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Info:
Début juillet 1457, la Bourgogne s'enferme derrière ses murailles face aux armées qui déferlent. De l'Ouest, celle des Dokos. De l'Est, celle de Gromukus (qui vient d'échanger aux Comtois un précieux otage contre une paire de bottes). la Lorraine n'est pas si loin...

RP - Doomsday ?

--Rutebaf
Quelque part en Lorraine, fin juin



La petite troupe de cavaliers approchait du village. Elle s'était déplacée toute la nuit pour éviter les éventuelles patrouilles, ce qui était un franc succès, n'ayant rencontré personne.

A vrai dire, elle s'était un peu perdu aussi...
Les forêts lorraines, sous la pluie et dans la nuit noire, manquent incontestablement de charme pour qui ne connaît pas son chemin...

Rutebaf espérait qu'on trouve bientôt les adresses des réformés aristotéliciens qu'on lui avait signalé, pour pouvoir bénéficier au moins d'un guide, voire de renseignements, si possible sûrs, et surtout d'une base d'opérations.

Sans compter que...
Qu'en était-il, de la Réforme de la Foi Aristotélicienne dans le pays ?

A part lui dire comme les autres fois que la "majorité silencieuse" leur était acquise, ce qui ne mangeait ni pain ni beurre ni sel, le capitaine Mördensieschnell ne l'avait pas noyé sous les informations...

Et puis, ça avait l'air follement gai, la Lorraine, sous la pluie battante qui l'accompagnait depuis deux jours...
On lui avait dit qu'on allait visiter un pays de pinard, et il se retrouvait dans un coin où les vignes crevaient une fois sur deux, laissant la place libre pour du houblon.
A part peut-être la Moselle... ?
C'est fou comme ça allait le changer du Luxembourg, quoi...

Bon, inutile de râler, peut-être que ça s'améliorerait ?
Et puis, Deos seul décide...

Il s'arrête de pleuvoir, le ciel et la vue s'éclaircissent.
Bon signe ?

Un village à une demi-lieu au nord, murailles raisonnables sans plus.
Un gros corps de ferme, à l'est, peut-être un second plus loin sous les arbres.
Un castel qui avait connu de meilleurs jours, au sud-est... Gardé ?

Derrière lui, Gradoc geignait à nouveau :

J'ai faim, on arrive bientôt ?
--Rutebaf
Rutebaf allait enguirlander Gradoc quand il se rendit à raison. M'ouais, faire une pause, casser une graine, ça serait peut-être pas mal...

Bon, on s'arrête sous le bosquet d'arbres, pour manger un brin...

La petite dizaine de cavaliers s'y dirigea pesamment, la fatigue se faisait bien sentir...
Les membres sont gourds, les gestes lents, on s'assouplit un brin, des grimaces répondent aux sourires, on déballe ses provisions et on fait grise mine quand on voit ce qui reste... On partage un quignon de pomme, un reste de saucisson, une flasque de mauvais clairet...


Rutebaf laisse s'écouler quelques instants puis se dit que la morosité semble gagner la troupe. C'est sa première mission de reconnaissance, faut pas que ça coince.
Mais en l'absence de Lecteur ou d'un sicaire d'expérience à la langue bien pendu qui régale les nouveaux d’histoires, d’anecdotes ou du récit des crimes et abus innombrables de l'Église prétendument Aristotélicienne, il doit occuper les esprits.

Mais avec quoi ?
Ben, la mission, ça, il connaît...


- Gradoc, file-moi la liste...
- La lichte ? Heu, pourquoi faire ?
- Arrête de poser des questions idiotes et file-moi cette liste, enfin ! Plutôt que baffrer comme moine paillard !

Gradoc et ses réflexions à deux thalers de cuivre !
Pourquoi faire, pourquoi faire ? Andouille… On lui a vraiment collé un boulet, ce coup-là…

Ben, la liste des sympathisants pour savoir un peu plus précisément où aller, et la liste des ennemis de la Foi, les défenseurs forcenés et hystériques des privilèges de la noblesse et de l'Église dont il va falloir se méfier et surveiller !
C'te blague !
A quoi peut-servir une liste dans leur situation ?


Citation:
2 livres de maïs
6 livres de poireaux
2 vasques de crème fraiche
Du porc pour 3 personnes


- Ben, qu’est-ce que c’est que ce truc, c’est codé ?
- Ben, ma lichte de courches pour une rechette que j’aime bien, pourquoi ?
--Orthonorme
Ailleurs, mais toujours en Lorraine, début juillet

- Il s’ensuit donc par le raisonnement qui précède que tout réformé est menteur, paillard, parjure, préjudiciable à l’ordre public voulu par Deos et par-là même, propice à bon bûcher salvateur pour la morale commune, et qu’il ne faut mie lui accorder quelque confiance que ce soit !
Le Père Fides assène encore et toujours ses arguments à un Charles d’Escouffier qui en a marre, mais marre ! Il se traîne ce bêcheur depuis trois semaines ! Bon Deos, que t’ai-je fait ?!

Trois semaines qu’on l’a chargé d’enquêter sur ces mouvements suspects entre Saint Empire et royaume de France.

Les sicaires des Lions de Juda et d’autres brigands s’agitent, voyez ce que c’est et revenez victorieux, et surtout dépéchez-vous, mon petit vieux.
J’ai une disputatio sur le nombre d’anges qui peuvent tenir sur une tête d’épingle, pis quelques visites ecclésiastiques, pis un rapport à faire à Rome et des baptêmes, alors vous imaginez comme je suis chargé, bénédiction, machin, tout ça...


Trois semaines à courir les chemins creux, qu’il vente ou surtout qu’il pleuve. Printemps de mes deux, y’a plus d’saisons…

Faire des ronds-de-jambes pour discuter avec les marchands, les curés et diacres, les ploucs et les nobles installés.
Supporter les non-dits, les faux-fuyants, les faux-semblants, les vrais alcooliques, les mous de la crête, les trouillards.

Sans compter, pire encore, les excités dénoncant immédiatement le voisin-qui-n’a-pas-accepté-de-marier-sa-fille-et-qu’a-blasphémé-une-nuit-de-pleine-lune-qu’avec-son-nom-il-serait-spinozistien-que-ça-m’étonnerait-point…

Éliminer les fausses pistes, ça a été follement marrant, aussi.
Merci Aristote de m’avoir donné de la patience, vu tous les coins possibles où en effet, ça s’agite.
Sans compter les rapports innombrables et contradictoires qu’il a eu sous les yeux (bénis soient les pigeons !).

Il avait vraiment une idée nette de ce qu’il lui demandait, le cardinal ?! Entre Provence, Lyonnais, Savoie, Confédération Helvétique, Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine, Flandre et Hollande, y’a de quoi faire, nom d’un p’tit Aristote !

Bon, pour l’instant, la Lorraine reste sa meilleure piste, à défaut d’autre chose.
--Orthonorme
Et surtout, surtout, à devoir se taper les prêches de ce directeur de conscience, débordant de bonne volonté mais qui ne connait strictement rien à la vie.

Vu qu’il connaît strictement que ses fichus bouquins, bréviaire en tête, et déborde d’envie d’étaler ses connaissances sur le "Livre des vertus" et les "Vitae" de saints…

Mais qu’il faut régulièrement lui sauver la mise parce qu’il se rend pas compte qu’il confond bourgeoises excentriques et prostiputes, marchands de reliques et escrocs, tire-bourses et paysans…

Mais qu’est-ce qu’il peut bien foultre là ? D’accord, par Maria, ça lui a ouvert des portes pour son enquête, mais quand même, ‘doit s’embrenner comme c’est pas permis, non ?
Il est là pour pénitence ?
Ou alors, un pari ?



C’est pas que Charles d’Escouffier, meneur de la troupe, vétéran des guerres hussites, se pose beaucoup de questions sur ce qu’on doit faire des aristotéliciens réformés. Gens d’armes et d’Église, arrestation, enquête, confiscation voire exécution.
Normal quoi.

Mais y’a peut-être pas vraiment nécessité d’en faire tout un plat, si ? C’est pas toujours comme ça qu’on fait quand les croquants la ramènent trop ?

Quelques trucs bien croustillants qui distraient le bon peuple le dimanche et font mouiller l'glandu, estrapade, bûcher, éventuellement décapitation pour les nobles.
Pis après, la trouille suffit et on peut limiter la casse...

D’accord, c’est vrai, ça tourne souvent aux règlements de compte personnels, mais bon, c’est la vie quoi…


Par contre, ce qui l’ennui souverainement, c’est que le dernier pigeon du cardinal lui apprend négligemment que vu le temps excessif qu’il met, bien qu’on soit d’accord avec ses conclusions actuelles, on lui envoie quelqu’un.
Et qu’il va falloir bosser sous ses ordres…

Ça fait toujours plaisir…

C’est à ce moment qu’on annonce l’arrivée d’une troupe de cavaliers. On se dresse, vaguement sur ses gardes. Le groupe arrive…

Charles d’Escouffier blêmit.

Il vient de reconnaître celui qui le mène et va la lui mener dur…

El Repurgator…

Schulmeister, incarné par Garnerhin


Le haut-fonctionnaire était très embêté. Il avait encore fort à faire dans sa ville et pour le rétablissement de la grandeur du Duché de Lorraine. Sans doute devrait-il reprendre les routes d'ici peu et y laisser trainer yeux et oreilles, y pister ou suivre quelques groupes à l'air louche...

Des rumeurs de conspirations en Lorraine lui chatouillait les oreilles, il connaissait assez la réforme pour savoir qu'elle comprenait autant des fanatiques, les lions de Judas, que des modérés en tout genre. Et pas mal de soudards aussi, qui profitait de l'occasion donnée pour piller les villes qu'ils jugeaient trop "orthodoxes" selon eux. Des âmes à la dérive qui pensaient que les armes étaient une solution. Bigre.

Ne pas savoir desquels il s'agissait agaçait fortement Karl-Ludwig; car maintenant que la Lorraine avait retrouvé son calme et s'était remise à progresser pour redresser son économie, il serait fâcheux de se diriger vers un décret de loi martiale... avec toutes les conséquences économiques qui en découleraient.

Fallait qu'il sache ce qui se tramait, et ce qu'il devait faire. Il prit sa plume et écrivit au Prévôt de Lorraine.

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http://www.youtube.com/watch?v=QJNcIb1p5vo&feature=related
--Rutebaf
Retour au campement des sicaires, fin juin

Ne pas exploser ce gros imbécile de Gradoc, rester calme…
Rutebaf se demandait s’il allait supporter encore longtemps ce genre de stupidités ?


- Gradoc, s’il te plaît, pourrais-tu me faire passer la liste de Foulques, ou plutôt les listes qu’il est censé t’avoir confié, celle qui contiennent le nom de nos sympathisants réformés en Lorraine, mais aussi celle des nos ennemis acharnés qu’il nous faut surveiller et qu’il faudra sans doute combattre ?

Miam, schlurp, miam

Rutebaf, brièvement clerc dans une ancienne vie, se rappela que la patience était considéré comme une vertu cardinale…

- Et elles chont chenchées v’nir d’où, ches lichtes, hein ?
- Quoi ?!
- Ben ouais, che chont des lichtes checrètes, faut que che vérifie que t’es pas un traître, un echpion…

Miam, schlurp, miam
Ne pas le pulvériser, ne pas hurler, inutile de lui dire que c’est moi qui les guident depuis le temps qu’on se connaît ni que c’est moi qui lui ait donné les ordres, y compris de méfiance, mais bon, passons…
Il se cramponna à l’idée de cette vertu cardinale…


- Hé bien, félici…, hum (ça a du mal à passer), félicitations pour cette prudence, Gradoc, même si elle n’est peut-être pas tout-à-fait idoine. Je te demande donc les listes qui sont censées provenir du pendule de Foulques, ho !!
Là où ils les avaient cachés pour passer les douanes comtoises avant qu’on se sépare pour qu’il aille chercher les autres sicaires d’armes de la compagnie…
- M’ouais…
- Et, s’il te plaît, Gradoc ?
- Ouais ?
- Est-ce que tu pourrais te dépêcher avant que je t’étrangle devant tout le monde, par les os de Christos !? Il avait finit par se dire qu’une vertu cardinale, c’était sûrement suspect, finalement, en tant que sicaire, donc aristotélicien réformé…
- Ouais, ouais, j’ai finit ma bouchée, j’y vais, j’y vais…

Une vague tonitruante d’angoisse silencieuse étreignit le sicaire. Les opérations n’avaient même pas commencé…
--Orthonorme
Garde apostolique, début juillet

El Repurgator, l’Inquisiteur Apostolique…

Bâtard d’un grand d’Espagne, si ça veut vraiment dire quelque chose, l’humour d’une huître, vicieux comme un serpent et la délicatesse du sanglier à la charge. Cerise sur le gâteau, un fanatisme tranquille qu’un impact de catapulte ne ferait pas ciller d’un poil…

Inquisiteur donc juge. On dit qu’il a plus de morts à son actif qu’une croisade d’envergure moyenne. Faut avouer qu’il n’hésite jamais à condamner les avocats et la famille d’un suspect à partager le même feu de joie…

Il se dit aussi qu’il ferait avouer au pape qu’il est sicaire si on lui laissait le temps d’utiliser toutes les recettes qu’il a consigné dans son ouvrage « Hereticum Ecartelum, ou l’art délicat de l’aveu chez les sujets rétifs »…

On lui avait pourtant dit qu’il dressait pour l’instant ses bûchers en Courlande et en Prusse, en collaboration active avec les Teutoniques. Zut, il est de retour, et il a l’air aussi joyeux que sa réputation…

D’ailleurs, Charles d’Escouffier distingue les mules avec les bagages. Deux cages à dimension humaine (suffit de se forcer un peu, et au service du Seigneur, on va pas chipoter quand même…). Ce qui doit être une vierge de Nuremberg. Également des tas d’outils aux formes bizarres sur lesquelles Charles préfère rester ignorant…


- Votre Excellence a fait un bon voyage, fayote déjà le Père Fides ?

El Repurgator ne répond pas, toujours hautain, et toise Charles, qui se dit que cette affaire pue déjà singulièrement du fondement…

- Capitano ? Yé vous rélève de votré commandement. Votre mission est presqu’oun échec. Cela relève presque de l’hérésie, donc…

Ouhla, se dit Charles ! Surtout, surtout, surtout ne pas laisser passer ça de sa part !

- Tiens, contrairement à ce qu’on m’a dit, vous avez le sens de l’humour ?
- Ah ? Surprise du Néron de service
- Oui, sinon, je serai obligé de vous éclater la tête à coup de masse d’arme pour avoir douté de mon orthodoxie…
- Muy bien, muy bien, bonne réponse, Capitano, rigole le psychopathe… Yé souis rassouré… Plus sérieusement, avez-vous des nouvelles sur les éclaireurs de l’armée de Grome ? Sur leur soutien dans la population ?
--Rutebaf
Retour au campement des sicaires, fin juin

Gradoc revient, toujours mâchonnant, et tend une espèce de boule de parchemin…

- Que ? Qu’est-ce que ? Qu’est-ce que c’est que ce truc, demande Rutebaf, éberlué ?

- Ben, ch’est les rechtes des lichtes que tu m’a demandé…

- Comment ça les restes ?

- Ben ouais, lorche qu’on a commenché à prendre la sauché, j’ai oublié de les placher dans la pochette imperméable, alors cha a pris l’eau pis quand j’ai voulu les prendre, cha ch’est déchiré, pis je me chuis énervé et cha ch’est déchiré encore plus, chette chaloperie… Alors, bon, che t’ai tout remis en un tas que tu puiches trier le tout.

- Mais, mais, mais, comment veux-tu… Qu’est-ce que je peux faire de ça ?
Citation:
marjolain

Ça :
Citation:
melodie

La voix de Rutebaf commençait sérieusement à monter dans les aigus…
Ou alors ça ?
Citation:
epsons

Sans oublier les notes à part, genre :
Citation:
très sévèrement atteinte par l’épidémie de Bizoue

Ou encore ça !?
Citation:
évéque paillard

Comment veux-tu que je fasse quoi que ce soit avec des notes pareilles ?!?!

Rutebaf commençait à perdre totalement contenance, et son second vient le soutenir :
- Bon, y’en a marre, on se réunit tous et on essaye de reconstituer tout ça, TOUS ensemble, même toi Gradoc…

L’idée que Gradoc participe à la reconstitution des listes acheva Rutebaf…
Schulmeister, incarné par Garnerhin

Karl-Ludwig était chez lui, prêt à partir sur l'ordre du Connétable ou même du Duc. Le Capitaine, lui, d'après ses renseignement, réformait durement l'Ost jusqu'à tard le soir et n'acceptait aucune missive à part celles du Duc en personne. Peut-être qu'en lui adjoignant une bouteille de mirabelle... mais il l'avait omise... Rien à espérer donc de celui là.


Après plusieurs jours de rumeurs, rien à l'horizon, un calme étrange semblait couvrir. Pourtant Schulmeister ne se contentait pas de cette apparence. Il cherchait sans relâche, interrogeant par Missives Particulières la totalité de son réseau d'écoute.
Il serait une erreur que le contre-espionnage lui même fasse relâche au bonheur d'une paix institutionnelle, cet évènement était certes historique mais ne devait pas entamer sa propre vigilance.

Ce fut tard en soirée qu'un Messager Poilu -sorte de chauve souris- vint enfin couiner à la lucarne de son bureau. Il reposa le verre qu'il allait se servir. Goûter au chiantos qu'on lui avait offert attendrait un instant.


Après que la bestiole fut remerciée d'une tranchette de lard bien mérité (mais surtout pour qu'elle ne lui bouffe pas les doigts), il s'empara du rouleau et prit connaissance de son contenu.

Une affiche officielle avait été arrachée ou interceptée par l'un de ses agents hors de Lorraine. Il se rapprocha de son chandelier afin d'examiner le document, reconnaissant l'authenticité du sceau apposé au bas:

Il leva l'un de ses sourcil en lisant.

"Bigre"

Citation:
Au nom du grand et miséricordieux St-Bynarr! Puisse-t-il protéger la Bourgogne.


Bourguignons, Bourguignonnes,

Je vous écris en ce jour car le jour est grave. En effet, ce jour, la Bourgogne est en GUERRE! Aujourd’hui, nos ennemis ne sont point une force politique organisée, mais bien une force d’hérétique sans foi ni loi qui s’en prennent à la Bourgogne!

Hier, une armée a pointé le bout de son nez sur Autun, mais cela n’est pas la seule menace! Sur chacune des villes bourguignonnes, sans exception, des masses de brigands se sont amassés afin de les faire tomber!!

Bourguignons, gardez-vous du mal et de l’hérésie! N’attendez pas que le Duché soit tombé pour vous impliquer dans la défense et obtenir la Victoire! Il faut agir et non réagir aux menaces!

Si vous restez en vos foyers, si vous vous croyez en sécurité, sachez que votre inaction vous coutera vos champs (ils les brûleront tous), vos femmes (ils en ont déjà égorgée des milliers, la votre ne sera qu’une tête de plus sur leur tableau de chasse!), vos enfants (ils en ont déjà dévoré cru au Périgord, ils recommenceront!). Bourguignon, prenez vos armes! Si vous n’avez nul épée, prenez vos pics, vos pioches, vos couteaux, vos seaux, vos chaises, vos perches, et rejoignez la défense de votre ville!

Montrez leurs à ces innommables de la créature sans nom ce qui signifie avoir le sang bourguignon. Montrez leurs à quel point nos coups portent, à quel point nos estocs transpercent leurs estomacs, à quel point notre union est forte et inaliénable! Frappez-les de vos meilleures bottes et renvoyez les en l’enfer lunaire, le seul endroit que Dieu pu imaginer pour recueillir des enflures de ce genre!

Bourguignons, Bourguignonnes, contactez vos maires, et participez à la défense de nos terres. Mais surtout, ne faiblissiez jamais!

Je tire déjà mon épée sur l’hérésie, venez combattre à nos côtés, moi et les centaines de Bourguignons déjà mobilisés contre la menace!

Que Dieu garde la Bourgogne!
Que la France regarde la Bourgogne et sa fougue avec envie!
Que le Roy salue notre force!
Que le Pape écartèle les yeux devant la Victoire de la Bourgogne vis-à-vis la haine!
Et surtout, que les futurs bourguignons saluent le courage de ceux qui auront su défendre leurs familles et leurs terres!


Vaxilart de la Mirandole,
Duc de Bourgogne, Vicomte de St-Fargeau, Baron d’Auxonne.



P.S. : La princesse Armoria, le Duc Erikdejosselinière et le Duc Asdrubaelvect sont désormais nommés conseillers militaires pour la présente crise. Leurs ordres valent les miens. Remerciez les chaleureusement du temps et de l’argent qu’ils mettent au service de la Bourgogne encore et encore!


Il ne devait pas perdre un instant et prévenir le Duc et le Connétable. Ils devaient connaitre sans plus tarder la nouvelle fracassante. Et mettre en branle tout le système d'alerte en cas de raz-de-marée hérétique vers la Lorraine.

Il rammassa son chapeau en quittant la pièce et partit en pleine nuit pour le Castel de Nancy.

Sur la table, il avait oublié son chiantos...

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http://www.youtube.com/watch?v=QJNcIb1p5vo&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=3iw4mlOX5xs&feature=related
--Orthonorme
Garde apostolique, début juillet

- Des informations sur l’armée de Grome ? J’aurais pensé que vous vous intéressiez d’abord à l’armée des Dokos ou comment diable elle s’appelle ?

- Qui est ce Grome, demanda Fides ?

- Tt, tt, tt, Capitano, l’armée de Grome, les sicarios et leurs soutiens, né nous dispersons pas…

- Bon, hé bien, nous avons réussi à trouver des brides de listes, mais je ne me demande s’ils n’étaient pas soûls quand ils les ont confectionnés, voyez-vous même. Bon, je vous passe les victimes recensées de l’épidémie de Bizoue, ça ne nous intéres…

- Yé vous coupe tout-de-suite, c’esta aussi intéréssanté. Il esta de notré devoir de surveiller ces âmes molles. La présence dés héréticos va aussi nous permettre de rémettre dé l’ordre. Dé donner oun coup de pied dans la fourmilière dés cés décadents qui pervertissent l’Aristotélicité y lé message de Deos…

- Heu, bon, hé bien, voilà la note :

Citation:
Sont notablement connus comme frappés par l’épidémie de Bizoue, adonc obstinément acharnés à leurs erreurs et s’y vautrant avec complaisance, et au final incapables d’espérer profiter des lumières des enseignements les personnalités suivantes, et en premier leurs chefs les plus acharnés :
Marjolain
Flochbambou
Les cas suivants, coupables à moindre mesure, se signalent par leur prétention à une élévation sociale à coloration vaguement spirituelle qui sont insultes à la Vraie Foy :
Rochel
Ifrit
Mcchip
Dont les pires pour leur absence de lettres sont :
Sab
Aminus
Radius
Cubitus
Que les sicaires soient attentifs aux membres suivants, qui en plus de se complaire dans la lèpre de la Bizoue, s’avèrent incontestablement sorciers émérites qui consultent avec frénésie démons et diables d’autres dimensions, comme Hinternett et en particulier la Vabô :
Melodie
Seigneur_luth
Hithylic
Arakus


- Qué esta lé probléma avéc cesta lista, capitano ? Ché esta en langage d’hérético sicario, mais perfétémente compréhensiblé ?

- Hé bien, Seigneur Inquisiteur, j’ai fait ma petite enquête auprès de mes contacts locaux. Si l’impression d’ensemble correspond tout-à-fait, la plupart des noms comportent des fautes, et dans quelques cas il semble que ce soit fausseté manifeste. Or nos sources affirment en général l’excellente qualité des renseignements réunis par ces chiens sicaires avant toute attaque ?

- Si, si, esta vrai, bonne remarque, Capitano. On vérifiera. Quoi d’autre ?
--Orthonorme
- Hé bien, ils ciblent également les autorités les plus éminentes du duché, bien sûr :

Citation:
Qu’on prévienne nos nobles compagnons sicaires du danger représenté par les personnalités suivantes pour les défenseurs de la Foy :
Loryrugb
Melrik
Goodby
Gillbert
Œdip
Altese
Farewell
Glock
Niconoss le Grec
Ecaterina l’Hécate
Huet le paillard
Sans oublier ces vieux ennemis pervers de l’aristocratie doloise que sont :
Epsons
Chevreux


- Mh, même remarque que précédemment, Capitano ?
- Oui, oui…
- Il existo donc des gens sour lesquels nous pourrons appuyer la Défense de la Seule Vraie Foy Aristotélicienne… Autre chose ?
- Tenez :

Citation:
Sont à considérer comme proches des révélations aristotéliciennes réformées et pour certains de l’idée républicaine, et donc à approcher souplement et tout en douceur :
Sabifaqs
Fiha
Dick B. Roots
The_crusade
Italsebb
Kokottminut
Cleo
Geremec
Guerepais
Spb
Olivier
Victorinne


- Perfetamenté, perfetamenté, yé n’aurais pas amené ma Vierge de Nuremberg de voyage pour rien !

- Permettez, Seigneur Inquisiteur, j’ai là aussi fait mon enquête et suis très perplexe ! La réputation de ces personnes…

- Souffit ! L’enquête impartialé qué yé vais mener nous éclairera ! Et vous savez perfetamenté commé vous l’avez dit avant, la qualité et lé sérieux des enquêtes des sicarios !

- Mais Seigneur…

- Réponda plutôt au Père Fide qui avouait dévotement son ignorance dé qui esta Grome, alors qué tant d’entre nous prétendent savoir mieux qué les autorités ecclésiastiques…


La vieille canaille préférait dévier de sujet plutôt que de se disputer avec un chef qui savait trouver des renseignements utiles….
--Rutebaf
Retour au campement des sicaires, fin juin

La déprime de Rutebaf était telle que Robert, son second, préféra partager le travail en deux. Une partie des sicaires s’attacha à reconstituer les listes pendant qu’il occupait Rutebaf avec quelques autres.

- Alors, Rutebaf, si tu le permets, je vais présenter aux autres notre général Grome, le chef de l’armée qui devrait être pour l’instant en Franche-Comté avant de remonter plus au nord ?
- Schnirfl, schnirfl, oui, pourquoi pas, schnirfl…

- Alors, les autres, écoutez-bien !

Cric crac, vos oreilles sont à moi !
Et que les miennes tombent en tombe
Si mon dit ment, rien qu’une seule fois !

Le général est créature fabuleuse, bien fait de sa personne même si sa verticalité est contrariée, indéniablement !

C’est un nain, quoi, pensa subrepticement Rutebaf entre deux sanglots…

S’il n’est guère dévot, repris Robert, il a un flair tant merveilleux pour l’or et les bijoux qu’il sait toujours quand ces ignobles clercs de l’Église prétendument Aristotélicienne passent sur les chemins. Et là, bien sûr, il les attaque ! Et c’est grâce à lui que notre mouvement s’est ainsi enrichit, nous permettant d’opérer sur tant de différents terrains !
Car s’il reconnaît l’odeur émerveillable de l’argent, il en fait toujours profiter avant tout la cause ! Il n’agit point pour son intérêt, mais bien celui de tous !

Bien sûr, il prélève aussi l’impôt léonin sur d’autres, mais toujours aux bonnes conditions. Ces autres, contrairement aux clercs pourris qui s’engraissent de la dîme et de leur collusion avec les nobles, peuvent retrouver l’essentiel de leurs biens !

Il est aussi homme au déduis, prêt à monter toute gente dame joyeuse à toute heure et tout le temps ! Il rechigne par contre aux amourettes roses-sucre-d’orge lamentables et perverses des malades de la Bizoue, préférant amusement sain et simple !

Certains disent qu’il boit en même temps, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’il est capable de coucher tout un clan de Scotts en honneste duel de boulasse !

Enfin, il faut le dire, c’est homme rude, à lui et aux autres, combattif, voyageant sans cesse et se moquant de toute autorité indue ! Il semble surgir de nulle part et lutte pied-à-pied !

Dans la légende sicaire, il est créature fascinante, terrienne, lent mais indestructible quoiqu’il doive parfois lécher ses plaies. Voyez Pontarlier en début d’année, et voyez qu’il fera sous peu encore trembler Dolois et Bourguignons, avant qu’il remonte jusqu’ici !
--Orthonorme
Garde apostolique, début juillet

- Heu, le général Grome, fit Charles d’Escouffier ?
- No, no, le coupe immédiatement en hurlant El Repurgator, l’Inquisiteur apostolique ! Yé vous interdit dé l’appéler « Yénéral » ! Esta ouné hijo dé la granda puta ! Esta oun serviteur de Pharaón, cé roi de l’Antiquité qui persécoutait les aristotéliciens en Égypte ! Esta oun sicario de Pharaón !

Né lui donnez pas de titre honorifique ! Esta ouna abominaçion !

Bon, yé vais lé faire moi-même, pouisque vous esta incapabilé de garder oun minimum de distanciaçion !

Apprénez, Père Fides, que Grome esta dé son vrai nom Gromukus, ma qué on l’appelle chez nous El Glairos !

Esta oun gnome lamentablos, minablos, ringardos, laid comme les péchés capitalès ! Il proclame ourbi et orbi sa détestaçion per la religión, ponctuant toutes paroles par blasphèmes odieux !

Esta oun assassinado, cherchant dé sa soif absolue, inspirée par lé Sans-Nom, oro y pesos, qu’il vole à tous, sans considéraçion dé sexe, dé rang ou dé moralidad !

Il prétenda toujours partager pour la cause des héréticos, mà il a trop grande voluptée à prendre des bains d’or et d’argent, en se douchant dans lé sang infini dé ses victimas !
Il a gràn plaisir à touer, voler, tortourer, forcer filles, clercs y bestia, por la joie qu’il procure à sou jefe, son maitre commé vous dites, lé Sans-Nom, qui en prend granda joie dans son Enfer sur la Luna !

Esta ouna besta, ouna vers-dé-terra, attaco per lé derrière, sans aucoun respect de parole, ni dé la moindre autoridad !

Y esta oun tel homme qué vous volar appeler « yénéral » ?! Ma qué, esta oun folie !

L’Inquisiteur apostolique termine de donner un avis impartial, pondéré et subtil.

Charles d’Escouffier s’est tenu coi et impassible durant toute la diatribe, sachant que devant une telle démonstration de haine, la seule réaction viable pour qui tenait à la vie était dans l’absence de réaction…

El Repurgator est à la hauteur de sa légende, transpirant, tremblant, les yeux brillants, bavant presque, étonné de ne pas avoir de victime sous la main…


Pour parler d’autre chose, fit d’Escouffier, qui tentant ainsi de reprendre un peu la situation en main , comment allons-nous négocier avec les autorités lorraines, à propos du projet de certains d’entre eux d’aller piller Luxeuil ?
--Rutebaf
Robert venait de jeter un coup d’œil au groupe qui reconstituait les listes. Ses membres étaient fins bourrées, et s’amusaient autant qu’ils travaillent, voire nettement plus…

- Si on appelait les clercs des « esclavagistes », ça ferait super-méga-tétra-bien, non ?

- Ça va être dur, y parait qu’l’Ecaterina vient de pousser une gueulante du tonnerre de Deos contre un marchand d’esclaves…

- Ah ouais, purée d’nous z‘aut’…

- Moi, ce qui me troue le plus, c’est qu’y aient des marchands d’esclaves et donc des acheteurs…

- Boh, y sont moins hypocrites que les autres, peut-être ?

- Ça, c’est la version optimiste…

- Dans tout ça, ça reste quand même une ennemie, alors quoi qu’on dit sur son compte, on peut pas la laisser passer ?

- Boh, appelle-la Hécate, ça sonne bien…

- Ça veut dire quoi ?

- C’était une déesse païenne des Romains de l’Antiquité. Romain de l’Église aristotélicienne, Romains de l’Antiquité, même combat aujourd’hui…

- Ouah, la méga-tétra-giga-super-classe !


Ouais, Rutebaf avait raison, même si certains avaient leurs lettres, on leur avait quand même collé une belle brochette de boulets, format canon de siège…

Ouais, bon, on pourrait toujours se reposer sur les sympathisants locaux pour reconstituer plus sérieusement la liste, lui-même se souvenait de deux noms avec certitude…
--Orthonorme
Garde apostolique, début juillet

- Ma, yé né sais pas trop, esta vous qui êtes censés connaître lé terrain. Cé projet de pillage de Luxeuil esta sérieux o esta une vieille ménace agitado par les Lorrains por se reconciliar sour lé dos des voisins sans vraiment y faire cé qu’il faut ?

- Vous voulez dire, comme les projets de Croisades ? Bonne question, Votre Excellence, mais je crois qu’eux-mêmes n’en savent rien. Mais en effet, il s’en goinfrent parfois l’imaginative, mais depuis un moment…

- Alora, né nous en servons pas, sauf s’il esta besoin por ménacer ou promettre…

- Heu, excusez-moi, fait alors le Père Fides , mais je vous avoue mon incompréhension quant à votre ire vis-à-vis des victimes de la Bizoue ?
Certes, ce sont aristotéliciens de peu de ferveur vraie et profonde qu’il faut surveiller, mais n’êtes-vous pas bien sévère vis-à-vis de ces créatures ?

- Ma, Père Fides, yé crois qué vostra formaçion esta bien coupablé d’avoir omis cette lèpre maudite et ces grands dangers. Laissa-me vous lire oun histoire, rétorque El Repurgator en se faisant remettre un manuscrit qu’un aide va chercher au plus vite dans les fontes d’une mule…
Diga mé, avez-vous connaissance dé cet autor nommé Zarathoustra ?

- Heu, ne s’agit-il point de cet auteur mal connu, suspect parfois d’hérésie, que nombre de pâles copistes prétendent imiter ? Qui signe ces manuscrits d’un « Z » qui veut dire « Zarathoustra » ? Et non « Zozo le Chevalier du Zodiaque », comme on la longtemps cru, qui est en fait celui qu’on appelle maintenant le Pseudo-Zarathoustra ?

- Ma qué, yé sous-estimait vostra formaçion, ma la base esta saine, dirait-on, sourit El Repurgator alors qu’on lui remet le manuscrit et qu’il cherche une page.
Alora, écoutez cet exempla fort riche :
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