte à quelques pas d'Edgar. S'il allait dans une direction, la logique voulait qu'elle s'en alla dans l'autre.
Un instant elle fixa le dos du courtisan. La crispation qui par deux fois l'avait raidi quand elle l'avait touché et tutoyé ne lui avait pas échappé. Ainsi, l'homme sous ses airs de ne rien craindre, de tout contrôler présentait quelques points faibles qu'il lui faudrait noter, retenir, décrypter et à l'occasion, exploiter. Elle avait senti que la colère n'avait pas été loin de s'abattre sur elle. Mais les circonstances avaient fait que. Un léger sourire en coin accompagna ses premiers pas en direction du bar. Elle avait enregistré le remerciement silencieux sans rien dire. Un clignement plus appuyé des paupières, une légère inclinaison de la tête sur le coté avait montré qu'elle avait capté le message, et qu'elle l'acceptait.

Vers la porte, le groupe de la prévoté faisait mouvement, comme elle, vers le comptoir, sous la houlette du comptable.

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Nej_ma
Rejetée, dédaignée. Un éclat fauve brilla dans ses yeux, tandis qu'il la touchait pour se débarasser de sa main. Elle éprouvait une certaine répugnance, la peau de son bras couleur ambre se couvrit de chair de poule. Dans les yeux de bisac ne brillait que l'éclat de la convoitise, l'amour de l'argent plus fort que le désir de luxure. Elle ne pourrait rien contre cela, son pouvoir était inopérant. Un regard d'excuse envers Alphonse, Nej'ma aurait voulu leur faire gagner du temps. Piètre espoir. L'orientale allait répliquer, aguicher, insister, mais elle capta un autre regard agacé et soucieux. Adryan. Un signe de tête impérieux, en direction du salon. La situation était complexe, tendue, voire dangereuse. Abandonnant son verre à moitié plein au comptoir, sans pour autant perdre sa superbe, elle sourit hypocritement, avec un regard de quasi excuse tout aussi faux à celui qui l'avait dédaignée, comme si elle s'en voulait d'avoir eu l'audace de s'immiscer dans ses affaires, d'oser l'aborder, elle, une simple courtisane ... et s'éloigna, sans mot dire, en direction du salon, laissant derrière elle des effluves capiteuses de son coûteux parfum.
Etienne_de_ligny
Si Alphonse use de la diplomatie avec une facilité déconcertante, le tact et la mesure n’est nullement le fort du Griffé et la présence ainsi que l’audace de Bisac aiguise sereinement les nerfs du Directeur. Mais pour l’heure, il ne laisse rien paraître de cet agacement si ce n’est ces regards insistants qui se posent sans honte sur les diverses armes de ces deux soldats.
S’ils ne désirent nullement converser, Alphonse leur rappelle néanmoins que cela est la base ici lieu et qu’outre la menace, les mots se doivent d’être précisés. D’un regard, il jauge aussitôt les courtisans présents qui malgré leurs façades laissent apparaître leur surprise et leur gêne. Cette scène n’est en rien habituelle et pour cause.

Je suis surpris de constater que vous ayez pu retrouver sans mal, le chemin du Lupanar. A ne plus vous voir roder dans les parages depuis cela, plusieurs semaines, j’ai eu l’audace de croire que vous vous étiez perdu dans les sentiers de la Capitale. Alors effectivement messire Bisac, il va nous falloir converser mais surtout, poser à plats, ces quelques réticences qui ont convaincu nos bourses à rester closes. Sur ce…

D’un geste Etienne se contente de presser les deux autres soldats à agir et à poser leurs armes. Certes aucun ordre ne peut émaner de sa propre personne mais laisser ouvert les portes du Lupanar ne fait qu’attiser la curiosité de ces parasites qui rodent au-delà du seuil. Tout n’était qu’apparence et cette règle de vie se devait de perdurer. Pour protéger la réputation de l’Aphrodite, nul doute, que ces deux adjoints allaient devoir faire un choix sans quoi la porte se fermera, avec ou sans eux. D’ailleurs quelle surprise pour le Griffé de réaliser qu’une femme se niche dans leur effectif. Assurément que dans d’autres circonstances le misogyne n’aurait pu retenir une réflexion sanglante et machiste à cette soldate mais il est d’avis que cela ne ferait qu’envenimer les négociations. Plus tard, une fois les esprits apaisés.

Et si nous nous installions vous et moi, en compagnie de notre Comptable sur la causeuse afin de discuter de ce léger désaccord.

Car effectivement, il s’agit bien là de négligence pour ceux qui espéraient de la part de ces soldats une surveillance et une dissuasion à toute épreuve. Un engagement qui fut loin d’être honoré ces derniers temps et dont le paiement et la compensation héritait le Griffé. Tout travail mérite salaire ne dit-on pas mais qu’en est-il quand ce dernier, malgré un engagement tacite, n’était pas dûment rempli ?

Comme pour ouvrir la marche, Etienne s’approche des causeuses non sans avoir murmurés quelques indications précises à ceux qu’il se doit de respecter et de protéger.
- Adryan, s'ils refusent de donner leurs armes, laissent les officiers dehors. Cela leur fera du bien, j'en suis sûr.
- Adelaide, une absinthe pour moi, et servez donc un rafraîchissement à Axelle, la femme postée derrière la colonne, qui si l’envie lui en dit, se joindra à nous dans le Salon.
- Vous, dit-il en s’adressant à l’Egyptienne dont il ignorait le nom, Evitez de vous approcher ainsi à l’avenir. Le client n’est à vous qu’une fois présent dans le Salon, dévêtit de ses armes et de tout ce qui pourrait vous nuire. Je ne tiens nullement à ce qu'il vous arrive quelque chose de stupide. Je vous fais confiance. Voyez avec Ed ou Adryan, ce qui peut intéresser cette…La tentation est trop forte pour l’orgueil du Griffé qui consciencieux, évite de regarder celle qu'il s'apprête à dépeindre..mascarade.

Messire Bisac, prenez place je vous en prie. Vous êtes sûr de ne rien vouloir boire ?
    Reste à mes côtés Alphonse et prie pour que je ne ruine pas tes souvenirs et mon engagement envers ton Lion.

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L'Aphrodite, une invitation indécente.
Nej_ma
Elle se dirigea vers le salon l'air de rien, ne laissant rien transparaître des interrogations qui la taraudaient. Elle avait risqué sa vie en s'avançant ainsi, mais elle n'avait pas peur des dagues, des blessures. La seule chose qu'elle redoutait, qui la terrorisait était Anwar. Un jour, il la trouverait. Même ici. Elle observa du coin de l’œil l'homme qui avait pris la situation en main. Le patron à ce qu'il semblait, même si sa présence avait augmenté la tension de la pièce. Elle ne l'avait encore jamais croisé, mais sa présence jetait un voile de gêne chez le comptable, dont le masque de nonchalance avait glissé l'espace d'un court instant.
Le patron, en passant, ouvrant le passage à Bisac et ses adjoints, leur murmura des indications. Elle cligna lentement de ses yeux de biches pour montrer discrètement son assentiment. Non, elle ne ferait rien de stupide, la situation semblait tendue. Coup d'oeil vers Adryan et Ed, d'un air entendu. Qu'est ce qui pouvait intéresser la femme? Bonne question... Si la soldate ne le savait pas encore, peut être le découvrirait-elle ce soir.
--Dacien2
Rentrons.

Et mer-de. Ce mot avait sonné comme un couperet à ses oreilles. Lui qui aurait préféré rester au loin de tout ce remue-ménage, voilà que le Grand Patron lui demandait de le suivre. Bordel, c’était bien sa vaine. Pourtant, respectueux vis-à-vis de son employeur premier qui ne lui avait refusé son retour, il ne dit rien et lui emboita le pas sans demander son reste.

Le discours de Bisac le surprenait quelque peu. L’Aphrodite n’était point une affaire de bas étage. S’il semblait oublier que c’était un établissement de renom, que le Lupanar offrait une discrétion sans mesure à ses clients de tout genre, Etienne et Alphonse pourraient bien le lui rappeler. Avait-il oublier, l’homme, que cet endroit lui rapportait un bon pactole en achetant aussi le silence de voir passer quelques personnes hauts placés dans les hémisphères politiques, sociales. Autant des gentilshommes débarquaient mais aussi, des bourgeois, des nobles et autres intéressants pouvant se payer le luxe du silence des lieux.
Et non, l’Aphrodite n’étalait pas sa liste de clients à la vue des autres. Elle restait discrète.

Chaque employé présent se sentait agacé de la présence du Prévost. A croire qu’il n’était point le bienvenu. Pourtant, ce n’était pas sa présence qui dérangeait le plus mais, son discours, sa manière de voir l’Aphrodite comme un endroit miteux et désordonné, un lieu malsain dans lequel il ne fallait y pénétrer. Ses propos furent désobligeants envers cette enceinte où chacun y gagnait son beurre, chacun y trouvait plaisir et où chacun pouvait faire affaire en toute discrétion. Le Prévost ne devait pas avoir conscience que ses employés qui, chaque soir, offraient leurs plus beaux sourire, leurs plus agréables attentions, formaient un ensemble familial qui se resserraient en toute circonstance. Et, dans ces moments-là, aller savoir pourquoi, toute histoire s’effaçait de la mémoire de chacun pour s’imbriquer ensemble et former une enceinte solide afin de protéger au besoin, leur plus précieux joyau, le Lupanar.

Dacien s’accouda au bar. Les trois hommes s’installèrent dans un coin reculé pour discuter gentiment afin de trouver une entente cordiale sur comment honorer une dette et les faire déguerpir avant que la lanterne rouge ne s’allume. A moins que….Ses verdures se tournèrent vers l’entrée. De voir, deux officiers, un homme, une femme, l’idée lui traversa l’esprit qu’ils pouvaient garder le Bordel fermé seulement pour eux ce soir. Juste histoire de goûter aux plaisirs que pouvait offrir l’endroit. "Dacien arrêtes de divaguer bordel!" Un verre fut commandé dont il fit tomber une gorgée dans son gosier. Et maintenant……


Albin.
La porte s'ouvrit et un homme fît son apparition puis une orientale posa sa main sur Bisac, ce dernier rejetant celle ci.
Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer.
Suivant Bisac, Albin se mit à prier intérieurement d'être entrer dans ce lieu de débauche et où le plaisir de la chair étant que trop présent, autant dire tout l'inverse que la manière de vivre de l'Ar Sparfel qui sur ce plan est parfois un peu trop curé mais vraiment que sur ce plan, certainement le fait d'avoir grandit entouré de moines même si ce dont il était question n'était pas très aristotélicien.

Si sa mère adoptive savait, si son ancienne suzeraine qui le redeviendra sous peu savait pour sur qu'Albin se ferait passer un savon.

Un balafré approcha demandant aux officiers de la prévôté de Paris de retirer les armes. Si c'était nécessaire pour obtenir son pécule.
Sur le coup c'est comme si Albin se mettait à nu et encore une fois, décidément cela allait devenir une habitude, l'Ar Sparfel retira toutes ses armes que ce soit du couteau dans la manche ou planquer dans les bottes jusqu'à la dague qu'il portait dans un fourreau à la taille. Tout y passait et les discussions pouvaient commencer.

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Axelle
Ca sentait mauvais.

La Gitane savait bien mieux le labyrinthe de la maison basse que les soieries de la maison haute. Néanmoins, elle connaissait trop Alphonse et le Griffé pour passer à coté du malaise éclatant pour qui savait regarder. La mécanique semblait presque trop bien huilée, et Etienne, bien trop calme pour qu’une anguille ne s’agite pas sous la roche.

Des affaires de l’Aphrodite, la Garde Royale ne savait rien, et ne cherchait rien à savoir. Le temps passé à Paris étant réservé à des toutes autres discussions, quand la pierre première du cocon était l’absence totale d’ingérence dans les affaires de l’autre. Des autres.

Pourtant, tout l’intriguait dans cette histoire dont, à mots plus ou moins couverts, elle déchiffrait les tenants et les aboutissants dans un haussement de sourcils dubitatif. Elle n’avait jamais approfondi la question, si tant était qu’elle se la soit posée un jour, mais soudain, l’évidence lui sauta à la figure. Bien évidement que la tranquillité qui semblait flotter sur les affaires de l’Aphrodite n’était pas le fruit du hasard. Et Axelle à cet instant précis n’aurait su dire si elle était charmée par les précautions et l’organisation de l’Aphrodite, ou choquée, purement et simplement de découvrir un Guet de toute évidence corrompu. Oh, la jolie naïve qu’elle était, de croire que sous la bannière du Roy, aucune dérive n’était possible. Sans nul doute avait-elle encore beaucoup à apprendre, quand de stratège, la Bestiole en était encore à l'antithèse caricaturale tant l’or et ses artifices la laissait froide.

Pourtant, d’un pas silencieux, elle glissa vers les causeuses jouxtant le bar, la fine oreille aux aguets, quand posée là par un hasard joueur, elle devinait tenir en main des cartes que sa mine trop sombre de bohémienne ne laissait certainement pas présager.

Peut-être tout ne sentait pas si mauvais, finalement.

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--Adryan
Les armes claquèrent dans la paume de sa main, libérant enfin le Castillon de cette pose statufiée à laquelle il se contraignait quand il n’était qu’agacement depuis que le Prévôt avait ouvert la bouche. Adryan était bien trop hautain pour accepter qu’un quidam le soit davantage encore. Mais l’Aphrodite, définitivement, était une ensorceleuse aux pouvoir si vastes qu’Elle savait même le rendre sage quand il aurait été si facile, en lieu et place de gâcher sa salive de palabres, de renvoyer la soit disant royale délégation dans ses pénates, la queue entre les jambes, agrémentée d’un maquillage violacé en guise de salutations.

Mais ce fut dans un calme travaillé que les armes confiées furent rangées sur le claquement étouffé d’une porte se refermant sur les visiteurs. Restait simplement à déterminer sur qui le piège se refermait. Mais confiant, ce fut la tête haute et le pas assuré que le Castillon à son tour rejoignit le bar, attrapant au passage un verre de vin qui ne serait pas plus bu que les autres, mais qui offrait l’avantage d’occuper ses doigts. Occupation somme toute banale mais suffisamment efficace pour qu’aucun sourire mauvais, aux mots méticuleusement choisis tant par Alphonse que par Etienne, ne fleurisse à sa bouche en observant Bisac, curieux de connaître sa réponse et les arguments qu’il pourrait opposer pour convaincre d’un pouvoir qu’il clamait quand dans le même temps, il se fracassait sur la minceur de trois seules silhouettes.
Adelaide.


Si certains soirs étaient plutôt calmes, celui ne l'était pas le moins du monde. Quelle ambiance ! Mais pas forcément une bonne ambiance. L'atmosphère était plutôt tendue, lourde, rien de bon pour le moment ne présageait de tout cela. Derrière son comptoir, Adélaïde observa, toujours aussi discrète, mais l'air de rien, elle remarquait pas mal de choses. Elle avait un oeil sur toute la salle.

L'homme qui était entré avec ses hommes, un dénommé Bisac, était inconnu au bataillon pour elle. Elle ne le connaissait ni d'Eve, ni d'Adam, elle savait encore moins son rôle dans toute cette histoire, le pourquoi de sa venue qui n'avait pas l'air d'enchanter le personnel de l'Aphrodite. Tout cela était vraiment étrange. Mais son ton était sec, froid et désagréable. Une chose était sûre, il n'était pas là pour rire.

Un ordre fut soufflé par Etienne, ce n'était pas le moment de trainer ou de faire n'importe quoi. La situation avait l'air déjà assez critique comme cela pour l'heure. Sans perdre une seconde, la Flamboyante remplit le contenant de la Fée verte et lui apporta à la causeuse où ils avaient pris place pour discuter, pour trouver une solution et régler le différent qui les unissait. Elle adressa un sourire au passage. Sur la petite table leur faisant face, elle avait disposé des verres ainsi qu'une très bonne bouteille de vin, comme en avait fait la demande un peu plus tôt Alphonse.

Retournant derrière son bar, elle se tenait prête pour toute autre intervention si on lui demandait. Cette soirée s'annonçait électrique, mais elle espérait bien que les choses se tassent, s'apaisent et que tout le monde y trouve son compte dans un accord entre les deux partis.
--Angella
A la suite du chat Angella, Remontée au salon, s’attarda dans la pénombre des colonnes, bien présente sans l’être vraiment, la soubrette resta a l’écart du groupe formé non loin, écoutant ce qu’elle pouvait de leurs discours, l’œil azure suivant les mouvement lent et mesuré de chacune des silhouette, presque rassurée par la présence d’Etienne, imprégnée plus tôt par le calme d’Alphonse, le petite brune se reprenait enfin pour ne montrer que l’assurance feinte et la politesse de ses bon jours, faire ce qu’il fallait comme chaque soir, pour satisfaire, a son niveau, chaque client, quel qu’il soit, ce Bisac et ses gens d’armes n’étaient en rien une exception.

Une légère inspiration, la petite chose fait quelques pas, s’approchant du comptoir ou elle espérait être quelque peu utile, dans son isolement, elle ne perçu la présence distinctement qu’âpres l’avoir presque rattrapée, a deux pas d’elle, la tête brune d’une jeune fille qui ne lui était pas étrangère, la petite souris vu plus tôt …

Sans hésitation, Angella s’approcha de la silhouette menue, empoignant la jeune fille par le bras, certes, la soubrette était frêle, mais sa surprise et ce sentiment de danger qui ne la quittaient pas, remplaçaient la force qui lui manquait pour résister aux assauts de sa prisonnière, restes tranquille veux tu ! le murmure rageur ne laissait l’ombre d’un choix, elle traina silencieusement la gamine vers la porte du couloir, ne s’arrêtant qu’au creux d’une ombre, hors de vu de la grande salle.

Que fais-tu ici ! Edgar n’y est pas, tu n’as rien à y faire … si Alphonse t’y vois …

La menace silencieuse ne semblait pas agir, mais pour la première fois la soubrette put enfin détailler ce visage qui n’était qu’une vague présence en maison basse qu’elle savait au service d’Edgar, elle nota le regard plein d’intelligence pour son jeune âge, sa mise froissée mais propre, son maintenu … allez savoir ou l’avait péché le blond.
Protégée d’Edgar ou pas, sa présence dans la pièce richement parée n’avait aucun sens, plus encore en la présence inattendu du guet, aucune alternative possible, la gamine devait partir, Angella l’étudia une minute de ses yeux trop claire, avant de reculer d’un pas pour mieux la toiser.

- Tu va a l’encontre d’ennuis, file avant que quelqu’un ne te vois


Axelle
[Du salon vers le bureau avec Alphonse, après le départ de la Prévôté]

Etrange comme l’Aphrodite, toujours bruissante de soupirs et de rires dissimulés, semblait s’être figée dans une réalité qu’elle avait coutume de laisser à la porte. Des froissements de soie, des caresses dérobées, il ne restait rien que des voix masculines claquant l’air d’agacements, de provocation et d’ironie. Un moment même, la gitane toujours à l’ombre de son pilier pensa que la situation basculait et que les protagonistes allaient en venir aux mains. Mais il n’en fut rien, chacun sage, sachant retenir la morgue, les incompréhensions et les frustrations les animant. Si la Casas tendait l’oreille, s’abandonnant à une indiscrétion dont elle n’était pourtant pas coutumière, elle ne put saisir chaque rouage de l’accord qui semblait avoir été conclu. Pourtant, une vérité éclatait avec emphase. La prévôté était corrompue et recevait des pots de vin du lupanar en échange d’une protection et de la promesse d’établir le monopole de l’Aphrodite sur la capitale. Tentacules d’affaires louches se tramant à la maison basse que la prévôté ne semblait pas étirer comme il se devait.

La porte claqua sur les pas de la délégation prévôtale, sonnant la reprise des chuchotements curieux et stupéfaits de la scène jouée devant les yeux courtisans. La Garde Royale, elle, restait pensive, le museau bas, circonspecte tout autant par ce qu’elle venait de découvrir que par l’idée délictueuse et complètement cinglée qui germait dans son esprit. Idée risquée, inconsidérée, mais peut-être pas si dénuée de sens au final. Non, peut-être pas…

S’arrachant de l’ombre, ses pas glissèrent sur les tapis de soie et attrapant Alphonse par le bras lui murmura.
Allons dans ton bureau. Il est possible que nous ayons des choses à nous dire.
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