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[RP] Nuit d'Octobre , Réception

Eve_desvilles
La mine fraîche, le teint encore coloré de bronze malgré la fuite du soleil sous l'approche de l'automne, Ève s'avance vêtue d'une robe couleur sable et d'une châle d'un bleu éclatant. Ses atours n'ont plus l'allure demi monde légèrement défraichis des premières semaines, à la limite de disconvenir au raffinement affiché par l'Aphrodite. Mais ils ont conservé cette simplicité de mise, cette sobriété qui les désignent comme issus de facture inférieure aux étoffes couramment arborées par les clients et les courtisans du lupanar. Monde d'apparences et d'illusions friand de travestissements, l'Aphrodite a cependant trouvé sa place à Ève qui incarne si naturellement la provinciale ou la roturière, étrangère à l'empire des jugements silencieux qu'exerce continuellement sur elle-même une société sybarite vouée derrière le culte du libertinage à toutes les joutes d'orgueil, de jalousie et d'inimitié qu'offent les plaisirs de la décadence. Fleur égarée d'une espèce inconnue, Ève est devenue le réconfort du bourgeois trop engoncé par sa famille pour s'autoriser une domestique et l'exotisme de l'aristocrate lassé de l'expertise convenue des intrigantes. Des amours ancillaires aux amours pastourelles, Ève recueille sous des vœux de libertés éphémères des fantasmes dignes de contes, sans que nul parmi ses clients ne ressentent jamais le poison qu'elle diffuse.
Sourire aux lèvres qu'elle ne perd jamais bien longtemps, Ève en ce soir simple et ordinaire porte quelque chose de différent.
Elle fredonne doucement.

Voix délicate d'alto qu'on ne lui soupçonnerait pas, son timbre attire l'oreille.
Paroles à demi audibles d'une comptine assez connue, la bêtise enfantine de la chanson se nappe pourtant d'un enchantement léger que l'on pourrait se maudire de trouver agréable, s'il n'y avait ces intonations particulières sur les mots invitant à une compréhension autre sans que le sens n'en soit jamais sûr.


La branche était sèche l'oiseau est tombé
l'oiseau est à la volette, à la volette
l'oiseau est tombé

mon p'tit oiseau, où t'es tu blessé ?
Où t'es tu à la volette, à la volette
Où t'es tu blessé*


La mélodie disparaît comme Ève quitte la galerie pour découvrir l'assemblée au bar. Une intrigue passe sur son visage le temps d'un souffle. D'être peu sensible aux ragots ne la rend pas moins perméable aux ambiances, et si le plus souvent elle n'écoute pas, quelque part en elle, elle entend toujours. Au bar comme au lac où viennent boire les bêtes, elle voit une réunion de ces fauves que narrent les récits d'Orient, mais là, ensemble, comme une impossible meute, tous d'espèces différentes, tous meurtris, tous hérissés, buvant le mal dans un qui-vive déguisé en eau douce. A l'exception de Trystan. Trystan qui luit dans les yeux d'Eve d'une aura particulière. Intensité de la stature et de la placidité. Elle approche. Dans le théâtre de l'Aphrodite chacun porte un masque et certains plusieurs. Eve ne sait que trop comme on peut se perdre à trop changer de visage, comme on peut confondre la personne qu'on était avec un nouveau voile, un voile avec un reflet, un reflet avec soi, et finir par échanger les souvenirs avec les mensonges, les besoins avec des parades, les véritès avec des fantômes. Puisant dans son plus grand génie à n'être personne, elle vient à pas légers pesant à peine sur le sol. Elle pourrait entrer dans l'eau sans que l'onde ne se propage. Aux abords du groupe de prédateurs, elle salue chacun d'un mot discret, d'un sourire de statue, glissant vers une place libre puis s'arrête. Sur l'écchymose portée par Alphonse. Cillement des yeux avant de se détourner enfouissant un trouble ; l'animal dominant était le plus marqué de tous. Ainsi il était donc possible de blesser le Maître... pas détourné vers Trystan dont elle fixe les épaules, le front puis les pommettes avant de trouver les yeux.

Elle lui dit qu'elle est Eve, qu'elle travaille ici, qu'elle est enchantée. Elle le regarde un instant encore, avec, la bienveillance courtoise que l'on réserve aux étrangers, à moins que, ce ne soit la bienveillance courtoise que réservent les étrangers.

Elle s'assoit, plonge ses yeux sur le poli du bois de la partie opposée du bar puis prononce dans le vide


Bonsoir Adryan... voudriez vous me servir un jus de citron s'il vous plait ?... avec... du piment, beaucoup de piment.

L'élocution est enjouée, Ève laisserait presque croire qu'elle est plus vivante. Peut-être même heureuse.


(* extrait de http://www.branche-rouge.org/chansons/chansons-medievales-et-traditionnelles-francaises/a-la-volette)
_________________
--Dacien2
"Et je ne veux pas que tu es mal…"

Ces mots résonnaient dans sa tête dès qu’il posait les yeux sur lui. Trop tard, le mal était déjà fait lorsqu’il avait posé ses pieds dans sa chambre. Et il lui en voulait fortement. Chez Dacien, la rancœur était tenace. Pour sûr qu’il allait lui faire payer cet écart de conduite. Et ce n’était pas tant l’entrée soudaine mais plus le fait de l’avoir pousser à bout pour qu’il fende ce qu’il ressentait. Non là, la goutte avait largement débordé du vase. Et alors que sa Charnelle était encore posée dans le creux de ses bras, l’Arrogant ne put que changer de minois lorsque le Barman évoqua, avec une douceur partielle le soin que la Fleur lui avait apporté. Il lâcha Cersei, prit son verre dans une main et le vida d’un coup. Dacien le reposa sur le comptoir dans un bruit fracassant et ne se gêna pas pour laisser apparaitre sur son visage une légère colère, un froid insipide ternissant le désir de rester en retrait.

Pas la peine de me remercier. Le ton était paradoxal. Au moins, on sait avec qui tu as passé le reste de ta nuit.

Oui mais avant le reste? Bah il était avec lui. Et même s’il s’interdisait de dévoiler que le Barman était venu lui causer, il n’en restait pas moins qu’il le piquerait allègrement pour lui faire regretter la pénétration.

D’ailleurs, j’ai failli me couper en ramassant les bouts de verres de la bouteille que tu as fait tomber devant ma porte.

Un autre verre s’imposait mais plus fort cette fois. Dacien poussa son godet et zieuta Adryan de ses jades translucides.

Sers-moi un cognac.

Oui, cela était plus un ordre qu’une demande. Son verre servi, il regarda Alphonse avec un rictus maladif d’agacerie et tout en s’adressant au Nobliau.

Tu l’appelles ton amie pour qu’elle puisse mettre quelque chose sur ce bleu ou je dois le faire…..

Alphonse_tabouret
La réaction d’Adryan tonna comme un orage de printemps, écaillant le ciel de nuages si noirs qu’Alphonse regretta un instant de devoir retenir l’excitation qui lui montait aux veines, animal qui avait gouté le gout du sang la veille au contact de De Ligny et qui, stupidement, cherchait à délayer sur un autre, ce gout détestable de fer. Dix-sept ans de chaines s’abattirent sur sa jubilation, la forçant à baisser la tête au profit de sa froide logique, tatouage indélébile à sa chair lui sommant de ne jamais se laisser aller à la moindre spontanéité quand l’analyse était seule capable de salvation et de revanche.
Les perles grises baissées une seconde sur le gant noir amena le chat à considérer la main du nobliau avec une attention plus soutenue, et s’il ne saisissait pas encore de quoi le Castillon se demandait s’il était coupable, il n'en demeurait pas moins là une piste à suivre. Il serait amplement temps dans les méandres de l’heure partagée dans le bureau de la maison basse, de soulever le voile nébuleux de ses interrogations que suscitait le vacillement de la prunelle aristocratique.


Tu as refusé de te laisser faire?

Un sourire effilé répondit à Dacien, parfaitement soutenu, arrondissant la lèvre d’un trait narquois, impertinent quand la violence d’Etienne l’avait pourtant glacé jusqu’aux os.

-Je n’ai jamais été à vendre, mais ça ne m’empêche pas de fixer le prix de mes attentions, rétorqua-t-il dans un clin d’œil au courtisan, cabot, jouant de cette réputation qui le précédait où qu’il aille et qu’il étirait avec une patience maladive pour se faufiler au travers des pattes des autres, faux semblant à lui tout seul, représentation permanente à laquelle il se soumettait, discipliné, espérant dans cette antre étriquée, trouver un semblant de paix à se tenir loin du Jugement.

Bonsoir Alphonse, ce nectar provient des caves d’un nouveau caviste, j’espère sincèrement qu’il vous contentera

Nul besoin de mots pour exprimer la suite de la pensée, ces deux-là se connaissaient désormais trop pour ne pas lire chez l’autre ce qu’il désirait laisser entendre, entrainés tous les deux dans une guerre qui ne leur appartenait même pas, et mieux encore, cette interminable phrase que le barman avait daigné lui retourner, sonna comme une myriade de cloches sur l’état d’agacement hautement inflammable du brun. Le chat sourit, laissant affleurer les crocs à ses lèvres pour remercier le barman qui poursuivait sa réplique, incroyablement bavard. Un instant, Alphonse songea que l’arrivée d’Eve allait arrondir les angles obtus qui pointaient dans les sensibilités des uns et des autres du fait seule d’une arrivée nouvelle censée balayer les perspectives pour en offrir d’autres, et tandis que l’oiseau demandait gaiement de l’eau citronnée, ce fut Dacien qui acheva de semer les indices que le comptable ne pouvait décemment pas demander au Castillon sans le pousser à bout et sans violer le contrat tacite qui les liait l’un comme l’autre : nulle esclandre ne serait faite dans les heures d’ouvertures, attachés, l’un, comme l’autre, à la qualité de leurs prestations et à leurs costumes engoncés.

Pas la peine de me remercier. Au moins, on sait avec qui tu as passé le reste de ta nuit.

Le reste hein ?

D’ailleurs, j’ai failli me couper en ramassant les bouts de verres de la bouteille que tu as fait tomber devant ma porte.

Et saoul… je sais ce que tu aimes quand tu es saoul, Adryan, semblèrent dire les onyx du comptable passant fugitivement dans les anthracites du Castillon avant de se poser sur Dacien

Sers-moi un cognac.
Tu l’appelles ton amie pour qu’elle puisse mettre quelque chose sur ce bleu ou je dois le faire…


Oh Dacien... , songea le comptable ronronnant de plaisir, à la fois extatique d’en apprendre tant et ému par cette spontanéité idiote, puérile, vivante, dont faisait preuve le courtisan. On pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert, et s’il ne pipa mot, le sourire d’Alphonse et le regard qui avait croisé celui du Castillon avait amplement parlé pour lui.
Qui savait à part Alphonse, la déviance sournoise qui faisait frémir le ventre du barman, qui savait que l’alcool était pour l’instant le seul catalyseur qui lui permettait de flirter avec les délices du plaisir qu’il se refusait une fois sobre, lâchement, méprisant… Dacien savait, c'était évident, criant, presque trop coloré, et ce fait seul indiquait les grandes lignes de ce qui c’était joué la veille entre eux.

Les prunelles du chat naviguèrent de l’un à l’autre, se demandant si Adryan allait sauter par-dessus le bar pour déchainer toute la rage qu’il muselait de moins en moins bien, poussé à bout par les provocations du félin depuis plusieurs semaines, et désormais gangréné par la faim d’un corps qui trouve son chemin. Instinctivement, le chat se redressa sur son siège, délaissant son verre pour avoir les mains libres, curieux, se refusant à intervenir pour voir jusqu’à quel point Adryan pouvait se contenir, sujet d’expérience privilégié du fauve depuis qu’il avait passé sa chevalière à son doigt, lança à Dacien :


-Oui, excellente idée, faisons venir Fleur, cela me soulagera peut être. Le sourire volontairement innocent et superbement dessiné apparut aux lèvres du brun, comme s’il n’avait jamais remarqué l’attachement que le barman portait à sa Pâquerette, comme s’il n’avait pas entendu que le Castillon avait vu l’Ortie après avoir vu Dacien… Connaissant les affres auxquels son parasite était soumis, il ne douta plus un instant que Dacien était resté sur sa fin, et que Fleur avait possiblement servi à rassurer Adryan au creux d’une chaleur amicale te surtout, féminine. Adryan, savez-vous si elle est dans son atelier ou dans sa chambre ?

_________________
--Adryan
J'ai toujours adoré ces petits moments de calme avant la tempête.
Gary Oldman, Léon



Etrangement l’arrivée d’Eve sonna comme une bouffée d’air pur. Elle si détachée de tout qu’elle semblait flotter dans un monde n’appartenant qu’à elle. Et heureuse, oui elle aurait pu l’être de savoir si bien rester imperméable à toutes ses mesquineries qui pourtant, souvent, étaient associées aux femmes. Le résultat de cette pensée fut des plus surprenantes et tel un remerciement, le Castillon lui sourit aimablement en guise de salut et lui servit le pimentée citronnade qu’elle demandait. Mais le répit fut de courte durée, et déjà, Dacien hargneux comme un mauvais roquet reprenait ses chicaneries.

Si un moment le noble avait ressentit un respect confus pour le courtisan, tout en un instant s’éboulait comme un château de cartes trop vite bâclé. L’Arrogant retrouvait les traits qu’Adryan lui avait toujours prêtés, impoli, grossier et indélicat. Définitivement, le Castillon ne pourrait que le mépriser, ne valant pas même qu’il le haïsse. L’information qu’il jetait au vent ne lui apportait rien, il était évident que pour se rendre à la chambre de Fleur, il avait du passer devant la chambre du courtisan.

Mais ce n’était pas son ton abrupt lors de sa commande ni ses éclats irascibles qui ombragèrent froidement l’envireur, mais que Fleur se voit mêlée à ce fatras d’immondices. Et tout le reste n'avait plus la moindre importance. La tête baissée volontairement pour ne croiser aucun regard, il se retranchait au plus profond de lui, cherchant à chasser les visions sanguinaires que les deux hommes s’acharnaient à vouloir déchainer en lui. Car non, si Dacien dans sa spontanéité, ne mesurait peut-être pas la portée et les conséquences de chacun de ses mots, il était évident, sans même qu’il eu besoin de le regarder ou de lui parler, qu’Alphonse se léchait les babines de la pantomime infamante qui se jouait sous ses yeux. Et cela était certainement le pire de tout. Stoïque il ne bronchait plus, ne sourcillait plus, et c’est d’une voix atone qu’il répondit laconiquement,
Non, je ne sais pas où est Fleur. Et ce n’était que la stricte vérité.
--Dacien2
L’Insolent n’avait pas remarqué l’arrivée de Eve. Sa rage avait pris le dessus par rapport à la situation. Il ne voyait pas que le Tabouret se délectait largement des circonstances que la soirée de la veille avait déployé. En même temps, Adryan l’avait bien cherché non? Oh, et puis après tout, quel intérêt….En valait-il vraiment la peine quand le Fier l’avait vu ivre mort pour venir lui soutirer ce qu’il pressentait.

En observant bien le Barman, oui, Dacien avait largement raison. Le Nobliau resterait dans le dénigrement de sa vraie personnalité, de ses vrais envies. Il renierait pendant longtemps encore qu’au fond de lui, il aimait aussi les mâles et que fatalement, cela le titillait sans l’ombre d’un doute. Se saouler la poire pour venir chercher des réponses, c’était petit. Encore plus petit que de dénigrer ce que l’on préférait indubitablement pour, le lendemain, le laisser dormir inconsciemment et ensuite quoi…Recommencer? Revenir? Non, non c’était trop facile. Peut-être ne le blesserait-il pas mais au moins, Dacien en avait assez aperçu ce soir pour le laisser de côté, les laisser tous de côtés, préférer aller s’installer sur le sofa dans le salon.

Le Narcissique prit son cognac, reluqua le Comptable un instant avec son sourire coupable d’avoir compris et lui offrit un rictus presque de soulagement. Mais là, franchement, le goût était amer. Laissant de côté les autres courtisans, il s’approcha de Alphonse et lui rétorqua.


Je n’en doute pas une seconde Patron. Et si j’avais huit mille écus, ce serait en toi que je les placerai. Je sais que je ne serais pas déçu.

Une légère grimace amusée. Quelques phalanges trainèrent sur la nuque du Comptable et Dacien alla s’installer tranquillement dans le salon. Le mieux était d’attendre le client en sirotant patiemment cet alcool réchauffant de gorge.

Alphonse_tabouret


Avoir un bon copain
Voilà c'qui y a d'meilleur au monde
Oui, car, un bon copain
C'est plus fidèle qu'une blonde
Unis main dans la main
A chaque seconde
On rit de ses chagrins
Quand on possède un bon copain



Henry Garat





Il ne passerait pas par-dessus le bar, le Castillon, il ne sommerait pas le courtisan de se taire dans un emportement sanguin, et étrangement, le chat s’en trouva satisfait, sottement, se délectant de la pensée narcissique que lui, aurait pu le faire sortir de ses gongs certainement… Mais Dacien avait encore la colère trop pure, désabusée, déçue, et, emporté par ses sentiments, poussait le nobliau dans ses retranchements sans pourtant se résoudre à porter l’estocade comme il aurait dû. Le barman baissa le nez, désintégrant la moindre parcelle de présence à leur attention pour répondre d’une voix égale :

Non, je ne sais pas où est Fleur

Le sourire que Dacien lui adresse faucha son cœur usé pour le remplir d’une compassion étiolée mais sincère, sensible malgré lui à la déception qui se lisait dans les prunelles de l’Arrogant, encore fort du déni dans lequel sa rencontre avec Etienne l’avait plongé la veille.

Je n’en doute pas une seconde Patron. Et si j’avais huit mille écus, ce serait en toi que je les placerai. Je sais que je ne serais pas déçu.

Les doigts s’attardèrent à la nuque du comptable, y laissant une chaleur tendre, et Alphonse se rendit compte qu’il lui était incapable de laisser Dacien dans cet état. C’était une histoire d’homme après tout.

-Mais toi, mon ami, je t’aurais fait un prix, répondit-il en se levant, attrapant son verre en se retournant pour saisir Dacien en passant son bras par-dessus son épaule, offrant aux courtisans restant au bar la vision de leurs dos effilés. Il n’y a pas de raison de ne pas faire de ristourne à ses meilleurs clients, le taquina-t-il en revêtant son sourire le plus léger dans lequel le courtisan pouvait lire la sincérité de l’affection du chat envers lui. Allons-nous amuser, Dacien, lui proposa-t-il d’une voix douce, dans un sourire tendre, sincère, suggérant presque la demande, sous entendant par-là d’aller s’avachir sur une causeuse, de se laisser aller à l’ivresse et l’oubli jusqu’à ce que le travail ne les rappelle à l’ordre sous la forme d’une cliente pour l’un, d’un livre de comptes pour l’autre. J’ai besoin de me changer les idées ce soir, conclut il en déposant un baiser fraternel aux lèvres du brun avant de l’entrainer d’une claque amicale dans le dos. Adryan, à boire s’il vous plait, se contenta-t-il de réclamer en entrainant Dacien avec lui vers le salon où il se dirigeait initialement.
_________________
--Adryan
Certains soirs étaient plus agréables que d’autres. Au final, la plupart du temps, Adryan endossait son rôle sans se poser de questions et tachait de faire son travail au mieux. Certaines nuits même, il ressentait un plaisir tout particulier à voir évoluer ces hommes et ces femmes que le destin avait posés sur sa route, se surprenant même à vouloir les protéger d’un client trop acerbe. Mais ce soir là, refermé au plus profond de lui, l’effort lui parut presque insurmontable de devoir relever la tête et de servir, encore, quand le comptable s’éloignant avec Dacien lançait sa commande au vent. Un instant, l’envie poignante, si forte qu’il en trembla, de tout lâcher et de faire claquer sur lui la porte du lupanar pour ne plus jamais y remettre les pieds l’écrasa de tout son poids. Et c’est ce qu’il aurait fait sans aucun doute possible si cette dette, toujours, pesait sur ses épaules et l’enchainait. Evidement il aurait pu passer outre. Il était déjà déshonoré et sa noblesse bafouée. Il avait vendu son corps à qui se présentait, il était ruiné, il vibrait devant les hommes plus que devant les femmes, il se complaisait dans le sang des duels. Mais voleur, il ne serait jamais. Alors mâchoires crispées à s’en briser les dents, il fit se qu’on lui ordonnait.
Trystan


Cersei arriva et mit un peu de féminité dans cette ambiance masculine, Trystan l'accueillit avec un large sourire et lui dit :

Cersei, toujours aussi magnifique ! C'est toujours un plaisir que d'être en ta compagnie !

Et le combat de coq commence... Qui serait le plus fort ? A n'en pas douter entre les trois la langue était acérée et les regards chargés de sous entendus...
L'ambiance était on ne peut plus électrique et Trystan ne se lassait pas de passer de l'un à l'autre.
Quand Eve arriva il a détailla un instant subjugué par la beauté animale de cette femme.
Il se présenta à son tour et lui dit qu'il est lui même très enchanté de faire sa connaissance.
Ce qui est bien quand on travaillait dans un tel lieu c'était les femmes toutes plus magnifiques les unes que les autres qui travaillaient avec vous. Les yeux ne s'en lassaient jamais et c'était toujours un réel régal de les côtoyer.

Se reprenant après la rêverie que les deux femmes lui avait prodigué bien malgré elles, il se remit à écouter ce que chacun des mâle présent avait à dire tout en sirotant son armagnac.
Finalement Alphonse fut le plus piquant et il partit avec Dacien, laissant derrière le comptoir un Adryan blessé.
Trystan secoua tristement la tête. S'il y avait des avantages à travailler dans un tel milieu, il y avait aussi des inconvénients. Ainsi voir une personne que l'on aime se vendre n'était jamais chose aisée.
Il eut presque pitié d'Adryan mais ne voyait pas ce qu'il aurait pu lui dire... Pas comme s'il le connaissait très bien pour le moment, malgré tout il tenta une approche car le pauvre paraissait très chamboulé et même si le colosse n'aimait pas les mièvreries, il n'avait aucune haine à l'égard du barman.


Adryan... Je ne suis pas sur de ce qu'il s'est passé mais... Va falloir que tu trouves une solution et vite sinon tu vas devenir dingue à bosser ici...

Petit soupir du colosse. C'est qu'en dessous de ce grand corps arrogant on pouvait trouver un peu de compassion.
Puis comme pour changer les idées il se tourna vers Eve.


Etrange breuvage que voila ! N'est ce point trop brûlant en bouche ?
Petit sourire en coin à la belle qui comprendrait surement qu'il serait volontaire pour éteindre le feu que le piment devait procurer.

Cersei_



    La douce main de Dacien était venue se blottir sur sa taille. Cerseï était elle allée trop près de Trystan en s'installant au comptoir du bar ? Peut être. Dans tous les cas il fallait bien que l'Arrogant marque son territoire, mais en faisait elle encore partie puisqu'il lui avait avoué cet Amour caché qui le détruisait au yeux de Cerseï à petit feu.
    Le manège en était pourtant très agréable. Les pics ici et la, les regards qui toisent les mots, les langues qui se délient. Une soirée qui s'annonçait pleine de remue ménage.

    Et tu as bien fait. Il aurait été dommage de se passer de toi.
    Je sais très bien que tu arriveras à te trouver une autre "occupation" si je ne suis pas là.

    Le sourire était malicieux, assurant une augmentation du plaisir quand les lèvres de L'Insolent vinrent se fondre sur sa poitrine y laissant une marque légèrement humide. Il osait tout, il voulait tout, et de plus en plus le sentiment que tout lui était cédé venait aux yeux de la Brune.
    Le jefe se présenta au comptoir lâcha un Bonsoir et un magnifique bleu en façade.

    Décidément, les soirées de la semaine avaient été houleuse pour tout le monde.
    L'Hispanique n'avait pas de marque visible, mais la sienne était bien plus profonde.
    Une partie d'elle s'était enterrée avec les mots blessant de Dacien quelques nuits auparavant.


    Cersei, toujours aussi magnifique ! C'est toujours un plaisir que d'être en ta compagnie !
    Gracias Trystan, ravie aussi de te trouver la ce soir. Tu arrives à prendre tes marques dans l'Aphrodite ?

    La Flamboyante entra dans le salon, Cerseï n'oublia pas de lui offrir un sourire avant de replonger ses lèvres dans son vin, tendant l'oreille au triangle mâle qui s'était dessiné tout près d'elle.
    Alphonse, Adryan et Dacien réunis ce soir avec toutes les marques et les leçons de la semaine.
    La main de Dacien glissa du dos de Cerseï. Elle aurait voulu la lui attraper avant que la colère ne l'emporte, elle qui savait trouver les mots et les gestes pour apaiser la douleur qui le transperçait. Mais elle n'en ferait rien, elle le laisserait s'éloigner ce soir. Elle le laisserait souffrir un peu. Mais elle laisserait sa porte ouverte, juste au cas ou.
Eve_desvilles
Elle remercie Adryan en souriant aux mains qui lui présentent son breuvage. Indifférente à l'éristique qui se déroule, Eve s'empare avec désinvolture de son verre. Le liquide coule dans sa gorge, comme les mots se déversent autour d'elle, y répandant brûlure et acidité, un ravissement joyeux lui envahit le visage. Toute la violence de la boisson paraît se dissiper dans une langueur gourmande ne laissant comme unique signe qu'un léger embuement du regard voilant ses yeux d'un trouble érotique.
Elle se tourne vers Trystan dans un court resserrement d'épaule vers le cou, pudeur protectrice d'une jeune fille prise en flagrant délit de délectation sensuelle. Un sourire vient bientôt s'épanouir comme une invitation à la danse, ses yeux fixés sur ses lèvres à lui. Elle lui dit qu'en bouche c'est l'enfer dévorant dans un bain de morsures, un délice, mais qu'il a raison, elle va devoir éteindre le feu avant bientôt, il est une caresse de la langue que très peu de clients supporteraient dans un tel état. Elle cueille la fin de sa phrase dans une moue espiègle, puis d'un coup ajoute avec une gravité dans l'intonation, plongeant entièrement ses yeux dans les siens :

Vous êtes... une montagne de virilité avec un regard aquilin perché dans les hauteurs.

Battant deux fois des paupières, elle revient à l'ange du bar en retour du service commandé alors que Dacien et Alphonse se sont éloignés au salon. Elle observe la main indemne, sa voix se fait douce et le timbre distrait. Elle annonce que l'homme qui porte la honte sur un côté du visage, porte le crime sur l'autre côté. Le Maître est une créature avide qui se repaît de douleur, il aime à nicher dans les plaies des autres. C'est un vampire.
Puis elle demande si Fleur est bien la nouvelle herboriste de l'Aphrodite, qu'elle aurait besoin de la voir, pour un poison mortel, qu'elle doit accomplir un assassinat sur un parasite.


Elle sourit avec tendresse, le visage quelque peu rêveur

Voudriez vous que j'aille la chercher pour vous Adryan ?
_________________
--Dacien2
[Au salon avec Alphonse]

La patiente était loin d’être son fort. Il voulait tout et tout de suite. Seulement, le Nobliau ne pourrait lui donner satisfaction tant qu’il resterait dans le déni. Aurait-il du profiter de l’occasion qu’il soit alcoolisé à outrance? Aurait-il du se laisser imprégner de cette délicieuse sensation envoutante lorsqu’il avait effleurer sa peau? Non, cela était sûrement mieux ainsi. Dacien avait fait le bon choix de se renfermer comme celui de le mettre dehors.

Alors qu’il se rendait au salon, il n’avait fait que deux trois pas avant que le Comptable ne s’agrippe à lui. Affectueux à ne point en douter. Etait-il pris de cette compassion qu’ont certaines personnes en voyant le désarroi de quelqu’un qui se traduisait par la fuite intempestive de ce qui faisait mal. Peut-être bien. Alphonse n’avait pas le fond si pourri qu’il l’avait pensé. Il savait lire entre les lignes et deviner ce que personne d’autre ne pouvait apercevoir. A croire qu’il était devin. Le Patron avait l’art et la manière de vous réchauffer l’âme. D’ailleurs, il n’avait nul besoin de le soudoyer de quoi que ce soit pour le conquérir encore si cela le chantait. Alphonse n’était pas seulement son patron, il était un ami. Un lien qui lui redonnait la tête haute avec ce chatoiement qu’il mettait en œuvre pour le délester de cette mélancolie.


S’amuser…Oui pourquoi pas.

Enfin, l’envie était bien loin mais il fallait se changer les idées. Le Comptable n’avait pas tord. Ses lèvres acceptèrent les siennes avec cette fraternité sincère et sans équivoque. Dacien ne demandait guère plus que ce qu’il lui offrait, une épaule sur laquelle se reposer et un abandon de la scène qui venait de se jouer. Le Chat héla de quoi boire.Ils s’installèrent tous deux sur une bavarde. Une dextre se posa légèrement sur une des cuisses du Flamand sans aucune ambiguïté.

Pour ce soir, ma meilleure amie sera la bouteille qui ne saurait tarder.

Un sourire en coin fin. L‘Arrogant se sentait presque désoeuvré même s‘il avait conscience qu‘il fallait prendre son mal en patience. Il se persuaderait de laisser le Brun enivreur de côté. Il se persuaderait qu‘il pourrait passer des nuits agréables. Il se persuaderait encore qu‘il aurait du ne pas aller au devant de ce qui pourrait lui nuire. Dacien préféra ne pas en causer avec le Patron, laisser cela de côté pour plusieurs raisons. La colère, l‘épine au carde, la jalousie et le mensonge. Il valait mieux ne pas évoquer le sujet. .Son bras se déploya largement par-dessus la tête d’Alphonse laissant trainer ses doigts chaleureusement à la naissance de ses cheveux pour se poser sur le dossier de la causeuse. Un regard translucide et simplement vide de tout.

Tu m’accompagnes? Un rictus amusé. A deux, la nuit sera plus chaude.

Rhooo. Juste se détendre quelques heures quoi….

--Adryan
[derrière le bar avec Eve, Cersei et Trystan]

Si le Castillon n’aspirait qu’à disparaître pour ruminer en paix, les courtisans ce soir en avaient définitivement décidés autrement. Mais bien forcé de se rendre à l’évidence que reporter sa mauvaise humeur sur Trystan, Eve ou Cersei n’aurait servi à rien hors se faire détester sans raison, il releva la tête, et tenta tant bien que mal de démêler ce qu’ils s’acharnaient à lui raconter.

Tout d’abord Trystan. Qu’avait-il bien pu comprendre de la scène qui s’était déroulée sous ses yeux ? Certainement pas grand-chose alors qu’Adryan lui-même restait incapable de remettre les pièces dans l’ordre. Néanmoins, le colosse n’avait pas tort, ce genre de situation ne pouvait s’éterniser, ni pour les uns, ni pour les autres. Et c’est ainsi qu’il en serait. Relevant un instant le regard vers Dacien et Alphonse, il répondit simplement. Tout va bien Trystan, la solution vient juste d’être trouvée. Effectivement, l’enivreur pressentait confusément que l’arrogant n’était pas prêt de revenir le larder ni de sa curiosité ni de ses fanfaronnades. Le nobliau se permit même un sourire de voir les deux acolytes si loin de lui. Cette réponse ci avait été aisée, mais décortiquer les propos obscurs d’Eve s’avéra bien plus délicat. Déjà, il n’avait aucune idée de quel coté d’homme elle pouvait bien parler. De lui-même ? Effectivement, la caricature était assez bien trouvée sans toutefois que le Castillon ne s’y appesantisse davantage. Quant au Maitre, sans même s’interroger sur le bien fondé de sa déduction ce fut le visage d’Alphonse qui lui apparut. Mais encore une fois cette pensée s’embruma aussi rapidement qu’elle était apparue.

Ce qui l’intrigua fut sans nul doute cette histoire de parasite à supprimer. Soit, Fleur était une empoisonneuse, mais curieusement, le fait de lui envoyer Eve le dérangeait, comme si cette simple demande le rendait complice d’une chose dont il ne connaissait ni les tenants, ni les aboutissants. Embarrassé, il dodelina la tête.
Je ne sais si Fleur est disponible en ce moment, et je pense que le mieux pour votre affaire est de lui en parler en privé. Si vous le souhaitez Eve, je vous accompagnerai la trouver. Non, décidément parler de meurtre à la maison haute quand tout était fait pour aplanir les angles saillants des personnalités, masque de mise pour les clients, cette histoire devait trouver oreille en la maison basse et nulle part ailleurs.

Puis se tournant vers Cersei, petit jouet délaissé,
Voulez-vous un autre verre Cersei? Habitué à ce genre de lueur dans les regards, l’envivreur ne doutait que peu qu’elle en ait besoin.
Blanche_elisabeth
« Tu te conduis comme un homme, tu courtises alors que.. »


La nuit parisienne, celle où s' abîme la louve, celle au goût de stupre à la fragrance attirante qui ensorcelle ses instincts les plus bas...
Froide noblesse qui n' en sera pas à son premier coup, en l' air. Femme en chasse, en quête, qui oublie sa place dictée par les convenances, elle-même régit par les hommes. Être complexe aux yeux de tous, si simple dans le secret d' un drap de satin.

... c' est moi, qui doit l' être.
* Il lui revient en pleine face, sans crier garde, les paroles lourdes de sous-entendus de la prude Alivianne alors que son corps voluptueux paré de sombre se retrouve devant la porte. Un simple coup de butoir, la brune en frémit, de pouvoir encore et encore, assouvir ses désirs de chairs et de corps brûlants.
Yohanna.
Les sabots choquent contre les dalles de pierre. Le cheval manque parfois de glisser sur le sol humide d'un Paris d'Automne, alors elle ralentit sa monture. Encore et encore. Si elle en avait le courage, elle ferait plutôt demi-tour, au lieu d'avancer bêtement à la recherche d'un lieu d'oubli.
La nuit commence à tomber et les rues de Paris peuvent se révéler dangereuses à cette heure. Elle en sait quelque chose, elle qui fut du genre brigande et voleuse. On lui avait parlé de petites affaires sous le manteau qui pouvaient rapporter gros, mais qui tombaient dans un mic-mac encore plus dangereux que la simple affaire illégale. Des choses un peu glauques où on finit pas y laisser son âme. Aujourd'hui, son risque est plutôt de tomber entre les mains de marauds. car d'argent, elle n'en a plus besoin. Du tout. Loin d'elle,même, l'idée de chercher à en gagner. C'est justement pour s'en délester qu'elle continue à aller de l'avant, mécaniquement, concentrée sur les pas de son animal aussi borné qu'elle tant qu'aucune nouvelle instruction ne lui est donnée. Aller de l'avant. Pour rien.

Perdue dans ses pensées, elle ne se rend pas compte que la nuit est déjà plus qu'avancée. Elle finit quand-même par s'arrêter quand sa cape de laine épaisse ne suffit plus à la réchauffer. Un frisson parcours toute son échine. Un regard circulaire pour trouver un refuge. Une auberge? Une taverne? Même un orphelinat elle s'en contentera. Seigneur... Juste une choppe et un coin près du feu. Mais rien de tout cela dans le coin. Soupir qui libère un nuage de fumée chaude dans cet environnement qu'elle trouve maintenant si glacial.

Quelques pas de plus et elle voit une brune, là, à quelques pas d'elle, donner un coup de boutoir sur un bâtiment qui se révèle lentement à ses yeux. Un endroit chaud, certes. Un endroit de stupre et de luxure, cachant un mode de vie sur lequel elle a si souvent craché. Croyant que la noblesse allait la sauver d'un enfer qu'elle avait toujours fui. Mais non. Les titres ne veulent pas d'elle, enfant rebelle, mains usées sur le bois des armes. Elle n'en ressort qu'avec de l'or. Beaucoup d'or. De l'or qui lui pèse à la ceinture comme avant lui pesait la pauvreté.

Et finalement, quel plus bel endroit que celui-ci pour vider sa bourse? Un homme viendrait en vider deux, mais elle n'est pas un homme. Que viendrait-elle donc faire ici, n'est-ce pas?
Pourtant la brune à la porte se fait introduire et Yohanna reste captivée, réfléchissant.
Le cheval s'impatiente. Lui aussi a froid. Ont-ils quelque endroit pour le laisser reposer au chaud, lui aussi? Qu'importe... Elle glisse de la selle, presque malgré elle et met pied à terre. De longues caresses au canasson qui a tout donné pour les caprices de la demoiselle. Et puis elle rabat sa capuche sur son visage, encore un peu plus, comme pour se cacher du crime qu'elle va commettre.Enfin elle avance d'un pas feutré, détail inutile quand les fers de sa bête frappent le sol et laissent raisonner dans la rue calme leur mélodie cristalline.

Quelques marches grimpées rapidement avant de se retrouver entre deux sculptures imposantes. A son tour de frapper à la porte, alors elle lève l'énorme tête de lion et le fait choquer contre la porte. trois coups qui raisonnent dans sa tête, longtemps. Yohanna attend, tripotant la corde dorée qui lie devant son cou la lourde capuche noire qui cache son visage. Que vient-elle noyer ici? Que vient-elle tuer? Ou bien est-ce qu'elle cherche tout simplement à réveiller quelque chose? A faire revivre une partie d'elle?
--_le_portier




[A la porte d'entrée]


Tandis qu’au salon, les courtisans avaient pris place, bavassant trop loin pour que Fabian ne perçoive le fond des propos, assez prés néanmoins pour sentir les frictions qui, sous-jacentes, louvoyaient sous les apparences.
Et malgré tout cela, le portier ne doutait pas une seconde que dès que les premiers clients passeraient la porte, les masques les plus avenants reviendraient orner chacun des minois…
Un premier coup porté à la porte arracha son attention aux habitants de murs, et se parant d’un sourire, ouvrit l’épaisse porte pour se trouver en face d’une jeune femme, la lèvre pleine, le regard velouté.


-Bienvenue à l’Aphrodite Dame, commença-t-il en s’effaçant pour la faire rentrer, jetant un coup d’œil discret à la silhouette à cheval dont les pas semblent s’être arrêtés devant la petite cour pavée du bordel.

La brune avait-elle été suivie par un fiancé jaloux, un père inquiet ? Qu’importait au portier, le tout était de ne point créer de drame ni à l’entrée, ni dans le bordel. Refermant la porte derrière elle, il lui indiqua le salon d’un geste du bras.


-Vous trouvez de quoi vous rafraichir dans cette direction lui confia-t-il quand trois autres coups retentissaient dans leurs dos.. Passez une bonne soirée parmi nous, conclut il en attendant qu’elle ne s’éloigne pour ouvrir encore une fois le battant de bois, une main pas trop loin de la dague au cas où ses suspicions auraient été fondées.

Il resta un instant surpris en détaillant la jeune femme encapuchonnée qui lui faisait face, jaugeant d’un œil le cheval qui stationnait dans la cour, assimilant, l’un et l’autre avant de réciter son discours :


-Bienvenue à l’Aphrodite, Dame.

Il s’écarta d’un pas pour la laisser entrer, poursuivant :

-Ne vous occupez pas de votre monture, nous allons la mener aux écuries le temps de votre escale parmi nous. Puis je vous débarrasser avant que vous ne rejoignez le salon ? , demanda-t-il en tendant un bras pour la délester de sa cape, curieux de voir quel visage se dessinait sous cette ombre.
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