--Dacien2
[Au bar]
Depuis son exil, Dacien avait bien changé. Froid, distant, hautain encore plus que jamais, le précieux Brun amuseur de ces dames, rancunier des carnassiers et enchevêtré dans les prémices dun amour éternel avait eu lâme sali par un homme suffisant à lui-même et préférant rester derrière son bar stoïque et admiratif de voir les autres sentretenir pour plus si affinités.
LArrogant lavait détesté au premier coup dil pour mieux laimer à la première syllabe prononcé. Et alors quil essayait de camoufler les ressentis quil navait pas le droit davoir pour un Barman préférant les dames, Adryan lavait forcé à cracher le morceau lorsquune nuit lui avait offert le bel alcool pour sen faire tourner la tête. Lui était sobre. Lui, il se rappelait de chaque mot qui sortait de sa bouche, de chaque poussée à laveu involontaire, de chaque regard avide de tout quil lui avait déposé. Dacien se rappelait aussi de ce que le Nobliau reniait au plus profond de lui. Il aimait les hommes. Et de ressasser tout cela depuis tout ce temps, le Brun lavait compris indéniablement.
Ce qui lui taraudait lesprit aussi, était cette relation ambigue sans lêtre entre le Chat et le Barman. Ils travaillaient ensemble et se détestaient aux yeux de tous. Chacun développait vers lautre cette pupille noire qui pouvait vous faire hérisser les poils en une fraction de seconde. Alphonse portait le rubis, propriété de Adryan. Sois disant, une ancienne bague de fiançailles. Foutaises pensait-il. Dacien ne se doutait pas encore lequel des deux se foutait allègrement de sa poire. Le Nobliau avait du faire promettre au Flamand de fermer son clapet, renfermer quelques secrets mais, quà cela ne tienne. La curiosité le piquait au vif. De plus en plus. Et encore plus quand ils les voyaient les deux se reluquer en chien de faïence au milieu de tous les employés.
Ce soir là, il était là, au comptoir, en train de les admirer chacun leur tour. Le Patron dabord. Homme dune certaine prestance, taisant ce que lon pouvait lui susurrer dans son bureau privé, respectant chaque personne à sa hauteur mais tellement enfermé dans un univers qui nappartenait quà lui. Dacien avait eu un accès privilégié auprès de ce Chat, unique Félin lui ayant redonné lartifice de retrouver les corps masculins qui lui avaient donné lenvie de devenir courtisan pour offrir ses meilleures prestations, ses meilleures manières, sa meilleure façon daimer même quelques heures, les autres, ces fantômes qui passaient et repassaient dans le Bordel. Le Brun navait pas voulu le blesser lors de la réunion pour le bal de fin dannée. Alphonse avait voulu leur apporter tour à tour un instant de bien être, une pause dans ce monde insolite pour voir graviter quelques esquisses de commissures. Il avait voulu leur offrir du bon temps. Mais voilà, Dacien ne lavait pas vu du même il. Il nétait pas dans la perspective de vouloir samuser, ne cessant de ressasser la fameuse nuit. Et son regard se détourna vers Adryan qui lui avait servi un cidre. Boisson habituelle du Courtisan. Ses émeraudes en coin et de se dire quil lui en voulait davoir oser débarquer dans son antre. La rancur était bien tenace, sa jalousie maladive aussi au point de ne laisser que son instinct primaire et son appétence dévorante le guider à commettre un acte qui risquait de changer le cours des choses.
Tant pis, se murmura-til à lui-même. Au pire, il serait virer. Mais .Cela en valait largement la peine. Adryan en valait la peine. LArrogant ne lui causait presque plus et se contentait de le faire apparaitre comme lun des meubles du Bordel. Il se souvenait doucement de son buste fin avec la fin dune cicatrice dépassant de ses braies. Il se souvenait de ce goût suave de ses lèvres quand il avait osé les poser sur les siennes pour avoir ce quil voulait. Il se souvenait aussi de .Et je ne veux pas que tu es mal .Ces mots résonnaient encore. Pourtant. Chaque nuit passante, Dacien avait mal de le voir si près et pourtant si loin. Il ne serait pas venu, il naurait rien dit et il ne saurait rien.
Le Brun finit son verre. Alphonse était en train de discuter avec quelques clients, comme à son habitude, lui tournant le dos. Le Barman était retourné essuyer ses quelques verres, regardant de lautre côté du couloir où la sortie vers la Maison Basse se trouvait. Sa décision était prise. Dacien irait prendre ses renseignements directement là où il était sûr de les trouver.
Il séclipsa lentement, en silence et se faufila vers le bureau du Comptable. Il savait quAdryan allait partir, quitter lAphrodite. Il savait que, quelque chose nétait pas très clair dans ce que Alphonse lui avait dit. Il se doutait quil lui avait caché pourquoi il possédait le rubis du Nobliau et il était certain quil allait découvrir le pourquoi.
[Bureau de Alphonse]
Dacien traversa la cour et longea le corridor pour atteindre la porte. Sa dextre sur la clenche et la poignée tourna. Le battant souvrit dans un lent grincement après que le cliquetis de la serrure ait fait son action. LArrogant poussa la porte pour sassurer que personne ne pouvait se trouver en ce lieu. Personne ne serait assez fou pour sengouffrer dans le domaine personnel du Chat sous peur de représailles plus horribles que les autres. Mais lui, si. Le Brun laissa un léger baillement à lembrasure et sapprocha du bureau pour allumer une bougie. La table de travail était impeccable. Tout était rangé au millimètre près. Pas un parchemin ne dépassait. La plume était dans son étui et lencrier était fermé. Par quel bout sy prendre ..Le Courtisan regarda autour de lui et trouva lendroit où le Félin mettait ses contrats. Facile, cétait marqué dessus. Il sy dirigea, prit la pile de feuilles volantes et sinstalla dans le fauteuil du Flamand en posant les parchemins sur le bureau. Il tourna les feuillets délicatement et tomba sur un premier. Il lu calmement. Et là, il comprit la demande de huit mille écus pour assouvir les désirs du brun. Il les devait au Bordel. Une reconnaissance de dettes. Ca alors .Quavait-il fait auparavant pour contracter une telle somme. Dacien garda le parchemin dans sa main et de tourner les autres. Un..Deux..Trois Et. Bingo! Deux contrats. Le même jour. Mais en lisant le feuillet, Dacien comprit que le prêt fut en léchange de ce fameux rubis. Un prêté pour un rendu. Sauf que. Pourquoi Alphonse portait cette bague? Pourquoi ne lenlevait-il jamais? Quy avait-il entre eux réellement? Tant de questions qui venaient encore plus fortement quavant .
Le Fier posa son dos contre le dossier du fauteuil et essaya tant de scénarios que les derniers furent plus que rocambolesques. Il rangea, quelques secondes plus tard, les contrats mais garda ceux concernant Adryan. Il fallait quil en sache plus. Comme une obligation. Mais pas le temps de remettre le dossier à sa place ni de camoufler ce quil venait de voler que la porte souvrit. Merde. Alphonse ..
Depuis son exil, Dacien avait bien changé. Froid, distant, hautain encore plus que jamais, le précieux Brun amuseur de ces dames, rancunier des carnassiers et enchevêtré dans les prémices dun amour éternel avait eu lâme sali par un homme suffisant à lui-même et préférant rester derrière son bar stoïque et admiratif de voir les autres sentretenir pour plus si affinités.
LArrogant lavait détesté au premier coup dil pour mieux laimer à la première syllabe prononcé. Et alors quil essayait de camoufler les ressentis quil navait pas le droit davoir pour un Barman préférant les dames, Adryan lavait forcé à cracher le morceau lorsquune nuit lui avait offert le bel alcool pour sen faire tourner la tête. Lui était sobre. Lui, il se rappelait de chaque mot qui sortait de sa bouche, de chaque poussée à laveu involontaire, de chaque regard avide de tout quil lui avait déposé. Dacien se rappelait aussi de ce que le Nobliau reniait au plus profond de lui. Il aimait les hommes. Et de ressasser tout cela depuis tout ce temps, le Brun lavait compris indéniablement.
Ce qui lui taraudait lesprit aussi, était cette relation ambigue sans lêtre entre le Chat et le Barman. Ils travaillaient ensemble et se détestaient aux yeux de tous. Chacun développait vers lautre cette pupille noire qui pouvait vous faire hérisser les poils en une fraction de seconde. Alphonse portait le rubis, propriété de Adryan. Sois disant, une ancienne bague de fiançailles. Foutaises pensait-il. Dacien ne se doutait pas encore lequel des deux se foutait allègrement de sa poire. Le Nobliau avait du faire promettre au Flamand de fermer son clapet, renfermer quelques secrets mais, quà cela ne tienne. La curiosité le piquait au vif. De plus en plus. Et encore plus quand ils les voyaient les deux se reluquer en chien de faïence au milieu de tous les employés.
Ce soir là, il était là, au comptoir, en train de les admirer chacun leur tour. Le Patron dabord. Homme dune certaine prestance, taisant ce que lon pouvait lui susurrer dans son bureau privé, respectant chaque personne à sa hauteur mais tellement enfermé dans un univers qui nappartenait quà lui. Dacien avait eu un accès privilégié auprès de ce Chat, unique Félin lui ayant redonné lartifice de retrouver les corps masculins qui lui avaient donné lenvie de devenir courtisan pour offrir ses meilleures prestations, ses meilleures manières, sa meilleure façon daimer même quelques heures, les autres, ces fantômes qui passaient et repassaient dans le Bordel. Le Brun navait pas voulu le blesser lors de la réunion pour le bal de fin dannée. Alphonse avait voulu leur apporter tour à tour un instant de bien être, une pause dans ce monde insolite pour voir graviter quelques esquisses de commissures. Il avait voulu leur offrir du bon temps. Mais voilà, Dacien ne lavait pas vu du même il. Il nétait pas dans la perspective de vouloir samuser, ne cessant de ressasser la fameuse nuit. Et son regard se détourna vers Adryan qui lui avait servi un cidre. Boisson habituelle du Courtisan. Ses émeraudes en coin et de se dire quil lui en voulait davoir oser débarquer dans son antre. La rancur était bien tenace, sa jalousie maladive aussi au point de ne laisser que son instinct primaire et son appétence dévorante le guider à commettre un acte qui risquait de changer le cours des choses.
Tant pis, se murmura-til à lui-même. Au pire, il serait virer. Mais .Cela en valait largement la peine. Adryan en valait la peine. LArrogant ne lui causait presque plus et se contentait de le faire apparaitre comme lun des meubles du Bordel. Il se souvenait doucement de son buste fin avec la fin dune cicatrice dépassant de ses braies. Il se souvenait de ce goût suave de ses lèvres quand il avait osé les poser sur les siennes pour avoir ce quil voulait. Il se souvenait aussi de .Et je ne veux pas que tu es mal .Ces mots résonnaient encore. Pourtant. Chaque nuit passante, Dacien avait mal de le voir si près et pourtant si loin. Il ne serait pas venu, il naurait rien dit et il ne saurait rien.
Le Brun finit son verre. Alphonse était en train de discuter avec quelques clients, comme à son habitude, lui tournant le dos. Le Barman était retourné essuyer ses quelques verres, regardant de lautre côté du couloir où la sortie vers la Maison Basse se trouvait. Sa décision était prise. Dacien irait prendre ses renseignements directement là où il était sûr de les trouver.
Il séclipsa lentement, en silence et se faufila vers le bureau du Comptable. Il savait quAdryan allait partir, quitter lAphrodite. Il savait que, quelque chose nétait pas très clair dans ce que Alphonse lui avait dit. Il se doutait quil lui avait caché pourquoi il possédait le rubis du Nobliau et il était certain quil allait découvrir le pourquoi.
[Bureau de Alphonse]
Dacien traversa la cour et longea le corridor pour atteindre la porte. Sa dextre sur la clenche et la poignée tourna. Le battant souvrit dans un lent grincement après que le cliquetis de la serrure ait fait son action. LArrogant poussa la porte pour sassurer que personne ne pouvait se trouver en ce lieu. Personne ne serait assez fou pour sengouffrer dans le domaine personnel du Chat sous peur de représailles plus horribles que les autres. Mais lui, si. Le Brun laissa un léger baillement à lembrasure et sapprocha du bureau pour allumer une bougie. La table de travail était impeccable. Tout était rangé au millimètre près. Pas un parchemin ne dépassait. La plume était dans son étui et lencrier était fermé. Par quel bout sy prendre ..Le Courtisan regarda autour de lui et trouva lendroit où le Félin mettait ses contrats. Facile, cétait marqué dessus. Il sy dirigea, prit la pile de feuilles volantes et sinstalla dans le fauteuil du Flamand en posant les parchemins sur le bureau. Il tourna les feuillets délicatement et tomba sur un premier. Il lu calmement. Et là, il comprit la demande de huit mille écus pour assouvir les désirs du brun. Il les devait au Bordel. Une reconnaissance de dettes. Ca alors .Quavait-il fait auparavant pour contracter une telle somme. Dacien garda le parchemin dans sa main et de tourner les autres. Un..Deux..Trois Et. Bingo! Deux contrats. Le même jour. Mais en lisant le feuillet, Dacien comprit que le prêt fut en léchange de ce fameux rubis. Un prêté pour un rendu. Sauf que. Pourquoi Alphonse portait cette bague? Pourquoi ne lenlevait-il jamais? Quy avait-il entre eux réellement? Tant de questions qui venaient encore plus fortement quavant .
Le Fier posa son dos contre le dossier du fauteuil et essaya tant de scénarios que les derniers furent plus que rocambolesques. Il rangea, quelques secondes plus tard, les contrats mais garda ceux concernant Adryan. Il fallait quil en sache plus. Comme une obligation. Mais pas le temps de remettre le dossier à sa place ni de camoufler ce quil venait de voler que la porte souvrit. Merde. Alphonse ..