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[RP fermé] Faute avouée jamais pardonnée

Alphonse_tabouret
(Jour +3)

La question troubla le silence dans lequel s’était réfugié le chat, l’extirpant du monde auquel il se penchait pour la regarder, apprivoisant à ses nerfs la rancune et la patience, la porte de son monstre personnel entrebâillée mais encore trop grinçante pour le laisser sortir. De leur semaine commune, il gardait l’explication délirante d’une pucelle voulant sauver un ange, et qui, égarée aux chemins noueux de sa folie, avait scindé son envie sur sa double personnalité. Jade avait voulu le sauver d’une vie de pêchés en le pensant immaculé là où Leozan avait espéré qu’il souffre pour se croire supérieur, gouffre d’incompréhensions pour l’animal en percevant qu’aucune des deux n’avait compris qu’il rampait au sol à l’ombre claire de la lune, au confort de ses vices et que la seule absolution qu’il entrapercevait ne s’adressait nullement à Dieu, mais à son Amant, pénitent que seul l’exaltation de la chair savait gracier .
Chacune d’elle avait trouvé à cette semaine de quoi nourrir son projet en sabotant les siens un à un, étouffant à ses chaines les germes précieux d’une vie nouvelle jusqu’à contempler la terre brulée et sans que cela n’ait rien d’étonnant, au lendemain de sa libération, c’était sa rancœur qui se raccrochait aux détails de sa vie en cage avec le plus de satisfaction. Des sourires aux coups, des soins aux sévices, elle prenait tout, s’en parait au miroir de sa conscience, jubilant de ne même pas avoir à tronquer les formes pour que le fond prédomine, les douleurs jalonnant encore le corps du félin et chantonnait, lancinante, des notes aigres dont l’harmonie disparate faisant ronronner ses instincts les plus laids.

Le repos brisé d’un mot, il se leva, époussetant avec lenteur le revers de sa chemise, savourant le gouffre qui s’opposait à l’entièreté de l’interrogation, se rappelant sans exactitude mais avec une pointe aigue de bile qui perdurait combien de fois il s’était posé la question avant que ne vienne l’explication, et abandonna là la pucelle en remontant les escaliers, chat dont l’attention s’était désintéressée de sa proie bavarde.



(Jour + 6)

Depuis plus d’une heure, Alphonse avait élu domicile en bas de l’escalier, rituel qu’il répétait, Orphée involontaire, depuis la première fois où il avait exploré cette descente aux enfers, mais jamais il ne ramenait Eurydice des entrailles froides de son cachot, l’abandonnant au grain de grenade dévorée deux semaines auparavant à même sa peau et dont la morsure s’accrochait, teigne encore légèrement rose et boursouflée, à la peau blanche du jeune homme.

Parce que tu t’es octroyée le droit de me juger. Réponse enfin, venant se porter à l’oreille virginale, et qui, dans la formulation, avait amené le chat à la regarder, détaillant la crasse sur le visage sillonnée de quelques rigoles de larmes pour l’heure taries, le sang caillé à son museau signalant le passage de ceux qui avaient encore leur mot à dire avant que ne tombe la sentence du principal concerné, la position ramassée sur elle-même, l’amenant fatalement à se demander si lui aussi avait eu l’air aussi pitoyable quand il était à ses bons soins. La silhouette féline s’étira dans l’ombre jusqu’à se lever, avançant d’un pas mesuré pour rejoindre la donzelle, et, s’accroupissant pour être à hauteur d’elle, délaya le bras pour saisir le menton entre ses doigts et l’amener à se tendre, mettant le visage gracile aux fers de son regard sombre, les prunelles sans concession s’accaparant le visage malmené sans avoir été abimé.

Tu voulais un ange ? Je vais t’offrir un Dieu…


A genoux, ordonna-t-il dans l’accent rond d’une volonté absolue, d’une arrogance suave dont aucun doute ne venait ombrer l’impératif, attendant qu’elle le fasse pour poser la paume de sa main sur l’arrondi du crâne et venir frôler de ses lèvres son oreille, souffle chaud dans le gel de la solitude, voix dont les arabesques s’enroulaient à ses sens uniquement, frôlant la chair volontairement pour dispenser le message. C’est à moi désormais que revient le droit de te juger, Jade… Si tu n’as pas été très sage, Leozan, elle, a été bien plus turbulente… Trouve la moi, je veux lui parler…
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Leozan
(Jour +6 )

J'errais.
Je n'avais pas eu ma réponse.
Mon esprit la cherchait en moi-même, se heurtant à ma folie douce. Sagesse est seule, abandonnée comme la petite fille que je suis restée. Alors comme toute enfant, je pleure, restant prostrée dans ma peur.

De temps à autre, je ressens la présence de mon Ange, mais jamais celui-ci ne me parle, jamais celui-ci ne me rassure.
Je pleure
J'ai peur
Dans un coeur partagé, entre un futur et un passé, une solitude ressentie. A des moments incompris, un souvenir nostalgique. Une terrible peur d'un lendemain, annonçant un changement de chemin.


« Parce que tu t'es octroyée le droit de me juger. »
Les mots me paraissent irréels, venant de loin. Les a-t-il prononcé ou les ai-je rêvé ?
Juger ... Je ne comprend pas ... Jamais je ne me serais permise de jauger le Séraphin. Qui serais-je pour oser une telle chose ?!
Il ne peut croire cela, pour lui j'aurais bravé la mort elle-même, lui l'être pur qu'on est venu me reprendre. Aurais-je vraiment échoué jusqu'au bout ?


Mon menton vient de glisser entre les doigts de l'Ange, ses prunelles sombrent s'emparent des miennes.
« A genoux »
Mes jades s'écarquillent devant le visage angélique, il est beauté, il est perfection. Je lui souris sans plus aucune crainte en moi. La douleur de mon corps s'est évaporée. Au diable les chaînes qui m'entravent, il est là.
Je frémis au contact de ses lèvres à mon oreille, moi, la pucelle. Un frisson me parcourt l'échine comme des milliers de papillons

« C’est à moi désormais que revient le droit de te juger, Jade… Si tu n’as pas été très sage, Leozan, elle, a été bien plus turbulente… Trouve la moi, je veux lui parler… »

N...on...

Mon regard se détourne. Je ne veux pas. Elle me fait peur.
Destruction n'est pas gentille, elle fait mal aux gens, elle me fait faire des choses.
Mes mains viennent se crisper dans mes cheveux, je secoue la tête.


Pas elle, je vous en conjure, vous ne savez pas ce que
vous risquez !
Un éclat de rire fuse tandis que je redresse le visage et que mes prunelles plongent inlassablement dans celle d'Alphonse

Bonjour petit chaton, encore envie de jouer ?

Mais je ne suis pas Sagesse, je ne m'agenouille devant personne ! Un rictus au bord des lèvres, je me redresse
Que me veux-tu ?
Me frapper ? Me cogner ?
Vas-y, fais-le, j'aime ce goût de sang entre mes lippes. Si Jade est faible, moi je n'ai point de faiblesses, mon mentor à veiller à cela en son temps.

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Alphonse_tabouret
Jugé angelot quand il était anomalie lunaire, trop digne de la lumière pour vivre à l’ombre de l’Aphrodite, condamné à être sauvé par l’esprit étriqué d’une pucelle et donné en pâture à une sentence qui n’avait rien du paradis promis… Le crime de Jade et de Leozan avait ouvert la voie à une rancune étouffée par les mois de travail acharné fourni depuis la mort léonine, brulure à laquelle elles ne devaient pourtant rien mais qui, sous leurs efforts conjugués, avait enflé, prenant vie en emportant avec elle l’écho de la mémoire jusqu’à la rendre fraiche..

Monstre je suis né, monstre je resterai…

Le rire de Leozan lézarda l’air jusqu’à le fendre, scintillant à ses yeux immenses d’une lueur folle, viciée, volute débridée dont les abords tranchaient tout ce qu’ils effleuraient et dans laquelle il reconnaissait tant de son passé qu’il en éprouvait une jubilatoire fascination.

Bonjour petit chaton, encore envie de jouer ?
Que me veux-tu ?


La bravade se dessinait sur le visage juvénile avec une telle netteté que le chat réprima l’envie de nouer ses doigts dans les cheveux longs et de frapper la tête au sol jusqu’à ce qu’elle cesse d’adopter cet air insolent et crisse au son de la fracture, puisant dans ses certitudes d’esclaves pour noyer l’impulsion première. Frapper Leozan ne l’amènerait à rien, il le savait et quand bien même toute sa chair n’aspirait qu’à asservir le corps à la douleur, l’esprit s’armait de la patience acquise au fil de ses tortures d’enfance pour se détacher d’un épicurisme sanglant et lui faire miroiter ce que le futur avait de plus nourrissant.

Ton professeur ne vaut pas le mien. Il ne t’a pas appris à avoir peur de la mort… C’est un tort sais-tu ?
Nous devrions tous avoir peur de ce qu’il y a de plus certain dans la vie…


Je suis certain que tu vas aimer ma façon de jouer, lui confia-t-il dans la douceur d’un sourire de façade si bien maitrisé qu’on ne pouvait que le croire vrai, étonnamment tranché par un gel cruel qui ne cachait pas l’ourlet de sa tenue, mélange qui assurait l’acier lové au moelleux du velours, la raison derrière la folie. Il laissa au silence le temps de reprendre ses droits dans le confort assourdi de la cave, sans quitter des prunelles le regard qui s’opposait à lui
Tu es incomplète. La sentence tomba si simplement, qu’elle éclaboussa le silence, constat donné doctement sans que ne transparaisse la moindre compassion à cet état de fait, orgueilleux d’avoir été mieux fabriqué qu’elle, envieux qu’elle puisse encore avoir le choix, rancunier de ce qu’elle avait profané en lui. Si Alphonse ne mentait pas, chat insolent pour qui la tromperie était la dernière ignominie, il entrapercevait dans l’obscurité de cet aparté, le poids délicat des mots tonnant comme tels et nés pourtant de la plus pure vérité. Si tu ne l’étais pas, je ne serai pas là… mais moi, je peux t’apprendre où tu as échoué…
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Leozan
La vie n'est qu'un jeu où je demeure, je n'ai jamais compris comment gagner, c'est pourquoi je suis seule. Au moment où tous les dés sont jetés, dans ce jeu de bateau, je suis naufragée. Et si je n'étais qu'un pion, une pièce parmi d'autres ? Il suffit de dire oui, non. Prendre des risques fous, jouer le tout pour le tout. Cette nouvelle perspective, dans l'esprit d'une écorchée vive, pourrait-elle m'être fatale ou serait-elle tout ce qu'il y a de banal ?

Mon rire s'était tut, les vocables du Chat faisaient leur chemin dans mon esprit tourmenté.
Comment pouvait-il affirmer pareille chose alors que moi, loin de me sentir incomplète, je savais qu'il y avait une personne de trop en moi. Je fixais les prunelles félines, cherchant la faille, cherchant le mensonge, mais je n'y percevais que certitude.


M'apprendre où j'ai échoué ?
Tu ne me connais pas, tu ne sais rien de moi et pourtant tu sembles si sûr de ton fait.


Idiote!
Ne comprends-tu pas qu'il tente de t'embrouiller l'esprit ?
Personne ne peut t'aider.


J'inclinais la tête, un petit rire m'échappa, nerveux. Cette voix en moi m'avait assimiler depuis tant d'années que je ne doutais jamais d'elle. Elle n'avait aucune raison de me mentir alors que lui ....

Qui es-tu pour oser telle prétention ?

Mais surtout, qui est-il pour ne point avoir peur d'affronter mon démon, celui qui circule en moi comme du poison. Je l'ai laissé m'apprivoiser pour l'endormir et puis le tuer. Mais j'ai échoué et il est revenu pour se venger. Il est capable de me faire haïr, de me faire trahir. Il est bien là, plein de méfiance, mais surtout assoiffé de vengeance.
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Alphonse_tabouret
Je te connais, répondit-il en venant cueillir entre ses doigts l’extrémité d’une mèche brune, ternie par les jours de cachots, insensible aux ricanements, nerveux ou volontaires, humain remisé à la porte de ses volontés pour ne laisser face à elle que le monstre, créature cachée à l’ombre de la beauté, de l’apparat des traits pour mieux dissimuler ses difformités.
J’ai vu ton sourire en venant cisailler ma peau de tes lames, j’ai vu ton plaisir sans y lire la moindre trace de pudeur quand tu venais te frotter à mon ventre, j’ai vu l’espoir d’être assouvie dans tes yeux en pensant que je remplirai ton ventre, j’ai entendu tes grognements de plaisir en me fracturant la main, j’ai écouté tes divagations joyeuses quand tu me laissais aux bons soins de ton compagnon, j’ai perçu la terreur quand tu as manqué d’air… J’ai tout vu Leozan, et j’ai jugé, conclut-il d’une voix douce, miséricordieuse, à la façon de ceux qui contemplent les insectes grouillant au sol en sachant que leur prochain pas amènerait le chaos dans cette foule insignifiante, laissant passer à ses tempes chaque lambeau de souvenirs sans corrompre le sourire à ses lèvres, artisan esthète de chacun des plis de son costume, même si proche de la déchirure.
Je suis celui qui est libre. Qui es-tu, toi ? demanda-t-il avec l’insolence compassionnelle des divinités, cueillant le menton entre l’index et le pouce pour la regarder, se penchant jusqu’à effleurer ses lèvres sèches, conscient qu’il y avait chez Jade comme chez Leozan, l’étincelle du ventre, l’incompréhensible envie de la chair, gangrène dont il avait usé dans la noirceur la plus fatale au fil d’une houle juvénile aigrie et vengeresse. La compréhension amenée par Thomas, la miséricorde que le Talleyrand avait su faire naitre chez lui jusqu’à l’abandon des jeux sordides auxquels il faisait ployer les échines males et femelles pour mieux les salir, s’était réveillée dans l’humidité de sa geôle et ne trouvait plus le repos, aiguisé par une colère glaciale que sa tortionnaire avait subjuguée en le forçant retrouver en bouche le gout infect du renoncement
Personne, répondit-il pour elle, les souffles s’entrecroisant au seul d’une proximité troublante sans pour autant se mêler. Une coquille vide que les incessants duels perdent toujours plus loin… Un trop qui devient un rien… Un gâchis…
Il se tut quelques instants, avide de ses instants où la respiration parlait mieux qu’une voix, incapable de tricher quand les mots savaient s’étioler jusqu’à cacher la vérité sans pour autant l’abandonner, traitres, insidieux, outils de propagande dont il userait jusqu’à sa propre délivrance.
N’espère pas mon pardon.
Gagne-le
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Leozan
Je ne comprenais pas, comment cet homme avait-il pu voir tout cela en moi ?
Personne n'avait jamais prit cette peine mais surtout, je n'avais laissé à aucun être vivant le temps de le faire, je les tuais toujours.
C'était peut-être pour cela d'ailleurs, pour ne pas que l'on sache ? Non ! Je ne cachais pas le monstre qui était en moi, j'en étais fière ! Le félin avait tout vu, et bien soit, grand bien lui fasse ! Il avait jugé sur cela, rien d'autre, rien de plus, il avait jugé le monstre, pas moi.

Moi.
Elle.
Nous.
J'avais du mal à différencier certaine part de ce que j'étais parfois, la pucelle m'en empêchait, me dissimulait un fragment de moi-même qu'elle considérait comme étant sien. Et je cherchais, encore et encore le moyen de la percer à jour, de m'en débarrasser.
Voilà qui j'étais avais-je envie de lui dire alors que ses lèvres effleuraient les miennes. Attitude que je ne comprenais pas, cherchait-il à m'embrouiller ? A moins qu'il ne joue le même jeu que moi ....

Personne.
Coquille vide.
Rien, gâchis.
Discours qui me broie les entrailles, qui me lacère le cœur, qui me laboure l'esprit.
Ma vie n'est qu'incessante mise en scène, tous ces masques qui me tiennent hors d'haleine. Je croyais me protéger du monde extérieur, non ..... plutôt de mon monde intérieur. Je m'inflige une perpétuelle torture mentale, je me terre dans un enchevêtrement de dédales, je m'étouffe dans une noirceur asphyxiante que mon âme trouve cependant apaisante.

Je le regarde, lui, il a su capter la vérité qui émanait de moi. Nos souffles qui se mêlent, le mien chaud, saccadé. Je le hais, je le maudis. J'ai du mal à déglutir. Que m'a-t-il fait ?!
Mes jades sont interrogatives. Gagnez son pardon ? Suis femme à savoir comment gagner la moindre chose ? J'ai toujours prit ce que je voulais, je n'ai jamais eu à le mériter.
Mes prunelles se plissent, ultime inspiration.


Aides-moi à détruire la pucelle et je t'appartiendrai.
Alors je ferai tout ce que tu désires pour gagner ton pardon.

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Alphonse_tabouret
J’en détruirai jusqu’à la dernière étincelle…

Promesse sincère, maux dispensés au travers des lettres affirmant la conviction qui tenaillait avec la noirceur de la morsure, l’animal attarda le flot de ses pensées à la manne qu’il serrerait autour de l’âme divisée jusqu’à repaitre son sourire des certitudes envisagées. Nul doute n’effleurait la surface polie de ses propos, prophète en son sein et Dieu penché au visage qui lui faisait face, dont la proximité ravivait l’envie du sang, de la destruction et du renouveau, animé par le chaos de la rancune, par la justesse viciée de son monstre enthousiasmé.
Gangrène, maladie, fléau, le tout se condensaient lentement au regard de la pucelle, contaminant les remparts érigés par ces autres qui avaient témoigné et bâti l’affection, et qui désormais, déviés de la lumière, formaient le terreau tronqué de ses desseins les plus odieux, jetant au ciel et à la terre, le terrain conquis sur son propre héritage. A cet instant ci, jamais Alphonse n’avait été autant le reflet de ce qu’on avait fait de lui, oubliant les années délayées aux batailles qu’il avait choisi pour offrir sa nuque au legs paternel, grimé de la beauté pour faire oublier la pestilence des idées

Je t’enlèverai ces chaines, poursuivit-il, la main dévalant la gorge palpitante, effleurant l’épaule, provoquant le frisson du contact, de la chaleur dans cet enclos de fraicheur, pour venir, de l’index, faire cliqueter dans le silence humide de la geôle, les bracelets d’acier dont on l’avait ornée…car toi et moi savons que ce ne sont pas elles qui te retiennent… Désormais, c’est de moi et moi seul que dépend ta muselière…
Lentement il se redressa, cueillant de son regard la silhouette frémissante à ses pieds, jubilant de ce pouvoir né de la faiblesse et de l’hostilité virulente assiégeant ses nerfs, délecté par avance de la lenteur avec laquelle il ferait agoniser chaque lueur entraperçue jusqu’à en faire des cendres, la dextre caressant le haut du crane brun avec une délicatesse traitre.
Hubert va venir te chercher. Il se détourna d’elle sans chercher à percevoir ce que le prénom de l’homme de main lui évoquait, conscient que celui-ci avait passé un temps appliqué à parfaire ses coups sans qu’ils ne soient critiques sur le corps juvénile. Il t’amènera à ta chambre et tu y resteras jusqu’à ce que je vienne…
Les pieds nus foulèrent la poussière, marche lente, volontaire, respirant une dernière fois les parfums saturés de la cave, s’arrêtant au pied de l’escalier pour la regarder dans un sourire où la tendresse avait tout des affres splendides l’enfer.
Nous ferons de grandes choses, Leozan… de grandes choses, répéta-t-il en disparaissant dans les hauteurs plus claires de l’étage supérieur
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Leozan
Je l'avais regardé disparaître sans pouvoir articuler le moindre mot.
Cette promesse de détruire la pucelle, de n'en rien laissé, cette manière qu'avait le félin de sembler lire en moi et de savoir sans que jamais je ne le dise les choses. J'en étais restée muette.

Il savait, il comprenait.
Mes entraves n'étaient pas celles que l'on voyait mais bel et bien celles qui faisaient partie de moi.
J'étais force et j'étais faiblesse.
J'étais bonté et cruauté.
J'étais tant de choses et pourtant je n'étais rien.

J'avais foi en lui, en ces paroles.
Au fond de moi quelque chose me disait qu'il se servait sans doute de moi, et alors ? Je n'en avais cure. Il pouvait bien faire ce que bon lui semble si il me débarrassait de Jade.
Je ne sais combien de temps j'étais restée pensive mais quand la porte de la cave s'ouvrit à nouveau, laissant résonner les pas d'Hubert, je souris vraiment pour la première fois depuis longtemps.

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